Clairette et la fourmi

- Par l'auteur HDS Ethelrede -
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Récit libertin : Clairette et la fourmi Histoire érotique Publiée sur HDS le 08-09-2024 dans la catégorie Entre-nous, les femmes
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Clairette et la fourmi
Amies de fac…

Connaissez-vous cette chanson posthume de Georges Brassens, chantée par Jean Bertola ? Jolie chanson dans un album plein de fort belles choses, soit dit au passage !

J’étais pas l’amant de Clairette
Mais son ami,
De jamais lui conter fleurette
J’avais promis…

Il s’agit d’un exercice de style dans lequel notre poète s’est donnée du bon temps en créant une chansonnette dont toutes les rimes sont en ʺretteʺ et en ʺmiʺ, et qui explore cette relation de l’amitié, à la frontière du désir charnel, où elle devient parfois amour… et le reste… ou pas.
Elle m’a donné l’idée d’explorer à mon tour cette frontière, parfois si ténue, à divers âges de la vie entre de très bonnes amies, et ce qu’il peut advenir de ces amie-amantes d’un jour ou plus, comment va vivre cette amitié, au-delà du passage de la sulfureuse frontière...


La routine et l’âge.

Emmeline est une belle femme qui prend grand soin d’elle. Elle est assez grande, un mètre soixante-douze, longs cheveux châtains, sombres, soyeux, vaporeux, sans le moindre fil d’argent : elle en est fière ! Elle les attache le plus souvent en queue de cheval mais, parfois, se donne un peu plus de peine et les natte ou s’en confectionne un volumineux chignon. Tout le monde admire ses coiffures ! Ses yeux sont de même couleur, sans aucun maquillage : elle n’en a jamais utilisé. De cela aussi, elle est fière car sa peau a conservé une très belle texture, une jolie souplesse. Elle fait beaucoup de sport, cela se voit sur son corps, notamment sa taille fine et une très belle poitrine qui se tient plutôt joliment pour ses cinquante-cinq ans !


Elle est grand-mère depuis trois ans… Oui, ses trois enfants ont quitté le nid depuis déjà bien longtemps, elle règne en maîtresse absolue sur un monde merveilleux… et vide.

Son mari, Pierre-Jean est un homme occupé : les affaires… et encore les affaires. Entre son travail et de rares distractions, golf et tennis exclusivement, il ne s’aventure chez lui que le soir. Tard. L’aime-t-elle encore ? Oui, sans doute ; les sentiments sont du genre solide, chez elle. Pourtant, elle se remémore avec nostalgie comment elle avait été séduite par ce fringant jeune homme, de quatre ou cinq ans son aîné, fougueux dans ses amours comme au lit, sage et travailleur le reste du temps… Seulement voilà : sa dernière fille née, il s’était petit à petit désintéressé des choses du corps, du sexe. Emmeline doutait même qu’il pût avoir une maîtresse. Elle se prenait parfois à l’espérer, ce qui signifierait que sa libido n’était pas tout à fait morte, qu’elle aurait encore ses chances de le faire revenir dans son lit. Mais non, elle avait eu beau observer, suivre, épier son homme, il semblait de roc.


Elle lui en avait plusieurs fois fait le reproche et, chaque fois, le même scénario se reproduisait, immuable. Il se confondait en excuses, demandait mille pardons et lui faisait passer un joli petit bout de soirée, champagne à la clé, avant de lui faire l’amour en cinq minutes pour s’endormir juste après… épisode rapide et sans lendemain, jusqu’au reproche suivant…


Elle avait bien aussi tenté de le menacer de prendre un amant… Il se bornait à répondre, fataliste, qu’il le méritait sans doute bien… Quel homme désarmant, dur comme un roc et si fragile par ailleurs… Elle ne parvenait pas à se résoudre à le quitter ni même à le tromper ! Alors elle restait, elle subissait…


Claudine est la plus vieille amie d’Emmeline. Elles se sont connues à la fac ; lorsqu’elles étudiaient la biologie ensemble. Trente-cinq ans d’amitié, de secrets partagés, bonheurs et désespoirs inclus. Que n’ont-elles pas échangé ! Claudine est rousse, d’un orangé brun clair magnifique, parfaitement en harmonie avec ses grands yeux bleu-vert. Ah, ça ! Elle en a fait craquer plus d’un et même plus d’une, à commencer par Jules, son mari, son jules, comme elle se plaît à dire, père de sa fille unique. Elle l’a eue un peu plus sur le tard, aussi la jeunette n’a-t-elle que vingt-trois ans. Elle a tout de même quitté la maison pour aller étudier l’œnologie, à Bordeaux. Elle connait donc les mêmes solitudes que son amie, pour les mêmes raisons, d’autant plus que son mari passe sa vie en voyage, d’une filiale de sa société à l’autre. Lorsqu’il rentre, c’est rarement pour bien longtemps et souvent avec un décalage horaire qui rend les contacts malaisés.


Peut-être a-t-il des affaires, des maîtresses ? Claudine, à la différence de son amie, s’en moque éperdument. L’amour est mort, pour elle, sans espoir de retour. Il lui reste un peu de respect pour celui qu’elle a aimé et qui lui a donné son enfant unique, un peu d’affection même. Elle le cajole un peu, rigole avec lui de temps en temps, lui prépare des bons petits plats, bien que sachant qu’il mange deux ou trois étoiles quotidiennement… Elle ne cherche pas à l’étonner mais à le contenter, c’est bien suffisant. Jamais elle ne tente le moindre geste qui puisse avoir la plus petite connotation sexuelle ; lui non plus et c’est fort bien. Elle a eu plusieurs amants mais n’a jamais trouvé satisfaisante cette relation faite de mensonge et d’étreintes sans réel amour, vite faites entre deux trains ou deux avions… Elle a fini par se satisfaire de sa solitude et soigne sa libido comme elle peut ʺà la manoʺ, comme elle aime dire, et à l’aide de quelques jouets qu’elle ne prend même plus la peine de dissimuler. Son olisbos préféré demeure désormais sur sa table de nuit où Jules l’a remarqué plusieurs fois, sourire aux lèvres, sans toutefois faire aucun commentaire…



- Allô, Claudine ? Vas-tu bien ?
- Oui, c’est toi, Emmy ? Comment vas-tu ?
- Très bien ! Dis, j’ai réservé un court pour cette fin de matinée : tu viendrais faire un tennis avec moi, histoire de se voir un peu et de cramer quelques calories ?
- Ah, ça ! C’est gentil de penser à moi ! Juste pour l’effort… Tu veux me tuer, je le sens ! Allez, d’acc, on fait comment, on va au club ensemble ou chacune de son côté ?
- Bon, écoute, le club est à même pas cinq minutes de chez toi à pied, alors, je viens chez toi, je me gare et on y va ensemble, ça te va ?
- Allez, je t’attends.


Claudine avait envie de jouer autant que de se pendre… Mais elle n’avait pas vu son amie depuis des mois… elle souhaitait vraiment passer un moment avec elle. D’où son acceptation !
Lorsqu’Emmeline arriva, les deux femmes prirent leur sac et se mirent en route vers le club de tennis. Là, un change rapide et hop-là, sur le court ! Emmeline était très à son aise. Claudine souffrait visiblement de son manque de pratique : elle apprécia vivement la fin de la partie.
Arrivées au vestiaire, elles durent se rendre à cette évidence qu’il y avait affluence aux douches… Sans doute pas loin d’une heure d’attente. Claudine prit la main :

- Dis, Emmy, tu sais ce qu’on va faire ? On va aller prendre la douche chez moi ! Comme ça, on pourra se prendre un petit verre de l’amitié et même déjeuner ensemble. Qu’en dis-tu ?
- Super idée ! cela fait tellement de temps que nous ne nous sommes pas vues… Oui, on va faire ça.


Chez Claudine, les choses allèrent bon train. Emmeline entra dans la salle de bain : sourire de Claudine quand elle ferma à clé !

- Tu ne changeras jamais, ma chérie !

Sous le jet de la douche, elle n’entendit rien. Elle ressortit pimpante et bien rafraîchie dix minutes plus tard. Claudine prit sa place :

- Viens donc avec moi, nous pourrons papoter…

Claudine se déshabilla sans manière, ôtant son T-shirt et sa jupette, son soutien-gorge et son mini slip juste devant son amie, devenue écarlate. Elle se doucha, laissant l’eau ruisseler sur son corps tout en se caressant sensuellement bras, hanches, poitrine… Puis elle se sécha, toujours devant une Emmeline coincée au-delà de tout ! Finalement, elle passa un peignoir au lieu de se rhabiller.

- C’est le privilège d’être dans ses propres murs… Ne te formalise pas, ma chérie ! Dis, je vais te poser une question bête : que portais-tu sous ta jupette, en jouant ?
Nouvelle rougeur de son amie…

- Heu… en fait, je porte un string, pour jouer. J’ai horreur de ça, mais je ne peux pas porter mes culottes usuelles… on ne voit que ça, elles dépassent bien trop de la jupe !

- Mais, ma chérie, pourquoi portes-tu des culottes de grand-mère, aussi ! on n’a pas idée !

- D’abord, je SUIS grand-mère.

- Oui, hé bien, ce n’est pas une raison pour tirer un trait sur toi, sur ton corps, sur ta libido ! Tu as le droit d’exister, non ?

- Bah… Mon corps, pour ce qu’il en reste, après trois enfants…

- Dis, Emmy, tu as toujours dit des conneries comme ça ou tu as appris depuis la fac ?

Silence gêné d’Emmeline qui se sent un peu coincée ! Claudine rigole franchement et continue :

- Tu sais, quand nous nous sommes connues, à la fac, tu étais la plus belle fille du campus, tu le sais, ça, non ?

- Arrête, ce sont des âneries…

- Mais non ! Tous les matous du campus te faisaient des 8 autour des chevilles en miaulant et en ronronnant pour t’emmener dans leur lit… Et toi, tu ne voyais rien, tant tu étais innocente et prude ! Et je ne te parle pas des filles…

- Oh… mais tu dis n’importe quoi !

- Non ! Si je te disais que moi-même…

- Tu vas trop loin, Claudy ! Je n’ai jamais ressenti la moindre chose de ton côté, alors arrête.

- C’est bien ça, le sujet, ma chérie ! Tu sais, moi, le côté les hommes avec des femmes et tout ça… je n’ai jamais acheté le concept de ces interdits. Alors arrivée à la fac, j’ai voulu tout expérimenter. Comme tu étais la plus belle fille du campus, j’ai bien évidemment jeté mon dévolu sur toi… J’ai tenté ma chance… Et toi, c’était désespérant : tu ne voyais rien. J’ai fini par renoncer.

- Sans rire ? Mais pourquoi ?

- Parce que… parce qu’une amitié réelle était née entre nous et je n’ai pas voulu te perdre… Je ne t’en ai jamais plus reparlé… Juste par amitié, pour te garder.

- C’est merveilleux ce que tu me dis-là… Et, donc, tu me désirais, tu me draguais, en somme ? C’est fou… Je n’ai jamais rien remarqué.

- Je le sais bien, hélas ! Mais tu sais, c’était un peu normal que je te courtise… Tu étais si jolie, si belle… Et tu l’es toujours.

- Et… heu… tu as toujours envie ?

- Ah, ça ! Demande à un aveugle s’il a envie de voir ! Cette envie ne m’a jamais quittée.


Emmeline est soudain devenue pâle. Elle s’est levée de sa chaise, est venue se mettre debout devant Claudine, prenant sa tête et la tenant contre son ventre, caressant doucement des beaux cheveux roux d’une main tremblante…

- Je t’ai fait vivre une incommensurable de frustration, pendant tant d’années, juste parce que mon éducation m’a appris à ne pas regarder, à ne pas tolérer, à ne pas ressentir de telles sollicitations, même si elles sont aussi belles… La honte et le regret emplissent mon âme, aujourd’hui. Réaliser combien je t’ai fait souffrir est une dure révélation… me pardonneras-tu ?
- Tu n’as pas à avoir de honte ni de regret. S’il n’y avait pas eu ce sentiment d’amitié entre toi et moi, nous ne serions pas là à cet instant ! Je ne regrette nullement d’avoir sauvé cette amitié en mettant en sourdine un désir purement animal, sois en sûre.


- Peut-être, mais cela m’émeut au plus profond de moi, de savoir que tu as pu me désirer. Et me désires sans doute encore…

- Je confirme… Tu es toujours aussi belle !

Claudine s’est levée, face à a vieille amie, souriante. Elle a mis ses mains sur ses hanches, les lui caressant avec douceur et, tout doucement, a approché son visage de celui d’Emmeline pour lui donner un petit baiser sur ses jolies lèvres. Baiser accepté… puis rendu.


Emmeline a tendu ses bras autour du cou de son amie et l’a attirée au plus près d’elle, l’a embrassée tellement fort… sa langue a franchi le seuil de cette bouche amie et a commencé une danse des plus érotiques avec sa jumelle d’en face. Les mains de deux femmes commençaient à s’agiter, à bouger, à voyager. Les respirations s’accéléraient, souffles un peu rauques, parfois.
Longtemps, elles sont restées debout, ainsi, s’embrassant, se caressant, sans dire un seul mot mais comprenant parfaitement ce que chacune voulait dire. Claudine a pris son amie par la main et l’a conduite à sa chambre. Les vêtements on alors volé en éclats, trouvant un point de chute au petit bonheur, sur une chaise, sur un abat-jour, sur la porte restée entrebâillée !


Claudine, la première, a caressé la merveilleuse poitrine de son amie. Quelle merveille, après trois enfants allaités d’avoir d’aussi jolis seins… Elle en avait rêvé des années durant : ils étaient enfin là, devant elle, à portée de lèvres, de langue. Elle les téta avec une volupté sans pareille. Puis elle a plongé entre les jambe d’Emmeline, s’est enivrée de la puissance de son désir, qu’elle voyait sourdre de son puits d’amour. Elle s’est régalée les yeux de la merveilleuse vision, de ce sexe qu’elle n’avait jamais pu ne serait-ce qu’apercevoir alors qu’elle le désirait si ardemment ! Puis elle a tendu sa langue et a commencé à le cajoler. Longeant les doux pétales de cette fleur tant désirée, lapant son abondant nectar, laissant un doigt s’immiscer au plus profond du temple, en sa partie la plus secrète. Elle prit son petit bouton de rose entre se lèvres et l’aspira avec force…


- Oh, oui, oh, oui, suce-moi comme ça, s’il te plaît… Suce-moi, suce-moi, suce-moi, suce-moi encore, ne t’arrête pas, je t’en supplie, suce-moi comme ça…


Claudine a bien respecté ce désir ardent. Emmeline s’est vue partir totalement hors contrôle avant de se tendre brutalement, arquée, le dos raide, poussant un cri de jouissance tandis qu’une coulée de lave incandescente traversait tout son corps haletant.


Emmeline a mis quelques minutes à retrouver son calme, son souffle… à comprendre aussi, admettre également ce qui venait de se passer entre elle et cette amie de toujours. Tout son être oscillait entre rejet et acceptation. C’est finalement avec une grande humilité qu’elle a embrassé son amie avant de lui murmurer :

- Merci, merci ma chérie, de m’ouvrir les yeux sur le bonheur à l’état pur !

Emmeline s’était allongée tout contre son amie, entrecroisant ses jambes avec les siennes. Elle tendit sa main vers la jolie toison rousse ornant son mont de Vénus et entreprit de caresser cette douce fourrure ainsi que les replis de bonheur qu’elle dissimulait à peine. Claudine sursauta, écarta vivement ses cuisses pour lui donner un accès plus libre, propre à stimuler son inventivité.


Emmeline a continué sa caresse tandis que, de son autre main, passant par derrière son dos, elle venait offrir deux doigts gourmands pour ajouter la plénitude à la caresse. Claudine partit aussitôt sur une chanson faite de tons aigus… Bientôt elle criait toute la joie de son corps.
Emmeline l’embrassa avec une fougue toute nouvelle dont son amie ne l’aurait jamais crue capable. Puis elle lui chuchota au creux de l’oreille une série incroyable de mots d’amour : là encore, jamais Claudine n’aurait attendu cela. Enfin, elle lui dit simplement :

- Ma chérie, par bêtise, j’ai perdu trente-cinq ans de ma vie et de la tienne… Veux-tu que nous tentions de rattraper un peu le temps perdu ? Je veux ne plus en perdre une seule minute, désormais, si tu le désires.

- Emmy, je t’ai toujours aimée. Mon amour pour toi ne se démentira jamais. Viens vivre chez moi. Nos maris ne s’en apercevront pas… ou si peu. Le mien ne me regarde pour ainsi dire plus.

- Je ne pense pas que ce soit une bonne idée d’aller chez l’une d’entre nous. Même distant, quasi aveugles, nos maris seraient un frein, une gêne dans nos pulsions. Prenons un petit appartement rien qu’à nous ! Nous allons nous donner le bon temps que nous méritons.

- D’accord. Nous avons un petit appartement inoccupé actuellement, je vais le récupérer pour toi et moi !

- Claudy… Je t’aime, tu sais… Et je crois que c’est depuis toujours, depuis la fac. J’ai été aveugle… idiote. Je m’en rends compte, maintenant… C’est toi que j’aurais dû épouser !

- Non ma chérie, à l’époque, on ne pouvait pas ! En fait, tu as juste mis le temps qu’il te fallait pour réaliser les choses compte tenu des cartes que tu avais en main, de ton éducation. C’est une chance que tu y sois parvenue ! Et puis, j’ai eu la patience de t’attendre, parce que je t’aime… Et maintenant, nous allons nous aimer pour de vrai, je te le promets, jusqu’au bout de nos vies !

FIN



Jour de rentrée à la maternelle !

- Romain ! Combien de fois devrais-je encore te dire de bien regarder avant de traverser ? As-tu vu ? Là, tu es parti comme un boulet de canon, si une voiture était passée, tu aurais été écrasé comme un moustique !

- Mais y’avait pas d’voiture, maman !

- Oui, mais tu n’avais pas regardé, c’est ça qui est très dangereux… Je veux que tu apprennes à faire attention.

Aussitôt, de l’autre côté de la rue, sur le même trottoir :

- Marion ! As-tu entendu la maman de ce petit garçon ? Tu dois regarder avant de traverser…
- Mais, maman, j’ai regardé.

- Ah oui, qu’as-tu regardé ?

- Toi ! Si y avait eu une voiture, t’aurais pas traversé !

- N’empêche que Romain s’est fait gronder aussi et c’est normal ; il faut toujours regarder avant de traverser…

- Bin Romain, c’est pas mon copain.

- Tu dis des âneries, tu ne le connais pas !

- C’est un garçon, d’abord…

Comme toujours, les mamans ont bien du mal à faire passer certaines consignes fondamentales de sécurité… Et pourtant, les humains survivent assez bien à leur environnement, ce qui tend à prouver que leur comportement est en moyenne plutôt bien adapté… Mais allez donc expliquer ça à une maman qui vient de perdre son enfant… Oui, la pédagogie infantile est une chose sensible !
C’est la première journée d’école, pour certains, beaucoup d’enfants pleurent, s’accrochent à leurs mamans, parfois leur papa…Mais les enseignantes sont efficaces, les enfants sont enfin entrés dans l’école, quelques mamans pleurent un peu aussi, tout va bien ! Mathilde s’approche doucement de Véronique qui essuie ses yeux rougis par cette émotion inattendue

- Bonjour, je suis Mathilde, la maman de Marion. J’ai cru comprendre que ton fils s’appelle Romain. C’est drôle, ce sont juste les mêmes lettres que pour Marion…

- Ah, oui, c’est amusant, je n’avais pas remarqué qu’il y avait une anagramme ! Moi, je suis Dorothée.

- Sympa, tu es ma première Dorothée ! Veux-tu venir prendre un café ou un thé chez moi ? J’habite à même pas cent mètres d’ici…

- D’accord.

Les deux jeunes femmes n’avaient pas idée qu’elles allaient développer une réelle amitié dans les jours et les mois suivants !


Six mois se sont passés, avec de nombreux cafés et pas mal de thés. Il fait maintenant très froid, c’est bien emmitouflées qu’elles vont mener leurs enfants à l’école. Chaque matin, elles déposent leur poussin et vont se prendre une tasse ensemble pour refaire le monde ; c’est chaleureux, c’est amical, c’est très joyeux ; les deux jeunes femmes sont d’un naturel optimiste et plus portées à la rigolade qu’à faire la tête ! Avec le temps, elles ont pris des habitudes l’une chez l’autre, allant se servir dans tel placard, s’asseyant ici ou là, chacune comme chez soi… Relation plutôt fusionnelle.


Ce lundi, Mathilde arrive avec la tête de travers, un air penché un rictus de douleur sur le visage. Une fois les enfants déposés, Dorothée lui demande l’origine de cette vilaine figure.

- J’ai un mal de dos terrible, je peux à peine bouger… Je ne vais pas prendre le café ce matin !

- Bien sûr que si ! Je vais te faire un massage avec une huile spéciale, tu vas voir que ton dos va retrouver toute sa souplesse. Allez, hop-là, viens.


Dès leur arrivée à la maison, Dorothée sort son flacon d’huile miracle et vient tout droit vers son amie dont la mine dubitative en dit long sur l’espérance qu’elle place dans le produit prétendument merveilleux… Elle en a essayé cent ! ... Elle la fait s’allonger sur la table de la salle à manger sur laquelle elle a étendu une immense serviette de bain. Elle lui ôte son haut, son soutien-gorge, défait la ceinture de sa jupe et la baisse jusqu’à mi-fesse. Puis, versant de son huile juste entre les omoplates, elle commence à masser tout au long de la colonne vertébrale, opérant par petits ronds, pincements légers, pressions plus marquées, parfois, en certains points particulièrement durs. Cela chauffe, cela pénètre, Mathilde sent le bien-être qui entre en elle par cette douce onction. Elle prend plaisir à ce contact sur sa peau et, petit à petit, se détend.
Dorothée étend son massage vers les épaules : si elle ne le faisait pas, explique-t-elle, il est possible que la contracture s’étende vers d’autres parties du corps. C’est préventif. Elle pétrit les épaules, descend sur les clavicules, la naissance des seins. Remonte sur le dos et descend le long des côtes, sous les bras, de nouveau vers les deux globes charnus ornant sa jolie poitrine. Elle ne fait qu’effleurer sans aucun autre geste. C’est très professionnel.


Elle descend sur les lombaires, les masse consciencieusement, déborde sur les fesses qu’elle masse et pétrit avec soin. Mathilde a bien du mal à ne pas trouver cela bien agréable, même si, tout de même, ces mains si près de son intimité la dérangent un peu…

- Veux-tu te retourner sur le dos afin que je puisse masser le ventre et les épaules pour rééquilibrer tout cela ?

Mathilde obtempère et Dorothée se retrouve avec devant elle une magnifique poitrine.

- Waouh ! Tu as une paire de seins… magnifiques ! Tu as allaité Marion ?

- Oui, presque deux ans, en tout…

- On ne le dirait pas, ça ne se voit pas du tout !

- Merci.

Elle s’empresse de masser le ventre, longuement, en profondeur.

- Ah, j’en étais sûre : tu as les psoas durs comme du bois. C’est de là qu’il vient ton mal de dos !

Elle travaille ce ventre, le soulage petit à petit, continue son massage ; remontant parfois vers ces deux belles boules de chair qu’elle effleure à peine de ses doigts. Après quelques minutes, ses mains sont dessus ! Elle les masse de savoureux mouvements tournants, pinçant les tétons entre ses doigts, comme si c’était accidentel…


- Heu, tu es sûre que c’est indispensable pour mon mal de dos ? Il devient bizarre, ton massage…

- Là, c’est pour le bien-être… pour que tu te détendes complètement…

Une de ses mains, descend sur le ventre, bien plus bas que le nombril, se glissent sous l’étoffe de la fine culotte, les doigts s’entremêlant dans une toison longue et douce. Les sens lui tournent la tête, elle n’en peut plus, se penche, gobe successivement les deux magnifiques aréoles avec chacune leur téton redressé, en ordre de bataille.


Soupir, déguisé en sanglot : Mathilde est en pleine tempête dans sa tête Que doit-elle faire ? Mettre fin à cet attouchement qui n’a plus rien de thérapeutique ? Ou bien se laisser aller à la douceur érotique du moment ? Elle le redoute autant qu’elle en a envie.

- Dorothée…

- Oui ma belle ?

- Tu n’as pas peur de ce qui va se passer si nous continuons ce jeu ? Tu es mon amie… J’ai peur de te perdre… Ne vaut-il mieux pas arrêter ici ?

- Pourquoi peur ? Pourquoi me perdre ? Nous pouvons rester amies et avoir du bon temps… Des amies sexuelles, en quelque sorte…


Le ton est donné. La main de Dorothée avance un peu plus vers le saint du saint, franchit l’entrée du temple d’amour. C’est chaud, c’est ruisselant, c’est impatient ! L’huile de massage qu’elle a encore sur ses doigts ne peut pas convenir ici : Dorothée se déplace vers le bout de la table. Elle tire sur la serviette : les jambes de Mathilde se rapprochent, passent au-dessus de ses épaules où elles se posent avec délicatesse. Elle se penche un peu, hume sur la dentelle, la fragrance forte et musquée du désir de Mathilde. Plaque ses lèvres sur le tissu, lèche tout le long du profond sillon, jusqu’au petit bouton de rose qui, déjà, pointe sous la soie. D’un doigt en crochet, elle l’écarte, reçoit, comme un éclat de métal brûlant, la vision de cette fleur pleinement épanouie qui l’appelle avec force. Elle la prend en bouche et laisse sa langue procéder à une improvisation chorégraphique d’une sensualité qui fait fondre sa jeune amie.


Mathilde soupire, gémit, se tord dans tous les sens. Elle voudrait autant fuir que se faire mener jusqu’à l’apothéose qu’elle sait toute proche… Elle n’en peut plus, craque, ouvre tout grand ses deux jambes donnant un plein accès à sa délivrance. Dorothée se retient : elle voudrait faire entrer ses mains dans la danse… Elle se résigne à les faire remonter jusqu’à la magnifique poitrine, bien seule, là-haut, et torture suavement ses tétons, de petits pincements, les étirant plus ou moins doucement, durement, sauvagement parfois.


Elle a pris les lèvres gorgées de sang et la petite perle d’amour dans sa bouche et les aspire avec fermeté tout en les caressant de sa langue. Elle recueille le nectar qui s’échappe de la jolie fleur et s’en régale tout en sentant monter en son amie la violence d’une énorme éruption. Mathilde se tend, sans que le moindre cri de douleur ne lui rappelle son dos fraîchement soigné. Ses lèvres sont pincées : elle se les mord de l’intérieur…un long gémissement modulé sort de son nez, ses yeux sont clos, ses deux mains agrippent la tête de Dorothée :

- Ne t’arrête pas, dis, continue, oui, encore, juste comme ça…

Un torrent en crue de jouissance la traverse, sa tête est pleine de lumières vives et colorées. Elle vit le plus intense orgasme de toute sa vie. Soudain, elle se redresse d’un véritable bond. Elle a saisi les épaules de son amie, la regarde fixement, droit dans les yeux.

- Je ne sais pas si notre amitié n’est pas à tout jamais cassée, mais ce qui est sûr, c’est que jamais je n’avais joui comme ça, aussi violemment, aussi fort…

Elle l’embrasse de toutes ses forces, lui donne un baiser dans lequel se lisent toute sa reconnaissance autant que la force de cette amitié nouvelle… qu’il va lui rester à accepter, ou à rejeter. Elle n’est encore sûre de rien.


Dorothée lui sourit. Elle suit pas à pas le cheminement de la pensée de sa belle amie. Elle la voit batailler dur, rechercher comment concilier cette amitié avec son couple… Comment faire vivre en harmonie l’amour de son mari, qu’elle adore, et cette embellie sexuelle avec elle… Elle se penche un peu, lui dépose un petit baiser sur le front.

- C’est ta première fois avec une fille ?

- Oui… Je suppose que ce n’est pas le cas pour toi !

- Oh, ça non ! J’ai longtemps été une lesbienne exclusive. Quand j’ai rencontré Henri, mon homme, mon mari, j’étais en couple avec une autre fille. Il le savait : il nous a draguées toutes les deux… Il nous a eues toutes les deux. Et puis Josy est partie… Elle n’a pas supporté de ne plus avoir cent pour cent de mon amour… Je suis restée avec lui. Il était si doux, si gentil… Je suis devenue hétéro… jusqu’à aujourd’hui… grâce à toi ! Tu as aimé ?

- Oh, oui, je serais bien hypocrite de dire le contraire. Je ne sais juste pas comment je vais expliquer ça à Jacques…

- Bah… Tous les mecs ont peu ou prou le fantasme de voir leur femme coucher avec une autre ! On filme la suite, si tu veux… Il comprendra, et ça te fera du travail pour le calmer, après !


Les deux amies ont posé leur téléphone sur la commode, en mode vidéo, puis elles ont repris leurs baisers. Mathilde a lentement déshabillé Dorothée, découvrant, à son tour, un corps magnifique qu’elle a couvert de baisers mutins, indiscrets, voire très coquins. Elle a longuement tété la superbe poitrine si généreusement offerte, avec la surprise de recevoir quelques petites giclées de lait. Sourire gourmand : elle a pris ainsi les deux seins, se gorgeant du doux nectar sucré. Que c’est suave, que c’est bon… Elle est remontée embrasser sa partenaire pour le lui faire déguster dans un baiser très, très coquin !


Elle n’avait pas le handicap des doigts pleins d’huile de massage, trop agressive. Elle a usé de cet avantage, joignant deux doigts à sa langue lorsqu’elle a enfin atteint le mont de Vénus totalement glabre et les chairs palpitantes qui lui font suite. Elle a savamment orchestré ses caresses, les cessant dès que la belle approchait de son point d’orgue, pour les reprendre avec plus de force un instant plus tard, jusqu’à l’explosion finale, laissant une Dorothée pantelante.

- Hé bien, dis-donc, pour une novice, tu te poses là !!! Waouh… Quel pied, tu es magnifique !

- Bin… J’ai improvisé, j’ai fait de mon mieux. Et j’ai adoré le faire !

- Tu vas montrer la vidéo à Jacques ?

- Peut-être pas tout de suite… Je vais le préparer un peu… psychologiquement, lui en parler. Je pense que ce sera mieux. Et toi, tu vas la montrer à Henri ?

- Oui ! Bien sûr ! Mais lui, c’est différent. Il m’a souvent vue en train de faire l’amour avec Josy, au début, il y a quelques années. Il s’y attend un peu, c’est sûr !


Mathilde arbore un sourire coquin, conquis. Elle a adoré faire cela autant que de le vivre un peu plus tôt. Elle est allée arrêter les vidéos et a repris ses baisers avec ardeur : c’est fou ce qu’elle aime cette nouvelle sensation d’embrasser une femme... C’est si tendre, si doux, si suave… Maintenant, elle sait qu’elle va garder Dorothée comme amie de la vie autant que comme amie de sexe. Elles boiront toujours leur café du matin, comme avant, mais en plus, quand cela leur chante, elle sait qu’elle pourra aussi lui faire l’amour et se donner à elle, prendre avec elle des moments de tendresse et de complicité qui ne peuvent exister avec Jacques… Elle est juste béatement heureuse !

- Dorothée, je suis contente que tu restes mon amie. Une très belle amie que je vais garder toute ma vie !

- Toi aussi, tu vas rester ma meilleure amie, c’est chouette ! Nous ne sommes pas forcées que les choses se passent toujours comme aujourd’hui mais si l’envie nous en prend, nous savons que nous pouvons aussi prendre du plaisir ensemble… Je m’en réjouis d’avance.

- Exactement, tu pourras soigner mon dos, de temps en temps…

- En tout bien tout honneur !

- Hmm, je sens que je vais avoir mal souvent !


Les deux jeunes femmes éclatent de rire et s’embrassent avec insouciance !

FIN



Révisions de bac…

- Bonjour Monsieur Maurin, je vous amène ma fille Sylvette, pour les révisions du bac avec Gaëlle. Elles sont convenues que ce serait chez vous ce week end et chez nous le prochain. Cela vous convient-il ?

- Parfaitement, Madame Delteil, aucun souci. Mon épouse a bien rempli de frigo ; elle a préparé quelques bons petits plats, nos filles pourront se nourrir ! De notre côté, nous partons pour la Normandie dans une heure. Nous ne serons pas loin, en cas de besoin, elles peuvent nous appeler, nous sommes là en moins d’une heure !

- C’est magnifique. Je pense qu’elles sont ultra motivées : Sylvette espère une mention très bien…

- Oui, Gaëlle aussi ! C’est merveilleux d’avoir des enfants ambitieuses et travailleuses !


Voilà comment Sylvette et son amie Gaëlle se sont retrouvées pour passer tout un weekend studieux à réviser leurs épreuves du baccalauréat. Tout a commencé dix-sept ans plus tôt, dans une crèche de quartier ! Les deux bébés se sont bien trouvées : elles sont nées à cinq jours d’intervalle, Sylvette étant la première. Les deux enfants se sont un peu chamaillées au tout début, à propos de ce prétendu ʺdroit d’aînesseʺ, puis elles en ont pris leur parti : Gaëlle a décidé d’appeler son amie ʺMéméʺ, ou parfois, ʺla vieilleʺ, quant à Sylvette, Gaëlle est devenue son ʺBébéʺ ! Elles ont appris à marcher ensemble, à parler ensemble… Elles sont allées à la maternelle puis à la communale ensemble. Elles ont fréquenté le même collège, le même lycée, et maintenant, c’est encore ensemble qu’elles vont passer leur bac. Amies inséparables de toujours, elles ont eu aussi leurs premiers petits amis en même temps, elles n’ont sur ce point pas les mêmes goûts : aucun risque de se faire de l’ombre !


Elles sont de tailles presque identiques, même corpulence, poitrine menue mais jolie, taille fine et belles hanches sous lesquelles de fort jolies jambes se profilent. Elle se ressemblent un peu et on les confondrait facilement sans leur chevelure : Autant Gaëlle est blonde comme les blés, autant Sylvette arbore une éternelle natte châtaine, toujours parfaitement tressée ! Elles sont toutes deux plutôt jolies, d’autres diraient belles : la gent masculine, dans leur classe de terminale ne s’y trompe d’ailleurs pas ! Bien des matous viennent leur faire des huit autour des jambes en miaulant !


Elles sont très sages, très sérieuses, sont connues comme telles, n’ont jamais été l’objet de remarques désagréables durant leur scolarité. Même les quelques petits amis qu’elles fréquentent doivent se borner à une relation platonique agrémentée de baisers plutôt chastes, même si elles y mettent la langue, parfois. Ils s’en contentent donc en espérant plus, un jour, peut-être ! Pour elles, il n’y a pas d’urgence à sauter ce pas-là, les études passent en premier… Un pari a été lancé dans leur lycée : à qui parviendrait le premier à obtenir les honneurs de leur lit… Les plus optimistes estiment qu’un passage devant monsieur le maire et monsieur le curé sera nécessaire…
Ce vendredi, après le départ de ses parents, Gaëlle a proposé de commencer à travailler avant le dîner. Puis elles ont mangé en rigolant de tout et de rien avant de se remettre au travail. Vers vingt-deux heures, Sylvette a tout de même proposé de déposer les armes.

- Si nous voulons être en forme pour bosser demain, Bébé, il vaut mieux se coucher.. qu’en penses-tu ?

- Oui ! Tu as raison, Mémé. Allons nous brosser les dents.


Les deux amies se sont ainsi retrouvées couchées dans le grand lit de Gaëlle. Elles en ont une grande habitude, elles ont fait des pyjama parties plus souvent qu’à leur tour depuis des années !

- Bonne nuit bébé ! !

- Bonne nuit la vieille !

Un petit bisous pour le coucher… C’est malcommode, lorsqu’on est déjà mi-allongée, le baiser est tombé au coin des lèvres de Gaëlle… Les deux jeunes filles se sont allongées chacune de son côté et ont attendu le sommeil. Longtemps, vraiment un peu trop longtemps.

- Gaëlle, tu dors ?

- Nan, je n’y arrive pas.

- Tu penses à la même chose que moi ?

Dans la mince lumière de l’éclairage urbain, filtrant à travers les persiennes, Gaëlle s’est légèrement redressée dans le lit et regarde en direction de son amie.

- Oui, je pense.

- C’est ce bisou, hein ? C’était accidentel. Je voulais te le faire sur la joue... Comment est-ce arrivé ? Je te demande pardon.

- C’est sans importance, je n’ai pas réussi à tourner la tête assez vite… On a évité le pire : à un poil près, il tombait sur nos lèvres… C’est ballot…


Un doute vient à Sylvette qui se sent prise d’une vague de froid. Que veut-elle dire ?

- Tu l’as fait exprès ?

- Je ne sais pas… Peut-être, en fait…

Silence. L’heure vient d’arriver où l’éclairage municipal s’éteint. La vague lueur qui permettait encore de distinguer des formes, apprécier les distances a disparu. Dans l’obscurité totale, il ne reste plus que le dérisoire voyant d’un ordinateur resté en charge pour dispenser quelques malheureux photons bien insuffisants pour y voir clair ! Petit à petit, toutefois, les yeux s’y habituent.


Gaëlle se rapproche de son amie, lui prend la main, doucement, comme elles le font souvent. Elle s’est mise sur le flanc, tout près de Sylvette : elle sent son souffle, tout proche… Son pied vient effleurer celui de Sylvette qui, interloquée, ne bouge pas du tout. Un petit baiser sur son front…

- Arrête Bébé, c’est mal…

- Qu’est-ce qui est mal ?

- Les pieds, les bisous… ça ne se fait pas…

- Tu vois bien que si !


Un autre baiser sur son front, suivi d’un autre sur son nez ! Plus bas dans le lit, un pied de Gaëlle passe au-dessus de celui de son amie…

- Arrête, Bébé, on est des filles, au cas où tu n’aurais pas vu…

- Ça ne m’a pas échappé, tu sais… Au bout de presque dix-huit années !

- On ne fait pas ça entre filles, c’est ça que je veux te dire.

- Tu vois bien que si !

- Mais ce sont les lesbiennes qui font ça, c’est mal…

- Qu’est-ce que tu peux être rétrograde, toi… D’où tiens-tu que c’est mal, d’être lesbienne ? Ce sont des femmes qui s’aiment… C’est mal l’amour ?

- Je ne dis pas ça… Mais pas nous… On n’est pas comme ça.

- Sylvette, quand tu sors avec Kevin, tu te sens lesbienne ? Et moi, avec Gilles, je suis lesbienne ? Alors, où est le mal à se faire un bisou ?

- Je crois que tu dois être folle…

- Peut-être… Laisse-moi t’expliquer ma façon de penser. Mes parents ont fait des voyages fabuleux. Ils ont vu Iguaçu, la grande muraille, Yellow stone, les aurores boréales au Spitzberg, l’Okavango… Ils sont allés partout, rien d’interdit. Pour nous, ça devient impossible, interdit. Il faut arrêter l’avion, tous ces voyages… Pour nous, ce sera le vélo. Hé bien moi, je ne veux pas vivre dans les interdits. Je veux pouvoir explorer mon monde. Alors, si la planète est fermée pour travaux, je veux pouvoir explorer ma vie, sans tabou. Je veux pouvoir explorer ma sensualité, mon corps, ma sexualité…


Gaëlle s’avance un peu plus et pose ses lèvres sur celles de son amie. Fuite sur le côté. Elle prend la tête de Sylvette entre ses mains, toutes légères, caresse ses joues, souffle doucement sur son visage. Second baiser… Sylvette tressaille mais ne se dérobe pas. Lèvres obstinément closes, elle subit le baiser plus qu’elle ne l’accepte.


Gaëlle se presse contre elle, son sein contre celui de sa voisine. Elle a passé la main gauche derrière la nuque de Sylvette et laisse ses lèvres parcourir le visage de son amie en mode papillon. Tendresse, douceur, sentiments diffus.

- Tu es si belle, Sylvette…

Le baiser qui suit est plus sincère, Sylvette le reçoit sans y participer mais ne le refuse pas. Sa main droite vient même se poser sur la hanche de son amie. Elle la maintient à distance dans un premier temps… et finit par l’attirer à elle, petit à petit, puis entrouvre ses lèvres, très timidement, comme à contrecœur.

- Arrête Bébé, ça me fait mal…
- Où ça ?
- Les seins…
- Ici ?

Gaëlle palpe un sein de son amie avec légèreté…

- Non, le téton… Il me fait mal.


Dans l’obscurité, on entend des boutons se faire ouvrir, la veste de pyjama de Sylvette tomber au sol :

- Il n’y a qu’un moyen pour soulager des tétons douloureux, Mémé…

Gaëlle s’est penchée sur son amie et a pris entre ses lèvres, le petit appendice turgescent. Elle le lèche, l’aspire, l’étire doucement, tandis que de ses doigts, elle tente de soigner son frère jumeau. Soupirs de la belle…

- Ça va mieux, ma chérie ?

- Un petit peu… il faut continuer encore, je crois…


La jeune femme reprend la pose en changeant de sein ; pendant ce temps, sa main gauche s’immisce, le long du ventre bien plat, dans le pantalon de son pyjama, traverse une longue et douce toison dont elle devine la couleur châtaine, pareille à celle de la magnifique chevelure de son amie. Sylvette ne lutte plus du tout, elle semble même entrer dans l’impatience… Est-ce une impression, ou a-t-elle imperceptiblement commencé à écarter ses jambes ?


Gaëlle se redresse, avance à genoux vers le pied du lit et ôte à son amie cet obstacle dérisoire : le pantalon tombe au sol avec un léger chuintement de tissu froissé. Aux narines de Gaëlle parvient la puissance odorante du désir de cette amie qui, quelques instants plus tôt, refusait de commettre quelque chose de mal… Elle caresse ces jambes longilignes qu’elle ne voit hélas presque pas, s’attarde sur les pieds :

- Tu as des pieds magnifiques, Mémé, je ne te l’ai jamais dit ? Ils m’ont toujours émue.

- Tu dis n’importe quoi ! Ils sont plats mes pieds. Toi, oui, tu as des pieds fins, et si joliment voûtés…


Gaëlle a pris un des jolis pieds entre ses mains et l’a porté à ses lèvres. Baisers humides, petits coups de langue, elle prend le gros orteil entre ses lèvres et le suce langoureusement. Elle continue à distribuer les baisers tout au long de la jambe jusqu’à ce que son nez vienne se noyer dans la toison odorante. Ivresse soudaine et profonde. Elle remonte au visage de son amie, le temps d’un nouveau baiser, le plus fougueux de tous les temps !


Elle souffle de l’air brûlant sur le mont de Vénus tout en descendant encore un peu. C’est de son nez qu’elle longe la fine cicatrice, encore bien close, venant buter en fin de course, contre le petit capuchon qui dissimule une perle fine en proie au plus fou des désirs. Gaëlle devine plus qu’elle ne voit les lèvres qu’elle écarte de ses doigts. Se penche et y passe la langue ; un doux nectar emplit sa bouche de son merveilleux parfum de femme en plein désir d’amour. Elle passe, repasse, lèche amoureusement, aspire et déguste ce cadeau magnifique. D’une main, elle continue ses caresses sur les jolis seins de Sylvette tandis que de l’autre, elle vient doucement solliciter le bouton de rose qui clame son impatience.


La respiration de son amie est devenue rauque et saccadée, son corps est entièrement pris par une crispation, une véritable tétanie. Sylvette laisse fuser un cri modulé avant de s’écrouler, secouée par des vagues successives de jouissance. Elle n’en peut plus !


Rapidement, Gaëlle a ôté son pyjama et s’est lovée contre le corps de son amie. Elle l’embrasse, lui donne des baisers dont la teneur n’a plus aucun secret, baisers d’amour qui ne se cachent plus, et murmure à son oreille des mots insensés…

- Ma belle chérie, ce que je suis heureuse… On est si bien ensemble, Mémé…
Sylvette s’est laissée rouler sur le côté puis s’est allongée à plat ventre sur son Bébé ! Elle demeure là, presque immobile, se bornant à lui donner à son tour, des baisers de plus en plus chauds. Elle se laisse revenir à plat dos à côté de son amante :

- Viens, Bébé, mets-toi à cheval sur ma tête…

Gaëlle a obtempéré ! Elle a écarté ses cuisses pour rechercher la hauteur parfaite, placé un oreiller sous la tête de Sylvette pour plus de confort, puis a fermé ses yeux, se donnant totalement à la caresse qu’elle savait devoir être fabuleuse. Seulement, parfois, elle ouvre ses yeux pour les planter dans ceux de son amie en lui souriant…


Sylvette donne de grands coups de langue, allant de la petite étoile mauve, bien cachée entre les magnifiques boules charnues des fesses de son amie, jusqu’à se perdre dans sa toison de blés mûrs. De ses deux pouces, elle écarte les nymphes pour les mieux déguster, se régalant de la douce liqueur d’amour que la belle distille au plus profond d’elle. Elle voudrait bien offrir à son amante le plaisir d’un ou deux doigts dans le calice de sa fleur d’amour : elle redoute, en le faisant, de lui dérober cette virginité qu’elle sait importante pour Gaëlle. Elle renonce en effleurant l’entrée du chaud conduit… L’index se trouvant un peu en arrière appuie légèrement sur la petite étoile… Gaëlle le sent et roule aussitôt du bassin : le doigt entre… Cri de la belle :

- Oh, oui !

Elle se trémousse, ondule de plus en plus fort du bassin : Sylvette n’a plus du tout besoin de bouger, c’est son amante qui mène la danse ! Elle attrape ses seins, en tire les tétons vers l’avant, les allonge démesurément, tandis que son dos s’arque. Ses cuisses se mettent à trembler, sa respiration s’est bloquée. Son ventre est parcouru de longues crispations saccadées puis elle expulse enfin tout l’air de ses poumons dans un puissant râle de délivrance, laissant l’orgasme dévastateur la transpercer de part en part. Elle s’écroule enfin sur son amie, la dévorant de baisers.

- Dis, Bébé, tu te rends compte ? C’est la première fois de ma vie que je fais l’amour… C’est merveilleux… mais jamais je n’aurais pensé que ça puisse être avec une autre fille, surtout avec toi !

- Pareil pour moi, Mémé, j’adore mais je n’aurais pas parié un sou sur ce scénario ! J’étais convaincue que ce serait avec un garçon…

- Et après ton mariage, j’imagine !

- Ah non, ça, sûrement pas ! Ma mère m’a toujours dit que c’est une bêtise et que pour se choisir un compagnon pour la vie, il faut avoir des éléments de comparaison… Tu ne peux choisir que si tu de donnes un choix !

- C’est une bonne façon de voir les choses, en effet… Dis, Bébé, tu sais ?

- Quoi ?

- Je crois qu’on va recommencer, souvent, même !

- Moi aussi j’en suis sûre, même… En fait, ce n’est pas d’hier que l’envie m’en était venue !

- C’est vrai ? Je ne me suis rendue compte de rien ! En tout cas, je crois que ça va être dur pour nos copains…

- Oh, non ! Moi, je vais continuer avec les garçons ! Pour explorer le sexe avec eux. Je veux tout savoir, tout connaître, je suis curieuse, tu sais bien ! Pour les enfants aussi, peut-être, plus tard… Mais il y aura toujours une préférence pour ma vieille Mémé ! Si tu veux bien !

- D’après toi ? Bien sûr que je veux… C’est tellement bon de faire l’amour avec toi… C’est vrai que pour les garçons, je suis plutôt d’accord avec toi, je crois que tu as raison : il faut que nous nous laissions un peu d’espace… pour explorer nos vies. Je n’appellerai pas ça tromper si tu sors avec des gars ou des filles…… Je pense que c’est bien d’explorer un peu d’abord !

- Dis…

- Oui ?

- Si on dormait ?

- D’acc, il est tard ! Bonne nuit Bébé.

- Bonne nuit Mémé… Je suis heureuse… Maintenant, on pourra toujours dormir nues !


Les deux amies s’endorment aussitôt et passent une belle et longue nuit bien reposante. Au petit jour, Gaëlle s’éveille, tourne sa face souriante vers son amie : ce qu’elle est belle... Elle s’étire, laisse ses mains caresser son corps, pince ses tétons, les allonge voluptueusement, retenant un grognement… Une de ses mains se glisse entre ses cuisses et y danse lentement une valse virevoltante en serrant très fort ses lèvres pour bloquer le gémissement qui couronne ce premier plaisir matinal. Dieu que c’est bon, la vie, elle est follement heureuse.
Sylvette ouvre à son tour les yeux, sourit à son amie.

- Bonjour Bébé ! Bien dormi ?

Elle voit la main restée sur le théâtre de son dernier exploit… La remplace par la sienne.

- Alors, comme ça, on joue les impatientes ? On s’arrange son petit plaisir solitaire en douce ? C’est très vilain, ça !

- Attends ! N’appuie pas là, il faut que j’aille aux toilettes !

Gaëlle se lève, court avec grâce à la salle de bain et revient, souriante et ravie. Sylvette la remplace aussitôt et lorsqu’elle veut ressortir, la voie est barrée par son amie :

- Y a un péage à la sortie, vous ne saviez pas, madame ?

- Non, c’est combien ?

- C’est variable, le tarif est établi chaque matin… Aujourd’hui, c’est un orgasme…

- C’est cher, dites-donc… Vous avez de la monnaie ? Je n’ai que des grosses coupures !

Rires et embrassades ; elles sont si belles, si heureuses, cela se voit dans la totale insouciance du moment !

- Viens, on va préparer le petit déj, tu paieras en bas.


Les deux filles descendent nues l’escalier, entrent dans la cuisine. Gaëlle fait bouillir de l’eau et prépare la théière, verse l’eau. Puis elle va vers le grand canapé de cuir, tenant sa belle amie par la main, elle s’allonge sur son dossier, laissant ses deux jambes pendre de part et d’autre.

- Si nous reprenions nos comptes ? Nous disions que vous me devez un orgasme pour le péage…

- Oui, mais je n’ai que des billets de mille…

- Ah, catastrophe, je n’ai pas la monnaie sur mille orgasmes… Je vais devoir vous faire crédit… Mais attention, il y a des intérêts ; c’est un orgasme par jour de retard !

- Oh, mais pas de souci, je vais payer tout de suite, en nature !


Sylvette a placé ses deux mains sur les magnifiques fesses de son amie, totalement offerte. De ses deux pouces, elle écarte et lisse les pétales de cette jolie fleur odorante : elle a sous les yeux un ovale presque parfait… et tellement attirant ! Elle y pose délicatement sa langue. Gaëlle a refermé ses yeux, se livrant intégralement à la douce caresse. Elle sent sourdre en ses pétales l’odorante liqueur de plaisir, ne fait rien pour se retenir… Mémé fait si bien les choses ! Un doigt se joint à la danse pour caresser les profonds sillons, tout au bord… Sursaut de Gaëlle, mine désapprobatrice.

- Je t’ai fait mal ? Quelque chose ne va pas ?

- Ne me tente pas, Mémé : tes doigts ici me donnent une envie folle de te demander de les faire entrer en moi… Je veux encore garder mon hymen…

- Oh ! Désolée, je ne tenterai rien de tel…

- Je ne sais pas pourquoi, j’ai envie de le conserver encore un peu… Je te le donnerai un jour, c’est promis, c’est toi qui me l’ôteras…

- C’est vrai, c’est ce que tu veux ?

- Oui, je le pense sincèrement.

Les deux filles ont terminé de faire l’amour puis ont pris le petit déjeuner, toujours nues. Puis elles se sont mises au travail pour leurs révisions. La question de s’habiller a été balayée très simplement :

- Crois-tu que tu sauras résister toute la journée à la tentation, si tu me vois nue à côté de toi ?

- Oui, nous devons absolument rester sérieuses. Il faut que personne, vraiment personne ne puisse avoir le moindre doute sur nous… Alors on commence dès maintenant !

- Bon, parfait, alors, on reste à poil ! Une baffe à la première qui touche l’autre ou lui jette un regard équivoque, d’accord ?

- Banco !


Elles se sont mises à leurs révisions sans même sembler remarquer leur nudité. Pas même un sourire, un regard de désir… Elles ont été parfaites ! Pour le déjeuner, elles ont mangé, toujours nues, ce que la maman de Gaëlle avait prévu, puis sont très sagement retournées au travail, jusqu’au soir. Là, après un rapide dîner, elles sont allées au lit de bonne heure et… n’ont pas dormi tout de suite ! Ce fut une longue série de baisers et de câlins, enchevêtrement de bras et de jambes, de langues et de toisons, le tout s’achevant en faisant l’amour une bonne demi-douzaine de fois. Dimanche après-midi, les deux amoureuses se sont tout de même rhabillées, après avoir une ultime fois fait l’amour ensemble !


Lorsque, le soir, la maman de Sylvette est venue rechercher sa fille. Gaëlle l’a emmenée dans sa chambre sous un prétexte quelconque. Elle a embrassé son amie avec force, avec fougue.

- Dis, Sylvette, on ne va pas se mentir, entre nous…

- Nan, il ne faut pas !

- *Alors… Je suis amoureuse dingue de toi, Mémé. Je t’aime, voilà, c’est dit.

- Moi aussi Bébé. Chaque instant, chaque minute de ce weekend m’a rapproché de toi, m’a rendue plus amoureuse que la minute précédente ! Je t’aime également.

- Tu sais, je crois que quand nous nous mettrons à la recherche d’un partenaire pour la vie, nous dans quelques années, allons décevoir pas mal de monde… à commencer par nos parents. Parce que pour moi, je crois que je sais déjà sur qui se portera mon choix !


Elles échangèrent un chaud baiser, le plus chaud depuis le début de leur aventure, et se mirent à attendre avec impatience le vendredi suivant, pour recommencer leurs révisions chez Sylvette !


FIN

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