L'importun 8

- Par l'auteur HDS Accent -
Récit érotique écrit par Accent [→ Accès à sa fiche auteur]
Auteur homme.
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Récit libertin : L'importun  8 Histoire érotique Publiée sur HDS le 12-08-2018 dans la catégorie Entre-nous, hommes et femmes
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L'importun 8
L'Importun 8
- Ma pauvre Marie, tu es folle de vouloir venir vivre avec moi. Si tu me disais toute la vérité, sans omission, je pourrais être tenté de te reprendre. Il faut examiner deux aspects.de notre situation En premier notre vie privée mais aussi en second, ses répercussions possibles et probablement inévitables sur une éventuelle collaboration professionnelle. Les différences d’appréciations sur les événements récents susciteront des problèmes de rapports hiérarchiques nuisibles au bon fonctionnement de l’agence et dont je souhaite me passer ici. Je ne veux pas avoir à résoudre des conflits inutiles au quotidien.

– J’admets que j’ai eu des torts énormes. Mais je te promets que cela ne se reproduira plus. Oublies-tu a nature de ton cadeau ? Tu venais de traverser une crise de colère incroyable peu avant. Sylvain revient, tu l’accueilles à bras ouverts, tu apprends de lui que nous avions flirté et tu nous demandes de terminer ce que nous avions suspendu. Je n’ai pas osé refuser ton cadeau par crainte de te pousser à une crise de furie semblable à la première.

– Tu me ferais mourir de rire si le sujet n’était pas aussi grave. Combien de fois ai-je pété les plombs en autant d’années de mariage ?

– Cela n’était jamais arrivé. Est-ce que les histoires de Sylvain méritaient une réaction aussi violmente ? Tu t’es emporté si vite et si fort…
- Cela ne valait pas pareille indignation ? Je te rappelle qu’il parlait tout bonnement de me sodomiser, de te sodomiser et de se faire sodomiser par moi aux cours d’accouplements divers à trois. Voilà par exemple une énorme différence d’appréciation entre toi et moi. Tu souhaitais te faire sodomiser, moi, j’ai horreur de ces mœurs. Ca te démange, va te faire foutre ailleurs que sous mon nez
– Je ne le souhaitais pas plus que toi à ce moment-là.

- Pourtant par la suite tu t’es prêtée avec zèle et à plusieurs reprises à la pénétration anale, non sans un certain plaisir. Quand on n’aime pas une fois suffit. Après on refuse ou on se dérobe, mais on ne prend pas la pose la plus favorable à la répétition de cet acte contre nature. T’ai-je forcée à jouir du cul en te frappant selon mon habitude ?

– Je n’ai jamais eu à me plaindre de coups de ta part. Je ne me souviens même pas d’un accès de colère semblable à celui de vendredi. J’ai plus craint que tu ne fasses une crise cardiaque que de recevoir des coups. J’ai eu tort d’interpréter ton cadeau comme je l’ai fait et je te renouvelle mes excuses. Je ne comprenais pas tes motivations. Tu ne voulais plus me donner ton collier, tu m’as fait cadeau d’un homme ! Pourquoi ? Je n’ai pas cherché à te provoquer, j’ai obéi.

- Bêtement ? Non, mais avec beaucoup d’appétit sûrement. Une heure ne vous a pas suffi pour épuiser vos besoins d’étreintes et d’union corporelle. Au milieu de la nuit, à mon départ, vous n’étiez pas encore sexuellement rassasiés et vous baisiez comme des lapins, à ma plus grande confusion. Les dernières images que j’ai emmagasinées, la nuit de ton 38e anniversaire, sont celles d'une femme mariée, mûre, nue, possédée debout par un jeune bouc surexcité, au milieu du salon, peu soucieuse de ses engagements antérieurs et se foutant complètement de ce que pouvait penser et sentir son mari.

– Tu sais que c’était sous l’influence de Sylvain et du champagne.

– Tu n’as pas fait de latin, tu iras donc consulter les pages roses du petit Larousse et tu méditeras sur cette citation que m’inspire ta défense incomplète ; « in vino véritas » . Tu avais bu, trop bu, et tu as laissé s’exprimer ta véritable nature, tes envies de plaisirs sexuels refoulées, ta lassitude d’être fidèle au même homme, ton besoin de liberté sexuelle, de rapports consentis et débridés avec des étrangers, jeunes de préférence. Je te livrais le garçon, tu n’as pas voulu rater cette occasion, tu as voulu en tirer le maximum de plaisir. Ne fait pas reposer sur les autres ou sur le champagne ta responsabilité. As-tu été forcée de boire ? Voilà encore un exemple de divergence d’appréciation fort contrariant. Nous n’avons pas les mêmes limites ou valeurs. Les tiennes sont apparues au grand jour. Je n’ai pas vocation à les contrarier. Je n’ai pas l’intention de les supporter
– Maintenant je sais tout ça. Je l’ai su dès que j’ai eu conscience de ta fuite, un peu lâche. N’aurais-tu pas pu nous interrompre au départ de l’acte, quand tu as compris que je déconnais ? Tu attrapais Sylvain par la peau des couilles et tu le foutais à la rue !

- Et toi en même temps ? C’est une solution à laquelle j’ai pensé pendant trente secondes. J’y ai renoncé parce que cela m’a semblé le meilleur moyen de te frustrer et de le frustrer. A partir d’une séparation brutale et forcée, vous n’auriez plus eu qu’une pensée ; vous retrouver à mon insu, n’importe où, n’importe quand, pour achever ce que vous aviez si bien engagé, pour vous fixer des rendez-vous secrets et me tourner en ridicule une fois, dix fois, des centaines de fois. Mieux valait vider l’abcès, mieux valait vous laisser épuiser en une heure tous les plaisirs convoités. Je croyais purger votre imagination, brûler, au feu des abus immédiats, tes illusions de femme qui souffrait de la monoandrie, de l’obligation de ne s’accoupler qu’avec un seul mâle, imposée par le mariage. J’ai vraisemblablement quelques décennies de retard sur l’évolution des mœurs dans nos société, ce en quoi diffèrent les générations nouvelles. Pourquoi nier que tu es in, dans le vent. Raison de plus de nous séparer.

Au terme de l’heure tu aurais dû être capable d’établir la fameuse comparaison, évoquée pendant que nous attendions le repas du soir, avant que j’exprime mon indignation. Tu aurais dû trouver la conclusion que tu appelais de tes vœux ; à savoir : conservais-tu ton ennuyeux mari, le remplaçais-tu par le séduisant Sylvain ou gardais-tu l’époux en complément de l’amant intronisé maître de ton cœur et de tes sens en ébullition ? Hélas, tu as mendié des prolongations avec celui qui te plaisait, comme s’il s’était agi d’un match de foot sans grande importance. J’ai compris le sort que tu me réservais, et cela m’a justement inspiré l’idée de te laisser vivre comme tu l’entendais, de fuir une femme soumise à ses instincts primaires.

– Tu es de plus en plus cruel. C’est un trait de caractère que je ne te connaissais pas.

- Est-ce un hasard si je le découvre moi-même ? Tu m’avais épargné ce genre d’épreuve humiliante, en apparences au moins ; je n’avais pas eu à te reprocher une liaison sexuelle étalée dans la rue puis à domicile. Je te faisais confiance. Il est vrai que la trahison naît d’une confiance excessive. Si tu avais pris d’autres amants auparavant, tu avais été assez lucide et avisée pour éviter de me le faire voir. Peut-être tes autres écarts ne devaient-ils rien à l’alcool ?

– Oh, comme tu as eu mal par ma faute. Tes accusations de tromperies sans fondement, tes soupçons soudains d’adultères assumés, me montrent combien je t’ai blessé inconsciemment dans le délire de cette nuit orgiaque. Crois-moi, Sylvain a été le premier et le dernier, une seule fois. Pourtant, je ne peux pas t’apporter la preuve de mon innocence. Comment prouver que je n’ai pas fait ce que tu imagines ?

- Ce que tu as commis ce soir-là a suffi à détruire ma confiance. La confiance est à la base des relations privées. Lorsqu’elle disparaît entre un homme et une femme au sein d’un couple, elle ne peut pas survivre dans les rapports professionnels. Je constate donc qu’il va me rester des résidus de contentieux. Tu affirmeras ta vérité, peut-être à raison, j’aurai des soupçons ; à tort peut-être. Les dégâts sont-ils réparables ?

- Si tu le voulais, on pourrait essayer. Pardonne et repartons du bon pied. Ne fais pas de ma faute incontestable la mesure de mes valeurs. Il est faux d’affirmer que nous ne sommes pas de la même génération. J »ai traversé une horrible épreuve, sans gloire, permets-moi de puiser dans mes faiblesses la force de payer par un amour plus fort et par la promesse d’une fidélité sans faille l’énorme dette que j’ai accumulée envers toi, un soir d’anniversaire. Jean, je serai toujours amoureuse de toi.

- Comment te croire ? Laissés à vous-mêmes, vous aviez oublié toutes les protections. La verge qui montait en toi passait d'anus en vagin indifféremment, sans préservatif. Je crains que tu ne m'apportes avec toi le fruit de votre débauche, puisque, comme tu me le jures, le stérilet n'existait pas. Je peux aussi supposer que, dans votre récital de positions empruntées aux descriptions de kamasoutra si chères à Sylvain, plusieurs ont pu favoriser une fécondation naturelle. Es-tu, actuellement, en capacité de m'affirmer que tu n'es pas enceinte de ton ami Sylvain ? J'en doute. Toutes les conditions favorables étaient réunies pour qu’enfin s’accomplisse l’osmose, la réunion d’un ovule et d’un spermatozoïde. Tu avais longuement été chauffée à blanc. Libérée de ma surveillance, tu te donnais pleinement, amoureuse d'un garçon qui t'avait charmé, qui continuait à te faire jouir et plein de ressources. Tu avais bu ses paroles ; tu t'étais soulée de champagne et de promesses d'une vie meilleure dans le stupre, en partage, dans des rencontres libertines.

– Je me ferai examiner par un gynécologue pour te rassurer.

- Et demain Sylvain te rejoindra ici, vous reprendrez votre cirque à mon nez et à ma barbe. Psychologiquement tu acceptais tout de lui, comme tu accueillais physiquement, sans réticence, le sperme dont il te remplissait le sexe et que je voyais déborder sur les bords poilus de ta vulve conquise. Aux meilleurs moments de notre vie de couple, as-tu jamais été aussi réceptive à mes marques d’amour que tu l’as été aux siennes ce soir maudit ? Je suis obligé de prendre en compte la possibilité d'une grossesse consécutive à vos coïts passés ou futurs, alcoolisés ou non. Donc, je te pose la question suivante :
- Marie, supporterais-tu de vivre sans relations sexuelles avec moi pendant le temps nécessaire pour éliminer l’hypothèse d’une grossesse d’origine douteuse, afin d’éviter la confusion dans mon esprit ? Car, si nous devions enfin avoir un enfant, je voudrais avoir la certitude que ce serait le mien et non le résultat d'un adultère même caché avec ton amant. Ce préalable s'accompagne de l'interdiction absolue de toute relation sexuelle extra conjugale pendant ladite période, cela va de soi.

- Je voulais te le proposer. Voilà pourquoi nous irons chez un gynécologue. Je supporterai tous les examens que tu jugeras nécessaires.

- Je ne sais plus. Comment supposer capable de privation totale de rapports sexuels la femme qui mettait tant d'élans amoureux avec son compagnon occasionnel, le soir de son anniversaire, malgré la présence de son époux, comme un défi au cocu ? C’était toi, passionnée, abandonnée, avide de jouissance…
- Jean, s’il te plaît…
- Non, laisse-moi vider mon sac. Quand on exige au moins deux partenaires pour atteindre des orgasmes extraordinaires, quand on dit qu’il faudra un minimum d’une ou deux séances de doubles pénétrations par semaine, peut-on se contenter d'un seul amant, ou de privation totale de rapports pendant une durée indéterminée ? Ce serait tenter le diable. Je ne veux plus être dupe.

- Tu ne m'en crois pas capable. Je suis prête à tout accepter pour te reconquérir. Veux tu des gages de ma volonté de dominer ma soif de champagne et mon besoin de sperme ? Tu connais les deux possibilités professionnelles qui se présentent à moi. Par amour de toi, je choisis la moins reluisante, je renonce aux promotions futures, à une retraite confortable et même à un rang social que d’autres envieraient. N’est-ce pas une preuve d’amour profond ?

– Les regrets surgissent déjà ? Tu as tout pesé, tout calculé. D’accord, tu as beaucoup à perdre. Je te l’ai dit à ton arrivée, il est fou de t’accrocher à moi. Es-tu venue seule ou accompagnée de Sylvain ?

Des coups à ma porte précèdent l’entrée de Louis, le titulaire actuel de mon poste prochain, le retraité.

– Ah ! Tu as de la visite. Je suppose que madame est ton épouse…
Présentations, échange de politesses …. La visite ne doit rien au hasard. Pour preuve :
– Mon ami, Gérard, vient de me prévenir par téléphone de votre arrivée, chère madame. Vous seriez candidate au seul et dernier emploi libre de mon organigramme. Sur le départ, je n’aurai pas à décider à la place de mon successeur. Permettez-moi toutefois de vous donner un conseil. J’ai appris que votre couple connaissait quelques difficultés. Pensez-vous raisonnable de les muter en même temps que vous ? La bonne marche du service réclame que ces difficultés soient réglées avant toute décision. Gérard vous dit prête à de lourds sacrifices pour rejoindre Jean. C’est émouvant. Ne serait-il pas plus raisonnable d’accepter la deuxième offre de Gérard. Il a dû vous en parler et me demande de vous encourager à remplacer votre mari.

– Oui, il m’a offert de prendre la place de Jean, près de lui, belle promotion en effet. Il m’a aussi laissé entendre qu’il y avait une place à prendre dans son cœur et dans son lit, que je pourrais remplacer sa femme qui l’a quitté. Son appel n’était pas désintéressé. Savez-vous pourquoi sa femme l’a quitté ? Je ne veux pas de cet homme, car moi, je le sais.

– Vous dédaignez l’ensemble ? Vu son âge, il pourrait vous permettre quelques coups de canif dans des engagements réciproques. Pourquoi tant de rigueur là où la souplesse siérait davantage. Enfin j’aurai fait ce que je pouvais. Jean aura le dernier mot. J’ai bien l’honneur… votre serviteur.

L’avertissement gratuit, la mise en garde paternelle, s’adressait aux deux, à Marie qu’il fallait décourager et renvoyer à Gérard et à moi, dans mon rôle de futur responsable. Chasser ou résoudre les difficultés. C’est facile à dire.

– As-tu saisi le fond de ses bonnes paroles ? Ce type qui ne me connaît pas me vendrait à Gérard que je ne souhaite ni comme amant, ni comme mari.

Ah ! Si Gérard avait vingt ans ou vingt-cinq ans, je ne pèserais pas lourd dans la balance. – Jean ce n’est pas une question d’âge contrairement à ce qu’entend ton allusion à Sylvain. Revenons justement à nos moutons. Tu peux me sauver de Gérard, comme je me suis sauvée de Sylvain, une fois ma raison retrouvée. Tu voulais savoir si Sylvain m’avait accompagnée. Tu refuses toujours de me croire sincère.

– Et pour cause ! N’a-t-il pas son mot à dire dans le choix de ton milieu de vie, comme il a su diriger ton mode de vie et ta sexualité ?

- Si tu espères me refouler au motif que Sylvain est caché dans le coffre de ma voiture ou que je l’ai déposé en ville avant de venir réclamer ton indulgence, tu fais erreur. J’ai eu des torts, j’ai été stupide en déclarant vouloir vous comparer. Car il ne peut pas se comparer à toi ? Tu es travailleur, il est oisif. Tu es fidèle, il est volage et immature.

– Etrange de te voir brûler aujourd’hui celui que tu adorais vendredi.

– Pour être un patron objectif, ne ressasse pas continuellement l’unique erreur et tu seras en même temps le mari que je veux aimer. Il n’y a plus de Sylvain, je l’ai chassé. Tu es mon seul amour, mon seul homme.

– Incroyable, raconte, dis-moi pourquoi, comment. Tu l’as chassé ou il t’a abandonnée aussitôt que possédée ? J’avais donc raison, mon calcul était juste. Il fallait sacrifier mon honneur, mon amour propre, il fallait lui laisser une part de ma femme pour réussir à lui couper l’appétit. Et toi, séduite et abandonnée comme une midinette de dix-huit ans, tu es désemparée et tu espères que le vieux mari éploré va recueillir la brebis égarée en tuant le plus beau de ses vaux.

– Je crois qu’il est inutile d’insister. J’ai perdu ton amour, ta confiance et tu soupçonneras toujours le pire quoi que je fasse. Je n’aurai plus droit à une once de respect ou de considération. Je ne peux que m’en prendre à moi-même. Las ! Gérard ne me respectera pas plus, tant pis pour moi.

Comme Marie se lève, entre Yvette, la jeune stagiaire au service de Louis. Des bruits circulent. J’ai assez de problèmes personnels pour y prêter attention. Elle sautille :
– Jean, Gérard m’envoie te prévenir, regarde par la fenêtre, un type bizarre rôde autour de la voiture rouge de madame. Excusez-moi d’être entrée sans frapper. A plus tard.

Marie la regarde sortir de mon bureau en plissant le front. Yvette est blonde, jeune, souriante. Est-elle farouche ? La rumeur la dit bonne vivante, rieuse. Mes yeux la trouvent bien en chair. Sa poitrine ronde peut faire rêver un célibataire, un divorcé ou un veuf proche de la retraite. Un bien joli lot pour qui la gagnera.

Comme Marie, je me précipite à la fenêtre. Comme elle, je reconnaît l’individu louche et ironise :
- Tiens l’oiseau rare est sorti de ton coffre et cherche à y rentrer ! Il tente d’ouvrir les portes. Tu aurais pu lui laisser la clé. Tu mens mal, quand tu paniques. Tu ne l’as pas chassé trop loin, tes consignes manquaient de fermeté. Il a le culot de venir me narguer. Dire que j’ai failli m’attendrir devant tes demandes de pardon et tes promesses de ne plus me tromper. Jure que tu ne sais pas d’où il sort et je te croirai ! Tu ne manques pas d’air.

– Puisque tu me demandes de jurer, je le jure. Ecoute au moins ma version. A suivre.

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