Titre de l'histoire érotique : L'amour dans les fourrés 2 - histoire érotique

L’amour dans les fourrés. 2

Anne et Sylvain s’éloignent dans le sous bois. Julien le mari les voit.
Pour quel autre partenariat? Que vont-ils faire par là? Le doute m’accable; je sais trop ce que les couples peuvent rechercher, je l’ai bien vu ce matin. J’abandonne Geneviève à ses considérations, je vole au secours de mon épouse. Non pas ça. Pas Sylvain dans Anne. Pas ma femme appuyée à un tronc d’arbre, non surtout pas Sylvain en train de la soumettre à sa queue. Non! Je me précipite dans leur direction. S’il faut à ma femme un gardien pendant une halte d’hygiène, le mieux désigné reste son mari. Ils sont entrés sous les arbres, se dirigent allègrement vers un fourré. J’appelle, je crie à pleins poumons :

-Anne, Anne, attends moi !

Les complices s’arrêtent, me voient, échangent quelques mots. Sylvain vient vers moi, Anne contourne le fourré, disparaît seule. Ouf, encore un peu, elle se retrouvait seule avec le séducteur. Ils se seraient embrassés, elle aurait baissé culotte, se serait appuyée à un arbre, aurait tendu croupe et sexe et se serait fait défoncer par le receveur de la poste. Décidément nos cadres ont le feu au cul. N’organisent-ils ces rencontres que pour se réserver des moments d’intimité avec nos femmes. J’avance à grandes enjambées. D’un air innocent Sylvain m’apostrophe:

- Ah! Par bonheur, tu me soulages. Anne a un petit besoin et m’a prié de monter la garde pour protéger son intimité. Puisque tu es là, c’est à toi de t’en occuper.

Comme il a raison. Entre l’homme de bureau et le menuisier il a vite mesuré la différence physique et ne cherche pas à me défier et , mis en échec, il tente une sortie apaisée. Que ne m’a-t-il appelé au lieu de s‘infliger cette corvée ? Ou plutôt avec quel espoir avait-il accepté d’accompagner Anne et jusqu’où ? Depuis ce matin, je ne verrai plus du même œil les gens qui s’isolent à deux. Je réponds faussement reconnaissant :

- C’est tout à fait mon intention. Il est inutile de t’attarder davantage. Merci, tu peux rejoindre le groupe. Je me charge de mon épouse. J’étais en discussion avec Geneviève qui se plaignait d’être seule. Rejoins-la, elle souffrira moins de la corvée d’accompagnement imposée à son mari.

Anne quitte son refuge. Pourquoi fait-elle cette tête étrange en revenant vers moi ? Est-elle fâchée de mon intervention qui a fait échouer leur plan s‘il y avait complot? Se sent-elle coupable d’avoir tenté l’aventure, d‘avoir voulu tester le vantard? Est-elle déçue de n’avoir pas pu conclure ou sourit-elle maintenant d’avoir échappé à l’influence du beau parleur ? Elle n’en parle pas. Je lui montre mon étonnement :

- Dis-moi, chérie, pourquoi ne m’as-tu pas demandé de t’accompagner ? Nous marchions proches l’un de l’autre avant ta disparition très discrète. Ne suis-je pas le mieux désigné pour t’accompagner dans les buissons à l’écart du chemin? Pourquoi t’attarder avec Sylvain tout à coup, alors qu’une minute plus tôt je marchais derrière toi. Le peu d’intérêt que tu me montrais m’avait relégué en compagnie de Geneviève.Sais-tu de quoi Geneviève me parlait ? Elle me racontait les aventures sexuelles de monsieur le receveur. Il paraît qu’il collectionne les petites culottes de ses conquêtes et les abords des chemins de randonnées seraient son terrain de chasse favori. Or ce Sylvain t’entraînait justement vers un espace protégé des regards. Peux-tu imaginer à quoi j’ai pensé en te voyant sauter le fossé ?

- Cette folle t’a alerté inutilement. Sylvain devait repousser les indiscrets pendant que je me soulageais derrière ce fourré. Il n’a rien d’un séducteur professionnel. Et moi, j’ai un gentil mari; jamais il ne me viendrait à l’idée de te tromper avec ce type.

- Hum ; Je veux bien croire que tu ne pensais pas à mal. Je suis beaucoup moins sûr de la pureté des intentions du gardien de ta pudeur. Mais était-il indispensable qu’il soit aussi proche du fourré pour assurer sa mission de vigile ?

- Sylvain était de l’autre côté des feuilles. Cesse d’envisager le pire.

- Il ne lui aurait pas fallu bien longtemps pour te rejoindre et pour profiter des circonstances et t’imposer un rapport sexuel. Une femme qui baisse culotte n’a plus guère de défense. Surprise en train de soulager sa vessie, elle peut éprouver de la gêne si elle ne souhaitait pas être vue. De la gêne à la soumission il n’y a qu’un pas. Comment ton accompagnateur s’y est-il pris avec ses autres victimes?

- Je n’en sais rien. Je ne connaissais pas cette face du personnage si avenant.

- ll est réputé très expérimenté. N’est-il pas étrange qu’aucune des femmes possédées n’ait porté plainte contre le séducteur? N’aurais-tu pas eu honte de devoir me déclarer qu’il t’avait compromise ou baisée dans ce fourré ? Sylvain compte sur le silence honteux de ses victimes.

. Mon chéri, embrasse-moi pour te faire pardonner tes vilains soupçons. Crois-tu que je l’attendais et que je souhaitais qu’il me surprenne avant de me prendre. C’est horrible.

- Excuse-moi . Cependant parmi tous ceux qui vous ont vus fuir le cortège, plus d’un a pensé que tu allais passer un bon moment avec Sylvain bien connu pour accumuler les conquêtes féminines.

Anne me tend les bras et m’embrasse. Elle échappe ainsi à l’obligation de se défendre davantage. Son baiser est exceptionnel, plein de passion. Eh! Bien, si je m’attendais à une telle flamme! J’ai bien fait de me porter à sa hauteur. Le remerciement assorti de pardon me rappelle l’époque lointaine de nos fiançailles, je n’y résiste pas; j’y réponds avec une ferveur renouvelée, attisée par le spectacle de la femme du maire et par la crainte inspirée par ce Sylvain trop serviable.

Comme il y a longtemps l’amour frappe à la porte. L’endroit choisi par Sylvain est idéal pour des amoureux. Autant tirer parti de ses connaissances de dragueur. Je pose mon sac à dos, en tire l’imperméable, baisse mon pantalon et mon slip m’étends sur la toile et attire sur mon érection une Anne plus que consentante. Ma cavalière se soucie peu du retard que nous prendrons, cependant son zèle est exceptionnel. Un merle siffle d'admiration. J’ai l’impression d’avoir emprunté la machine à remonter le temps pour retourner aux premiers mois de notre mariage. Elle m’entraîne dans sa furie amoureuse, dans son déferlement de passion, en communion avec la nature primitive qui nous entoure.

Ciel, le discours de Sylvain lui avait échauffé les sens. Je reçois tout ce qu’elle s’apprêtait peut-être à accorder au flatteur. Je devrai me méfier lors des prochaines sorties, avoir l’œil sur ma femme et en éloigner ce soupirant très entreprenant, trop excitant.

La troupe a terminé sa dernière halte et repart quand nous rejoignons en fin de peloton une Geneviève accrochée familièrement à un Sylvain très attentif à son tour. Elle a chaud, les boutons du haut de sa blouse ont sauté et qui veut voir sa poitrine n’a pas besoin de se tordre le cou. Nous fermons la marche. Anne semble très heureuse, pose sa main sur mon bras. Son regard ne quitte pas le couple qui nous précède. Je ressens vaguement un malaise à la voir étudier leur comportement. Serait-elle rongée par la jalousie? Ce Sylvain a été rapide à se recaser après lui avoir donné des illusions ? J’aimerais changer le cours de ses pensées:

- L’arrivée est proche, nous devrions remonter en tête. Te sens-tu en forme?

- Oh! Oui, cet arrêt avec toi m’a redonné de la force.

Pourquoi répond-elle aussi fort. Pour donner des regrets à Sylvain, pour qu’il sache qu’elle avait une grosse envie de câlin et qu’il aurait pu en profiter ? Ou pour faire savoir à Geneviève combien elle aime son mari ? Nous les dépassons, Anne pourra regarder autour d’elle sans se focaliser sur eux. Moi aussi, je veux les oublier. Cela ne dure pas:

- Julien, veux-tu t’arrêter, ma chaussette est descendue. Il faut que j’ouvre ma chaussure pour la remonter. Asseyons-nous sur cette pierre, tu m’aideras.

Nous voilà de nouveau bons derniers. Mais où sont passés Sylvain et Geneviève ? Anne scrute le paysage, leur absence ne lui a pas échappé et c’est ce qui a fait glisser la chaussette? Aussi quand elle les voit sortir de derrière une imposante meule ne peut-elle s’abstenir d’un :

-"Quel salaud" ou "quels salauds". allez savoir.

Qui juge-t-elle ainsi. Sylvain vite consolé ou Sylvain et Geneviève qui lui a ravi Sylvain en m’envoyant chercher ma femme en danger ? Un danger que Geneviève assume.

La chaussette prétexte a repris sa place. Nous rentrons en silence. Anne rumine je ne sais quelles pensées revanchardes. Je suis triste de sa tristesse silencieuse et soucieux d’avoir découvert aujourd’hui cet aspect inattendu des randonnées, le trafic sexuel que j’ignorais depuis des années. Mon optimisme naturel reprend le dessus. Pour la dérider je plaisante

- Dis, Anne, crois-tu que Geneviève ait encore sa culotte ?

J’obtiens un effet inattendu. Anne s’anime soudain :

- Tu as raison de poser cette question. Ne t’étonne pas de ma conduite, je vais trouver la réponse à l’arrivée.

J’aurais mieux fait de me taire. Ne va-t-elle pas créer un incident désagréable? Soulèvera-t-elle la jupe de Geneviève pour exposer son gros cul à l’assemblée ? Elle n’est pas aussi sereine qu’elle devrait l’être normalement si l’événement la laissait insensible. Pourquoi est-elle aussi concernée ? J’aurais dû intervenir moins rapidement tout à l’heure dans le bois, j’aurais su s’il y avait entre Anne et Sylvain de quoi fouetter un chat, de quoi exciter la jalousie d’Anne . Ou j’aurais pu faire exception à la règle énoncée par Geneviève, être, pour une fois, le cocu premier averti de son infortune. Au lieu de vivre désormais la torture du doute. Certes, mais nous avons profité de l’occasion pour redonner de l’élan à notre amour. Zut, laissons venir.

Avant la séparation Sylvain est venu me serrer la main, m’a adressé un clin d’œil complice et a levé un pouce pour exprimer sa satisfaction. Il se fout ouvertement de moi, avec l’air de dire que ce n’est que partie remise. Il a ensuite gentiment embrassé Anne à la mode du pays de quatre bisous chastes sur les joues. J’étais occupé à remercier Geneviève et je n’ai pas entendu ce qu’ils se disaient. Geneviève m’a remercié : de quoi ? Bien sûr, de lui avoir dépêché un ami plus hardi que moi. Anne revient toute énervée :

- Regarde ce que j’ai subtilisé à Sylvain. Ça dépassait de la poche de sa veste. Cette Geneviève se permet de me surveiller. La salope, elle ciblait Sylvain et l’a gagné grâce à toi. Elle ne manque pas d’air, hein. Au moins je sais qu’elle ne t’a pas séduit . Je l’aurais étranglée !

Voilà comment d’accusateur je deviendrais accusé.

Anne me montre dans le creux de sa main une boule d’un tissu arachnéen. Nous pouffons de rire en voyant Sylvain tourner sur la place à la recherche de quoi? Se donner autant de mal à contenter une affamée d'amour et perdre sa culotte emportée de haute lutte, c'est incroyable. Rien à renifler ce soir dans le secret de son bureau! Il va devoir recommencer. Heureusement cette Geneviève c'est un sacré coup auquel il ne s‘attendait pas. Elle est plus rapide à commencer que pressée d'en finir. Et chaude de partout, ouverte à toutes les propositions, par devant et par derrière. Peur de rien, exigeante, bouche profonde et rondelle serrée. Et pas discrète pour deux sous. Il l'a bâillonnée pour ne pas ameuter toute la plaine. Cette culotte valait la peine. Il lui manque aussi celle de cette Anne. Un jour il l’aura !

- Je l'aurai, oui je l'aurai!

- Es-tu satisfait de la réponse? Je ne veux plus jamais te voir avec cette hypocrite. Et au nez et à la barbe de son idiot de mari, l’adjoint, amoureux transi de la femme du maire qui se moque de lui. Quelle bande d‘enfoirés, de faux culs!

Ma chère femme, si tu savais ce que j'ai vu! Secret! Elle tire en touche:

- Connais-tu la dernière rumeur: Geneviève serait la maîtresse du maire. Sylvain est tout fier d’avoir marché sur les plates-bandes de son adversaires aux élections municipales, il vient de s’en vanter pendant que tu courtisais cette dévergondée. Si jamais…

- Chérie, as-tu oublié cet instant merveilleux dans la forêt ? C’était si bon, mais beaucoup trop rapide. Que dirais-tu d’un remake ? Laisse tomber Geneviève.

Faute de grive, ce soir on mange des merles. Faute de receveur, Anne se contente de Julien. Je n’irai pas me plaindre du traitement. La sulfureuse Geneviève écartée, Anne tient à me prouver la supériorité de l’épouse aimante sur toutes les concurrentes possibles. Pourquoi irais-je chercher à l’extérieur, j’ai à la maison une amoureuse fidèle jusqu’à preuve du contraire, vouée corps et âme à mon bonheur, pliée à tous mes désirs et qui déclare:

- Tu devrais être fier de me voir courtisée par des séducteurs connus pour leur bon goût, mais dont tu n’as absolument rien à craindre.

- De bon goût ? Ton Sylvain tire sur tout ce qui bouge, comme ça vient. C’est un collectionneur plus attaché à la quantité qu’à la qualité. Tu appelles ça du bon goût ou est-ce du bon goût parce qu’il a tenté sa chance avec toi ? Je n’ai rien à craindre ?

Et sa façon de me recevoir en elle, l’intensité de ses étreintes et de ses baisers seraient convaincants, si je n’avais pas sans cesse devant les yeux l’image obsédante de cet écart d’Anne et de Sylvain en direction d’un fourré.

- Absolument rien à craindre , je t’assure. Ils me flattent, mais sans espoir et sans la moindre chance d’être satisfaits. Ne te fais pas de souci, mon amour. Je t’aime, aujourd’hui plus qu’hier et moins que demain.

Elle a lu ça sur une carte postale. Plus elle veut me persuader de son amour, moins je suis rassuré. A chaque retour de randonnée je devrai trouver un moyen de vérifier que Sylvain n’a pas enrichi sa collection de trophées à mes dépens. Aucun moyen n’est infaillible; il suffit de partir avec deux culottes pour en porter une au retour.

Au cours des deux randonnées suivantes, je n’ai pas quitté Anne des yeux. Toujours proche d’elle, toujours attentif, lorsque pour remonter son sac à dos ou pour en sortir sa gourde elle ralentit le pas et se laisse glisser vers l’arrière, je décroche immédiatement et vole à son secours. Je suis le mari le plus attentionné.

-Je suis là, mon amour. As-tu besoin de quelque chose. Que puis-je faire pour toi?

Je ne lui laisse pas l’occasion de se laisser couler vers le piège à dragueurs en fin de cortège. L’une ou l’autre fois, je lis un peu d’agacement dans son regard. Je fronce les sourcils et j’ai droit à un « merci mon chéri. »

Au rassemblement du départ, aux étapes de repos, dès l’apparition de Sylvain, je fonce sur lui, lui demande s’il a déjà réussi son coup aujourd’hui, s’il a un projet particulier pour la journée ou quelle femme lui paraît la plus consommable. A-t-il dressé la carte des meilleures cachettes pour amants ? Je parle suffisamment fort pour être entendu de notre entourage. J’en vois sourire plus d’un et plus d’une. Anne me demande d’être plus discret, parce que le pauvre prend la fuite à mon approche.

- Sois gentil, fiche lui la paix. En t’en prenant à lui, tu attires injustement les soupçons sur ma conduite. Tu n’as aucune raison de le persécuter. Je t’aime, je t’aime!

J’en suis moins sûr qu’elle. Je veille au grain. Le renard ne dévorera pas ma poule devant moi, si je peux employer cette comparaison