L'affaire Laetitia. chapitre 1 - la lettre anonyme

- Par l'auteur HDS Abdul75 -
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Récit libertin : L'affaire Laetitia. chapitre 1 - la lettre anonyme Histoire érotique Publiée sur HDS le 11-04-2021 dans la catégorie Entre-nous, hommes et femmes
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L'affaire Laetitia. chapitre 1 - la lettre anonyme
Je m'appelle Michel Marteau et j'exerce depuis plus de 30 ans le métier de détective privé. J'ai installé mon cabinet à mon domicile situé dans un immeuble sans charme mais plutôt bien entretenu du quartier de Passy dans le 16 ème arrondissement de Paris.
Comme dans bon nombre d'appartements parisiens anciens, un couloir dessert l'ensemble des pièces.
À gauche en entrant, une cuisine spatieuse pouvant accueillir quatre convives, suivie d'une grande pièce à vivre qui me sert aussi bien de séjour que de bureau pour recevoir mes clients. À droite, une pièce pompeusement dénommée bibliothèque où officie ma "secrétaire", puis ma grande chambre et enfin les sanitaires.

Je ne vais pas vous mentir. Ce n'est pas mon activité professionnelle qui m'a permis de m'installer dans ce quartier bourgeois. J'ai en effet hérité mon logement de mes grands-parents - aujourd'hui disparus - lorsqu'ils sont partis s'installer dans le sud pour jouir de leur retraite.

Car mes affaires sont loin d'être aussi reluisantes que je le souhaiterais. et si je travaille assez pour payer mes charges, c'est parce que je pratique des tarifs extrêmement raisonnables. Comme vous pouvez vous en douter, la plupart de mes missions concernent les affaires d'adultère. En complément, j'ai parfois l'opportunité d'effectuer de la recherche de descendance pour le compte d'un notaire que je croise une à deux fois par mois lors de parties de tarot.

Actuellement, c'est Conchita une petite femme brune et enrobée de 62 ans qui me tient lieu de "secrétaire" ce qui est un bien grand mot pour qualifier l'activité que cette dame très gentille effectue pour mon compte.
En fait, Conchita est l'ancienne concierge de l'immeuble. Je l'emploie depuis de nombreuses années pour effectuer deux heures hebdomadaires de ménage chez moi et je sais que c'est une femme astucieuse et dynamique.

Conchita a dû prendre sa retraite il y a un an et lorsqu'elle m'a fait part de son souhait de trouver des petits boulots pour s'occuper et accessoirement améliorer sa maigre pension, je lui ai donc rapidement proposé de la déclarer quelques heures de plus comme employée de maison si elle voulait bien assurer en échange un service de secrétariat minimum.
Jusque là, j'utilisais les services de sociétés spécialisées dans la gestion d'appels pour le compte des professions libérales. Mais je ne regrette pas d'avoir embauché Conchita bien que l'activité du poste justifie à peine un tout petit temps partiel. Car mon ex-concierge prend sa mission très à coeur et elle ne compte pas ses heures de présence passant énormément de temps dans ma bibliothèque que José son mari a arrangé au mieux pour que Conchita remplisse sa mission dans les meilleures conditions.

Et cette femme volontaire n'a effectivement pas été longue à endosser le rôle de l'assistante dévouée chère aux romans policiers des années 60.
Elle a donc ressorti la robe noire qu'elle n'avait pas portée depuis sa première grossesse, ses escarpins en cuir verni réservés aux événements religieux et elle a foncé chez sa coiffeuse-maquilleuse attitrée pour arborer une magnifique choucroute couleur de jais et un rouge à lèvres vermillon assorti à ses ongles vernis. Le résultat tient à la fois du bonhomme Michelin et de la Nana de Niki Saint Phalle mais je me suis bien gardé de faire la moindre remarque à Conchita sur son nouveau look.

Ma secrétaire débutante est en tout cas ravie de son nouveau statut. Ce qui semble avoir un effet particulièrement stimulant sur sa libido si j'en crois les commentaires que me font régulièrement les résidents vivant au dessus de la loge que le couple continue à occuper jusqu'à la retraite de José.
Car celui-ci a en effet repris la fonction de sa femme après avoir mis fin sans regret à une longue et éreintante carrière dans le bâtiment.

Comme je l'ai laissé entendre précédemment, Conchita fait beaucoup d'heures mais elle ne croule pas sous le boulot. Elle passe donc pas mal temps sur le vieux PC que j'ai mis à sa disposition à améliorer sa maîtrise de Word et à surfer sur Internet.
Un jour, en me rendant dans son "bureau", j'ai surpris Conchita focalisée sur l'écran de l'ordinateur sur lequel une animation de qualité médiocre montrait une femme nue et plantureuse agenouillée sur un homme allongé tout aussi nu dont le pénis raide et plutôt épais coulissait en boucle dans l'intimité de la dame.

Cette scène m'étonna quelque peu et lorsque Conchita s'aperçut de ma présence, elle devint toute rouge avant de se mettre à bafouiller.
- Ce n'est pas ce que vous croyez monsieur Michel... tenta t-elle de m'expliquer, confuse.
- Mais je ne crois rien Conchita. Vous êtes une personne adulte. Vous faites les recherches qui vous semblent utiles sur Internet.
- En fait, je profite de mes creux d'activité pour lire des Nouvelles se justifia t-elle. J'adore lire vous savez.
- Vous avez bien raison et c'est tout à votre honneur Conchita. On n'est jamais assez instruit. Je suppose qu'on parle beaucoup d'amour dans les nouvelles que vous lisez sur ce site... HDS c'est bien ça ? Lâchai-je après avoir déchiffré l'en-tête de la page.
- C'est vrai. Mais moi, je ne lis que des beaux récits érotiques, pas des histoires cochonnes mettant en scène des noirs qui couchent avec des femmes mariées pendant que leur mari les contemplent en train de gémir avec un énorme pénis dans le minou et un autre dans le trou du cul.
- Vous pensez bien, Conchita que jamais je ne pourrais imaginer une chose pareille de vous répondis-je alors sur un ton parfaitement hypocrite.
- Je préfère néanmoins vous le dire car même si ce n'est pas votre cas monsieur Michel, les hommes ont souvent l'esprit mal placé.
- Alors si ce ne sont pas les histoires cochonnes, qu'est ce qui peut bien vous attirer sur ce site.
- Et bien, on y trouve de nombreuses publications rédigées par des écrivains cultivés et imaginatifs.
- Vraiment ? Qu entendez-vous par cultivés et imaginatifs ?
- Et bien, je pense notamment à une jeune femme qui propose régulièrement de très belles histoires, pleines d'émotion, avec une belle intrigue policière et je me suis dit que les lire pouvait m'aider à devenir une secrétaire plus efficace.
- c'est une belle preuve de conscience professionnelle Conchita. Et comment s'appelle donc cette brillante autrice?
- Laetitia Monsieur. Vous devriez lire ses récits. Vous découvrirez ainsi une détective très brillante. En plus, c'est une jeune femme blonde très séduisante.
- Qu'est ce qui vous faire croire ça ? Si ça se trouve, votre Laetitia est en réalité un gros type chauve de 60 ans qui se fait passer pour une beauté blonde. Je suis bien placé pour savoir qu'il ne faut pas se fier aux apparences, et sur Internet encore moins qu'ailleurs.

- je le dis parce-que c'est la vérité m'affirma avec conviction l'ex bignole. Laetitia est sur le point de devenir une célébrité. Et elle recevra dans quelques semaines le Gourdin d'argent lors d'une cérémonie très médiatisée. D'ailleurs, la photo de cette belle jeune femme est dans tous les journaux et elle est même déjà passée plusieurs fois à la télévision régionale.

Légèrement dubitatif, je décidai néanmoins de mettre à profit une fin de journée particulièrement oisive pour en apprendre un peu plus sur cette Laetitia qui avait conquis l'estime de mon ex-concierge.
Je commençai donc par visiter le fameux site HDS où après avoir refusé quelques propositions d'échanges virtuels avec d'accortes personnes fort peu vêtues, je pus lire mon premier texte de Laetitia.

J'avoue que malgré quelques gauloiseries distillées ça et là, je suis très vite tombé sous le charme de l'écriture alerte et non dénuée d'humour de la dénommée Laetitia , avant d'être définitivement conquis par ses textes originaux au contenu circonstancié rempli de références étayées.

Tout cela me semblait effectivement témoigner d'une culture éclectique loin de la superficialité à laquelle nous sommes malheureusement trop habitués par les temps qui courent.
Cette personne avait donc une tête bien faite. Restait à savoir ce qu'il en était de son corps. Et une fois de plus, je fus édifié même si je dus pour m'en convaincre me fourvoyer sur les pages numériques des magazines people.

J'appris de la sorte et en un temps record, énormément de choses sur Laetitia, l'espoir montant de la littérature pour adultes, pour reprendre les propos de la presse spécialisée.
Selon "Gras-là", la jeune femme descendrait de la famille royale de Suède. Mais d'après "Poissy", le véritable père de Laetitia serait un important homme politique de gauche aujourd'hui disparu. L'autrice aurait ainsi acquis sa passion pour l'écriture auprès de sa demi soeur Sarazine.
J'ai aussi appris en parcourant "Marine-France" que Laetitia a récemment eu une aventure avec le jury de "The Voice". Et lorsque je demandai à Conchita si elle était au courant de cette passade et si elle connaissait le nom du membre concerné, ma secrétaire me répondit simplement qu'il s'agissait du jury complet.

Très vite, je fus donc subjugué par l'oeuvre et la vie aventureuse de la belle Laetitia. Et bien sûr, je ne tardai pas à lui envoyer quelques mails pour lui faire part de mon admiration, en lui glissant incidemment que j'étais détective privé et qui si elle avait besoin de moi, je serais prêt à la faire bénéficier de mes prestations haut de gamme à un tarif particulièrement avantageux.

La jeune beauté me remercia en répondant poliment à mon courrier électronique et je n'en entendis évidemment plus parler. Du moins jusqu'à la semaine dernière.

J'étais alors sur une enquête que m'avait confié madame Martine P. qui comme la grande majorité de mes clientes soupçonnait son mari d'adultère.
Madame P. m'avait expliqué que Patrick, son époux depuis plus de trente ans, devait se rendre à la séance de dédicace qui allait être organisée après la remise du Gourdin d'argent à Laetitia. Cette dernière avait en effet décidé de remercier quelques admirateurs triés sur le volet en signant personnellement l'exemplaire qu'ils avaient acheté de son livre. Martine aurait normalement dû accompagner son époux à la cérémonie mais une obligation familiale l'en avait empêchée. Et ma cliente supposa peut-être à raison que cette absence constituait l'opportunité idéale pour permettre à Patrick de retrouver une éventuelle maitresse.

Je possédais moi aussi la version originale de l'oeuvre de Laetitia mais je n'étais malheureusement pas convié à la fête et mes obligations professionnelles ce soir-là me condamnaient à surveiller monsieur Patrick P. avec la plus grande discrétion.

Je fus d'ailleurs étonné de voir Patrick, mon "client" se présenter trois fois devant Laetitia pour qu'elle appose sa signature sur autant d'exemplaires de son livre.
Je connaissais les liens d'estime unissant Laetitia et Patrick car madame P. m'avait expliqué que son mari, publiait régulièrement, sous le pseudonyme de PP007, des textes fort appréciés sur le site HDS et qu'il lui arrivait de collaborer avec la belle artiste.
Mais je n'avais pas pour autant saisi l'intérêt pour le mari de ma cliente de collectionner les exemplaires du recueil de nouvelles signés par son auteur, sinon pour assouvir une forme rarissime de fétichisme.

Patrick ne participa pas au cocktail qui suivit la dédicace. En effet, il s'éclipsa juste après que Laetitia ait dédicacé le troisième exemplaire de son livre et bien évidemment, je lui emboîtai discrètement le pas.

Le séduisant retraité s'engouffra dans la bouche de métro la plus proche pour sortir vingt minutes plus tard à la station Goncourt. Une fois dehors, je le vis se diriger vers un immeuble situé à quelques centaines de mètres de là.
Et je décidai donc d'attendre patiemment dans le bar en face que le gaillard daigne ressortir du bâtiment.

Quelle ne fut pas ma surprise de voir Patrick réapparaître une heure plus tard accompagné d'une jeune femme avenante vêtue d'une robe courte au décolleté profond et fort bien rempli.
Comme les deux tourtereaux prirent le temps d'échanger un baiser torride avant de se séparer, je pus quitter tranquillement le bar et lorsque la jeune personne me croisa après avoir laissé son amant, j'eus la surprise d'apercevoir le prénom Patrick tatoué sur son avant bras.

Je laissai la fille s'éloigner avant d'entamer une filature discrète du séducteur grisonnant.
Alors que je me rapprochais de plus en plus du mari volage, son portable se mit à sonner. L'homme s'immobilisa pour répondre.
Lorsque je suis en filature, je ne sors jamais sans mon discret micro directionnel bluetooth.
Je m'en servis donc une fois de plus pour écouter à loisir Patrick échanger avec son correspondant et la teneur de la conversation ne me laissa aucun doute sur leur niveau d'intimité même si je ne pouvais entendre la voix de la personne à l'origine de l'appel.
- Bonsoir Jessica. J'allais t'appeler ma chérie. Je viens de quitter la séance de dédicace de Laetitia et je devrais être chez toi pour t'apporter ton exemplaire d'ici une petite demi-heure.
"Il ne manque pas d'aplomb le mec! " pensai-je alors, légèrement estomaqué, pendant que Patrick écoutait sa correspondante s'exprimer.
Les propos qui suivirent me sidérèrent encore plus :- Mais bien sûr que je vais lui défoncer son petit cul à ma jolie salope! Crois moi mon coeur, tu vas prendre cher!
Après avoir écouté la dernière réplique de Jessica, Patrick eut un petit rire puis il remit son téléphone dans sa poche.

Je pris le temps de remettre de l'ordre dans mon esprit perturbé et de ranger mon gadget dans la poche de ma veste. Puis je me dirigeai d'un pas assuré vers le fougueux retraité estimant que c'était le bon moment pour me faire connaître. Je décidai néanmoins dans un premier temps de n'aborder avec Patrick que sa relation avec la jeune femme tatouée.

- Bonjour Patrick, lâchai je alors en me plaçant face à mon interlocuteur ce qui eut pour effet de lui faire interrompre sa marche en me fixant avec surprise.
- Vous avez bien de la chance. La jolie jeune femme que j'ai croisée il y a quelques minutes a l'air fort éprise de vous. Elle a même fait tatouer votre prénom sur son avant bras.

Monsieur P me regarda avec un visage peu amène avant de répondre.
- D'abord, je ne vois pas en quoi ça vous regarde, secundo, Cindy est juste une grande fan de la tétralogie "Camping", et tertio, je ne me souviens pas que nous ayons été présentés.
- En effet, Patrick. Mais malgré cela, je vous connais un peu. J'ai notamment pu parcourir et apprécier votre oeuvre plutôt leste sur divers sites érotiques.
Mais surtout, Martine, votre ravissante épouse m'a engagé pour s'assurer que vous ne lui cachez pas quelques péripéties de votre existence.

Patrick devint tout pâle.
- je ne vais pas vous jeter la pierre. Je conçois que Cindy puisse constituer un délicieux élixir de jouvence pour un alerte retraité mais je doute que cette relation soit du goût de votre femme.

Le gaillard grisonnant me gratifia d'une moue contrariée.
- Et que penserait de votre comportement Jacques du Canada qui, comme nous le savons tous les deux, a des opinions bien arrêtées sur les obligations imposées aux membres des couples respectables et aux écrivains dignes d'estime.

En voyant Patrick blêmir un peu plus, je compris que mon coup avait porté, car je me doutais bien que Martine pardonnerait n'importe quel écart à son mari adoré et pour cette raison, je ne voyais pas l'intérêt de faire de la peine à ma charmante cliente en lui révélant les "petites" infidélités de son chéri.
En revanche, je savais bien que si Patrick perdait la considération du redoutable et redouté critique, sa carrière d'auteur était définitivement compromise.
Alors que je laissais le temps au bouillant retraité de réfléchir à ce que je venais de lui dire, je m'aperçus qu'il n'avait plus que deux exemplaires du livre dédicacé sous le bras.
- je comprends mieux pourquoi vous vous êtes présentés trois fois lors de la séance de dédicace de Laetitia. C'était pour offrir un des exemplaires à votre amie Cindy. Mais du coup, s'il y en a un pour votre maitresse et un pour vous à qui est destiné le troisième ?

Je venais bien sûr d'apprendre que, outre Cindy, Patrick montrait aussi beaucoup d'affection à une certaine Jessica mais j'étais curieux de savoir ce que le Casanova des histoires de cul allait me fournir comme explication.
Son silence en disait plus qu'un long discours et je ne pus m'empêcher d'éclater de rire avant de jouer franc jeu.
- Ce que j'ai découvert ces dernières heures me donne l'impression que vous avez décidé d'échanger votre femme de cinquante ans contre deux de vingt-cinq.
J'admire votre tempérament plutôt rare chez un homme de votre âge. Mais je ne suis pas sûr que votre charmante épouse partage mon enthousiasme.

Patrick resta coi en me considérant avec effarement. Le coco était mûr pour l'estocade et je portai le coup fatal.
- Voilà ce que nous allons faire: demain, j'expliquerai à Martine que vous avez eu ce soir un comportement exemplaire et vous allez en contrepartie mettre fin dès maintenant à vos relations extra conjugales et, en remerciement de mon silence, m'offrir le troisième exemplaire dédicacé du livre de Laetitia.

J'accompagnai alors un Patrick tout penaud dans le bar le plus proche où le mari volage fit exactement ce que je lui avais demandé avant d'aller retrouver sa femme la queue basse et, du moins l'espérai-je, le coeur plus léger.

Je ne peux pas dire que j'étais particulièrement fier de la manière dont j'avais traité cette affaire mais j'avais le sentiment d'avoir sauvé un couple emblématique et, cerise sur le gâteau, j'avais pu enfin apercevoir pour la première fois de ma vie la merveilleuse Laetitia en chair et en os. Bien que la distance qui nous séparait à cette occasion fût conséquente, le simple fait d'y repenser suffisait à faire apparaître des papillons devant mes yeux et une certaine raideur dans mon caleçon.

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Quelques jours plus tard, je vois Conchita entrer rouge d'excitation dans mon séjour-bureau.
- Que vous arrive t-il ma chère ? Vous avez l'air toute retournée; l'exhibitionniste du troisième vous aurait-il à nouveau montré sa queue ?
- Pas du tout, Monsieur Michel. Madame S., votre rendez-vous du matin vient juste d'arriver.
- Très bien et alors ? C'est sa ponctualité qui vous trouble à ce point ?
- Pas du tout! Mais figurez-vous que madame S. n'est autre que l'écrivaine Laetitia.

J'encaisse le choc à mon tour puis je demande à Conchita de faire patienter la jeune femme une ou deux minutes avant de la conduire dans mon repère.
Lorsque Laetitia pénètre dans la pièce juchée sur une paire de sandales Jimmy Shoo aux talons démesurés, vêtue d'un tailleur Chanel à la fois élégant et sexy, je tombe littéralement sous le charme de cette beauté italo-scandinave.

Le sourire discret mais satisfait de ma visiteuse me fait comprendre qu'elle n'est pas mécontente de l'effet produit sur ma personne.
Cette trentenaire blonde au visage angélique et volontaire est sans aucun doute la plus sublime femme qu'il m'ait été donné de rencontrer tout au long de mon existence et bien sûr je tombe immédiatement amoureux d'elle au moment même où je la salue les yeux embués d'émotion.
- Ravi de vous conrentrer madame! Coulez-vous un vafé ? je demande alors en proie à un trouble que je n'avais plus connu depuis mes années de puberté acnéique.
- Je prendrai volontiers un espresso légèrement corsé sans sucre avec une noisette de lait s'il vous plaît lâche alors Laetitia d'une voix cristalline qui me file la chair de poule.
- what else ? Euh... bien sûr! je réponds avant de héler ma secrétaire: - Conchita! vous voudrez bien préparer une tasse de colombien spécial numéro 8 pour madame S. avec un soupçon de lait de chèvre.
- c'est plus digeste, dis-je en m'adressant à la femme sublime qui me fait face.

Après avoir pris acte du consentement de Conchita, j'invite ma future cliente à s'assoir.
- Je vous prie de vous installer confortablement dans ce fauteuil et de m'exposer l'objet de votre visite.

Laetitia sort alors avec une grâce exquise une feuille de papier format A4 de son sac Kelly en crocodile avant de me la tendre et de me préciser :- ce feuillet est une copie. La police a l'original ainsi que l'enveloppe à fenêtre qui le contenait et que le facteur a déposé dans ma boîte aux lettres la semaine dernière.

Avant que je commence la lecture du document, Conchita se présente avec un petit plateau pour apporter les deux cafés et quelques mignardises. Je la remercie avant de déclarer à Laetitia:- Ma secrétaire est l'une de vos plus grandes admiratrices. C'est d'ailleurs elle qui m'a fait découvrir vos oeuvres.

L'écrivaine sourit alors à Conchita et lui dit:- Si vous avez un exemplaire de mon livre, je vous le dédicacerai avec plaisir.
- j'en serai ravie déclare Conchita avant de retourner dans son bureau bibliothèque pour récupérer le fameux bouquin et le présenter à Laetitia.

La jeune femme sort un luxueux stylo Montblanc en or de son sac et ouvre le recueil que lui tend son admiratrice.
Je la vois sourciller avant de m'adresser la parole: - comment se fait-il que vous disposiez d'un livre que j'ai déjà dedicacé à mon ami PP007.
Je pâlis légèrement. Conchita s'est trompé d'exemplaire. Au lieu de prendre celui que j'ai acheté, elle a apporté le livre que m'a remis Patrick en échange de mon silence sur ses incartades.

J'invente une explication vaseuse pour justifier ma possession du recueil paraphé.
- il se trouve que j'ai rencontré récemment votre ami et qu'à la suite d'un jeu un peu stupide, il s'est vu dans l'obligation de me le céder.

Conchita reprend aussitôt le bouquin et va récupérer l'exemplaire vierge pour obtenir sa dedicace. Puis elle s'éclipse nous laissant entrer dans le vif de l'affaire.

Laetitia n'a pas pris soin de masquer son adresse sur la copie du document. Son domicile situé 69 rue Thierry Ardisson 75021 Paris m'indique qu'elle vit dans le quartier prisé par les écrivains à la mode.

Cette observation faite, je me mets à lire le texte pour le moins imagé imprimé sur la feuille :"Sale gouine, on t'accorde dix jours pour retourner dans ton pays de bouffeurs de rennes. Si tu n'obtempères pas, on te fera passer définitivement le goût de la tarte à poil et on plantera ton gourdin d'argent dans ton gros cul jusqu'à ce que les deux soient soudés. "En bas de la page, apparaît une paraphe en caractères italiques gras:"La Ligue pour la Garantie de la Bienséance et des Traditions. "
Je jette un coup d'oeil discret au bassin de Laetitia avant de m'exprimer.
- j'ai l'impression que votre correspondant est un piètre observateur. En ce que me concerne, je trouve votre cul parfait. D'autre part, je n'avais jamais entendu parler de cette LGBT avant aujourd'hui.
- Moi non plus. Et d'après le Renseignement Intérieur, cette association est inconnue au bataillon.
- je constate qu'il ne vous reste plus que trois jours pour faire vos bagages si j'en juge par la date inscrite sur Le courrier. Vous m'avez laissé entendre que vous avez déposé une plainte auprès de la police. Y'a t-il eu enquête ? avec quels résultats?
- Oui et Non! J'ai une amie très proche qui est commissaire principale, ce qui a contribué au déclenchement immédiat des investigations mais les analyses d'empreintes et d'ADN n'ont rien donné. Et la lettre a été postée il y a une semaine dans une boîte aux lettres du 19 ème arrondissement de Paris éloignée de toute caméra de vidéo surveillance.

Je réfléchis un court instant avant de m'adresser à ma future cliente:- je suis flatté que vous m'ayez sollicité. Je suppose qu'avec les droits de votre livre, vous auriez pu opter pour une agence plus prestigieuse.
Laetitia baisse les yeux une fraction de de seconde avant de répondre:- si vous connaissez un peu mon oeuvre, vous savez qu'il m'arrive de jouer au poker. Et disons que ces derniers temps, j'ai quelque peu manqué d'inspiration...
Sans ce fâcheux revers, vous pensez bien que j'aurais fait appel à un vrai professionnel.
- Je vous remercie pour votre confiance, je réponds alors en faisant la grimace.

Mon air contrarié fait sourire Laetitia.
- Allons! ne vous vexez pas. Avant de venir vous voir, je me suis légitimement renseignée sur votre cabinet. A priori, votre spécialité c'est plutôt les maris volages et les employées de maison kleptomanes. Je n'ai pas l'impression qu'on ait déjà fait appel à vous pour des affaires criminelles. Mais comme je vous l'ai expliqué, je suis un peu prise de court et si je me souviens bien, vous m'aviez écrit dans un mail que je pouvais compter sur vous en cas de besoin.

J'acquiesce avant de la laisser poursuivre:- d'autre part, je n'ai pas l'impression que vous crouliez sous le travail.
Donc si vous êtes disponible, je suis prête à vous engager pour les trois prochains jours afin que vous m'aidiez à identifier l'auteur de la lettre de menace et que nous puissions, si nécessaire, le dénoncer preuves à l'appui à la police.

J'examine un court moment le visage angélique de Laetitia avant de me prononcer. Et lorsque je sens un soupçon d'érection gagner l'intérieur de mon caleçon je déclare :- c'est d'accord, vous me versez 50 % de la prestation maintenant et le reste lorsque ma mission de trois jours sera terminée.
Puis j'ajoute magnanime: - et comme c'est mon jour de bonté, si vous avez quelques soucis de trésorerie, nous devrions pouvoir trouver un arrangement pour le règlement du solde.

Laetitia me regarde légèrement incrédule avant de déclarer dans un grand sourire:- il ne faut pas croire non plus tout ce que j'écris. Ce n'est pas parce-que certaines de mes héroïnes règlent leurs affaires en payant de leur personne que je procède de cette manière dans la vraie vie. Et puis de toute façon, inutile de fantasmer, vous n'êtes pas du tout mon genre. Voyez-vous, moi je raffole des grands Blacks avec des grosses bites.

Son aveu provoque aussitôt l'arrivée de sang dans mes joues et dans ma queue donnant de fait un coup de fouet énergique à ma gaule naissante.
Je profite donc brièvement de cette excitation aussi soudaine qu'agréable avant de me défendre avec virulence d'avoir pu seulement oser envisager le moindre paiement en nature d'une partie de mes honoraires.

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