La tête, le coeur et le sexe
Récit érotique écrit par Veilleur [→ Accès à sa fiche auteur]
Auteur homme.
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Histoire érotique Publiée sur HDS le 01-07-2012 dans la catégorie Entre-nous, hommes et femmes
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La tête, le coeur et le sexe
*** COUP DE COEUR HDS ***
La tête, le cœur et le sexe
Par pudeur nous nous rapprochons, nos peaux frémissent au contact. Déjà nous nous retrouvons à deux sous la douche, à nous savonner mutuellement, à explorer chaque partie de nos corps. Toute gêne écartée, par attouchements de plus en plus précis nous faisons connaissance. Les serviettes moelleuses servent à un rapide séchage, entrecoupé de baisers et d’étreintes. Le service réciproque est agrémenté de chatouillis orientés et tout naturellement je me retrouve au lit à côté de la superbe femme qui m’accueille. Nous bouillons de désir en cette minute exceptionnelle.
-Je t’aime et je t’aimerai toujours. Fais de moi ta femme pour la vie-Je t’aime et je t’aimerai toujours. Accepte-moi comme époux pour la vie.
-Prends-moi, je me donne à toi.
Elle s’est couchée sur le dos, a ouvert ses bras et relevé ses genoux. C’est une vraie blonde. Je m’allonge sur elle, me mets en place, elle glisse entre nos corps une main qui me guide. Mon membre gorgé de sang pénètre le vagin humide, nos yeux se fouillent curieux de déchiffrer la montée du plaisir. Cette pénétration des chairs est en harmonie avec le mélange des sentiments enfin avoués. Que de chemin parcouru en si peu de temps.
Longtemps je m’étais demandé si l’addition de deux malheurs pouvait produire un bonheur, si l’alliance de vaincus pouvait conduire à une victoire ou si la réunion de deux cocus pouvait construire un couple heureux. L’échec appelle l’échec; chacune de mes conquêtes féminines est condamnée à devenir une Rose pleine d’épines entre mes doigts. Je me voyais mal, pour atteindre un tel résultat, déployer une somme d’efforts, de délicatesse, de précautions amoureuses pour toucher un cœur. Redécouvrir un cœur, un corps, mettre son âme à nu, parcourir le long chemin de l’amour, rempli d’obstacles, déjà défriché avec ardeur une première fois au cours d’un mariage qui a sombré avec toute la fougue de la jeunesse curieuse et inexpérimentée, devenait impensable si le résultat était incertain, trop certainement voué à la déconfiture d’un nouveau divorce.
Aussi m’étais-je condamné à une vie monacale. Me présenter devant Sylvie, lui rappeler des propos arrachés par la colère ce jour maudit où nous avions confondus Gilles et Rose, nos époux adultères chair dans chair, sexes unis dans mon lit: à quoi bon? A quoi bon nous rencontrer pour jouer aux anciens combattants de l’amour. Je n’avais pas su garder ma délicate Rose, comment envisager conserver la fleur éclatante qu‘était Sylvie? Rose m’avait plaqué à cause de défauts que Sylvie remarquerait à son tour. La sublime Sylvie, délaissée par son mari, devait avoir les siens; ce visage magnifique dissimulait-il une redoutable mégère? Derrière le masque avenant pouvait se cacher une prude frigide ou une nymphomane incontrôlable.
Fort probablement avait-elle tenu les mêmes raisonnements sur mon compte, si toutefois je ne lui étais pas complètement indifférent. J’avais été un pion pour son dossier de divorce, point barre.
Toutes ces considérations sont nulles désormais. Nous nous cherchions, nous nous sommes trouvés, nous sommes unis, corps et âme. Dans la plus grande sérénité nous sentons monter en nous, après les élans du désir, les vagues du plaisir. C’est une jouissance partagée, voulue pour l’autre par chacun des deux amants. Les corps ondulent, les membres enlacent, étreignent, les yeux se remplissent de l’image de l’autre, lisent sur les visages la montée de la volupté et les signes du bonheur apaisé. Les cœurs exultent de joie. Nous nous aimons. Jusqu’à l’orgasme libérateur, aux tremblements mêlés de la jouissance.
Et ce matin, je me réveille à côté de la belle endormie. Tout a été si simple, si naturel, si normal, si rapide. Questionnements, hésitations, craintes et tremblements se sont dissipés. La vie a pris le dessus. Sous le drap léger je suis allongé contre une créature de rêve qui dort apaisée et confiante, le visage fascinant effleuré par les timides raies d’un soleil hivernal, cheveux défaits en une large auréole blonde. Le miracle existe puisque j’en vis un. Elle ouvre les yeux et paraît ravie de me voir. Nous restons immobiles, incrédules, souriant béatement avant de vérifier du bout des doigts que nous sommes bien réels. Plus le toucher nous rassure, plus nos yeux brillent. Plus sa présence s’impose, plus elle découvre la réalité de la mienne et plus son regard me dit son bonheur.
« O temps suspends ton vol et vous, heures propices, suspendez votre coursLaissez nous savourer les rapides délices des plus beaux de nos jours. »( Lamartine)Oui, il est bon d’être avec celle qu’on aime, immobile, à savourer la joie d’être deux. Elle tient ma main, elle me regarde, je suis bien, nous sommes heureux.
-Où vas-tu? Tu m’abandonnes déjà?
-Je vais acheter des croissants.
-Tu es délicieux, mais j’ai tout ce qu’il faut à la maison. Une brioche tournée de mes mains, ça te tente?
-Si c’est pour apprécier tes talents, d’accord-Fais-moi d’abord un gros câlin.
C’est un plaisir de promener ma bouche sur les yeux, dans le cou, derrière les oreilles pour l’amener à frissonner et à m’enlacer. Mes mains caressent les flancs, le ventre, englobent les seins, chatouillent les pointes, flattent les cuisses, raffermissent les grandes lèvres. Un doigt y joue au curieux et Sylvie se jette sur moi, m’enfourche, s’empale et relance une union douce qu’elle va mener jusqu’au jaillissement qui frappera à la porte de l’utérus. Nous ne courons pas après un exploit sportif, nous nous aimons. Nous restons longuement enlacés, nous flânons sur la couche, inséparables. C’est si bon.
La brioche tardive repousse le repas de midi à quatorze heures: le fameux repas froid est enfin absorbé. Vers 16 heures il faut se séparer. Sylvie, enseignante au lycée doit préparer un cours d’allemand pour le lundi. Nous avons discuté activités, loisirs, fait des projets pour passer du temps ensemble. Sylvie a un abonnement à la Comédie et m’introduira dans ce milieu. Avec moi elle reprendra le tennis.et bien entendu nous irons danser. La proximité de nos demeures facilitera nos retrouvailles. Elle me remet une clé de la porte de sa cave. Je pourrai la rejoindre à volonté. Nous pourrions nous établir chez l’un ou chez l’autre. Le choix dépendra des décisions du tribunal. Le dernier baiser du dimanche est empreint de mélancolie. De tout temps j’ai connu un serrement du cœur le dimanche soir.
Dans mon fauteuil, au son du concerto n° 5 de Beethoven, je plane. Au vent léger flottent les ondulations d’une chevelure blonde, se dessine le visage de l’amour. Sylvie! Enfin éclate dans l’allegro final la vision reconstituée de nos ébats amoureux de la nuit, la vivacité, les élans, la succession de temps forts où la houle transporte les sens et de pauses si vite oubliées pour des reprises calmes ou saccadées, avec des accents de victoire annoncée, attendue, déferlante, des temps de certitude, des lenteurs qui s’étirent. La reprise de l’allegro, triomphale affirmation de l’accomplissement souhaité, correspond à l’enthousiasme de l’orgasme avec son mélange de gammes aiguës ou graves.
La musique du concerto n° 3 est en parfaite harmonie avec mes sentiments présents. Je suis les mille détours de la mélodie et je pense à Sylvie, nous dansons, rien de précis en dehors de l’impression de bien-être qui me reste des instants de bonheur vécus avec elle. . Je suis amoureux.
L’acheteur de mon pavillon, désolé, vient m’annoncer que, faute de prêt relais, il doit renoncer. Jour heureux, jour béni des dieux, il n’achète plus. Je reste dans ma maison, là, à proximité de mon amour. Musique! Ma voix accompagne l’orchestre; de joie, je chante à tue-tête. Qui sonne à cette heure avec tant d’insistance? Je rêvais d’elle, Sylvie est à ma porte!
-Mais que t’arrive-t-il? Il te faudrait des triples vitrages. A l’extérieur on entend la musique mais surtout ta voix. Quel concert!
-Entre vite, tu es glacée.
-Voilà cinq minutes que j’écoutais. Quel entrain. D’où te vient cette joie?
-Devine.
Je l’enlace, point n’est besoin de discours pour lui faire découvrir l’origine de mon bonheur. Je baisse le son. Debout l’un contre l’autre, immobiles nous goûtons les dernières minutes de l’allegro. C’est si beau quand on partage. J’écarte d’un doigt la mèche folle qui cache son œil droit.
-Quelle bonne surprise. Tu as fini tes préparations?
-J’ai bien revu mes fiches, placé mes marques. Comme toi, je me suis sentie euphorique et j’ai avancé plus vite que prévu. J’ai eu le temps de préparer un souper pour nous deux. Et toi qu’as-tu fait?
-Rien. J’ai écouté de la musique en pensant à toi, si fort que te voilà: c’est magique!
Viendras-tu habiter chez moi. Tu peux occuper une chambre d’ami si tu me trouves trop pressée-Tu ne me veux plus dans ton lit?… Je fais donc bien de ne plus vendre.
-Que me chantes-tu? Tu as signé le compromis de vente.…
Elle soupire. Son regard s‘embue, sa phrase ne trouve pas sa fin. Je glisse ma bouche vers son oreille, le nez chatouillé par une mèche souple, je dépose un baiser derrière le lobe délicatement parfumé. Sylvie frissonne, rit, se reprend:
-C’est si bon. Ah! Si cela pouvait durer. Te voir tous les jours, t’embrasser, te toucher, t’écouter, t’aimer à chaque instant.
-Ma maison te conviendrait-elle? L’acheteur vient de se désister. Elle est à nous si tu le veux. Les souvenirs m’étouffaient. J’ai parfois imaginé une vie avec toi. Tu me semblais si belle, si inaccessible que j’ai voulu m’en aller. Mais tout est différent depuis cette nuit: Je ne vends plus! Si tu le veux, tu embelliras à ton idée.
-Vraiment. C’est magnifique, mon amour. Déballons mon panier. Je peux utiliser ta cuisine pour disposer le repas?
-Tu es chez toi. Je te donne un coup de main-Hum! Tu es un célibataire méticuleux. Pas de vaisselle qui traîne, pas de miettes par terre: tu as une femme de ménage?
-Il suffit de faire un peu attention. Je ne salis pas beaucoup.
-Et ton linge? Ton repassage?
-J’ai pris de bonnes habitudes, je me débrouille. Le lave-linge, le sèche-linge, le lave-vaisselle, l’aspirateur, le balai et la pelle n’ont pas de secret pour moi.
-Je t’embauche!
-Juste pour le ménage?
-Cette nuit, au lit, je verrai si tu as d’autres dispositions appréciables.
Elle éclate de rire et me donne un avant-goût de ce que sera l’examen nocturne.
-Il ne faudra pas oublier de régler la sonnerie du réveil pour demain matin: je devrai retourner chez moi pour me préparer.
Ce matin, j’ai été déclaré admis à mon examen. Sylvie est satisfaite de mes prestations amoureuses. C’est étrange ce mélange de passion et d’attention aux désirs de l’autre, cette combinaison de tendresse et de respect, cette alternance d’élans et de retenue, cette succession d’observation et de total abandon, la suite de plaisanteries et de propos graves, cette opposition d’oubli du passé et de projection vers l’avenir. Sylvie est une fée, à son contact j’ai la sensation de renaître en homme nouveau. Mais c’est une fée de chair, brûlante et enivrante. Ce corps merveilleux jouit et dispense la jouissance. Sa maturité me rassure et sa joie de vivre redonne des couleurs à une vie qui se languissait, manquait de sel et ne trouvait plus son sens. Quel beau rêve vécu.
Une histoire: De Rose à Sylvie
Mais pourquoi Rose 1 publié le 29/10/2011Mais pourquoi Rose 2 publié le 18/11/2011Coup de foudre publié le 28/05/2012Fusion amoureuse BientôtLa tête, le cœur et le sexe ProchainementETC…
La tête, le cœur et le sexe
Par pudeur nous nous rapprochons, nos peaux frémissent au contact. Déjà nous nous retrouvons à deux sous la douche, à nous savonner mutuellement, à explorer chaque partie de nos corps. Toute gêne écartée, par attouchements de plus en plus précis nous faisons connaissance. Les serviettes moelleuses servent à un rapide séchage, entrecoupé de baisers et d’étreintes. Le service réciproque est agrémenté de chatouillis orientés et tout naturellement je me retrouve au lit à côté de la superbe femme qui m’accueille. Nous bouillons de désir en cette minute exceptionnelle.
-Je t’aime et je t’aimerai toujours. Fais de moi ta femme pour la vie-Je t’aime et je t’aimerai toujours. Accepte-moi comme époux pour la vie.
-Prends-moi, je me donne à toi.
Elle s’est couchée sur le dos, a ouvert ses bras et relevé ses genoux. C’est une vraie blonde. Je m’allonge sur elle, me mets en place, elle glisse entre nos corps une main qui me guide. Mon membre gorgé de sang pénètre le vagin humide, nos yeux se fouillent curieux de déchiffrer la montée du plaisir. Cette pénétration des chairs est en harmonie avec le mélange des sentiments enfin avoués. Que de chemin parcouru en si peu de temps.
Longtemps je m’étais demandé si l’addition de deux malheurs pouvait produire un bonheur, si l’alliance de vaincus pouvait conduire à une victoire ou si la réunion de deux cocus pouvait construire un couple heureux. L’échec appelle l’échec; chacune de mes conquêtes féminines est condamnée à devenir une Rose pleine d’épines entre mes doigts. Je me voyais mal, pour atteindre un tel résultat, déployer une somme d’efforts, de délicatesse, de précautions amoureuses pour toucher un cœur. Redécouvrir un cœur, un corps, mettre son âme à nu, parcourir le long chemin de l’amour, rempli d’obstacles, déjà défriché avec ardeur une première fois au cours d’un mariage qui a sombré avec toute la fougue de la jeunesse curieuse et inexpérimentée, devenait impensable si le résultat était incertain, trop certainement voué à la déconfiture d’un nouveau divorce.
Aussi m’étais-je condamné à une vie monacale. Me présenter devant Sylvie, lui rappeler des propos arrachés par la colère ce jour maudit où nous avions confondus Gilles et Rose, nos époux adultères chair dans chair, sexes unis dans mon lit: à quoi bon? A quoi bon nous rencontrer pour jouer aux anciens combattants de l’amour. Je n’avais pas su garder ma délicate Rose, comment envisager conserver la fleur éclatante qu‘était Sylvie? Rose m’avait plaqué à cause de défauts que Sylvie remarquerait à son tour. La sublime Sylvie, délaissée par son mari, devait avoir les siens; ce visage magnifique dissimulait-il une redoutable mégère? Derrière le masque avenant pouvait se cacher une prude frigide ou une nymphomane incontrôlable.
Fort probablement avait-elle tenu les mêmes raisonnements sur mon compte, si toutefois je ne lui étais pas complètement indifférent. J’avais été un pion pour son dossier de divorce, point barre.
Toutes ces considérations sont nulles désormais. Nous nous cherchions, nous nous sommes trouvés, nous sommes unis, corps et âme. Dans la plus grande sérénité nous sentons monter en nous, après les élans du désir, les vagues du plaisir. C’est une jouissance partagée, voulue pour l’autre par chacun des deux amants. Les corps ondulent, les membres enlacent, étreignent, les yeux se remplissent de l’image de l’autre, lisent sur les visages la montée de la volupté et les signes du bonheur apaisé. Les cœurs exultent de joie. Nous nous aimons. Jusqu’à l’orgasme libérateur, aux tremblements mêlés de la jouissance.
Et ce matin, je me réveille à côté de la belle endormie. Tout a été si simple, si naturel, si normal, si rapide. Questionnements, hésitations, craintes et tremblements se sont dissipés. La vie a pris le dessus. Sous le drap léger je suis allongé contre une créature de rêve qui dort apaisée et confiante, le visage fascinant effleuré par les timides raies d’un soleil hivernal, cheveux défaits en une large auréole blonde. Le miracle existe puisque j’en vis un. Elle ouvre les yeux et paraît ravie de me voir. Nous restons immobiles, incrédules, souriant béatement avant de vérifier du bout des doigts que nous sommes bien réels. Plus le toucher nous rassure, plus nos yeux brillent. Plus sa présence s’impose, plus elle découvre la réalité de la mienne et plus son regard me dit son bonheur.
« O temps suspends ton vol et vous, heures propices, suspendez votre coursLaissez nous savourer les rapides délices des plus beaux de nos jours. »( Lamartine)Oui, il est bon d’être avec celle qu’on aime, immobile, à savourer la joie d’être deux. Elle tient ma main, elle me regarde, je suis bien, nous sommes heureux.
-Où vas-tu? Tu m’abandonnes déjà?
-Je vais acheter des croissants.
-Tu es délicieux, mais j’ai tout ce qu’il faut à la maison. Une brioche tournée de mes mains, ça te tente?
-Si c’est pour apprécier tes talents, d’accord-Fais-moi d’abord un gros câlin.
C’est un plaisir de promener ma bouche sur les yeux, dans le cou, derrière les oreilles pour l’amener à frissonner et à m’enlacer. Mes mains caressent les flancs, le ventre, englobent les seins, chatouillent les pointes, flattent les cuisses, raffermissent les grandes lèvres. Un doigt y joue au curieux et Sylvie se jette sur moi, m’enfourche, s’empale et relance une union douce qu’elle va mener jusqu’au jaillissement qui frappera à la porte de l’utérus. Nous ne courons pas après un exploit sportif, nous nous aimons. Nous restons longuement enlacés, nous flânons sur la couche, inséparables. C’est si bon.
La brioche tardive repousse le repas de midi à quatorze heures: le fameux repas froid est enfin absorbé. Vers 16 heures il faut se séparer. Sylvie, enseignante au lycée doit préparer un cours d’allemand pour le lundi. Nous avons discuté activités, loisirs, fait des projets pour passer du temps ensemble. Sylvie a un abonnement à la Comédie et m’introduira dans ce milieu. Avec moi elle reprendra le tennis.et bien entendu nous irons danser. La proximité de nos demeures facilitera nos retrouvailles. Elle me remet une clé de la porte de sa cave. Je pourrai la rejoindre à volonté. Nous pourrions nous établir chez l’un ou chez l’autre. Le choix dépendra des décisions du tribunal. Le dernier baiser du dimanche est empreint de mélancolie. De tout temps j’ai connu un serrement du cœur le dimanche soir.
Dans mon fauteuil, au son du concerto n° 5 de Beethoven, je plane. Au vent léger flottent les ondulations d’une chevelure blonde, se dessine le visage de l’amour. Sylvie! Enfin éclate dans l’allegro final la vision reconstituée de nos ébats amoureux de la nuit, la vivacité, les élans, la succession de temps forts où la houle transporte les sens et de pauses si vite oubliées pour des reprises calmes ou saccadées, avec des accents de victoire annoncée, attendue, déferlante, des temps de certitude, des lenteurs qui s’étirent. La reprise de l’allegro, triomphale affirmation de l’accomplissement souhaité, correspond à l’enthousiasme de l’orgasme avec son mélange de gammes aiguës ou graves.
La musique du concerto n° 3 est en parfaite harmonie avec mes sentiments présents. Je suis les mille détours de la mélodie et je pense à Sylvie, nous dansons, rien de précis en dehors de l’impression de bien-être qui me reste des instants de bonheur vécus avec elle. . Je suis amoureux.
L’acheteur de mon pavillon, désolé, vient m’annoncer que, faute de prêt relais, il doit renoncer. Jour heureux, jour béni des dieux, il n’achète plus. Je reste dans ma maison, là, à proximité de mon amour. Musique! Ma voix accompagne l’orchestre; de joie, je chante à tue-tête. Qui sonne à cette heure avec tant d’insistance? Je rêvais d’elle, Sylvie est à ma porte!
-Mais que t’arrive-t-il? Il te faudrait des triples vitrages. A l’extérieur on entend la musique mais surtout ta voix. Quel concert!
-Entre vite, tu es glacée.
-Voilà cinq minutes que j’écoutais. Quel entrain. D’où te vient cette joie?
-Devine.
Je l’enlace, point n’est besoin de discours pour lui faire découvrir l’origine de mon bonheur. Je baisse le son. Debout l’un contre l’autre, immobiles nous goûtons les dernières minutes de l’allegro. C’est si beau quand on partage. J’écarte d’un doigt la mèche folle qui cache son œil droit.
-Quelle bonne surprise. Tu as fini tes préparations?
-J’ai bien revu mes fiches, placé mes marques. Comme toi, je me suis sentie euphorique et j’ai avancé plus vite que prévu. J’ai eu le temps de préparer un souper pour nous deux. Et toi qu’as-tu fait?
-Rien. J’ai écouté de la musique en pensant à toi, si fort que te voilà: c’est magique!
Viendras-tu habiter chez moi. Tu peux occuper une chambre d’ami si tu me trouves trop pressée-Tu ne me veux plus dans ton lit?… Je fais donc bien de ne plus vendre.
-Que me chantes-tu? Tu as signé le compromis de vente.…
Elle soupire. Son regard s‘embue, sa phrase ne trouve pas sa fin. Je glisse ma bouche vers son oreille, le nez chatouillé par une mèche souple, je dépose un baiser derrière le lobe délicatement parfumé. Sylvie frissonne, rit, se reprend:
-C’est si bon. Ah! Si cela pouvait durer. Te voir tous les jours, t’embrasser, te toucher, t’écouter, t’aimer à chaque instant.
-Ma maison te conviendrait-elle? L’acheteur vient de se désister. Elle est à nous si tu le veux. Les souvenirs m’étouffaient. J’ai parfois imaginé une vie avec toi. Tu me semblais si belle, si inaccessible que j’ai voulu m’en aller. Mais tout est différent depuis cette nuit: Je ne vends plus! Si tu le veux, tu embelliras à ton idée.
-Vraiment. C’est magnifique, mon amour. Déballons mon panier. Je peux utiliser ta cuisine pour disposer le repas?
-Tu es chez toi. Je te donne un coup de main-Hum! Tu es un célibataire méticuleux. Pas de vaisselle qui traîne, pas de miettes par terre: tu as une femme de ménage?
-Il suffit de faire un peu attention. Je ne salis pas beaucoup.
-Et ton linge? Ton repassage?
-J’ai pris de bonnes habitudes, je me débrouille. Le lave-linge, le sèche-linge, le lave-vaisselle, l’aspirateur, le balai et la pelle n’ont pas de secret pour moi.
-Je t’embauche!
-Juste pour le ménage?
-Cette nuit, au lit, je verrai si tu as d’autres dispositions appréciables.
Elle éclate de rire et me donne un avant-goût de ce que sera l’examen nocturne.
-Il ne faudra pas oublier de régler la sonnerie du réveil pour demain matin: je devrai retourner chez moi pour me préparer.
Ce matin, j’ai été déclaré admis à mon examen. Sylvie est satisfaite de mes prestations amoureuses. C’est étrange ce mélange de passion et d’attention aux désirs de l’autre, cette combinaison de tendresse et de respect, cette alternance d’élans et de retenue, cette succession d’observation et de total abandon, la suite de plaisanteries et de propos graves, cette opposition d’oubli du passé et de projection vers l’avenir. Sylvie est une fée, à son contact j’ai la sensation de renaître en homme nouveau. Mais c’est une fée de chair, brûlante et enivrante. Ce corps merveilleux jouit et dispense la jouissance. Sa maturité me rassure et sa joie de vivre redonne des couleurs à une vie qui se languissait, manquait de sel et ne trouvait plus son sens. Quel beau rêve vécu.
Une histoire: De Rose à Sylvie
Mais pourquoi Rose 1 publié le 29/10/2011Mais pourquoi Rose 2 publié le 18/11/2011Coup de foudre publié le 28/05/2012Fusion amoureuse BientôtLa tête, le cœur et le sexe ProchainementETC…
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