L'embarras du choix
Récit érotique écrit par Accent [→ Accès à sa fiche auteur]
Auteur homme.
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Histoire érotique Publiée sur HDS le 01-07-2014 dans la catégorie Entre-nous, hommes et femmes
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L'embarras du choix
Malgré le manque de confort de ma maison ancienne, j'ai reçu la visite d'Hélène sur mon chantier quelques jours plus tard. Je ne pensais pas la revoir, elle m'avait laissé mijoter dans mon jus, comme indifférente ou blasée en raison de l'absence de douche. Cela confirmait ce que je pensais de l'influence négative de ma maison et de son manque de confort sur les jeunes filles qui s'étaient risquées dans mon antre mais n'y étaient pas revenues. Je comprenais leur attitude et j'en tirais une nouvelle fois la conclusion : je dois tout reconstruire selon des normes modernes.
Hélène n'a pas tenu compte de l'interdiction d'entrer sur le chantier de la sablière afin de venir me fixer un rendez-vous pour le soir, chez moi. Elle doit être mordue si elle revient !. Cela change soudain. Est-elle totalement désinteressée? Elle aime le sexe et elle cherche à m'attirer dans sa banque. Comment déterminer les sentiments qui l'emportent chez elle. Le mélange des genres ne la gêne pas, mais me pose question. Suis-je aimé comme amant ou comme potentiel client ou pour les deux simultanément ?
Je ne le saurai que si je la fréquente et la reçois. Le soir je fais rapidement un peu de ménage, prépare une bassine à proximité du chauffe-eau pour d'éventuelles ablutions. Car le motif de la visite me semble évident, Hélène a donc apprécié nos premiers ébats et souhaite recommencer. Quelle que soit ma décision en matière d'économie, elle aura toujours eu son plaisir charnel. Libre de tout autre lien je serais bien bête de ne pas faire plaisir à mon tour à cette brave fille qui prétend m'aimer. Partageons la jouissance, l'amour viendra peut-être. Il n'y a pas de mal à se faire du bien, dirait l'autre.
A peine arrivée Hélène me tire dans l'escalier vers ma chambre comme si elle était une habituée des lieux. Elle monte les marches devant moi, agite sous mon nez sa superbe paire de fesses. La jupe légère est courte, par dessous je vois les miches s'arrondir puis se tendre à chaque degré. Son postérieur est enveloppé par un tissu noir qui met en valeur la blancheur de la peau. Sous la bande noire une petite fenêtre sépare l'arrondi des deux cuisses qui frottent légèrement ensemble. Je traîne devant ce spectacle excitant, je sens une expansion connue dans mon slip à la vue de ces fesses en mouvement. Hélène fait demi-tour au sommet de l'escalier. Cette fois d'en bas j'aperçois le triangle noir de l'avant de sa culotte collé à son pubis en contraste avec la blancheur des cuisses. Elle s'amuse à ouvrir l'angle des jambes, malicieuse et provocante, assurée de l'effet produit sur un célibataire. Elle se moque :
-Dis, tu te rinces l'oeil ? Un homme galant passe devant une dame dans les escaliers. Enfin, si ça fait ton bonheur, je te précéderai toujours. Ca te plaît ?
Quel culot, l'allumeuse s'est précipitée, m'a tiré puis lâché en raison de l'étroitesse du passage. Elle annonce son intention de revenir. Elle plaisante et attend avec un sourire narquois que je la rejoigne sur le palier. Je remarque son désir de me plaire, c'est une constante heureuse. Me voici sur la dernière marche, aussitôt elle pose ses mains sur mes oreilles, incline ma tête et s'empare de mes lèvres. Hélène a vu le loup, Hélène n'a pas froid aux yeux , Hélène attaque, forte de notre première expérience, persuadée de m'avoir gagné. Pour elle le fief est conquis, elle prend possession des lieux et du propriétaire.
-Oh! oui, ça me plaît. Vue de dessous tu es magnifique, être galant dans ces circonstances c'est se priver d'un plaisir rare. Mais le plaisir le plus attendu ne tardera pas si j'en crois ta hâte à monter à l'étage et je m'en réjouis, ma belle.
La belle Hélène nue devient un démon, une folle de sexe. Il est inutile de lui demander une fellation : à peine couchée elle embouche mon pénis, triture mes bourses, lèche la verge de chaque côté, affole le gland. Libérés de la timidité d'une première fois nous transpirons dans les draps. Une toilette rapide réalisée, sous la femme aimante reparaît l'employée de banque intéressée :
-Dis-moi, Jean, tes projets de construction tiennent-ils toujours ? Tu ne penses plus à ton PEL ? N'oublie pas que je me tiens toujours à ta disposition.
Je regrette qu'elle lie sa disponibilité amoureuse et sa disponibilité professionnelle et je reste évasif :
-J'attends la fin des tractations avec le propriétaire du verger. J'aviserai ensuite.
Hélène devient vite une habitude. Ses visites se succèdent à un rythme régulier. Chaque rapport la rend plus indispensable sexuellement, chaque relance sur le Pel renforce ma méfiance.
Le jour où Emile, un coéquipier de football m'interroge sur ma relation avec Hélène, j'encaisse assez mal le coup:
-Alors, Jean, c'est pour quand le mariage ?
- Quel mariage ? De quoi me parles-tu ?
- Oh ! Le cachotier. Je te parle de ton mariage avec Hélène ! Tout le monde est au courant et tu fais semblant de l'ignorer. Ce n'est pas bien, tu finiras par vexer tous tes copains.
Je hausse les épaules et m'en tire par une pirouette, je ne nie pas et je ne confirme pas, je reste cherche à temporiser :
-Tu sais, rien n'est encore décidé. Nous faisons connaissance, sommes d'excellents amis, Hélène et moi. De là à passer devant le maire et le curé, tu vas vite en besogne. Nous n'envisageons pas un mariage prochain.
-Ah ! Hélène semble pourtant décidée à te passer la bague au doigt prochainement. Ma mère le tient de la femme d'Arthur, le directeur de la banque. Des bruits couraient concernant une liaison entre Arthur et Hélène, la femme d'Arthur est toute heureuse de démentir ces bruits en annonçant votre mariage. Pourquoi en fais-tu un secret ? Attends-toi à te faire charrier.
Je suis contrarié par cette annonce prématurée. Qui a commis une indiscrétion ? Hélène ? Ce n'est pas impossible, elle essaierait de me forcer la main : je n'aime pas le procédé... Arthur ? Ce serait à la fois pour se venger de probables refus de gâteries de son employée et pour se disculper aux yeux de son épouse. Quelqu'un qui aurait remarqué les fréquentes visites d'Hélène chez moi ? Un jaloux, par exemple un précédent amoureux délaissé? La fille est belle, elle m'a rappelé qu'à notre âge on pouvait avoir un passé, son hymen ne s'est pas envolé tout seul : je n'ai pas nécessairement été le premier ou le deuxième concurrent d'Arthur. Ce soir, quand Hélène sonne à ma porte, je ne réponds pas. Le lendemain je rentre chez moi très tard. J'évite une confrontation à risque, j'attends de connaître l'auteur des ragots.
Notre équipe de foot a gagné le dernier match de la saison. Pour fêter cette victoire, sous la douche, dans les vestiaires, mes coéquipiers ont décidé que nous irions au bal ce soir chez Kevin. Charles a beaucoup insisté pour que je sorte de mon trou, secondé par Pierre, André et Joseph nos plus proches copains. Emile riait sous cape. Notre entrée au bal a été saluée par de vibrants applaudissements. La musique a repris.
Depuis le bar j’observe tous ces corps en transes. Au fond j’ai repéré la chevelure brune d’Hélène et le crâne légèrement dégarni d’Arthur. Je n’ai rien à espérer ou à craindre de la guichetière surveillée de près par son patron. Les copains m’ont tiré dans la cohue et je me mets au rythme effréné, je sautille, lève les bras comme tout le monde. Tout à coup je me retrouve à proximité d’une connaissance : Valérie se déhanche devant Paul, le gardien de l’équipe de foot, mon voisin immédiat sur la piste. Paul gonfle ses pectoraux, fait le beau, d'un paon on dirait qu'il fait la roue.
Valérie me jette des regards par en dessous. Une bousculade nous met face à face, j’ai droit à un sourire engageant, elle prononce à mon intention des mots que je n’entends pas à cause du brouhaha. Paul m’envoie un bon coup de coude pour récupérer sa voisine. Une autre bousculade me rend la blonde. La musique s’arrête. Paul m’invite à prendre un verre au bar où il me prie de chercher une autre fille que Valérie pour danser, il n’en manque pas dans la salle. Pourquoi n'irais-je pas en face d' Hélène par exemple, me souffle-t-il insidieusement.
Voilà, Emile n'est pas le seul dans la confidence. Paul ajoute avec animosité :
-Ho ! Il te les faut toutes? Tu as les yeux plus gros que les couilles! A ta santé!
C'est clair, j'ai commis un crime de lèse majesté. Paul se réserve Valérie, je ne dois pas chasser sur ses terres. Il s’éloigne persuadé que j’ai compris.
Je vide mon verre et m’apprête à quitter un endroit où je ne suis pas à l’aise. Je n’ai pas l’intention de braconner chez Paul ou chez Arthur. Je ne veux surtout pas accréditer l'idée d'un mariage avec Hélène. Et les décibels de l’orchestre m’assourdissent. Je sors avec l'intention de rentrer à la maison. On me retient par le bras. Valérie me salue, me fait signe d’avancer et me suit à l’air.
-Alors Jean, vous nous quittez déjà ? Ce bal ne vous plaît pas ? Si nous allions de l’autre côté. Lulu, le propriétaire, est mon client et j’ai des billets gratuits. Vous venez. Mais auparavant j’aimerais m’entretenir avec vous. Nous pourrions nous asseoir sur un banc, à l’abri des regards.
Nous voici assis à la place que j’occupais seul le jour où Hélène et Valérie se sont opposées et où elles se sont disputé mon inscription dans leurs registres. Quelle coïncidence ! Je vérifie que nous sommes seuls.
Derrière nous arrivent quelques hommes. Je reconnais la voix de Paul :
-Ils ont couru. Le temps de vous réunir et Jean et Valérie ont disparu. Je parie qu’ils sont chez Lulu. J’avais pourtant demandé à Jean de lâcher Valérie et de ne pas chasser sur mes terres. Le sournois en a profité pour l’enlever à la reprise. Quel jeune con. Je lui réserve un chien de ma chienne. Rejoignons-les et séparons-les. Vous allez m’aider.
Nous sommes figés sur le banc. Valérie me tient la main, entend les déclarations de Paul d'un air soucieux. Ils passent rapidement tout près mais ne nous voient pas et se dirigent vers la salle de Lulu. Valérie se penche vers mon visage et demande :
-Comment ? Paul parle de vous et moi ? Est-il vrai qu’il a essayé de vous interdire de danser avec moi ? Mais pour qui se prend-il ? Je danse avec qui je veux. Il va devoir consulter le cadastre, je ne suis pas sa propriété, vous ne chassez pas sur ses terres. Mais je vais vous attirer des ennuis. Me le pardonnerez-vous ?
-Paul est jaloux, je ne cherche pas à lui faire concurrence. Je n’ai rien à vous pardonner. Je suis assez grand pour me défendre si cela devient nécessaire. La situation est plus comique que grave.
-C’est parfait. Il y a quelques semaines vous êtes entré dans mon agence. J’ai été étonnée et surtout éblouie. Votre apparition a été comme une illumination. Sur le champ je me suis sentie troublée, j’ai bafouillé, dit n’importe quoi, comme une sotte. Je vous ai vu ensuite entrer dans l'autre banque de la place et on a dû se montrer plus habile que moi. Vous avez ouvert un compte chez Hélène, tant pis pour moi. Dans le fond ma défaite professionnelle m'arrange pour une fois, je vous semblerai moins intéressée par votre argent.
Ce qui m'arrange, moi, c'est que Valérie s'intéresse à moi, à ma personne et non à l'argent que j'aurais placé chez sa concurrente. Je ne relève pas l'erreur. Elle peut penser que l'autre jeune fille m'a fait signer un contrat, c'est signe de sincérité. Elle reprend :
-Depuis ce jour je n’ai pas cessé de penser à vous.Cher Jean, pardonnez mon sans-gêne. Je vous ai suivi à l'instant pour avoir l'occasion de mieux vous connaître et pour mieux comprendre ce trouble qui m'a saisie lors de votre visite à la banque. J'ai ressenti le même trouble lorsque je me suis trouvée en face de vous pendant la danse. Hélas les mouvements de foule nous ont séparés. Maintenant je comprends que Paul a joué des coudes parce que je vous regardais. Vous a-t-il menacé ?
-Non, il m'a affirmé qu'il avait des vues sur vous. En quoi cela serait-il étonnant, il suffit de vous regarder pour vous trouver charmante et désirable. Donc l'attention que vous porte Paul est tout à fait normale et louable.
-Et vous en concluez que je lui appartiens et que vous devez vous éloigner de moi. Est-ce pour cette raison que je vous ai vu fuir le bal ? Vous me trouvez charmante et vous prenez la fuite. Autrement dit, vous ne feriez rien pour essayer de me témoigner de l'intérêt, ou pour me ravir à un vantard auquel pourtant je n'appartiens pas. Vous ne ressentez rien pour moi?
-Valérie, ai-je dit cela ? J'ai supposé que vous étiez éprise de Paul et que... vous me plongez dans l'embarras. Je répète ce que je viens d'affirmer : " il suffit de vous regarder pour vous trouver charmante et désirable". Je le pense, mais cela ne m'autorise pas à vous séparer de Paul.
-On ne peut séparer que ceux qui sont unis ! Paul et moi nous connaissons, un point c'est tout, nous ne sommes pas unis, ni amis, ni amants ni fiancés. Les prétentions étranges de Paul à l'instant m'amènent à précipiter une déclaration que je réservais pour plus tard. Je ne veux plus vous voir prendre la fuite à ma vue, m'entendez-vous? J'aimerais au contraire me trouver près de vous aussi souvent que possible.
-Je ne vous fuyais pas. Je n'étais pas à l'aise, l'ambiance du bal ne me convenait plus. Pourquoi vous aurais-je fuie ? Je suis très heureux en ce moment, j'apprécie votre compagnie.
Que sommes-nous l'un pour l'autre sinon des villageois qui ne se sont jamais fréquentés bien que du même âge. Quelle raison aurions-nous de ne pas nous supporter ?
Malgré le peu de lumière, je vois le joli minois se renfrogner. Valérie fait un effort:
-Je sais, nous ne nous sommes jamais fréquentés. C'est une erreur que je regrette aujourd'hui. Mais je vous connais un peu, de vue et de réputation. Et vous ne m'êtes pas indifférent.
-Je suis heureux de l'apprendre et je me plais en votre compagnie. Hélas, vous l'avez entendu, on veut déjà nous séparer alors que nous venons à peine de faire connaissance. Ma joie d'être près de vous aura été de courte durée.
-Il ne tient qu'à vous de prolonger notre entretien. Je suis prête à défier ces braillards, à leur dire leur vérité et à les renvoyer à leur place. A condition d'avoir votre accord. Moi je me battrais pour avoir la liberté d'avoir une relation amicale avec vous.
Je devine ses pensées, je la conduis à les exprimer clairement, c'est le prix de mon accord.
-Et pourquoi entrer en lutte avec vos admirateurs ? Paul est prêt à se battre pour vous, n'est-ce pas flatteur ? Il suffit de nous séparer et ils perdront leur motif de mécontentement.
-C'est ce que vous souhaitez ? Vous n'accordez pas plus d'importance à ma présence à vos côtés ?
-Au contraire j'en suis flatté et très heureux. Mais pourquoi s'exposer à l'adversité ? Je ne suis pas lâche, mais il me faut une raison valable d'affronter des excités.
- Vous le feriez si je vous fournissais cette bonne raison ? Approchez, venez plus près de moi.
Je glisse sur le banc, je m'arrête quand nos corps se touchent, flanc contre flanc. A voix basse Valérie se délivre d'un fardeau :
-Ne voulez-vous pas comprendre ? Je suis bien avec vous. Je suis ici parce que je l'ai voulu, je souhaite rester avec vous le plus longtemps possible, ce soir et les autres soirs. Et vous ?
- Je partage cette envie. C'est vrai, moi aussi je suis si bien ici, je resterais volontiers ainsi.
- Mais c'est parfait ! Permettez-moi de vous dire la raison de notre arrêt à cette place. Je tenais à vous entretenir d’un sujet qui me tient à cœur. Comme on nous cherche pour nous ennuyer, je me jette à l'eau, et j'espère que vous pardonnerez mon audace : Je suis curieuse de vous. Plus précisément je crois être amoureuse de vous.
-Valérie...
-Je sais, vous êtes surpris. En principe ce n’est pas à la jeune fille de déclarer son amour, mais je ne veux plus perdre de temps. Je ne veux pas laisser à d’autres jeunes filles la joie de vous séduire ou à des importuns comme Paul et ses copains le temps de vous chasser avant que vous n'ayez appris mes sentiments. Me comprenez-vous ? Cela vous semble-t-il suffisant pour vous donner le désir de rester avec moi ce soir?
J’attendais certes ce type de discours. Et pourtant je suis pris de court. Que dire? J'ai assez joué avec nos nerfs,
-Vous, Valérie, amoureuse de moi ? Est-ce possible ? Mais c'est merveilleux .
-C'est merveilleux ? Vous êtes amoureux de moi, vous aussi ? Oh! oui, c'est merveilleux, merveilleux ! Que je suis heureuse. Oh ! levons-nous. Jean, serrez-moi dans vos bras et, euh...
C'est fait, nous sommes debout, tournés l'un vers l'autre, serrés l'un contre l'autre, nous nous regardons, nous cherchons confirmation de cette déclaration d'amour dans le regard de l'autre. Le bonheur de Valérie fait le mien. Elle tend ses lèvres, je l'embrasse tendrement. C'est un baiser plein de fraîcheur. Le bonheur ! Le coup de foudre attendu se traduit par le grand frisson, nous nous étreignons longuement, nos visages se séparent le temps de nous regarder et de recommencer de doux baisers joyeux. Valérie fait un pas en arrière pour déclarer :
-Et maintenant, qu'ils viennent nous embêter, gare à eux. Allons danser ensemble et montrons leur notre amour. Tu veux, mon Jean chéri ?
-Un instant, s'il te plaît. J'ai tout d'abord un aveu à te faire. Voilà, tu connais Hélène ?
-Oui, bien sûr ! Elle va par monts et par vaux et annonce vos fiançailles et votre prochain mariage. Qu'en est-il ? Les bruits courent, es-tu sur le point de l'épouser ? Je ne laisserai pas faire.
-Nous avons eu une liaison, c'est terminé précisément en raison de ses annonces d'épousailles faites sans me consulter. Nous avons couché ensemble, elle est venue s'offrir à moi chez moi. Je ne me suis pas engagé à l'épouser, je ne lui ai jamais dit que je l'aimais. Elle est très belle, mais en dehors d'une relation charnelle agréable aucun projet de mariage n' a été élaboré entre elle et moi. D'ailleurs contrairement à ce que tu as pu croire, je n'ai pas pris de L.e.p. chez elle.
- Tu ne l'épouses pas, c'est formidable. Tu as rompu, tu m'aimes et je t'aime. C'est tout ? Embrasse-moi encore, c'est si bon. Nous serons heureux... En piste mon amour. Ah! Encore une question, m'épouseras-tu, puis-je faire état de nos fiançailles. Une telle annonce calmerait les énergumènes qui veulent nous séparer.
-Sans alliance ? N'est-ce pas prématuré ?... Pourquoi pas, si tu veux de moi. Viens dans mes bras et embrasse-moi. Vois qui arrive : voilà des témoins intéressants.
Paul et ses amis reviennent bredouilles de leur chasse et, à la sortie de la salle de bal, nous trouvent enlacés. Les uns sifflent, les autres applaudissent, Paul râle:
-Il les lui faut toutes. Dis, Valérie, tu voles le fiancé d'Hélène ? Ah! Tu ne savais pas, je suis heureux de te l'apprendre.
Valérie hausse les épaules et rétorque:
-Je suis la fiancée de Jean. Hélène est libre, tu devrais t'en occuper. Bonsoir Paul.
Dans un silence gêné le petit groupe s'en va. Bras dessus, bras dessous nous entrons dans la salle de bal. Jusqu'à la dernière note nous ne nous quitterons pas, c'est juré.
Hélène n'a pas tenu compte de l'interdiction d'entrer sur le chantier de la sablière afin de venir me fixer un rendez-vous pour le soir, chez moi. Elle doit être mordue si elle revient !. Cela change soudain. Est-elle totalement désinteressée? Elle aime le sexe et elle cherche à m'attirer dans sa banque. Comment déterminer les sentiments qui l'emportent chez elle. Le mélange des genres ne la gêne pas, mais me pose question. Suis-je aimé comme amant ou comme potentiel client ou pour les deux simultanément ?
Je ne le saurai que si je la fréquente et la reçois. Le soir je fais rapidement un peu de ménage, prépare une bassine à proximité du chauffe-eau pour d'éventuelles ablutions. Car le motif de la visite me semble évident, Hélène a donc apprécié nos premiers ébats et souhaite recommencer. Quelle que soit ma décision en matière d'économie, elle aura toujours eu son plaisir charnel. Libre de tout autre lien je serais bien bête de ne pas faire plaisir à mon tour à cette brave fille qui prétend m'aimer. Partageons la jouissance, l'amour viendra peut-être. Il n'y a pas de mal à se faire du bien, dirait l'autre.
A peine arrivée Hélène me tire dans l'escalier vers ma chambre comme si elle était une habituée des lieux. Elle monte les marches devant moi, agite sous mon nez sa superbe paire de fesses. La jupe légère est courte, par dessous je vois les miches s'arrondir puis se tendre à chaque degré. Son postérieur est enveloppé par un tissu noir qui met en valeur la blancheur de la peau. Sous la bande noire une petite fenêtre sépare l'arrondi des deux cuisses qui frottent légèrement ensemble. Je traîne devant ce spectacle excitant, je sens une expansion connue dans mon slip à la vue de ces fesses en mouvement. Hélène fait demi-tour au sommet de l'escalier. Cette fois d'en bas j'aperçois le triangle noir de l'avant de sa culotte collé à son pubis en contraste avec la blancheur des cuisses. Elle s'amuse à ouvrir l'angle des jambes, malicieuse et provocante, assurée de l'effet produit sur un célibataire. Elle se moque :
-Dis, tu te rinces l'oeil ? Un homme galant passe devant une dame dans les escaliers. Enfin, si ça fait ton bonheur, je te précéderai toujours. Ca te plaît ?
Quel culot, l'allumeuse s'est précipitée, m'a tiré puis lâché en raison de l'étroitesse du passage. Elle annonce son intention de revenir. Elle plaisante et attend avec un sourire narquois que je la rejoigne sur le palier. Je remarque son désir de me plaire, c'est une constante heureuse. Me voici sur la dernière marche, aussitôt elle pose ses mains sur mes oreilles, incline ma tête et s'empare de mes lèvres. Hélène a vu le loup, Hélène n'a pas froid aux yeux , Hélène attaque, forte de notre première expérience, persuadée de m'avoir gagné. Pour elle le fief est conquis, elle prend possession des lieux et du propriétaire.
-Oh! oui, ça me plaît. Vue de dessous tu es magnifique, être galant dans ces circonstances c'est se priver d'un plaisir rare. Mais le plaisir le plus attendu ne tardera pas si j'en crois ta hâte à monter à l'étage et je m'en réjouis, ma belle.
La belle Hélène nue devient un démon, une folle de sexe. Il est inutile de lui demander une fellation : à peine couchée elle embouche mon pénis, triture mes bourses, lèche la verge de chaque côté, affole le gland. Libérés de la timidité d'une première fois nous transpirons dans les draps. Une toilette rapide réalisée, sous la femme aimante reparaît l'employée de banque intéressée :
-Dis-moi, Jean, tes projets de construction tiennent-ils toujours ? Tu ne penses plus à ton PEL ? N'oublie pas que je me tiens toujours à ta disposition.
Je regrette qu'elle lie sa disponibilité amoureuse et sa disponibilité professionnelle et je reste évasif :
-J'attends la fin des tractations avec le propriétaire du verger. J'aviserai ensuite.
Hélène devient vite une habitude. Ses visites se succèdent à un rythme régulier. Chaque rapport la rend plus indispensable sexuellement, chaque relance sur le Pel renforce ma méfiance.
Le jour où Emile, un coéquipier de football m'interroge sur ma relation avec Hélène, j'encaisse assez mal le coup:
-Alors, Jean, c'est pour quand le mariage ?
- Quel mariage ? De quoi me parles-tu ?
- Oh ! Le cachotier. Je te parle de ton mariage avec Hélène ! Tout le monde est au courant et tu fais semblant de l'ignorer. Ce n'est pas bien, tu finiras par vexer tous tes copains.
Je hausse les épaules et m'en tire par une pirouette, je ne nie pas et je ne confirme pas, je reste cherche à temporiser :
-Tu sais, rien n'est encore décidé. Nous faisons connaissance, sommes d'excellents amis, Hélène et moi. De là à passer devant le maire et le curé, tu vas vite en besogne. Nous n'envisageons pas un mariage prochain.
-Ah ! Hélène semble pourtant décidée à te passer la bague au doigt prochainement. Ma mère le tient de la femme d'Arthur, le directeur de la banque. Des bruits couraient concernant une liaison entre Arthur et Hélène, la femme d'Arthur est toute heureuse de démentir ces bruits en annonçant votre mariage. Pourquoi en fais-tu un secret ? Attends-toi à te faire charrier.
Je suis contrarié par cette annonce prématurée. Qui a commis une indiscrétion ? Hélène ? Ce n'est pas impossible, elle essaierait de me forcer la main : je n'aime pas le procédé... Arthur ? Ce serait à la fois pour se venger de probables refus de gâteries de son employée et pour se disculper aux yeux de son épouse. Quelqu'un qui aurait remarqué les fréquentes visites d'Hélène chez moi ? Un jaloux, par exemple un précédent amoureux délaissé? La fille est belle, elle m'a rappelé qu'à notre âge on pouvait avoir un passé, son hymen ne s'est pas envolé tout seul : je n'ai pas nécessairement été le premier ou le deuxième concurrent d'Arthur. Ce soir, quand Hélène sonne à ma porte, je ne réponds pas. Le lendemain je rentre chez moi très tard. J'évite une confrontation à risque, j'attends de connaître l'auteur des ragots.
Notre équipe de foot a gagné le dernier match de la saison. Pour fêter cette victoire, sous la douche, dans les vestiaires, mes coéquipiers ont décidé que nous irions au bal ce soir chez Kevin. Charles a beaucoup insisté pour que je sorte de mon trou, secondé par Pierre, André et Joseph nos plus proches copains. Emile riait sous cape. Notre entrée au bal a été saluée par de vibrants applaudissements. La musique a repris.
Depuis le bar j’observe tous ces corps en transes. Au fond j’ai repéré la chevelure brune d’Hélène et le crâne légèrement dégarni d’Arthur. Je n’ai rien à espérer ou à craindre de la guichetière surveillée de près par son patron. Les copains m’ont tiré dans la cohue et je me mets au rythme effréné, je sautille, lève les bras comme tout le monde. Tout à coup je me retrouve à proximité d’une connaissance : Valérie se déhanche devant Paul, le gardien de l’équipe de foot, mon voisin immédiat sur la piste. Paul gonfle ses pectoraux, fait le beau, d'un paon on dirait qu'il fait la roue.
Valérie me jette des regards par en dessous. Une bousculade nous met face à face, j’ai droit à un sourire engageant, elle prononce à mon intention des mots que je n’entends pas à cause du brouhaha. Paul m’envoie un bon coup de coude pour récupérer sa voisine. Une autre bousculade me rend la blonde. La musique s’arrête. Paul m’invite à prendre un verre au bar où il me prie de chercher une autre fille que Valérie pour danser, il n’en manque pas dans la salle. Pourquoi n'irais-je pas en face d' Hélène par exemple, me souffle-t-il insidieusement.
Voilà, Emile n'est pas le seul dans la confidence. Paul ajoute avec animosité :
-Ho ! Il te les faut toutes? Tu as les yeux plus gros que les couilles! A ta santé!
C'est clair, j'ai commis un crime de lèse majesté. Paul se réserve Valérie, je ne dois pas chasser sur ses terres. Il s’éloigne persuadé que j’ai compris.
Je vide mon verre et m’apprête à quitter un endroit où je ne suis pas à l’aise. Je n’ai pas l’intention de braconner chez Paul ou chez Arthur. Je ne veux surtout pas accréditer l'idée d'un mariage avec Hélène. Et les décibels de l’orchestre m’assourdissent. Je sors avec l'intention de rentrer à la maison. On me retient par le bras. Valérie me salue, me fait signe d’avancer et me suit à l’air.
-Alors Jean, vous nous quittez déjà ? Ce bal ne vous plaît pas ? Si nous allions de l’autre côté. Lulu, le propriétaire, est mon client et j’ai des billets gratuits. Vous venez. Mais auparavant j’aimerais m’entretenir avec vous. Nous pourrions nous asseoir sur un banc, à l’abri des regards.
Nous voici assis à la place que j’occupais seul le jour où Hélène et Valérie se sont opposées et où elles se sont disputé mon inscription dans leurs registres. Quelle coïncidence ! Je vérifie que nous sommes seuls.
Derrière nous arrivent quelques hommes. Je reconnais la voix de Paul :
-Ils ont couru. Le temps de vous réunir et Jean et Valérie ont disparu. Je parie qu’ils sont chez Lulu. J’avais pourtant demandé à Jean de lâcher Valérie et de ne pas chasser sur mes terres. Le sournois en a profité pour l’enlever à la reprise. Quel jeune con. Je lui réserve un chien de ma chienne. Rejoignons-les et séparons-les. Vous allez m’aider.
Nous sommes figés sur le banc. Valérie me tient la main, entend les déclarations de Paul d'un air soucieux. Ils passent rapidement tout près mais ne nous voient pas et se dirigent vers la salle de Lulu. Valérie se penche vers mon visage et demande :
-Comment ? Paul parle de vous et moi ? Est-il vrai qu’il a essayé de vous interdire de danser avec moi ? Mais pour qui se prend-il ? Je danse avec qui je veux. Il va devoir consulter le cadastre, je ne suis pas sa propriété, vous ne chassez pas sur ses terres. Mais je vais vous attirer des ennuis. Me le pardonnerez-vous ?
-Paul est jaloux, je ne cherche pas à lui faire concurrence. Je n’ai rien à vous pardonner. Je suis assez grand pour me défendre si cela devient nécessaire. La situation est plus comique que grave.
-C’est parfait. Il y a quelques semaines vous êtes entré dans mon agence. J’ai été étonnée et surtout éblouie. Votre apparition a été comme une illumination. Sur le champ je me suis sentie troublée, j’ai bafouillé, dit n’importe quoi, comme une sotte. Je vous ai vu ensuite entrer dans l'autre banque de la place et on a dû se montrer plus habile que moi. Vous avez ouvert un compte chez Hélène, tant pis pour moi. Dans le fond ma défaite professionnelle m'arrange pour une fois, je vous semblerai moins intéressée par votre argent.
Ce qui m'arrange, moi, c'est que Valérie s'intéresse à moi, à ma personne et non à l'argent que j'aurais placé chez sa concurrente. Je ne relève pas l'erreur. Elle peut penser que l'autre jeune fille m'a fait signer un contrat, c'est signe de sincérité. Elle reprend :
-Depuis ce jour je n’ai pas cessé de penser à vous.Cher Jean, pardonnez mon sans-gêne. Je vous ai suivi à l'instant pour avoir l'occasion de mieux vous connaître et pour mieux comprendre ce trouble qui m'a saisie lors de votre visite à la banque. J'ai ressenti le même trouble lorsque je me suis trouvée en face de vous pendant la danse. Hélas les mouvements de foule nous ont séparés. Maintenant je comprends que Paul a joué des coudes parce que je vous regardais. Vous a-t-il menacé ?
-Non, il m'a affirmé qu'il avait des vues sur vous. En quoi cela serait-il étonnant, il suffit de vous regarder pour vous trouver charmante et désirable. Donc l'attention que vous porte Paul est tout à fait normale et louable.
-Et vous en concluez que je lui appartiens et que vous devez vous éloigner de moi. Est-ce pour cette raison que je vous ai vu fuir le bal ? Vous me trouvez charmante et vous prenez la fuite. Autrement dit, vous ne feriez rien pour essayer de me témoigner de l'intérêt, ou pour me ravir à un vantard auquel pourtant je n'appartiens pas. Vous ne ressentez rien pour moi?
-Valérie, ai-je dit cela ? J'ai supposé que vous étiez éprise de Paul et que... vous me plongez dans l'embarras. Je répète ce que je viens d'affirmer : " il suffit de vous regarder pour vous trouver charmante et désirable". Je le pense, mais cela ne m'autorise pas à vous séparer de Paul.
-On ne peut séparer que ceux qui sont unis ! Paul et moi nous connaissons, un point c'est tout, nous ne sommes pas unis, ni amis, ni amants ni fiancés. Les prétentions étranges de Paul à l'instant m'amènent à précipiter une déclaration que je réservais pour plus tard. Je ne veux plus vous voir prendre la fuite à ma vue, m'entendez-vous? J'aimerais au contraire me trouver près de vous aussi souvent que possible.
-Je ne vous fuyais pas. Je n'étais pas à l'aise, l'ambiance du bal ne me convenait plus. Pourquoi vous aurais-je fuie ? Je suis très heureux en ce moment, j'apprécie votre compagnie.
Que sommes-nous l'un pour l'autre sinon des villageois qui ne se sont jamais fréquentés bien que du même âge. Quelle raison aurions-nous de ne pas nous supporter ?
Malgré le peu de lumière, je vois le joli minois se renfrogner. Valérie fait un effort:
-Je sais, nous ne nous sommes jamais fréquentés. C'est une erreur que je regrette aujourd'hui. Mais je vous connais un peu, de vue et de réputation. Et vous ne m'êtes pas indifférent.
-Je suis heureux de l'apprendre et je me plais en votre compagnie. Hélas, vous l'avez entendu, on veut déjà nous séparer alors que nous venons à peine de faire connaissance. Ma joie d'être près de vous aura été de courte durée.
-Il ne tient qu'à vous de prolonger notre entretien. Je suis prête à défier ces braillards, à leur dire leur vérité et à les renvoyer à leur place. A condition d'avoir votre accord. Moi je me battrais pour avoir la liberté d'avoir une relation amicale avec vous.
Je devine ses pensées, je la conduis à les exprimer clairement, c'est le prix de mon accord.
-Et pourquoi entrer en lutte avec vos admirateurs ? Paul est prêt à se battre pour vous, n'est-ce pas flatteur ? Il suffit de nous séparer et ils perdront leur motif de mécontentement.
-C'est ce que vous souhaitez ? Vous n'accordez pas plus d'importance à ma présence à vos côtés ?
-Au contraire j'en suis flatté et très heureux. Mais pourquoi s'exposer à l'adversité ? Je ne suis pas lâche, mais il me faut une raison valable d'affronter des excités.
- Vous le feriez si je vous fournissais cette bonne raison ? Approchez, venez plus près de moi.
Je glisse sur le banc, je m'arrête quand nos corps se touchent, flanc contre flanc. A voix basse Valérie se délivre d'un fardeau :
-Ne voulez-vous pas comprendre ? Je suis bien avec vous. Je suis ici parce que je l'ai voulu, je souhaite rester avec vous le plus longtemps possible, ce soir et les autres soirs. Et vous ?
- Je partage cette envie. C'est vrai, moi aussi je suis si bien ici, je resterais volontiers ainsi.
- Mais c'est parfait ! Permettez-moi de vous dire la raison de notre arrêt à cette place. Je tenais à vous entretenir d’un sujet qui me tient à cœur. Comme on nous cherche pour nous ennuyer, je me jette à l'eau, et j'espère que vous pardonnerez mon audace : Je suis curieuse de vous. Plus précisément je crois être amoureuse de vous.
-Valérie...
-Je sais, vous êtes surpris. En principe ce n’est pas à la jeune fille de déclarer son amour, mais je ne veux plus perdre de temps. Je ne veux pas laisser à d’autres jeunes filles la joie de vous séduire ou à des importuns comme Paul et ses copains le temps de vous chasser avant que vous n'ayez appris mes sentiments. Me comprenez-vous ? Cela vous semble-t-il suffisant pour vous donner le désir de rester avec moi ce soir?
J’attendais certes ce type de discours. Et pourtant je suis pris de court. Que dire? J'ai assez joué avec nos nerfs,
-Vous, Valérie, amoureuse de moi ? Est-ce possible ? Mais c'est merveilleux .
-C'est merveilleux ? Vous êtes amoureux de moi, vous aussi ? Oh! oui, c'est merveilleux, merveilleux ! Que je suis heureuse. Oh ! levons-nous. Jean, serrez-moi dans vos bras et, euh...
C'est fait, nous sommes debout, tournés l'un vers l'autre, serrés l'un contre l'autre, nous nous regardons, nous cherchons confirmation de cette déclaration d'amour dans le regard de l'autre. Le bonheur de Valérie fait le mien. Elle tend ses lèvres, je l'embrasse tendrement. C'est un baiser plein de fraîcheur. Le bonheur ! Le coup de foudre attendu se traduit par le grand frisson, nous nous étreignons longuement, nos visages se séparent le temps de nous regarder et de recommencer de doux baisers joyeux. Valérie fait un pas en arrière pour déclarer :
-Et maintenant, qu'ils viennent nous embêter, gare à eux. Allons danser ensemble et montrons leur notre amour. Tu veux, mon Jean chéri ?
-Un instant, s'il te plaît. J'ai tout d'abord un aveu à te faire. Voilà, tu connais Hélène ?
-Oui, bien sûr ! Elle va par monts et par vaux et annonce vos fiançailles et votre prochain mariage. Qu'en est-il ? Les bruits courent, es-tu sur le point de l'épouser ? Je ne laisserai pas faire.
-Nous avons eu une liaison, c'est terminé précisément en raison de ses annonces d'épousailles faites sans me consulter. Nous avons couché ensemble, elle est venue s'offrir à moi chez moi. Je ne me suis pas engagé à l'épouser, je ne lui ai jamais dit que je l'aimais. Elle est très belle, mais en dehors d'une relation charnelle agréable aucun projet de mariage n' a été élaboré entre elle et moi. D'ailleurs contrairement à ce que tu as pu croire, je n'ai pas pris de L.e.p. chez elle.
- Tu ne l'épouses pas, c'est formidable. Tu as rompu, tu m'aimes et je t'aime. C'est tout ? Embrasse-moi encore, c'est si bon. Nous serons heureux... En piste mon amour. Ah! Encore une question, m'épouseras-tu, puis-je faire état de nos fiançailles. Une telle annonce calmerait les énergumènes qui veulent nous séparer.
-Sans alliance ? N'est-ce pas prématuré ?... Pourquoi pas, si tu veux de moi. Viens dans mes bras et embrasse-moi. Vois qui arrive : voilà des témoins intéressants.
Paul et ses amis reviennent bredouilles de leur chasse et, à la sortie de la salle de bal, nous trouvent enlacés. Les uns sifflent, les autres applaudissent, Paul râle:
-Il les lui faut toutes. Dis, Valérie, tu voles le fiancé d'Hélène ? Ah! Tu ne savais pas, je suis heureux de te l'apprendre.
Valérie hausse les épaules et rétorque:
-Je suis la fiancée de Jean. Hélène est libre, tu devrais t'en occuper. Bonsoir Paul.
Dans un silence gêné le petit groupe s'en va. Bras dessus, bras dessous nous entrons dans la salle de bal. Jusqu'à la dernière note nous ne nous quitterons pas, c'est juré.
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