Vampire
Récit érotique écrit par Raiku [→ Accès à sa fiche auteur]
Auteur homme.
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Histoire érotique Publiée sur HDS le 11-05-2020 dans la catégorie Fétichisme
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Couleur du fond :
Vampire
Laura était partie boire avec des amies ce soir-là. En y allant, avec la nuit et une pluie qui tombaient, un peu de brouillard et les ombres qui s’allongeaient dans l’obscurité naissante, elle s’était dit que c’était un temps que n’auraient pas renié les auteurs gothiques. Ne manquaient plus qu’une cloche qui sonne au loin, près des ruines d’un château et un orgue jouant ses notes graves et lugubres dans le silence.
Mais son imagination lui jouait des tours : en vérité, ça allait être une soirée normale. Ce n’était qu’un bar qu’elle ne connaissait pas, un peu underground, perdu dans un quartier sordide de la ville. Ses amies voulaient boire et elle les avait suivies, s’attendant à une soirée plaisante. Très vite, ses amies prirent d’assaut le jeu de fléchette et commandèrent à boire. Laura n’aimait pas jouer alors, en attendant les commandes, elle regarda les gens, comme elle en avait l’habitude.
Il n’y avait pas grand monde : quelques poivrots sur les tabourets du comptoir, silencieux, les yeux dans leurs verres, et deux autres groupes beaucoup moins bruyants que le sien. Une personne retint toutefois son attention : elle ne la quittait pas des yeux. D’abord Laura regarda ailleurs, comme elle le faisait d’ordinaire quand elle croisait le regard de ceux qu’elle observait. Néanmoins, quand son regard balaya à nouveau le bar, elle vit que la femme ne l’avait pas quittée des yeux. Elle eut un frisson de peur incontrôlé, rapidement oublié.
Avec un sourire, elle prit les commandes pour les apporter à ses amies en se disant que c’était normal. Elle avait toujours une tenue qui captait le regard des gens, pas vraiment discrète. Ce soir-là, elle portait une jupe assez courte qui ne laissait voir qu’une ligne de la peau de ses jambes avant que ses bas noirs ne les recouvrent. Au-dessus, elle portait un corset fermé par des lacets, noir également, qui faisait remonter ses seins, bien visibles grâce à un décolleté assez large. Ses bras étaient couverts de résille qui cachait un peu ses tatouages. Un choker venait compléter sa tenue, juste au-dessus de son tatouage de toile d’araignée. Même sa coiffure était sophistiquée : sa tempe gauche était rasée et le reste de ses cheveux noirs tombait de l’autre côté en mèches noires, rouges et bleues très foncées.
Elle voulait qu’on l’admire et cela semblait déjà être le cas.Au bout d’un certain temps à s’amuser avec ses amies, elle se retourna encore et s’aperçu que la femme ne l’avait pas quittée des yeux. L’amusement et la fierté avaient laissé la place à une peur sourde, comme un mauvais pressentiment. Comme si elle s’en était aperçue, la femme leva son verre pour la saluer et lui fit un sourire. Laura lui répondit d’un sourire timide avant de se détourner, surprise.
Le même frisson recommença, inattendu. Pourtant, ce n’était pas la première fois qu’un ou une inconnue la regardait. Il y avait quelque chose de différent cette fois. Et, contre toute attente, cette appréhension lui donnait le sourire.
Comme elle semblait perdue dans ses pensées et qu’un léger sourire ne quittait pas ses lèvres, ses amies lui conseillèrent d’aller la voir. Au début, elle hésita mais, quand elle se retourna encore, la femme lui fit un sourire encore plus grand et Laura se sentit attirée.
En s’approchant, elle put détailler la femme mieux qu’elle ne l’avait fait au début puisqu’elle se tenait dans la pénombre. Elle était moins vieille que ce qu’elle avait pensé au départ, peut-être seulement quelques années de plus que Laura. Elle portait un chapeau-claque assez incongru, posé sur des cheveux longs, bouclés et ornés de quelques plumes. Mais surtout, surtout, elle était incroyablement belle, mais Laura aurait été bien incapable de mettre des mots pour détailler cette beauté.
— Je peux m’asseoir ? demanda Laura en tirant la chaise.
— Bien sûr, répondit la femme en lui faisant un signe de la main.
Laura s’assit et la fixa pendant quelques instants, sans rien dire ni bouger un muscle.
— Rose, dit soudainement la femme.
Après un petit temps de réflexion, Laura dit son nom elle aussi. Elle ne savait pas quoi dire et la femme – Rose puisque que tel était son nom – l’intimidait. C’était bien la première fois qu’on lui faisait cet effet-là. Elle sentait ses amies, derrière, qui la regardaient en se demandant ce qu’elles pouvaient se dire. Elle se le demandait aussi. Après un silence assez long, Laura, de plus en plus gênée, allait se lever pour repartir quand Rose lui demanda, un léger sourire sur les lèvres : — Pourquoi tu es venue là ?
— Je sais pas… Je sais pas ce qu’il m’a pris, rougit la jeune fille en baissant la tête.
— Je t’offre quelque chose ?
Laura hocha la tête et Rose fit un geste au barman qui arriva rapidement.
Au moment de prendre leurs boissons, leurs mains se touchèrent. Laura trouva la main de Rose froide, extrêmement froide. Elle eut une sorte de picotement puis un flash, un frisson. Des couleurs vives. Elle vit, comme dans un songe, Rose, nue et magnifique, au-dessus d’elle, qui l’embrassait, la caressait. Un mélange de douleur et de plaisir qu’elle ne comprit pas. Sa vision ne dura que quelques secondes et elle secoua la tête, rougissante, pour s’en débarrasser. Elle avait vraiment trop d’imagination.
Rose, elle, ressentit sa chaleur mais également des formes, des sensations, de la peur mais aussi de l’excitation.Puis, elles parlèrent de tout et de rien. Rose trouvait que Laura était fort charmante et cette dernière la trouvait charismatique. Elle dégageait quelque chose, même si elle n’arrivait pas à savoir quoi.
Elle était extrêmement belle. Quand elle passa sa langue rouge sur ses lèvres pâles, Laura ne put s’empêcher de s’abandonner encore à la regarder. Elle ne savait plus ce que racontait Rose, mais elle l’écoutait, attentive, la tête sur les mains. Soudain elle s’aperçu que Rose avait une sorte de cicatrice dans le cou. Une cicatrice qui formait deux points. Très vite, elle comprit tout. Ses frissons, sa vision, son charisme.
— Tu es… commença Laura.
— Oui, répondit simplement Rose qui avait suivi la direction de ses yeux. Ça te dérange ?
— Non… Non, murmura Laura. Je… Je ne m’y attendais pas, c’est tout. Mais j’adore, dit-elle avec des yeux brillants.
— Je te l’aurais dit avant qu’on aille trop loin.
Laura hocha la tête et elles reprirent la conversation là où elle s’était arrêtée. Au bout d’une dizaine de minutes peut-être, les amies de Laura partirent en lui disant au revoir, lui demandant si elle voulait les suivre mais elle refusa. Elle était bien avec sa nouvelle amie. Les autres firent un sourire entendu avant de disparaitre.
Une nouvelle fois leurs mains se touchèrent et Laura eut un autre flash avec seulement des sensations. Plaisir, douleur, excitation.
— Je dois reconnaitre que ça m’excite un peu aussi, dit-elle soudainement.
Ce n’était plus le sujet de la conversation mais Rose comprit immédiatement.
— Ah oui ? sourit-elle en dévoilant ses canines.
Laura eut du mal à avaler sa salive et quand les yeux gris de Rose devinrent rouges, elle ne pu s’empêcher de lui demander : — Ça te dirait qu’on aille autre part ? Chez toi ou chez moi ?
Ses yeux redevinrent gris quand Rose répondit : — Bien sûr. On va chez moi. T’es sûre ?
— Oui ! s’exclama Laura en se levant.
Elle se leva comme envoûtée, enivrée.
Dehors, la pluie et le brouillard étaient encore là mais on n’entendait toujours pas d’orgue. Laura se sentait comme dans un roman gothique, en compagnie d’une vampire ! Si ce n’était qu’un rêve, au moins ce serait un des meilleurs.
Quand elles arrivèrent dans la chambre de Rose, Laura fut subjuguée par tous les objets hétéroclites qui s’y trouvaient. Elle s’était toujours passionnée pour ce qui sortait de l’ordinaire et pour le morbide et le macabre, alors se trouver là l’emplissait de joie.
La chambre était plongée dans la pénombre, seule une douce lumière pourpre passait par le rideau. Sur une étagère se trouvaient une tonne de vieux livres sur les vampires que Laura ne connaissait pas mais qui semblaient très vieux, ainsi que des versions originales de livres dont Laura avait entendu parler, comme Sade, Stokerou Polidori.
Sur le mur d’à côté il y avait un gigantesque miroir où Rose ne se reflétait pas.
Sur le dernier mur, juste en face du miroir, il y avait des accessoires BDSM : une cravache, un martinet, une croix de Saint-André, des liens et d’autres choses que Laura ne reconnut pas mais qu’elle ne fut pas très surprise de trouver là. Elle allait vraiment passer une bonne soirée. Et bien sûr, en plein milieu de la pièce, il y avait, bien sûr, un cercueil fermé. Finement ouvragé, d’un noir d’outre-tombe, il semblait plus grand qu’un cercueil normal et Laura se dit que c’était mieux, surtout pour faire des galipettes à deux.
Rose se rapprocha d’elle.
— Avant que tout commence, je te préviens que ça va être douloureux.
— J’aime quand c’est douloureux, répondit Laura en souriant.
— Et tu peux partir à tout moment, continua Rose.
Laura hocha la tête sérieusement. Elle s’approcha de Rose avant de l’embrasser sur la joue. En la touchant, Rose savait qu’elle ne mentait pas. Laura lui murmura à l’oreille : — Comme je viens de le dire : j’aime avoir mal… A ces mots, les yeux de Rose changèrent définitivement de couleur et elle embrassa passionnément Laura qui en profita pour faire passer sa langue sur ses canines. Un flot de sentiments et de connaissances l’envahit avec ce baiser. Soudain, elle arriva à mettre des mots sur des sensations, à comprendre ce qu’elle ne comprenait jusqu’alors. Un nouveau monde s’ouvrait à elle. Elle n’eut pas le temps de tout intégrer car Rose la poussa sur le cercueil pour l’embrasser à nouveau.
Toutes les sensations de Laura lui parvenaient à travers sa peau avec intensité, elle avait peur mais elle était aussi terriblement excitée. Rose sentit que Laura l’avait déjà rêvé, qu’elle fantasmait sur les vampires. Elle se recula pour regarder cette petite gothique qui n’avait peur de rien.
Rose s’approcha pour la déshabiller. Doucement, elle enleva les collants de ses bras pour découvrir en-dessous un serpent qui s’enroulait tout autour de son bras. Elle le suivit du doigt jusqu’à sa gueule qui crachait, et Laura ferma les yeux sous les caresses qui picotaient doucement. Rose remonta ensuite ses doigts jusqu’à ses épaules et son cou avant de venir l’embrasser. Laura sentit ses canines frôler sa peau et frissonna mais Rose s’écarta encore.
Elle commença à délacer son corset doucement, tout en continuant de l’embrasser. Dès qu’elle le put, elle glissa ses mains entre le corset et sa peau, laissant Laura finir de le délacer. Sentir sa peau lui donnait des décharges d’énergie et elle avait hâte de la goûter, mais elle était assez vieille et sage pour ne pas laisser le contrôle à ces bas instincts, car attendre serait encore meilleur. Quand le corset tomba à terre, elle pu admirer le corps de la jeune fille. Elle était aussi pâle qu’elle mais elle était aussi tatouée : une chauve-souris étendait ses ailes en dessous de ses seins. Rose sourit, elle ne croyait pas aux coïncidences et n’était pas vraiment surprise. Elle la caressa du doigt avant de descendre encore, de lui retirer sa jupe puis ses bas.
Elle la fit se plier sur le ventre sur le cercueil et pu voir son tatouage dans le dos : un ange étendait ses ailes, la tête penchée comme s’il dormait ou qu’il était mort. Rose ressentit tout ce qu’elle avait enduré pour l’avoir en passant ses doigts dessus, la douleur de l’aiguille s’enfonçant dans sa peau. Laura se retourna pour l’embrasser, elle essayait de déshabiller Rose mais cette dernière l’en empêcha. Déçue, Laura lui murmura à l’oreille : — On pourrait aller dans le cercueil, alors ?
— Oh, tu y vas, répondit simplement Rose.
Rose se retourna pour attraper les liens derrière elle. Elle demanda à Laura de lui tendre ses poignets et elle les attacha ensemble, puis elle fit pareil avec ses chevilles. Être attachée comme ça excitait considérablement Laura, électrifiée dès que Rose touchait sa peau. Celle-ci l’embrassa une ou deux fois avant d’ouvrir le cercueil.
L’intérieur était grand et matelassé et, en quelques gestes, Rose y installa Laura qui se débattait. Sur un dernier baiser où elle lui mordit la lèvre, elle referma le cercueil après lui avoir dit avec un sourire : — J’aime l’odeur de ta peur.
Laura sentit un goût de fer dans sa bouche et s’aperçu que sa lèvre saignait. Le cercueil se referma avec un léger grincement et soudain ce fut la noirceur, l’obscurité. Elle était partagée entre peur et excitation. Jamais ces deux émotions n’avaient été aussi intenses de toute sa vie. Elle se demandait ce que Rose allait lui faire quand elle sortirait, si elle en sortait vivante.
Paniquée, elle sentait l’air s’en aller, ses poumons en feu puis, les premiers instants de frayeur passés, elle se détendit. Elle n’allait pas mourir, c’était ridicule. Contre toute attente, le cercueil était confortable et se retrouver là, enfermée, attachée, l’excitait.
L’obscurité, l’incertitude, la claustrophobie. De la claustrophilie plutôt, en fait. Se trouver dans cet espace réduit, si riche symboliquement réveillait une chaleur dans son bas ventre. Toujours attachée, ses mains glissèrent avec difficulté le long de son corps pour enfin arriver entre ses jambes.« Un moment de paradis n’est pas trop cher payé par la mort. »Si elle devait mourir, autant que ce soit dans de bonnes conditions, les dernières minutes auront été grandioses.
Elle caressa doucement son clitoris puis, la respiration haletante et les idées de mort dans la tête, elle jouit vite. Son orgasme fut si fulgurant qu’elle s’endormit rapidement. Assise par terre, contre le cercueil, Rose se délectait de ses sensations et de ses peurs.
Elle se réveilla quand Rose ouvrit à nouveau le cercueil. Ses yeux mirent du temps à s’habituer à la lumière. Même si elle n’était pas très crue, elle l’était bien plus que son absence dans le cercueil. Rose lui prit la main pour l’aider à en sortir. Elle eut l’impression de renaitre.
— Prête pour les réjouissances ? demanda-t-elle avec un sourire dévoilant ses canines.
Pour toute réponse, Laura hocha la tête. Hébétée par sa sieste, elle n’arrivait pas vraiment à se réveiller. Peut-être qu’elle rêvait encore. Peut-être que ce n’était qu’un rêve depuis le début.
Avec douceur au vu de son état, Rose la releva et lui défit ses liens. Instinctivement, Laura se mit à frotter ses poignets.
— Il faudrait te réveiller, lui murmura Rose à l’oreille. La seule question est de savoir si je t’attache ou non pour le faire.
Sur ces mots, elle alla chercher une cravache sur le mur. Laura la fixa avec des yeux vides et un coup cingla ses fesses, ce qui eut pour effet de la réveiller. Une lueur brilla dans ses yeux, devenant plus intense à chaque seconde. Au second coup, elle se réveilla toute entière et s’approcha pour embrasser Rose passionnément. Ce n’était en fait qu’une ruse pour lui prendre la cravache mais Rose n’était pas née de la dernière pluie : elle ne la laissa pas faire.
Elle poussa la jeune fille vers la croix de Saint-André et, alors que son dos toucha le bois dur, Rose l’embrassait déjà fougueusement. Sans vraiment qu’elle ne s’en aperçoive, elle lui avait attaché un bras en haut de la croix et l’autre suivit quelques secondes plus tard. Laura la regardait avec un regard lubrique et Rose arrivait à sentir son excitation même sans la toucher. Elle l’embrassa encore en passant sa langue sur sa lèvre coupée, pour se délecter de son sang.
Avec un sourire sadique, elle raccrocha la cravache pour prendre à la place un martinet. Laura la regardait avec de grands yeux, sentant encore la douleur et la chaleur des premiers coups sur ses fesses. Rose n’avait même plus besoin de lui demander si elle était sûre tellement elle ressentait son excitation, même à un mètre d’elle.
Elle fit tourner le martinet d’une rotation du poignet avant de l’abattre avec force sur le ventre de Laura qui hurla de douleur ; ses seins tressautèrent sous la violence du coup. Des marques se faisaient déjà voir sur sa peau blanche qui marquait facilement.« Ouvre-toi à la douleur, abandonne toi… », lui murmurait une voix comme du coton à l’intérieur de sa tête.
Soudain, elle comprit et toute sa douleur se transforma en un déferlement de larmes et de plaisir.C’étaient les mêmes ressentis que pendant sadernière vision. Plaisir, douleur et excitation étaient mêlés. Elle en voulait encore.
Rose fut désarçonnée par la vague de plaisir qui jaillit d’elle au moment où elle hurlait. Si elle continuait comme ça, tout le quartier allait être au courant du plaisir qu’elle ressentait. Elle n’aurait pas à se nourrir pendant longtemps après celle-là.
— Encore… murmura Laura d’une voix faible.
Les autres coups – sur ses épaules puis sur ses seins – la firent crier encore et la cambrèrent de souffrance. La jouissance et la souffrance ne faisaient plus qu’un. Elle ne comprenait pas mais elle en voulait toujours plus.
— Encore ! hurla-t-elle.
Rose obtempéra avec un léger sourire. Les rôles étaient inversés : Laura avait l’impression d’avoir le contrôle alors qu’elle restait là, attachée, en train de se faire fouetter. Ayant toujours été une cérébrale, elle essayait vainement de comprendre ce qu’il lui arrivait, pourquoi sa cyprine coulait avec abondance entre ses jambes, d’où venait toute cette euphorie, comment douleur et plaisir pouvaient être à ce point mêlés.
La douleur engloutit toutes ses peurs, ses appréhensions, elle se noyait dans la volupté. Elle ne savait pas d’où lui venaient tous ces mots, mais ils sonnaient juste à ses oreilles.
— Encore ! cria-t-elle une nouvelle fois mais Rose ne fit rien.
Laura s’aperçu aussi que le plaisir venait dans le fait d’attendre les coups, dans le temps en suspension. Elle profita de ce temps pour réfléchir. Physiologiquement, elle savait que c’étaient les endorphines qui faisaient tellement taire la douleur qu’elle en devenait plaisir mais elle ne comprenait pas encore la douleur psychologique.
Elle voyait son reflet dans le miroir, à côté de Rose. Elle se voyait exténuée, sa peau blanche était devenue rouge violacée là où Rose l’avait fouettée et rouge de pleurs sur son visage.
Puis les lanières du martinet frappèrent encore sa peau et le plaisir remonta, plus fort qu’il ne l’avait jamais été, et elle arrêta de réfléchir. La douleur irradiait sur tout son corps. Les sensations étaient difficiles à décrire mais elles étaient grisantes. Le mot qu’elle recherchait était « stupéfiant », dans tous ses sens du terme. Elle était époustouflée, à bout de souffle, comme sous l’effet d’une drogue. Elle n’aurait jamais pensé qu’avoir aussi mal décuplerait ainsi son ivresse. C’était plus intense que tout ce qu’elle avait connu jusqu’alors, que ce soit avec des garçons ou avec des filles.
Rose se nourrit de son plaisir et de sa souffrance pendant encore quelques minutes. D’habitude, elle arrivait à distinguer ce qui tenait du plaisir et de la douleur mais là, elle n’y arrivait pas, comme si Laura non plus n’en savais rien.
L’esprit en ébullition, celle-ci ne réfléchissait plus, complétement perdue, en transe, dans une extase masochiste. Quand la tête de Laura tombe sur son épaule, Rose arrêta son supplice et rangea son instrument avant d’aller ouvrir le cercueil en grand. Elle détacha délicatement Laura qui s’écroula dans ses bras. Ses joues étaient mouillées d’avoir pleuré et son maquillage avait coulé, laissant de longues trainées noires le long de ses joues. Elle se vit dans le miroir où Rose ne se reflétait pas, flottante à environ un mètre du sol, les cheveux emmêlés et la tête penchée de fatigue.
Le cercueil ouvert ressemblait à un grand lit et Laura, allongée dessus semblait toute petite. Debout devant elle, Rose se déshabilla entièrement sous ses yeux fatigués mais intéressés. Elle était magnifique plus par ce qu’elle dégageait que son enveloppe charnelle, presque banale à côté de son aura. Des seins ronds et fermes, qui pointaient fièrement vers le ciel, et un ventre un peu bombé.
Rose s’allongea sur elle, l’embrassa dans le cou et lui mordilla doucement les lobes d’oreilles pour la réveiller. Ses mains froides passèrent sur tout son corps et Laura poussait des gémissements. La froideur de Rose guérissait la douleur de sa peau brûlante à cause des coups, elle la massa doucement pour atténuer la douleur. Ses mains étaient comme un baume sur ses brûlures.
Doucement, Laura sortit de sa torpeur pour venir toucher la peau froide de Rose. Celle-ci la laissa la toucher, ses mains étaient douces dans leurs mouvements, quoiqu’un peu tremblantes.Si elle pouvait encore capter la chaleur, elle aurait dit que les mains de Laura étaient chaudes sur ses seins, mais elle ne ressentait rien. Ses mains soupesèrent ses seins avec lenteur avant de descendre par son ventre. Rose était silencieuse, mais, sans savoir comment, Laura arrivait à percevoir ses sentiments, ses ressentis et elle savait qu’elle aimait ça. Elle sentait son corps onduler contre le sien, comme dans sa première vision, comme si elle avait vu l’avenir.
Puis Rose se mit à bouger elle aussi, elle lui releva une jambe pour venir frotter son clitoris contre le sien. Après lui avoir caressé les seins, elle vint lécher son sein dont le téton était en érection, gorgé de sang. Elle eut envie de le mordre, de se gorger de son sang mais se retint. Plus elle attendrait et plus ce serait bon.
Laura gémissait doucement en dessous d’elle. Toute cette douceur après le déchainement de violence faisait un contraste qui illuminait encore plus le plaisir qu’elle ressentait à présent. Néanmoins, au bout de quelques minutes de douceur, Laura eut encore envie d’avoir mal.
Comme si elle lisait dans ses pensées, Rose la prit par le cou et la serra, lui mordilla le lobe de l’oreille qu’elle sentait grossir et se gorger de sang lui aussi. Pendant ce temps, Laura lui caressait le dos puis les fesses, qu’elle empoigna à pleines mains puis qu’elle griffa. Elle aussi pouvait faire du mal.
Rose se redressa et frôla son cou de ses doigts, puis elle y planta ses ongles qu’elle fit descendre sur tout son corps jusqu’à son ventre. Dans un hurlement de douleur, elle lacéra la peau de Laura dont le corps se cambrait sous ses doigts.
Enfin elle lui prit le son bras, lui faisant de légers bisous en descendant à partir de l’épaule. Arrivée au poignet, ses canines brillèrent quand elle les enfonça dans la peau de la jeune fille qui cria doucement, beaucoup plus doucement que quand elle se faisait fouetter. Cette morsure la fit se réveiller complétement, sortir de sa transe, et elle embrassa Rose passionnément. Son sang coulait le long de son bras, jusqu’à tomber sur le matelas du cercueil.
— Touche-toi, lui ordonna Rose.
Comme Laura ne faisait que l’embrasser et la caresser, elle prit une de ses mains qu’elle posa sur son pubis avant de se répéter. Cette fois-ci, Laura obéit et commença à gémir après quelques rotations de ses doigts. Rose lui mordilla encore le cou et elle sentit la peur augmenter ainsi que sa poitrine se soulever. Elle décida de s’amuser encore un peu en descendant ses baisers jusqu’à embrasser ses seins et jouer avec ses tétons gonflés grâce à sa langue. Elle la sentait gémir en dessous d’elle.
Puis, la tentation du sang étant trop forte, elle remonta dans son cou.
Laura aussi sentait que la fin était proche, que la jouissance n’était pas loin. Elle tremblait de tous ses membres, proche de la jouissance et elle jouit en hurlant quand les crocs de Rose se plantèrent dans son cou et aspira son sang. Les bruits de succion auraient été épouvantables à d’autres d’oreilles, mais Rose et Laura s’en moquaient. Son sang avait vraiment un goût différent avec la souffrance et la peur. Après quelques minutes à hurler encore, même une fois que Rose eut enlevé ses crocs de son cou, Laura s’endormit d’un coup, vide, sans énergie.
Mais son imagination lui jouait des tours : en vérité, ça allait être une soirée normale. Ce n’était qu’un bar qu’elle ne connaissait pas, un peu underground, perdu dans un quartier sordide de la ville. Ses amies voulaient boire et elle les avait suivies, s’attendant à une soirée plaisante. Très vite, ses amies prirent d’assaut le jeu de fléchette et commandèrent à boire. Laura n’aimait pas jouer alors, en attendant les commandes, elle regarda les gens, comme elle en avait l’habitude.
Il n’y avait pas grand monde : quelques poivrots sur les tabourets du comptoir, silencieux, les yeux dans leurs verres, et deux autres groupes beaucoup moins bruyants que le sien. Une personne retint toutefois son attention : elle ne la quittait pas des yeux. D’abord Laura regarda ailleurs, comme elle le faisait d’ordinaire quand elle croisait le regard de ceux qu’elle observait. Néanmoins, quand son regard balaya à nouveau le bar, elle vit que la femme ne l’avait pas quittée des yeux. Elle eut un frisson de peur incontrôlé, rapidement oublié.
Avec un sourire, elle prit les commandes pour les apporter à ses amies en se disant que c’était normal. Elle avait toujours une tenue qui captait le regard des gens, pas vraiment discrète. Ce soir-là, elle portait une jupe assez courte qui ne laissait voir qu’une ligne de la peau de ses jambes avant que ses bas noirs ne les recouvrent. Au-dessus, elle portait un corset fermé par des lacets, noir également, qui faisait remonter ses seins, bien visibles grâce à un décolleté assez large. Ses bras étaient couverts de résille qui cachait un peu ses tatouages. Un choker venait compléter sa tenue, juste au-dessus de son tatouage de toile d’araignée. Même sa coiffure était sophistiquée : sa tempe gauche était rasée et le reste de ses cheveux noirs tombait de l’autre côté en mèches noires, rouges et bleues très foncées.
Elle voulait qu’on l’admire et cela semblait déjà être le cas.Au bout d’un certain temps à s’amuser avec ses amies, elle se retourna encore et s’aperçu que la femme ne l’avait pas quittée des yeux. L’amusement et la fierté avaient laissé la place à une peur sourde, comme un mauvais pressentiment. Comme si elle s’en était aperçue, la femme leva son verre pour la saluer et lui fit un sourire. Laura lui répondit d’un sourire timide avant de se détourner, surprise.
Le même frisson recommença, inattendu. Pourtant, ce n’était pas la première fois qu’un ou une inconnue la regardait. Il y avait quelque chose de différent cette fois. Et, contre toute attente, cette appréhension lui donnait le sourire.
Comme elle semblait perdue dans ses pensées et qu’un léger sourire ne quittait pas ses lèvres, ses amies lui conseillèrent d’aller la voir. Au début, elle hésita mais, quand elle se retourna encore, la femme lui fit un sourire encore plus grand et Laura se sentit attirée.
En s’approchant, elle put détailler la femme mieux qu’elle ne l’avait fait au début puisqu’elle se tenait dans la pénombre. Elle était moins vieille que ce qu’elle avait pensé au départ, peut-être seulement quelques années de plus que Laura. Elle portait un chapeau-claque assez incongru, posé sur des cheveux longs, bouclés et ornés de quelques plumes. Mais surtout, surtout, elle était incroyablement belle, mais Laura aurait été bien incapable de mettre des mots pour détailler cette beauté.
— Je peux m’asseoir ? demanda Laura en tirant la chaise.
— Bien sûr, répondit la femme en lui faisant un signe de la main.
Laura s’assit et la fixa pendant quelques instants, sans rien dire ni bouger un muscle.
— Rose, dit soudainement la femme.
Après un petit temps de réflexion, Laura dit son nom elle aussi. Elle ne savait pas quoi dire et la femme – Rose puisque que tel était son nom – l’intimidait. C’était bien la première fois qu’on lui faisait cet effet-là. Elle sentait ses amies, derrière, qui la regardaient en se demandant ce qu’elles pouvaient se dire. Elle se le demandait aussi. Après un silence assez long, Laura, de plus en plus gênée, allait se lever pour repartir quand Rose lui demanda, un léger sourire sur les lèvres : — Pourquoi tu es venue là ?
— Je sais pas… Je sais pas ce qu’il m’a pris, rougit la jeune fille en baissant la tête.
— Je t’offre quelque chose ?
Laura hocha la tête et Rose fit un geste au barman qui arriva rapidement.
Au moment de prendre leurs boissons, leurs mains se touchèrent. Laura trouva la main de Rose froide, extrêmement froide. Elle eut une sorte de picotement puis un flash, un frisson. Des couleurs vives. Elle vit, comme dans un songe, Rose, nue et magnifique, au-dessus d’elle, qui l’embrassait, la caressait. Un mélange de douleur et de plaisir qu’elle ne comprit pas. Sa vision ne dura que quelques secondes et elle secoua la tête, rougissante, pour s’en débarrasser. Elle avait vraiment trop d’imagination.
Rose, elle, ressentit sa chaleur mais également des formes, des sensations, de la peur mais aussi de l’excitation.Puis, elles parlèrent de tout et de rien. Rose trouvait que Laura était fort charmante et cette dernière la trouvait charismatique. Elle dégageait quelque chose, même si elle n’arrivait pas à savoir quoi.
Elle était extrêmement belle. Quand elle passa sa langue rouge sur ses lèvres pâles, Laura ne put s’empêcher de s’abandonner encore à la regarder. Elle ne savait plus ce que racontait Rose, mais elle l’écoutait, attentive, la tête sur les mains. Soudain elle s’aperçu que Rose avait une sorte de cicatrice dans le cou. Une cicatrice qui formait deux points. Très vite, elle comprit tout. Ses frissons, sa vision, son charisme.
— Tu es… commença Laura.
— Oui, répondit simplement Rose qui avait suivi la direction de ses yeux. Ça te dérange ?
— Non… Non, murmura Laura. Je… Je ne m’y attendais pas, c’est tout. Mais j’adore, dit-elle avec des yeux brillants.
— Je te l’aurais dit avant qu’on aille trop loin.
Laura hocha la tête et elles reprirent la conversation là où elle s’était arrêtée. Au bout d’une dizaine de minutes peut-être, les amies de Laura partirent en lui disant au revoir, lui demandant si elle voulait les suivre mais elle refusa. Elle était bien avec sa nouvelle amie. Les autres firent un sourire entendu avant de disparaitre.
Une nouvelle fois leurs mains se touchèrent et Laura eut un autre flash avec seulement des sensations. Plaisir, douleur, excitation.
— Je dois reconnaitre que ça m’excite un peu aussi, dit-elle soudainement.
Ce n’était plus le sujet de la conversation mais Rose comprit immédiatement.
— Ah oui ? sourit-elle en dévoilant ses canines.
Laura eut du mal à avaler sa salive et quand les yeux gris de Rose devinrent rouges, elle ne pu s’empêcher de lui demander : — Ça te dirait qu’on aille autre part ? Chez toi ou chez moi ?
Ses yeux redevinrent gris quand Rose répondit : — Bien sûr. On va chez moi. T’es sûre ?
— Oui ! s’exclama Laura en se levant.
Elle se leva comme envoûtée, enivrée.
Dehors, la pluie et le brouillard étaient encore là mais on n’entendait toujours pas d’orgue. Laura se sentait comme dans un roman gothique, en compagnie d’une vampire ! Si ce n’était qu’un rêve, au moins ce serait un des meilleurs.
Quand elles arrivèrent dans la chambre de Rose, Laura fut subjuguée par tous les objets hétéroclites qui s’y trouvaient. Elle s’était toujours passionnée pour ce qui sortait de l’ordinaire et pour le morbide et le macabre, alors se trouver là l’emplissait de joie.
La chambre était plongée dans la pénombre, seule une douce lumière pourpre passait par le rideau. Sur une étagère se trouvaient une tonne de vieux livres sur les vampires que Laura ne connaissait pas mais qui semblaient très vieux, ainsi que des versions originales de livres dont Laura avait entendu parler, comme Sade, Stokerou Polidori.
Sur le mur d’à côté il y avait un gigantesque miroir où Rose ne se reflétait pas.
Sur le dernier mur, juste en face du miroir, il y avait des accessoires BDSM : une cravache, un martinet, une croix de Saint-André, des liens et d’autres choses que Laura ne reconnut pas mais qu’elle ne fut pas très surprise de trouver là. Elle allait vraiment passer une bonne soirée. Et bien sûr, en plein milieu de la pièce, il y avait, bien sûr, un cercueil fermé. Finement ouvragé, d’un noir d’outre-tombe, il semblait plus grand qu’un cercueil normal et Laura se dit que c’était mieux, surtout pour faire des galipettes à deux.
Rose se rapprocha d’elle.
— Avant que tout commence, je te préviens que ça va être douloureux.
— J’aime quand c’est douloureux, répondit Laura en souriant.
— Et tu peux partir à tout moment, continua Rose.
Laura hocha la tête sérieusement. Elle s’approcha de Rose avant de l’embrasser sur la joue. En la touchant, Rose savait qu’elle ne mentait pas. Laura lui murmura à l’oreille : — Comme je viens de le dire : j’aime avoir mal… A ces mots, les yeux de Rose changèrent définitivement de couleur et elle embrassa passionnément Laura qui en profita pour faire passer sa langue sur ses canines. Un flot de sentiments et de connaissances l’envahit avec ce baiser. Soudain, elle arriva à mettre des mots sur des sensations, à comprendre ce qu’elle ne comprenait jusqu’alors. Un nouveau monde s’ouvrait à elle. Elle n’eut pas le temps de tout intégrer car Rose la poussa sur le cercueil pour l’embrasser à nouveau.
Toutes les sensations de Laura lui parvenaient à travers sa peau avec intensité, elle avait peur mais elle était aussi terriblement excitée. Rose sentit que Laura l’avait déjà rêvé, qu’elle fantasmait sur les vampires. Elle se recula pour regarder cette petite gothique qui n’avait peur de rien.
Rose s’approcha pour la déshabiller. Doucement, elle enleva les collants de ses bras pour découvrir en-dessous un serpent qui s’enroulait tout autour de son bras. Elle le suivit du doigt jusqu’à sa gueule qui crachait, et Laura ferma les yeux sous les caresses qui picotaient doucement. Rose remonta ensuite ses doigts jusqu’à ses épaules et son cou avant de venir l’embrasser. Laura sentit ses canines frôler sa peau et frissonna mais Rose s’écarta encore.
Elle commença à délacer son corset doucement, tout en continuant de l’embrasser. Dès qu’elle le put, elle glissa ses mains entre le corset et sa peau, laissant Laura finir de le délacer. Sentir sa peau lui donnait des décharges d’énergie et elle avait hâte de la goûter, mais elle était assez vieille et sage pour ne pas laisser le contrôle à ces bas instincts, car attendre serait encore meilleur. Quand le corset tomba à terre, elle pu admirer le corps de la jeune fille. Elle était aussi pâle qu’elle mais elle était aussi tatouée : une chauve-souris étendait ses ailes en dessous de ses seins. Rose sourit, elle ne croyait pas aux coïncidences et n’était pas vraiment surprise. Elle la caressa du doigt avant de descendre encore, de lui retirer sa jupe puis ses bas.
Elle la fit se plier sur le ventre sur le cercueil et pu voir son tatouage dans le dos : un ange étendait ses ailes, la tête penchée comme s’il dormait ou qu’il était mort. Rose ressentit tout ce qu’elle avait enduré pour l’avoir en passant ses doigts dessus, la douleur de l’aiguille s’enfonçant dans sa peau. Laura se retourna pour l’embrasser, elle essayait de déshabiller Rose mais cette dernière l’en empêcha. Déçue, Laura lui murmura à l’oreille : — On pourrait aller dans le cercueil, alors ?
— Oh, tu y vas, répondit simplement Rose.
Rose se retourna pour attraper les liens derrière elle. Elle demanda à Laura de lui tendre ses poignets et elle les attacha ensemble, puis elle fit pareil avec ses chevilles. Être attachée comme ça excitait considérablement Laura, électrifiée dès que Rose touchait sa peau. Celle-ci l’embrassa une ou deux fois avant d’ouvrir le cercueil.
L’intérieur était grand et matelassé et, en quelques gestes, Rose y installa Laura qui se débattait. Sur un dernier baiser où elle lui mordit la lèvre, elle referma le cercueil après lui avoir dit avec un sourire : — J’aime l’odeur de ta peur.
Laura sentit un goût de fer dans sa bouche et s’aperçu que sa lèvre saignait. Le cercueil se referma avec un léger grincement et soudain ce fut la noirceur, l’obscurité. Elle était partagée entre peur et excitation. Jamais ces deux émotions n’avaient été aussi intenses de toute sa vie. Elle se demandait ce que Rose allait lui faire quand elle sortirait, si elle en sortait vivante.
Paniquée, elle sentait l’air s’en aller, ses poumons en feu puis, les premiers instants de frayeur passés, elle se détendit. Elle n’allait pas mourir, c’était ridicule. Contre toute attente, le cercueil était confortable et se retrouver là, enfermée, attachée, l’excitait.
L’obscurité, l’incertitude, la claustrophobie. De la claustrophilie plutôt, en fait. Se trouver dans cet espace réduit, si riche symboliquement réveillait une chaleur dans son bas ventre. Toujours attachée, ses mains glissèrent avec difficulté le long de son corps pour enfin arriver entre ses jambes.« Un moment de paradis n’est pas trop cher payé par la mort. »Si elle devait mourir, autant que ce soit dans de bonnes conditions, les dernières minutes auront été grandioses.
Elle caressa doucement son clitoris puis, la respiration haletante et les idées de mort dans la tête, elle jouit vite. Son orgasme fut si fulgurant qu’elle s’endormit rapidement. Assise par terre, contre le cercueil, Rose se délectait de ses sensations et de ses peurs.
Elle se réveilla quand Rose ouvrit à nouveau le cercueil. Ses yeux mirent du temps à s’habituer à la lumière. Même si elle n’était pas très crue, elle l’était bien plus que son absence dans le cercueil. Rose lui prit la main pour l’aider à en sortir. Elle eut l’impression de renaitre.
— Prête pour les réjouissances ? demanda-t-elle avec un sourire dévoilant ses canines.
Pour toute réponse, Laura hocha la tête. Hébétée par sa sieste, elle n’arrivait pas vraiment à se réveiller. Peut-être qu’elle rêvait encore. Peut-être que ce n’était qu’un rêve depuis le début.
Avec douceur au vu de son état, Rose la releva et lui défit ses liens. Instinctivement, Laura se mit à frotter ses poignets.
— Il faudrait te réveiller, lui murmura Rose à l’oreille. La seule question est de savoir si je t’attache ou non pour le faire.
Sur ces mots, elle alla chercher une cravache sur le mur. Laura la fixa avec des yeux vides et un coup cingla ses fesses, ce qui eut pour effet de la réveiller. Une lueur brilla dans ses yeux, devenant plus intense à chaque seconde. Au second coup, elle se réveilla toute entière et s’approcha pour embrasser Rose passionnément. Ce n’était en fait qu’une ruse pour lui prendre la cravache mais Rose n’était pas née de la dernière pluie : elle ne la laissa pas faire.
Elle poussa la jeune fille vers la croix de Saint-André et, alors que son dos toucha le bois dur, Rose l’embrassait déjà fougueusement. Sans vraiment qu’elle ne s’en aperçoive, elle lui avait attaché un bras en haut de la croix et l’autre suivit quelques secondes plus tard. Laura la regardait avec un regard lubrique et Rose arrivait à sentir son excitation même sans la toucher. Elle l’embrassa encore en passant sa langue sur sa lèvre coupée, pour se délecter de son sang.
Avec un sourire sadique, elle raccrocha la cravache pour prendre à la place un martinet. Laura la regardait avec de grands yeux, sentant encore la douleur et la chaleur des premiers coups sur ses fesses. Rose n’avait même plus besoin de lui demander si elle était sûre tellement elle ressentait son excitation, même à un mètre d’elle.
Elle fit tourner le martinet d’une rotation du poignet avant de l’abattre avec force sur le ventre de Laura qui hurla de douleur ; ses seins tressautèrent sous la violence du coup. Des marques se faisaient déjà voir sur sa peau blanche qui marquait facilement.« Ouvre-toi à la douleur, abandonne toi… », lui murmurait une voix comme du coton à l’intérieur de sa tête.
Soudain, elle comprit et toute sa douleur se transforma en un déferlement de larmes et de plaisir.C’étaient les mêmes ressentis que pendant sadernière vision. Plaisir, douleur et excitation étaient mêlés. Elle en voulait encore.
Rose fut désarçonnée par la vague de plaisir qui jaillit d’elle au moment où elle hurlait. Si elle continuait comme ça, tout le quartier allait être au courant du plaisir qu’elle ressentait. Elle n’aurait pas à se nourrir pendant longtemps après celle-là.
— Encore… murmura Laura d’une voix faible.
Les autres coups – sur ses épaules puis sur ses seins – la firent crier encore et la cambrèrent de souffrance. La jouissance et la souffrance ne faisaient plus qu’un. Elle ne comprenait pas mais elle en voulait toujours plus.
— Encore ! hurla-t-elle.
Rose obtempéra avec un léger sourire. Les rôles étaient inversés : Laura avait l’impression d’avoir le contrôle alors qu’elle restait là, attachée, en train de se faire fouetter. Ayant toujours été une cérébrale, elle essayait vainement de comprendre ce qu’il lui arrivait, pourquoi sa cyprine coulait avec abondance entre ses jambes, d’où venait toute cette euphorie, comment douleur et plaisir pouvaient être à ce point mêlés.
La douleur engloutit toutes ses peurs, ses appréhensions, elle se noyait dans la volupté. Elle ne savait pas d’où lui venaient tous ces mots, mais ils sonnaient juste à ses oreilles.
— Encore ! cria-t-elle une nouvelle fois mais Rose ne fit rien.
Laura s’aperçu aussi que le plaisir venait dans le fait d’attendre les coups, dans le temps en suspension. Elle profita de ce temps pour réfléchir. Physiologiquement, elle savait que c’étaient les endorphines qui faisaient tellement taire la douleur qu’elle en devenait plaisir mais elle ne comprenait pas encore la douleur psychologique.
Elle voyait son reflet dans le miroir, à côté de Rose. Elle se voyait exténuée, sa peau blanche était devenue rouge violacée là où Rose l’avait fouettée et rouge de pleurs sur son visage.
Puis les lanières du martinet frappèrent encore sa peau et le plaisir remonta, plus fort qu’il ne l’avait jamais été, et elle arrêta de réfléchir. La douleur irradiait sur tout son corps. Les sensations étaient difficiles à décrire mais elles étaient grisantes. Le mot qu’elle recherchait était « stupéfiant », dans tous ses sens du terme. Elle était époustouflée, à bout de souffle, comme sous l’effet d’une drogue. Elle n’aurait jamais pensé qu’avoir aussi mal décuplerait ainsi son ivresse. C’était plus intense que tout ce qu’elle avait connu jusqu’alors, que ce soit avec des garçons ou avec des filles.
Rose se nourrit de son plaisir et de sa souffrance pendant encore quelques minutes. D’habitude, elle arrivait à distinguer ce qui tenait du plaisir et de la douleur mais là, elle n’y arrivait pas, comme si Laura non plus n’en savais rien.
L’esprit en ébullition, celle-ci ne réfléchissait plus, complétement perdue, en transe, dans une extase masochiste. Quand la tête de Laura tombe sur son épaule, Rose arrêta son supplice et rangea son instrument avant d’aller ouvrir le cercueil en grand. Elle détacha délicatement Laura qui s’écroula dans ses bras. Ses joues étaient mouillées d’avoir pleuré et son maquillage avait coulé, laissant de longues trainées noires le long de ses joues. Elle se vit dans le miroir où Rose ne se reflétait pas, flottante à environ un mètre du sol, les cheveux emmêlés et la tête penchée de fatigue.
Le cercueil ouvert ressemblait à un grand lit et Laura, allongée dessus semblait toute petite. Debout devant elle, Rose se déshabilla entièrement sous ses yeux fatigués mais intéressés. Elle était magnifique plus par ce qu’elle dégageait que son enveloppe charnelle, presque banale à côté de son aura. Des seins ronds et fermes, qui pointaient fièrement vers le ciel, et un ventre un peu bombé.
Rose s’allongea sur elle, l’embrassa dans le cou et lui mordilla doucement les lobes d’oreilles pour la réveiller. Ses mains froides passèrent sur tout son corps et Laura poussait des gémissements. La froideur de Rose guérissait la douleur de sa peau brûlante à cause des coups, elle la massa doucement pour atténuer la douleur. Ses mains étaient comme un baume sur ses brûlures.
Doucement, Laura sortit de sa torpeur pour venir toucher la peau froide de Rose. Celle-ci la laissa la toucher, ses mains étaient douces dans leurs mouvements, quoiqu’un peu tremblantes.Si elle pouvait encore capter la chaleur, elle aurait dit que les mains de Laura étaient chaudes sur ses seins, mais elle ne ressentait rien. Ses mains soupesèrent ses seins avec lenteur avant de descendre par son ventre. Rose était silencieuse, mais, sans savoir comment, Laura arrivait à percevoir ses sentiments, ses ressentis et elle savait qu’elle aimait ça. Elle sentait son corps onduler contre le sien, comme dans sa première vision, comme si elle avait vu l’avenir.
Puis Rose se mit à bouger elle aussi, elle lui releva une jambe pour venir frotter son clitoris contre le sien. Après lui avoir caressé les seins, elle vint lécher son sein dont le téton était en érection, gorgé de sang. Elle eut envie de le mordre, de se gorger de son sang mais se retint. Plus elle attendrait et plus ce serait bon.
Laura gémissait doucement en dessous d’elle. Toute cette douceur après le déchainement de violence faisait un contraste qui illuminait encore plus le plaisir qu’elle ressentait à présent. Néanmoins, au bout de quelques minutes de douceur, Laura eut encore envie d’avoir mal.
Comme si elle lisait dans ses pensées, Rose la prit par le cou et la serra, lui mordilla le lobe de l’oreille qu’elle sentait grossir et se gorger de sang lui aussi. Pendant ce temps, Laura lui caressait le dos puis les fesses, qu’elle empoigna à pleines mains puis qu’elle griffa. Elle aussi pouvait faire du mal.
Rose se redressa et frôla son cou de ses doigts, puis elle y planta ses ongles qu’elle fit descendre sur tout son corps jusqu’à son ventre. Dans un hurlement de douleur, elle lacéra la peau de Laura dont le corps se cambrait sous ses doigts.
Enfin elle lui prit le son bras, lui faisant de légers bisous en descendant à partir de l’épaule. Arrivée au poignet, ses canines brillèrent quand elle les enfonça dans la peau de la jeune fille qui cria doucement, beaucoup plus doucement que quand elle se faisait fouetter. Cette morsure la fit se réveiller complétement, sortir de sa transe, et elle embrassa Rose passionnément. Son sang coulait le long de son bras, jusqu’à tomber sur le matelas du cercueil.
— Touche-toi, lui ordonna Rose.
Comme Laura ne faisait que l’embrasser et la caresser, elle prit une de ses mains qu’elle posa sur son pubis avant de se répéter. Cette fois-ci, Laura obéit et commença à gémir après quelques rotations de ses doigts. Rose lui mordilla encore le cou et elle sentit la peur augmenter ainsi que sa poitrine se soulever. Elle décida de s’amuser encore un peu en descendant ses baisers jusqu’à embrasser ses seins et jouer avec ses tétons gonflés grâce à sa langue. Elle la sentait gémir en dessous d’elle.
Puis, la tentation du sang étant trop forte, elle remonta dans son cou.
Laura aussi sentait que la fin était proche, que la jouissance n’était pas loin. Elle tremblait de tous ses membres, proche de la jouissance et elle jouit en hurlant quand les crocs de Rose se plantèrent dans son cou et aspira son sang. Les bruits de succion auraient été épouvantables à d’autres d’oreilles, mais Rose et Laura s’en moquaient. Son sang avait vraiment un goût différent avec la souffrance et la peur. Après quelques minutes à hurler encore, même une fois que Rose eut enlevé ses crocs de son cou, Laura s’endormit d’un coup, vide, sans énergie.
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