Le certificat d'énergie 1/2

- Par l'auteur HDS Arsenne -
Récit érotique écrit par Arsenne [→ Accès à sa fiche auteur]
Auteur homme.
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Récit libertin : Le certificat d'énergie 1/2 Histoire érotique Publiée sur HDS le 22-03-2022 dans la catégorie Entre-nous, hommes et femmes
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Le certificat d'énergie 1/2
Le certificat de conformité énergétique.

Vendredi
L’appel arrive alors que nous sommes tous les deux devant l’écran de mon ordinateur. Depuis quelques jours, nous avons acquis une caméra nocturne pour piéger des animaux qu’on suppose venir la nuit dans notre jardin.
Cet appel arrive sur notre ligne fixe reliée à la box. Il est 11 heures, je sens déjà l’intrus. Et c’est exactement ça !

- Encore un qui veut nous vendre une chaudière. Laisse tomber…
Je n’entends que les réponses de Chantal qui a décroché malgré mon avertissement. Elle est comme ça ma Chantal. Gentille, polie, respectueuse, capable de rester calme devant ce qui moi me met rapidement en colère. J’ai longtemps cru que c’était de la timidité avant de réaliser que c’était simplement de la politesse, de la réserve et du savoir vivre.

De mon côté, je fais défiler les images recueillies cette nuit par notre caméra dans l’espoir d’y voir un animal, un loup ou encore un éléphant !
Chantal est silencieuse, elle écoute celui ou celle que j’ai déjà pris pour un démarcheur ou une fâcheuse de plus.

A plusieurs reprises je lui fais signe de laisser tomber et de regarder avec moi les images et les vidéos saisies dans la nuit et l’après midi d’hier. D’une main, elle m’intime fermement de la laisser faire. Je boue de rage.

Pourtant je sais qu’elle aime ce moment de partage avec moi. Et moi je suis très attentif à lui faire plaisir jusqu’à prier qu’un hérisson se fasse piéger par l’œil de caméra. Je sais qu’elle serait comblée.
Et là, au lieu de regarder l’écran, je l’entends répondre aimablement à son interlocuteur J’imagine qu’elle s’enfonce dans l’échange avec la personne au bout du fil.

- Je ne suis pas propriétaire… C’est mon mari… C’est lui seul qui peut signer… il n’est pas là.

Encore heureux ! Un silence puis :
- Inutile de venir s’il n’est pas là… Je sais, monsieur, comme les autres, vous voulez venir chez nous et prendre plein de mesures… Mais si, et comme les autres au final on ne reçoit jamais le certificat…
Elle résiste, pendant que moi j’attends ! À plusieurs reprises je lui fais signe de raccrocher, mais elle ne me regarde même plus. Je m’impatiente alors que je cherche des images pour lui faire plaisir. L’entendre rester calme et polie avec son interlocuteur m’énerve. Je manque de laisser exploser ma colère quand je l’entends lui dire :
- Lundi 16 heures ? Je suis là oui. Mais il faut que je demande à mon mari si cette heure lui convient.

Je n’en crois pas mes oreilles, elle m’implique. Le gars doit jubiler !

Le type insiste sans doutes car elle ajoute :
- Je vous le répète, c’est lui le propriétaire, moi je ne suis rien. On est mariés sous le régime de la séparation de biens.

Comment peut-elle donner ce genre de détails à un inconnu. Je suis sur le point de manifester ma présence pour que l’intrus comprenne qu’elle se moque de lui. Tant pis si je la mets dans l’embarras. Mais, j’ai la voix coupée quand je l’entends ajouter, le plus calmement possible :
- La maison date de notre mariage… c’est un pavillon avec un grand jardin… oui l’adresse est la bonne… oui nous avons aménagé nos combles… non, les factures c’est lui qui les a… oui il est encore en activité… non pas en télétravail…
A bout de patience, je me tourne vers elle, abandonnant l’écran, pour lui intimer de cesser ce jeu.

Mais elle s’éloigne pour échapper à mon regard furieux pour enfin lui dire, d’un ton un peu agacé :
- Monsieur, je vous dis que c’est à lui de décider, inutile de faire venir votre technicien s’il n’est pas là.

Un nouveau long silence et elle ajoute :
- Bon d’accord pour lundi 16 heures mais donnez-moi un numéro de téléphone pour annuler s’il ne peut être présent.

Et là, la bougresse me presse de lui donner crayon et papier. Totalement dépassé, je m’exécute.

- 06… Oui c’est noté, lundi 16 heures. Mais je le répète je vous rappelle si ce n’est pas possible. Au fait comment vous appelez-vous ? Rayan D. du bureau des économies d’énergie. Très bien c’est noté, Monsieur D.

Et après un autre silence, je l’entends dire avec un petit rire…
- C’est ça Monsieur. Puis un autre silence…
- D’accord Rayan… Chantal !

Je n’en crois pas mes oreilles, à peine cinq minutes et elle l’appelle par son prénom, lui donne le sien et lui, il lui refile son 06…
Alors que je pense la communication terminée, un long silence me fait comprendre que non. Elle écoute, le visage tourné vers la fenêtre. Enfin elle dit en murmurant, comme quelqu’un qui se sent coupable :
- D’accord Rayan à lundi 16 H… 26 ans…
Quand elle se tourne vers moi, elle comprend, en voyant mon expression, que je suis consterné d’avoir assisté à cet échange et d’avoir entendu les détails qu’elle a livrés à cet inconnu.

- C’était encore un nouveau démarcheur pour les économies d’énergie me dit-elle le plus naturellement du monde. Alors tu as vu quelque chose sur la carte ?

Quel culot ! Je reste sans voix.

- Tu crois que je n’avais pas compris ? Et tu lui as donné rendez-vous lundi ?

- Oui, tu as entendu. Il ne me lâchait pas sinon. Et puis j’ai un numéro pour annuler.

- Heureusement, car tu sais bien que je ne suis pas là, de toute la semaine prochaine.

- Bien sûr que je le sais. Mais je voulais me débarrasser poliment de lui.

- Plus que poliment, non ? Tu l’as carrément appelé par son prénom.

- C’est qu’il était gentil et agréable et très poli. C’est tout.

- Il t’a vraiment demandé ton âge ?

- Ben oui ! C’est un vieux.

- Comment ça un vieux ? Il t’a donné le sien ?

- Ben oui ! Il est près des 40. Bon, tu n’as rien vu ?

Dégouté, je ferme l’ordinateur, bien décidé à ne pas lui faire plaisir. Sans aucun commentaire, elle quitte la pièce.

Subrepticement je récupère sur le papier le nom et le numéro de téléphone de cet abruti qui a dragué ma femme devant moi, sans le savoir, bien entendu. Rayan ? C’est un prénom celte non ? Il doit être irlandais.

Il ne se passe pas cinq minutes que notre téléphone sonne à nouveau. Je vais pour décrocher quand Chantal me devance sur un autre poste dans le salon.
J’entends moins bien sa voix mais il ne me faut longtemps avant de réaliser que c’est encore ce Rayan qui rappelle. Je tends l’oreille ; elle est silencieuse et écouter son interlocuteur. Soudain, elle hausse le ton :
- Écoutez Rayan, je vous ai dit que si vous venez, je ne vous recevrais pas si mon mari n’est pas là. C’est lui qui est le propriétaire, je ne suis rien d’autre que sa femme.

Nouveau silence. Je pense que l’autre insiste. Et alors, contre toute attente, elle explose
- Arrêtez là, vous devenez pénible. Je raccroche. J’annule tout. Même le contrôle énergétique. Au revoir. Et là dessus elle raccroche.

Dans un premier temps, je suis content. Elle a bien réagi. Elle revient vers moi, et je vois encore de la colère dans ses yeux.

- Il est comme tous les autres. Collant au possible. Je l’ai envoyé balader.

- J’ai entendu, c’est bien. Mais tu as perdu du temps, dès le début tu aurais dû ne pas répondre.

- Au fait tu as vu quelque chose sur les images de la caméra ?

- Non rien, mais tu n’étais pas beaucoup intéressée d’en voir, non ?

- Si, si bien sûr, mais cet imbécile m’a bien énervée.

- Écoute, je bosse maintenant, tu peux prendre les cartes mémoires et les visionner dans ton bureau sur ton ordinateur.

- Ok !

Elle a quitté mon bureau sans un regard pour moi, encore secouée par ce coup de téléphone.

J’avais une intervention à finaliser car je partais toute la semaine prochaine pour l’étranger. Et bien sûr j’étais en retard.

Le WE se passe agréablement. Le samedi soir nous recevons des amis qu’on apprécie tous les deux. Chantal était en beauté et a minaudé avec un des hommes, manifestement dragueur et indifférent à ma présence. J’assiste avec perversion car j’aime qu’on lui fasse du rentre dedans… quand je suis tranquille, maître de la situation.

Le dimanche je peaufine mes interventions pour la semaine à venir.
Je suis parti très tôt le lundi matin sans la réveiller.

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Lundi Soir Genève
Nous venions de sortir du restaurant. Il était tard. J’aurais dû suivre le groupe qui rentrait à l’hôtel car j’avais encore à revoir ma première intervention qui doit avoir lieu mercredi.

Mais je n’avais pas le moral et encore moins l’envie de rentrer travailler et me retrouver seul dans cette chambre luxueuse mais tellement impersonnelle. C’est dans ces circonstances que je regrette le plus mon chez-moi, mes habitudes, mes repères. Je me sentais envahir par le blues et sans que je puisse m’en défendre, j’ai eu envie de parler à Chantal.

Elle me manquait terriblement ; ce n’était pas la première fois que nous étions séparés, mais pour mes déplacements professionnels fréquents, rares étaient ceux où elle ne m’accompagnait pas.

Tout en marchant dans la rue, je décide de l’appeler malgré l’heure tardive. 23 h. Malheureusement, je tombe sur sa messagerie. Très déçu je lui laisse un message. « Coucou ma belle. Je me sens seul, perdu sans toi. Tu me manques énormément. Je ne suis pas près d’aller au lit. Tu peux me rappeler si tu ne dors pas ».

J’attends quelques minutes assis sur un banc. Rien. Désemparé je décide finalement de regagner l’hôtel. Je retrouve au bar un de mes collègues avec lequel j’ai sympathisé. Il me propose de partager un petit alcool. J’accepte volontiers avec l’espoir d’y noyer mon sentiment de solitude.

Mon compagnon de boisson ne semble pas moins triste que moi et sans attendre il se libère de ses soucis en me livrant ses confidences.

- Je crois que ma femme a un amant. Notre couple bat de l’aile depuis plusieurs mois. Je la sens qui s’échappe.

En disant ces mots, je remarque que ses yeux sont brillants de larmes, prêtes à s’écouler. Il a vraiment l’air accablé. Mon réflexe de compassion est aussitôt étouffé : mon besoin de parler à Chantal devient encore plus prégnant. Je réalise qu’elle ne m’a pas rappelé. Ça devrait me sembler naturel vu l’heure, mais là en cet instant, une véritable angoisse me submerge. J’avale d’un trait le verre de Cognac.

Mon collègue qui a remarqué mon trouble commande une deuxième tournée.

- Tu as des soucis aussi me dit-il le regard plein de compassion ?

- Non, non, rien, mais j’ai un peu de mal-être ce soir.

Le tableau de deux paumés en train de se soûler au milieu de la nuit dans un bar d’hôtel, a quelque chose de pathétique et ne fait rien pour arranger les choses.

- Je l’ai réalisé quand je l’ai surprise en pleine conversation avec un inconnu, reprend-t-il. Quand je suis rentré dans la pièce, elle a mis fin brutalement à l’appel avant de me donner une explication très confuse. Je lui demande :
- Tu n’as pas insisté pour savoir ?

- J’étais complètement détruit. J’avais peur de la vérité. J’étais en plein dans le déni.

C’est alors qu’une pensée me vient à l’esprit. Très floue, je n’arrive pas trop à savoir ce qu’elle suggère. C’est confus. Mon collègue me détourne de mes pensées :
- Elle m’a menti qu’il s’agissait d’une démarche pour changer notre chaudière. Tu sais ces harcèlements d’organismes plus ou moins sérieux… En pleine nuit ! Elle m’a vraiment pris pour un con !

Mais je ne l’écoutais plus. Ces mots avaient fait « tilt ». Malgré les effluves d’alcool qui encombraient mon esprit, je me suis mis à gamberger. Et petit à petit tout m’est revenu en mémoire. Très clair.

On était Lundi soir. Le rendez-vous avec le démarcheur de bilan énergétique était fixé normalement à 16 h. Et elle ne me rappelait pas. J’ai senti à mon tour comme des larmes monter dans mes yeux. J’essayais de les contenir car je réalisais le ridicule de notre situation. J’avais mal et envie de vomir.

Il était presque 1 heure du matin. Trois heures que je l’avais appelée. Je ne pouvais imaginer aller me coucher avec ce poids sur le cœur. Je ne pourrais jamais trouver le sommeil.

Mon imagination travaillait à plein régime : je la voyais enlacer ce… au fait comment il s’appelle déjà ? Ah oui, Rayan, c’est ça Rayan que je crie dans l’oreille du barman apparemment d’origine nord africaine, qui nous regarde contrarié de ne pas pouvoir rentrer chez lui.

- Rayan ? C’est un algérien comme moi.

Je suis tellement bien parti que je ne comprends pas vraiment pas sa réponse. En fait c’est l’image de ma femme qui occupe mon esprit alcoolisé.

Je la vois dans une vision nébuleuse embrasser ce type pleine bouche alors qu’elle lui tient sa bite dans une main. Lui, il caresse ses seins… Elle lui sourit, séduite et l’alcool aidant, je me suis mis à pleurer à mon tour. Mon collègue n’y comprenait rien. On a commandé deux autres cognacs. Très vite nous n’étions plus que tous les deux au bar, complètement bourrés, pleurant dans les bras de l’autre. Quel spectacle !

------------------------------------Mardi matin
Quand je me réveille le lendemain matin, un mal de crâne me foudroie. Je ne me souviens pas comment je suis arrivé dans cette chambre et pourquoi je suis encore tout habillé, couché en travers du lit.

Petit à petit la mémoire me revient : Chantal !

Vite, je me jette sur mon portable. Merde plus de batterie ! Il est resté allumé et s’est vidé. Moi aussi, je devais être bien allumé hier soir car je ne me souviens de la soirée que par brides.

Mon Smartphone branché a besoin de quelques minutes pour s’allumer. Un SMS me saute à la figure, envoyé à 8 heures.

« coucou, tu m’appelles quand tu te réveilles ? ».

Je regarde l’heure, il est 9 heures. Les conférences commencent dans une demi heure. Je ne sais pas pourquoi mais ce SMS me rassure et me tranquillise. Je décide d’abord de me doucher en vitesse. Elle peut attendre, je l’ai bien attendue hier soir.
Une fois habillé, je suis sur le point de l’appeler. Mais je me ravise, je suis en colère maintenant. Je la soupçonne même de penser que je suis en train de m’amuser plutôt que travailler.

Je gagne la salle des conférences. La pause arrive à 11 heures. Curieux, je regarde mon Smartphone. Rien. La garce, elle contrôle la situation bien mieux que moi. Je m’isole et active son numéro d’appel. Je tombe à nouveau sur la messagerie. L’angoisse reparaît, brutale chargée de mille interrogations plus stupides les unes que les autres.

Une demi heure après, un second SMS s’affiche.

« coucou tu m’as oubliée ? » accompagné d’un smiley avec des petits cœurs.

Je jubile, elle s’inquiète comme moi ce matin. J’ai alors envie de goûter ma victoire : la faire céder. Je suis sur le point d’appeler quand mon compagnon de beuverie m’aborde, l’air penaud.

- On était bien déchiré hier soir non ?

- Oui je ne me souviens même pas comment je me suis couché.

- Moi non plus. C’est le barman. Il me l’a raconté ce matin en souriant. Tu as des nouvelles de ta femme ?

- Non et toi, mentais-je ?

Je ne sais vraiment pourquoi, mais mes pensées retournent vers elle. Je n’écoute plus mon collègue. Le second SMS m’a rassuré, certes, mais un malaise demeure dont je n’arrive pas à saisir la teneur.

Ce qui conforte mon assurance sur l’heure c’est de savoir que j’allais la retrouver en rentrant vendredi soir. Et qu’on allait s’aimer. Je lui ferai l’amour. Je la baiserai en me gardant bien d’employer ce mot. Son odeur, le soyeux de sa peau. Je l’adorais.
J’ai tout accepté d’elle car je veux la garder, je veux compter dans sa vie.

Rasséréné par ce SMS, je décide de temporiser. A son tour d’imaginer le pire. Je me vengeais bêtement de son silence de la journée d’hier. Ridicule ! Que ne fait-on pas au nom de l’orgueil ?

Sûr de moi, je ne me doutais de rien, trop certain de l’intégrité de ma femme.
Moralement elle était inébranlable ; la fidélité est le socle de notre amour.

Mardi midi
A la pause déjeuner, je ne peux éviter mon complice de beuverie d’hier soir.

- Elle va partir, j’en suis sûr et elle ne reviendra pas.

Quand j’entends ses paroles, l’angoisse réapparaît, encore plus forte. Et mon imagination galope dans ma tête. J’ai devant mes yeux son sourire, son regard quand elle s’abandonne à mes caresses. Mais ce n’est pas moi, c’est l’autre qui profite.
Elle ferme les yeux quand il lui caresse les seins. Comme avec moi. Sa respiration s’accélère et très vite des gémissements timides s’échappent d’entre ses lèvres. Comme avec moi. Il est nu dans notre salon, elle lui caresse la bite avec tendresse. Elle lui tend sa bouche qu’il prend dans un sourire de vainqueur. Car il sait qu’elle est à lui désormais. Il est de ceux qui prennent ce qui est aux autres. S’approprier, usurper, voler, ravir, dérober le bien des autres. Moi en ce moment.

Alors il la prend dans ses bras après l’avoir mise nue. Elle lui murmure dans l’oreille ces mots que je connais si bien :
- Prends moi dans tes bras et emmène-moi dans la chambre.

Je n’ai pas besoin de l’entendre, elle me l’a déjà demandé. Avant ! Et je nous revois, non, les vois s’enlacer amoureusement. Elle se colle à lui, veut attendre et profiter du moment présent. Elle ne précipite jamais rien. Lui bande très dur. Il a une grosse bite. Plus grosse que la mienne. Il la frotte contre son ventre. J’ai la tête en feu ! Elle s’écarte, lui prend la main et l’attire à elle alors qu’elle se couche sur le dos et ouvre ses cuisses… Noooon ! Je ne veux pas Chantal. Ne te donne pas à cet homme qui est là pour te voler à moi, pour t’emporter.

C’est une tape sur l’épaule qui me fait revenir sur terre. Mon collègue me fixe avec un regard effrayé.

- Hello ! Tu vas bien ? Tu es tout pâle. Tu parles tout seul. Tu veux qu’on appelle un médecin ?

Je respire un grand coup mais il me faut quelques secondes pour effacer ces images horribles. Je prends conscience que nous sommes dans une grande salle qui fait office de restaurant.

- Ça va, ça va merci. Un passage à vide. Je vais sortir quelques minutes pour prendre l’air.

Dehors, il fait plein soleil. Chantal aime le soleil, les chants d’oiseaux, la nature… Je sens à nouveau le blues me gagner.

Après avoir marché et respiré un grand coup, je me sens mieux. Non ce n’est pas possible. Tout va bien. Je veux me rassurer.

Le type travaille sans doutes dans un centre d’appel sûrement localisé ou délocalisé en Irlande ou mieux à Madagascar, Tunisie…Sois lucide, ce mec drague à fond perdu. Il peut envoyer un technicien, et encore pas aussi rapidement. Classiquement il relaie un appels favorables, à la boite avec qui le centre d’appel collabore. Ce n’est qu’un simple intermédiaire sans autre vocation que de faire durer l’appel et obtenir un accord pour un RDV.
Je me fais du cinéma ! Et Chantal n’est pas assez naïve pour se laisser séduire par ce gente de type.

Rassuré, je me sens plus léger. Je décide de ne pas céder à l’appeler.

Quoique…
Soudain, je suis happé par une peur panique, pas vraiment expliquée. J’ai l’impression qu’un détail m’a échappé. C’est comme une intuition. Je me concentre et rien ne vient.

Quand brusquement, là, au milieu de tous ces couleurs sur cette terrasse, l’image de Chantal nue dans les bras d’un autre, fait à nouveau une irruption violente et douloureuse dans mon cerveau avant de se propager à tout mon corps. Je tente de penser à autres choses quand enfin, LA phrase me revient en mémoire, restée bloquée dans mon subconscient.

Cette phrase qui vient de germer en moi met à mal mes certitudes : « D’accord Rayan à lundi 16 H… 26 ans… »
L’évidence saute aux yeux : dans ces mots quand elle s’adresse à ce con, il n’est pas question de la visite d’un technicien mais de lui en personne.

Ce Ryan la convoite et elle s’est laissée draguer victime du jeu de la séduction.

Je ne peux résister, je veux savoir. Je l’appelle et je tombe encore sur le répondeur. Je lui envoie un SMS.

« Coucou, on a du mal à se parler »
Je retourne dans la salle de conférences, c’est le moment de ma conférence.


(à suivre)

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