Un cycliste 6 Fin
Récit érotique écrit par Accent [→ Accès à sa fiche auteur]
Auteur homme.
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Histoire érotique Publiée sur HDS le 10-06-2017 dans la catégorie Entre-nous, hommes et femmes
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Un cycliste 6 Fin
- Charlene te traite de vicieuse, je ne peux pas lui donner tort. Elle pourrait ajouter voyeuse. Ce sont des traits de caractère que je ne te connaissais pas. Pas plus que je ne te savais dissimulatrice : jamais tu ne m’aurais rapporté tous ces détails : il a fallu ma vigilance et ma détermination pour te pousser aux aveux.
- Reconnais que tu es parti sur un préjugé. Je n’ai pas fait l’amour le deuxième soir. Je n’ai pas embrassé les garçons. J’ai assisté sans participer.
- Cependant tu leur as fait des promesses. Ces promesses tu devras les réaliser un jour.
- Des promesses faites sous la menace d’une dénonciation n’ont plus de valeur lorsque disparaît la menace dont tu m’as délivrée en découvrant seul l’objet des menaces. Que pouvais-je faire d’autre ? Obéir encore à Charlene, utiliser mes mains et ma bouche pour exciter et soulager Georges et Alain. J’ai promis mais elle ne peut plus rien contre moi et je ne dois plus rien à Georges ou à Alain. La question est réglée, tu peux revenir habiter avec moi.
- C’est aller un peu vite en besogne. Certes le récit du deuxième soir est en ta faveur. Mais il donne plus de relief à ta faute du premier. Avec Louis tu t’es conduite comme une traînée, tu t’es roulée à ses pieds, tu lui as tendu tes orifices pour te faire posséder. Tu n’as pas essayé de promettre, alors qu’il était seul. Les baisers sur la bouche avaient l’air si passionnés. Ils représentaient à eux seuls une trahison insupportable. J’aurais dû arrêter mon enquête à cet instant, rentrer et faire mes valises. Vos accouplements bestiaux entre inconnus restent gravés dans ma mémoire : comment pourrais-je te prendre dans mes bras et t’embrasser sans dégoût, sans me faire violence. Il m’est encore moins imaginable de coucher avec toi et de te prendre avec ces souvenirs dansant devant mes yeux. Tu es une autre Liliane, tu n’es plus la Liliane de mes rêves, la femme honnête qui vivait à mes côtés.
- Pour une erreur d’un soir ? Même pas une liaison. Je n’avais jamais vu ce Louis, je ne le rencontrerai probablement plus et surtout lui et moi ne ferons plus jamais l’amour.
- Peut-être. Mais tu m’as fait voir ta face cachée, ce que tu es capable de faire après un repas arrosé. Bien malin qui peut croire que cela ne se renouvellera plus. Aucun excès ne t’a rebutée, à aucun moment notre vie commune n’a été un frein à la débauche. Tu t’es livrée, donnée et tu as pris un plaisir illimité dans les bras de ce jeune amant. Demain un autre te fera avaler une potion magique et ta nature accueillante acceptera ses baisers, ses caresses et leur suite de cabrioles. Le premier choc m’a assommé et j’ai perdu mon énergie, je suis resté groggy, sonné au point d’être incapable de te plaquer aussitôt.
- Je sais. Je n’aurais pas dû. Je te demande pardon.
- Tu n’aurais pas dû, mais cela a été plus fort que toi ? Voilà bien où le bât me blesse. Pour un oui ou pour un non une autre vague t’emportera dans un autre délire.
- Tu fais semblant d’ignorer un trait de mon caractère : je sais tenir une résolution. On m’a surprise une fois. Je ne passerai plus à la casserole, l’expérience est source de sagesse. Ainsi, plus de sorties entre filles, plus de fréquentation de Charlène, plus de copine qui me ferait sortir sans toi. Je te jure de te faire toujours passer avant les autres, de t’arracher ton avis en tout et pour tout. A propos, ne te reproches-tu pas de m’avoir encouragée à accompagner Charlene la deuxième fois ? Tu avais pourtant tous les arguments capables de me dissuader. D’un mot tu pouvais me faire voir les conséquences de cette sortie. Il suffisait de dire : « Choisis, c’est Charlène ou moi »
- J’aurais eu trop peur de te voir choisir Charlene, après ce que j’avais vu la première fois.
- Tu me connais donc si mal. Là, ne suis-je pas en train de te choisir. Accepte un compromis. Tu reviens dans notre demeure, tu t’installes où tu veux. Tu n’es pas obligé de coucher avec moi, tu occupes une autre chambre si tu le souhaites. Mais tu vis près de moi, tu viens à table avec moi, nous allons au cinéma ensemble, nous vivons ensemble, nous réapprenons à nous connaître. Tu prends tout ton temps, tu m’observes, tu me mets à l’épreuve pendant des semaines ou des mois. Un jour je l’espère, je remonterai dans ton estime, tu m’aimeras de nouveau, tu auras envie de me faire l’amour. Tu verras, je serai patiente, car moi je n’ai pas cessé de t’aimer et de te désirer. Il n’y aura plus de canicule, tu pourras me posséder nuit et jour et nous ferons notre enfant.
- Que de promesses ! Quand on sait ce que tu fais de tes promesses !Faites dans la crainte de me voir partir. La crainte dissipée le jour de mon retour, quelle sera la valeur de tes promesses d’aujourd’hui ? Je te propose un autre compromis, vivons séparés pendant trois mois, laissons-nous le temps de la réflexion, mettons nos sentiments à l’épreuve. Si nous éprouvons le besoin de nous retrouver, nous ferons le point. L’abstinence volontaire éclairera la force de notre amour.
- Reprends au moins ta clé et n’attends pas trois mois si tu veux m’aimer. Ma porte sera toujours ouverte pour toi ! Tiens ta clé.
- Ah ! Mon portable tremble. Excuse-moi, je dois répondre, ce doit être mon rendez-vous. … Oui, allo… Non, je n’ai pas oublié, veuillez m’excuser…. Une heure de retard ? Le temps passe si vite…. Ah ! Oui, pas pour celle qui attend…Pardon, pouvez-vous m’accorder cinq minutes, le temps d’accourir…. Oui à l’endroit prévu…. Merci d’être aussi patiente, j’arrive.
Liliane fronce les sourcils et s’informe :
- C’était une voix de femme ? C’est quoi ce rendez-vous ? Déjà, une autre ?
- Purement professionnel. D'ailleurs pourquoi devrais-je me justifier. Je regrette, il faut que j’y aille.
- Sans un tout petit bisou ?
- Mais deux même, un sur chaque joue.
Houllalla ! Liliane fait une tête ! Deux bisous de copain, je joue au dur. Je file, je ne me retournerai pas, je ne veux pas voir ses larmes. J’avance à pas rapides vers le bistrot où ma jeune propriétaire m’a convoqué pour faire un état des lieux de mon studio. Nous prenons un verre, traversons la rue et entrons dans l’immeuble. La jeune femme relève des marques sur le linoléum, un ou deux trous dans les murs. Elle est aussi aimable que jolie. Je la raccompagne à la porte. Liliane est cachée derrière un platane. C’est cruel de lui laisser croire que pendant une demi-heure il a pu se passer des choses entre la blonde et moi. Et moi alors : Je ne me suis pas contenté d’imaginer, je l’ai vue collée au tronc du chêne par les coups de bite de Louis. Ce n’était pas du cinéma !
Elle est jalouse et me surveille. J’ai plus de raisons qu’elle de la surveiller. Lorsqu'elle sort, lorsqu'elle revient, lorsqu'elle se promène ou fait des courses, je suis là quand c’est possible. J’ai vu Charlene maintenue devant la porte, renvoyée comme une malpropre. J’ai vu un grand gaillard imberbe subir le même sort. J’ai vu un homme assez grand et bien fait de sa personne attendre longuement dans son costume de bourgeois aisé devant une porte close. Il n’a pas le téléphone de Liliane pour prendre rendez-vous ? Elle sort peu, ne s’attarde pas à l’extérieur. Elle a fait le vide autour d’elle, traîne un air triste. Je serai coupable si elle déprime !
Aujourd'hui je ne la suivrai pas. Muni de ma clé, j’inspecterai la maison. Des traces d’une liaison nouvelle et discrète pendant mes heures de travail soulageraient ma conscience et mettraient fin au supplice de l’attente.Sur la table du salon rien. Derrière une porte du living je déniche trois enveloppes. Je sais, ce n’est pas bien de fouiller, mais je ne veux plus perdre mon temps à guetter pour enfin découvrir qu‘elle se moque de moi. Comment renouer avec une femme qui aurait des aventures pendant la période de probation ? C’et moche, mais je veux savoir, c’est indispensable pour éviter de commettre de nouvelles erreurs. Si Liliane a un amant, grand bien lui fasse et j’abandonnerai tout espoir de retour, je lui laisserai vivre sa vie.
Je serais déçu, très déçu. Car au fond de mon cœur la petite flamme brille toujours. Il faut que je chasse ces images du parc, de Louis en train de la pilonner par derrière, de Louis l’embrassant pendant l’acte. C’est du passé. Un passé obsédant hélas.
Ah ! Une lettre d’Alain. Il dénonce ses manques à la parole donnée. Elle lui doit une nuit, il la veut, il l’aura. Il attendra et si elle le désespère il se tuera. Dix-huit ans, l’âge du romantisme. C’est pathétique, stressant. Au crayon Liliane a gribouillé : « Ça lui passera». Les deux autres lettres sont signées « Georges ». Le fond est le même, la forme plus élégante. Il lui rappelle sa dette, il lui laisse le temps de faire son deuil et lui propose le mariage. Liliane a noté : « Est marié, père. Non, je ne l’aime pas ». Pourquoi a-t-elle jugé nécessaire d’écrire « Je ne l’aime pas » Voulait-elle combattre un doute, s’en persuader ?
J’entends un bruit de clé. Je referme le living et me dirige vers la chambre libre. Liliane n’est pas seule, une voix d’homme lui répond. La discussion est posée.
- Entre donc, puisque tu me promets d’être sage et raisonnable. J’ai reçu ton courrier et je m’apprêtais à te donner une réponse.
Je me cache dans « ma » chambre, porte très légèrement entrebâillée. Je peux suivre la conversation.
- Une réponse favorable ? J’ai appris par cette chère Charlene que ton mari t’avait quittée . Ce serait en partie par ma faute. Je suis décidé à réparer. Tu es belle, intelligente, tout à fait mon idéal de femme.
- Et qu’en dit ton épouse ? Abandonnerais-tu ton fils ? Excuse ma franchise, tu n’es pas un mari fidèle, tu n’es pas mon homme idéal. Mon mari m’a quittée, ce n’est pas définitif. Il me reviendra, j’en suis sure. Ton insistance pourrait constituer un obstacle à son retour et je t’en voudrais à mort. Brisons là
-Donc tu refuses de m’épouser. J’admire ta confiance en lui, je ne veux pas encourir ta colère. Mais, s’il revient, rien n’empêcherait que nous nous retrouvions parfois pour une heure en amoureux. J’ai une garçonnière cossue, dans une rue peu fréquentée. On s’aimerait sans rien voler à ton homme aux heures où il ne peut pas t’honorer. Ça ne te plairait pas de mettre un peu de fantaisie dans ta vie. Viens à côté de moi. Regarde-moi dans les yeux et dis-moi que tu me détestes.
- Va, je n’ai pas de raison particulière de te détester. Tu t’es conduit en gentleman, j’ai apprécié.
- Le gentleman mérite bien un peu de bonheur, un baiser et plus si possible.
Aïe ! Le serpent va fasciner l’oiseau. Yeux dans les yeux Georges paralysera Lili, fera chuter ses bonnes résolutions. Elle se laissera embrasser et se rendra. Il l’allongera sur canapé et dévorera la caille truffée au sperme. Je devrais hurler, me précipiter. Mais elle l’a fait entrer, elle aimerait ces petits cinq à sept en garçonnière? Je risque juste d’être ridicule, je lui ai laissé le temps de réfléchir, de planifier sa vie. Je me suis juré de lui laisser vivre sa vie. Elle peut avoir changé d’avis. Enfin voilà l’occasion de connaître ses intentions. Si Georges la culbute et l’embrasse je pourrai traverser la pièce dignement, abandonner la clé et partir pour de bon.
Je ne veux pas m’infliger une deuxième fois le spectacle de ma femme succombant aux charmes d’un autre. J’ai entendu Lili déclarer que le baiser conduisait à l’acte, qu’elle ne saurait résister à qui l’embrasserait sur la bouche. Je ne vérifierai pas si le baiser mène inexorablement à la baise. Mon imagination galope. En quelques fractions de seconde, je l’ai vue prise, défoncée. Je la vois sur le dos cuisses ouvertes, vulve béante trembler d‘impatience dans l’attente du mâle, je l’imagine prise en levrette et hurlant au moment de l’orgasme nécessairement fabuleux et je n’en crois pas mes oreilles quand elle répond:
- Va, je ne te hais point, mais je ne suis pas amoureuse de toi. Quittons-nous en bons termes. Je serai uniquement la femme de mon mari. Il est inutile de m’attirer dans un de tes pièges, je ne couche pas.
Je prends du galon, plusieurs fois elle me désigne comme son mari. Avant elle revendiquait haut et fort les mots " compagne et compagnon". Me proposera-t-elle le mariage ? Mais a-t-on vu un séducteur se reconnaître battu ? L’élégant devient goujat :
- Charlene m’a pourtant garanti le contraire. Louis lui a raconté par le détail vos ébats dans le parc. Tu as ébloui le gamin. Alors tu feras un petit effort pour moi. Pourquoi pas maintenant et ici. Tu m’as assez mené en bateau. Approche. Tu sais encaisser mais tu oublies de rendre la monnaie.
De quoi parles-tu ? La première fois j’avais de quoi payer mon repas. Tu as voulu payer, cela ne m’engageait pas à coucher, je pense. La deuxième fois, considérant que mes règles ne me permettaient pas de satisfaire vos appétits, j’ai voulu vous quitter avant le repas. Tu as encore insisté pour m’inviter au repas. L’offre n’avait-elle pour but que de m’obliger à une relation amoureuse ?
- Oh ! Mais tu oublies les 300 euros que j’ai versés à Charlene pour prix de tes services.
- Charlene m’a vendue ? Première nouvelle. Elle a encaissé 300 euros, je l’ignorais. C’est donc elle qui te doit « des services ». Tu te trompes d’adresse
- Mais tu te fous de moi!
- Non, Georges, reste assis. Je ne veux paahaaahaaahaaaahçaaa. Georges arrête, c’est un viol. Non ferme ton pantalon. Il n’est pas question que je te suce ou que je t’astique. Pas ça, pas mon ventre, non. Lâche ma culotte. Mmm je mords si tu forces ma bouche.Au secours !
- Ah ! Tu préfères que je te saute sur ce canapé. Viens, petite pute, je veux ce que j’ai payé. Écarte les cuisses.
- Non, je ne veux pas
Cette fois je bondis. Zorro est arrivé, je n’ai pas de lasso mais la rage au cœur et je hurle. Mon cri effraie le saligaud. L’entreprise lui semblait facile. L’agresseur lâche prise, fait face et demande
- Qui c’est celui-là ? Tu as combien d’amants dans tes tiroirs, salope.
Il encaisse un crochet du droit qui me broie les doigts et il entend peut-être la voix de Lili :
- C’est mon mari. Laurent, tu es là. Dieu soit loué.
Je pousse le bourgeois à moitié déshabillé vers la porte, je le jette à la rue. Un autre énergumène s’annonce :
- Je suis Alain, maintenant c’est mon tour ! A moi la salope.
Ce mot a le don de me faire sortir de mes gonds, je me fais mal à la main gauche en lui faisant sauter deux dents et je lui crie pour qu’il comprenne malgré sa douleur
- Moi, je suis son mari, dégage sale petit con !
Charlene apparaît, ramasse une incisive. Je la tire dans l’entrée:
- Charlene, si on allait au commissariat porter plainte pour proxénétisme ?
- Tu es fou.
- Vite, rattrapons Georges à qui tu dois 300 euros ! Qu’est-ce que cette histoire ?
- Tiens, les voilà. Je pourrais parler à Lili.
Liliane avance et lui montre la porte. Charlene saisit le message déguerpit et rejoint Georges qui se reboutonne plus loin sur le trottoir. Ils s’éloignent ... Je frotte mes mains, mes doigts endoloris. Je viens de me découvrir bagarreur, capable de frapper. Je saute sur mon vélo et je les rattrape. Georges me regarde effaré, lève les bras pour protéger sa figure En deux mots, il apprend que sa maîtresse couvait ses euros. Je les laisse à leurs explications houleuses. Nous voilà débarrassés de la clique.
Liliane me saute au cou, colle ses lèvres aux miennes. Marre de l’abstinence, je me laisse câliner. Et quand ma Lili commence comme ça, je vous laisse imaginer comment ça se termine : le baiser conduit à la baise. Eh! Oui , nous faisons l'amour. Tant pis si nous transpirons ou si les draps collent. Rideau!
FIN
- Reconnais que tu es parti sur un préjugé. Je n’ai pas fait l’amour le deuxième soir. Je n’ai pas embrassé les garçons. J’ai assisté sans participer.
- Cependant tu leur as fait des promesses. Ces promesses tu devras les réaliser un jour.
- Des promesses faites sous la menace d’une dénonciation n’ont plus de valeur lorsque disparaît la menace dont tu m’as délivrée en découvrant seul l’objet des menaces. Que pouvais-je faire d’autre ? Obéir encore à Charlene, utiliser mes mains et ma bouche pour exciter et soulager Georges et Alain. J’ai promis mais elle ne peut plus rien contre moi et je ne dois plus rien à Georges ou à Alain. La question est réglée, tu peux revenir habiter avec moi.
- C’est aller un peu vite en besogne. Certes le récit du deuxième soir est en ta faveur. Mais il donne plus de relief à ta faute du premier. Avec Louis tu t’es conduite comme une traînée, tu t’es roulée à ses pieds, tu lui as tendu tes orifices pour te faire posséder. Tu n’as pas essayé de promettre, alors qu’il était seul. Les baisers sur la bouche avaient l’air si passionnés. Ils représentaient à eux seuls une trahison insupportable. J’aurais dû arrêter mon enquête à cet instant, rentrer et faire mes valises. Vos accouplements bestiaux entre inconnus restent gravés dans ma mémoire : comment pourrais-je te prendre dans mes bras et t’embrasser sans dégoût, sans me faire violence. Il m’est encore moins imaginable de coucher avec toi et de te prendre avec ces souvenirs dansant devant mes yeux. Tu es une autre Liliane, tu n’es plus la Liliane de mes rêves, la femme honnête qui vivait à mes côtés.
- Pour une erreur d’un soir ? Même pas une liaison. Je n’avais jamais vu ce Louis, je ne le rencontrerai probablement plus et surtout lui et moi ne ferons plus jamais l’amour.
- Peut-être. Mais tu m’as fait voir ta face cachée, ce que tu es capable de faire après un repas arrosé. Bien malin qui peut croire que cela ne se renouvellera plus. Aucun excès ne t’a rebutée, à aucun moment notre vie commune n’a été un frein à la débauche. Tu t’es livrée, donnée et tu as pris un plaisir illimité dans les bras de ce jeune amant. Demain un autre te fera avaler une potion magique et ta nature accueillante acceptera ses baisers, ses caresses et leur suite de cabrioles. Le premier choc m’a assommé et j’ai perdu mon énergie, je suis resté groggy, sonné au point d’être incapable de te plaquer aussitôt.
- Je sais. Je n’aurais pas dû. Je te demande pardon.
- Tu n’aurais pas dû, mais cela a été plus fort que toi ? Voilà bien où le bât me blesse. Pour un oui ou pour un non une autre vague t’emportera dans un autre délire.
- Tu fais semblant d’ignorer un trait de mon caractère : je sais tenir une résolution. On m’a surprise une fois. Je ne passerai plus à la casserole, l’expérience est source de sagesse. Ainsi, plus de sorties entre filles, plus de fréquentation de Charlène, plus de copine qui me ferait sortir sans toi. Je te jure de te faire toujours passer avant les autres, de t’arracher ton avis en tout et pour tout. A propos, ne te reproches-tu pas de m’avoir encouragée à accompagner Charlene la deuxième fois ? Tu avais pourtant tous les arguments capables de me dissuader. D’un mot tu pouvais me faire voir les conséquences de cette sortie. Il suffisait de dire : « Choisis, c’est Charlène ou moi »
- J’aurais eu trop peur de te voir choisir Charlene, après ce que j’avais vu la première fois.
- Tu me connais donc si mal. Là, ne suis-je pas en train de te choisir. Accepte un compromis. Tu reviens dans notre demeure, tu t’installes où tu veux. Tu n’es pas obligé de coucher avec moi, tu occupes une autre chambre si tu le souhaites. Mais tu vis près de moi, tu viens à table avec moi, nous allons au cinéma ensemble, nous vivons ensemble, nous réapprenons à nous connaître. Tu prends tout ton temps, tu m’observes, tu me mets à l’épreuve pendant des semaines ou des mois. Un jour je l’espère, je remonterai dans ton estime, tu m’aimeras de nouveau, tu auras envie de me faire l’amour. Tu verras, je serai patiente, car moi je n’ai pas cessé de t’aimer et de te désirer. Il n’y aura plus de canicule, tu pourras me posséder nuit et jour et nous ferons notre enfant.
- Que de promesses ! Quand on sait ce que tu fais de tes promesses !Faites dans la crainte de me voir partir. La crainte dissipée le jour de mon retour, quelle sera la valeur de tes promesses d’aujourd’hui ? Je te propose un autre compromis, vivons séparés pendant trois mois, laissons-nous le temps de la réflexion, mettons nos sentiments à l’épreuve. Si nous éprouvons le besoin de nous retrouver, nous ferons le point. L’abstinence volontaire éclairera la force de notre amour.
- Reprends au moins ta clé et n’attends pas trois mois si tu veux m’aimer. Ma porte sera toujours ouverte pour toi ! Tiens ta clé.
- Ah ! Mon portable tremble. Excuse-moi, je dois répondre, ce doit être mon rendez-vous. … Oui, allo… Non, je n’ai pas oublié, veuillez m’excuser…. Une heure de retard ? Le temps passe si vite…. Ah ! Oui, pas pour celle qui attend…Pardon, pouvez-vous m’accorder cinq minutes, le temps d’accourir…. Oui à l’endroit prévu…. Merci d’être aussi patiente, j’arrive.
Liliane fronce les sourcils et s’informe :
- C’était une voix de femme ? C’est quoi ce rendez-vous ? Déjà, une autre ?
- Purement professionnel. D'ailleurs pourquoi devrais-je me justifier. Je regrette, il faut que j’y aille.
- Sans un tout petit bisou ?
- Mais deux même, un sur chaque joue.
Houllalla ! Liliane fait une tête ! Deux bisous de copain, je joue au dur. Je file, je ne me retournerai pas, je ne veux pas voir ses larmes. J’avance à pas rapides vers le bistrot où ma jeune propriétaire m’a convoqué pour faire un état des lieux de mon studio. Nous prenons un verre, traversons la rue et entrons dans l’immeuble. La jeune femme relève des marques sur le linoléum, un ou deux trous dans les murs. Elle est aussi aimable que jolie. Je la raccompagne à la porte. Liliane est cachée derrière un platane. C’est cruel de lui laisser croire que pendant une demi-heure il a pu se passer des choses entre la blonde et moi. Et moi alors : Je ne me suis pas contenté d’imaginer, je l’ai vue collée au tronc du chêne par les coups de bite de Louis. Ce n’était pas du cinéma !
Elle est jalouse et me surveille. J’ai plus de raisons qu’elle de la surveiller. Lorsqu'elle sort, lorsqu'elle revient, lorsqu'elle se promène ou fait des courses, je suis là quand c’est possible. J’ai vu Charlene maintenue devant la porte, renvoyée comme une malpropre. J’ai vu un grand gaillard imberbe subir le même sort. J’ai vu un homme assez grand et bien fait de sa personne attendre longuement dans son costume de bourgeois aisé devant une porte close. Il n’a pas le téléphone de Liliane pour prendre rendez-vous ? Elle sort peu, ne s’attarde pas à l’extérieur. Elle a fait le vide autour d’elle, traîne un air triste. Je serai coupable si elle déprime !
Aujourd'hui je ne la suivrai pas. Muni de ma clé, j’inspecterai la maison. Des traces d’une liaison nouvelle et discrète pendant mes heures de travail soulageraient ma conscience et mettraient fin au supplice de l’attente.Sur la table du salon rien. Derrière une porte du living je déniche trois enveloppes. Je sais, ce n’est pas bien de fouiller, mais je ne veux plus perdre mon temps à guetter pour enfin découvrir qu‘elle se moque de moi. Comment renouer avec une femme qui aurait des aventures pendant la période de probation ? C’et moche, mais je veux savoir, c’est indispensable pour éviter de commettre de nouvelles erreurs. Si Liliane a un amant, grand bien lui fasse et j’abandonnerai tout espoir de retour, je lui laisserai vivre sa vie.
Je serais déçu, très déçu. Car au fond de mon cœur la petite flamme brille toujours. Il faut que je chasse ces images du parc, de Louis en train de la pilonner par derrière, de Louis l’embrassant pendant l’acte. C’est du passé. Un passé obsédant hélas.
Ah ! Une lettre d’Alain. Il dénonce ses manques à la parole donnée. Elle lui doit une nuit, il la veut, il l’aura. Il attendra et si elle le désespère il se tuera. Dix-huit ans, l’âge du romantisme. C’est pathétique, stressant. Au crayon Liliane a gribouillé : « Ça lui passera». Les deux autres lettres sont signées « Georges ». Le fond est le même, la forme plus élégante. Il lui rappelle sa dette, il lui laisse le temps de faire son deuil et lui propose le mariage. Liliane a noté : « Est marié, père. Non, je ne l’aime pas ». Pourquoi a-t-elle jugé nécessaire d’écrire « Je ne l’aime pas » Voulait-elle combattre un doute, s’en persuader ?
J’entends un bruit de clé. Je referme le living et me dirige vers la chambre libre. Liliane n’est pas seule, une voix d’homme lui répond. La discussion est posée.
- Entre donc, puisque tu me promets d’être sage et raisonnable. J’ai reçu ton courrier et je m’apprêtais à te donner une réponse.
Je me cache dans « ma » chambre, porte très légèrement entrebâillée. Je peux suivre la conversation.
- Une réponse favorable ? J’ai appris par cette chère Charlene que ton mari t’avait quittée . Ce serait en partie par ma faute. Je suis décidé à réparer. Tu es belle, intelligente, tout à fait mon idéal de femme.
- Et qu’en dit ton épouse ? Abandonnerais-tu ton fils ? Excuse ma franchise, tu n’es pas un mari fidèle, tu n’es pas mon homme idéal. Mon mari m’a quittée, ce n’est pas définitif. Il me reviendra, j’en suis sure. Ton insistance pourrait constituer un obstacle à son retour et je t’en voudrais à mort. Brisons là
-Donc tu refuses de m’épouser. J’admire ta confiance en lui, je ne veux pas encourir ta colère. Mais, s’il revient, rien n’empêcherait que nous nous retrouvions parfois pour une heure en amoureux. J’ai une garçonnière cossue, dans une rue peu fréquentée. On s’aimerait sans rien voler à ton homme aux heures où il ne peut pas t’honorer. Ça ne te plairait pas de mettre un peu de fantaisie dans ta vie. Viens à côté de moi. Regarde-moi dans les yeux et dis-moi que tu me détestes.
- Va, je n’ai pas de raison particulière de te détester. Tu t’es conduit en gentleman, j’ai apprécié.
- Le gentleman mérite bien un peu de bonheur, un baiser et plus si possible.
Aïe ! Le serpent va fasciner l’oiseau. Yeux dans les yeux Georges paralysera Lili, fera chuter ses bonnes résolutions. Elle se laissera embrasser et se rendra. Il l’allongera sur canapé et dévorera la caille truffée au sperme. Je devrais hurler, me précipiter. Mais elle l’a fait entrer, elle aimerait ces petits cinq à sept en garçonnière? Je risque juste d’être ridicule, je lui ai laissé le temps de réfléchir, de planifier sa vie. Je me suis juré de lui laisser vivre sa vie. Elle peut avoir changé d’avis. Enfin voilà l’occasion de connaître ses intentions. Si Georges la culbute et l’embrasse je pourrai traverser la pièce dignement, abandonner la clé et partir pour de bon.
Je ne veux pas m’infliger une deuxième fois le spectacle de ma femme succombant aux charmes d’un autre. J’ai entendu Lili déclarer que le baiser conduisait à l’acte, qu’elle ne saurait résister à qui l’embrasserait sur la bouche. Je ne vérifierai pas si le baiser mène inexorablement à la baise. Mon imagination galope. En quelques fractions de seconde, je l’ai vue prise, défoncée. Je la vois sur le dos cuisses ouvertes, vulve béante trembler d‘impatience dans l’attente du mâle, je l’imagine prise en levrette et hurlant au moment de l’orgasme nécessairement fabuleux et je n’en crois pas mes oreilles quand elle répond:
- Va, je ne te hais point, mais je ne suis pas amoureuse de toi. Quittons-nous en bons termes. Je serai uniquement la femme de mon mari. Il est inutile de m’attirer dans un de tes pièges, je ne couche pas.
Je prends du galon, plusieurs fois elle me désigne comme son mari. Avant elle revendiquait haut et fort les mots " compagne et compagnon". Me proposera-t-elle le mariage ? Mais a-t-on vu un séducteur se reconnaître battu ? L’élégant devient goujat :
- Charlene m’a pourtant garanti le contraire. Louis lui a raconté par le détail vos ébats dans le parc. Tu as ébloui le gamin. Alors tu feras un petit effort pour moi. Pourquoi pas maintenant et ici. Tu m’as assez mené en bateau. Approche. Tu sais encaisser mais tu oublies de rendre la monnaie.
De quoi parles-tu ? La première fois j’avais de quoi payer mon repas. Tu as voulu payer, cela ne m’engageait pas à coucher, je pense. La deuxième fois, considérant que mes règles ne me permettaient pas de satisfaire vos appétits, j’ai voulu vous quitter avant le repas. Tu as encore insisté pour m’inviter au repas. L’offre n’avait-elle pour but que de m’obliger à une relation amoureuse ?
- Oh ! Mais tu oublies les 300 euros que j’ai versés à Charlene pour prix de tes services.
- Charlene m’a vendue ? Première nouvelle. Elle a encaissé 300 euros, je l’ignorais. C’est donc elle qui te doit « des services ». Tu te trompes d’adresse
- Mais tu te fous de moi!
- Non, Georges, reste assis. Je ne veux paahaaahaaahaaaahçaaa. Georges arrête, c’est un viol. Non ferme ton pantalon. Il n’est pas question que je te suce ou que je t’astique. Pas ça, pas mon ventre, non. Lâche ma culotte. Mmm je mords si tu forces ma bouche.Au secours !
- Ah ! Tu préfères que je te saute sur ce canapé. Viens, petite pute, je veux ce que j’ai payé. Écarte les cuisses.
- Non, je ne veux pas
Cette fois je bondis. Zorro est arrivé, je n’ai pas de lasso mais la rage au cœur et je hurle. Mon cri effraie le saligaud. L’entreprise lui semblait facile. L’agresseur lâche prise, fait face et demande
- Qui c’est celui-là ? Tu as combien d’amants dans tes tiroirs, salope.
Il encaisse un crochet du droit qui me broie les doigts et il entend peut-être la voix de Lili :
- C’est mon mari. Laurent, tu es là. Dieu soit loué.
Je pousse le bourgeois à moitié déshabillé vers la porte, je le jette à la rue. Un autre énergumène s’annonce :
- Je suis Alain, maintenant c’est mon tour ! A moi la salope.
Ce mot a le don de me faire sortir de mes gonds, je me fais mal à la main gauche en lui faisant sauter deux dents et je lui crie pour qu’il comprenne malgré sa douleur
- Moi, je suis son mari, dégage sale petit con !
Charlene apparaît, ramasse une incisive. Je la tire dans l’entrée:
- Charlene, si on allait au commissariat porter plainte pour proxénétisme ?
- Tu es fou.
- Vite, rattrapons Georges à qui tu dois 300 euros ! Qu’est-ce que cette histoire ?
- Tiens, les voilà. Je pourrais parler à Lili.
Liliane avance et lui montre la porte. Charlene saisit le message déguerpit et rejoint Georges qui se reboutonne plus loin sur le trottoir. Ils s’éloignent ... Je frotte mes mains, mes doigts endoloris. Je viens de me découvrir bagarreur, capable de frapper. Je saute sur mon vélo et je les rattrape. Georges me regarde effaré, lève les bras pour protéger sa figure En deux mots, il apprend que sa maîtresse couvait ses euros. Je les laisse à leurs explications houleuses. Nous voilà débarrassés de la clique.
Liliane me saute au cou, colle ses lèvres aux miennes. Marre de l’abstinence, je me laisse câliner. Et quand ma Lili commence comme ça, je vous laisse imaginer comment ça se termine : le baiser conduit à la baise. Eh! Oui , nous faisons l'amour. Tant pis si nous transpirons ou si les draps collent. Rideau!
FIN
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