Femme femme femme - histoire érotique

Bi ? Parfois oui. Oh oui... Mais sans chercher, sans provoquer, toujours surprise de pouvoir savourer de belles et étonnantes opportunités... Des femmes-étoiles filantes, croisées dans un univers parallèle...
Les doigts habiles d'une jeune débutante dans le dernier cinéma porno des Grands Boulevards, devant un film très poilu des 70'... Cette prostituée chinoise aux talents totalement inouïs, dans un club désert... L'incroyable bomba latina novice en la matière, qui affichait la moitié de mon âge, et avec laquelle j'ai livré un show devant le parterre d'hommes qui avaient cru la conquérir en la couvrant de champagne, auquel elle ne touchait même pas... L'étudiante photographe timide qui cherchait, pour un projet artistique, un couple à shooter en plein ébat, et m'a chuchoté vouloir m'embrasser dès son arrivée, la première avec qui j'ai passé une nuit femme à femme... Ou ce baiser d'une jeune rousse à la peau blanche, muse de peintres, prêtant ses jambes infinies à des pubs de collants chics, tellement belle que je n'ai pas osé comprendre...
Si je n'ai pas hésité à jeter des hommes réclamant de manière obsessionnelle que je leur offre le fameux trio FFH, sans tenir compte de mes préférences féminines, j'ai adoré faire cette faveur à ceux auxquels je tenais vraiment... Et, à la demande de leurs compagnes, que je connaissais déjà intimement, être le cadeau d'anniversaire de plusieurs mâles. Me régaler de leur surprise, de leurs yeux brillants à la vue de nos galipettes, d'autant plus brillants qu'ils assistaient pour la première fois en direct à cet entremêlement-là.
Mais aussi, refuser poliment d'initier une métisse sublime dont le compagnon, prenant ma main, me proposait d'explorer le corps exceptionnel... Parce que là, il me faut préciser quelles sont les femmes qui m'attirent, physiquement. La jeune femme avait un magnifique corps mince et musclé, mais dur comme du bois, et moi, j'aime le moelleux, le souple ! Et surtout, des corps à la taille du mien, alors que j'attire souvent des femmes si menues que j'ai la sensation de cajoler une adolescente, d'être She-Hulk, d'être ce que je recherche chez un homme, large, puissante, et protectrice...

Ambiance boudoir.
Elle ne cochait aucun de mes critères préférentiels.
Mais néanmoins, d'abord intriguée. Ensuite, vraiment très surprise, vraiment.
Elle parlait beaucoup, beaucoup trop, beaucoup trop vite, me coupant la parole sans avoir pris le temps de comprendre mes confidences. Un avis sur tout, catégorique et contradictoire. Fatigante. Trop maigre, trop agitée, trop en demande... Pourtant, nous nous sommes vite entortillées. Ma curiosité prenait le dessus. Ça faisait longtemps que je ne m'étais plus frottée à une femme (sans un homme entre nous, j'entends), et elle me "voulait" de façon tellement évidente... Alors, l'envie de voir ce que ça donnerait, tant elle claironnait son appétit au féminin, et surtout sa connaissance pointue de ce plaisir particulier. Why not... Moi, j'insistais sur ma détestation de la théorie, des trucs&astuces, des grands discours. Pas besoin d'exercices techniques pour écouter les frissons d'un corps dont on part librement à la découverte, cette guidance-là ne s'apprend pas dans les manuels, ni par tutos. Et là, je l'ai bluffée. Ma fierté me poussait à lui couper la chique à cette spécialiste de l'investigation vaginale et des orgasmes "divins"...
Mais, après, elle a repris sa logorrhée analytique, cherchant à décrypter le pourquoi du comment, et insistant tellement pour que je revienne, que je me suis surprise à penser que j'agissais en prédatrice. Un one shot, et je disparais, parce que déjà elle m'asphyxiait à vouloir trouver des solutions pour se fourrer d'urgence dans mon agenda. Mon temps, dont je conserve précieusement des bribes pour l'ennui, le rien, le vide, la coupure, le break, ces flous où je m'évade solo, où les heures glissent sans rien en faire, qu'y laisser la part belle à la rêverie...

Quand elle avait su se taire, pour laisser la place au dialogue de nos peaux, là, soudain, il s'était passé un truc magique. Je n'avais pourtant aucune envie de l'embrasser ni d'empoigner son corps à la chair flasque manquant de muscle et de gras. J'ai fermé les yeux, le joint léger nous embarquait dans un doux flottement. Je voulais juste sa chaleur. J'aurais pu rester ainsi, sans bouger, et m'endormir. Glisser... dans "Le Sommeil" de Courbet...
Elle gloussait doucement, et je doutais qu'elle soit aussi "expérimentée" qu'elle le répétait. Mais étrangement, le tricotage de nos jambes me donnait le tournis. Nos mains évitaient de se faufiler dans la tiédeur de nos entre-cuisses...
C'est alors que nos toisons se sont frôlées. Ça m'a évoqué les 2 côtés auto-agrippants Velcro®... Et, toute à ma surprise, je me suis mise à inonder son lit. Je montais et descendais de longues vagues chaudes, dans la valse de l'accrochage/décrochage de nos pilosités...
[ Velcro®
(Mot valise de velours et crochet)
Système de fermeture qui consiste en deux bandes auto-agrippantes de texture différente permettant lorsqu’on les met en contact d’obtenir rapidement une liaison amovible ]
Du velours, oui, des velours yin et yang...
Je savais où et comment la toucher, comme si je connaissais déjà parfaitement son corps. Elle ne dirigeait rien, je la soulevais et choisissais la danse. Et quand mes mains se sont lancés dans une exploration plus précise, en me calant sur la musique, j'étais la cheffe d'orchestre. Ses soupirs totalement synchronisés sur mon jeu du bout des doigts... Comme chaque fois que je fume, une conscience au millimètre, au poil près. Jouir de ressentir ça, de savoir faire ça, de donner ça.
Monter, descendre, monter, descendre, monter, descendre, jusqu'à l'épuisement, et dissipation de l'ivresse cannabique...

Ensuite...
Plus envie de rester là, sensation d'avoir joué et triché, pris et donné juste pour lui prouver que ses beaux savoirs théoriques n'égaleront jamais la spontanéité et l'écoute du langage du corps... Sans schéma anatomique, sans savoir situer les points C, P, K, A, T, G, N, sans transformer son vagin en juke box, mes doigts avaient su trouver là où ça la faisait ronronner... Easy.
Elle voulait décrypter, commenter, analyser... "Et là, as-tu senti que j'activais ton chakra sacré ?"
Bordel, "là", mes pensées m'ont soudain dit combien j'aurais aimé que mes hommes sachent qu'un simple frottement suffisait à me faire gicler, au lieu de brandir leur dague comme l'instrument ultime de ma jouissance. "Là", je prenais conscience d'être foutrement à l'aise avec mes sensations, concentrant ainsi toute mon énergie euphorisée entre mes cuisses.
"Là", Il me manquait, mais... me velcroter à une femme n'était certainement pas le trahir ?

"Quand c'est bon, faut recommencer", répétait-elle... Exactement comme je l'ai souvent dit à des hommes.
"Je veux juste que tu ne me fasses pas souffrir"... Merde, il allait me falloir trouver les mots...
Je me sentais comme un imposteur, pas surprise d'avoir su jouir et faire jouir sans véritable attirance, mais surprise de savoir aussi le faire au féminin.
"C'est rare et précieux", exactement comme tes mots, à toi qui me manque.
Elle m'avait raconté avoir tellement bien su ouvrir des femmes au plaisir, qu'ensuite celles-ci l'avaient étouffée. Et elle, quelques minutes à peine après notre dernier orgasme, cherchait à son tour à me mettre une chaîne, à me soutirer des promesses.
Fuir.
J'ai prétexté avoir, comme toujours, besoin de digérer le truc, avant d'être certaine de mon envie d'un 2ème round. Tu parles, j'ai toujours su direct, sans forcément oser le dire, quand j'avais envie d'un match retour ! Mais ça me laissait le temps de préparer le message de mon esquive.

Femme, femme, femme, fais-nous langoureux
Du spécial et du larmes aux yeux
Femme, femme, femme, fais-nous in the room
Du prosper, youp-la youp-la, youp-la youp-la
Youp-la, youp-la, boum

Pas de youp-la boum bis. Le dire en douceur, sans vexer.
J'ai laissé le silence s'installer. Qu'elle a très vite rompu d'un message plein d'émojis coeurs et baisers, et d'emphase sur l'extrême rareté de l'extraordinaire terrain de jeux s'ouvrant à nous. Développant l'inventaire de toutes les raisons justifiant que nous devions, d'évidence, nous revoir.
Embarrassée, vraiment, merde. Pourquoi cette gêne ? Dire non à une femme ? Conscience du trop flagrant décalage avec ma parallèle libertine, finalement plus simple ?
"Je ne veux pas te froisser, ni te faire du mal, mais je privilégie d'offrir mon temps à l'homme qui occupe mes pensées et m'aimante comme je n'ai jamais connu. Merci pour ce joli moment."
L'Homme, Lui, prétexte pour la fuir. Alibi pour prendre, pas fière, la poudre d'escampette. Oui, oui, c'était bon, bien sûr, sur l'instant, mais ne pas négliger non plus l'artifice de la fumette ! Mais non, vraiment non, même pour de rares pointillés, pas envie de te faire croire en un pseudo-engagement (que je n'ai pourtant jamais hésité à envisager avec des hommes-comètes... ).
Bi ?
Oui, oh oui, ça arrive.
Des jolies pochettes-surprises, à la kermesse, des petits feux d'artifice, et des 14 Juillet...
Des fêtes, des exceptions.
Sans entraves, sans les chaînes que je laisse parfois des hommes exceptionnels me mettre...