LAURE ET AURELIE 3
Récit érotique écrit par Accent [→ Accès à sa fiche auteur]
Auteur homme.
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Histoire érotique Publiée sur HDS le 10-04-2017 dans la catégorie Entre-nous, hommes et femmes
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LAURE ET AURELIE 3
LAURE ET AURELIE 3
C'est une petite rue perpendiculaire à deux artères importantes. Devant le pavillon stationnent deux voitures à galeries de toit chargées et bâchées. Laure, je reconnais son allure décidée, ferme le coffre de sa Peugeot, fait un signe de la main à sa sœur Aurélie, se dirige vers sa portière : elle se prépare à partir. J'appelle, elle s'arrête, se tourne dans ma direction, me voit. Elle n'accourt pas, se contente d'attendre, ne manifeste aucune joie pendant que je m'avance, mais se penche vers l'intérieur de la voiture et s'adresse à ses occupants. J'entends la dernière phrase :
- Je vous demande cinq minutes.
Enfin elle fait trois ou quatre pas dans ma direction, dépose deux rapides bisous sur mes joues, penchée en avant, gardant la distance :
- Adrien, que fais-tu ici ? Tu ne devais pas venir avant trois ou quatre semaines. Tu aurais dû me prévenir : A quelques secondes près nous étions partis. J'ai organisé une sortie avec des copains, nous allons camper au lac de Madine, nous y passerons la nuit et reviendrons demain après-midi. J'ai fait les réservations, tout prévu sur place pour les repas et les loisirs : Voile et jeux. Je suis désolée, mais que faire ? Je ne peux pas laisser tomber les amis. Tu comprends ? Seras-tu encore ici demain entre 16 et 17 heures ?
- Hé ! Laure, on va prendre du retard, crie un des occupants du premier véhicule.
Les cinq minutes généreusement accordées leur paraissent trop longues. Je gêne les autres, Laure est gênée. Je vaux cinq minutes, pas plus et encore. Adieu rêves d’amour, ici on chante avec Brassens « Les copains d’abord » Laure le confirme.
- Oui, j'arrive.
Tournée vers moi, elle veut s’excuser :
- Tu vois, tout est minuté. Je te dirais bien de nous suivre. Mais tu n'as rien prévu, ni tente, ni nécessaire de toilette, ni vêtements de détente. Pfff. Vraiment, mon pauvre Adrien, je regrette. Tu m'as bien recommandé de vivre normalement.
- Laure, dépêche-toi crie une voix de fille.
Dans la 309, à l'arrière un couple se bécote. Un jeune homme occupe le siège avant à côté de la place de la conductrice, penché pour voir l'importun. Beau gosse, athlétique, dans les vingt cinq ans. L'autre véhicule est également occupé par deux couples.
- Et puis nous n'avons que quatre tentes. Sinon Aurélie nous aurait accompagnés. Ah, tu voulais quelque chose ?
A son tour le passager avant se manifeste pour hâter le départ.
- J'ai reçu ta lettre, ça m'a donné envie de te voir. J'ai improvisé une permission et je suis arrivé sans avoir pu prévenir à temps : excuse-moi d'avoir retardé votre départ. Tu m'avais fait une offre, parlé de candidature, je voulais te communiquer ma réponse de vive voix, avec des explications. Mais ce serait trop long. Amusez-vous bien.
- Tu pourrais au moins me dire si c'est oui ou non.
- Comme ça, à la sauvette, en moins de cinq minutes, te dire oui ou non ? Va, ils s'impatientent. Peut-être une autre fois.
Je recule vers ma voiture.
- Adrien, tu t'en vas sans m'embrasser ? A demain, si je réussis à revenir avant ton départ. Il faut que j'y aille. Allez vite, un bisou.
Chaste bisou expédié sur chaque joue. Il y a 8 jours, elle m'embrassait si fort. Sa lettre me promettait le paradis, une nuit d'amour sans fin. Je la regarde embarquer. Je saurai à l’avenir qu’il vaut mieux ne pas improviser en espérant surprendre. J’ai commis une erreur, j’étais trop pressé de la revoir. Demain je ne l’attendrai pas, je ne l’attendrai plus jamais. D’accord elle a organisé une sortie, cela ne l’obligeait pas à tant de froideur. Quelques minutes de retard n’auraient pas tué la journée. Une main prend la mienne, c'est Aurélie, la petite sœur.
- Elle est énervée. Les autres sont arrivés en retard, ils ont chargé en vitesse, se sont emmêlés les pinceaux, ont du défaire et refaire le chargement de la galerie. Marc et Sylvestre, les jumeaux, ont deux mains gauches. Leurs copines Léa et Marie leur trouvent des qualités inégalables. Il ne faut pas se demander longtemps lesquelles, on risque de chercher longtemps. Ce n'est pas une raison pour te laisser tomber. Mais l'énervement ne justifie pas tout. Laure n'est pas dans un état normal. Excuse-la.
J'en ai gros sur le cœur . Elle en a de bonnes, la petite soeur. L'énervement a bon dos, en effet. Mais cette froideur ! Mais le peu d'insistance pour connaître la réponse à sa question me sidère. C'est bien elle qui m'a accosté, qui a posé sa candidature pour une union, qui envisageait de tout annuler de ses activités et qui, là, ne m'a alloué que cinq minutes ou moins d'ailleurs. Sa conduite est incompréhensible. Ou elle s'est moquée de moi, elle ne m'aime pas. Ou Laure s’est emballée un peu vite, a regretté d’avoir posé sa candidature et a décidé de faire marche arrière. Sa hâte à disparaître explique son manque d’intérêt pour une réponse affirmative qu’elle ne souhaite plus. Et à quoi bon perdre son temps si la réponse doit être négative. Pourquoi n’ai-je pas crié:
- C‘est NON.
- Adrien, je t'offre un café et un morceau de tarte aux cerises. C'est moi qui l'ai préparée. Tu as bien une minute, entre. Je te montrerai des photos de Laure. A sa place, je ne serais pas partie ou je t'aurais fait une place.
- Tu as entendu, ils n'ont que quatre tentes pour quatre couples.
- Ah ! Tu penses comme moi. C'est-ce que je lui ai dit. Elle m'a prétendu que les filles dormiraient ensemble. Tu parles ! Quatre tentes, quatre filles et quatre garçons. Oh ! Pardon, ça ne signifie pas que Laure va coucher avec Raymond. Et même, sous la même tente, ça ne signifie pas qu‘ils feront… tu vois ce que je veux dire?
Sa retenue tardive, pleine de délicatesse, ne me convainc pas. A quoi bon se torturer les méninges. Laure ne m'a pas simplement oublié, elle m’a remplacé. « Souvent femme varie, fol est qui s'y fie«. » Il faut être pris pour être appris. Le sort en est jeté. Mon cœur est triste à mourir. Mais je m'en remettrai. La tarte est sans doute excellente, mais ne veut pas descendre, le café ne m'a jamais paru aussi amère. J'ai mal au ventre, envie de vomir, mes mains tremblent, mon front est couvert de toutes fines perles de sueur, les grosses gouttes s'écoulent dans ma nuque : je suis défait.
- Ta tarte est délicieuse, ton café parfait. Tu seras une bonne ménagère. Non, c'est vrai, ne rougis pas.
- Dis, c'est vrai que tu as embrassé ma soeur ? Elle t'a trouvé divin. Elle était enchantée. Il paraît que c'était chaud, très, très chaud. Et aujourd'hui, juste des tout petits bisous. Elle s'est gênée devant les autres ! Quelle idiote.
- Elle était énervée, c'est tout. Il faut que je m'en aille. Merci pour ton café, ta tarte et ton sourire. Je regrette, mais je ne serais pas de bonne compagnie.
- Tu reviendras ? Ta réponse, j'aimerais savoir si ? Tu peux me dire, juste pour moi. Je serai muette. Tu veux te fiancer avec Laure ?
- Je voulais. Mais je n'ai peut-être pas pris assez de temps pour la connaître. Que ferais-tu à ma place ?
- Et tu ne veux plus ? Je comprendrais. C'est dommage, tu aurais été mon beau-frère idéal. Je te trouve sympathique. Si tu me donnes ton adresse, je t'écrirai. Tu veux bien que je t'écrive , je serai ta marraine de guerre ? Et tu pourras m'écrire, tu seras mon correspondant. Tu pourras m'écrire en allemand, j'ai besoin de me perfectionner. Le bac arrive et je ferai des progrès si j'étudie avec intérêt tes textes. Tu es bon en langue ? Oui, selon Laure, mais on ne sait jamais de quoi elle parle.
- Je me défends, en allemand. Ta soeur a mon adresse.
- Mais elle est jalouse et ne veut pas me la montrer. C'est absurde, hein ? Je note, s'il te plaît.
On sonne à la porte.
- Ah ! Voilà mes parents. Reste, je vais leur raconter comment Laure t'a abandonné. Ça va chauffer. Mon père ne supporte pas Raymond. Il le traite de coucou parce qu'il couche avec des femmes mariées. Je vais ouvrir, reste assis.
Elle tire la porte, sans vraiment la fermer.
- Laure ! Tu es revenue ? Tu as oublié quelque chose, tes papiers, des disques pour la route, des préservatifs ?
- Dis, il est encore là ? Oui ! J'ai eu peur. Tu as bien fait de le retenir. Tu as été sage ? Tu lui as offert quelque chose à boire et à manger. Oh ! La, la, la, la. Il est en colère ? Il doit m'en vouloir à mort. Mais qu'est-ce qui m'a pris !
Tu as bien fait de revenir, j'allais te le voler. Allez, file le voir, il pardonnera peut-être ta conduite stupide. N’oublie pas de l’embrasser mieux que tout à l’heure
Elles sont dans l'entrée. Laure a vu ma voiture, sait que je suis présent et teste sa sœur dans l'espoir de connaître mes dispositions, retarde soudain notre rencontre de peur d'apprendre ce qu'elle redoute.
- Ils m'ont tellement mise sur les nerfs. Mais je suis revenue. Tant pis pour l'horaire. Je veux savoir. M'aime-t-il ? Les autres se moquent de moi. En cours de route, Émilie a commencé.
- Un amour de huit jours; Laure tu as fait fort. Record battu, vive Laure ! Tu nous raconteras ce soir à la veillée, les aventures expéditives de Laure et de son beau militaire. Je veux tout savoir. Ce que vous avez fait, où, quand, comment, combien de fois, si tu en as fait le tour en si peu de temps. Il a dû te décevoir pour que tu le jettes comme une peau de citron pressé. Il t'a mal baisée ?
- Émilie si tu m'énerves on va aller au fossé.
- Tu m'apprendras comment on se débarrasse d'un gêneur. Gilles tu vas te méfier. Si tu ne me baises pas bien cette nuit, tu connaîtras le même sort. Le pauvre type avait l'air si déçu. Ho ! Sa tête quand tu es montée dans la voiture ! T'es vraiment vache avec les mecs.
Raymond, ce crétin a ajouté :
- Vrai, il était blanc de rage ou de déception. Un de moins. Celui-là, tu lui as réglé son compte vite fait, bien fait. Bravo. Tu ne le reverras plus, il avait pourtant fière allure avec son képi et ses barrettes d'officier. S'il n'a pas compris, l'armée française est mal barrée. Et il ne savait plus où se mettre.
Je leur ai demandé de se taire. Ils ont continué à rire. Ils m'ont assuré que si je l'avais vraiment aimé, je ne l'aurais pas traité comme un moins que rien.
- Même un chien ne s'abandonne pas aussi brutalement, a conclu Gilles. Sa visite t'embêtait à ce point ?
- J'aime quand tu sais décider, a dit Raymond. Tu ne le regretteras pas, je suis là. Tu aurais pu le tasser dans le coffre, on aurait rigolé? Il aurait pu dormir dans la voiture ton soupirant, pendant que je te faisais du bien sous la tente. Ah ! J'imagine la scène. Ton cocu à l'écoute, moi en train de limer et toi en train de crier ton orgasme. Il aurait vite compris. Tu n'aurais pas eu besoin de le chasser, il aurait déguerpi de lui-même. Ce soir je vais te faire ta fête, tu l'as mérité.
Aurélie se lâche avant de disparaître discrètement :
- Toujours les mêmes sujets de conversation, ça vole sous la ceinture. Pour une fois, ton Raymond a bien raison. Ton coucou a vu juste. Je l'approuve : Tu ne mérites pas de revoir Adrien, il est trop bien pour toi. Mais tu le regretteras. C'est autre chose que ton coureur de jupons. A propos, les filles devaient coucher par deux, avais-tu dit, et ton Raymond avait l'espoir de te faire l'amour dans le sac de couchage ? Tu t'es payé ma tête. C'est du propre.
- Chut, pas si fort, j'ai déjà assez gaffé. Leurs sarcasmes m'ont ramenée à la réalité. Ils ont mis en évidence mon manque de savoir vivre et surtout la cruauté de mon attitude. J'ai oublié l'organisation, j'ai doublé Marc, je me suis garée sur un trottoir. J'ai refilé tous les papiers à Sylvestre, je leur ai dit d'aller prendre nos places et d'attendre au camping. Et me voilà. Quelle bourrique je suis parfois. Tu crois qu'il m'aime assez et qu'il pourra me pardonner ? Où est-il ?
- Dans mon lit.
Aurélie plaisante et chahute sa soeur
C'est une petite rue perpendiculaire à deux artères importantes. Devant le pavillon stationnent deux voitures à galeries de toit chargées et bâchées. Laure, je reconnais son allure décidée, ferme le coffre de sa Peugeot, fait un signe de la main à sa sœur Aurélie, se dirige vers sa portière : elle se prépare à partir. J'appelle, elle s'arrête, se tourne dans ma direction, me voit. Elle n'accourt pas, se contente d'attendre, ne manifeste aucune joie pendant que je m'avance, mais se penche vers l'intérieur de la voiture et s'adresse à ses occupants. J'entends la dernière phrase :
- Je vous demande cinq minutes.
Enfin elle fait trois ou quatre pas dans ma direction, dépose deux rapides bisous sur mes joues, penchée en avant, gardant la distance :
- Adrien, que fais-tu ici ? Tu ne devais pas venir avant trois ou quatre semaines. Tu aurais dû me prévenir : A quelques secondes près nous étions partis. J'ai organisé une sortie avec des copains, nous allons camper au lac de Madine, nous y passerons la nuit et reviendrons demain après-midi. J'ai fait les réservations, tout prévu sur place pour les repas et les loisirs : Voile et jeux. Je suis désolée, mais que faire ? Je ne peux pas laisser tomber les amis. Tu comprends ? Seras-tu encore ici demain entre 16 et 17 heures ?
- Hé ! Laure, on va prendre du retard, crie un des occupants du premier véhicule.
Les cinq minutes généreusement accordées leur paraissent trop longues. Je gêne les autres, Laure est gênée. Je vaux cinq minutes, pas plus et encore. Adieu rêves d’amour, ici on chante avec Brassens « Les copains d’abord » Laure le confirme.
- Oui, j'arrive.
Tournée vers moi, elle veut s’excuser :
- Tu vois, tout est minuté. Je te dirais bien de nous suivre. Mais tu n'as rien prévu, ni tente, ni nécessaire de toilette, ni vêtements de détente. Pfff. Vraiment, mon pauvre Adrien, je regrette. Tu m'as bien recommandé de vivre normalement.
- Laure, dépêche-toi crie une voix de fille.
Dans la 309, à l'arrière un couple se bécote. Un jeune homme occupe le siège avant à côté de la place de la conductrice, penché pour voir l'importun. Beau gosse, athlétique, dans les vingt cinq ans. L'autre véhicule est également occupé par deux couples.
- Et puis nous n'avons que quatre tentes. Sinon Aurélie nous aurait accompagnés. Ah, tu voulais quelque chose ?
A son tour le passager avant se manifeste pour hâter le départ.
- J'ai reçu ta lettre, ça m'a donné envie de te voir. J'ai improvisé une permission et je suis arrivé sans avoir pu prévenir à temps : excuse-moi d'avoir retardé votre départ. Tu m'avais fait une offre, parlé de candidature, je voulais te communiquer ma réponse de vive voix, avec des explications. Mais ce serait trop long. Amusez-vous bien.
- Tu pourrais au moins me dire si c'est oui ou non.
- Comme ça, à la sauvette, en moins de cinq minutes, te dire oui ou non ? Va, ils s'impatientent. Peut-être une autre fois.
Je recule vers ma voiture.
- Adrien, tu t'en vas sans m'embrasser ? A demain, si je réussis à revenir avant ton départ. Il faut que j'y aille. Allez vite, un bisou.
Chaste bisou expédié sur chaque joue. Il y a 8 jours, elle m'embrassait si fort. Sa lettre me promettait le paradis, une nuit d'amour sans fin. Je la regarde embarquer. Je saurai à l’avenir qu’il vaut mieux ne pas improviser en espérant surprendre. J’ai commis une erreur, j’étais trop pressé de la revoir. Demain je ne l’attendrai pas, je ne l’attendrai plus jamais. D’accord elle a organisé une sortie, cela ne l’obligeait pas à tant de froideur. Quelques minutes de retard n’auraient pas tué la journée. Une main prend la mienne, c'est Aurélie, la petite sœur.
- Elle est énervée. Les autres sont arrivés en retard, ils ont chargé en vitesse, se sont emmêlés les pinceaux, ont du défaire et refaire le chargement de la galerie. Marc et Sylvestre, les jumeaux, ont deux mains gauches. Leurs copines Léa et Marie leur trouvent des qualités inégalables. Il ne faut pas se demander longtemps lesquelles, on risque de chercher longtemps. Ce n'est pas une raison pour te laisser tomber. Mais l'énervement ne justifie pas tout. Laure n'est pas dans un état normal. Excuse-la.
J'en ai gros sur le cœur . Elle en a de bonnes, la petite soeur. L'énervement a bon dos, en effet. Mais cette froideur ! Mais le peu d'insistance pour connaître la réponse à sa question me sidère. C'est bien elle qui m'a accosté, qui a posé sa candidature pour une union, qui envisageait de tout annuler de ses activités et qui, là, ne m'a alloué que cinq minutes ou moins d'ailleurs. Sa conduite est incompréhensible. Ou elle s'est moquée de moi, elle ne m'aime pas. Ou Laure s’est emballée un peu vite, a regretté d’avoir posé sa candidature et a décidé de faire marche arrière. Sa hâte à disparaître explique son manque d’intérêt pour une réponse affirmative qu’elle ne souhaite plus. Et à quoi bon perdre son temps si la réponse doit être négative. Pourquoi n’ai-je pas crié:
- C‘est NON.
- Adrien, je t'offre un café et un morceau de tarte aux cerises. C'est moi qui l'ai préparée. Tu as bien une minute, entre. Je te montrerai des photos de Laure. A sa place, je ne serais pas partie ou je t'aurais fait une place.
- Tu as entendu, ils n'ont que quatre tentes pour quatre couples.
- Ah ! Tu penses comme moi. C'est-ce que je lui ai dit. Elle m'a prétendu que les filles dormiraient ensemble. Tu parles ! Quatre tentes, quatre filles et quatre garçons. Oh ! Pardon, ça ne signifie pas que Laure va coucher avec Raymond. Et même, sous la même tente, ça ne signifie pas qu‘ils feront… tu vois ce que je veux dire?
Sa retenue tardive, pleine de délicatesse, ne me convainc pas. A quoi bon se torturer les méninges. Laure ne m'a pas simplement oublié, elle m’a remplacé. « Souvent femme varie, fol est qui s'y fie«. » Il faut être pris pour être appris. Le sort en est jeté. Mon cœur est triste à mourir. Mais je m'en remettrai. La tarte est sans doute excellente, mais ne veut pas descendre, le café ne m'a jamais paru aussi amère. J'ai mal au ventre, envie de vomir, mes mains tremblent, mon front est couvert de toutes fines perles de sueur, les grosses gouttes s'écoulent dans ma nuque : je suis défait.
- Ta tarte est délicieuse, ton café parfait. Tu seras une bonne ménagère. Non, c'est vrai, ne rougis pas.
- Dis, c'est vrai que tu as embrassé ma soeur ? Elle t'a trouvé divin. Elle était enchantée. Il paraît que c'était chaud, très, très chaud. Et aujourd'hui, juste des tout petits bisous. Elle s'est gênée devant les autres ! Quelle idiote.
- Elle était énervée, c'est tout. Il faut que je m'en aille. Merci pour ton café, ta tarte et ton sourire. Je regrette, mais je ne serais pas de bonne compagnie.
- Tu reviendras ? Ta réponse, j'aimerais savoir si ? Tu peux me dire, juste pour moi. Je serai muette. Tu veux te fiancer avec Laure ?
- Je voulais. Mais je n'ai peut-être pas pris assez de temps pour la connaître. Que ferais-tu à ma place ?
- Et tu ne veux plus ? Je comprendrais. C'est dommage, tu aurais été mon beau-frère idéal. Je te trouve sympathique. Si tu me donnes ton adresse, je t'écrirai. Tu veux bien que je t'écrive , je serai ta marraine de guerre ? Et tu pourras m'écrire, tu seras mon correspondant. Tu pourras m'écrire en allemand, j'ai besoin de me perfectionner. Le bac arrive et je ferai des progrès si j'étudie avec intérêt tes textes. Tu es bon en langue ? Oui, selon Laure, mais on ne sait jamais de quoi elle parle.
- Je me défends, en allemand. Ta soeur a mon adresse.
- Mais elle est jalouse et ne veut pas me la montrer. C'est absurde, hein ? Je note, s'il te plaît.
On sonne à la porte.
- Ah ! Voilà mes parents. Reste, je vais leur raconter comment Laure t'a abandonné. Ça va chauffer. Mon père ne supporte pas Raymond. Il le traite de coucou parce qu'il couche avec des femmes mariées. Je vais ouvrir, reste assis.
Elle tire la porte, sans vraiment la fermer.
- Laure ! Tu es revenue ? Tu as oublié quelque chose, tes papiers, des disques pour la route, des préservatifs ?
- Dis, il est encore là ? Oui ! J'ai eu peur. Tu as bien fait de le retenir. Tu as été sage ? Tu lui as offert quelque chose à boire et à manger. Oh ! La, la, la, la. Il est en colère ? Il doit m'en vouloir à mort. Mais qu'est-ce qui m'a pris !
Tu as bien fait de revenir, j'allais te le voler. Allez, file le voir, il pardonnera peut-être ta conduite stupide. N’oublie pas de l’embrasser mieux que tout à l’heure
Elles sont dans l'entrée. Laure a vu ma voiture, sait que je suis présent et teste sa sœur dans l'espoir de connaître mes dispositions, retarde soudain notre rencontre de peur d'apprendre ce qu'elle redoute.
- Ils m'ont tellement mise sur les nerfs. Mais je suis revenue. Tant pis pour l'horaire. Je veux savoir. M'aime-t-il ? Les autres se moquent de moi. En cours de route, Émilie a commencé.
- Un amour de huit jours; Laure tu as fait fort. Record battu, vive Laure ! Tu nous raconteras ce soir à la veillée, les aventures expéditives de Laure et de son beau militaire. Je veux tout savoir. Ce que vous avez fait, où, quand, comment, combien de fois, si tu en as fait le tour en si peu de temps. Il a dû te décevoir pour que tu le jettes comme une peau de citron pressé. Il t'a mal baisée ?
- Émilie si tu m'énerves on va aller au fossé.
- Tu m'apprendras comment on se débarrasse d'un gêneur. Gilles tu vas te méfier. Si tu ne me baises pas bien cette nuit, tu connaîtras le même sort. Le pauvre type avait l'air si déçu. Ho ! Sa tête quand tu es montée dans la voiture ! T'es vraiment vache avec les mecs.
Raymond, ce crétin a ajouté :
- Vrai, il était blanc de rage ou de déception. Un de moins. Celui-là, tu lui as réglé son compte vite fait, bien fait. Bravo. Tu ne le reverras plus, il avait pourtant fière allure avec son képi et ses barrettes d'officier. S'il n'a pas compris, l'armée française est mal barrée. Et il ne savait plus où se mettre.
Je leur ai demandé de se taire. Ils ont continué à rire. Ils m'ont assuré que si je l'avais vraiment aimé, je ne l'aurais pas traité comme un moins que rien.
- Même un chien ne s'abandonne pas aussi brutalement, a conclu Gilles. Sa visite t'embêtait à ce point ?
- J'aime quand tu sais décider, a dit Raymond. Tu ne le regretteras pas, je suis là. Tu aurais pu le tasser dans le coffre, on aurait rigolé? Il aurait pu dormir dans la voiture ton soupirant, pendant que je te faisais du bien sous la tente. Ah ! J'imagine la scène. Ton cocu à l'écoute, moi en train de limer et toi en train de crier ton orgasme. Il aurait vite compris. Tu n'aurais pas eu besoin de le chasser, il aurait déguerpi de lui-même. Ce soir je vais te faire ta fête, tu l'as mérité.
Aurélie se lâche avant de disparaître discrètement :
- Toujours les mêmes sujets de conversation, ça vole sous la ceinture. Pour une fois, ton Raymond a bien raison. Ton coucou a vu juste. Je l'approuve : Tu ne mérites pas de revoir Adrien, il est trop bien pour toi. Mais tu le regretteras. C'est autre chose que ton coureur de jupons. A propos, les filles devaient coucher par deux, avais-tu dit, et ton Raymond avait l'espoir de te faire l'amour dans le sac de couchage ? Tu t'es payé ma tête. C'est du propre.
- Chut, pas si fort, j'ai déjà assez gaffé. Leurs sarcasmes m'ont ramenée à la réalité. Ils ont mis en évidence mon manque de savoir vivre et surtout la cruauté de mon attitude. J'ai oublié l'organisation, j'ai doublé Marc, je me suis garée sur un trottoir. J'ai refilé tous les papiers à Sylvestre, je leur ai dit d'aller prendre nos places et d'attendre au camping. Et me voilà. Quelle bourrique je suis parfois. Tu crois qu'il m'aime assez et qu'il pourra me pardonner ? Où est-il ?
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