Coup de coeur entre artistes 4 - histoire érotique

4. Elle.

Je n’ai pas cessé de penser à Thomas ce matin. J’avais très envie de lui hier soir, mais je sais que tout ce qu’il veut c’est tirer son coup et ciao. Quand il a commencé à m’embrasser je me suis dit que ça me convenait mais quand il a posé sa main sur ma peau, j’ai eu peur de m’attacher à nouveau, d’avoir de nouveau ce sentiment de rejet quand il ne répondra pas à mes messages, l’abandon quand il me laissera au matin les nuits il cédera à mes demandes. Je ne veux plus vivre tout ça.

A la pause de midi, je me dis que je lui dois peut être des explications. J’ouvre donc ma boîte mail. Il m’a devancé.

De : thomas.photo@mail.comA : julie.f@mail.comObjet : excuses.

Hello, Je ne sais pas si j’ai fait quelque chose que je n’aurais pas du, peut être ai-je mal interpréter les signaux que ton corps envoyait. Dans tous les cas, je te présente mes excuses, je ne souhaitais pas te blesser ou t’effrayer. Comme tu as répondu à mon baiser, je pensais que tu avais envie de moi. J’ai essayé de faire ça en douceur, peut être que je m’y suis mal pris. J’ai pas arrêté de penser à toi.

xXx Thomas
De : julie.f@mail.com A : thomas.photo@mail.com Objet : explications
Hey, Tu n’as rien fait de mal, je me suis surestimée. J’ai eu envie de toi à l’instant où tu t’es assis dans ma voiture. J’ai tenté de refouler ce désir parce que je sais que tu ne veux qu’une nuit. Et quand on s’est embrassé je me suis dit que ça me convenait parfaitement, mais quand tu m’as touchée, j’ai eu peur de vouloir plus que cette nuit. J’ai repensé aux mois que j’ai vécus avec Eric, les trahisons, l’attente… je ne veux plus de tout ça. Ça aurait pu être une très bonne nuit…
Julie…

De : thomas.photo@mail.comA : julie.f@mail.com Objet : 2eme chance
Je ne suis pas ton enculé d’ex. Je vais pas lever la main sur toi…

De : julie.f@mail.com A : thomas.photo@mail.com Objet : …
Je n’ai jamais dit ça, rassure toi. Je ne te prends pas pour ce que tu n’es pas. Mais on n’a pas envie de la même chose...


De : thomas.photo@mail.com A : julie.f@mail.com Objet : avec toi c’est différent
Dès que j’ai croisé ton regard, j’ai senti que ça ne serait pas pareil qu’avec les autres. Avec toi j’ai envie d’autre chose…
De : julie.f@mail.com A : thomas.photo@mail.com Objet : n’insiste pas
Laisse tomber. C’est facile de dire ce genre de choses sans les penser. Je suis pas dupe, je vais pas me faire avoir deux fois. Trouve toi des filles qui veulent la même chose que toi. Je ne suis pas de celles là.
A bon entendeur.


Après avoir envoyé ce mail, je bloque son adresse mail. Je sens que je suis à 2 doigts de craquer et de courir le rejoindre pour lui sauter dessus. Et je sais que je vais en souffrir. Les belles paroles des mecs qui sont prêts à tout pour choper une fille, je les ai trop entendues.

Durant les semaines qui suivent, je fais tout pour ne pas penser à lui. Mais bien souvent en vain.

Lui.

Après cet échange de mail, je me sens dépité. Comment lui faire comprendre que j’ai pas seulement envie de coucher avec elle, mais d’être avec elle…
Je rédige un nouveau mail pour lui dire ce que je ressens mais il me revient rejeté. Mon seul moyen de la joindre ne sert plus à rien : elle a du bloquer mon adresse mail. Je pourrais lui écrire via une autre adresse mais je respecte sa décision.

Je regarde les quelques clichés d’elle que j’ai pris. Mes préférés sont ses 2 profils pris sans qu’elle ne le sache. Je devrais les effacer mais je ne parviens pas à m’y résoudre.

Pour tenter de l’oublier, j’enchaîne encore plus de conquête. Mais rien y fait, c’est à elle que je pense pour bander, à elle que je pense quand je jouis en ces filles.

Un samedi, je me rends à la papeterie Garitze pour acheter du papier photo. Je reste muet quand je la vois derrière le comptoir. Je constate qu’elle est aussi étonnée que moi en me voyant.

- Comment tu as su où me trouver ? Me lance-t-elle froidement.
- Je ne savais pas que tu travaillais ici.
- Juste le samedi pour payer mes études. Ne me dis pas que c’est une coïncidence, ça fait 3 ans que je bosse ici et je ne t’ai jamais vu avant aujourd’hui…- Je te promets que c’est vrai… d’habitude je viens en semaine. Crois moi s’il te plaît… pour ça et pour le reste.
- Arrête s’il te plaît et vas t…
Monsieur Garitze vient à mon secours , interrompant Julie dont le ton était monté d’un cran.

- Mon petit Thomas. Depuis quand tu ne viens plus en semaine ?
- Bonjour Peyo. J’ai eu beaucoup de travail ces temps-ci.

Julie baisse les yeux devant sa méprise.

- Que puis je pour toi aujourd’hui mon garçon ?
- Mademoiselle était sur le point de s’occuper moi Peyo.
- Alors tu es entre de bonnes mains avec Julie. Je retourne à ma paperasse.

Et il s’éclipse dans l’arrière boutique.

- Excuse moi, murmure-t-elle.
- Je ne suis pas le mauvais garçon que tu crois. Quand j’ai vu que tu avais bloqué mon mail, j’ai décidé de respecter ton choix, j’ai essayé de passer à autre chose. Mais aucune fille n’a réussi à me faire t’oublier. J’ai réellement envie de plus qu’une nuit. Tu m’attires sexuellement mais pas seulement. J’ai pas connu ça depuis des années. Mais dès que tu as été toi-même devant cette toile, ça a été comme une évidence. J’ai eu envie de toi dès que je t’ai vu entrer dans cette salle de cours mais je suis tombé amoureux quand tu t'es libérée devant ce portrait.

Elle ne dit rien. Je ne sais pas si ça joue en ma faveur ou si c’est mauvais signe. Je continue sur ma lancée.

- Accepte un autre rendez vous, laisse moi ma chance. Laisse-moi te prouver que je te vois autrement que comme un plan cul.
- Tu as besoin de quoi ?
- Je rêve ou tu fais comme si tu n’avais rien entendu ?
- Tu as besoin de quoi ? Répète-t-elle.
- Du papier photo finition mat qualité supérieure en A5. 100 feuilles s’il te plaît. Et de toi…
Je pose ma main sur sa joue, elle me repousse.

- Julie…
Je dépose un baiser sur ses lèvres.

- Une seule chance… ne la gâche pas… chuchote-t elle.

Elle retourne dernière son comptoir. Elle prend le bloc facture, y note ce que je lui dois et termine par son numéro de téléphone.

- Je t’écris quand je ferme le studio. A tout l’heure.