Sylvie et Paul 6 : FIN

- Par l'auteur HDS Accent -
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Auteur homme.
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Récit libertin : Sylvie et Paul  6 : FIN Histoire érotique Publiée sur HDS le 20-07-2015 dans la catégorie Entre-nous, hommes et femmes
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Sylvie et Paul 6 : FIN
Nous avons eu raison de boucler la maison : deux portières de voiture claquent. On sonne, on sonne encore. Le doigt appuie longuement. On appelle :
- Sylvie, tu es là? Montre-toi. Paul, allo, Paul.

Ils sont deux, commencent le tour de la maison, cognent sur chaque volet et Roger appelle. Je reconnais sa voix exécrable. Ils reviennent devant le sas et passent leurs nerfs sur la malheureuse sonnette. Un individu peste
-Bon dieu, elle n’est pas là. Comment as-tu fait pour la laisser filer; tu t’es absenté?

- Je suis allé au PMU, mais pas plus de cinq à dix minutes. Le temps de déposer ma grille, je n’ai même pas bu une bière.

Sylvie me souffle : c’est André.

- Fallait pas, tu devais les surveiller. Que va dire Gilles ? Ça va barder. Tiens, le voilà, il s’impatiente. Merde, va à la voiture, attends-moi.

- André les a laissé filer ? Quel con.Alors, ils ne sont pas là ?

- Non, personne ne répond, tout est bouclé. Veux-tu que je force une porte ?

- Pas question. Rien d’illégal, je ne cherche pas d’emmerde. C’est con, on avait l’occasion de dégoûter le cocu de ma femme. Avec le programme de Juliette, bien épicé, elle serait passée pour la reine des salopes et il l’aurait plaquée vite fait.

- On pourrait reporter la séance à demain ou après-demain.

- Non, on va aller s’amuser. Mais ce crétin d’André va payer. On va le ligoter, il ne pourra rien faire et devra regarder. Et toi, pour payer ce ratage, tu devras t’envoyer publiquement sa grosse Marthe, pendant que je gâterai ta Juliette. Tu me la prêtes, oui, je ne peux pas me passer de femme. Maintenant il va falloir sortir la grosse artillerie pour empêcher ce foutu mariage Il faut que cette fille de pute paie notre divorce.

- Quand je pense à tous les efforts que j’ai faits pour les séparer. Sylvie est follement amoureuse. A plusieurs reprises je lui ai proposé la botte sans succès; elle ne veut pas coucher. Je lui ai déconseillé le mariage avec un cocu forcément trop jaloux, je lui ai dit de rester à la colle, je lui ai même proposé de lui faire un rejeton. Rien. J’ai désorganisé ses soirées, inventé une histoire de compensation de cours pour qu’il suppose qu’elle le trompait avec moi, j’ai fait déplacer une réunion de profs pour la mettre en retard à ses rendez-vous. On l’a entraînée seule à l’achat de sa tenue, on a espionné ses sorties pour les emmerder au théâtre ou au bal. Enfin, hier j’ai cru toucher au but en lui faisant manquer à sa règle. Elle m’a fait une confidence intéressante…
Une moto passe au ralenti, nous n’entendons pas la suite. Sylvie broie ma main. Roger reprend la défense de son travail dévoué :
- Cet abruti de Paul ne bouge pas, ne se fâche pas, il est mou comme une chiffe. Qu’est-ce qu’elle peut lui trouver ? Serait-elle devenue frigide ? Une si belle femme.

- Bon, on ne va pas continuer à se les geler dehors, c’est fichu pour aujourd’hui. La vache a senti que ça se passerait mal pour elle. Ce n’est que partie remise. Faute de la baiser, je lui baiserai la gueule. Allez, à la fête, je sens que nos femmes auront du plaisir. Je veux les voir pisser de bonheur. Et si tu refilais une gamine à ce cocu, un tendron appétissant,ça marcherait peut-être mieux dans ce sens ?

- Juliette lui en a mis une dans les pattes hier; au bal : une sacrée rapide pourtant. Ce cocu n’a pas marché. Ce sont deux amoureux fous. La gamine s’est ouvertement offerte, l’a flatté, lui a proposé une virginité supposée mais perdue depuis belle lurette. Il n’a même pas relevé. La fille en a pleuré de rage. Cette idiote se prétendait irrésistible. J’ai dû la consoler après le bal, avec la bénédiction de ma femme. Crois moi, Paul ne sait pas ce qu’il a perdu. Tu aurais vu frétiller la sauterelle quand je l’ai prise. Une chaude de partout, qui sait remuer autre chose que les sentiments. D’ailleurs j’ai son adresse, si tu veux… Ils s’éloignent.

Sylvie n’en croit pas ses oreilles et le dit :
- Ciel ! Il est beau, l’ami sincère. Il m’a manipulée depuis des mois Par touches successives, il a rendu ta vie difficile. Il a fait le nécessaire pour te décourager. Quand j’additionne tous ces détails, je me rends compte de ma stupidité. Je marchais dans ses plans et tu encaissais les coups, sans te plaindre ou presque. Pauvre chéri pardonne-moi. Tu as eu une patience incroyable.

-Plus d’une fois j’ai failli te quitter. Il me devenait insupportable de te voir soumise à leurs désirs. Je l’ai d’ailleurs manifesté par ma mauvaise humeur. Finalement ce Roger travaille pour Gilles et un peu pour lui
-Gilles est mû par un esprit de vengeance et non par amour. Tu as entendu, il veut me faire payer le divorce. Me salir à tes yeux, te forcer à désespérer et à m’abandonner. C’était l’enjeu de leur fête. J’ai eu chaud.

-Et la semaine risque d’être dure. Ils vont « sortir la grosse artillerie ».Il va falloir s’accrocher. Faisons ce que nous avons prévu, mais nous devons refuser toute décision nouvelle. Je ne tiendrai aucun compte de leurs provocations, je ne dévierai pas du but.

-Je serai plus attentive pour éviter leurs pièges. Nous avons un avantage sur eux désormais, nous connaissons leurs intentions et nous savons qu’ils sont prêts à tout pour réussir. Ils ne savent pas que nous les avons entendus. Je te jure que je ferai attention. Au moindre doute, je viendrai t’embrasser pour t’alerter.

-C’est un excellent signal. J’en ferai autant. Oublions les incidents passés. Je te fais confiance, fais-moi confiance et n’oublie jamais que je t’aime. Mais tu n’es pas obligée d’attendre des embûches pour m’embrasser.

A trop vouloir nous séparer, ils nous ont rapprochés, moralement et physiquement. Dommage pour eux, ils n’assisteront pas aux manifestations de tendresse et d’amour de cet après-midi. Je ne me lasse pas de faire l’amour à Sylvie.

Lundi 26/10
Je suis en congé. Sylvie assure ses derniers cours avant les vacances de Toussaint. Elle assistera à un pot d’anniversaire de 17 à 18 heures.

A l’agence de voyage, on me félicite pour notre mariage et on me tend des billets. Nos amis Juliette et Roger ont retenu deux places pour nous. Il ne me reste plus qu’à payer le voyage et le séjour au Maroc. Qui les avait chargé de cette commande. Sylvie ? Elle aurait pu m’en informer. Je n’en sortirai jamais. Cette fois ma révolte prend le dessus. Je ne voyagerai pas avec ces deux personnages mal intentionnés.

Je m’évertue à faire comprendre au personnel de l’agence de voyage que cela ne me convient pas : je n’ai rien demandé, on ne m’enverra pas à droite ou à gauche contre ma volonté, je ne paierai pas. A bout d’arguments je menace de m’adresser à un concurrent. Le directeur de l’agence me trouve un vol pour Alexandrie, mais avec 24 heures de décalage. J’obtiens même de conserver jusqu’à samedi les billets à destination du Maroc, pour les montrer à la mariée. Si elle s’est laissé manipuler par Roger ou si elle tenait absolument à la compagnie de ce couple, je lui réserve une surprise de taille. Ses complices seront déçus.

En fin de matinée arrive le courrier. Ma première enveloppe contient des photos et une posthite signée : « un ami qui te veut du bien. », dans le contexte actuel, je devine qui est l’anonyme. La première photo, prise devant la grille du lycée, a surpris une accolade de Sylvie et Roger. Sur la seconde, les deux mêmes pénètrent à l’Hôtel central. La troisième montre un chiffre 7 sur une porte dans l’enfilade d’un couloir d’hôtel. Sur la dernière, vue de dos, une blonde nue chevauche un homme nu, couché sur le lit, on distingue le visage de Roger. L’intention de l’expéditeur est claire : Roger serait allé faire le petit à Sylvie dans une chambre d’hôtel, sans attendre aujourd’hui. La chevauchée n’aurait pas déplu à ma future épouse, infidèle avant le mariage.

La deuxième lettre vient de Bruxelles, elle est destinée à Sylvie, l’enveloppe est froissée, a été mouillée par la pluie ; la date d’expédition est illisible. Le cachet de l’expéditeur désigne un laboratoire d’analyse médicale. Me revient à l’esprit le mot de Roger: « l’état de Sylvie. » qui mérite qu’on la ménage.

Aurait-elle un problème de santé à me cacher ? Délicatement je commets une indélicatesse. Mais le souci de la santé de ma fiancée l’emporte sur les autres considérations.
Le papier, à l’entête du laboratoire, doit être une copie effectuée avec une imprimante en mauvais état de fonctionnement. Je découvre avec stupeur la confirmation de la grossesse de deux mois de madame Sylvie… la recherche de paternité, sur les prélèvements présentés, exclut le donneur B+; à 99,99% le père est le donneur O+.

Suivent les compliments et vœux pour la mère et l’enfant et les remerciements pour le père qui a signé le chèque. Le formulaire ne veut pas entrer dans l’enveloppe, un petit carton blanc fait obstacle. Je le tire, c’est une carte de groupe sanguin O+ au nom de Roger. Ma première sueur froide se transforme en grosses gouttes de transpiration qui dévalent de mon front et de ma nuque. La terre se dérobe sous mes pieds, je m’affale dans mon fauteuil. Et je pleure.

Ce n’est pas possible, à quel jeu cruel Sylvie joue-t-elle depuis des mois? Quand va-t-elle m’annoncer qu’elle ne veut pas se marier avec moi ? Samedi? Pourquoi fait-elle procéder à une recherche de paternité. Le père de l’enfant à naître serait donc Roger, d’où sa sollicitude. Mais avec qui a-t-elle encore couché, qui est l’individu de groupe B+, envisagé comme possible géniteur et recalé par le labo ? Serait-ce Gilles ? Elle n’a même pas supposé que je pourrais être le père. Je suis doublement cocu. Sylvie continue à coucher avec Gilles,son ex mari, et me trompe avec Roger ce protecteur omniprésent. Elle fréquente deux autres hommes. Voilà le pourquoi de la multiplication des retours tardifs. Je n’ai rien vérifié, je lui faisais confiance, elle en a profité. Que faire, laisser la lettre refermée sur son bureau et attendre ? Aura-t-elle l’effronterie de m’épouser dans cet état et avec la bénédiction du si prévenant Roger ? Je comprends mieux « l’ami qui me veut du bien. »
Je ne suis pas au bout de mes surprises. Vers seize heures je reçois la visite de Juliette. Elle manquait dans le tableau.

- Bonjour, Paul. Félicitations, petit cachottier.

- Bonjour, Juliette. Qu’est-ce que je cache ?

-Alors on va être papa et on ne dit rien à ses amis. Félicitations. Tu en fais une tête ! Ça ne te fait donc pas plaisir ?

Autant faire comme si je savais; j’aurai l’air moins bête. J’entre dans son jeu.

- Mais qui a commis une indiscrétion ? Sylvie et moi avions pourtant résolu de ne pas en parler avant le mariage.

- Sylvie est tellement heureuse d’être enceinte. Elle n’a pas pu s’empêcher de le dire à Roger, samedi, au bal. Tu te souviens des deux séries de danses: elle était en train de lui faire des confidences. Par chance j’ai photographié cet instant merveilleux pour elle. Vois ces clichés : Là, elle regarde Roger avec un air heureux comme si c’était lui le père; je pourrais en être jalouse, si Roger était coureur. Ici, il lui passe la main sur le ventre, on dirait qu’il veut sentir son bébé. C’est bizarre, hein.

- Oui, je me souviens des flash. En effet Roger se conduit bizarrement. Il y a de quoi éveiller ta jalousie ma pauvre Juliette. Es-tu vraiment sure de la fidélité du père de tes enfants ?

- Je te fais cadeau de ces deux photos, tu pourras les coller au début de l’album de ton petit. Alors, vous êtes toujours d’accord pour venir avec nous au Maroc ? Dans son état Sylvie n’aura pas trop de deux hommes en cas de malaise.

- Oui, attends, je te montre nos billets. Merci d’avoir passé la commande. Sylvie gardait le secret.

- C’est parfait. A bientôt. Je suis contente pour toi, il faut que je t’embrasse..

Un gros baiser, à la Russe conclut l’entretien aussi lascif qu’inattendu. Je n’aurais pas besoin de pousser bien fort pour l’allonger sur mon lit cette femelle en chaleur. . Ses yeux m’y invitent. Gilles la féliciterait. Et Sylvie ? Elle fait peut-être partie du complot et attend une preuve d’un faux pas pour rompre.

Elle m’avait assuré que je serais le premier informé. d’une possible grossesse. Avant la réception du certificat médical, elle s’est confiée à l’autre. Roger a été le premier averti, il est confirmé dans son statut de père par le labo. Et moi, le futur mari, je le sais, mais uniquement à la suite d’indiscrétions. Retards, fatigue, choix du tailleur, projet de voyage, plus ces photos: tout porte à croire que je suis le dindon de la farce.

Sauf une faille dans la construction : je me souviens des propos de Roger le 14 de ce mois, quand il proposait à ma fiancée de lui faire le petit : ça ne colle pas avec une grossesse de deux mois. Et ses déclarations d’échec faites à Gilles, hier, de l‘autre côté du volet.. Quelque chose n’est pas cohérent dans le montage ; quelque un cherche à m’enfumer. J’ai peut-être tort de soupçonner Sylvie de duplicité.

Je me suis tu trop longtemps. Il faut que je sache. Je bondis dans ma voiture. J’attends devant les grilles la sortie du lycée. Voilà un groupe de profs. Sylvie est au milieu. Au passage de la grille, je l’appelle, elle se retourne, me fait un signe de la main et continue son chemin. Il a été convenu qu’elle assisterait au pot d ‘anniversaire de sa collègue. Elle ne juge pas utile de venir me parler. Je perds mon sang froid, je fends la troupe et je saisis sa manche
- Mais Paul, que fais-tu là ? Tu sais bien que je vais au pot offert par Gilberte. Qu’est-ce qui t’arrive ? Ce ne sera pas long. Oh ! Ne me dis pas que tu crains que j’aille en chambre avec Roger !

On parle du loup, il se manifeste ! Roger intervient, amant protecteur dans le rôle que s’attribue le fort reconnaissable « ami qui me veut du bien ». La lecture du courrier et la visite de Juliette doivent m’avoir éclairé. Il se paie ma tête :
- Voilà un futur marié bien impatient. Elle sera à toi dans une heure, ne bouscule pas une femme dans cet état !

- Quel état, à la fin ? Chérie, c’est précisément « ton état « qui m’inquiète et qui me pousse à te parler.

Tout le groupe s’est arrêté. La plus étonnée c’est Sylvie :
- Mais je vais très bien et je te demande juste une heure pour fêter avec mes collègues. Ça ne peut vraiment pas attendre ?

Ces abrutis applaudissent et scandent en riant ::« Allez Sylvie, allez Sylvie »
Je l’embrasse. Elle ne réagit pas au signal . J’insiste :
- Viens, c’est trop grave pour en parler en public
- Bon dis-moi vite de quoi il s’agit. Hé! Marchez, je vous rejoins tout de suite.

Ils avancent, à l’exception de Roger. Une fois de plus il s’immisce dans nos affaires :
- Sylvie, ne te laisse pas réduire en esclavage, n’obéis pas au chantage. Un mari ne doit pas être un tyran.

Cette fois je marche sur lui, les poings serrés, rouge de fureur, il recule et Sylvie s’accroche à mon bras. Que craint-elle ? Que je casse la figure à son amant ? Un scandale devant le rassemblement de profs et d’élèves. Alors elle supplie :
- Paul, je t’en prie, garde ton calme.

-Tant pis pour toi. Tu l’auras voulu. J’ai compris cette fois. Tu ne changeras pas. Va avec lui et oublie-moi pour de bon.

Je rejoins ma voiture. Sylvie me rattrape:
-Tu as intérêt à avoir une bonne raison de m’humilier devant tout ce monde. Sinon, c’est moi qui …
- Lâche ma portière. Maintenant je sais ce qui compte pour toi. Pourquoi as-tu attendu aussi longtemps pour me l’annoncer ? Il aura suffi que je te prive d’une heure de présence de ton amant pour que tu te décides à tirer les choses au clair. Et dire que je me souciais de ton état, « ton état connu de Roger » évidemment et pas de moi . Je t’attendrai dans une heure, chez moi, pour une dernière explication. Tu me dois bien ça , une dernière explication avant de me quitter ?

-Mais tu divagues. Tu m’effrayes. Va.

En route, la voiture de Sylvie me dépasse. Nous arrivons ensemble, entrons. Elle scrute mon visage. J’explose :
- La situation est grave. Je t’ai embrassée comme convenu, en cas de problème. N’as-tu pas voulu comprendre ? Depuis ce matin, je cours d’ennui en ennui. J’attends la réponse à une seule question, pour rompre si nécessaire.

- Donc tu cherches un prétexte pour rompre. Que me reproches-tu. Je t’aime.

- Es-tu enceinte ?

- Pas plus aujourd’hui que samedi, mon chéri. Pourquoi insistes-tu ?

- J’ai reçu la visite de ton amie Juliette. Elle est venue me féliciter de ta grossesse.

Sylvie rit. Pourquoi ?

- J’aurais aimé apprendre la nouvelle de toi et surtout avant Roger qui le sait depuis samedi et le raconte urbi et orbi. Ces deux photos illustrent le moment où tu lui annonces l’heureux événement. En principe, le père est le premier averti. C’est donc lui le père ? Ça ne vaut pas une explication sincère, ce n‘est pas plus important qu‘un verre jus d‘orange ou une coupe de mousseux à l‘anniversaire de Gilberte ou Yvette ou qui sais-je?

- Pardon Paul, je vais t’expliquer et te rendre la paix. Le sujet est grave en effet. Mais je ne pouvais pas deviner. Pardon, j’aurais dû t’écouter après ton baiser.

- Pourras-tu aussi m’expliquer le contenu de cette lettre ? Lis… Juliette m’a ouvert les yeux, j’ai cru bon de m’inquiéter de ta santé et j’ai ouvert ton courrier parce qu’il venait d’un laboratoire belge Ce courrier désigne Roger comme père de ton enfant.

- C’est quoi, cette histoire ?

- Lis ta lettre. Tout est clair.

Elle lit, tourne et retourne le papier, me regarde :
- Je ne comprends pas, je n’ai rien demandé à ce laboratoire.

-Nie, c’est de bonne guerre. Voilà un laboratoire qui fait des analyses au hasard. Comme par hasard, cela tombe sur toi : c’est drôle, non ! J’en saute de joie et tu joues l’ignorante. Dans l’enveloppe, il y a la carte de groupe sanguin du père qui accompagnait l’échantillon. Tu as hésité entre Roger et un autre amant de groupe sanguin B+. Tu aurais pu m’accorder une chance, mais tu savais que le père biologique de ton enfant devait être un autre homme que moi. Je suis donc doublement cocu.

- Ne saute pas trop vite aux conclusions.

- Il te faut d’autres preuves pour admettre ta trahison ? Ceci est le courrier d’un ami qui me veut du bien. C’est une preuve par l’image : tu embrasses ton amant, tu l’entraînes au Central, dans la chambre 7 et vous vous faites photographier en pleine action, pour garder un souvenir de vos ébats amoureux. Que faut-il de plus? On reconnaît parfaitement le visage de l’homme, c‘est bien l‘ineffable Roger ! Tu nies encore, je n’avais pas une bonne raison de troubler tes festivités ?

Sylvie est blanche, désolée. Elle remue les preuves accumulées :
- Tu as bien fait de m’interpeller. J’aurais dû comprendre dès que tu m’as embrassée. Mais je nie tout ça, en bloc et en détail.. Ma conscience est tranquille. Je vais te donner des preuves de ma bonne foi et de mon amour; sois patient. Nous sommes sous les coups de la grosse artillerie de Gilles et Roger : un ensemble accablant pour me déconsidérer. Tu m’aimes ? Fais-moi confiance.

- Je souhaite de tout cœur te croire. Je viens de vivre l’enfer. J’ai honte de douter de toi, mais l’omniprésence du couple de Roger me fait perdre la tête.

- Regarde mon dos. Y vois-tu un tatouage? Non! Regarde le dos de la fille assise sur Roger, que vois-tu ?

- Eh ! Oui, un papillon tatoué. Ce n’est pas toi. Pardon. j’aurais dû le remarquer .

- Bien, plus sérieusement, je ne suis pas enceinte et je le prouve. Direction la pharmacie. Tu m’attendras dans l’auto. C’était tout ?

- Il y a encore ces billets pour notre voyage de noces avec le «  papa » au Maroc, que tu as fait commander et qu’il ne me restait plus qu’à payer .

- Je n’avais rien commandé. Roger n’est pas le père de mon enfant. Tu as reçu une bonne dose de nouvelles alarmantes, mon pauvre amour. Je vais éclaircir tout ça. Et maintenant, c’est tout ?

-Tu oublies le comportement de Roger, son insistance à parler de ton état et de ma brutalité, ses allusions à un chantage, ses incitations à refuser l’esclavage: tu acceptes facilement sa conduite, alors que tu me menaces de rupture en l’absence d’un motif assez grave. Pourtant hier tu aurais dû apprendre qui est vraiment le servant de Gilles.

-Toi je t’aime, lui m’est indifférent, il peut raconter ce qu’il veut, la bave du crapaud n’atteint pas la semelle de mes escarpins ! Est-ce que je pouvais deviner tout ce que tu m’as révélé ce soir ?

Elle sort de la pharmacie avec un paquet
- C’est un test de grossesse analysis, dans quelques minutes tu sauras tout. Tu vas lire le mode d’emploi et assister au test.

- Qui est-ce deuxième homme, B+ ?

- Je crois que c’est toi, mon chéri.

-Mon groupe sanguin n’est pas B+ mais A-
- C’est la clé de toute la mise en scène. Le test d’abord. Regarde, j’urine sur la plaquette. En lecture directe, tu constates ici que le test est négatif. Pas d’enfant, donc pas de père. Nous répéterons le test, pour éviter toute erreur. Ça va mieux? Leur construction s’écroule. Je ne peux pas t’en vouloir. Roger m’avait demandé si je connaissais ton groupe sanguin, je lui ai dit B+ au hasard ! Ils ont trafiqué un test de Juliette. Gilles devait être de groupe B+. Samedi, Roger voulait que je te quitte. Pour qu’il me fiche la paix, je lui ai dit que j’étais enceinte de toi, que nous devions nous marier.

- Tu aurais pu me le dire.

- As-tu remarqué le mauvais état du courrier du labo ? Ça sent le trucage. Quand nous laisseront-ils en paix ?

-J’ai eu peur de t’avoir perdue. J’ai imaginé, j’en ai honte, que …
-Que j’étais leur complice? Ce ‘est pas étonnant. Rassure-toi, je t’aime. Je suis embêtée pour notre voyage de noces. Ne pourrions-nous pas annuler ?

- Je t’adore, regarde, je déchire les billets pour le Maroc. Annulé !

Sylvie proteste, je brandis les billets pour l’Égypte. Nous pouvons nous aimer.

Marie, notre fille est née en fin juillet.

Les avis des lecteurs

Histoire Erotique
Bonjour Accent. J'aime vos scénarios, bien construits, aboutis, avec des parties assez équilibrées. Vous savez entretenir le suspens et votre style d'écriture est agréable. J'aimerais vous donner quelques éléments d'analyse complémentaires, mais en MP. Bien à vous, Briard



Texte coquin : Sylvie et Paul  6 : FIN
Histoire sexe : Une rose rouge
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