Jeu de couple
Récit érotique écrit par ErotoMan [→ Accès à sa fiche auteur]
Auteur homme.
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Histoire érotique Publiée sur HDS le 17-12-2018 dans la catégorie Plus on est
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Couleur du fond :
Jeu de couple
La piste à jeu de dés était posée au centre de la table haute en verre. Baigné de lumière, le cercle de cuir apparaissait magistral, véritable totem. Le dé roula sur le velours carmin de la piste en cuir retourné.
Julie voyait bien que Pierre n’était pas concentré. Il s’était sans aucun doute habillé dans l’optique de la faire fondre. Pantalon en toile beige fermé par une en toile bleu marine rayée de deux bandes rose fuchsia. Sa chemise vichy bleu marine découvrait la naissance de son torse. Sa montre connectée avec cadran en aluminium gris et bracelet en acier renforçait la virilité de son avant-bras. Il était pied nu. De son côté, elle avait joué la carte cosplay. Et ça prenait souvent le dessus. Ses mules ouvertes en polaire pelucheuse rouge laissaient apparaître ses orteils parfaitement manucurés. Objectif : son fétiche pour ses petits pieds. Elle portait un ensemble en satin associant un short bleu à points blancs avec cordon de serrage rouge à un top caraco rouge à fines bretelles. Objectif : Wonder Woman, son personnage préféré.
Le dé s’immobilisa.
-Trois, annonça-t-elle.
Julie releva la tête pour fixer Pierre dans les yeux. Elle avait beau le défier du regard, elle savait que faire trois ne la mettait pas à l’abri. A partir de quatre, on ne pouvait que gagner ou perdre. Jusqu’à trois, on pouvait non seulement perdre mais surtout perdre le droit de veto au prochain tour. Et Pierre le savait. C’est donc avec une certaine confiance et un sourire au coin des lèvres qu’il lança le dé à son tour. Enfin pas exactement. Il le prit entre son index et son pouce et lui imprima un mouvement de toupie. Julie regarda le dé tourner sur lui-même, les coudes sur la table, ses mains placées en forme de prière au niveau de sa bouche, pouces joints sous le menton. Le dé pivota un instant à toute vitesse avant de décélérer puis se posa doucement sur sa tranche.
-Six !
Pierre serra le poing. En signe de dramatisation, Julie laissa glisser son visage entre ses mains.
-C’est pas vrai, c’est pas possible !
Pierre réprima un fou rire nerveux.
-C’est la première fois, non ?
Julie releva la tête, elle souriait.
-Exact, et ça tombe sur moi, pas de bol quand même, hein ! dit-elle en se moquant d’elle-même.
-Pas de panique, le deuxième tirage sera peut-être classique, si je peux m’exprimer ainsi !
Cette fois-ci, il laissa éclater son fou rire.
-Je suis dé…, je…, j’suis désolé, réussit-il à articuler avant de rire de plus belle.
Julie allait lui répondre mais le fou rire de Pierre étant communicatif, elle éclata de rire aussi.
-Je rigole mais c’est nerveux !
-Si ça peut te rassurer, c’est pareil pour moi ma chérie, lui répondit Pierre qui retrouvait son calme. Attends, je vais chercher à boire.
-Bonne idée, je ne sais pas pourquoi mais j’ai la bouche sèche d’un seul coup !
Ils rirent de nouveau tous les deux pendant que Pierre descendait de sa chaise pour aller à la cuisine. Lorsqu’il revint avec deux verres à la main, Julie avait déplacé le jeu de piste en cuir sur le côté de la table et l’avait remplacé par trois anciens bocaux de confiseur en verre soufflé. C’étaient de jolis bocaux sur pied à couvercle. Il tendit à Julie un des deux verres à jus de fruit évasés remplis de thé glacé qu’il avait préparé un peu plus tôt dans la matinée. Puis il se rassit en face de Julie. Boire leur permit de reprendre leurs esprits. Ils posèrent leur verre sur la table quasiment en même temps. Le verre produisit un son mat en s’entrechoquant.
Julie regarda les bonbonnières puis leva les yeux vers Pierre en déclarant solennellement :-Ave Caesar morituri te salutant !
Pierre ne voulut pas gâcher le trait d’esprit de Julie et ne dit rien. Le silence renforça la tension de la situation. Les trois bocaux remplis de morceaux de papier n’avait jamais pris autant d’importance. Il retira le couvercle du premier bocal sur la gauche et le posa sur la table. Il regarda Julie dans les yeux et expira longuement avant de demander :-Prête ?
-Morte de trouille !
-On est deux !
Julie expira elle-aussi en secouant sa main droite.
-Prête, vas-y !
-Quel suspense ! déclara-t-il en maintenant sa main en suspension au-dessus du bocal.
-Oui et si ça continue mon cœur va lâcher alors vas-y ! dit Julie d’un ton décidé.
-C’est parti ! dit-il alors qu’il plongeait sa main dans le bocal.
Il mélangea les papiers à l’intérieur du bocal et en saisit un. Il retira sa main en tenant le bout de papier entre son index et son majeur. Il le déplia lentement et lu ce qui y était inscrit.
-Alors ? s’impatienta Julie.
Il leva les yeux vers elle et retourna le papier pour qu’elle puisse le lire aussi.
-Deux, indiqua-t-il.
-Ben voyons ! explosa Julie. Ça ne pouvait pas être une simple défaite, fallait que ce soit la totale ! ajouta-t-elle tout en se levant. Deux ! Deux ! s’exclama-t-elle en s’agitant au milieu du salon et en joignant deux doigts à hauteur du visage. Deux ! Et sans droit de veto ! C’est la fête !
Pierre ne savait pas quoi répondre. Il haussa les épaules comme pour s’excuser et dit simplement :-C’est le jeu du hasard, je n’y peux rien.
Julie revint s’asseoir à la table.
-Oui et bien c’est vraiment un jeu à la con, dit-elle avec de la mauvaise foi. Mais tu as raison. Tu as raison, insista-t-elle. Eh bien, voyons maintenant « deux » dans quelles conditions ? Qu’on rigole !
Pierre ôta le couvercle du deuxième bocal, mélangea et en sortit un papier.
-Cinéma, annonça-t-il en tournant vers Julie la face où le mot était écrit.
-Bon, et d’un, commenta-t-elle.
Il replaça le papier qu’il venait de tirer dans le bocal, mélangea de nouveau, puis tira un second papier.
-Boite de nuit, annonça-t-il, toujours en s’assurant que Julie puisse vérifier le résultat.
-Cinéma et boite de nuit, au moins c’est cohérent, l’inverse aurait-été difficile, s’amusa-t-elle.
Cela les fit rire. Pierre regarda le dernier bocal en verre sur la droite. Julie fit de même. Puis ils se regardèrent.
-L’heure de vérité, déclara-t-il.
-L’heure de tous les dangers plutôt oui !
-Je te propose d’effectuer le tirage et on décide après. C’est sans précédent alors on peut admettre de modifier la règle. A situation exceptionnelle, mesure exceptionnelle.
-Je ne sais pas. Mais effectuer le tirage, oui. On doit aller au bout ! C’est le jeu.
La tension était palpable. Ni l’un ni l’autre n’avait la moindre idée de ce qui allait se passer. Car tout pouvait arriver. Le hasard avait initié une situation inédite. Et le hasard rendrait bientôt son verdict.
Il saisit la boule du troisième et dernier couvercle en verre. Sa main tremblait légèrement et le couvercle tinta plusieurs fois contre le bocal lorsqu’il le souleva.
-Tu trembles ? demanda Julie.
-C’est l’émotion !
-A qui le dis-tu ?!
Pierre sortit le premier papier du bocal et le tourna vers Julie en annonçant :-Masturbation.
-Ça aurait pu être pire, dit Julie en tentant de dédramatiser.
-Ne parle pas si vite, il en reste un dernier.
-C’est sûr !
Il replaça le papier et mélangea longuement pour faire durer le suspense. Ou le plaisir, il ne savait plus. Puis il sortit un papier qu’il déplia lentement. Julie retenait sa respiration et ne pouvait détourner le regard du visage de Pierre. Elle guettait sa réaction pour tenter de deviner ce qui était écrit sur le papier avant qu’il ne l’annonce et qu’elle ne le découvre ensuite de ses propres yeux. Il lut l’inscription sur le papier puis leva ses yeux qui rencontrèrent ceux de Julie. L’intensité de leur regard était à son paroxysme. Il tourna lentement le papier vers elle.
-Sexe, annonça-t-il.
-Aïe ! Okeyyy ! Eh bien, maintenant on est fixé !
-Oui. Deux hommes. Masturber l’un au cinéma, baiser avec l’autre en boite de nuit ! Pour une première, ça c’est une première ! Que fait-on ?
-Un jeu est un jeu, n’est-ce pas ?
-Ma chérie, tu décides pour le coup, je ne vois pas d’inconvénient à exercer ton veto.
-Tu as fait le double, je n’ai pas le droit de veto, tu le sais.
-J’en suis tout à fait conscient. Je dis juste que comme tu l’as dit, un jeu est un jeu, et c’est un jeu entre nous, on fait ce qu’on veut.
-Je sais mon chéri, laisse-moi réfléchir une minute.
-Pas de problème. Je vais me faire un café, t’en veux un ?
-Ah oui, tiens, ça mettra de l’ordre dans mes idées ! Corsé pour le coup, s’il te plait.
-Ça marche.
Julie regarda tour à tour la piste de jeu circulaire et les bonbonnières devant elle. Elle fixa le morceau de papier que Pierre avait posé sur la table après le dernier tirage et sur lequel était écrit « sexe ». Dans la cuisine, Pierre ouvrit la cafetière blanche et noire et y plaça la capsule brune qu’il venait de prendre sur le présentoir. Il appuya sur la touche expresso et la cafetière se mit à trembler. Le café coula dans la petite tasse en verre à anse en métal. Il renouvela l’opération avec une capsule verte, disposa les deux tasses sur un plateau, ajouta deux Amaretti, puis revint au salon et posa le plateau sur la table avant de se rasseoir. Il replaça le bout de papier dans le troisième bocal qu’il referma d’un geste plus sûr que celui avec lequel il l’avait ouvert. Il prit les bocaux un par un pour les mettre sur le côté et fit glisser le plateau au centre de la table. Julie regarda le plateau glisser, elle était encore dans ses pensées.
-Amaretto ? demanda-t-il pour la faire revenir à elle.
-Oui, tiens, une petite douceur dans ce monde de brute.
Ils sortirent les petits gâteaux de leur emballage plastique noir et les mangèrent en se regardant avec des yeux pleins de malice. Julie prit sa tasse et but une gorgée de café.
-Alors ? Que fait-on ma chérie ? interrogea Pierre.
-Eh bien, je me dis que puisque c’est un jeu et que le veto ultime sera éventuellement de dire non quand le moment sera venu, je propose que tu l’organises pour le week-end prochain mon chéri, comme c’est la règle.
Il but une gorgée de café et reposa la tasse sur la table. Le choc du métal sur le verre produisit un bruit aigu. Il se leva et contourna la table pour venir auprès de Julie. Ils se regardèrent. Il lui caressa la joue et plaça ses cheveux derrière l’oreille. Il lui prit le visage de sa main droite et s’approcha pour l’embrasser. Ils échangèrent un long baiser de cinéma. Puis il recula son visage sans quitter Julie des yeux et lui dit :-Alea jacta est.
Ils s’embrassèrent de nouveau passionnément.
***
Assise dans un confortable fauteuil en cuir turquoise, jambes croisées, Julie observait le hall bondé du cinéma. Elle espérait que tout ce monde n’allait pas se retrouver dans la même salle qu’eux. Si c’était le cas, elle exercerait son veto sans hésitation. En accord avec les règles du jeu, Pierre avait choisi sa tenue. Jupe portefeuille couleur cuivre coupée très près du corps avec un effet drapé croisé devant. Caraco noir à fines bretelles dont le décolleté en v laissait apparaître discrètement la naissance de ses seins. Jambes sublimées par un voile rouge semi-opaque. Escarpins à talons fins en daim noir. Cela fonctionnait à la perfection. Elle sentait le regard des hommes se poser sur elle. Cette mise à nu publique, accompagnée de la perspective de ce qui pouvait se passer dans l’obscurité, lui fit durcir les seins. Un regard averti pouvait désormais les voir poindre à travers son caraco. Elle se sentait encore plus observée. Ce cercle du plaisir lui donnait chaud. Pierre s’était assis sur un fauteuil qui lui faisait à moitié face et jouait l’indifférent en feuilletant le magazine du cinéma. Mais Julie savait qu’il voyait tout. Il avait cette faculté d’observer sans être vu. Si un homme la regardait, il le savait, aussi discret qu’était le regard du voyeur.
Julie fut rassurée quand une salle s’ouvrit et draina vers elle la quasi-totalité des gens présents dans le hall. Tous étaient venus voir le blockbuster du moment. Pas eux. Le thème de la séance ne s’y prêtait pas. Une fois n’était pas coutume, ce qui se passerait dans la salle serait plus important que ce qui se passerait sur l’écran. Ils avaient donc choisi un film moins populaire afin d’être certains de pouvoir se placer à l’écart. Après quelques minutes supplémentaires d’une attente qui la rendait fébrile, l’accès à leur salle fut enfin autorisé. Parmi les spectateurs se trouvait un inconnu auquel elle pourrait bien se livrer. Mais elle ignorait lequel. Elle regarda un par un les hommes qui pénétraient dans la salle. Ses pensées la firent rougir. La climatisation de la salle serait salvatrice. Mais Pierre ne semblait pas disposer à bouger.
-On ne rentre pas ?
-Attendons que tout le monde soit entré. Pour choisir la bonne place.
Il lui avait répondu en lui faisant un clin d’œil. Cela détendit un peu Julie mais elle ne tenait plus. Elle saisit un des magazines qui étaient disposés sur la table basse et se ventila le visage. L’attente était un véritable supplice. Elle aurait voulu être déjà assise, que le moment fatidique où il faut dire oui ou non soit venu. Au lieu de cela, il fallait patienter, anticiper, imaginer, encore. Le hall était désormais presque vide à l’exception des employés et de quelques clients.
-Allons-y, lui confia Pierre en posant son magazine sur la table.
Elle fit de même et ils s’approchèrent de la large porte d’entrée. Pierre en saisit la barre en inox pour l’ouvrir et laissa Julie passer devant lui. Alors que la première porte du sas se refermait derrière eux, et avant même que Julie ne puisse ouvrir la seconde, il lui fit faire volte-face en la saisissant par l’épaule et la plaqua contre la paroi. Dos au mur, le bassin en avant, Julie le regardait les yeux écarquillés. Il se jeta sur elle pour l’embrasser fougueusement et glissa sa main droite entre ses cuisses. Il remonta le long du nylon et s’arrêta sur sa peau qu’il compressa. Julie sentit une décharge d’adrénaline parcourir son corps. Pierre la caressa à travers sa fine culotte et pressa son doigt dans le repli de ses lèvres. Puis il se dégagea et lui prit la main pour la placer sur son sexe. Elle sentit qu’il bandait. Il lui prit le menton et lui lécha les lèvres du bout de sa langue avant de se reculer pour l’observer des pieds à la tête.
-Tu m’excites tellement, lui dit-il la voix pleine d’exaltation.
Il ouvrit la porte avant que Julie ne puisse formuler sa réponse. Ils entrèrent par le fond de la salle. Pierre jeta un regard circulaire. Il décida que le choix le plus approprié était de s’asseoir immédiatement à gauche, au dernier rang de quatre fauteuils. Ils s’installèrent sur les deux sièges du fond. Ils étaient tout juste assis quand la salle plongea dans la pénombre. Pierre textota avant qu’ils ne placent leurs portables sur silencieux. Il sortit un mouchoir en papier de l’intérieur de sa veste qu’il plaça entre eux sur l’accoudoir.
-A toutes fins utiles, expliqua-t-il avec un sourire.
Le film commença dans le silence. Julie se laissa peu à peu happer par l’histoire de cette maison close de luxe au début du siècle dernier dont on suivait la vie des prostituées. Elle se laissa surprendre par le début poignant et par les costumes d’époque. Soudain, elle sentit son siège bouger. Un homme venait de s’asseoir à sa droite. Elle avait presque fini par oublier la raison de sa présence dans cette salle de cinéma. Elle aurait bien voulu tourner la tête pour voir son voisin mais elle était tétanisée.
De longues minutes passèrent. Julie essayait de se concentrer sur le film mais elle était entièrement focalisée sur la proximité de cet homme. Elle n’osait pas bouger de peur d’entrer en contact avec lui. Elle se sentait nue malgré ses vêtements. Elle fut parcourue d’un frisson. Elle croisa ses jambes comme pour se protéger. Une décharge électrique lui traversa le corps quand elle sentit la main de Pierre caresser la sienne et ses doigts se glisser entre les siens. Elle retrouvait une sensation qu’elle n’avait plus éprouvé depuis qu’elle était adolescente, les plaisirs timides d’une salle de cinéma.
Leurs mains étaient devenues moites. Ils savaient tous les deux qu’ils étaient sur le point de plonger dans l’inconnu. L’homme n’avait pas bougé depuis qu’il était arrivé. Pour Julie, le temps était suspendu bien que le film défilât sur l’écran. Elle avait une boule au ventre. Elle sentit Pierre caresser sa jambe qui était pliée vers lui et prendre le temps de ressentir le moindre gramme de nylon qui la recouvrait. Sa main monta lentement vers son genou, puis redescendit, puis remonta en continuant sur sa jupe. Il passa lentement sa main sur son corps à travers son caraco. D’abord sur son ventre puis sur ses seins dont il pinça les tétons avec délicatesse. Il se déhancha pour être plus libre de ses mouvements. Sa main sillonna une nouvelle fois le voile rouge et la caressait avec plus d’insistance. Il la fit glisser jusqu’à sa cheville sur laquelle il s’attarda avant de l’empoigner et de la pousser pour faire comprendre à Julie qu’il voulait qu’elle décroise ses jambes. Ce qu’elle fit lentement. Il pianota sur ses mollets avant de passer d’une cuisse à l’autre en cajolant l’intérieur avec le bout et le revers de ses doigts. Cette fois-ci, il s’engouffra sous sa jupe et frôla sa culotte. Elle se mordit les lèvres. Julie ne savait plus si le désir qui montait en elle provenait des caresses de Pierre ou du fait que cet inconnu la regardait surement se faire caresser. Pierre lui embrassa le lobe de l’oreille et lui murmura :-Relève ta jupe.
Julie souleva son bassin et tira alternativement sur chaque côté de sa jupe jusqu’à ce qu’elle découvre le haut de ses cuisses. Sa gorge se noua. L’inconnu pouvait désormais voir qu’elle portait des bas. Cela devenait très intime. Pierre lui chuchota à l’oreille, survolant de sa main ce qu’il décrivait :-Il voit tes jambes, gainées de rouge, tes cuisses, drapées de leurs jarretelles noires, et, à la lisière de ta jupe cuivre relevée, il aperçoit le fin triangle noir de ta culotte. Cette harmonie de couleur, c’est beau !
Il marqua un silence puis ajouta :- Moi, je pense que tu dois le faire bander, et toi ?
Pierre lui baisa la tempe, puis la joue. Il posa sa main sur sa culotte, l’écarta et commença à masser son clitoris du bout de son pouce. Julie déglutit, émue par le feu qui naissait dans son sexe. Pierre, qui les avait tous les deux dans son champ de vision, vit l’homme bouger.
-Ecoute, ça va commencer ! murmura-t-il à l’oreille de Julie.
Elle entendit un bruit de fermeture à glissière qui s’ouvrait par à-coups. Elle n’osa pas tourner la tête. Au lieu de cela, elle ferma les yeux et se concentra sur le massage que Pierre lui prodiguait. Elle se liquéfiait. L’excitation l’emporta. Julie glissa son bassin en avant et Pierre n’eut qu’à maintenir son majeur fermement tendu pour qu’il s’enfonce doucement au plus profond d’elle. Elle laissa un soupir lui échapper.
-D’après ce que je vois, je n’ai plus aucun doute, tu le fais bander !
Julie se doutait de ce à quoi Pierre faisait allusion. Elle le devinait, le savait. Dans la même seconde, elle lutta d’abord contre un réflexe avant que sa curiosité ne soit la plus forte. Elle ouvrit les yeux et tourna la tête. Elle vit que l’homme avait sorti son sexe de son pantalon. Il se masturbait en la regardant se faire doigter. A cet instant, Pierre glissa son index en elle. Julie eut envie de gémir mais elle se rappela soudain le film, la salle de cinéma, les gens. Elle ferma les yeux de nouveau. Pour contenir le plaisir qui s’amplifiait, elle comprima l’accoudoir de toute ses forces. Pierre la regardait, il essayait de deviner ce que Julie avait à l’esprit.
-Maintenant, toute la question est de savoir si tu vas le faire ? lui murmura-t-il.
Allait-elle le faire ? C’était le moment de vérité dont ils avaient parlé plus tôt ce matin. Voilà précisément où les dés les avaient menés. Allait-elle le faire ? Pierre arrêta de respirer quand il la vit ouvrir les yeux et déplacer son bras droit. Le coude toujours posé sur l’accoudoir, la main de Julie était en suspension au-dessus de la boucle de ceinture de son voisin de fauteuil. A quelques centimètres du phallus dressé. Allait-elle le faire ? L’homme avait arrêté de se masturber. Julie hésitait. Elle referma les yeux. Allait-elle le faire ? Pierre imprimait à ses deux doigts un mouvement circulaire et cela la mettait dans tous ses états. Allait-elle le faire ? Elle ressentit un pincement au cœur au moment où sa main entra en contact avec le membre viril. Elle l’avait fait. Elle avait osé. Elle le sentit brûlant en l’empoignant de sa main glacée par la climatisation. Il était déjà très dur. Cela l’excita de penser que cet inconnu avait bandé rien qu’en la regardant. Pierre fut transporté par son audace. Un afflux de sang irrigua son sexe. Il entama un va et vient avec ses doigts. L’excitation la désinhiba. Elle commença à branler l’inconnu.
-Comme tu mouilles ma chérie. J’aime te sentir comme ça !
Pierre accélérait progressivement son va et vient. Et plus il la doigtait, plus elle branlait l’inconnu avec force. Il s’aperçut que ses doigts étaient trempés du plaisir que Julie prenait. Il voulut lui en donner encore davantage et continua à la doigter tout en masturbant son clitoris de son pouce. Julie se mordit les lèvres pour ne pas hurler. Elle sentait l’inconnu se raidir de plus en plus. Il allait exploser dans sa main. Elle sentait les veines de son sexe gonfler sous ses doigts. L’inconnu posa alors sa main sur la cuisse de Julie. Plus elle le branlait, plus il l’empoignait fortement à mesure qu’il se rapprochait de la déflagration. En la saisissant ainsi, au niveau de sa jarretelle, le petit doigt était à un peu plus d’une dizaine de centimètres de sa culotte noire. C’était la première fois qu’un autre homme que Pierre posait la main sur elle et cette main était à portée immédiate de son intimité.
Alors qu’elle était assaillie par des sensations contradictoires, alors qu’elle était plus excitée que jamais, au moment où elle ressentait l’envie furieuse de jouir, l’inconnu déchargea. Elle le sentit se retenir pendant plusieurs secondes. Secondes pendant lesquelles il durcit de plus en plus. Secondes qui épuisèrent son biceps et son poignet afin de le faire venir le plus fort possible. Question de fierté féminine. Il se crispa, baissa la tête pour regarder Julie le faire éjaculer et ouvrit la bouche sans qu’aucun son ne sorte ; elle sentit son sperme chaud s’accumuler à la commissure de sa main puis couler le long de ses doigts fins.
Le sexe de l’inconnu tressaillit de plusieurs spasmes alors que Julie essuyait sa main avec le mouchoir en papier. Elle se tourna vers Pierre et l’embrassa tendrement pendant qu’elle caressait sa puissante érection à travers son pantalon. Lorsqu’ils eurent fini de s’embrasser, l’homme était parti. C’était la règle du jeu. Julie rajusta sa jupe. Ils se prirent la main et se laissèrent le temps de reprendre leurs esprits avant de quitter la salle qui resterait celle où leur libertinage avait poussé son premier cri.
***
L’ambiance était survoltée. La fête battait son plein. Cela contrastait fortement avec le calme de la salle de cinéma qu’ils avaient quitté moins d’une heure auparavant. Depuis le bar, Pierre et Julie observaient la piste de danse en se délectant d’un cocktail. Les employés du bar se donnaient en spectacle. Les hommes regardaient Julie avec envie. Elle était prête à se laisser entraîner par les démons de la nuit. Pierre caressa ses fesses à travers sa robe. Il s’approcha de son oreille pour se faire entendre malgré les décibels.
-Que dirais-tu d’allumer un homme devant moi ? En guise de lever de rideau.
Pour toute réponse, Julie lui sourit, l’embrassa et se dirigea vers la piste de danse. Elle n’eut pas longtemps à attendre avant qu’un homme s’approche et cherche à danser avec elle. Après un moment, elle se tourna et, dos à lui, ondula de manière suggestive. Il se sentit pousser des ailes. Il se colla contre elle, posa les mains sur ses hanches et accompagna ses mouvements de bassin. Julie sentit naître l’érection de l’homme entre ses fesses. La danse faisait remonter sa jupe et Pierre pouvait entrevoir le haut de ses bas. Ils dansèrent encore quelques instants pendant lesquelles Julie sentit les mains du danseur sur ses hanches, son ventre, ses cuisses. Enhardi par le fait qu’elle le laissait faire, il s’apprêtait à les glisser sous sa jupe quand elle se dégagea de lui. Elle lui sourit et lui montra l’alliance à son doigt. Elle quitta la piste de danse pour rejoindre Pierre. Il la prit dans ses bras, l’embrassa puis regarda sa montre.
-Juste à l’heure. Tu as envie ?
-J’ai une petite appréhension mais oui, j’ai envie.
-Alors allons-y.
Il lui prit la main et la guida vers les toilettes. Il entra pour vérifier qu’il n’y avait personne et revint chercher Julie. Ils entrèrent dans une cabine. Après avoir verrouillé la porte, il sortit un bandeau noir de sa poche.
-Le fameux, dit-il-Le fameux, confirma-t-elleElle se tourna pour qu’il puisse lui bander les yeux. Il sortit son smartphone et envoya un texto avant de replacer le téléphone dans la poche de sa veste. Il la plaqua dos contre la paroi et l’embrassa à pleine bouche. Pierre parcouru son corps de ses mains puissantes. Il lui souleva la jambe en la prenant par-dessous la cuisse et caressa ses bas tout en continuant à l’embrasser avec passion. Julie sentit son membre en érection venir se plaquer contre sa légère culotte.
-J’ai faim de toi, lui souffla-t-il à l’oreille.
Pierre s’accroupit et souleva sa jupe avec sa main droite. En transparence derrière le fin triangle noir, il contempla un instant son pubis parfaitement taillé en ticket de métro, avant d’écarter le lycra avec le pouce de sa main gauche. Il la lécha vigoureusement. Julie gémit et s’arqua d’excitation. Pierre sentit son téléphone vibrer.
-C’est maintenant, la prévint-il en continuant son cunnilingus. Tu es prête ?
-Oui, répondit-elle dans un souffle.
Il se redressa et la prit par les épaules pour la retourner face au mur.
-Cambre-toi ma chérie et écarte les jambes, lui intima-t-ilJulie s’exécuta. Pierre entendit ses talons claquer sur le sol. C’était comme agiter un chiffon rouge devant lui. Il dut se retenir. Il l’admira un instant. Ses yeux bandés la rendaient plus sensible à son environnement sonore. Mais la cabine était plongée dans le silence. Jusqu’à ce qu’elle entende le son métallique du verrou de la cabine. Il fut suivi de celui de la porte qui grinça puis cogna contre le montant. Elle perçut la rotation du verrou, une deuxième fois. Elle distingua ensuite le tintement d’une boucle de ceinture, le zip mat d’une fermeture Eclair, un bruit de textile dont celui d’un élastique qu’on relâche contre la peau. Puis plus rien. A l’exception du tempo des basses que les puissantes enceintes de la boite de nuit faisaient résonner depuis l’étage. En prêtant l’oreille, elle discerna un petit claquement répétitif derrière elle qu’elle eut du mal à identifier jusqu’à ce que Pierre lui en apportât l’explication aux creux de son oreille.
-Ma chérie, Il se branle en matant ton petit cul. Te voir cambrée, en bas et talons, jupe relevée à la taille, voir tes fesses bien rondes dans ton tanga noir, rien que moi ça m’excite un max et me donne envie de te la mettre, alors lui, tu penses…Ses mains appuyées contre le froid carrelage mural étaient brûlantes et moites. Elle sentit une main se poser sur sa hanche et immédiatement après la chaleur d’un gland venir presser contre l’entrée de sa chatte. Le membre viril s’engouffra en elle d’un seul coup. Julie exhala. Il entama son va et vient. Julie essayait de résister à la vague de plaisir qui l’envahissait. Elle le sentait, raide, s’agiter en elle sans retenue. Il donnait tout, tout de suite. Il la baisait de toutes ses forces. Julie se redressa en s’aidant des parois latérales. Ses fesses ondulaient sous l’effet des coups de boutoir. La bretelle droite de son caraco tomba de son épaule et glissa le long de son bras. Pierre était subjugué.
-Qu’est-ce qu’elle est bonne ta chatte ! tonna une voix grave.
Ces mots déclenchèrent chez Julie une avalanche d’émotions. Elle pensa à autre chose pour endiguer un orgasme qui aurait pu l’envahir sur le champ. Même si cela l’excitait d’être désirée par deux hommes en même temps, de les rendre fous de désir pour elle, il ne fallait pas qu’elle jouisse. Ce n’était pas leur règle du jeu. C’est Julie qui devait faire jouir. Ils aimaient dominer. Pierre le savait. Et il n’allait pas la laisser perdre. Cet homme devait s’incliner. Et tous les deux savaient comment y parvenir.
-Ma chérie, tu aimes te faire baiser comme ça ?
C’était le top départ. Julie lui répondit d’instinct.
-Oh oui !
-Alors dis-lui !
-Vas-y, je ne sais pas qui tu es, mais vas-y, baise-moi ! Vas-y ! Baise-moi, baise-moi ! Défonce ma petite chatte ! Vas-y ! Oui, c’est bon ! Encore !
Aucun homme n’aurait pu résister à la manière dont Julie avait prononcé cette phrase. Les mots, l’intonation, le souffle, le langage corporel associé, personne n’aurait pu en remettre en cause la sincérité. En l’entendant, l’inconnu avait accéléré son mouvement.
-Oh, je vais venir ! Tu vas me faire jouir ! cria-t-ilLe poisson était ferré. Il ne restait plus qu’à relever la ligne. C’est Julie qui s’en chargea.
-Qu’est-ce qu’elle est bonne ma chatte hein ! lui lança-t-elle dans une parfaite symétrie de langage.
-Quelle garce, quelle garce ! Je viens, je viens ! lâcha-t-il en essayant de se retenir au maximum avant de se retirer.
Le sang cognait dans le cerveau de Julie. Aveugle, elle fit quelques mouvements dans le vide avant de trouver le sexe de l’homme entre ses cuisses. Elle le prit en main et s’aperçut à quel point elle était mouillée. Elle ne s’y attendait pas. Il était si trempé qu’elle eut du mal à le garder en main. Elle accentua sa prise pour le branler jusqu’à ce que son sperme gicle en plusieurs salves. L’inconnu grogna de plaisir en tenant Julie par les hanches mais n’eut pas vraiment le temps de se délecter de la situation. Il avait été averti de la règle du jeu. Il remonta son slip et boucla sa ceinture. Pierre déverrouilla la porte sans attendre et le fit sortir. Julie se retourna. Pierre lui retira le bandeau des yeux et ils s’embrassèrent langoureusement.
-Tu m’as captivé ma chérie, je suis sans voix !
-Je n’aurais jamais pensé en être capable, c’est dingue !
-Tu m’as tellement excité ce soir ! C’est impensable ! Sacrés dés quand même !
-Viens, rentrons, prenons une bonne douche et faisons l’amour comme des bêtes !
Ils sortirent de la boite de nuit blottis l’un contre l’autre et s’engouffrèrent dans un taxi. Pierre sortit son téléphone, coupa le son et joua la vidéo qu’il venait de filmer dans les toilettes. Ils la regardèrent ensemble alors que le taxi se frayait un chemin dans la circulation nocturne.
Julie voyait bien que Pierre n’était pas concentré. Il s’était sans aucun doute habillé dans l’optique de la faire fondre. Pantalon en toile beige fermé par une en toile bleu marine rayée de deux bandes rose fuchsia. Sa chemise vichy bleu marine découvrait la naissance de son torse. Sa montre connectée avec cadran en aluminium gris et bracelet en acier renforçait la virilité de son avant-bras. Il était pied nu. De son côté, elle avait joué la carte cosplay. Et ça prenait souvent le dessus. Ses mules ouvertes en polaire pelucheuse rouge laissaient apparaître ses orteils parfaitement manucurés. Objectif : son fétiche pour ses petits pieds. Elle portait un ensemble en satin associant un short bleu à points blancs avec cordon de serrage rouge à un top caraco rouge à fines bretelles. Objectif : Wonder Woman, son personnage préféré.
Le dé s’immobilisa.
-Trois, annonça-t-elle.
Julie releva la tête pour fixer Pierre dans les yeux. Elle avait beau le défier du regard, elle savait que faire trois ne la mettait pas à l’abri. A partir de quatre, on ne pouvait que gagner ou perdre. Jusqu’à trois, on pouvait non seulement perdre mais surtout perdre le droit de veto au prochain tour. Et Pierre le savait. C’est donc avec une certaine confiance et un sourire au coin des lèvres qu’il lança le dé à son tour. Enfin pas exactement. Il le prit entre son index et son pouce et lui imprima un mouvement de toupie. Julie regarda le dé tourner sur lui-même, les coudes sur la table, ses mains placées en forme de prière au niveau de sa bouche, pouces joints sous le menton. Le dé pivota un instant à toute vitesse avant de décélérer puis se posa doucement sur sa tranche.
-Six !
Pierre serra le poing. En signe de dramatisation, Julie laissa glisser son visage entre ses mains.
-C’est pas vrai, c’est pas possible !
Pierre réprima un fou rire nerveux.
-C’est la première fois, non ?
Julie releva la tête, elle souriait.
-Exact, et ça tombe sur moi, pas de bol quand même, hein ! dit-elle en se moquant d’elle-même.
-Pas de panique, le deuxième tirage sera peut-être classique, si je peux m’exprimer ainsi !
Cette fois-ci, il laissa éclater son fou rire.
-Je suis dé…, je…, j’suis désolé, réussit-il à articuler avant de rire de plus belle.
Julie allait lui répondre mais le fou rire de Pierre étant communicatif, elle éclata de rire aussi.
-Je rigole mais c’est nerveux !
-Si ça peut te rassurer, c’est pareil pour moi ma chérie, lui répondit Pierre qui retrouvait son calme. Attends, je vais chercher à boire.
-Bonne idée, je ne sais pas pourquoi mais j’ai la bouche sèche d’un seul coup !
Ils rirent de nouveau tous les deux pendant que Pierre descendait de sa chaise pour aller à la cuisine. Lorsqu’il revint avec deux verres à la main, Julie avait déplacé le jeu de piste en cuir sur le côté de la table et l’avait remplacé par trois anciens bocaux de confiseur en verre soufflé. C’étaient de jolis bocaux sur pied à couvercle. Il tendit à Julie un des deux verres à jus de fruit évasés remplis de thé glacé qu’il avait préparé un peu plus tôt dans la matinée. Puis il se rassit en face de Julie. Boire leur permit de reprendre leurs esprits. Ils posèrent leur verre sur la table quasiment en même temps. Le verre produisit un son mat en s’entrechoquant.
Julie regarda les bonbonnières puis leva les yeux vers Pierre en déclarant solennellement :-Ave Caesar morituri te salutant !
Pierre ne voulut pas gâcher le trait d’esprit de Julie et ne dit rien. Le silence renforça la tension de la situation. Les trois bocaux remplis de morceaux de papier n’avait jamais pris autant d’importance. Il retira le couvercle du premier bocal sur la gauche et le posa sur la table. Il regarda Julie dans les yeux et expira longuement avant de demander :-Prête ?
-Morte de trouille !
-On est deux !
Julie expira elle-aussi en secouant sa main droite.
-Prête, vas-y !
-Quel suspense ! déclara-t-il en maintenant sa main en suspension au-dessus du bocal.
-Oui et si ça continue mon cœur va lâcher alors vas-y ! dit Julie d’un ton décidé.
-C’est parti ! dit-il alors qu’il plongeait sa main dans le bocal.
Il mélangea les papiers à l’intérieur du bocal et en saisit un. Il retira sa main en tenant le bout de papier entre son index et son majeur. Il le déplia lentement et lu ce qui y était inscrit.
-Alors ? s’impatienta Julie.
Il leva les yeux vers elle et retourna le papier pour qu’elle puisse le lire aussi.
-Deux, indiqua-t-il.
-Ben voyons ! explosa Julie. Ça ne pouvait pas être une simple défaite, fallait que ce soit la totale ! ajouta-t-elle tout en se levant. Deux ! Deux ! s’exclama-t-elle en s’agitant au milieu du salon et en joignant deux doigts à hauteur du visage. Deux ! Et sans droit de veto ! C’est la fête !
Pierre ne savait pas quoi répondre. Il haussa les épaules comme pour s’excuser et dit simplement :-C’est le jeu du hasard, je n’y peux rien.
Julie revint s’asseoir à la table.
-Oui et bien c’est vraiment un jeu à la con, dit-elle avec de la mauvaise foi. Mais tu as raison. Tu as raison, insista-t-elle. Eh bien, voyons maintenant « deux » dans quelles conditions ? Qu’on rigole !
Pierre ôta le couvercle du deuxième bocal, mélangea et en sortit un papier.
-Cinéma, annonça-t-il en tournant vers Julie la face où le mot était écrit.
-Bon, et d’un, commenta-t-elle.
Il replaça le papier qu’il venait de tirer dans le bocal, mélangea de nouveau, puis tira un second papier.
-Boite de nuit, annonça-t-il, toujours en s’assurant que Julie puisse vérifier le résultat.
-Cinéma et boite de nuit, au moins c’est cohérent, l’inverse aurait-été difficile, s’amusa-t-elle.
Cela les fit rire. Pierre regarda le dernier bocal en verre sur la droite. Julie fit de même. Puis ils se regardèrent.
-L’heure de vérité, déclara-t-il.
-L’heure de tous les dangers plutôt oui !
-Je te propose d’effectuer le tirage et on décide après. C’est sans précédent alors on peut admettre de modifier la règle. A situation exceptionnelle, mesure exceptionnelle.
-Je ne sais pas. Mais effectuer le tirage, oui. On doit aller au bout ! C’est le jeu.
La tension était palpable. Ni l’un ni l’autre n’avait la moindre idée de ce qui allait se passer. Car tout pouvait arriver. Le hasard avait initié une situation inédite. Et le hasard rendrait bientôt son verdict.
Il saisit la boule du troisième et dernier couvercle en verre. Sa main tremblait légèrement et le couvercle tinta plusieurs fois contre le bocal lorsqu’il le souleva.
-Tu trembles ? demanda Julie.
-C’est l’émotion !
-A qui le dis-tu ?!
Pierre sortit le premier papier du bocal et le tourna vers Julie en annonçant :-Masturbation.
-Ça aurait pu être pire, dit Julie en tentant de dédramatiser.
-Ne parle pas si vite, il en reste un dernier.
-C’est sûr !
Il replaça le papier et mélangea longuement pour faire durer le suspense. Ou le plaisir, il ne savait plus. Puis il sortit un papier qu’il déplia lentement. Julie retenait sa respiration et ne pouvait détourner le regard du visage de Pierre. Elle guettait sa réaction pour tenter de deviner ce qui était écrit sur le papier avant qu’il ne l’annonce et qu’elle ne le découvre ensuite de ses propres yeux. Il lut l’inscription sur le papier puis leva ses yeux qui rencontrèrent ceux de Julie. L’intensité de leur regard était à son paroxysme. Il tourna lentement le papier vers elle.
-Sexe, annonça-t-il.
-Aïe ! Okeyyy ! Eh bien, maintenant on est fixé !
-Oui. Deux hommes. Masturber l’un au cinéma, baiser avec l’autre en boite de nuit ! Pour une première, ça c’est une première ! Que fait-on ?
-Un jeu est un jeu, n’est-ce pas ?
-Ma chérie, tu décides pour le coup, je ne vois pas d’inconvénient à exercer ton veto.
-Tu as fait le double, je n’ai pas le droit de veto, tu le sais.
-J’en suis tout à fait conscient. Je dis juste que comme tu l’as dit, un jeu est un jeu, et c’est un jeu entre nous, on fait ce qu’on veut.
-Je sais mon chéri, laisse-moi réfléchir une minute.
-Pas de problème. Je vais me faire un café, t’en veux un ?
-Ah oui, tiens, ça mettra de l’ordre dans mes idées ! Corsé pour le coup, s’il te plait.
-Ça marche.
Julie regarda tour à tour la piste de jeu circulaire et les bonbonnières devant elle. Elle fixa le morceau de papier que Pierre avait posé sur la table après le dernier tirage et sur lequel était écrit « sexe ». Dans la cuisine, Pierre ouvrit la cafetière blanche et noire et y plaça la capsule brune qu’il venait de prendre sur le présentoir. Il appuya sur la touche expresso et la cafetière se mit à trembler. Le café coula dans la petite tasse en verre à anse en métal. Il renouvela l’opération avec une capsule verte, disposa les deux tasses sur un plateau, ajouta deux Amaretti, puis revint au salon et posa le plateau sur la table avant de se rasseoir. Il replaça le bout de papier dans le troisième bocal qu’il referma d’un geste plus sûr que celui avec lequel il l’avait ouvert. Il prit les bocaux un par un pour les mettre sur le côté et fit glisser le plateau au centre de la table. Julie regarda le plateau glisser, elle était encore dans ses pensées.
-Amaretto ? demanda-t-il pour la faire revenir à elle.
-Oui, tiens, une petite douceur dans ce monde de brute.
Ils sortirent les petits gâteaux de leur emballage plastique noir et les mangèrent en se regardant avec des yeux pleins de malice. Julie prit sa tasse et but une gorgée de café.
-Alors ? Que fait-on ma chérie ? interrogea Pierre.
-Eh bien, je me dis que puisque c’est un jeu et que le veto ultime sera éventuellement de dire non quand le moment sera venu, je propose que tu l’organises pour le week-end prochain mon chéri, comme c’est la règle.
Il but une gorgée de café et reposa la tasse sur la table. Le choc du métal sur le verre produisit un bruit aigu. Il se leva et contourna la table pour venir auprès de Julie. Ils se regardèrent. Il lui caressa la joue et plaça ses cheveux derrière l’oreille. Il lui prit le visage de sa main droite et s’approcha pour l’embrasser. Ils échangèrent un long baiser de cinéma. Puis il recula son visage sans quitter Julie des yeux et lui dit :-Alea jacta est.
Ils s’embrassèrent de nouveau passionnément.
***
Assise dans un confortable fauteuil en cuir turquoise, jambes croisées, Julie observait le hall bondé du cinéma. Elle espérait que tout ce monde n’allait pas se retrouver dans la même salle qu’eux. Si c’était le cas, elle exercerait son veto sans hésitation. En accord avec les règles du jeu, Pierre avait choisi sa tenue. Jupe portefeuille couleur cuivre coupée très près du corps avec un effet drapé croisé devant. Caraco noir à fines bretelles dont le décolleté en v laissait apparaître discrètement la naissance de ses seins. Jambes sublimées par un voile rouge semi-opaque. Escarpins à talons fins en daim noir. Cela fonctionnait à la perfection. Elle sentait le regard des hommes se poser sur elle. Cette mise à nu publique, accompagnée de la perspective de ce qui pouvait se passer dans l’obscurité, lui fit durcir les seins. Un regard averti pouvait désormais les voir poindre à travers son caraco. Elle se sentait encore plus observée. Ce cercle du plaisir lui donnait chaud. Pierre s’était assis sur un fauteuil qui lui faisait à moitié face et jouait l’indifférent en feuilletant le magazine du cinéma. Mais Julie savait qu’il voyait tout. Il avait cette faculté d’observer sans être vu. Si un homme la regardait, il le savait, aussi discret qu’était le regard du voyeur.
Julie fut rassurée quand une salle s’ouvrit et draina vers elle la quasi-totalité des gens présents dans le hall. Tous étaient venus voir le blockbuster du moment. Pas eux. Le thème de la séance ne s’y prêtait pas. Une fois n’était pas coutume, ce qui se passerait dans la salle serait plus important que ce qui se passerait sur l’écran. Ils avaient donc choisi un film moins populaire afin d’être certains de pouvoir se placer à l’écart. Après quelques minutes supplémentaires d’une attente qui la rendait fébrile, l’accès à leur salle fut enfin autorisé. Parmi les spectateurs se trouvait un inconnu auquel elle pourrait bien se livrer. Mais elle ignorait lequel. Elle regarda un par un les hommes qui pénétraient dans la salle. Ses pensées la firent rougir. La climatisation de la salle serait salvatrice. Mais Pierre ne semblait pas disposer à bouger.
-On ne rentre pas ?
-Attendons que tout le monde soit entré. Pour choisir la bonne place.
Il lui avait répondu en lui faisant un clin d’œil. Cela détendit un peu Julie mais elle ne tenait plus. Elle saisit un des magazines qui étaient disposés sur la table basse et se ventila le visage. L’attente était un véritable supplice. Elle aurait voulu être déjà assise, que le moment fatidique où il faut dire oui ou non soit venu. Au lieu de cela, il fallait patienter, anticiper, imaginer, encore. Le hall était désormais presque vide à l’exception des employés et de quelques clients.
-Allons-y, lui confia Pierre en posant son magazine sur la table.
Elle fit de même et ils s’approchèrent de la large porte d’entrée. Pierre en saisit la barre en inox pour l’ouvrir et laissa Julie passer devant lui. Alors que la première porte du sas se refermait derrière eux, et avant même que Julie ne puisse ouvrir la seconde, il lui fit faire volte-face en la saisissant par l’épaule et la plaqua contre la paroi. Dos au mur, le bassin en avant, Julie le regardait les yeux écarquillés. Il se jeta sur elle pour l’embrasser fougueusement et glissa sa main droite entre ses cuisses. Il remonta le long du nylon et s’arrêta sur sa peau qu’il compressa. Julie sentit une décharge d’adrénaline parcourir son corps. Pierre la caressa à travers sa fine culotte et pressa son doigt dans le repli de ses lèvres. Puis il se dégagea et lui prit la main pour la placer sur son sexe. Elle sentit qu’il bandait. Il lui prit le menton et lui lécha les lèvres du bout de sa langue avant de se reculer pour l’observer des pieds à la tête.
-Tu m’excites tellement, lui dit-il la voix pleine d’exaltation.
Il ouvrit la porte avant que Julie ne puisse formuler sa réponse. Ils entrèrent par le fond de la salle. Pierre jeta un regard circulaire. Il décida que le choix le plus approprié était de s’asseoir immédiatement à gauche, au dernier rang de quatre fauteuils. Ils s’installèrent sur les deux sièges du fond. Ils étaient tout juste assis quand la salle plongea dans la pénombre. Pierre textota avant qu’ils ne placent leurs portables sur silencieux. Il sortit un mouchoir en papier de l’intérieur de sa veste qu’il plaça entre eux sur l’accoudoir.
-A toutes fins utiles, expliqua-t-il avec un sourire.
Le film commença dans le silence. Julie se laissa peu à peu happer par l’histoire de cette maison close de luxe au début du siècle dernier dont on suivait la vie des prostituées. Elle se laissa surprendre par le début poignant et par les costumes d’époque. Soudain, elle sentit son siège bouger. Un homme venait de s’asseoir à sa droite. Elle avait presque fini par oublier la raison de sa présence dans cette salle de cinéma. Elle aurait bien voulu tourner la tête pour voir son voisin mais elle était tétanisée.
De longues minutes passèrent. Julie essayait de se concentrer sur le film mais elle était entièrement focalisée sur la proximité de cet homme. Elle n’osait pas bouger de peur d’entrer en contact avec lui. Elle se sentait nue malgré ses vêtements. Elle fut parcourue d’un frisson. Elle croisa ses jambes comme pour se protéger. Une décharge électrique lui traversa le corps quand elle sentit la main de Pierre caresser la sienne et ses doigts se glisser entre les siens. Elle retrouvait une sensation qu’elle n’avait plus éprouvé depuis qu’elle était adolescente, les plaisirs timides d’une salle de cinéma.
Leurs mains étaient devenues moites. Ils savaient tous les deux qu’ils étaient sur le point de plonger dans l’inconnu. L’homme n’avait pas bougé depuis qu’il était arrivé. Pour Julie, le temps était suspendu bien que le film défilât sur l’écran. Elle avait une boule au ventre. Elle sentit Pierre caresser sa jambe qui était pliée vers lui et prendre le temps de ressentir le moindre gramme de nylon qui la recouvrait. Sa main monta lentement vers son genou, puis redescendit, puis remonta en continuant sur sa jupe. Il passa lentement sa main sur son corps à travers son caraco. D’abord sur son ventre puis sur ses seins dont il pinça les tétons avec délicatesse. Il se déhancha pour être plus libre de ses mouvements. Sa main sillonna une nouvelle fois le voile rouge et la caressait avec plus d’insistance. Il la fit glisser jusqu’à sa cheville sur laquelle il s’attarda avant de l’empoigner et de la pousser pour faire comprendre à Julie qu’il voulait qu’elle décroise ses jambes. Ce qu’elle fit lentement. Il pianota sur ses mollets avant de passer d’une cuisse à l’autre en cajolant l’intérieur avec le bout et le revers de ses doigts. Cette fois-ci, il s’engouffra sous sa jupe et frôla sa culotte. Elle se mordit les lèvres. Julie ne savait plus si le désir qui montait en elle provenait des caresses de Pierre ou du fait que cet inconnu la regardait surement se faire caresser. Pierre lui embrassa le lobe de l’oreille et lui murmura :-Relève ta jupe.
Julie souleva son bassin et tira alternativement sur chaque côté de sa jupe jusqu’à ce qu’elle découvre le haut de ses cuisses. Sa gorge se noua. L’inconnu pouvait désormais voir qu’elle portait des bas. Cela devenait très intime. Pierre lui chuchota à l’oreille, survolant de sa main ce qu’il décrivait :-Il voit tes jambes, gainées de rouge, tes cuisses, drapées de leurs jarretelles noires, et, à la lisière de ta jupe cuivre relevée, il aperçoit le fin triangle noir de ta culotte. Cette harmonie de couleur, c’est beau !
Il marqua un silence puis ajouta :- Moi, je pense que tu dois le faire bander, et toi ?
Pierre lui baisa la tempe, puis la joue. Il posa sa main sur sa culotte, l’écarta et commença à masser son clitoris du bout de son pouce. Julie déglutit, émue par le feu qui naissait dans son sexe. Pierre, qui les avait tous les deux dans son champ de vision, vit l’homme bouger.
-Ecoute, ça va commencer ! murmura-t-il à l’oreille de Julie.
Elle entendit un bruit de fermeture à glissière qui s’ouvrait par à-coups. Elle n’osa pas tourner la tête. Au lieu de cela, elle ferma les yeux et se concentra sur le massage que Pierre lui prodiguait. Elle se liquéfiait. L’excitation l’emporta. Julie glissa son bassin en avant et Pierre n’eut qu’à maintenir son majeur fermement tendu pour qu’il s’enfonce doucement au plus profond d’elle. Elle laissa un soupir lui échapper.
-D’après ce que je vois, je n’ai plus aucun doute, tu le fais bander !
Julie se doutait de ce à quoi Pierre faisait allusion. Elle le devinait, le savait. Dans la même seconde, elle lutta d’abord contre un réflexe avant que sa curiosité ne soit la plus forte. Elle ouvrit les yeux et tourna la tête. Elle vit que l’homme avait sorti son sexe de son pantalon. Il se masturbait en la regardant se faire doigter. A cet instant, Pierre glissa son index en elle. Julie eut envie de gémir mais elle se rappela soudain le film, la salle de cinéma, les gens. Elle ferma les yeux de nouveau. Pour contenir le plaisir qui s’amplifiait, elle comprima l’accoudoir de toute ses forces. Pierre la regardait, il essayait de deviner ce que Julie avait à l’esprit.
-Maintenant, toute la question est de savoir si tu vas le faire ? lui murmura-t-il.
Allait-elle le faire ? C’était le moment de vérité dont ils avaient parlé plus tôt ce matin. Voilà précisément où les dés les avaient menés. Allait-elle le faire ? Pierre arrêta de respirer quand il la vit ouvrir les yeux et déplacer son bras droit. Le coude toujours posé sur l’accoudoir, la main de Julie était en suspension au-dessus de la boucle de ceinture de son voisin de fauteuil. A quelques centimètres du phallus dressé. Allait-elle le faire ? L’homme avait arrêté de se masturber. Julie hésitait. Elle referma les yeux. Allait-elle le faire ? Pierre imprimait à ses deux doigts un mouvement circulaire et cela la mettait dans tous ses états. Allait-elle le faire ? Elle ressentit un pincement au cœur au moment où sa main entra en contact avec le membre viril. Elle l’avait fait. Elle avait osé. Elle le sentit brûlant en l’empoignant de sa main glacée par la climatisation. Il était déjà très dur. Cela l’excita de penser que cet inconnu avait bandé rien qu’en la regardant. Pierre fut transporté par son audace. Un afflux de sang irrigua son sexe. Il entama un va et vient avec ses doigts. L’excitation la désinhiba. Elle commença à branler l’inconnu.
-Comme tu mouilles ma chérie. J’aime te sentir comme ça !
Pierre accélérait progressivement son va et vient. Et plus il la doigtait, plus elle branlait l’inconnu avec force. Il s’aperçut que ses doigts étaient trempés du plaisir que Julie prenait. Il voulut lui en donner encore davantage et continua à la doigter tout en masturbant son clitoris de son pouce. Julie se mordit les lèvres pour ne pas hurler. Elle sentait l’inconnu se raidir de plus en plus. Il allait exploser dans sa main. Elle sentait les veines de son sexe gonfler sous ses doigts. L’inconnu posa alors sa main sur la cuisse de Julie. Plus elle le branlait, plus il l’empoignait fortement à mesure qu’il se rapprochait de la déflagration. En la saisissant ainsi, au niveau de sa jarretelle, le petit doigt était à un peu plus d’une dizaine de centimètres de sa culotte noire. C’était la première fois qu’un autre homme que Pierre posait la main sur elle et cette main était à portée immédiate de son intimité.
Alors qu’elle était assaillie par des sensations contradictoires, alors qu’elle était plus excitée que jamais, au moment où elle ressentait l’envie furieuse de jouir, l’inconnu déchargea. Elle le sentit se retenir pendant plusieurs secondes. Secondes pendant lesquelles il durcit de plus en plus. Secondes qui épuisèrent son biceps et son poignet afin de le faire venir le plus fort possible. Question de fierté féminine. Il se crispa, baissa la tête pour regarder Julie le faire éjaculer et ouvrit la bouche sans qu’aucun son ne sorte ; elle sentit son sperme chaud s’accumuler à la commissure de sa main puis couler le long de ses doigts fins.
Le sexe de l’inconnu tressaillit de plusieurs spasmes alors que Julie essuyait sa main avec le mouchoir en papier. Elle se tourna vers Pierre et l’embrassa tendrement pendant qu’elle caressait sa puissante érection à travers son pantalon. Lorsqu’ils eurent fini de s’embrasser, l’homme était parti. C’était la règle du jeu. Julie rajusta sa jupe. Ils se prirent la main et se laissèrent le temps de reprendre leurs esprits avant de quitter la salle qui resterait celle où leur libertinage avait poussé son premier cri.
***
L’ambiance était survoltée. La fête battait son plein. Cela contrastait fortement avec le calme de la salle de cinéma qu’ils avaient quitté moins d’une heure auparavant. Depuis le bar, Pierre et Julie observaient la piste de danse en se délectant d’un cocktail. Les employés du bar se donnaient en spectacle. Les hommes regardaient Julie avec envie. Elle était prête à se laisser entraîner par les démons de la nuit. Pierre caressa ses fesses à travers sa robe. Il s’approcha de son oreille pour se faire entendre malgré les décibels.
-Que dirais-tu d’allumer un homme devant moi ? En guise de lever de rideau.
Pour toute réponse, Julie lui sourit, l’embrassa et se dirigea vers la piste de danse. Elle n’eut pas longtemps à attendre avant qu’un homme s’approche et cherche à danser avec elle. Après un moment, elle se tourna et, dos à lui, ondula de manière suggestive. Il se sentit pousser des ailes. Il se colla contre elle, posa les mains sur ses hanches et accompagna ses mouvements de bassin. Julie sentit naître l’érection de l’homme entre ses fesses. La danse faisait remonter sa jupe et Pierre pouvait entrevoir le haut de ses bas. Ils dansèrent encore quelques instants pendant lesquelles Julie sentit les mains du danseur sur ses hanches, son ventre, ses cuisses. Enhardi par le fait qu’elle le laissait faire, il s’apprêtait à les glisser sous sa jupe quand elle se dégagea de lui. Elle lui sourit et lui montra l’alliance à son doigt. Elle quitta la piste de danse pour rejoindre Pierre. Il la prit dans ses bras, l’embrassa puis regarda sa montre.
-Juste à l’heure. Tu as envie ?
-J’ai une petite appréhension mais oui, j’ai envie.
-Alors allons-y.
Il lui prit la main et la guida vers les toilettes. Il entra pour vérifier qu’il n’y avait personne et revint chercher Julie. Ils entrèrent dans une cabine. Après avoir verrouillé la porte, il sortit un bandeau noir de sa poche.
-Le fameux, dit-il-Le fameux, confirma-t-elleElle se tourna pour qu’il puisse lui bander les yeux. Il sortit son smartphone et envoya un texto avant de replacer le téléphone dans la poche de sa veste. Il la plaqua dos contre la paroi et l’embrassa à pleine bouche. Pierre parcouru son corps de ses mains puissantes. Il lui souleva la jambe en la prenant par-dessous la cuisse et caressa ses bas tout en continuant à l’embrasser avec passion. Julie sentit son membre en érection venir se plaquer contre sa légère culotte.
-J’ai faim de toi, lui souffla-t-il à l’oreille.
Pierre s’accroupit et souleva sa jupe avec sa main droite. En transparence derrière le fin triangle noir, il contempla un instant son pubis parfaitement taillé en ticket de métro, avant d’écarter le lycra avec le pouce de sa main gauche. Il la lécha vigoureusement. Julie gémit et s’arqua d’excitation. Pierre sentit son téléphone vibrer.
-C’est maintenant, la prévint-il en continuant son cunnilingus. Tu es prête ?
-Oui, répondit-elle dans un souffle.
Il se redressa et la prit par les épaules pour la retourner face au mur.
-Cambre-toi ma chérie et écarte les jambes, lui intima-t-ilJulie s’exécuta. Pierre entendit ses talons claquer sur le sol. C’était comme agiter un chiffon rouge devant lui. Il dut se retenir. Il l’admira un instant. Ses yeux bandés la rendaient plus sensible à son environnement sonore. Mais la cabine était plongée dans le silence. Jusqu’à ce qu’elle entende le son métallique du verrou de la cabine. Il fut suivi de celui de la porte qui grinça puis cogna contre le montant. Elle perçut la rotation du verrou, une deuxième fois. Elle distingua ensuite le tintement d’une boucle de ceinture, le zip mat d’une fermeture Eclair, un bruit de textile dont celui d’un élastique qu’on relâche contre la peau. Puis plus rien. A l’exception du tempo des basses que les puissantes enceintes de la boite de nuit faisaient résonner depuis l’étage. En prêtant l’oreille, elle discerna un petit claquement répétitif derrière elle qu’elle eut du mal à identifier jusqu’à ce que Pierre lui en apportât l’explication aux creux de son oreille.
-Ma chérie, Il se branle en matant ton petit cul. Te voir cambrée, en bas et talons, jupe relevée à la taille, voir tes fesses bien rondes dans ton tanga noir, rien que moi ça m’excite un max et me donne envie de te la mettre, alors lui, tu penses…Ses mains appuyées contre le froid carrelage mural étaient brûlantes et moites. Elle sentit une main se poser sur sa hanche et immédiatement après la chaleur d’un gland venir presser contre l’entrée de sa chatte. Le membre viril s’engouffra en elle d’un seul coup. Julie exhala. Il entama son va et vient. Julie essayait de résister à la vague de plaisir qui l’envahissait. Elle le sentait, raide, s’agiter en elle sans retenue. Il donnait tout, tout de suite. Il la baisait de toutes ses forces. Julie se redressa en s’aidant des parois latérales. Ses fesses ondulaient sous l’effet des coups de boutoir. La bretelle droite de son caraco tomba de son épaule et glissa le long de son bras. Pierre était subjugué.
-Qu’est-ce qu’elle est bonne ta chatte ! tonna une voix grave.
Ces mots déclenchèrent chez Julie une avalanche d’émotions. Elle pensa à autre chose pour endiguer un orgasme qui aurait pu l’envahir sur le champ. Même si cela l’excitait d’être désirée par deux hommes en même temps, de les rendre fous de désir pour elle, il ne fallait pas qu’elle jouisse. Ce n’était pas leur règle du jeu. C’est Julie qui devait faire jouir. Ils aimaient dominer. Pierre le savait. Et il n’allait pas la laisser perdre. Cet homme devait s’incliner. Et tous les deux savaient comment y parvenir.
-Ma chérie, tu aimes te faire baiser comme ça ?
C’était le top départ. Julie lui répondit d’instinct.
-Oh oui !
-Alors dis-lui !
-Vas-y, je ne sais pas qui tu es, mais vas-y, baise-moi ! Vas-y ! Baise-moi, baise-moi ! Défonce ma petite chatte ! Vas-y ! Oui, c’est bon ! Encore !
Aucun homme n’aurait pu résister à la manière dont Julie avait prononcé cette phrase. Les mots, l’intonation, le souffle, le langage corporel associé, personne n’aurait pu en remettre en cause la sincérité. En l’entendant, l’inconnu avait accéléré son mouvement.
-Oh, je vais venir ! Tu vas me faire jouir ! cria-t-ilLe poisson était ferré. Il ne restait plus qu’à relever la ligne. C’est Julie qui s’en chargea.
-Qu’est-ce qu’elle est bonne ma chatte hein ! lui lança-t-elle dans une parfaite symétrie de langage.
-Quelle garce, quelle garce ! Je viens, je viens ! lâcha-t-il en essayant de se retenir au maximum avant de se retirer.
Le sang cognait dans le cerveau de Julie. Aveugle, elle fit quelques mouvements dans le vide avant de trouver le sexe de l’homme entre ses cuisses. Elle le prit en main et s’aperçut à quel point elle était mouillée. Elle ne s’y attendait pas. Il était si trempé qu’elle eut du mal à le garder en main. Elle accentua sa prise pour le branler jusqu’à ce que son sperme gicle en plusieurs salves. L’inconnu grogna de plaisir en tenant Julie par les hanches mais n’eut pas vraiment le temps de se délecter de la situation. Il avait été averti de la règle du jeu. Il remonta son slip et boucla sa ceinture. Pierre déverrouilla la porte sans attendre et le fit sortir. Julie se retourna. Pierre lui retira le bandeau des yeux et ils s’embrassèrent langoureusement.
-Tu m’as captivé ma chérie, je suis sans voix !
-Je n’aurais jamais pensé en être capable, c’est dingue !
-Tu m’as tellement excité ce soir ! C’est impensable ! Sacrés dés quand même !
-Viens, rentrons, prenons une bonne douche et faisons l’amour comme des bêtes !
Ils sortirent de la boite de nuit blottis l’un contre l’autre et s’engouffrèrent dans un taxi. Pierre sortit son téléphone, coupa le son et joua la vidéo qu’il venait de filmer dans les toilettes. Ils la regardèrent ensemble alors que le taxi se frayait un chemin dans la circulation nocturne.
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