SYLVIE ET PAUL 1
Récit érotique écrit par Accent [→ Accès à sa fiche auteur]
Auteur homme.
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Histoire érotique Publiée sur HDS le 10-07-2015 dans la catégorie Entre-nous, hommes et femmes
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SYLVIE ET PAUL 1
Sylvie aborde le sujet grave :
- Quand le divorce sera prononcé, que ferons-nous ? Nous avons parlé mariage hier.
- Comme toi, j’aimerais officialiser notre union par un mariage. Cela éloignerait tes nombreux prétendants.
- Allons, tu n’as pas de concurrents, je n’aime que toi. Nous avons ce but en commun : nous voulons construire une famille solide. Souhaites-tu avoir un ou des enfants ? Pourquoi Rose voulait-elle un enfant de Gilles ?
- A vrai dire, je me pose encore la question. Sans doute voulait-elle créer un lien très fort pour l’épouser parce qu’elle croyait l’aimer. Elle comptait ainsi prendre l’avantage sur toi. Rassure-toi, je ne suis ni impuissant ni stérile. Jusque là elle voulait s’amuser avant d’avoir à pouponner. Elle disait « s’encombrer de marmots ». J’ai respecté son souhait. Je ne le regrette plus, vu ce qui est arrivé.
- Gilles tenait le même raisonnement, il voulait « profiter de la vie ». Mais toi, tu voudrais un enfant de moi ?
- A condition que tu le désires aussi.
- O, mon amour. comme je suis heureuse. Fini le stérilet. J’ai supplié Gilles pendant des années. Et toi tu en veux. Combien?
- Nous commencerons par le premier! J’avais peur que tu n’en veuilles pas ou que tu ne puisses pas.
- Tu ne m’aurais plus aimée?
- Il est impossible de ne pas t’aimer. Cependant une chose m’étonne: tu es une femme forte de caractère, décidée, impressionnante même; tu es apparue chez moi, tu as demandé et obtenu de moi tout ce que tu voulais. En 48 heures, tu m’as apprivoisé, me voici à tes pieds, heureux comme je n’osais plus l’imaginer.
-Si tu pouvais savoir combien je suis heureuse. Qu’est-ce qui t’étonne?
-Que tu n’aies pas réussi à obtenir de ton mari ce que tu désirais: un enfant.
-Prends-moi sur tes genoux. Tu vas comprendre. J’avais dix-neuf ans quand Gilles m’a courtisée. J’étais jeune, fraîche, bien soignée, étudiante. Gilles avait la trentaine, portait beau et a eu facile de me séduire. Il trouvait flatteur de se montrer à côté de moi. Il m’exhibait, m’appelait sa poupée Barbie. Depuis j’ai compris quel rôle il me faisait jouer. J‘étais une enseigne; il avait eu la plus belle, disait-il,donc nulle autre ne pourrait lui résister. Je riais naïvement de cette plaisanterie, j’aurais mieux fait de la prendre au sérieux.
- Il t’a épousée, il devait donc t’aimer.
- Il aimait surtout mon image. Selon lui j’étais la plus belle, je devais le rester. A tout moment je devais lui faire honneur. Au bal, dans la rue, à la maison, dans ses réunions, au théâtre : toujours tirée à quatre épingles et avec ce chignon de danseuse rafraîchi mais toujours identique.
-Reconnais qu’il te va à ravir. Il te donne un air distingué.
-Donc rien ne devait altérer ou casser l’image: surtout pas une grossesse ! Comme j’étais amoureuse, j’ai été stupidement soumise.
- Et donc vous n’avez pas eu d’enfant. Ah ! L’idiot.
- J’attirais tous les crétins qui ne voient que l’aspect extérieur, un visage soigné, une coiffure, une silhouette, un déhanchement, des fesses à la Kardashian ou des seins saillants; mais cela éloignait de moi les braves garçons comme toi qui me trouvaient « trop belle pour eux ». Ce n’est pas juste.
-Vas-tu te vêtir de sac et de cendres à l’avenir ? Barbie deviendra Carabosse ?
-Et toi, Guignol, deviendras-tu tyrannique à ton tour ? Si ma coiffure change, si mon ventre s’arrondit, m’aimeras-tu ou fuiras-tu ?
- Merci d’être belle. Un changement de formes n’enlève pas la beauté. A mes yeux tu seras toujours belle, car j’ai découvert une personne extraordinaire, qui de plus partage mes valeurs. Je suis le plus chanceux des « braves garçons. »
- Et si je suis enceinte ?
-Qu’y a-t-il de plus beau qu’une femme qui porte une vie ? Tu seras la plus belle des futures mamans, la plus tendrement chérie.
Oh! Comme je t’aime
Cette nuit encore ma maison est restée vide. Nous avons dénoué la situation. La proximité de nos aspirations nous a paru évidente. Nous avons dépassé les limites de l’amour physique, nous pouvons jeter les bases d’une vie à deux.
A la fin du printemps nous avons gagné nos procès en divorce. Sylvie s’est établie chez moi. Elle vendra sa maison. Nous embellirons la nôtre. Pendant ses loisirs elle va transformer la décoration de notre nid d’amour: elle a carte blanche. Notre projet a reçu la bénédiction de nos parents. Nos amis ont applaudi. Le notaire doit nous conseiller pour la conclusion d’un contrat de mariage.
Sans tarder, nous organisons nos loisirs. J’ai insisté pour qu’elle danse avec d’autres; elle a accepté à condition de ne jamais accorder plus d’une série de danse au même cavalier et de m’appliquer la même règle. Heureusement, car l’éclat de ma compagne rejaillit sur moi de façon surprenante. Je comprends à quelles tentations Gilles s’était exposé. Au théâtre nous avons rencontré des couples de collègues de Sylvie, certains maris m’ont regardé avec envie.
Le jeudi soir, nous avons repris le tennis. Après une période d’observation en qualité d’invitée, Sylvie vient d’adhérer au club. Sans esprit de compétition, nous voulons jouer pour le plaisir, nous dépenser sainement, sans excès, ensemble.
Nous sommes de chaque côté du filet pendant une pause.
-Zut, regarde qui arrive. On aurait pu se passer d’eux, lâche Sylvie.
Un couple se dirige vers le vestiaire. Ce sont des membres du club. Je les ai aperçus souvent. Lui est un grand gaillard pataud que sa jeune femme protège d’un embonpoint naissant en le promenant d’un coin à l’autre du court. On peut se demander où cette tanagra remarquable par sa grâce et sa finesse puise l’énergie qui essouffle son partenaire.
-Si elle lui fait ça au lit, il ne fera pas de vieux os, remarquait un soir un ami qui les observait.
Cette femme est un petit dragon qui crache le feu quand son « gros lourd » ne renvoie pas la balle. Souvent l’activité sportive s’arrête sur les autres courts, les joueurs amusés rient des scènes de ménage, hilarantes et gratuites de ces deux acteurs.
- Tu les connais ?
- Que trop, hélas ! Henri a fait toute sa scolarité primaire dans ma classe. Entre mes seize et dix-neuf ans, il ne quittait pas mon sillage. Comme par hasard, je le rencontrais à chaque coin de rue. Amoureux transi et collant, il réapparaissait après chaque rebuffade. Heureusement, croyant me le chiper, Véro lui a mis le grappin dessus et m’en a délivrée. Méfie-toi, la rumeur attribue à la tigresse de nombreux amants.
- Tu colportes la rumeur, c’est nouveau. Que t’a fait cette Véro ?
- Trop souvent je l’ai vue tourner autour de Gilles. Et cet idiot n’a pas résisté à la tentation, avant notre mariage. Un soir de bal, je dansais avec Roger quand il a attiré mon attention sur la sortie de Gilles. Nous l’avons suivi à l’extérieur de la salle. Il s’éloignait à pas rapides vers un coin sombre en compagnie de Véro. Discrètement, en marchant à l’abri des voitures nous avons progressé dans leur direction. Véro l’a embrassé, a fait un rapide demi-tour, s’est appuyée des deux mains contre un des platanes de la place, a reculé ses jambes écartées. Gilles a saisi le bas de sa robe, l’a retournée sur son dos. Le cul nu de la cochonne est apparu une seconde et mon fiancé l’a pénétrée par derrière. Il l’a secouée, elle l’encourageait en simulant l’orgasme, avec des petits cris et des paroles crues. Pendant ce temps, mon ami Roger a essayé de me peloter avec l’espoir de voir mon dépit se transformer en envie de revanche. J’ai senti sa main se glisser entre mes cuisses et venir enfermer mon sexe. J’ai eu un sursaut de rage et j’ai crié tout fort :
- Gilles, arrête.
Les amants se sont détachés, Roger a retiré sa main fureteuse. Gilles et moi nous sommes fâchés, puis raccommodés. J’ai été assez bête pour croire ses serments d’amour. J’ai pardonné, je n’aurais pas dû. . Véro toute fière de son coup a joué à la copine dépassée par l’ardeur de mon fiancé. Tu vois, je la déteste. Tiens admire, elle se croit à Roland Garros.
Véro précède à petites foulées sautillantes son mari nonchalant. Elle aperçoit Sylvie, décrit un crochet et s’avance vers nous.
- Salut, Sylvie. Tu reviens jouer ? C’est bien, on pourra se mesurer. Où est Gilles ? Tu as un nouveau coach ? Tu recrutes à la maternelle ? Oh! Pardon, monsieur, entre bonnes copines on aime s’envoyer des vannes. Je me présente, Véronique, et vous ? Un ami de cette chère Sylvie, je suppose?
C’est un vrai moulin à paroles. Enfin Sylvie réussit à placer une réplique nette et mesurée :
- Je te présente Paul, mon fiancé. Celui-là, pas touche, tu m’entends ?
Henri débarque.
- Ah! Sylvie ma toute belle, te revoilà. Véro m’a dit que tu avais divorcé. Qui a une touche? Tu nous as manqué.
- Surtout à toi, Henri. Tu étais si content d’avoir une partenaire à ton niveau.
Les gentillesses volent bas. Sylvie va exploser. Je la calme d’un baiser à pleine bouche pour leur enlever le doute sur la nature de notre relation. C’est une de nos rares démonstrations d’amour publiques. Sylvie répond avec force, insiste.
- Nous vous laissons aller. Sylvie, c’est à toi d’engager. A plus tard, chers amis.
Elle joue bien ma Sylvie. L’autre petite peste a tenté de l’humilier pour se mettre en valeur. Moi aussi je déteste ce genre de pimbêches. Le cirque a commencé sur le court voisin. Véro est en grande forme et « gros lourd » commence à baisser les bras. Nous soufflons et rions. Ce couple vous dégoûterait du mariage. Nous sommes amoureux et ne fonctionnons pas comme eux. Véro revient.
Sylvie, me prêterais-tu ton partenaire, que je puisse faire quelques bonnes balles. Henri serait content de jouer plus calmement.
Je murmure à l’oreille de Sylvie
-Ne crains rien; pour une fois fais plaisir à ce malheureux. Prends pitié.
Et à haute voix
-Mais attention, mon amour, je te surveille.
-Vous n’avez rien à craindre, mon nounours est inoffensif. Je l’ai mis à plat ce matin, au lit. il a les jambes en coton et le drapeau en berne. Une bonne épouse se dévoue pour éviter les tentations à son mari. Sylvie devrait m’imiter. Mon ami, vous devrez la dessaler. Alors on commence ?
Je ne suis qu’un amateur. Je ne force pas mon talent et ne cherche pas à briller aux yeux de cette dévergondée. Ses boulets de canon transpercent ma raquette.
- Dis, mon petit Paul, tu jouais mieux avec Sylvie. Allez, secoue-toi. On fait un petit match. Je compte les points…Si tu continues comme ça, je vais t’envoyer contre Henri et je donnerai une leçon à la revenante. Ah! C’est mieux.
Il faut éviter l’affrontement des deux ennemies à tout prix
Véro monte au filet, je contre, nous sommes tout proches:
-Ne voudrais-tu pas venir seul un soir, nous pourrions faire de beaux échanges. Je suis libre le lundi.
Elle ramasse sa balle et dévoile presque entièrement deux mignons petits seins. Elle m’adresse un clin d’œil complice. Cette bonne femme est vraiment une dragueuse née, sans honte.
Sylvie vient de chuter, cela m’évite de répondre.
- Ce n’est rien, ne t’en fais pas, Henri va s’occuper de son bobo.
Henri regagne le vestiaire, prévenant il soutient Sylvie. Elle avance à cloche-pied. Au passage elle me lance
- Ce n’est pas grave, je me suis un peu tordu la cheville. Continuez, je vais me reposer. Termine ta partie.
- Quand le divorce sera prononcé, que ferons-nous ? Nous avons parlé mariage hier.
- Comme toi, j’aimerais officialiser notre union par un mariage. Cela éloignerait tes nombreux prétendants.
- Allons, tu n’as pas de concurrents, je n’aime que toi. Nous avons ce but en commun : nous voulons construire une famille solide. Souhaites-tu avoir un ou des enfants ? Pourquoi Rose voulait-elle un enfant de Gilles ?
- A vrai dire, je me pose encore la question. Sans doute voulait-elle créer un lien très fort pour l’épouser parce qu’elle croyait l’aimer. Elle comptait ainsi prendre l’avantage sur toi. Rassure-toi, je ne suis ni impuissant ni stérile. Jusque là elle voulait s’amuser avant d’avoir à pouponner. Elle disait « s’encombrer de marmots ». J’ai respecté son souhait. Je ne le regrette plus, vu ce qui est arrivé.
- Gilles tenait le même raisonnement, il voulait « profiter de la vie ». Mais toi, tu voudrais un enfant de moi ?
- A condition que tu le désires aussi.
- O, mon amour. comme je suis heureuse. Fini le stérilet. J’ai supplié Gilles pendant des années. Et toi tu en veux. Combien?
- Nous commencerons par le premier! J’avais peur que tu n’en veuilles pas ou que tu ne puisses pas.
- Tu ne m’aurais plus aimée?
- Il est impossible de ne pas t’aimer. Cependant une chose m’étonne: tu es une femme forte de caractère, décidée, impressionnante même; tu es apparue chez moi, tu as demandé et obtenu de moi tout ce que tu voulais. En 48 heures, tu m’as apprivoisé, me voici à tes pieds, heureux comme je n’osais plus l’imaginer.
-Si tu pouvais savoir combien je suis heureuse. Qu’est-ce qui t’étonne?
-Que tu n’aies pas réussi à obtenir de ton mari ce que tu désirais: un enfant.
-Prends-moi sur tes genoux. Tu vas comprendre. J’avais dix-neuf ans quand Gilles m’a courtisée. J’étais jeune, fraîche, bien soignée, étudiante. Gilles avait la trentaine, portait beau et a eu facile de me séduire. Il trouvait flatteur de se montrer à côté de moi. Il m’exhibait, m’appelait sa poupée Barbie. Depuis j’ai compris quel rôle il me faisait jouer. J‘étais une enseigne; il avait eu la plus belle, disait-il,donc nulle autre ne pourrait lui résister. Je riais naïvement de cette plaisanterie, j’aurais mieux fait de la prendre au sérieux.
- Il t’a épousée, il devait donc t’aimer.
- Il aimait surtout mon image. Selon lui j’étais la plus belle, je devais le rester. A tout moment je devais lui faire honneur. Au bal, dans la rue, à la maison, dans ses réunions, au théâtre : toujours tirée à quatre épingles et avec ce chignon de danseuse rafraîchi mais toujours identique.
-Reconnais qu’il te va à ravir. Il te donne un air distingué.
-Donc rien ne devait altérer ou casser l’image: surtout pas une grossesse ! Comme j’étais amoureuse, j’ai été stupidement soumise.
- Et donc vous n’avez pas eu d’enfant. Ah ! L’idiot.
- J’attirais tous les crétins qui ne voient que l’aspect extérieur, un visage soigné, une coiffure, une silhouette, un déhanchement, des fesses à la Kardashian ou des seins saillants; mais cela éloignait de moi les braves garçons comme toi qui me trouvaient « trop belle pour eux ». Ce n’est pas juste.
-Vas-tu te vêtir de sac et de cendres à l’avenir ? Barbie deviendra Carabosse ?
-Et toi, Guignol, deviendras-tu tyrannique à ton tour ? Si ma coiffure change, si mon ventre s’arrondit, m’aimeras-tu ou fuiras-tu ?
- Merci d’être belle. Un changement de formes n’enlève pas la beauté. A mes yeux tu seras toujours belle, car j’ai découvert une personne extraordinaire, qui de plus partage mes valeurs. Je suis le plus chanceux des « braves garçons. »
- Et si je suis enceinte ?
-Qu’y a-t-il de plus beau qu’une femme qui porte une vie ? Tu seras la plus belle des futures mamans, la plus tendrement chérie.
Oh! Comme je t’aime
Cette nuit encore ma maison est restée vide. Nous avons dénoué la situation. La proximité de nos aspirations nous a paru évidente. Nous avons dépassé les limites de l’amour physique, nous pouvons jeter les bases d’une vie à deux.
A la fin du printemps nous avons gagné nos procès en divorce. Sylvie s’est établie chez moi. Elle vendra sa maison. Nous embellirons la nôtre. Pendant ses loisirs elle va transformer la décoration de notre nid d’amour: elle a carte blanche. Notre projet a reçu la bénédiction de nos parents. Nos amis ont applaudi. Le notaire doit nous conseiller pour la conclusion d’un contrat de mariage.
Sans tarder, nous organisons nos loisirs. J’ai insisté pour qu’elle danse avec d’autres; elle a accepté à condition de ne jamais accorder plus d’une série de danse au même cavalier et de m’appliquer la même règle. Heureusement, car l’éclat de ma compagne rejaillit sur moi de façon surprenante. Je comprends à quelles tentations Gilles s’était exposé. Au théâtre nous avons rencontré des couples de collègues de Sylvie, certains maris m’ont regardé avec envie.
Le jeudi soir, nous avons repris le tennis. Après une période d’observation en qualité d’invitée, Sylvie vient d’adhérer au club. Sans esprit de compétition, nous voulons jouer pour le plaisir, nous dépenser sainement, sans excès, ensemble.
Nous sommes de chaque côté du filet pendant une pause.
-Zut, regarde qui arrive. On aurait pu se passer d’eux, lâche Sylvie.
Un couple se dirige vers le vestiaire. Ce sont des membres du club. Je les ai aperçus souvent. Lui est un grand gaillard pataud que sa jeune femme protège d’un embonpoint naissant en le promenant d’un coin à l’autre du court. On peut se demander où cette tanagra remarquable par sa grâce et sa finesse puise l’énergie qui essouffle son partenaire.
-Si elle lui fait ça au lit, il ne fera pas de vieux os, remarquait un soir un ami qui les observait.
Cette femme est un petit dragon qui crache le feu quand son « gros lourd » ne renvoie pas la balle. Souvent l’activité sportive s’arrête sur les autres courts, les joueurs amusés rient des scènes de ménage, hilarantes et gratuites de ces deux acteurs.
- Tu les connais ?
- Que trop, hélas ! Henri a fait toute sa scolarité primaire dans ma classe. Entre mes seize et dix-neuf ans, il ne quittait pas mon sillage. Comme par hasard, je le rencontrais à chaque coin de rue. Amoureux transi et collant, il réapparaissait après chaque rebuffade. Heureusement, croyant me le chiper, Véro lui a mis le grappin dessus et m’en a délivrée. Méfie-toi, la rumeur attribue à la tigresse de nombreux amants.
- Tu colportes la rumeur, c’est nouveau. Que t’a fait cette Véro ?
- Trop souvent je l’ai vue tourner autour de Gilles. Et cet idiot n’a pas résisté à la tentation, avant notre mariage. Un soir de bal, je dansais avec Roger quand il a attiré mon attention sur la sortie de Gilles. Nous l’avons suivi à l’extérieur de la salle. Il s’éloignait à pas rapides vers un coin sombre en compagnie de Véro. Discrètement, en marchant à l’abri des voitures nous avons progressé dans leur direction. Véro l’a embrassé, a fait un rapide demi-tour, s’est appuyée des deux mains contre un des platanes de la place, a reculé ses jambes écartées. Gilles a saisi le bas de sa robe, l’a retournée sur son dos. Le cul nu de la cochonne est apparu une seconde et mon fiancé l’a pénétrée par derrière. Il l’a secouée, elle l’encourageait en simulant l’orgasme, avec des petits cris et des paroles crues. Pendant ce temps, mon ami Roger a essayé de me peloter avec l’espoir de voir mon dépit se transformer en envie de revanche. J’ai senti sa main se glisser entre mes cuisses et venir enfermer mon sexe. J’ai eu un sursaut de rage et j’ai crié tout fort :
- Gilles, arrête.
Les amants se sont détachés, Roger a retiré sa main fureteuse. Gilles et moi nous sommes fâchés, puis raccommodés. J’ai été assez bête pour croire ses serments d’amour. J’ai pardonné, je n’aurais pas dû. . Véro toute fière de son coup a joué à la copine dépassée par l’ardeur de mon fiancé. Tu vois, je la déteste. Tiens admire, elle se croit à Roland Garros.
Véro précède à petites foulées sautillantes son mari nonchalant. Elle aperçoit Sylvie, décrit un crochet et s’avance vers nous.
- Salut, Sylvie. Tu reviens jouer ? C’est bien, on pourra se mesurer. Où est Gilles ? Tu as un nouveau coach ? Tu recrutes à la maternelle ? Oh! Pardon, monsieur, entre bonnes copines on aime s’envoyer des vannes. Je me présente, Véronique, et vous ? Un ami de cette chère Sylvie, je suppose?
C’est un vrai moulin à paroles. Enfin Sylvie réussit à placer une réplique nette et mesurée :
- Je te présente Paul, mon fiancé. Celui-là, pas touche, tu m’entends ?
Henri débarque.
- Ah! Sylvie ma toute belle, te revoilà. Véro m’a dit que tu avais divorcé. Qui a une touche? Tu nous as manqué.
- Surtout à toi, Henri. Tu étais si content d’avoir une partenaire à ton niveau.
Les gentillesses volent bas. Sylvie va exploser. Je la calme d’un baiser à pleine bouche pour leur enlever le doute sur la nature de notre relation. C’est une de nos rares démonstrations d’amour publiques. Sylvie répond avec force, insiste.
- Nous vous laissons aller. Sylvie, c’est à toi d’engager. A plus tard, chers amis.
Elle joue bien ma Sylvie. L’autre petite peste a tenté de l’humilier pour se mettre en valeur. Moi aussi je déteste ce genre de pimbêches. Le cirque a commencé sur le court voisin. Véro est en grande forme et « gros lourd » commence à baisser les bras. Nous soufflons et rions. Ce couple vous dégoûterait du mariage. Nous sommes amoureux et ne fonctionnons pas comme eux. Véro revient.
Sylvie, me prêterais-tu ton partenaire, que je puisse faire quelques bonnes balles. Henri serait content de jouer plus calmement.
Je murmure à l’oreille de Sylvie
-Ne crains rien; pour une fois fais plaisir à ce malheureux. Prends pitié.
Et à haute voix
-Mais attention, mon amour, je te surveille.
-Vous n’avez rien à craindre, mon nounours est inoffensif. Je l’ai mis à plat ce matin, au lit. il a les jambes en coton et le drapeau en berne. Une bonne épouse se dévoue pour éviter les tentations à son mari. Sylvie devrait m’imiter. Mon ami, vous devrez la dessaler. Alors on commence ?
Je ne suis qu’un amateur. Je ne force pas mon talent et ne cherche pas à briller aux yeux de cette dévergondée. Ses boulets de canon transpercent ma raquette.
- Dis, mon petit Paul, tu jouais mieux avec Sylvie. Allez, secoue-toi. On fait un petit match. Je compte les points…Si tu continues comme ça, je vais t’envoyer contre Henri et je donnerai une leçon à la revenante. Ah! C’est mieux.
Il faut éviter l’affrontement des deux ennemies à tout prix
Véro monte au filet, je contre, nous sommes tout proches:
-Ne voudrais-tu pas venir seul un soir, nous pourrions faire de beaux échanges. Je suis libre le lundi.
Elle ramasse sa balle et dévoile presque entièrement deux mignons petits seins. Elle m’adresse un clin d’œil complice. Cette bonne femme est vraiment une dragueuse née, sans honte.
Sylvie vient de chuter, cela m’évite de répondre.
- Ce n’est rien, ne t’en fais pas, Henri va s’occuper de son bobo.
Henri regagne le vestiaire, prévenant il soutient Sylvie. Elle avance à cloche-pied. Au passage elle me lance
- Ce n’est pas grave, je me suis un peu tordu la cheville. Continuez, je vais me reposer. Termine ta partie.
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