Aventures -fin-
Récit érotique écrit par JMB [→ Accès à sa fiche auteur]
Auteur homme.
- • 64 récits publiés.
- • Cote moyenne attribuée par les lecteurs : 0.0 • Cote moyenne attribuée par HDS : 9.9
- • L'ensemble des récits érotiques de JMB ont reçu un total de 474 484 visites.
Histoire érotique Publiée sur HDS le 19-03-2012 dans la catégorie Entre-nous, les hommes
Cette histoire de sexe a été affichée 4 521 fois depuis sa publication.
Couleur du fond :
Aventures -fin-
<< - Salut, mec! Je tiens parole. Ce soir, tu viens t'éclater dans ma casbah! Tu te souviens du gueuleton que je t'avais promis?
- C'est vrai, je m'en souviens.
- Ben c'est ce soir, si t'es libre.
- Va pour ce soir.
- T'as pas l'air vraiment joice.
- Peut-être parce que tu prends ton envol et que tu n'as plus besoin de moi.
- Eh ouais! Tout à une fin. Te voilà débarrassé du Luc pique-assiette. Allez! À tout'. >>
Hubert se présente chez Luc, deux bouteilles de champagne à la main. L'accueil glace l'arrivant: une jolie jeune fille se présente, Colette se dit une ancienne connaissance de Luc avec qui elle vient de renouer des liens fort étroits. L'intéressé confirme, tout heureux de rentrer dans le rang! Dire que la soirée se présente sous de mauvais auspices n'est pas exagéré. Pourtant, les apéritifs avalés, Hubert se sent soulagé lorsque Colette annonce:
<< - Je dois vous quitter. Je bosse de nuit. Soyez sages tous les deux. >>
Elle et Luc se roulent une grosse pelle durant laquelle Hubert, malgré lui, détourne son regard afin d'éviter ce spectacle. Serait-il jaloux? Peut-être bien que oui! Pourtant, Luc ne lui a laissé aucun espoir, et tous deux n'ont couché ensemble que quatre fois sans une vraie participation de Luc se laissant sucer, enculant, éjaculant, même si quelques caresses, des pelles, venaient agrémenter les ébats. Il ne l'a branlé qu'une fois, la toute première. Donc pas de quoi crier à la féerie sexuelle!
Le repas se passe dans la meilleure ambiance possible, uniquement arrosé de champagne qu'on ingurgite à satiété sans même se rendre compte que la tête commence à tourner, que les yeux pétillent. Hubert, quant à lui, conserve un reste de lucidité: il ne fait aucun doute que cette soirée se terminera dans le lit de Luc. Jamais ils n'ont fait l'amour ici. Ce serait presque une sorte de cadeau d'adieu pour Hubert. Ses espoirs augmentent quand Luc retire son tee-shirt, prétextant la chaleur. Tout s'écroule lorsqu'il déclare, vacillant:
<< - Je suis content que tu sois venu, mec. Maintenant, je te ramène à ta casbah. Demain, y'a classe pour tout le monde. >>
Hubert refuse la proposition, alléguant un besoin de prendre l'air, de marcher. Poignée de main franche, on se sépare.
Dehors, Hubert pousse un énorme soupir de déception. Qu'attendait-il? Peut-être rien, peut-être tout, il ne saurait le dire. Tout bonnement, il s'est pris les pieds dans son propre piège. Il voulait Luc dans son lit, il l'a eu. Malheureusement, il s'est amouraché de lui.
Deux heures de marche remettent les idées d'aplomb, rassurent un Hubert plus serein. Après tout, il vient de vivre quelques mois heureux, presque en couple ou tout au moins se l'imaginait-il! Que vouloir de plus quand on en espérait pas tant? Une pluie fine achève de tranquilliser le marcheur qui active le pas.
Arrivé chez lui, douché, prêt à se coucher, Hubert remarque le clignotant de son téléphone, signe de message. Il enclenche l'appareil, entend la voix bizarrement suraiguë de Fortuné, au bord des sanglots pour ne pas dire de la crise de nerfs:
<< - Mon bichon, je veux plus vivre. Je suis foutu. Appelle-moi vite! >>
À la première sonnerie, une voix quasi mourante marmonne un allô presque inaudible. Hubert s'annonce. La voix s'éclaircie:
<< - …. Tu sais la dernière? Antoine s'est barré avec un vieux de 55 ans!
- Tu en es sûr?
- Si je te le dis. Il a embarqué toutes ses affaires pendant que j'étais au boulot. Il a laissé le double de mes clés dans ma boîte à lettres.
- Il ne t'a pas laissé un mot?
- Rien, mon bichon, absolument rien. Je suis allé chez lui. J'ai trouvé porte close, tout fermé. - Mais comment peux-tu savoir qu'il est parti avec un autre homme?
- Des indices, des rumeurs aussi. Ce mec est son premier grand amour. Tu vois le truc. Qu'est-ce que je vais faire? Je peux pas vivre sans Antoine!
- Attends-moi, j'arrive. Le temps de prendre un minimum d'affaires. Tu me raconteras tout ça en détail. D'accord?
- Je voudrais que tu sois déjà là. Merci mon bichon. >>
Un quart d'heure plus tard Hubert sonne à la porte de Fortuné qui l'accueille dans sa plus parfaite et merveilleuse nudité:
<< - Enfin! Te voilà! Tu peux pas savoir comme je suis soulagé! >>
Ils s'étreignent après deux vrais bisous sur les joues. Fortuné pleure doucement, renifle. Hubert l'accompagne dans le salon, s'assied à ses côtés sur le canapé:
<< - Je t'écoute.
- Ben j'en sais pas plus que ce que je t'ai déjà dit. Ça me fout en l'air de pas savoir. Si c'était avec un jeune de 20 ans, je comprendrais. Mais un vieux de 55 balais! C'est à rien comprendre. T'as une idée, toi qui connais bien Antoine?
- Tu sais, notre liaison a été de courte durée. Les années ont passées depuis. Tu n'as pas eu d'aventure en dehors de lui?
- Pas la plus petite. Fidèle que j'étais. Pour ce que ça m'a rapporté….
- Écoute, demain il fera jour, comme on dit. Tu recevras probablement une lettre de lui. Si ça se trouve, ce départ n'est qu'une lubie passagère et il reviendra tout penaud.
- Qu'il revienne et je me ferai un plaisir de le jeter dehors, ce salaud!
- Je croyais que tu l'aimais.
- Oui, je l'aime à en crever. Mais je ne pourrai plus jamais lui faire confiance après ce sale coup. Donc, je le foutrai dehors.
- Ça peut s'arranger. Calme-toi, rien n'est définitif…. >>
Et de discuter jusqu'à une heure très avancée de la nuit.
*****
La première phrase d'Hubert à son réveil, résume les événements de la veille:
<< - Espérons moins de déceptions aujourd'hui qu'hier! >>
Durant le petit déjeuner, Fortuné lui demande de rester quelques jours avec lui. Il objecte:
<< - Peut-être vaudrait-il mieux que tu viennes chez moi. Ici, pour le moment, trop de souvenirs récents. Mets un peu de distance. >>
Fortuné accepte. La journée de travail finie, il débarque chez Hubert avec armes et bagages. Tandis qu'ils dînent devant la télévision, Juan fait irruption, toujours accompagné de son malabar portant deux cartons de pizzas et deux bouteilles de vin rosé. Il chante presque:
<< - On s'invite! On amène ce qu'y faut! >>
Trop heureux de ce dérivatif au chagrin de Fortuné, Hubert montre son empressement à recevoir les deux arrivants.
On se pousse, on sort de la vaisselle, on s'étale, on boit, on mange. Le vin rosé terminé, on attaque le rouge façon maison bordelaise qu'accompagnent plusieurs sucreries amenées par Fortuné. Les regards de Maxime, le malabar, deviennent lubriques dès qu'ils se posent sur ce même Fortuné. Ceux de Juan s'excitent en voyant Hubert. Les admirés ne disent mot, se contentant de prendre certaines poses lascives, par jeu. Au café, les esprits s'échauffent tout comme les pénis qui gonflent. Des regards on passe aux tâtonnements. Des tâtonnements on en vient aux caresses plus ou moins furtives puis carrément expressives. Deux couples distincts se forment. La bouche de Maxime se colle à celle de Fortuné. Les lèvres de Juan gobent celles d'Hubert. Les pelles avec agaceries diverses provoquent un impérieux besoin d'engloutir tout à tour les queues en pleine expansion! On n'entend que gémissements, bruits de succions. Une main de Maxime s'en va titiller les fesses d'Hubert qui suce Juan. Les couples se perdent dans un quatuor déchaîné. Les chairs se mêlent, s'entremêlent, se mélangent. On se touche, on s'abouche, on se palpe, on se tripatouille de tous côtés, dans toutes les positions possibles. Nul ne reste à l'écart. Le plus actif n'est autre que Fortuné. Hubert s'absente, juste le temps d'aller quérir sa boîte de capotes, des serviettes. Lorsqu'il revient, il se voit agréablement agressé par un Juan impatient d'aller plus loin dans leur connexion. Mais il est dit que les choses ne se dérouleront pas comme le laissait prévoir le début des ébats. Comment est-ce arrivé? Nul ne saurait le dire. Toujours est-il que Juan se retrouve les jambes en l'air, la queue emmitouflée de Maxime dans l'anus. Fortuné plante la sienne également emmitouflée dans celui d'Hubert. Nouveaux grognements, quelques encouragements à bien planter à fond la matraque ou autres appréciations du plaisir ressenti. Sans se consulter, les rôles changent. À leur tour, Hubert et Juan pénètrent leur partenaire, une fois la protection en place. Aucune caresse, aucun attouchement entre les deux couples, comme s'ils baisaient chacun dans leur bulle. Un concert à quatre voix laisse entendre que des giclées de foutre s'échappent des queues en effervescence. Affalés à même la moquette, on se remet doucement de ses émotions. On se désaltère. Juan parle le premier.
<< - Moi et Maxime sommes venus avec une idée derrière la tête. Je suis assez content de voir qu'on a réussi. >>
Hubert de rétorquer, non sans une pointe d'ironie:
<< - Oui, mais pas tout à fait comme tu l'entendais. Je me trompe?
- T'as raison. Fortuné c'était pour Maxime et toi pour moi.
- Tu comptais réchauffer le plat, Juan?
- Non, je voulais voir si je supportais de te partager.
- Et?
- Ben c'est le cas. Opération concluante. La guérison est en vue! >>
Juan et Maxime quittent les lieux, bras dessus, bras dessous, en s'embrassant avec une certaine tendresse.
La porte refermée, Hubert va à la cuisine où il trouve Fortuné affairé au rangement. Ils se taisent un long moment, l'un et l'autre ne trouvant quoi dire. Cependant, ils se dirigent ensemble sous la douche qu'ils prennent l'un contre l'autre, se lavant mutuellement. Ensuite ils vont se coucher dans le lit d'Hubert, toujours sans mot dire. Ils s'endorment enlacés, comme un vieux couple.
*****
Semaine tranquille durant laquelle ni Hubert, ni Fortuné n'ont jugé nécessaire d'épiloguer sur leur soirée de l'autre jour. Chaque nuit, ils se couchent, corps contre corps, se roulent un gros patin avant de tomber dans les bras de Morphée. Ahmed se voit refuser sa séance hebdomadaire de jambes en l'air. Il ne comprend pas. Vexé, il rentre chez lui se promettant de ne plus mettre les pieds ici et traitant les pédés de toutes sortes de noms d'oiseaux. Tant pis! Il se passera des amours masculines!
Samedi, alors que l'on se prépare à sortir au restaurant puis en boîte, quelqu'un cogne énergiquement à la porte. Hubert crie:
<< - Et la sonnette! Pas besoin de faire ce boucan! J'ai des voisins! >>
Il se précipite, ouvre. Une main le pousse contre le mur, un homme entre gueulant:
<< - Où est Fortuné? Je veux le voir! >>
Le retour d'Antoine, à l'évidence. Hubert réagit vite, retient l'intrus puis:
<< - Il est ici depuis quelques jours. Mais il n'est pas dit qu'il veuille te voir.
- C'est ce qu'on va voir.
- C'est tout vu. Tu attends ici, dans l'entrée. Je vais lui demander. S'il accepte, tu viens au salon. S'il refuse, tu fiches le camp. C'est ça ou les flics. Compris?
- Ça va, ça va! Tout de suite les grands mots! J'attends. >>
Hubert retrouve Fortuné dans la chambre. Celui-ci tremble de tout son corps, ne sachant quelle attitude prendre. D'une voix douce, rassurante, Hubert propose:
<< - Reçois-le, juste pour que vous conveniez de vous retrouver ailleurs mais un autre jour. Montre-lui au moins que tu n'es pas à tirer la langue après lui. >>
Droit, une démarche raide, Fortuné se présente devant Antoine, déclare d'une voix monocorde:
<< - Ce soir, je suis occupé. J'ai pas le temps de parler avec toi. On se voit demain, chez moi, disons vers 14 heures. >>
Et de tourner le dos à Antoine comme pour retourner dans la chambre. Alors une scène plutôt désagréable se déroule. Le visiteur perd toute contenance, s'agenouille, agrippe les jambes de Fortuné, ne cessant pas de répéter ses regrets, décrivant avec force détails ce qu'il nomme ses erreurs. Il pleure abondamment, presque hystérique. Une énorme gêne s'établit dans l'appartement. Hubert et Fortuné assistent à ce spectacle lamentable, un air de dégoût sur les lèvres. Une bonne dizaine de minutes s'écoulent ainsi durant lesquelles deux hommes observent un troisième qui se répand en lamentations, jurant de faire pénitence. Excédé, Hubert ordonne:
<< - Relève-toi, bon sang! Tu as l'air de quoi! Un peu de courage, merde! >>
S'il possédait encore quelques sentiments pour Antoine, Fortuné n'en éprouve tout à coup plus aucun, écœuré par cette attitude qu'il estime déplorable, indigne. Il laisse échapper:
<< - Maintenant que tu t'es bien avili, tu dégages. >>
Antoine à beau supplier, Fortuné reste inflexible, le visage dur, l'œil méchant. Hubert s'étonne de voir son meilleur copain dans cet état, lui si doux, souriant, compréhensif. Il en éprouve de la peine pour Antoine qui continue de gémir sa douleur. C'est un Fortuné doté d'une force insoupçonnée qui raccompagne son ex à la porte, et le pousse dehors en lui disant un bonsoir cinglant signifiant plutôt un adieu accompagné d'un à jamais.
Quand il revient dans le salon, il remarque Hubert:
<< - Il m'a foutu ma soirée en l'air, ce con!
- Si tu veux, on reste ici.
- Je préfère. Mais on va quand même faire la fête, ça me remettra les idées en place. Pour ça, on appelle Juan et Maxime, d'accord?
- Ça peut le faire. >>
Une heure plus tard, Juan (médecin possédant son propre cabiner) et Maxime, joyeux lurons en goguette, se présentent.
La dernière bouchée avalée, on passe directement aux préparatifs pour une soirée cochonne. Les couples se forment mais ne se mélangent pas, une fois les prémices communautaires accomplis. Fortuné se trouve dans les bras d'Hubert tandis que Maxime s'occupe de Juan.
*****
La vie reprend ses droit pour un Fortuné souffreteux mentalement. Sa force de caractère l'a poussé à rejeter l'infidèle, mais son cœur réclame l'absent. Il exècre la tromperie. Le moindre petit mensonge provoque, chez lui, des colères difficilement contrôlables.
Allongés, côte à côte, enlacés comme d'habitude, ils s'apprêtent à dormir quand Hubert lance:
<< - Pourquoi toi et moi on fait jamais l'amour quand on n'est que tous deux et seulement en partouze? Tu as une réponse, mon poussin?
- Je savais qu'un jour on y viendrait, à la grande discussion. Vous autres, les blancs de métropole, vous croyez toujours indispensable de discuter de tout en pinaillant tant et plus. Pourquoi ne pas accepter le fait, tout bonnement? Tu regrettes? Tu éprouves une gêne quelconque? Quelque chose t'ennuie dans cette relation?
- Non, bien sûr que non. Je me demandais simplement…
- Justement, se demander n'a rien de simple. Accepter, ça c'est simple.
- Oui mais la première fois ….
- Peut-être avions-nous besoin d'autre chose, tous les deux. Cherche pas. Tu te fatigues la tête pour rien.
- Tu dois certainement avoir raison.
- Je parie que tu gamberge sur nos sentiments l'un envers l'autre.
- C'est le cas.
- Là encore, laisse faire le temps et les événements. T'es pas tranquille avec moi?
- Si, évidemment.
- Viens dans mes bras. >>
Hubert se blottit un peu plus contre Fortuné, leurs jambes se croisent. Ils n'arrivent pas à s'endormir, se caressent mollement. Les têtes se rapprochent, les lèvres se savourent laissant aux langues le soin d'amplifier un baiser langoureux. Les peaux tressaillent en se plaquant. Les doigts, devenus agiles, procurent nombre de frissons. Bien dressées, les queues s'affrontent, se câlinent. Fortuné murmure:
<< - Tu vois tout vient en son temps, inutile de se casser la tête à réfléchir. >>
Les mains s'arrêtent sur des points précis lorsque les bouches happent les sexes à leur volume maximum. Hubert se décontracte, oubliant ses questionnements. Il fait comprendre son désir en se couchant sur le ventre, en écartant les jambes. Pas besoin d'explication. Fortuné revêt une capote, coule doucement sa bite dans l'anus qu'il pistonne avec passion. Au bout de cinq minutes, il fait signe d'inverser les rôles. Hubert, d'une voix enrouée, refuse, presque suppliant:
<< - Je veux te garder en moi. Jouis et on s'endort comme ça, toi en moi. >>
Fortuné ne tarde pas à grommeler quelques propos grivois accompagnant une éjaculation abondante. Il change de capote, couvre son partenaire de baisers avant de s'endormir, sa queue replacée dans l'anus. Au petit matin, ils se réveillent dans la même position. Quelques mouvements provoquent un nouveau désir. Hubert jouit le premier. Fortuné procède à une sodomie en profondeur. Sentant la sauce monter, il se retire, ôte le préservatif, crache son foutre en plusieurs jets qui explosent en l'air pour s'éparpiller en gouttelettes sur les corps et les draps. Un long patin conclue cette séance matinale que suit une douche en commun.
*****
Fortuné évite de se poser des questions concernant Hubert, leurs relations. Toutefois, il ne peut l'éviter à la suite d'une visite d'Ahmed. Celui-ci, revenu à de meilleures dispositions, réapparaît. En guise d'excuses il offre à Hubert un magnifique burnous ainsi qu'une paire de babouches non moins jolies. Hubert accueille le beur avec joie. Une sorte de complicité renaît entre eux de laquelle Fortuné, présent, se sent exclu. Le pire arrive lorsque l'invité se dirige vers la chambre. Fini les Fortuné discret qui s'esquive dans ces moments-là! Il a beaucoup de mal à se retenir pour ne pas hurler. Il cherche, dans les yeux d'Hubert, une réponse en sa faveur. En vain. Rageur, Fortuné quitte l'appartement, la tête bouillonnante de pensées emmêlées au point qu'elles ressemblent à un écheveau inextricable. Une seule émerge du lot: il imagine ce qu'ils font, comment ils le font. Il entend les gémissements, les soupirs, les succions, les bruits de langue suçant ou léchant. Que lui arrive-t-il? Deviendrait-il amoureux? Exigera-t-il d'Hubert une exclusivité? Tout à ses cogitations, il sent le vibrateur de son portable lui taquiner la cuisse. La voix chaleureuse d'Hubert lui remet un peu de baume au cœur:
<< - Je pensais que tu nous accompagnerais. Ahmed est d'accord. Je n'ai pas eu le temps de te le dire que tu t'étais déjà enfui.
- J'ai cru que vous vouliez rester seuls. C'est ta vie.
- Parce que tu crois que je suis capable de te faire un tel affront? Si j'avais voulu le voir en tête à tête, je me serais arrangé pour que cela se fasse à un autre moment et quand tu n'es pas là.
- Alors, ça veut dire que tu tiens un peu à moi?
- On peut le voir comme ça. Mais surtout, je tiens à ne pas te faire souffrir.
- J'arrive, mon bichon, préparez-vous! >>
Fortuné court, arrive essoufflé, se jette sur le lit où se trouve les deux autres totalement à poil, queues bandées, qui le déshabillent avant de lui faire sa fête.
Les sens satisfaits à trois reprises, le trio se laisse aller dans un sommeil réparateur.
Le lendemain, avant de partir, Ahmed avoue:
<< - C'est vraiment l'pied. Faudra qu'on recommence. >>
Et de passer sa main sur la bite des deux autres. Hubert rétorque:
<< - De toute manière, il n'en sera plus jamais autrement. >>
Ahmed parti, Fortuné semble soucieux:
<< - Tu veux plus baiser seul avec un mec?
- Si avec toi. Les autres aussi, avec toi.
- Allons bon! Pour un truc inattendu, c'est un truc inattendu. T'es amoureux de moi?
- Non, je suis simplement très bien avec toi. Je tiens à ce que cela continue et le plus longtemps sera le mieux. Tu ne veux pas? C'est toi qui disais de laisser faire les événements.
- Je voyais pas ça comme ça. Mais si c'est ce que tu veux, j'en suis ravi. >>
Ils se recouchent afin de continuer leur "nuit" en tête à tête.
Les jours suivants, une sorte de routine s'installe dans le couple. Fortuné, peu à peu, occupe des tiroirs, des placards, chez Hubert et vide les siens. Tout se passe sans qu'ils y prennent garde. Cela ne signifie pas que leurs journées soient monotones. Ils sortent relativement souvent, voient régulièrement des amis communs et, entre autres, Paco avec sa dulcinée régulièrement enceinte jusqu'aux oreilles. Ahmed reprend sa visite hebdomadaire afin de s'éclater entre un Fortuné et un Hubert à la sexualité débordante. De temps à autres, Juan et Maxime viennent diversifier les plaisirs. On est même passé, à deux reprises, au quintet! Luc, quant à lui, se contente de respecter ses engagements vis-à-vis de la banque et de faire un clin d'œil accrocheur lorsqu'il croise le Directeur.
Tout va donc pour le mieux dans ce petit monde jugé le meilleur.
*****
Les années passent et ….
Jour de baptême du dernier né de Paco (le huitième), avec pour parrain Hubert tout heureux de cette marque d'amitié. La fête se déroule chez le couple. Les deux familles au complet, de rares amis, aucun collègue de travail. L'intimité, en somme, soit près de cinquante personnes! Comme à chaque fois, dans ce genre de réception, des groupes se forment. On engage une conversation dont on se désintéresse dans la minute qui suit avant d'aller se jeter dans une autre aussi peu captivante que la précédente. Que se racontent tous les invités? Leurs petits malheurs, leurs gros soucis. Ils supputent sur la météo passée, celle présente ou celle à venir. Ils s'appesantissent sur la température fraîche en cette saison. Ils se remémorent des souvenirs tout en éreintant les absents. Quelques fois, à voix basse, ils se chargent de tailler un costume à un des leurs qui se trouve non loin d'eux. Paco, son épouse, se promènent des uns aux autres, désireux de satisfaire les désirs de chacun.
En fin d'après-midi, les plus vieux s'éclipsent, rassasiés de mangeailles, de boissons, de médisances. Les plus jeunes espèrent que la fiesta continuera dans une cacophonie rythmée sur laquelle ils comptent bien gesticuler. Certes, un début vient les conforter dans leurs espoirs. Mais très vite, les choses tournent cours: on manque de CD à la mode! Les départs recommencent.
Les parents du nouveau-né dressent un buffet froid tandis que les grands-mères se chargent de coucher leurs petits-enfants. Près de vingt personnes font honneur aux plats mais surtout aux vins. La soirée s'achève dans une bonne humeur quelque peu teintée de soûlographie. Pour Paco, pas question que quiconque conduise. Il propose à tout le monde de rester. Étant donné le petit nombre de lits, les hommes se sacrifient au profit des dames. Eux dormiront dans le grenier dénué de tout confort. On porte des lits de camp, des duvets, des couvertures. Bientôt les lumières s'éteignent.
Enlacés, selon leur habitude, Fortuné et Hubert savourent un baiser silencieux sous le doux air de ronflements réguliers. Une main se pose sur leurs épaules, une voix très basse déclare:
<< - Un petit joint ça vous dit?
- Pourquoi pas! >>
Paco leur fait signe de se lever discrètement et de le suivre. Ils arrivent sous un appentis servant de réserve à bois mais actuellement vide. Très vite, Juan, Maxime, Ahmed les rejoignent. Hubert ne retient pas une réflexion:
<< - Tu as bien préparé ton coup, hein Paco?
- On peut se faire une petite sauterie entre copains. Rien de mal à ça. Juste pour me rappeler quelques souvenirs.
- Tu donnes dans le communautaire masculin, maintenant?
- Non, je te dis juste pour goûter au moins une fois. Tu n'es pas d'accord? >>
Fortuné répond favorablement, à la place d'Hubert. Le grand mélange commence, les premières fumées du joint avalées. Une main pose deux tubes de poppers, une autre des préservatifs et du gel, plusieurs bouteilles d'eau. Oui, décidément, tout était prévu pour une partouze! Néanmoins, bien que volontaire, Hubert s'inquiète:
<< - Et ta femme?
- Elle dort. Elle croit qu'on est dans le grenier, avec les autres.
- Et si elle a besoin de te voir, je ne sais pas, un pépin, une urgence.
- J'ai prévu, rassures-toi. Les grands-mères veulent à tout prix s'occuper des gosses. Une occasion pour ma femme de passer une nuit entière sans être réveillée. Tout ça plus un léger somnifère…
- Tu n'as pas…
- Non, c'est elle qui a voulu en prendre. Tu ne crois tout de même pas que je l'ai droguée pour venir m'envoyer en l'air avec vous.
- J'ai failli le croire, excuse. >>
Timidement, plusieurs mains frôlent des fesses encore cachées par un pantalon ou un jeans. Maxime s'enhardit jusqu'à se dévêtir complètement et à engager une joute érotique avec Juan. Paco se jette sur leurs bites qu'il suce voracement. Fortuné soupèse les couilles d'Ahmed qui, lui, doigte le cul d'Hubert. Les tee-shirts volent, très vite suivis par le reste des vêtements. On s'abandonne au premier venu. On se gave de poppers, de queues, de foutre. Seule règle à respecter rigoureusement: ne pas crier voire même gémir. Silence à tout prix. Les anus se remplissent de queues, la boîte de préservatifs se vide un peu plus à chaque changement de partenaire. Qui fait quoi et à qui? Aucune réponse n'est possible tant on ne s'occupe que de prendre du plaisir sans s'inquiéter de savoir avec qui. On baise tous ensemble, c'est le plus important. Chacun se donne, redonne, prend et reprend. On se douche sous une pluie de sperme, on s'englue. Les bouches ressentent une énorme difficulté à se séparer. Une folie collective s'empare de chacun jusqu'à la jouissance finale, l'ultime pour cause de manque de munitions. Enfin, Paco distribue des serviettes, approche un bac d'eau et des gants de toilette. Le liquide glacé provoque des rires étouffés tandis que les uns lavent les autres. Vers 5 heures du matin, les hommes pleinement repus de leurs corps, regagnent en catimini le grenier et se plongent dans un sommeil réparateur.
Le lendemain, on se croise comme si de rien n'était. Maxime flirte avec son Juan. Fortuné câline son Hubert. Paco dit des mots doux à sa femme. Ahmed tente de se brancher avec un certain Alain, cousin éloigné de Paco.
*****
Après bien des années de loyaux services, Fortuné se voit placer à la tête d'une agence. Il tient particulièrement à marquer l'événement. Paco s'en va dans une autre ville, au grand dam de ses amis!
Les agapes se tiennent une fois le déménagement de Paco fini. Ses enfants sont chez leurs grands-parents en attendant que leur nouvelle maison soit définitivement prête. Madame l'accompagne à cette petite sauterie. Pour une fois, Ahmed a emmené son épouse, une très jolie femme espagnole, parlant peu le français, obéissante à son mari et ne voyant la vie qu'à travers les yeux et les pensées de son mari qu'elle ne quitte pas d'une semelle. Une vraie perle pour lui, macho à 100%! Fortuné susurre à l'oreille d'Hubert:
<< - C'est pas aujourd'hui qu'on va partouzer! La nana d'Ahmed le couve au possible, quant à celle de Paco on dirait qu'elle nous regarde de travers. Au fait, tu sais que Juan, lui aussi, est gagné par la lubie de la reproduction. Il s'est fourré en tête d'avoir femme et enfants.
- C'est Maxime qui doit en faire, une tête.
- Non, bien au contraire.
- Ne me dis pas qu'ils vont faire ménage à trois.
- Bien sûr que non. Mais Juan a juré qu'il n'aimait que Maxime. Il se mariera uniquement pour avoir des gosses.
- Misère de nous! >>
Tout en bavardant avec Ahmed et son épouse, Maxime jette un œil en direction de Fortuné et Hubert, intrigué par leur aparté. Il se décide enfin à les aborder, la curiosité étant la plus forte:
<< - Vous médisiez quoi au juste?
- On supputait sur les idées de mariage de ton Juan.
- C'est en projet mais reste le plus important à trouver: la femme compréhensive.
- Si vous tenez tant que ça à avoir des mômes, pourquoi ne pas aller en adopter dans les pays où c'est autorisé.
- Ça, c'est la divergence entre Juan et moi. Il tient absolument à être le père biologique des enfants qui vivront avec lui. Un reste de ses lointains ancêtres latinos, probablement.
- Et toi?
- Oh, moi!… je serai le tonton gâteau qui se farcira le papa.
- Et tu n'as pas peur?
- Oh que si! Mais je ferai tout pour Juan, y compris des conneries. Pères à nos âges !!! >>
Après les nombreux toasts en l'honneur des uns et des autres, de ceci ou de cela, on se met à table. Le repas se passe dans une liesse peu commune. Même la femme d'Ahmed daigne rire aux éclats sur une boutade de son tendre époux. Ensuite, on va se promener aux alentours, histoire d'activer une digestion qui s'annonce un peu lourde. Au retour, alors que les dames préparent des rafraîchissements et le dîner, les messieurs jouent à la pétanque. Tout en ne quittant pas des yeux la partie, Juan, le regard un tantinet salace, une main soupesant une boule, suggère à Maxime:
<< - On croirait presque avoir une paire de couilles dans la main.
- Ben dis-donc! Tu te vois avec ça entre les jambes? >>
La réponse, lancée d'une voix forte, attire l'attention des autres joueurs qui demandent de quoi il retourne. On plaisante sur le sujet, émettant diverses hypothèses graveleuses. De là à ce qu'un plus déluré que les autres n'aille tâter les bourses de ses copains, il n'y a qu'un pas que franchit allègrement un Hubert sérieusement émoustillé par la conversation. Finalement, on oublie les boules de pétanque pour ne s'occuper que de celles contenues dans les pantalons que l'on ne quitte pas, pudeur en public oblige. Mais personne ne prête attention aux environs. Heureusement, une voix féminine appelle tout le monde.
Lors du dîner, la conversation tourne autour du sexe. Tout le monde participe, hormis Mme Ahmed rougissant pire qu'un homard cuit! Chacun y va de son idée salace, de sa suggestion osée. On parle positions, bien évidemment. Tout à coup, inspirée par on ne sait trop quoi, Madame Paco s'interroge à voix haute:
<< - Je serais curieuse de connaître tous les trucs que les hommes se font entre eux. >>
Les regards se tournent vers elle tandis que Mme Ahmed, prétextant quelque occupation chez elle, se retire discrètement, laissant son époux avec ses amis. Paco croit bon de répondre:
<< - Comment veux-tu que ça se passe autrement que ce que tu as entendu dire?
- Je ne sais pas, moi. Tu dois savoir, toi, Paco. >>
Silence dans la salle! On entendrait une mouche péter! Sourire asiatique, donc énigmatique, de madame, heureuse de son petit effet. Paco se jette à l'eau:
<< - Quel homme n'a pas connu dans son jeune temps une période de tâtonnements
- Et plus tard?
- Qu'est-ce que tu veux dire par plus tard?
- Je me demande pourquoi j'ai posé ces questions. Après tout, j'ai eu un aperçu une certaine nuit, lors d'un certain baptême. Sauf que je n'ai pas très bien vu: trop de participants, pas assez de lumière. >>
Ce n'est plus un silence pesant qui s'abat mais un air de catastrophe. Nul ne sait comment sortir de cette situation et surtout pas celle qui l'a provoquée. Paco débloque la situation:
<< - Bon, tu as raison. Cette nuit-là on s'est tous envoyé en l'air entre mecs. Tu nous as vus, c'est une chose acquise. Mais alors pourquoi as-tu assisté au spectacle jusqu'au bout, malgré le manque d'éclairage? Normalement, une femme bafouée par son mari, crie au scandale. Elle ne reste pas là à savourer les ébats de son vilain salopard. >>
Nouvelles minutes durant lesquelles l'atmosphère s'alourdit encore plus. Paco rompt le silence:
<< - Et oui, effectivement, j'ai eu des aventures avec des mecs. Voilà, tu es contente. Libre à toi de penser ce que tu veux. Mais sache que moi, je ne cherche pas à t'interdire les visites du jeune Paul, ton beau-frère également marié, dont l'eau de toilette laisse certaines effluves sur les oreillers de notre lit. Tu vois, je sais mais n'en fais pas tout un plat. Bon, maintenant si on continuait la fête? >>
Cette fois, Madame a beaucoup de mal à respirer. Dans sa tête défilent de nombreuses pensées. C'est vrai, elle trompe Paco, mais avec un homme. Lui devrait la tromper avec une femme. Quoique, peut-être cela prouve-t-il que la seule femme qu'il aime, c'est elle. Mais elle, apparemment, n'aime pas qu'un seul homme. Elle hausse les épaules, s'écrie:
<< - Après tout, comme le dit si bien Fortuné, laissons le temps et la vie faire leur chemin sans se poser de questions. >>
*****
Le temps a passé….
L'appartement retrouve son calme. Fortuné regarde les dégâts, constate:
<< - Mon bichon, on a du boulot pour tout à l'heure en se levant.
- Ne t'inquiète pas de ça pour le moment. Pense d'abord à te reposer avec moi.
- Parce que tu comptes me laisser dormir?
- Si tu n'es pas sage, oui.
- Promis, je serai un ange. Et tu sais que je tiens toujours parole! >>
La douche à deux. Des mains qui savonnent tout en caressant. Des lèvres qui se joignent sous l'eau dégoulinante. Des corps qui se séparent afin de mieux se chérir. Des soupirs de bonheur. Une heure plus tard, Fortuné et Hubert s'allongent, imbriqués l'un dans l'autre, bouche sur bouche. Par jeu, ils roulent sur le lit, s'étonnent du volume de leurs sexes, de la rondeur de leurs fesses, de la splendeur de leurs rosettes. Un peu comme s'ils se rencontraient pour la première fois. À vrai dire, les corps, depuis leur première nuit, se sont légèrement alourdis, les visages un tantinet appesantis, les cheveux un peu blanchis chez Hubert et raréfiés sur le crâne de Fortuné. Ils notent l'absence de bedaine même si de presque invisibles poignées d'amour donnent un certain charme à cette maturité. Mais quel âge ont-ils? Aujourd'hui, on fêtait le départ d'Ahmed pour des contrées lointaines, quelque part dans un désert ou peu s'en faut, là où le réclame un magnat du pétrole fou de voitures et qui s'offre les services d'un chef mécanicien exclusivement pour lui. La question des âges est venue sur le tapis, admirablement détournée par un Fortuné. Pour l'heure, Hubert et Fortuné ne s'occupent que de s'admirer. Ils se trouvent toujours beaux, se le disent, se le prouvent. Tandis qu'il glisse amoureusement sa queue dans le cul de son compagnon, l'antillais murmure:
<< - Dis, Hubert, tu m'aimes? Je veux dire, t'es amoureux de moi?
- Non, je ne crois pas. Par contre je suis heureux avec toi. Et tu me manques souvent.
- Pour moi, c'est pareil. Tu sais, je pense souvent quand on s'est connu. Je me souviens d'Ahmed, par exemple.
- Grand-père depuis quelques semaines. Amant qui vient de nous délaisser!
- Oui, grand-père. Paco aussi, Juan dans peu d'années certainement, tous trois pédés reproducteurs. Je t'ai jamais dit mon âge. Maintenant, je dois le faire. Mais toi, ça te fait combien?
- Tu évites d'avouer en me posant cette question. Je vais donc te répondre ceci: à deux mois près, comme toi.
- Alors tu savais mon âge?
- Comment ne pas le savoir quand tu laisses traîner partout tes papiers d'identité, ton passeport ou ton permis de conduire. Ma curiosité a été la plus forte.
- Putain, j'ai pas vu passer le temps! Plus de vingt ans! Tu te rends compte?
- Oui, plus de deux décennies qui ont défilé à une vitesse incroyable.
- 20 ans peinards, moi et toi.
- Pas seulement. Ahmed, Maxime et Juan sont souvent venus nous distraire. Paco quelques fois.
- Ça, c'était la cerise sur le gâteau. Dire que c'est grâce à toi qu'on s'est tous connus! Dans 4 ans, on nous foutra à la retraite. Qu'est-ce qu'on va faire?
- Tu te souviens, Fortuné: ne pas se poser de question, laisser venir.
- Là c'est différent. Peut-être que je retournerais dans mes îles, bien chaud au soleil.
- Attend quand même que j'achète un nouveau maillot de bain pour t'accompagner, qu'est-ce que tu en dis?
- J'y croyais pas!
- Après plus de 20 ans ensemble, tu pensais que je te laisserais filer en douce dans tes îles? Pas question, je ne laisserai jamais tomber ma vie avec toi, pour rien au monde.
- Moi non plus. Alors, c'est qu'on doit être amoureux l'un de l'autre.
- Tu as peut-être raison. >>
Deux gémissements attestent de leur jouissance simultanée tandis qu'ils s'étreignent un peu plus fortement.
FIN
- C'est vrai, je m'en souviens.
- Ben c'est ce soir, si t'es libre.
- Va pour ce soir.
- T'as pas l'air vraiment joice.
- Peut-être parce que tu prends ton envol et que tu n'as plus besoin de moi.
- Eh ouais! Tout à une fin. Te voilà débarrassé du Luc pique-assiette. Allez! À tout'. >>
Hubert se présente chez Luc, deux bouteilles de champagne à la main. L'accueil glace l'arrivant: une jolie jeune fille se présente, Colette se dit une ancienne connaissance de Luc avec qui elle vient de renouer des liens fort étroits. L'intéressé confirme, tout heureux de rentrer dans le rang! Dire que la soirée se présente sous de mauvais auspices n'est pas exagéré. Pourtant, les apéritifs avalés, Hubert se sent soulagé lorsque Colette annonce:
<< - Je dois vous quitter. Je bosse de nuit. Soyez sages tous les deux. >>
Elle et Luc se roulent une grosse pelle durant laquelle Hubert, malgré lui, détourne son regard afin d'éviter ce spectacle. Serait-il jaloux? Peut-être bien que oui! Pourtant, Luc ne lui a laissé aucun espoir, et tous deux n'ont couché ensemble que quatre fois sans une vraie participation de Luc se laissant sucer, enculant, éjaculant, même si quelques caresses, des pelles, venaient agrémenter les ébats. Il ne l'a branlé qu'une fois, la toute première. Donc pas de quoi crier à la féerie sexuelle!
Le repas se passe dans la meilleure ambiance possible, uniquement arrosé de champagne qu'on ingurgite à satiété sans même se rendre compte que la tête commence à tourner, que les yeux pétillent. Hubert, quant à lui, conserve un reste de lucidité: il ne fait aucun doute que cette soirée se terminera dans le lit de Luc. Jamais ils n'ont fait l'amour ici. Ce serait presque une sorte de cadeau d'adieu pour Hubert. Ses espoirs augmentent quand Luc retire son tee-shirt, prétextant la chaleur. Tout s'écroule lorsqu'il déclare, vacillant:
<< - Je suis content que tu sois venu, mec. Maintenant, je te ramène à ta casbah. Demain, y'a classe pour tout le monde. >>
Hubert refuse la proposition, alléguant un besoin de prendre l'air, de marcher. Poignée de main franche, on se sépare.
Dehors, Hubert pousse un énorme soupir de déception. Qu'attendait-il? Peut-être rien, peut-être tout, il ne saurait le dire. Tout bonnement, il s'est pris les pieds dans son propre piège. Il voulait Luc dans son lit, il l'a eu. Malheureusement, il s'est amouraché de lui.
Deux heures de marche remettent les idées d'aplomb, rassurent un Hubert plus serein. Après tout, il vient de vivre quelques mois heureux, presque en couple ou tout au moins se l'imaginait-il! Que vouloir de plus quand on en espérait pas tant? Une pluie fine achève de tranquilliser le marcheur qui active le pas.
Arrivé chez lui, douché, prêt à se coucher, Hubert remarque le clignotant de son téléphone, signe de message. Il enclenche l'appareil, entend la voix bizarrement suraiguë de Fortuné, au bord des sanglots pour ne pas dire de la crise de nerfs:
<< - Mon bichon, je veux plus vivre. Je suis foutu. Appelle-moi vite! >>
À la première sonnerie, une voix quasi mourante marmonne un allô presque inaudible. Hubert s'annonce. La voix s'éclaircie:
<< - …. Tu sais la dernière? Antoine s'est barré avec un vieux de 55 ans!
- Tu en es sûr?
- Si je te le dis. Il a embarqué toutes ses affaires pendant que j'étais au boulot. Il a laissé le double de mes clés dans ma boîte à lettres.
- Il ne t'a pas laissé un mot?
- Rien, mon bichon, absolument rien. Je suis allé chez lui. J'ai trouvé porte close, tout fermé. - Mais comment peux-tu savoir qu'il est parti avec un autre homme?
- Des indices, des rumeurs aussi. Ce mec est son premier grand amour. Tu vois le truc. Qu'est-ce que je vais faire? Je peux pas vivre sans Antoine!
- Attends-moi, j'arrive. Le temps de prendre un minimum d'affaires. Tu me raconteras tout ça en détail. D'accord?
- Je voudrais que tu sois déjà là. Merci mon bichon. >>
Un quart d'heure plus tard Hubert sonne à la porte de Fortuné qui l'accueille dans sa plus parfaite et merveilleuse nudité:
<< - Enfin! Te voilà! Tu peux pas savoir comme je suis soulagé! >>
Ils s'étreignent après deux vrais bisous sur les joues. Fortuné pleure doucement, renifle. Hubert l'accompagne dans le salon, s'assied à ses côtés sur le canapé:
<< - Je t'écoute.
- Ben j'en sais pas plus que ce que je t'ai déjà dit. Ça me fout en l'air de pas savoir. Si c'était avec un jeune de 20 ans, je comprendrais. Mais un vieux de 55 balais! C'est à rien comprendre. T'as une idée, toi qui connais bien Antoine?
- Tu sais, notre liaison a été de courte durée. Les années ont passées depuis. Tu n'as pas eu d'aventure en dehors de lui?
- Pas la plus petite. Fidèle que j'étais. Pour ce que ça m'a rapporté….
- Écoute, demain il fera jour, comme on dit. Tu recevras probablement une lettre de lui. Si ça se trouve, ce départ n'est qu'une lubie passagère et il reviendra tout penaud.
- Qu'il revienne et je me ferai un plaisir de le jeter dehors, ce salaud!
- Je croyais que tu l'aimais.
- Oui, je l'aime à en crever. Mais je ne pourrai plus jamais lui faire confiance après ce sale coup. Donc, je le foutrai dehors.
- Ça peut s'arranger. Calme-toi, rien n'est définitif…. >>
Et de discuter jusqu'à une heure très avancée de la nuit.
*****
La première phrase d'Hubert à son réveil, résume les événements de la veille:
<< - Espérons moins de déceptions aujourd'hui qu'hier! >>
Durant le petit déjeuner, Fortuné lui demande de rester quelques jours avec lui. Il objecte:
<< - Peut-être vaudrait-il mieux que tu viennes chez moi. Ici, pour le moment, trop de souvenirs récents. Mets un peu de distance. >>
Fortuné accepte. La journée de travail finie, il débarque chez Hubert avec armes et bagages. Tandis qu'ils dînent devant la télévision, Juan fait irruption, toujours accompagné de son malabar portant deux cartons de pizzas et deux bouteilles de vin rosé. Il chante presque:
<< - On s'invite! On amène ce qu'y faut! >>
Trop heureux de ce dérivatif au chagrin de Fortuné, Hubert montre son empressement à recevoir les deux arrivants.
On se pousse, on sort de la vaisselle, on s'étale, on boit, on mange. Le vin rosé terminé, on attaque le rouge façon maison bordelaise qu'accompagnent plusieurs sucreries amenées par Fortuné. Les regards de Maxime, le malabar, deviennent lubriques dès qu'ils se posent sur ce même Fortuné. Ceux de Juan s'excitent en voyant Hubert. Les admirés ne disent mot, se contentant de prendre certaines poses lascives, par jeu. Au café, les esprits s'échauffent tout comme les pénis qui gonflent. Des regards on passe aux tâtonnements. Des tâtonnements on en vient aux caresses plus ou moins furtives puis carrément expressives. Deux couples distincts se forment. La bouche de Maxime se colle à celle de Fortuné. Les lèvres de Juan gobent celles d'Hubert. Les pelles avec agaceries diverses provoquent un impérieux besoin d'engloutir tout à tour les queues en pleine expansion! On n'entend que gémissements, bruits de succions. Une main de Maxime s'en va titiller les fesses d'Hubert qui suce Juan. Les couples se perdent dans un quatuor déchaîné. Les chairs se mêlent, s'entremêlent, se mélangent. On se touche, on s'abouche, on se palpe, on se tripatouille de tous côtés, dans toutes les positions possibles. Nul ne reste à l'écart. Le plus actif n'est autre que Fortuné. Hubert s'absente, juste le temps d'aller quérir sa boîte de capotes, des serviettes. Lorsqu'il revient, il se voit agréablement agressé par un Juan impatient d'aller plus loin dans leur connexion. Mais il est dit que les choses ne se dérouleront pas comme le laissait prévoir le début des ébats. Comment est-ce arrivé? Nul ne saurait le dire. Toujours est-il que Juan se retrouve les jambes en l'air, la queue emmitouflée de Maxime dans l'anus. Fortuné plante la sienne également emmitouflée dans celui d'Hubert. Nouveaux grognements, quelques encouragements à bien planter à fond la matraque ou autres appréciations du plaisir ressenti. Sans se consulter, les rôles changent. À leur tour, Hubert et Juan pénètrent leur partenaire, une fois la protection en place. Aucune caresse, aucun attouchement entre les deux couples, comme s'ils baisaient chacun dans leur bulle. Un concert à quatre voix laisse entendre que des giclées de foutre s'échappent des queues en effervescence. Affalés à même la moquette, on se remet doucement de ses émotions. On se désaltère. Juan parle le premier.
<< - Moi et Maxime sommes venus avec une idée derrière la tête. Je suis assez content de voir qu'on a réussi. >>
Hubert de rétorquer, non sans une pointe d'ironie:
<< - Oui, mais pas tout à fait comme tu l'entendais. Je me trompe?
- T'as raison. Fortuné c'était pour Maxime et toi pour moi.
- Tu comptais réchauffer le plat, Juan?
- Non, je voulais voir si je supportais de te partager.
- Et?
- Ben c'est le cas. Opération concluante. La guérison est en vue! >>
Juan et Maxime quittent les lieux, bras dessus, bras dessous, en s'embrassant avec une certaine tendresse.
La porte refermée, Hubert va à la cuisine où il trouve Fortuné affairé au rangement. Ils se taisent un long moment, l'un et l'autre ne trouvant quoi dire. Cependant, ils se dirigent ensemble sous la douche qu'ils prennent l'un contre l'autre, se lavant mutuellement. Ensuite ils vont se coucher dans le lit d'Hubert, toujours sans mot dire. Ils s'endorment enlacés, comme un vieux couple.
*****
Semaine tranquille durant laquelle ni Hubert, ni Fortuné n'ont jugé nécessaire d'épiloguer sur leur soirée de l'autre jour. Chaque nuit, ils se couchent, corps contre corps, se roulent un gros patin avant de tomber dans les bras de Morphée. Ahmed se voit refuser sa séance hebdomadaire de jambes en l'air. Il ne comprend pas. Vexé, il rentre chez lui se promettant de ne plus mettre les pieds ici et traitant les pédés de toutes sortes de noms d'oiseaux. Tant pis! Il se passera des amours masculines!
Samedi, alors que l'on se prépare à sortir au restaurant puis en boîte, quelqu'un cogne énergiquement à la porte. Hubert crie:
<< - Et la sonnette! Pas besoin de faire ce boucan! J'ai des voisins! >>
Il se précipite, ouvre. Une main le pousse contre le mur, un homme entre gueulant:
<< - Où est Fortuné? Je veux le voir! >>
Le retour d'Antoine, à l'évidence. Hubert réagit vite, retient l'intrus puis:
<< - Il est ici depuis quelques jours. Mais il n'est pas dit qu'il veuille te voir.
- C'est ce qu'on va voir.
- C'est tout vu. Tu attends ici, dans l'entrée. Je vais lui demander. S'il accepte, tu viens au salon. S'il refuse, tu fiches le camp. C'est ça ou les flics. Compris?
- Ça va, ça va! Tout de suite les grands mots! J'attends. >>
Hubert retrouve Fortuné dans la chambre. Celui-ci tremble de tout son corps, ne sachant quelle attitude prendre. D'une voix douce, rassurante, Hubert propose:
<< - Reçois-le, juste pour que vous conveniez de vous retrouver ailleurs mais un autre jour. Montre-lui au moins que tu n'es pas à tirer la langue après lui. >>
Droit, une démarche raide, Fortuné se présente devant Antoine, déclare d'une voix monocorde:
<< - Ce soir, je suis occupé. J'ai pas le temps de parler avec toi. On se voit demain, chez moi, disons vers 14 heures. >>
Et de tourner le dos à Antoine comme pour retourner dans la chambre. Alors une scène plutôt désagréable se déroule. Le visiteur perd toute contenance, s'agenouille, agrippe les jambes de Fortuné, ne cessant pas de répéter ses regrets, décrivant avec force détails ce qu'il nomme ses erreurs. Il pleure abondamment, presque hystérique. Une énorme gêne s'établit dans l'appartement. Hubert et Fortuné assistent à ce spectacle lamentable, un air de dégoût sur les lèvres. Une bonne dizaine de minutes s'écoulent ainsi durant lesquelles deux hommes observent un troisième qui se répand en lamentations, jurant de faire pénitence. Excédé, Hubert ordonne:
<< - Relève-toi, bon sang! Tu as l'air de quoi! Un peu de courage, merde! >>
S'il possédait encore quelques sentiments pour Antoine, Fortuné n'en éprouve tout à coup plus aucun, écœuré par cette attitude qu'il estime déplorable, indigne. Il laisse échapper:
<< - Maintenant que tu t'es bien avili, tu dégages. >>
Antoine à beau supplier, Fortuné reste inflexible, le visage dur, l'œil méchant. Hubert s'étonne de voir son meilleur copain dans cet état, lui si doux, souriant, compréhensif. Il en éprouve de la peine pour Antoine qui continue de gémir sa douleur. C'est un Fortuné doté d'une force insoupçonnée qui raccompagne son ex à la porte, et le pousse dehors en lui disant un bonsoir cinglant signifiant plutôt un adieu accompagné d'un à jamais.
Quand il revient dans le salon, il remarque Hubert:
<< - Il m'a foutu ma soirée en l'air, ce con!
- Si tu veux, on reste ici.
- Je préfère. Mais on va quand même faire la fête, ça me remettra les idées en place. Pour ça, on appelle Juan et Maxime, d'accord?
- Ça peut le faire. >>
Une heure plus tard, Juan (médecin possédant son propre cabiner) et Maxime, joyeux lurons en goguette, se présentent.
La dernière bouchée avalée, on passe directement aux préparatifs pour une soirée cochonne. Les couples se forment mais ne se mélangent pas, une fois les prémices communautaires accomplis. Fortuné se trouve dans les bras d'Hubert tandis que Maxime s'occupe de Juan.
*****
La vie reprend ses droit pour un Fortuné souffreteux mentalement. Sa force de caractère l'a poussé à rejeter l'infidèle, mais son cœur réclame l'absent. Il exècre la tromperie. Le moindre petit mensonge provoque, chez lui, des colères difficilement contrôlables.
Allongés, côte à côte, enlacés comme d'habitude, ils s'apprêtent à dormir quand Hubert lance:
<< - Pourquoi toi et moi on fait jamais l'amour quand on n'est que tous deux et seulement en partouze? Tu as une réponse, mon poussin?
- Je savais qu'un jour on y viendrait, à la grande discussion. Vous autres, les blancs de métropole, vous croyez toujours indispensable de discuter de tout en pinaillant tant et plus. Pourquoi ne pas accepter le fait, tout bonnement? Tu regrettes? Tu éprouves une gêne quelconque? Quelque chose t'ennuie dans cette relation?
- Non, bien sûr que non. Je me demandais simplement…
- Justement, se demander n'a rien de simple. Accepter, ça c'est simple.
- Oui mais la première fois ….
- Peut-être avions-nous besoin d'autre chose, tous les deux. Cherche pas. Tu te fatigues la tête pour rien.
- Tu dois certainement avoir raison.
- Je parie que tu gamberge sur nos sentiments l'un envers l'autre.
- C'est le cas.
- Là encore, laisse faire le temps et les événements. T'es pas tranquille avec moi?
- Si, évidemment.
- Viens dans mes bras. >>
Hubert se blottit un peu plus contre Fortuné, leurs jambes se croisent. Ils n'arrivent pas à s'endormir, se caressent mollement. Les têtes se rapprochent, les lèvres se savourent laissant aux langues le soin d'amplifier un baiser langoureux. Les peaux tressaillent en se plaquant. Les doigts, devenus agiles, procurent nombre de frissons. Bien dressées, les queues s'affrontent, se câlinent. Fortuné murmure:
<< - Tu vois tout vient en son temps, inutile de se casser la tête à réfléchir. >>
Les mains s'arrêtent sur des points précis lorsque les bouches happent les sexes à leur volume maximum. Hubert se décontracte, oubliant ses questionnements. Il fait comprendre son désir en se couchant sur le ventre, en écartant les jambes. Pas besoin d'explication. Fortuné revêt une capote, coule doucement sa bite dans l'anus qu'il pistonne avec passion. Au bout de cinq minutes, il fait signe d'inverser les rôles. Hubert, d'une voix enrouée, refuse, presque suppliant:
<< - Je veux te garder en moi. Jouis et on s'endort comme ça, toi en moi. >>
Fortuné ne tarde pas à grommeler quelques propos grivois accompagnant une éjaculation abondante. Il change de capote, couvre son partenaire de baisers avant de s'endormir, sa queue replacée dans l'anus. Au petit matin, ils se réveillent dans la même position. Quelques mouvements provoquent un nouveau désir. Hubert jouit le premier. Fortuné procède à une sodomie en profondeur. Sentant la sauce monter, il se retire, ôte le préservatif, crache son foutre en plusieurs jets qui explosent en l'air pour s'éparpiller en gouttelettes sur les corps et les draps. Un long patin conclue cette séance matinale que suit une douche en commun.
*****
Fortuné évite de se poser des questions concernant Hubert, leurs relations. Toutefois, il ne peut l'éviter à la suite d'une visite d'Ahmed. Celui-ci, revenu à de meilleures dispositions, réapparaît. En guise d'excuses il offre à Hubert un magnifique burnous ainsi qu'une paire de babouches non moins jolies. Hubert accueille le beur avec joie. Une sorte de complicité renaît entre eux de laquelle Fortuné, présent, se sent exclu. Le pire arrive lorsque l'invité se dirige vers la chambre. Fini les Fortuné discret qui s'esquive dans ces moments-là! Il a beaucoup de mal à se retenir pour ne pas hurler. Il cherche, dans les yeux d'Hubert, une réponse en sa faveur. En vain. Rageur, Fortuné quitte l'appartement, la tête bouillonnante de pensées emmêlées au point qu'elles ressemblent à un écheveau inextricable. Une seule émerge du lot: il imagine ce qu'ils font, comment ils le font. Il entend les gémissements, les soupirs, les succions, les bruits de langue suçant ou léchant. Que lui arrive-t-il? Deviendrait-il amoureux? Exigera-t-il d'Hubert une exclusivité? Tout à ses cogitations, il sent le vibrateur de son portable lui taquiner la cuisse. La voix chaleureuse d'Hubert lui remet un peu de baume au cœur:
<< - Je pensais que tu nous accompagnerais. Ahmed est d'accord. Je n'ai pas eu le temps de te le dire que tu t'étais déjà enfui.
- J'ai cru que vous vouliez rester seuls. C'est ta vie.
- Parce que tu crois que je suis capable de te faire un tel affront? Si j'avais voulu le voir en tête à tête, je me serais arrangé pour que cela se fasse à un autre moment et quand tu n'es pas là.
- Alors, ça veut dire que tu tiens un peu à moi?
- On peut le voir comme ça. Mais surtout, je tiens à ne pas te faire souffrir.
- J'arrive, mon bichon, préparez-vous! >>
Fortuné court, arrive essoufflé, se jette sur le lit où se trouve les deux autres totalement à poil, queues bandées, qui le déshabillent avant de lui faire sa fête.
Les sens satisfaits à trois reprises, le trio se laisse aller dans un sommeil réparateur.
Le lendemain, avant de partir, Ahmed avoue:
<< - C'est vraiment l'pied. Faudra qu'on recommence. >>
Et de passer sa main sur la bite des deux autres. Hubert rétorque:
<< - De toute manière, il n'en sera plus jamais autrement. >>
Ahmed parti, Fortuné semble soucieux:
<< - Tu veux plus baiser seul avec un mec?
- Si avec toi. Les autres aussi, avec toi.
- Allons bon! Pour un truc inattendu, c'est un truc inattendu. T'es amoureux de moi?
- Non, je suis simplement très bien avec toi. Je tiens à ce que cela continue et le plus longtemps sera le mieux. Tu ne veux pas? C'est toi qui disais de laisser faire les événements.
- Je voyais pas ça comme ça. Mais si c'est ce que tu veux, j'en suis ravi. >>
Ils se recouchent afin de continuer leur "nuit" en tête à tête.
Les jours suivants, une sorte de routine s'installe dans le couple. Fortuné, peu à peu, occupe des tiroirs, des placards, chez Hubert et vide les siens. Tout se passe sans qu'ils y prennent garde. Cela ne signifie pas que leurs journées soient monotones. Ils sortent relativement souvent, voient régulièrement des amis communs et, entre autres, Paco avec sa dulcinée régulièrement enceinte jusqu'aux oreilles. Ahmed reprend sa visite hebdomadaire afin de s'éclater entre un Fortuné et un Hubert à la sexualité débordante. De temps à autres, Juan et Maxime viennent diversifier les plaisirs. On est même passé, à deux reprises, au quintet! Luc, quant à lui, se contente de respecter ses engagements vis-à-vis de la banque et de faire un clin d'œil accrocheur lorsqu'il croise le Directeur.
Tout va donc pour le mieux dans ce petit monde jugé le meilleur.
*****
Les années passent et ….
Jour de baptême du dernier né de Paco (le huitième), avec pour parrain Hubert tout heureux de cette marque d'amitié. La fête se déroule chez le couple. Les deux familles au complet, de rares amis, aucun collègue de travail. L'intimité, en somme, soit près de cinquante personnes! Comme à chaque fois, dans ce genre de réception, des groupes se forment. On engage une conversation dont on se désintéresse dans la minute qui suit avant d'aller se jeter dans une autre aussi peu captivante que la précédente. Que se racontent tous les invités? Leurs petits malheurs, leurs gros soucis. Ils supputent sur la météo passée, celle présente ou celle à venir. Ils s'appesantissent sur la température fraîche en cette saison. Ils se remémorent des souvenirs tout en éreintant les absents. Quelques fois, à voix basse, ils se chargent de tailler un costume à un des leurs qui se trouve non loin d'eux. Paco, son épouse, se promènent des uns aux autres, désireux de satisfaire les désirs de chacun.
En fin d'après-midi, les plus vieux s'éclipsent, rassasiés de mangeailles, de boissons, de médisances. Les plus jeunes espèrent que la fiesta continuera dans une cacophonie rythmée sur laquelle ils comptent bien gesticuler. Certes, un début vient les conforter dans leurs espoirs. Mais très vite, les choses tournent cours: on manque de CD à la mode! Les départs recommencent.
Les parents du nouveau-né dressent un buffet froid tandis que les grands-mères se chargent de coucher leurs petits-enfants. Près de vingt personnes font honneur aux plats mais surtout aux vins. La soirée s'achève dans une bonne humeur quelque peu teintée de soûlographie. Pour Paco, pas question que quiconque conduise. Il propose à tout le monde de rester. Étant donné le petit nombre de lits, les hommes se sacrifient au profit des dames. Eux dormiront dans le grenier dénué de tout confort. On porte des lits de camp, des duvets, des couvertures. Bientôt les lumières s'éteignent.
Enlacés, selon leur habitude, Fortuné et Hubert savourent un baiser silencieux sous le doux air de ronflements réguliers. Une main se pose sur leurs épaules, une voix très basse déclare:
<< - Un petit joint ça vous dit?
- Pourquoi pas! >>
Paco leur fait signe de se lever discrètement et de le suivre. Ils arrivent sous un appentis servant de réserve à bois mais actuellement vide. Très vite, Juan, Maxime, Ahmed les rejoignent. Hubert ne retient pas une réflexion:
<< - Tu as bien préparé ton coup, hein Paco?
- On peut se faire une petite sauterie entre copains. Rien de mal à ça. Juste pour me rappeler quelques souvenirs.
- Tu donnes dans le communautaire masculin, maintenant?
- Non, je te dis juste pour goûter au moins une fois. Tu n'es pas d'accord? >>
Fortuné répond favorablement, à la place d'Hubert. Le grand mélange commence, les premières fumées du joint avalées. Une main pose deux tubes de poppers, une autre des préservatifs et du gel, plusieurs bouteilles d'eau. Oui, décidément, tout était prévu pour une partouze! Néanmoins, bien que volontaire, Hubert s'inquiète:
<< - Et ta femme?
- Elle dort. Elle croit qu'on est dans le grenier, avec les autres.
- Et si elle a besoin de te voir, je ne sais pas, un pépin, une urgence.
- J'ai prévu, rassures-toi. Les grands-mères veulent à tout prix s'occuper des gosses. Une occasion pour ma femme de passer une nuit entière sans être réveillée. Tout ça plus un léger somnifère…
- Tu n'as pas…
- Non, c'est elle qui a voulu en prendre. Tu ne crois tout de même pas que je l'ai droguée pour venir m'envoyer en l'air avec vous.
- J'ai failli le croire, excuse. >>
Timidement, plusieurs mains frôlent des fesses encore cachées par un pantalon ou un jeans. Maxime s'enhardit jusqu'à se dévêtir complètement et à engager une joute érotique avec Juan. Paco se jette sur leurs bites qu'il suce voracement. Fortuné soupèse les couilles d'Ahmed qui, lui, doigte le cul d'Hubert. Les tee-shirts volent, très vite suivis par le reste des vêtements. On s'abandonne au premier venu. On se gave de poppers, de queues, de foutre. Seule règle à respecter rigoureusement: ne pas crier voire même gémir. Silence à tout prix. Les anus se remplissent de queues, la boîte de préservatifs se vide un peu plus à chaque changement de partenaire. Qui fait quoi et à qui? Aucune réponse n'est possible tant on ne s'occupe que de prendre du plaisir sans s'inquiéter de savoir avec qui. On baise tous ensemble, c'est le plus important. Chacun se donne, redonne, prend et reprend. On se douche sous une pluie de sperme, on s'englue. Les bouches ressentent une énorme difficulté à se séparer. Une folie collective s'empare de chacun jusqu'à la jouissance finale, l'ultime pour cause de manque de munitions. Enfin, Paco distribue des serviettes, approche un bac d'eau et des gants de toilette. Le liquide glacé provoque des rires étouffés tandis que les uns lavent les autres. Vers 5 heures du matin, les hommes pleinement repus de leurs corps, regagnent en catimini le grenier et se plongent dans un sommeil réparateur.
Le lendemain, on se croise comme si de rien n'était. Maxime flirte avec son Juan. Fortuné câline son Hubert. Paco dit des mots doux à sa femme. Ahmed tente de se brancher avec un certain Alain, cousin éloigné de Paco.
*****
Après bien des années de loyaux services, Fortuné se voit placer à la tête d'une agence. Il tient particulièrement à marquer l'événement. Paco s'en va dans une autre ville, au grand dam de ses amis!
Les agapes se tiennent une fois le déménagement de Paco fini. Ses enfants sont chez leurs grands-parents en attendant que leur nouvelle maison soit définitivement prête. Madame l'accompagne à cette petite sauterie. Pour une fois, Ahmed a emmené son épouse, une très jolie femme espagnole, parlant peu le français, obéissante à son mari et ne voyant la vie qu'à travers les yeux et les pensées de son mari qu'elle ne quitte pas d'une semelle. Une vraie perle pour lui, macho à 100%! Fortuné susurre à l'oreille d'Hubert:
<< - C'est pas aujourd'hui qu'on va partouzer! La nana d'Ahmed le couve au possible, quant à celle de Paco on dirait qu'elle nous regarde de travers. Au fait, tu sais que Juan, lui aussi, est gagné par la lubie de la reproduction. Il s'est fourré en tête d'avoir femme et enfants.
- C'est Maxime qui doit en faire, une tête.
- Non, bien au contraire.
- Ne me dis pas qu'ils vont faire ménage à trois.
- Bien sûr que non. Mais Juan a juré qu'il n'aimait que Maxime. Il se mariera uniquement pour avoir des gosses.
- Misère de nous! >>
Tout en bavardant avec Ahmed et son épouse, Maxime jette un œil en direction de Fortuné et Hubert, intrigué par leur aparté. Il se décide enfin à les aborder, la curiosité étant la plus forte:
<< - Vous médisiez quoi au juste?
- On supputait sur les idées de mariage de ton Juan.
- C'est en projet mais reste le plus important à trouver: la femme compréhensive.
- Si vous tenez tant que ça à avoir des mômes, pourquoi ne pas aller en adopter dans les pays où c'est autorisé.
- Ça, c'est la divergence entre Juan et moi. Il tient absolument à être le père biologique des enfants qui vivront avec lui. Un reste de ses lointains ancêtres latinos, probablement.
- Et toi?
- Oh, moi!… je serai le tonton gâteau qui se farcira le papa.
- Et tu n'as pas peur?
- Oh que si! Mais je ferai tout pour Juan, y compris des conneries. Pères à nos âges !!! >>
Après les nombreux toasts en l'honneur des uns et des autres, de ceci ou de cela, on se met à table. Le repas se passe dans une liesse peu commune. Même la femme d'Ahmed daigne rire aux éclats sur une boutade de son tendre époux. Ensuite, on va se promener aux alentours, histoire d'activer une digestion qui s'annonce un peu lourde. Au retour, alors que les dames préparent des rafraîchissements et le dîner, les messieurs jouent à la pétanque. Tout en ne quittant pas des yeux la partie, Juan, le regard un tantinet salace, une main soupesant une boule, suggère à Maxime:
<< - On croirait presque avoir une paire de couilles dans la main.
- Ben dis-donc! Tu te vois avec ça entre les jambes? >>
La réponse, lancée d'une voix forte, attire l'attention des autres joueurs qui demandent de quoi il retourne. On plaisante sur le sujet, émettant diverses hypothèses graveleuses. De là à ce qu'un plus déluré que les autres n'aille tâter les bourses de ses copains, il n'y a qu'un pas que franchit allègrement un Hubert sérieusement émoustillé par la conversation. Finalement, on oublie les boules de pétanque pour ne s'occuper que de celles contenues dans les pantalons que l'on ne quitte pas, pudeur en public oblige. Mais personne ne prête attention aux environs. Heureusement, une voix féminine appelle tout le monde.
Lors du dîner, la conversation tourne autour du sexe. Tout le monde participe, hormis Mme Ahmed rougissant pire qu'un homard cuit! Chacun y va de son idée salace, de sa suggestion osée. On parle positions, bien évidemment. Tout à coup, inspirée par on ne sait trop quoi, Madame Paco s'interroge à voix haute:
<< - Je serais curieuse de connaître tous les trucs que les hommes se font entre eux. >>
Les regards se tournent vers elle tandis que Mme Ahmed, prétextant quelque occupation chez elle, se retire discrètement, laissant son époux avec ses amis. Paco croit bon de répondre:
<< - Comment veux-tu que ça se passe autrement que ce que tu as entendu dire?
- Je ne sais pas, moi. Tu dois savoir, toi, Paco. >>
Silence dans la salle! On entendrait une mouche péter! Sourire asiatique, donc énigmatique, de madame, heureuse de son petit effet. Paco se jette à l'eau:
<< - Quel homme n'a pas connu dans son jeune temps une période de tâtonnements
- Et plus tard?
- Qu'est-ce que tu veux dire par plus tard?
- Je me demande pourquoi j'ai posé ces questions. Après tout, j'ai eu un aperçu une certaine nuit, lors d'un certain baptême. Sauf que je n'ai pas très bien vu: trop de participants, pas assez de lumière. >>
Ce n'est plus un silence pesant qui s'abat mais un air de catastrophe. Nul ne sait comment sortir de cette situation et surtout pas celle qui l'a provoquée. Paco débloque la situation:
<< - Bon, tu as raison. Cette nuit-là on s'est tous envoyé en l'air entre mecs. Tu nous as vus, c'est une chose acquise. Mais alors pourquoi as-tu assisté au spectacle jusqu'au bout, malgré le manque d'éclairage? Normalement, une femme bafouée par son mari, crie au scandale. Elle ne reste pas là à savourer les ébats de son vilain salopard. >>
Nouvelles minutes durant lesquelles l'atmosphère s'alourdit encore plus. Paco rompt le silence:
<< - Et oui, effectivement, j'ai eu des aventures avec des mecs. Voilà, tu es contente. Libre à toi de penser ce que tu veux. Mais sache que moi, je ne cherche pas à t'interdire les visites du jeune Paul, ton beau-frère également marié, dont l'eau de toilette laisse certaines effluves sur les oreillers de notre lit. Tu vois, je sais mais n'en fais pas tout un plat. Bon, maintenant si on continuait la fête? >>
Cette fois, Madame a beaucoup de mal à respirer. Dans sa tête défilent de nombreuses pensées. C'est vrai, elle trompe Paco, mais avec un homme. Lui devrait la tromper avec une femme. Quoique, peut-être cela prouve-t-il que la seule femme qu'il aime, c'est elle. Mais elle, apparemment, n'aime pas qu'un seul homme. Elle hausse les épaules, s'écrie:
<< - Après tout, comme le dit si bien Fortuné, laissons le temps et la vie faire leur chemin sans se poser de questions. >>
*****
Le temps a passé….
L'appartement retrouve son calme. Fortuné regarde les dégâts, constate:
<< - Mon bichon, on a du boulot pour tout à l'heure en se levant.
- Ne t'inquiète pas de ça pour le moment. Pense d'abord à te reposer avec moi.
- Parce que tu comptes me laisser dormir?
- Si tu n'es pas sage, oui.
- Promis, je serai un ange. Et tu sais que je tiens toujours parole! >>
La douche à deux. Des mains qui savonnent tout en caressant. Des lèvres qui se joignent sous l'eau dégoulinante. Des corps qui se séparent afin de mieux se chérir. Des soupirs de bonheur. Une heure plus tard, Fortuné et Hubert s'allongent, imbriqués l'un dans l'autre, bouche sur bouche. Par jeu, ils roulent sur le lit, s'étonnent du volume de leurs sexes, de la rondeur de leurs fesses, de la splendeur de leurs rosettes. Un peu comme s'ils se rencontraient pour la première fois. À vrai dire, les corps, depuis leur première nuit, se sont légèrement alourdis, les visages un tantinet appesantis, les cheveux un peu blanchis chez Hubert et raréfiés sur le crâne de Fortuné. Ils notent l'absence de bedaine même si de presque invisibles poignées d'amour donnent un certain charme à cette maturité. Mais quel âge ont-ils? Aujourd'hui, on fêtait le départ d'Ahmed pour des contrées lointaines, quelque part dans un désert ou peu s'en faut, là où le réclame un magnat du pétrole fou de voitures et qui s'offre les services d'un chef mécanicien exclusivement pour lui. La question des âges est venue sur le tapis, admirablement détournée par un Fortuné. Pour l'heure, Hubert et Fortuné ne s'occupent que de s'admirer. Ils se trouvent toujours beaux, se le disent, se le prouvent. Tandis qu'il glisse amoureusement sa queue dans le cul de son compagnon, l'antillais murmure:
<< - Dis, Hubert, tu m'aimes? Je veux dire, t'es amoureux de moi?
- Non, je ne crois pas. Par contre je suis heureux avec toi. Et tu me manques souvent.
- Pour moi, c'est pareil. Tu sais, je pense souvent quand on s'est connu. Je me souviens d'Ahmed, par exemple.
- Grand-père depuis quelques semaines. Amant qui vient de nous délaisser!
- Oui, grand-père. Paco aussi, Juan dans peu d'années certainement, tous trois pédés reproducteurs. Je t'ai jamais dit mon âge. Maintenant, je dois le faire. Mais toi, ça te fait combien?
- Tu évites d'avouer en me posant cette question. Je vais donc te répondre ceci: à deux mois près, comme toi.
- Alors tu savais mon âge?
- Comment ne pas le savoir quand tu laisses traîner partout tes papiers d'identité, ton passeport ou ton permis de conduire. Ma curiosité a été la plus forte.
- Putain, j'ai pas vu passer le temps! Plus de vingt ans! Tu te rends compte?
- Oui, plus de deux décennies qui ont défilé à une vitesse incroyable.
- 20 ans peinards, moi et toi.
- Pas seulement. Ahmed, Maxime et Juan sont souvent venus nous distraire. Paco quelques fois.
- Ça, c'était la cerise sur le gâteau. Dire que c'est grâce à toi qu'on s'est tous connus! Dans 4 ans, on nous foutra à la retraite. Qu'est-ce qu'on va faire?
- Tu te souviens, Fortuné: ne pas se poser de question, laisser venir.
- Là c'est différent. Peut-être que je retournerais dans mes îles, bien chaud au soleil.
- Attend quand même que j'achète un nouveau maillot de bain pour t'accompagner, qu'est-ce que tu en dis?
- J'y croyais pas!
- Après plus de 20 ans ensemble, tu pensais que je te laisserais filer en douce dans tes îles? Pas question, je ne laisserai jamais tomber ma vie avec toi, pour rien au monde.
- Moi non plus. Alors, c'est qu'on doit être amoureux l'un de l'autre.
- Tu as peut-être raison. >>
Deux gémissements attestent de leur jouissance simultanée tandis qu'ils s'étreignent un peu plus fortement.
FIN
→ Qu'avez-vous pensé de cette histoire ??? Donnez votre avis...
→ Autres histoires érotiques publiées par JMB
5 avis des lecteurs et lectrices après lecture : Les auteurs apprécient les commentaires de leurs lecteurs
Les avis des lecteurs
d’habitude, je n’ai que des avis négatifs puisque dans des histoires beaucoup plus courtes, les fautes d’orthographe, la mauvaise écriture et les répétitions de situation gâchent tout,
là, c’est tout le contraire, Impossible de lâcher l’histoire, Vraiment c’est passionnant, difficile de croire que ce n’est pas un écrivain professionnel. Bravo en tout cas et merci
là, c’est tout le contraire, Impossible de lâcher l’histoire, Vraiment c’est passionnant, difficile de croire que ce n’est pas un écrivain professionnel. Bravo en tout cas et merci
Sniff, cela fait un moment que j'ai pas vue une de tes histoires arrivée je suis en
manque rire. A quand la prochaine histoire?
manque rire. A quand la prochaine histoire?
Très belle histoire que je viens de lire d'une seule traite
Très beau français (qu'on trouve pas beaucoup dans ce genre d'écrit)
Très beau français (qu'on trouve pas beaucoup dans ce genre d'écrit)
Super histoire que je suis avec passion depuis le début !
merci... comme toujours...