L'appel des catacombes - p2

- Par l'auteur HDS Tartelette -
Récit érotique écrit par Tartelette [→ Accès à sa fiche auteur]
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Récit libertin : L'appel des catacombes - p2 Histoire érotique Publiée sur HDS le 21-12-2025 dans la catégorie A dormir debout
Tags : Fantasy
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L'appel des catacombes - p2
Partie 2 : L'expédition


À la suite de notre après-midi à la plage, Marguerite et moi reprîmes le bus pour la ville. Je l'accompagnai chez elle, puis elle chez moi, tandis que je récupérais tout ce qui pourrait m'être utile et les organisais dans un grand sac. Pourvu que je ne le perde pas, celui-là. Ce serait un comble de me faire voler un sac en allant en chercher un autre. Dehors, le crépuscule envahissait doucement l'atmosphère. Marguerite demanda :

_ Tu crois qu'elles font quoi, avec toutes ces affaires qu'elles dérobent?

_ C'est justement ce qu'on va peut-être découvrir en y allant. Ce serait bien qu'on trouve une solution.

_ Une solution comme quoi?

_ Par exemple, leur offrir un matériau de substitution. Si on leur offre quelque chose qui leur convient, elles arrêteront peut-être de nous voler...

_ Ouais, pas bête. T'as toujours de bonnes idées, toi.

_ Mais pour ça, il faut voir ce qu'elles en font exactement.

On se dirigea ensemble vers le point de rendez-vous. Le soir enveloppait la ville de calme, et la fraîcheur de l'air finit de disperser ma fatigue. La cathédrale se dressait en son centre, immense et belle. Les restes de couleurs du ciel se reflétaient légèrement sur ses vitraux. On pouvait encore sentir la chaleur émaner des pierres. Je levai les yeux en l'air pour observer ses sculptures et la forme de ses voûtes, quand je remarquai quelques gargouilles qui bondissaient sur ses toits, tout là haut. Leur silhouette bestiale se dessinait contre le ciel de la nuit naissante. Quelques rares étoiles y scintillaient déjà. Louis était là, entouré d'un groupe d'étudiants qui avaient amené leurs sacs de vivres. Il était surpris de nous voir ici.

_ Ça, je pensais pas que vous changeriez d'avis! Qu'est-ce qui vous a convaincues?

Je lui parlai de mon désir de récupérer mes affaires, et lui exposai mon idée de solution à nos problèmes par l'offrande. Je lui avouais également qu'une certaine curiosité avait commencé à germer en moi. Je n'avais parlé à personne de mon face à face avec la gargouille dans la salle d'examen, même pas à Marguerite, mais cet événement n'y était pas pour rien.

_ Ouais, c'est pas une mauvaise idée. J'ai hâte de découvrir leurs occupations, là-dessous. Peut-être qu'on comprendra mieux tout ça. Allez, sortez vos lampes torches.

Marguerite et moi suivîmes le groupe. Ils avaient trouvé une entrée discrète, dans l'ombre de la cathédrale. Louis souleva une plaque de métal : l'entrée était à peine assez large pour que l'on y faufile nos corps. On y passa l'un après l'autre, se passant les sacs, puis descendant une échelle pendant environ 10 minutes. L'étroitesse des lieux rendait nos mouvements lents, difficiles et éprouvants. L'effort me donnait chaud, mais heureusement, plus on descendait dans les profondeurs, plus une fraîcheur bienvenue nous enveloppait. Nous posâmes le pied sur le sol d'un tunnel étroit. Le lieu était complètement silencieux et immobile, ce qui contrastait fortement avec l'animation de l'été et l'action que nous avions vécue pendant la journée. Je me sentais soudain apaisée par ce calme absolu, par ce lieu déconnecté du monde. Sans nos lampes torches, nous aurions été dans le noir complet. Chaque bruit que nous produisions en nous déplaçant se réverbérait sur les parois froides et humides du tunnel : les froissements de nos sacs, nos pas sur le sol, nos respirations. Pour l'instant, personne ne parlait. Nous observions avec calme ce lieu inhabituel. Nous longeâmes ensemble différents tunnels, tandis que la carte enchantée de Louis inscrivait automatiquement les tournants que nous prenions. De temps en temps, il utilisait sa baguette pour marquer les parois d'un symbole lumineux. Nous étions tous conscients du risque qu'était la perte d'orientation dans ces nombreuses ruelles souterraines, mais nous avions décidé de lui faire confiance. La magie était fiable pour ces choses-là. Louis prit la parole en désignant son ami roux.

_ Ne vous inquiétez pas pour votre survie. Nicolas sait parfaitement lancer ses sortilèges d'attaque et de défense. Moi, je suis plutôt doué en soins, sans être professionnel. Et surtout, Charlotte est expérimentée en explorations, elle s'intéresse aux méthodes de survie.

Même s'il parlait à voix basse, les échos se réverbéraient dans tout le tunnel et trahissaient largement notre présence. Il était impossible d'être silencieux ici. Charlotte expliqua :

_ Si vous avez besoin d'aide pour quoi que ce soit, n'hésitez pas à me poser des questions, je peux vous guider. Nous essaierons de trouver un endroit sûr où installer le campement. Pour ce qui est des créatures, je ne connais pas spécifiquement les gargouilles, mais j'ai déjà eu à faire à des bêtes bien plus dangereuses. Au cas où la situation s'envenime, j'ai ramené du charbon pour distraire leur attention de nous. Prenez-en chacun un sachet.

Elle nous distribua ses paquets, puis poursuivit :

_ Gardez un comportement pacifique. Si elles commencent à nous menacer, là, on peut les menacer en retour. Il semblerait qu'elles ne soient pas si courageuses que ça, malgré leur force et leurs crocs. Ne vous laissez pas intimider par leur allure bestiale, mais ne leur faites pas confiance pour autant. S'il y a bien une chose à retenir, c'est que l'on ne peut jamais avoir le contrôle total d'une situation. Ne baissez jamais votre garde. Le mieux pour observer leur comportement naturel, ce serait de ne pas nous faire repérer. Heureusement, nous avons des potions et sortilèges pour ça.

Bon, au moins, ils n'y allaient pas à l'aveuglette. Je me sentais un peu rassurée. Nous continuâmes notre progression à travers les cavernes sombres durant de longues heures, empruntant d'innombrables embranchements de tunnels. Moi et Marguerite étions maintenant rafraîchies pour de bon. Mes yeux s'attardèrent sur son crop top, où on pouvait deviner ses tétons durcis par la fraîcheur des lieux. Elle ne faisait aucun effort pour dissimuler son corps, et ce n'était pas pour me déplaire. Déjà plus tôt, je la suivais lorsque nous devions ramper à quatre pattes dans une section particulièrement étroite du tunnel, et je n'avais pu m'empêcher de jeter des coups d'oeil à ses fesses qui ondulaient juste devant moi, à peine couvertes par un mini short qui s'arrêtait de façon tentante à ras de son intimité. Elle s'était retournée avec un sourire en coin, habituée à ce que je la reluque, et n'ayant jamais émis aucune forme de protestation à ce sujet.

Cette fois, je n'eus pas le loisir de contempler sa belle poitrine bien longtemps, car des bruits chaotiques et lointains nous parvinrent soudain en échos. Nous échangeâmes des sourires tendus, espérant qu'il s'agissait bien des gargouilles. Nous stopâmes aussitôt notre marche, et suivîmes le plan: Nous avalâmes tous une gorgée de potion d'invisibilité. J'espérais ne pas avoir d'effets secondaires le lendemain, il serait difficile de parcourir ces galleries avec une migraine. Les effets d'invisibilité ne duraient pas longtemps, et étaient parfois imparfaits, mais ils devraient faire l'affaire. Personne ici n'avait l'argent pour s'acheter des potions de luxe, dont les ingrédients étaient plus efficaces, mais aussi bien plus rares et chers. Il fallait en boire toutes les dix minutes, parce qu'il était dangeureux d'en avaler trop d'un coup. Nous avalâmes ensuite une potion de vision nocturne, afin de pouvoir éteindre nos lampes. Cette potion était beaucoup plus sécurisée, et ses effets pouvaient durer plusieurs heures. Pendant ce temps, Louis était occupé à lancer un sort de discrétion. C'était un sortilège de niveau intermédiaire, qui consistait en une sorte de bouclier créant une barrière entre nos propres bruits et le monde extérieur, mais qui laissait les sons extérieurs nous atteindre en sens inverse. Pour finir, nous nous enduisîmes d'une lotion neutralisant toute odeur : les gargouilles semblaient se repérer entre elles en grande partie grâce à l'odorat. Comme nous progressions tout en étant invisibles, nous nous étions tous reliés par une même corde, afin de ne pas nous égarer. Une fois prêts, nous avançâmes en direction des bruits, qui se firent de plus en plus distincts. Des pas saccadés, des grognements, des voix guturales qui baragouinaient des mots dans une langue étrangère : nous étions maintenant certains qu'il s'agissait des créatures que nous recherchions. Elles devaient être nombreuses, car les échos semblaient provenir de plusieurs tunnels à la fois.

Soudain, l'une d'entre elles surgit dans le tunnel, reniflant l'atmosphère et sondant l'obscurité de ses yeux de vipère. Nous retînmes notre souffle : elle se doutait de quelque chose. Heureusement, elle nous frôla et continua d'avancer plus loin dans la galerie. Je me rendis compte que je tremblais. J'avais beau m'y attendre, leur masse restait impressionnante. Et surtout, leur face bestiale et leurs yeux perçants, comme constamment à l'affut d'une proie. Nous reprîmes notre marche jusqu'à arriver à l'entrée d'une vaste grotte. C'était de celle-là qu'émanait le plus de bruit. Nous nous tînmes immobiles afin d'observer les lieux.

Effectivement, elles étaient nombreuses, environ une trentaine. Grâce à nos potions de visions nocturne, nous pouvions les distinguer de façon correcte, même si cela restait plus sombre qu'avec les lampes torches. La vision naturelle des gargouilles semblait être suffisante pour qu'elles se répèrent dans le noir complet. À moins qu'elles ne se fient uniquement à l'odeur et au son? Je plissais les yeux pour distinguer un semblant de cohérence dans cet amas d'ailes, de pattes et de cornes. Si un mot devait définir leurs mouvements, c'était chaotique. Leurs déplacements se situaient entre le saut, le pas et la course, tantôt debout, tantôt à quatre pattes, parfois même en rampant. Elles se bousculaient en permanence, se grognaient dessus, se donnaient des coups de mâchoire. Deux d'entre elles se disputaient une plaque de métal avec vigueur, jusqu'à ce qu'une gargouille plus massive que les autres, qui semblait être leur chef, leur hurle un charabia qui les fit déguerpir de plus belle. Je frissonnai en constatant l'état de la plaque, percée de toutes parts par leurs griffes et leurs crocs, et pliée en tous sens. Je commençais à me demander si nous n'étions pas réellement en danger ici, un simple groupe d'étudiants errant au fin fond des catacombes, entourés de monstres sauvages et incontrôlables. Mais en même temps, j'étais fascinée par la scène, électrisée par l'adrénaline. Est-ce que d'autres personnes avant nous s'étaient déjà aventurées dans le repère de ces créatures? C'était peut-être effrayant, mais c'était la première fois que je vivais une aventure aussi excitante, et peut-être même que je commençais à y prendre goût. Le cœur battant à tout rompre, je continuais à dévorer la scène des yeux, ne désirant rater aucun détail. Certaines gargouilles semblaient plus pacifiques, ou plutôt devrais-je dire soumises. Elles rampaient avec prudence au pied de leur chef menaçant, comme pour lui quémander quelque chose. Je restai bouche bée lorsque ce dernier leur tendit... Un fer à repasser? Elle s'en saisirent et s'enfuirent avec joie pour l'ajouter à leur propre pile d'objets aléatoires volés aux humains. Était-ce un paiement?

J'observai la grotte plus en détail. Elle était reliée à plusieurs galeries distinctes, allant de larges couloirs à de simples tunnels étroits desquels quelques gargouilles émergeaient par moments en rampant. Malgré le chaos ambiant, il y avait quelques signes d'organisation. De grandes piles de charbon parsemaient les recoins de la grotte, dont elles se nourrissaient avec avidité. Une petite fontaine enchantée faisait couler de l'eau claire dans un réceptacle en pierre. Étaient-elles capables de faire usage de la magie? J'avais du mal à imaginer ces monstres faire une chose pareille, mais il semblait logique de considérer que si elles possédaient leur propre langue, il existait aussi une possibilité qu'elles puissent lancer leurs propres sortilèges. Plus étrange encore, divers objets humains étaient suspendus à des cordes, elles-mêmes clouées aux parois. Il y avait des couverts, des morceaux de tissu, des pinceaux, des jouets, des tournevis,... Tous ces petits objets pendaient au-dessus de leurs têtes. Les avaient-elles installées pour décorer la grotte? Un vacarme se réverbéra à nouveau sur les parois : deux gargouilles se disputaient un oreiller, qu'elles déchirèrent aussitôt en deux. Les plumes volèrent tandis que chacune d'elle s'enfuit par un tunnel différent, son butin fourré dans sa gueule. Le visage de Louis commençait à être à nouveau visible. Il nous fit signe de le suivre, avant de boire une nouvelle gorgée de potion. Nous l'imitâmes et lui emboitâmes le pas. Nous longeâmes discrètement les parois de la grotte en direction du tunnel qu'avaient emprunté les gargouilles aux oreillers. Nous essayions d'éviter les créatures qui passaient dans les mêmes tunnels, nous collant le plus près possible aux parois afin d'éviter tout contact physique. Il y avait là de nombreuses galeries, qui menaient chacune à des amas mélangés de tissus, plumes d'oreillers, mousse de matelas, coton, laine, et autres matériaux de même type. Tout avait été regroupé de façon chaotique. S'agissait-il de leurs nids? Nous longeâmes de nombreux tas similaires, et mon cœur bondit lorsque dans un tournant, nous tombâmes sur deux gargouilles en train de s'accoupler sauvagement. Elles grognaient bruyamment et presque agressivement, l'une prenant l'autre par derrière, la queue relevée. Les bruits saccadés et humides se réverbéraient tout autour de nous sur les parois de la caverne. Je détournais assez vite le regard d'elles, mal à l'aise, et entendis certains de mes compagnons rire discrètement. Ces créatures n'étaient pas assez civilisée pour être semblables à nous, mais pas assez sauvages pour être réellement considérées comme des animaux, ce qui rendait la scène presque aussi intrusive et gênante qu'elle ne l'aurait été avec des humains. Et puis, c'était assez troublant de voir ça de si près, avec des créatures aussi massives et monstrueuses.

On s'éloigna bien vite, afin se rejoindre une des galleries principales, puis de s'éloigner jusqu'à ce que les bruits des créatures s'estompent. On en avait assez vu pour cette nuit. Les effets des potions s'étaient estompés lorsque Louis reprit la parole :

_ On est assez loin d'elles à présent, on peut reparler normalement. Eh ben, c'était du grand spectacle!

Tout le groupe acquiesçait en souriant. On était tous épuisés, mais rendus alertes par l'adrénaline. On se mit à discuter collectivement de ce qu'on avait vu.

_ C'était dingue! Elles étaient combien?

_ Vous avez vu leur sauvagerie? Et le chef, il vaut mieux pas s'en approcher!

_ On peut facilement le distinguer des autres, il est plus grand et son visage est très menaçant.

_ Et la fontaine? Vous pensez qu'elles pratiquent la magie? Pourtant, elles détruisent tout sur leur passage.

_ À moins que cet endroit n'ait été construit par des humains dans le passé?

Tandis que l'on discutait de plus belle, excités par nos découvertes, Charlotte nous guida vers une petite grotte, et plaça une lampe en son centre. Nicolas en protégea les entrées avec un sort bouclier, ainsi que d'autres sorts de discrétion.

_ On va camper ici. Grâce à nos sortilèges de protection, nous devrions être à l'abri.

On sortit nos sacs de couchage et nos provisions, puis on se mit à manger. Marguerite s'était jetée sur son sandwitch, tout en me parlant.

_ J'y aurais jamais cru, mais t'avais raison, on a tellement bien fait de venir! C'était génial! T'avais pas trop peur?

Je lui souris.

_ Si. Mais j'avoue que c'était fou. Je m'en souviendrai.

_ C'est pas tous les jours qu'on peut vivre une chose pareille! Tu t'rends compte, on est à des kilomètres de l'entrée, là!

Nous finîmes de manger, et Charlotte nous annonça qu'il fallait dormir.

_ Ne perdons pas de temps. Après avoir dormi, nous irons voir plus loin dans leur repère, afin de mieux comprendre leur comportement. Et peut-être qu'on pourra retrouver certaines des affaires importantes qu'elles nous ont volé.

Tout le monde acquiesça, et chacun finit par s'endormir plus ou moins rapidement, impatient d'en explorer davantage dans quelques heures. Je sombrai sous le poids de la fatigue. Lorsque j'ouvris les yeux, tout le monde autour de moi dormait encore paisiblement. Ça ne devait faire qu'une heure ou deux, mais le mélange d'impatience et d'inquiétude qui tourbillonait en moi m'empêchait de fermer l'œil. J'attendais ainsi pendant environ une demie heure, à observer le plafond de la grotte d'un œil absent. Après quelques minutes d'hésitation, je pris ma décision, et me levai discrètement. C'était la deuxième fois que cet étrange élan aventureux s'emparait de moi. J'avalai une gorgée de potion d'invisibilité et de vision nocturne, et traversai le bouclier en sens inverse pour m'engager dans le tunnel. J'étais seule. C'était évidemment dangereux. Pourtant, je continuais, poussée par une envie d'adrénaline qui faisait tambouriner mon cœur. Il fallait que je sois discrète. Nous étions à distance respectable du repère des bêtes, mais le chemin à suivre était simple. Je m'en rapprochai peu à peu, puis commençai à entendre des bruits. Je me figeai contre la paroi lorsque je croisai le chemin d'une gargouille à un embranchement de galleries, mais elle était trop occupée à déchiqueter des câbles électriques avec sa grande mâchoire pour me remarquer. Elle suivit une autre direction que la mienne. Je pris le risque de la suivre à distance, pour découvrir qu'elle enfouissait les câbles dans l'amas qui lui servait probablement de nid. Elle fit aussitôt demi-tour, je l'évitai et continuai ma progression. Je découvris de nouvelles galeries, plus petites et plus chaotiques que la grotte centrale : il y avait là d'énormes tas d'objets volés en vrac, la plupart détruits par la sauvagerie des bêtes et gisant dans les flaques souterraines. Chaque pile d'objets atteignait ma hauteur. Si mes compagnons comptaient retrouver des objets de valeur, il y avait peu d'espoir qu'ils soient conservés dans leur forme originelle. Trois gargouilles sortirent d'une des grottes en marmonnant des mots que je ne pouvais pas comprendre. Je retins mon souffle, effrayée à l'idée d'être repérée. Je longeai un grand nombre d'autres cavités au contenu similaire. Après environ une demie heure à observer leur contenu (elles avaient collecté un nombre impressionnant d'objets!), je finis par remarquer quelque chose dans la pile de l'une d'elles : c'était mon sac! Il était un peu déchiqueté, mais il semblait que son contenu s'y trouvait toujours. Comme il était vers le haut d'une pile, il n'était pas en contact avec l'humidité du sol. Quelle chance! J'allais enfin pouvoir récupérer mes fiches de cours. J'étais si ravie que j'en oubliai pendant un instant toute prudence.

Je saisis le sac, et me rendis compte que je n'avais pas regardé autour de moi. Une gargouille venait d'entrer dans la petite grotte! J'étais piégée, il n'y avait qu'une seule entrée... Pour couronner le tout, je constatai avec horreur que mes mains étaient visibles. Cela faisait plus de dix minutes que je n'avais pas avalé de potion, et ses effets s'estompaient... Il était trop tard. La bête me fixait déjà de son regard aiguisé, droit dans les yeux, ses oreilles pointues abaissées de mécontentement, et les babines retroussées. Bien sûr, j'avais ma baguette magique, mais serait-ce suffisant? Je décidai de suivre le conseil de Françoise : rester pacifique tant que la bête ne montrait aucun signe d'attaque. Celle-ci avait eu l'air agressif pendant un instant, prise par surprise par la présence importune d'un humain dans sa grotte. Sa respiration était sifflante à la fois de panique et de défi. J'étais pétrifiée par la peur, les genoux tremblants. Ce fut lorsque je croisai son regard que je la reconnus : c'était la gargouille qui m'avait fait face dans la salle d'examen! Toutes les gargouilles se ressemblaient plus ou moins aux yeux des humains, mais étrangement, je n'avais aucun doute sur le fait qu'il s'agissait de la créature de la veille. Son regard était le même. Cela faisait sens qu'elle soit là, puisque c'était elle qui avait volé mon sac. Prise de panique, je tentai de lui parler doucement afin de l'apaiser :
_ S'il-te-plaît, ne donne pas l'alerte...

Cela sembla fonctionner : la bête avait pris un air plus calme, reniflant l'atmosphère comme pour m'analyser. M'avait-elle reconnue? Bien qu'il eût perdu son agressivité, son visage restait terrifiant. Il n'avait rien d'humain, même si on voyait dans ses yeux qu'elle avait une conscience plus développée que celle d'un animal. Mais animal, il ne l'était pas non plus réellement. En fait, cette créature ne ressemblait à rien de connu, elle était à la fois belle et laide, grandiose et terrifiante, si troublante que des larmes commençaient à me monter aux yeux.

_ C'est... Ta grotte?

Je lui désignais d'un doigt tout aussi tremblant que ma voix la pile d'objets, puis elle-même. Elle répondit à nouveau des mots incompréhensibles. Il émanait d'elle une attitude différente de celle que les autres gargouilles avaient entre elles. Ses yeux allongés, dont les pupilles fines étaient semblables à celles d'un chat ou d'un serpent, me fixaient avec une étrange intensité. Elle semblait avoir de l'intérêt pour moi, mais la limite résidait dans la nature de cet intérêt : était-il mené par une simple curiosité face à la nouveauté, ou bien par la faim d'un prédateur envers sa proie? Allais-je même m'en sortir? Cette pensée me traversa douloureusement alors que je me tenais face au monstre, complètement seule, prise au piège dans ce trou froid et lugubre, à des kilomètres de la surface. Pourtant, à ma propre surprise, ce fut moi qui m'approchai. La fascination commençait étrangement à prendre le pas sur la terreur, telle une créature rampante, gagnant peu à peu du terrain en moi jusqu'à prendre insidieusement possession de ma volonté. Mes pas étaient lents et mesurés, afin ne pas effrayer la créature. Elle tressaillit, mais ne recula pas, continuant de me fixer de son regard animal et perçant.

_ N'aie pas peur.

Je n'étais plus qu'à deux mètres d'elle, la tête relevée afin ne pas la quitter des yeux. Sa masse était penchée vers moi, son long cou étiré afin de pouvoir m'observer de plus près. Je tendis lentement le bras vers elle. Elle siffla à nouveau comme un serpent, me faisant sursauter. Était-ce un signe d'alerte? Ses yeux était si proches, bien plus grands que les miens, à l'instar de toutes les autres parties de son corps. Je rassemblai mon courage pour oser aller plus loin, et lui caressai doucement l'épaule. La peau de la bête était dure, épaisse et rugueuse, presque comme de la pierre, mais écailleuse comme celle d'un crocodile qui aurait brûlé pour devenir couleur charbon. Le plus troublant, c'était qu'il n'en émanait aucune chaleur, ainsi n'avais-je pas vraiment la sensation de toucher un animal ou un être humain, mais plutôt l'écorce d'un arbre ou une pierre rugueuse. C'était fascinant. La gargouille pencha lentement la tête vers moi pour me renifler le cou. J'étais pétrifiée, toujours incertaine d'être sa proie ou non, le danger incroyablement proche de mon visage. Soudain, je tressaillis en voyant son énorme gueule s'ouvrir et ses crocs mortels se refermer sur mon épaule. Un cri perçant s'échappa de ma gorge, mais aucune douleur ne me traversa. La bête relâcha l'étreinte et recula en grognant face à mon cri. J'avais la tête qui tourne et le souffle haletant... J'avais bien cru y passer.

_ Euh... Pardon...

Sa morsure n'avait pas été agressive, à peine avais-je pu sentir le contact des crocs. Avait-elle été amicale? Elle prononça des paroles dont le ton semblait plus pacifique, bien qu'assez chaotique et toujours inhumain. Elle me regardait, elle aussi figée un instant, puis s'approcha à nouveau pour me mordiller doucement le bras avec des gestes saccadés et hésitants. Je me laissais faire, décontenancée. Le soulagement avait envahi mon être. Je reprenais mon souffle, toujours attentive, mais beaucoup plus calme. Il s'ensuivit un moment étrange, hors du temps, où deux êtres issus d'une espèce complètement différente s'examinaient avec curiosité. Je caressais ses immenses ailes de chauve-souris, dont la peau fine et douce contrastait avec la dureté du reste de son corps. Elle les fit battre doucement, comme pour conforter mon geste, provoquant des flux d'air impressionnants autour de nous. La bête émettait un grognement proche du ronronnement, tout en frottant son nez à ma peau en me reniflant d'un air curieux.

Chaque partie de son corps, chaque son qu'elle produisait, chaque parcelle de sa présence faisait vibrer l'atmosphère de sa puissance. Face à la bête, je me sentais comme une simple poupée de chiffon dont elle pourrait faire ce qu'elle voulait. Et je n'aurais su dire pourquoi, mais bien que j'eus la peur au ventre, c'était aussi étrangement confortant. Sa mâchoire puissante, dont j'avais vu le potentiel la veille sur une plaque de métal brutalement trouée par leurs crocs, se refermait en ce moment-même autour de mon cou avec tellement de délicatesse que je le ressentais presque comme un baiser. Je percevais les dents picoter ma peau et la chaleur de son souffle m'effleurer, n'osant moi-même respirer. Si elle l'avait voulu, elle aurait pu me transpercer la gorge en une fraction de seconde. Pourtant, je fermai les yeux et acceptai d'être totalement vulnérable. Ces monstres s'étaient comportés avec une telle sauvagerie dans la grotte centrale, que je ne parvenais pas à comprendre comment celui-ci pouvait montrer une telle douceur envers moi. Les mots de Charlotte résonnaient dans mon esprit : "S'il y a bien une chose à retenir, c'est que l'on ne peut jamais avoir le contrôle total d'une situation. Ne baissez jamais votre garde". Encore un conseil que j'ignorais délibérément, ma gorge pleinement offerte à la douce morsure de la bête. Sauf que celui-ci était vital.

L'envie de m'approcher un petit peu plus me traversa, mais je n'en eus pas l'occasion. Plusieurs gargouilles firent irruption dans la grotte, mettant aussitôt fin à notre étreinte. Elles nous regardèrent avec des yeux écarquillés, criant quelques paroles de rage, tandis que j'étais à nouveau prise de panique. Il s'ensuivit un enchaînement d'actions trop rapides pour que je les assimile à temps: les gargouilles se ruèrent sur nous, tentant de nous mordre sauvagement. La gargouille que j'avais approchée s'interposa en un éclair. Je fus pétrifiée par le mélange de grognements sauvages et de morsures agressives des bêtes immenses qui se battaient juste à côté de moi. Mon instinct me commanda purement et simplement de m'enfuir à toutes jambes, ce que je fis. Ce fut bientôt le chaos. D'autres gargouilles, attirées par les bruits, hurlèrent l'alerte en me voyant. Leurs voix détonnaient à travers tous les tunnels environnants. Cette fois, j'eus le temps de me défendre en lançant des sorts d'attaques sur les quelques bêtes qui eurent le courage de s'approcher de moi. Ce fut suffisant pour les faire déguerpir. Tout en courant le plus vite possible, j'avalai une gorgée de potion d'invisibilité, renversant la moitié du liquide sur le sol. Enfin, je rejoignis des galeries plus à part, en essayant tant bien que mal de m'orienter. Je m'arrêtai un instant, à bout de souffle. Les bruits alentours me faisaient trembler. La situation avait si vite tourné à la catastrophe! J'observai mes mains : j'étais enfin redevenue invisible. Je devais à présent faire preuve du plus de discrétion possible. À présent, les monstres savaient que j'étais là. Je réalisai soudain le temps qui s'était écoulé depuis mon départ. Les autres étudiants devaient déjà être partis à ma recherche! Je me hâtai alors de retrouver le chemin vers le camp, mais je tournai en rond pendant au moins une heure entière avant de le retrouver. Ces galeries étaient un vrai labyrinthe, et toutes ces piles d'objets et ces nids se ressemblaient beaucoup trop. Cette fois, je pris garde de prendre mes doses de potion le plus régulièrement possible, et ne me fis pas repérer. Alors que je longeais des parois maintenant reconnaissables, je me maudissais de mon comportement. Cela devait faire de nombreuses heures qu'ils devaient s'inquiéter. Pourquoi étais-je partie sans réfléchir? La réponse était évidente. C'était encore cette envie incontrôlable d'aventure... Une sensation toute nouvelle dans mon existence, tellement nouvelle que j'étais démunie face à elle. L'idée de m'aventurer seule dans les galeries souterraines peuplées de monstres était si palpitante. Mais c'était stupide... J'aurais dû penser aux autres.

Lorsque j'arrivai à l'entrée de la grotte de notre campement, je n'avais aucune idée de l'heure qu'il pouvait être. Je traversai le bouclier avec un sentiment de honte, et écarquillai grand les yeux en découvrant la scène. Les étudiants étaient regroupés autour d'une fille du groupe que je ne connaissais que depuis l'expédition, nommée Julie. Du sang avait coulé par terre, et elle pleurait. Louis était en train d'envelopper son bras dans un bandage. Ils me dévisagèrent tous à mon entrée.

_ Euh... Qu'est-ce qu'il s'est passé!?

_ Ça, c'est plutôt à toi de nous le dire!

Charlotte semblait furieuse. Elle poursuivit :

_ Tu étais où?? Nous sommes partis à ta recherche, et nous avons eu des ennuis!

Les larmes commençaient à mon tour à me monter aux yeux. J'étais envahie par la culpabilité.

_ Je suis désolée... J'avais envie d'aller voir par moi-même... Je ne pensais pas que...

_ Par toi-même? C'est quoi cette idée de débile! Si on est venus en groupe, c'est pour une raison! Et si tu es suicidaire à ce point, t'avais qu'à venir ici toute seule dès le départ!

Louis l'interrompit.

_ Charlotte... C'est avant tout de ma faute. C'est moi qui vous ai tous entraînés là-dedans. Au départ, ces deux filles avaient peur de venir, et j'ai insisté.

_ Ah oui, elle devait être sacrément terrifiée, tellement qu'elle s'est passée de notre compagnie!

_ Arrête d'en faire des caisses. On est tous venus ici en ayant conscience du danger, et ce n'est qu'un incident sans gravité.

_ Mais si on avait suivi mon plan, il n'y aurait pas eu d'incident du tout!

Charlotte semblait être outrée davantage par le fait qu'on n'ait pas suivi sa tactique de survie à la lettre, plutôt que par l'incident lui-même. Elle qui répétait à quel point nous ne pouvions jamais avoir complètement le contrôle, elle semblait pourtant trouver intolérable l'idée que cela se concrétise. Comment leur expliquer que c'était justement cette perte de contrôle qui m'avait attirée dans ces cavernes sinistres? Je rejoignis Marguerite, qui me dévisageait comme si j'étais moi-même devenue une gargouille.

_ Mais qu'est-ce qui t'arrives en ce moment!

_ Ben, euh...

Elle secoua la tête d'incompréhension.

_ J'ai vraiment eu peur, tu sais. J'ai cru qu'une gargouille t'avait kidnappée. T'aurais pu au moins laisser un mot!

_ Ah ben oui, c'est vrai...

Elle ne put s'empêcher de rire.

_ Tu es l'élève la plus studieuse et prévoyante que je connaisse. Alors, soit t'es pas la vraie Sophie (mais la potion de polymorphie n'est pas compatible avec la potion d'invisibilité, donc c'est impossible), soit t'as pris un sacré coup sur la tête! Je te reconnais plus!

_ Mais non, t'inquiètes. C'est le sentiment de nouveauté, je suis déroutée.

_ Mouais...

Je souriais, heureuse de pouvoir enfin passer du temps en sécurité auprès de mon amie.

_ Il s'est passé quoi, exactement?

_ Ben, on s'est réveillés, et comme t'avais disparu, on s'est tout de suite mis à ta recherche. On est allés à la grande grotte du centre, comme hier, mais là, c'était pas du tout la même ambiance. Des gargouilles couraient partout en hurlant, c'était la pagaille!

_ Ah, euh... C'est ma faute... Ils m'ont détecté après que j'ai retrouvé mon sac. Mais en m'enfuyant, je l'ai laissé là-bas.

Marguerite haussa les sourcils.

_ Mais ce sac, c'est une obsession! T'as mis quoi de si précieux dedans?

_ Ben... Mes cours. Mais euh... C'est précieux, sans ça, c'est une année de travail perdue!

Elle leva les yeux au ciel.

_ Mais non, tu peux rattraper sur les nôtres! Enfin bref, avec la pagaille et les gargouilles qui nous entouraient de partout, notre groupe s'est dispersé. Dans la course pour s'enfuir, on n'a pas tous eu le temps de boire la potion à nouveau, et Julie s'est retrouvée nez à nez avec leur chef...

_ Quoi, le chef!

_ Et oui, pas de bol... Il est plus vif que les autres, il l'a coursée à toute vitesse. La pauvre, elle en est encore traumatisée.

En effet, Julie peinait à calmer ses sanglots. Un de ses camarades lui caressait le dos pour la réconforter.

_ Et puis, il est plus agressif aussi. Du coup, elle s'est fait mordre. Mais t'inquiète, c'est qu'une légère morsure, rien de grave.

Charlotte prit la parole :

_ Et vous avez bien de la chance! S'il l'avait voulu, il aurait pu lui arracher un bras! Elles en ont largement la puissance. Ce devait être une morsure d'avertissement plutôt qu'autre chose, pour la faire fuir, mais imaginez s'il avait réellement été furieux!

Je baissai le regard, coupable. Marguerite conclut :

_ Et puis on a fini par tous se retrouver malgré le chaos. C'était sacrément flippant! Heureusement que la plupart d'entre elles s'enfuient quand on leur lance un sort. Mais sans la magie, on serait condamnés. Si elles se laissaient emporter par la puissance du nombre pour nous assiéger, on n'aurait aucune chance.

Louis contesta :

_ Même sans la magie, elles n'osent que rarement nous attaquer. Elles sont quand-même pas sauvages au point de nous tuer et nous dévorer... Enfin je pense.

Sur ces questionnements inquiétants, nous reprîmes la route vers la sortie, soulagés de nous en être sortis sans grave problème. Malgré l'incident, nous étions heureux d'avoir vécu une aventure aussi folle qu'intense, certains que cette nuit rejoindrait le panthéon de nos meilleurs souvenirs et serait le centre de nombreuses conversations avec nos proches. La plupart d'entre nous avions vécu assez d'émotions fortes pour être dissuadés de remettre les pieds dans ces tréfonds obscurs avant bien longtemps, si ce n'était plus jamais.

Ce n'était absolument pas mon cas.

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Texte coquin : L'appel des catacombes - p2
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