Dépossession, partie 1 - Léa

- Par l'auteur HDS vordh -
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Récit libertin : Dépossession, partie 1 - Léa Histoire érotique Publiée sur HDS le 04-09-2025 dans la catégorie Dominants et dominés
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Dépossession, partie 1 - Léa
— Léa, tu es prête ? On va être en retard !
— J’arrive. Attends-moi dans la voiture, j’en ai pour cinq minutes.

C’est toujours la même chose avec elle… impossible de se déplacer sans passer deux heures dans la salle de bain avant. Pourtant, elle est tellement magnifique au naturel, nul besoin d’artifices quand la nature nous a autant gâtés qu’elle. Elle fait partie de ces femmes qu’on qualifie de « belle », tout simplement, femmes et hommes de tout âge sont unanimes.


Ce soir, c’est une soirée importante qui m’attend, c’est la réunion des anciens de mon école de commerce et il y aura quelques têtes, là-bas, que je veux absolument me mettre dans la poche. Il en va de l’avenir de ma boîte. Certains ont fait de belles réussites et moi je galère à décoller, mais grâce à ce soir, tout va changer, j’en suis persuadé.


Sa douce voix me sort de mes rêves d’avenir.


— Tiens, tu as oublié tes plaquettes.

Elle est là, debout à côté de la voiture, me tendant mon sac à dos. Je n’arrive toujours pas à comprendre comment j’ai réussi à séduire une femme comme elle. Léa. Un mètre soixante-quinze, cinquante-cinq kilos. La beauté italienne par excellence, le charme à l’état pur, la grande nana au teint hâlé. Ses longs cheveux châtains caressent sa cambrure de déesse et sa taille de guêpe. Et ces jambes, mon Dieu, ces jambes ! Interminables, fines et sexy au teint caramel. Elle me regarde avec cet air coquin qui ne la quitte jamais, ses grands yeux verts pétillent de malice. Mais le truc que je préfère chez Léa, c’est sa bouche : pulpeuse, généreuse, naturellement souriante… ce sourire assassin qui les rend tous amoureux, cette dentition parfaite d’un blanc éclatant, ces lèvres charnues que je ne peux m’empêcher de mordiller chaque fois qu’elle décide de m’offrir un baiser.


Et la voilà attentionnée envers moi, elle a fait attention à ce que je n’oublie pas mes affaires, elle sait à quel point je compte sur ce soir pour engranger du business. J’ai vraiment de la chance.


Elle est plus sexy que jamais. C’est vrai, il fait chaud en ce moment, je transpire dans mon costume « tenue de rigueur ». Nous, les hommes, n’avons malheureusement que très peu de choix quand il s’agit de répondre aux codes et faire bonne impression. Elles ont plus d’options. Léa sait très bien se mettre en valeur sans jamais tomber dans le vulgaire, elle a choisi une robe courte, légère, blanche, laissant apparaître la moitié de ses cuisses bronzées. Elle a mis des talons « espadrilles » qui lui font quasiment dépasser le mètre quatre-vingt et qui galbent ses mollets d’une manière presque indécente. Elle est sublime, elle sourit, elle sent bon. Comment ai-je fait ? Je l’aime. J’espère qu’elle aussi.


Finalement, il y a beaucoup plus de monde que ce que j’imaginais, et très peu de gens que je connais. Pas évident d’aller briser la glace quand on n’est pas introduit. Léa est partie nous chercher des cocktails pendant que je fais un tour de repérage, j’espère qu’un peu d’alcool va m’aider à aborder plus facilement les gens. Ce ne sont que des petits groupes, tous discutent dans leur coin respectif, j’ai du mal à voir par quoi je vais commencer. Je me rêve mondain, classe, plein de répartie. Je m’imagine à arriver au milieu d’une discussion avec une phrase courte et intelligente qui ferait rire et réagir les intéressés, m’invitant aussitôt à partager mon point de vue, à présenter mon savoir et mon expertise, se demandant ce que je fais dans la vie pour être si rayonnant et instruit. Bref, je m’égare. Je suis planté comme un con, seul et incapable.


Elle arrive avec deux Spritz dans les mains.


— Tiens mon cœur, ça ira ?
— Super, merci. J’en ai bien besoin.
— Tu as retrouvé tes amis ?
— Non, je ne comprends pas, ils ne sont pas là. Ils vont peut-être arriver plus tard. En attendant, je vais rester avec toi et boire un petit peu pour me détendre.

Je vois bien les regards que suscite Léa. Les hommes semblent assoiffés et les femmes jalouses. Certains sont discrets et d’autres se retournent vers leurs copains pour les presser de constater ensemble la rareté du moment. On s’assied dans un coin : ambiance tamisée, table basse avec deux fauteuils.


— Tu sais, Tom, c’est pas l’alcool qui va t’aider à faire quoi que ce soit. Tu devrais aller t’introduire, ces soirées, c’est fait pour ça.
— Facile à dire, tu as déjà sifflé tout ton verre !
— Oui, mais moi, ce soir, je m’amuse. D’ailleurs, je boirais bien autre chose. Allez, va réseauter, s’il te plaît, pendant que je vais chercher à boire.
— OK, je vais essayer.
— Écoute, on va faire quelque chose, je ne reviens pas te voir tant que tu n’as pas distribué au moins une carte de visite. Qu’est-ce que t’en penses ?
— OK, je vais y arriver. Bonne idée, merci.

C’était le petit coup de motivation dont j’avais besoin. Je siphonne mon cocktail et j’attaque le seul groupe où quelques têtes me sont familières. Introduction maladroite, mais ça passe, ils m’acceptent ! On discute et je m’enflamme, comme dans mes rêves, cette soirée est vraiment super. Le temps passe, peut-être une demi-heure, avant que la conversation ne se tasse. Les cartes de visite changent de poches et je pars aux retrouvailles avec la femme de ma vie.


Elle est à la même table, mais je constate avec agacement que ma place est prise. Je ne peux m’empêcher de me comparer à lui : il est grand, baraqué, très classe, beaucoup plus que moi. Il a des cheveux, beaucoup plus que moi. Des grandes mains calleuses dont l’une d’entre elles encercle virilement un verre de type whisky ou autre spiritueux de bonhomme.


Il y a au moins trois verres à cocktail vides posés sur la table, elle commence à être saoule. Je le sais, car son attitude a changé, elle a l’air moins réservée, plus tactile. Elle ne m’a pas vu arriver, je l’observe glousser bêtement devant cette armoire à glace qui est objectivement en train d’essayer de se la faire. Elle réagit exactement comme il l’attend, elle rougit, touche ses cheveux sans cesse, se tortille, croise et décroise ses jambes.


— Bonsoir, je vous dérange ?

Elle se contracte, mon apparition a brisé le processus de séduction qui s’était clairement installé. Il se lève et me tend la main.


— Bonsoir, Fabien, enchanté. J’ai vu cette charmante jeune femme seule et lui ai proposé un peu de compagnie, j’espère que vous ne m’en voudrez pas ?

Cette réponse bateau. Attention à toi, connard, je sais à quoi tu joues.


— Tom, enchanté. Au contraire, j’aime qu’elle soit en bonne compagnie ! Tout va bien, mon amour ? Tu passes une belle soirée ?
— Oui oui, ça va, ça va ! dit-elle en sirotant discrètement son énième Spritz.
— On peut peut-être se tutoyer, Tom, qu’est-ce que tu en penses ? T’es un ancien, si j’ai bien compris ce que m’expliquait ta copine ? Ta femme ?
— On n’est pas encore mariés, dit Léa.
— Ne vous précipitez pas trop ! Je sors d’un divorce et je peux vous assurer que plus jamais je ne referai cette erreur.

J’ai envie de renverser la situation à mon avantage. Rien à foutre de sa vie perso, rien à foutre de son numéro de séducteur.


— Et, dis-moi, Fabien, tu bosses dans quel secteur ?
— Moi ? J’ai monté une petite société de nettoyage professionnel, attends, tiens.

Il me tend sa carte de visite. Sa « petite » société, je la connais très bien, c’est une des pure-player français, leader du marché. En l’espace de trois secondes, mon cerveau entre en ébullition. C’est lui, c’est le contact dont j’ai besoin, nos business sont complémentaires, je peux lui apporter une valeur ajoutée, je le sais. Il doit être plein aux as, il peut m’aider à me développer. Je ne pars pas d’ici sans avoir bloqué un rendez-vous pro avec lui.


— Ah, excusez-moi, je reviens tout à l’heure ! Léa, Tom, ravi d’avoir fait votre connaissance. Il glisse un baiser sur la main de ma douce.

Mince, à peine le temps de réfléchir qu’il se fait déjà convoiter par d’autres qui s’empressent de l’emmener loin de nous, dans leur propre groupe de conversation. Cet homme est très convoité, j’imagine que c’est un des plus gros succès de sa promotion, tout le monde doit vouloir l’avoir dans ses petits papiers.


Revenons à nos moutons. Il lui fait un baise-main ? Mais quel ringard !


— Léa, mon amour, ce mec, c’est le mec que je dois absolument me mettre dans la poche ce soir.
— Tom, si tu veux mon avis, tu vises trop haut. Et j’ai l’impression qu’il a d’autres objectifs pour sa fin de soirée.
— Comment ça ? Tu veux dire finir avec toi, par exemple ?
— Peut-être… Tu as vu qu’il me draguait ouvertement, non ?

Merde, elle a raison ! Comment un type avec une telle réussite pourrait-il s’intéresser à mes services ? Il était juste ici pour se faire mousser, profiter des larbins qui lui lèchent le cul et des connasses qui gloussent devant son aura de gagnant. Il était ici pour jouir de sa gloire, pas pour faire des affaires.


J’ai une idée. Il faut que je mette ma jalousie de côté. Pas évident, mais j’ai une totale confiance en Léa. Elle est habituée à se faire draguer tout le temps et, à moins que je ne le sache, elle n’a jamais craqué.


— On va en profiter, continue de flirter avec lui, c’est comme ça que je vais l’avoir.
— Flirter avec lui ?
— Mais oui, tu es mon passeport pour l’approcher. Si j’y vais seul, il m’enverra paître gentiment. Si tu es là, il restera parce qu’il va penser qu’il a une ouverture avec toi.
— Bon… Je ne sais pas trop quoi en penser…
— S’il te plaît, je sais que tu n’aimes pas te sentir utilisée, mais c’est une opportunité en or. S’il te plaît.
— Bon, d’accord, je peux continuer à discuter avec lui si tu veux, mais pour l’instant, il a l’air pas mal occupé, regarde.

En effet, il est un peu plus loin au beau milieu d’une petite foule qui semble l’aduler. De temps à autre, il jette des petits regards en direction de Léa, c’est sûr, il l’a prise pour cible. Je décide alors de laisser seule une fois de plus, et de réitérer notre petit jeu initial : je ne la retrouverai qu’à la prochaine carte de visite distribuée. Quelques minutes d’éloignement suffisent : je le vois s’excuser poliment auprès des gens qui l’entourent et se diriger vers celle que j’aime. J’en oublie mon démarchage et continue d’épier la scène, ils échangent quelques mots que je n’entends pas, elle se lève et le suit, ils s’en vont ! Je rêve ? Qu’est-ce que…


— Ah ! Salut, Tom, ça fait plaisir de te revoir !
— Euh… Ah ! Oui ! Salut, Charles, comment vas-tu ?
— Super, et toi ? Quoi de neuf ?

C’est Charles, mon binôme de dernière année, c’est lui que j’attendais depuis le début de la soirée pour être mon copilote. Il me tient le crachoir et je reste impuissant en voyant ma Léa s’éloigner. Tout en lui parlant, je la suis du regard, ils se sont installés à une table à l’écart de la foule. Ils sont côte à côte, dans sa petite robe blanche, la fraîcheur et la fragilité à côté de cet imposant homme en costume noir. J’ai beau lutter, je dois l’avouer : je suis jaloux. J’ai envie d’aller la chercher et de rentrer à la maison lui faire l’amour, j’ai envie de me prouver qu’elle est à moi. Il faut que je résiste, ce qui se passe, c’est très bien, j’ai confiance en Léa et elle connaît sa mission. Ce soir, je fais des affaires avec Fabien.


— Tu as fait des rencontres intéressantes ? me demande Charles.
— Oui oui, enfin, oui, une ou deux.
— Viens avec moi.

Charles m’emmène non loin vers des connaissances qu’il veut me présenter. Je n’arrive pas à quitter Léa des yeux et cela pollue mes capacités d’interactions sociales. Je décide de la laisser tranquille, après tout, je suis ici pour réseauter, pas pour la surveiller.


Les discussions s’enchaînent, Charles et moi passons de groupe en groupe, la soirée est fructueuse, plus que je ne l’aurai imaginé ! Je zieute Léa de temps en temps et remarque que la couleur du liquide dans son verre n’est jamais la même. Ça doit picoler sévère, il y a du champagne sur leur table, des éclats de rire, des gesticulations dansantes montrant clairement que la fête est désormais le mot d’ordre. À force de déplacements, on est maintenant tout proches d’eux, à quelques mètres seulement. Elle ne me voit pas, nous sommes dos à dos, mais je les entends et surprends une de leur conversation.



— Mais, vraiment ? Jamais jamais ? dis Léa d’un air étonné.
— Eh non, malheureusement, ce n’est pas pour ça qu’on s’est séparés, mais c’est vrai qu’on était vraiment incompatible sexuellement parlant.
— J’ai du mal à y croire… Et même jamais essayé ?
— Oh si, il y a bien eu cette fois au début de notre relation, mais elle s’est arrêtée au bout de trente secondes… « Je peux pas, je peux pas ! », j’ai cru qu’elle allait vomir. Enfin bref, il faut croire qu’il y a des femmes qui ne sont pas faites pour ça.
— Oooh, pauvre chaton ! J’ai tellement de peine pour toi, tu as dû tellement en souffrir.
— C’est difficile à accepter, tu sais. Quand tu sais que ta femme est répugnée par la simple idée de mettre ton pénis dans sa bouche, tu te demandes si elle t’aime vraiment.



Léa le regarde avec compassion et pose une main sur sa cuisse, comme pour dire : « Je te comprends ». J’hallucine ? Ils sont en train de parler de fellation, comme ça, tranquillement. Ils ne se connaissent que depuis quelques heures ! Je n’ose pas me retourner, je veux savoir où va cette conversation, je bouillonne intérieurement. Je me mets de côté pour pouvoir les avoir en visu sans être vu.



— Et toi par exemple, Léa ? Enfin, je ne veux pas être indiscret, mais bon, j’imagine que ce n’est pas un sujet chez vous ?
— Euh… Qu’est-ce qui te fait dire ça ? Et puis si, c’est un peu indiscret. Désolée, dit Léa d’un ton autoritaire.



Ah ! Je la reconnais bien là, ma Léa chérie. Polie, mais pudique, elle sait écouter et faire preuve d’empathie, mais elle ne tombe pas dans le panneau.



— Pardonne-moi, je ne voulais pas t’offenser. C’est juste qu’on est là, saouls, deux inconnus qui discutent, c’est tellement facile de se confier… Pas de jugement, pas de lendemain, tout sera oublié. J’aime faire ce genre de rencontre, c’est là que j’ai le sentiment d’être le plus « moi-même ».



Léa reste muette et prend une gorgée de son breuvage.



— Oublie cette conversation, Léa, c’est idiot de ma part, je n’aurais pas dû te faire part de mes problèmes personnels.
— … Chez nous, oui, ça va.
— Quoi ?
— Tu voulais savoir comment ça se passait de notre côté, je te réponds. De ce côté-là, ça va.



Je sens qu’il change d’attitude, il pensait avoir perdu, et elle est finalement entrée dans son jeu. Va-t-elle lui dévoiler notre intimité ? Et puis, de quoi parle-t-elle ? Je n’irai pas jusqu’à dire que « ça va », non non, loin de là. Moi aussi je me sens frustré sur cet aspect, mais je n’en ai jamais fait mention. J’ai toujours imaginé que Léa n’était pas ce genre de femme, j’ai toujours pensé qu’elle était celle à qui on fait l’amour romantiquement, avec passion. Bien sûr il lui arrive d’utiliser sa superbe bouche, mais c’est toujours quelques secondes, une minute tout au plus, et toujours dans le feu de l’action. On ne peut pas dire que « ça va ». « Ça va », ça marche pour les nanas qui taillent une petite pipe de temps en temps à leurs mecs, quand elles ont leurs règles par exemple ou juste pour leur faire plaisir, pas celles qui se content de la lubrification protocolaire précoïtale.


Il boit une gorgée à son tour, probablement pour cacher un sourire incontrôlable.



— Ouah. C’est… Ouah.
— C’est plutôt normal, non ? dit Léa.
— Pas pour moi ! Excuse-moi, mais tu sais combien de fois j’y ai eu droit en huit ans ? Zéro fois, enfin, une demi-fois si on compte l’exploit dont je te parlais tout à l’heure.
— Maintenant que tu es de nouveau célibataire, je suis sûre que ce chiffre va très vite augmenter ! dit Léa gentiment.
— Justement, là aussi, c’est problématique. Mais pas pour les mêmes raisons…
— Comment ça ?
— Tu sais, j’ai déjà rencontré quelques filles depuis mon divorce et aucune d’entre elles n’a voulu…
— Mais, aucune d’entre elles ? Vraiment ? Même pas une tentative ?
— Ah si si, elles étaient partantes. Mais voilà, bon, là on entre vraiment dans mon intimité, je ne sais pas si je peux t’en parler comme ça.
— Qu’est-ce qu’il y a ? C’est un problème médical ou quoi ?
— Non non, c’est autre chose…
— Dis-moi ?
— Eh bien, je crois qu’elle est un peu trop grosse. Enfin, je vois bien qu’elles ont peur et que ça doit probablement les dégoûter. Ça ne les empêche pas de prendre leur pied avec, cela dit, mais pas question d’y goûter, apparemment… !



Je sens que Léa ne sait pas trop quoi répondre, moi je reste comme tétanisé. Impossible que cette conversation aille plus loin, je me demande ce qu’elle va dire ou faire pour se sortir de cette situation.



— Je… euh… balbutia Léa, timidement.
— Non, ne dit rien, tu sais, c’est comme ça. Un jour, je tomberai sur une fille que ça ne répugnera pas et qui s’en sentira capable. Je me suis fait une raison.
— Tu sais… C’est pas forcément répugnant.
— Ah bon ? Tu parles en connaissance de cause, c’est ça ? C’est marrant, je n’aurais jamais dit que ton mec en avait une grosse, il est plutôt chétif. Comme quoi, il n’y a pas de règles !
— Non, lui, c’est plutôt normal. Enfin, normal moins, quoi.



Quoi ? « Normal moins » ? Mais qu’est-ce qu’elle lui raconte là ? Il faut absolument que j’intervienne, ce n’était pas du tout le plan. Il m’a déjà décrit comme étant chétif, si elle lui dépeint une image de moi comme un type avec une bite « normal moins », c’est mal barré pour faire affaire avec lui. Et puis, elle est très bien, ma bite, elle ne s’en est jamais plaint que je sache ! C’en est trop… il faut que je stoppe cette conversation.



— « Normal moins » ? Ah ah, et moi qui me plains… Content de voir que tu partages mon insatisfaction.
— Tu as mal compris, je ne me plains pas. Ça me va très bien, Tom me satisfait pleinement.
— Parce que tu ne connais pas.
— Quel orgueil ! Tu sais quoi ? Mon mec, au moins, avec sa petite bite, eh bien il se fait sucer !
— Chuuut, ça va pas, non ? Pas si fort.
— Pardon, changeons de discussion. On a fait le tour du sujet, non ?
— Oui oui, on s’égare complètement.



Tous deux marquèrent un blanc, éclatèrent de rire, reprirent une gorgée, puis il relança la conversation.



— Tu as quand même dit qu’il avait une petite bite…
— On continue là-dessus, alors ? dit-elle avec un petit sourire en coin.
— Au point où on en est, de toute façon, demain on aura tout oublié, non ? Alors, petite comment ?
— Je ne sais pas moi, douze centimètres max.



Je sais que je dois intervenir, ça fait plusieurs minutes que j’aurai dû intervenir, mais je suis toujours paralysé. Et maintenant, elle parle ouvertement de la taille de ma bite à ce mec ? Douze ? La honte et l’humiliation m’envahissent. Comment pourrais-je recroiser le regard de ce mec sans penser à cet aveu qu’elle lui a fait ? Sans compter qu’elle se trompe copieusement : j’ai toujours eu un petit complexe à ce niveau-là et donc je connais parfaitement mes mensurations. À la dernière mesure, j’arborais fièrement un bon treize centimètres et demi. La taille n’est clairement pas un problème chez moi, par contre il est vrai qu’elle est plutôt fine, mais bon, encore une fois, aucune plainte à ce jour !



— Et toi alors ? Elle est si grosse que ça ?
— Jamais mesurée. Je peux juste t’assurer un truc, c’est qu’elle ne fait pas douze centimètres.
— C’est nul, on ne peut pas comparer, du coup.
— Eh non. Enfin, si, on pourrait, mais il faudrait que… Enfin, je te fais pas un dessin, tu vois ce que je veux dire.



Il va pas sortir sa bite devant tout le monde, quand même ! Et puis, qu’est-ce qu’il se passe, là, sérieusement ? Allez, ça suffit. Je fais un pas vers eux, ils ne me voient toujours pas, ils arrêtent de parler et regardent tous les deux dans le vide, la tension est palpable. Il prend une inspiration et se tourne vers elle en se rapprochant de son visage.



— Tu veux la voir ?



Je stoppe mes pas immédiatement. Je veux entendre la réponse de Léa, je veux savoir ce qu’elle va lui dire sans que ma présence n’oriente ses mots. Elle est haletante, ses pupilles sont dilatées.



— … Oui.



Ce simple mot me tord les boyaux.



— Dans ce cas, je voudrais que tu demandes la permission à ton mec.
— Quoi ?



Quoi ?



— Désolé, mais les coups en douce, c’est pas trop mon truc, donc ? si tu veux vraiment la voir, je veux que tous les concernés soient OK.
— En quoi ça le concerne ?
— Je sais pas, réfléchis deux minutes, sa copine s’apprête à mater la bite d’un autre. Tu penses qu’il s’en fout ?
— Ça va, ça va, j’ai compris. Et qu’est-ce qui te fait penser que je suis prête à aller jusque-là ?
— Rien du tout. Moi, je la vois tous les jours, c’est toi qui veux la voir, tu fais comme tu veux. Tu connais mes conditions.
— T’es un malade.



Léa empoigne son verre et s’en va, furieuse. Il reste seul, sourire en coin. Il a planté une graine dans sa tête, il l’a amenée sur un terrain où elle ne pensait pas aller, il l’a fait sortir de sa zone de confort, il lui a fait répondre « oui » à cette question si folle et improbable. Elle était probablement très excitée à l’idée de ce qui allait se passer, et il a refermé la porte aussitôt. Il l’a mise dans une situation de rejet, il l’a tout simplement allumée comme l’aurait fait une catin avec n’importe quel crétin de passage. Il l’a frustrée, il sait ce qu’il fait.


Je m’éloigne discrètement de la scène et fais mine de discuter avec quelqu’un plus loin, Léa me cherche, elle me voit et s’approche.


— Viens, Tom, on s’en va.
— Attends, qu’est-ce qu’il se passe ? Et notre plan, je peux venir ? Il est à point ? Je vous vois discuter depuis tout à l’heure, de quoi parlez-vous ?

Je fais mine de ne rien savoir.


— Rien, rien… De choses et d’autres, mais ce n’est pas ça. J’ai juste envie de rentrer, je suis complètement saoule, j’ai trop bu.
— Léa, tu vois bien que je suis en plein réseautage, je peux pas partir comme ça. Et Fabien, alors ? Je peux aller le voir, tu crois ? Tu lui as parlé de moi ?
— Laisse tomber, Fabien, crois-moi, ça vaut pas le coup.
— Tu crois ?
— Oui oui, allez, on y va s’il te plaît.
— Bon bon, d’accord. Laisse-moi juste dire au revoir à Charles.

Elle se tient à mon bras et nous cherchons Charles tous les deux. Je suis content, mais j’ai toujours du mal à croire ce que j’ai entendu là-bas. Avec l’innocence qui lui est propre, elle lui avait dévoilé notre intimité, m’avait humilié, avait été envoûtée et était prête à franchir un cap que beaucoup considéreraient comme de la tromperie. Qui sait ce qui se serait passé si ce Fabien n’avait pas été si honnête ? À la fois rassuré par les faits et apeuré par la découverte de cette partie-là de sa personnalité, je serre fort son bras. Ce soir, je me souviens que rien n’est acquis. Dorénavant, je…


— Attends, Tom. Il faut que je te dise quelque chose.

Elle s’arrête et me regarde dans les yeux.


— Il s’est passé quelque chose, voilà, c’est compliqué à expliquer et c’est probablement l’alcool qui parle, mais on a beaucoup discuté avec Fabien de ses problèmes, il s’est confié, moi aussi, on s’est dit des choses que je n’ai jamais dites a personne et ça a un peu dérapé, et… et voilà, je ne sais pas trop comment te le dire, mais il y a quelque chose, et si je ne le fais pas, je pense que je vais le regretter et que ça va me hanter toute ma vie. C’est rien du tout, mais il faut que je t’en parle, mais s’il te plaît, promets-moi de rester ouvert d’esprit, s’il te plaît.

Bon, je dois dire que je ne m’attendais pas à ça. Je fais mine d’écouter ce qu’elle a à me dire, elle ne sait pas que je sais tout.


— Voilà, euh, voilà, il a en fait un problème avec les femmes, et depuis longtemps, eh bien, euh… En fait, voilà, c’est à cause de lui parce qu’il a une sorte d’anomalie, et voilà, donc, je lui ai dit que…
— Attends, attends Léa, je comprends rien, là… Accouche, s’il te plaît !
— Il a un très gros pénis… et il m’a demandé si je voulais le voir… S’il te plaît, ne sois pas fâché, s’il te plaît !
— Qu’est-ce que tu as répondu ?
— J’ai dit oui…
— Et tu l’as vu ?
— Non, justement.
— Léa… Mais comment, enfin, tu te rends compte ? Comment vous avez parlé de ça ? Et tu te rends compte de ce dont on parle, là ?
— Oui, je sais, c’est ça que je dois te demander.
— Comment ça ?
— Il veut que je te demande la permission pour pouvoir le voir. Désolée, je sais, c’est injuste, infect, et je ne sais pas pourquoi on en est arrivé là, mais je sens qu’il faut que j’aille au bout.

Elle a eu le culot de me demander. Le plan de Fabien marche à merveille, il l’a rendue obsédée par l’idée. Il a décelé en elle une nature curieuse et l’a utilisée à ses fins. Je suis fasciné par cette simplicité, cette logique et la qualité d’exécution. C’est tout ce que je n’arriverais jamais à faire. Quelque part en moi, je m’avoue vaincu. J’ai envie de voir jusqu’où cela va aller.


— D’accord.

Léa est subjuguée, je crois qu’elle s’attendait à une réaction négative qui aurait détruit complètement sa curiosité, rejetant la faute sur moi. Maintenant, elle est maîtresse de son destin.


— Tu… tu es d’accord ? Je veux dire, merci, mon amour, je te promets, c’est très bizarre et tu mérites des explications, mais pour l’instant, il faut juste que j’en finisse avec ça.

J’acquiesce naïvement, la situation m’a complètement échappé, je ne sais même pas ce que je suis censé faire maintenant. Je continue ma soirée comme si de rien n’était ? Je l’espionne discrètement ? Je me joins carrément à elle pour contempler l’œuvre de mère Nature ? Piteusement, je retourne à ma position précédente, invisible, mais assez près pour tout voir et entendre.



— Il est d’accord.
— Quoi ? Tu lui as vraiment demandé ?
— Oui, il est d’accord.
— J’ai du mal à y croire, mais soit, allons-y alors.
— Tu veux qu’il vienne te le dire en face ?
— Non non, gardons-en pour la suite…
— De quoi tu parles ?
— Laisse tomber. On y va, tu me suis ?



Fabien se lève et lui tend la main qu’elle saisit après quelques secondes d’hésitation. Ils se dirigent vers la sortie de la salle de réception, je les suis discrètement. Il l’emmène dehors dans les jardins du domaine, je le vois chercher un endroit discret, il guette à droite et à gauche, vérifie que personne ne les a suivis et puis il l’entraîne dans un recoin où ils seront effectivement à l’abri des regards. J’ai du mal à me positionner discrètement, mais je finis par trouver un buisson non loin d’eux, au travers duquel je pourrai tout voir et entendre.


Ils ne parlent pas. Il la regarde en souriant, elle lui rend son sourire. Il déboutonne son pantalon et ouvre doucement sa braguette. Il plonge sa main dans son caleçon et la ressort avec son engin qu’il tient fièrement par-dessus son pantalon. Elle le fixe toujours dans les yeux, avec ce sourire bête. Il lui fait un petit signe de tête en regardant vers le bas, comme pour lui dire : « Ça y est, regarde, maintenant ». Elle baisse les yeux.


Ce mec a clairement une énorme queue. Une verge épaisse, flanquée de veines gonflées, terminée par un gros gland caché aux trois quarts par un prépuce tendu. Il ne bande pas, mais on sent que le charme de ma douce ne l’a pas laissé indifférent. Il passe sa main sous son sexe et sort ses testicules, il a des couilles de taureau, putain, elles sont énormes et bien rondes. Le spectacle auquel assiste Léa ne la laisse pas de marbre, je la vois apprécier chaque détail, elle prend son temps. De mon point de vue, la scène est invraisemblable : l’amour de ma vie, dans sa petite robe légère, sur ses talons hauts, en train d’admirer toute la masculinité de l’étalon gagnant, une main relevant sa chemise, une autre tenant sa grosse bite pointée vers elle comme pour la menacer.



— Alors ? dit-il fièrement.
— En effet… C’est gros… constate pudiquement Léa.
— Approche-toi, n’aie pas peur.



Il fait signe de s’approcher, Léa hésite puis s’avance d’un pas.



— Mets-toi plus près, n’hésite pas. Va la regarder.



Je vois Léa hésiter encore quelques instants, elle jette un coup d’œil autour d’elle comme pour s’assurer que je ne sois pas dans les parages, puis relève délicatement sa robe et s’agenouille devant lui. Son visage est maintenant à quelques centimètres de sa queue. Il profite du moment pour tirer dessus et se la décalotter sous le nez de Léa, laissant apparaître un gland humide aux bordures saillantes. Ses grands yeux verts la contemplent de plus belle, sa bouche pulpeuse s’est légèrement ouverte sans qu’elle s’en aperçoive, elle se mord la lèvre discrètement.



— Ça te plaît, j’ai l’impression, hein ? lui dit-il d’un air satisfait.



Léa reste muette et dirige son regard vers le sien, je l’entends respirer bruyamment. Son regard a changé, il est sérieux, déterminé. Elle ne sourit pas, sa bouche est entrouverte, elle le fixe dans le blanc des yeux. Elle attend son signal, elle est à sa merci, il pourrait faire ce qu’il veut d’elle. Comment a-t-elle pu se laisser manipuler à ce point ? Quelle est cette femme que je ne reconnais pas ? Quel est ce fou qui visiblement jouit de ce jeu de domination et de contrôle ? Et moi, qu’est-ce que je fais ici, caché dans les buissons, assistant impuissant au pire qu’un homme puisse vivre ? Elle est en train de m’échapper et ça me rend dingue. Je l’aime encore plus, j’ai envie qu’elle m’appartienne, j’ai envie de lui montrer à ce connard que c’est moi qu’elle a choisi. Léa, s’il te plaît, ne fais pas de bêtise et reviens-moi. Prouve-moi ton amour.


Il range sa queue.



— Mais… mais qu’est-ce que tu fais ? Léa sort de son envoûtement.
— Je voulais juste te la montrer, c’est fait. Tu comprends, maintenant ? Tu comprends pourquoi elles n’ont jamais voulu ?



Bien sûr que non, elle ne comprend pas. Mais pire encore, elle doute de cette histoire qu’il lui a racontée. Comment n’importe quelle femme pourrait-elle résister à l’envie d’y goûter ? Bref, ça ne tenait pas debout, mais elle savait et s’en fichait. Elle rentre dans son jeu.



— Tu sais… honnêtement, non, je ne comprends pas trop…
— Ça ne te dégoûte pas, toi ? lui dit-il d’un air faussement surpris.
— Ben… non, non… Au contraire, même…
— Écoute, Léa, tu crois que… Enfin, j’ai envie de te demander si… Non, laisse tomber.
— Dis-moi ?
— Non, non, laisse tomber, je te dis. C’est idiot.
— Allez, si, dis-moi !
— Léa, laisse tomber. Retournons à l’intérieur, maintenant. C’est mieux comme ça.



Il lui tourne le dos et commence à s’en aller quand Léa l’agrippe par le bras



— Attends, je sais ce que tu veux me demander… Oui, je veux le faire, je veux être la première.
— J’en meurs d’envie moi aussi, mais tu connais les conditions.
— Quoi ? Je… Je croyais qu’on… On…
— Léa, je t’explique à nouveau : l’honnêteté, c’est très important, on est tous libres de nos choix, mais certains choix ont des impacts sur la vie des autres. Si on fait ça, tu dois le dire à ton mec avant.
— Je peux pas lui demander ça…
— Tu vas lui demander. Et cette fois, je vais t’accompagner, je veux entendre sa réponse. Je veux être sûr et certain de son accord, dit Fabien en s’en allant vers la salle de réception.
— Tu vas encore trop loin ? Fabien, tu as tout gâché, lui dit-elle, d’un air désemparé.



Elle le regarde s’en aller, il ne se retourne même pas. Léa se sent manipulée, elle est tellement excitée, elle était prête à offrir à ce parfait inconnu un moment délicieux. Je continue à l’observer depuis mon buisson, elle est seule, maintenant. Elle glisse sa main dans sa culotte et la ressort, détrempée, je la vois contempler son fluide sucré pendouiller entre ses doigts. L’enfoiré ! Il l’a fait mouiller comme une petite salope.


Il faut savoir un truc sur Léa, elle a une chatte de déesse. J’en ai pas vu des centaines, mais la sienne est d’une qualité exceptionnelle. Elle est douce, fraîche, la peau tendue et toujours parfaitement épilée. Des lèvres charnues, mais discrètes protègent un délicieux trésor tout rose au parfum de fleur d’oranger. Quand elle écarte les cuisses et qu’elle révèle le plus profond de son intimité, c’est comme une orchidée qui s’épanouit. Il n’y a pas d’autres options que de plonger dedans et la bouffer à pleine bouche. Qu’est-ce que j’aime la bouffer ! Littéralement. Bref.


La simple vue de sa queue l’avait fait mouiller, sa petite chatte avait d’elle-même produit la lubrification nécessaire à l’accueil de ce monstre de chair. Ça ne se contrôle pas. Son corps avait décidé que l’accouplement allait avoir lieu, il avait instinctivement estimé qu’il faudrait faciliter le passage plus que d’habitude. Elle était prête à l’accueillir en elle, même s’il n’était pour l’instant question que de sa bouche. Inconsciemment, sa chatte lui disait « Juste au cas où… ».


Elle reprend ses esprits, se secoue et retourne dans la salle principale d’un pas déterminé. Elle va me chercher, c’est sûr. Je dois retourner là-bas avant elle.


De retour au milieu de tout le monde, je m’attelle au bar pour commander un truc fort. Je ne la vois pas. Bizarre, elle devrait pourtant être là. Tout en sirotant mon breuvage, je repense à ce soir. Mes objectifs de démarchage me semblent tellement loin, la soirée a complètement changé de sens, j’en ai même oublié ce que je faisais ici. J’en ai presque oublié qui je suis. Ce soir, je suis le spectateur de ma dépossession, je suis celui qui se fait voler sans rien dire. Pire encore, je suis celui qui ouvre la porte aux cambrioleurs. Je me fais des films, je n’arrive pas à croire ce que j’ai vu et entendu.


Et maintenant ? Que va-t-il se passer ? Que va-t-elle faire ? Est-ce qu’elle va vraiment me demander si elle peut aller plus loin ? Et il veut être là, en plus ! Il veut m’humilier, il veut voir mon visage quand ces mots-là sortiront de la bouche de ma future femme. C’est ça qui le fait vibrer : le pouvoir, la domination. Et le pire, c’est que moi aussi je suis sous son contrôle. Il m’a remis à ma place de perdant. Le mec qui ne fait pas bien, qui ne sait pas se vendre, qui n’arrive à rien. Il est en train de me prendre la seule chose que j’ai de bien dans ma vie : mon amour, ma belle et douce Léa. Ma seule réussite, celle qui à elle seule compensait tous mes autres échecs : mon corps grassouillet, mon crâne dégarni, ma carrière lamentable… Il veut me prouver que ce n’est pas normal pour un type comme moi d’avoir accès à une fille comme elle, et je suis en train de le laisser faire.

Au fond de moi, je ne lui en veux pas. Au fond de moi, je sais que c’est l’ordre naturel des choses. Je n’en veux pas à Léa non plus. Elle répond à son instinct féminin, son corps en est témoin, elle a instinctivement choisi un mâle de qualité supérieure pour assurer sa fertilité. C’est la nature, voilà tout. On ne lutte pas contre la nature. La voix de Léa m’extirpe de mes pensées anthropologiques.


— Je te cherche partout !

Je crois que je ne contrôle plus les mots qui sortent de ma bouche.


— Ben… J’étais là, au bar. Vous vous êtes bien amusés, alors ?
— Tom, je t’aime, me dit Léa en se jetant dans mes bras.
— Moi aussi, mon amour.

Je l’embrasse fougueusement. Ça dure un petit moment. Je me sens bien. Elle s’assied à côté de moi, silencieuse, et me regarde dans les yeux avec un air grave.


— Tom, je m’apprête à faire quelque chose. Quelque chose qui risque de changer notre relation à tout jamais. Je… je ne sais pas comment tu vas réagir ni même comment tout ça va finir… Je ne sais pas si je vais te perdre, je ne comprends plus rien. Je suis désolée, je ne peux juste pas m’en empêcher, c’est comme si je n’avais pas le choix. C’est plus fort que moi.

Les mots ne me viennent pas. Léa continue de balbutier un semblant d’explication, elle a ce ton désolé et compatissant qu’ont les femmes lorsqu’elles rompent une relation. Elle cherche à se justifier et s’en veut par avance du mal qu’elle va me causer, car son choix est déjà fait.


Dans la plus grande des lâchetés, et tout comme la cyprine qui coule de manière incontrôlée le long de sa cuisse, mon cerveau répond instinctivement :


— Léa, fais ce que tu as à faire.

Elle me tend une main que je saisis sans trop réfléchir et me tire derrière elle. Nous voilà partis à travers la foule. À quelle sauce allais-je être dévoré ? Quels allaient être ses mots ? J’avais l’impression de regarder un film. Il y a quelque chose d’agréable dans le fait d’être impuissant, c’est celui de n’avoir aucun autre choix que d’accepter son destin. Finalement, c’est si simple. Fais ce qu’on te dit, c’est tout.


Nous retrouvons rapidement Fabien, attablé avec quelques-uns de ses amis. Léa lui fait signe de nous rejoindre pour nous mettre à l’écart, chose qu’il décline aussitôt pour nous inviter tous les deux à sa table.


— Venez, venez ! Léa, tiens, installe-toi ici, et Tom, mets-toi là, voilà, comme ça. Tom, Léa, voici tout le monde, tout le monde, voici Tom et Léa.
— Fabien, j’ai quelque chose à te dire en privé ! lui susurre Léa à l’oreille avant qu’il ne la repousse gentiment.
— Léa, ces gens-là sont mes amis et je ne leur cache rien. Nous sommes déjà en privé. Si tu as quelque chose à me dire, tu peux le dire haut et fort.

Léa se met à rougir.


— Tom et Léa sont ensemble depuis quoi, dix ans si j’ai bien compris ? dit Fabien devant l’assemblée.
— Oui, enfin, neuf… répondit Léa timidement.
— Et ce soir, Léa a décidé de s’amuser. Seulement, on veut que tout le monde s’amuse, pas vrai ? On voudrait ne faire de mal à personne, n’est-ce pas ?
— Oui…
— Entre adultes consentants, tout est plus marrant, pas vrai, ma petite Léa ?
— Oui…

Les trois copains ont tous l’air d’avoir une petite idée de ce qui se trame ici, dans le silence le plus total, ils échangent quelques regards et sourires narquois comme si c’était habituel. Je ne suis probablement pas sa première victime, elle n’est probablement pas sa première proie.


— Et pour être consentant, il faut consentir, n’est-ce pas ? Tu as quelque chose à demander à ton chéri ?

Elle parcourt honteusement les membres de la tablée du regard, tout le monde attend.


— Je… Hum, hum… Je… dit-elle en se raclant la gorge.
— Tu quoi ? relance Fabien
— Je voudrais savoir, Tom, si je pouvais… Voilà, on en a discuté et je pense que…
— Regarde-le, Léa, ce n’est pas à moi que tu poses la question, lui dit Fabien.

Elle se tourne vers moi, les yeux dans les yeux. Elle expire un bon coup.


— Tom, est-ce que je peux le sucer ?

Boum ! La bombe est tombée. Ground Zero, mon cerveau vient d’exploser. Fabien me regarde en souriant. Une fois de plus, tout le monde attend, ma réponse va être décisive. Je sais que c’est déjà perdu. Alors que je m’apprête à accepter ma destinée, Fabien me coupe.


— Attends, Tom, ne réponds pas tout de suite. Léa, tu pourrais développer un petit peu, non ? C’est un peu léger, je trouve.

Il s’approche de l’oreille de Léa et lui murmure quelque chose. Léa me regarde, attend quelques instants avant de reprendre une grande inspiration et de répéter machinalement.


— Tom, mon amour, j’ai très envie de faire une pipe à Fabien. Il a une queue énorme et depuis qu’il l’a agitée sous mon nez, je ne pense plus qu’à ça. Je veux le goûter, je veux lui offrir ce cadeau, le soulager sans rien attendre en retour.
— Voilà ! Beaucoup mieux ! dit Fabien.

Je m’attendais à être humilié, mais pas à ce point, et pas devant plusieurs personnes. Les copains ont les yeux écarquillés. Fabien pouffe dans sa barbe. Il connaît déjà la réponse.


— Vas-y ! dis-je en regardant par terre.
— Youhou ! Yes ! s’exclame un de ses copains.
— Bravo, mec, lui dit un autre en lui tapant dans la main.

Léa ne me regarde plus.


— Allons-y ! dit Fabien. Mais attendez, Tom, j’imagine que tu as ton mot à dire ? Avons-nous des règles à respecter ? Des limites à ne pas franchir ?
— Je… je ne sais pas… ? dis-je bêtement.

Comment pouvait-il aller encore plus loin ? L’humiliation était telle que j’avais l’impression de tomber dans les pommes. Mon estomac dans les talons, des papillons dans la tête. Que voulait-il entendre ? Des limites ? Mais la femme dont je suis amoureux va se mettre à genoux devant toi et te prendre dans sa bouche, la même bouche que j’embrasse tendrement depuis tellement d’années. Elle va te sucer, et elle va s’appliquer à faire de son mieux. Elle va faire attention à ne pas te faire mal avec ses dents, elle va calculer l’intensité des aller-retour, elle va te sentir gonfler et essayer de l’enfoncer le plus profondément possible. Elle va tout faire pour que tu passes le meilleur moment de ta vie, elle va essayer d’anticiper tes attentes, de mettre un maximum de salive, elle voudra te faire plaisir. Et puis elle se souviendra du goût de ta bite, de l’odeur de tes couilles, elle y pensera de temps en temps quand nous ferons l’amour et ça la fera mouiller un peu plus que d’habitude. Chaque fois que je verrai sa bouche, me parler ou m’offrir un baiser, j’aurai cette image de sa langue qui entoure amoureusement ton gland turgescent. Donc, tu es gentil, ne me parle pas de limites alors qu’on est déjà bien au-delà de tout ce qu’on peut imaginer.


— Si tu n’as rien à dire, alors… Mademoiselle ?

Ma douce et tendre Léa s’en va. Il pose sa main dans son dos pour la guider, tout en marchant, elle jette un dernier regard par-dessus son épaule qui croise le mien. De ses beaux yeux verts, elle me fait comprendre que je dois accepter la situation et respecter son choix. Un dernier sourire pincé de ses jolies lèvres qui bientôt encercleront goulûment cet épais morceau de viande. Cette bouche que j’ai entendu dire « je t’aime » tellement souvent, la bouche de la femme que je fais rire et qui se blottit dans mes bras quand elle a froid, a choisi ce soir d’en honorer un autre. Elle va le gratifier de la meilleure récompense qu’un homme puisse recevoir, et sans contrepartie. Certains paieraient très cher pour faire ça avec ma Léa. Lui, il est arrivé jusqu’à lui faire avoir envie, jusqu’à lui faire m’humilier en public.


Il l’emmène vers les toilettes. C’est donc là que ça va se passer ? Ce destin sordide que je pensais réservé aux catins moches de boîtes de nuit de zones industrielles, aux filles faciles de fond de campagne, c’est maintenant celui de ma future épouse. Elle va le sucer dans les chiottes, putain, elle l’a suivi sans rien dire, l’excitation est plus grande que le dégoût et elle saura faire abstraction du lieu.


Ça y est, ils sont entrés et ont refermé la porte. Je m’excuse auprès des compères de Fabien qui ricanent bêtement et m’éloigne de cet endroit maudit. Je ne veux pas voir, je ne veux pas savoir. Je cherche à m’évader, mais c’est impossible. À l’extérieur, je retrouve Charles qui est en train de fumer un cigare avec une de ses connaissances, je me joins à eux, j’essaie d’oublier ce qui est en train de se passer là-bas. J’essaie de ne pas y penser.


Je regarde Charles fumer son cigare et je pense à ma Léa, dans quelle position est-elle ? Je les imagine, lui debout, elle à genoux dans les restes de pisse et de papier cul mal découpé. Elle l’a probablement libéré elle-même cette fois-ci, la sortant de son caleçon comme on tient un oisillon tombé du nid. Elle l’admire, elle prend son temps. Il n’y a plus de limites, plus de jeu, elle sait où elle va et lui aussi. Elle le prend dans ses mains. Il est lourd, plus qu’elle ne l’imaginait. Elle l’agrippe et le presse doucement, libérant son gland mouillé déjà gorgé de sang.

Une goutte de liquide séminal s’écoule du bout de sa queue, elle approche son visage et s’enivre des senteurs musquées de sa masculinité. Pour nous, c’est simplement l’immonde odeur des vestiaires de sport, mais les femmes savent apprécier instinctivement ce fumet si délicat qui fait tout le charme de la fellation.


Outre l’acte en lui-même, je pense à la suite. Vais-je pouvoir la regarder dans les yeux ? Est-ce que je vais pouvoir vivre avec ça ? Savoir que ce soir, elle respecte sa bite plus que neuf années de relations. Et si ça se sait ? On est dans une réunion des anciens et il y a déjà six personnes au courant si on compte les copains de ce connard, c’est une histoire de jours avant que tout mon réseau soit au courant.


Et puis, je sais qu’il va s’en vanter, c’est certain. C’est ça qui l’excite, il va chercher à m’humilier a posteriori. Il va tout raconter à ses potes, leur dire comment il a violé la bouche d’une petite pute dans les chiottes, leur dire que son mec était d’accord. Il va sûrement leur raconter comment il lui tenait la tête pour faire des va-et-vient, comment il a appuyé pour qu’elle se l’enfonce le plus profondément possible dans la gorge et comment elle tapait sur ses cuisses pour lui dire d’arrêter, car elle n’arrivait plus à respirer. Il va leur raconter comment elle lui a bouffé les couilles pendant qu’il lui tapotait sa verge sur le visage. Il va leur dire qu’il l’a prévenu qu’il allait jouir, mais qu’elle a continué à le sucer en le fixant dans les yeux, que son regard lui disait d’envoyer la purée quand il voulait. Il leur expliquera comment elle déglutissait méthodiquement, les yeux fermés, à chaque pulsation de sa queue, les puissants jets de sperme chaud. Il ajoutera qu’il ne s’était pas branlé depuis plusieurs jours et qu’avec la quantité de foutre qu’il lui a injectée, elle n’aurait plus besoin de manger pendant une semaine.


Et elle, ma douce, celle à qui j’ai donné mon cœur, attablée devant ce bout de barbaque, curieuse et excitée d’avoir été choisie pour goûter le mâle dominant. Elle y met du cœur, lui donne tout. Elle va aller plus loin qu’avec moi et c’est normal, elle voudra lui montrer son meilleur potentiel. Et maintenant que c’est certainement terminé, il range son engin qui se dégonfle tout doucement, encore luisant de bave, il referme le rideau. Elle reste là comme une conne, excitée, mouillée comme jamais, mais il a décidé de ne rien en faire. Personne ne s’occupera d’elle ce soir. Ce soir, le seul plaisir qui lui est autorisé est celui d’en donner.

Il lui tend un petit bout de papier cul pour qu’elle puisse essuyer le carnage généré par leur gourmandise et tenter de sortir de cet endroit en ressemblant à autre chose qu’un mannequin qui aurait essayé de se faire vomir pendant une demi-heure.


— Charles, je vais dans ma voiture, je ne me sens pas très bien. Si tu vois Léa, tu peux lui dire que je l’attends là-bas s’il te plaît ?
— OK, mais, ça va ? Tu veux que je reste avec toi ?
— Non non, ça ira, merci. À bientôt, mon vieux.

Dans la voiture, je repense à notre petite vie. Je vois ses affaires sur la plage arrière, sa robe de secours au cas où un verre lui aurait été renversé dessus, son sac avec ses ustensiles « intimes », son nécessaire à maquillage. Et puis je regarde la salle au loin. Les gens, le bruit des rires et de la musique. Je repense à mes divagations et au film que je me suis fait plus tôt, je me demande où ils en sont, je me demande si elle reviendra ou si elle va rester là-bas, avec lui. Je l’ai peut-être perdue à tout jamais ?


Toc toc toc. Quelqu’un tape à la vitre. Elle est là, elle m’a surpris, je ne l’ai pas vue arriver. Elle me regarde en souriant tendrement.


— Tu m’ouvres ? me dit Léa.

Je m’exécute et elle rentre dans la voiture, s’installe sur le siège passager et ferme la portière. Je n’ose pas la regarder.


— Tu l’as fait ? lui demandé-je, dans le silence le plus solennel.

Elle ne répond pas, elle veut me voir, que je la regarde en face. Il faut que je trouve la force de faire face à la réalité, je sais qu’en la regardant j’aurai ma réponse sans même avoir besoin qu’elle me le dise. Elle a besoin de voir que j’accepte la réalité, que quoi qu’il se soit passé, c’est tout simplement comme ça que les choses sont censées être. Elle veut être sûre que j’ai eu raison de lui faire confiance.


Allez, courage. Je tourne la tête vers elle. Ce qu’elle est belle, putain !

Les avis des lecteurs

Histoire Erotique
Excellent, très bien écrit, avec subtilité, nuances et ressenti. Parce que tout ce qui importe c'est bien le contexte, le pourquoi, le comment. Hâte de lire la suite.

Histoire Erotique
Une histoire nul qu il se tire aucun interet



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