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Récit érotique écrit par Matharose [→ Accès à sa fiche auteur]
Auteur femme.
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~ Partie 1 - Des retrouvailles troublantes ~
- « Rose... »
L'appel ténébreux s'était manifesté tel un écho profond dans la nuit, grave et déchirant, et m'avait violemment extirpée de mon sommeil paradoxal. Un sommeil agité, fougueux, où j'avais senti mon corps convulser avec force, comme en pleine séance d'exorcisme. Si intense en émotions, en sensations, et empreint d'une sensualité exacerbée...
À peine réveillée, je m'étais soudainement retrouvée assise dans le grand lit défait, en sueur, haletante. Ce rêve... Ou ces rêves plus exactement, cela faisait bien longtemps que je ne m'étais plus sentie ainsi marquée par des rêves de cette envergure.
Les images ne quittaient pas mon esprit. Un lieu inconnu, des corps pris d'une passion folle, féminins et masculins, ou peut-être les deux en même temps, tant les corps étaient enchevêtrés dans cette scène orgiaque. En tous les cas c'était beau, puissant. De l'amour partagé, des êtres heureux dans ces instants qui semblaient durer une éternité.
Des mains qui caressaient, pétrissaient, pinçaient - des bouches qui embrassaient, suçaient - des langues qui léchaient - des yeux qui scrutaient les moindres réactions. Et des sexes qui accueillaient ou bien pénétraient, avec tendresse ou fougue. Mais en tout cas dans une atmosphère de pure allégresse, procurant la plus grande joie possible aux protagonistes, leurs visages figés dans une expression de plaisir ineffable.
Ces visions extatiques me laissaient béate, étrangement rêveuse. Mais alors que je tentais de m'y raccrocher, elles devenaient de plus en plus nébuleuses, s'effaçant doucement de mon esprit. Pourtant, quelque chose me disait que j'allais les retrouver quelque part, d'une façon ou d'une autre, dans un avenir bien plus proche que ce que j'imaginais...
Je me redressais complètement dans le lit, reprenant conscience de la réalité. Quelle heure était-il ? Je me penchais vers le vieux radio-réveil : Deux heures du matin. Et j'étais parfaitement en forme, après les émotions de cette nuit.
Ma peau était brûlante et en même temps frigorifiée, parcourue de chair de poule qui hérissait l'ensemble de mes poils dorés. Je tentais de me calmer en posant ma main en haut de ma poitrine, comme si ce geste allait calmer les battement effrénés de mon cœur. Je savais pourtant que...
- « Rose. Cesse de divaguer ! »
La voix avait repris, plus forte si cela pouvait être possible. Elle était claire dans mon esprit, chassant tout le reste de mes pensées folles, après cette nuit si intense.
Je grommelai doucement, soudain rétive.
- « Quoi, quoi ? qu'est-ce qu'il y a ? Laisse-moi en paix cinq minutes, veux-tu ?! »
Je prenais mon visage dans mes mains, fermant les yeux. Bon sang. Je pensais que c'était fini, que ces remémorations avaient cessé à jamais... Tant d'années s'étaient écoulées, pas loin de vingt ans, sans entendre cette voix.
Il avait fallu que je revienne dans cette maison familiale pour que ça recommence. Mais peut-être cela était-il lié ? C'était ici que tout avait commencé, là où mes désirs florissants étaient nés.
La voix s'était tue mais je sentais dans l'atmosphère une certaine pesanteur, rendant l'air difficilement respirable. Ma nuisette en satin rouge collait à ma peau luisante, ma tête me faisait souffrir... Je m'efforçais d'inspirer et d'expirer le plus tranquillement possible, comme pour lutter contre cette oppression.
Pourtant la fenêtre était grande ouverte. Je dirigeais mon visage dans sa direction, presque en face de moi. Elle donnait sur la lune dans sa phase gibbeuse, comme si elle n'osait encore se dévoiler tout à fait. Elle était si brillante ce soir... Puis je réalisais l'étrangeté de la situation, entre incompréhension et frayeur. Il me semblait avoir fermé les volets avant de dormir...
Désormais, seuls les rideaux blancs transparents étaient visibles. Ils commençaient à s'agiter, remués par une violente bourrasque qui apportait un air frais bienvenu dans cette chambre confinée. Peut-être un peu trop frais. Grelottante de froid et d'effroi, je prenais les draps et les attirais à moi. Je remarquais alors, abasourdie, une ombre qui s'engouffrait dans la chambre, se révélant sur les volets gonflés.
- « ... Que me veux-tu ? » arrivais-je à prononcer, d'une voix ténue.
La forme se tenait toujours face à moi, imposante.
- « Tu sais très bien ce que je veux, je t'en ai donné un aperçu cette nuit, aurais-tu déjà oublié ? »
Je me ressaisissais alors, fronçant les sourcils et serrant les poings, laissant mes ongles s'enfoncer dans mes paumes. Il était hors de question que je m'avoue ainsi vaincue, avec tout ce ressentiment qui s'emparait soudain de moi... Je rétorquais, un grondement dans la voix.
- « Tu insinues que j'ai la mémoire courte ? Mais toi, tu es un lâche. Tu n'oses même pas te dévoiler réellement face à moi ! » Je ricanais, sarcastique.
En réponse, la voix tonnait, raisonnant dans toute ma tête.
- « Ah je suis un lâche ?! Et toi, qui es-tu pour m'avoir ainsi oublié durant toutes ces années ? »
Je grommelais, serrant les dents.
- « C'est plutôt toi qui m'a oubliée et pense peut-être pouvoir me récupérer en un claquement de doigts comme si j'étais une petite chose fragile et sans cervelle ! »
Dans la chambre obscure, nos deux voies irreconnaissables fusaient, tantôt en murmures, tantôt en vociférations. Je réalisais l'étrangeté de la situation. Chaque mot, choisi avec soin, était prononcé dans des paroles dures, cinglantes et poignantes, peut-être un peu cruelles par moment.
Mais en réalité leur virulence cachaient deux personnalités profondément sensibles et surtout deux cœurs blessés et saignants. Le tumulte s'emparait de la chambre, le vent s'y engouffrait et sifflait comme un chant spectral, faisant claquer violemment les volets de bois et grincer le lambris en bois sur les murs.
Finalement, nous commencions à nous essouffler, nous perdant dans nos mots, ne sachant plus exactement quelle parole répliquer, quel ton avoir. Comme pour accompagner cette accalmie, les bruits avaient doucement cessé, le vent s'était calmé, laissant désormais la place à un air plus doux.
Le son de ta voix me parvenait de nouveau, plus apaisé.
- « Quelles insanités pour une si jolie bouche comme la tienne ! Tu es devenue bien fougueuse ma belle dulcinée. Peut-être devrais-je te réapprendre les manières de t'adresser à moi... »
- « Crois-tu pouvoir m'impressionner et avoir une telle influence sur moi ? Je n'ai pas besoin de toi, je te remercie. Et après la nuit mouvementée que tu m'as faite passer, excuse-moi de me montrer légèrement acariâtre ! »
Un murmure langoureux, légèrement provoquant.
- « Oh mais finalement, si, c'est vrai que tu es une petite chose, toujours aussi troublée dès que des images suggestives s'insinuent dans ton esprit... Tu continues de te cacher derrière cette apparence chaste alors qu'elles t'excitent profondément ! Et pour te répondre, bien sûr que tu as besoin de moi. Sinon pourquoi serais-je de nouveau là devant toi, ce soir ? J'ai l'impression qu'il faut que je te rafraîchisse la mémoire sur mon rôle dans tes rêveries intimes. »
Violemment, dans une lumière pourpre, je revoyais par flashs les rêves érotiques de cette nuit. Je hoquetais, prise de court et d'assaut par les images suggestives et nettes. Elles inondaient mon esprit, s'emparaient de moi et soumettaient mon corps à des spasmes incontrôlables, entre plaisir extrême et arrachement destructeur.
Une femme brune était appuyée contre un mur, les mains attachées au-dessus de sa tête, les jambes écartées. Un homme plus âgé la tenait par la taille et la pénétrait profondément, lentement, ses yeux plongés dans les siens. Il lui murmurait des paroles qui la faisaient frémir, enserrant doucement sa gorge d'une main puissante, tandis qu'elle s'abandonnait entièrement à lui. Il accélérait ensuite ses mouvements, avec une rage contenue, son sexe disparaissant et complètement en elle avant de ressortir. La puissance de ses assauts les faisaient haleter de plaisir. Puis il la prenait tendrement dans ses bras, le corps parcouru de soubresauts indiquant qu'il jouissait en elle. Ils échangeaient un long et profond baiser.
Plus bas, deux femmes semblaient découvrir le saphisme. Elles étaient sur un lit aux draps froissés, l'une métisse aux cheveux crépus et une autre rousse, au corps parsemé de tâches de rousseur. Elles se caressaient doucement, partant à la découverte de leurs corps, à la fois semblables et pourtant si différents. Elles tâtaient mutuellement leurs poitrines aux mamelons qui durcissaient sous leurs caresses, avant de parcourir le reste de leur corps vers leurs intimités luisantes de plaisir. Elles caressaient attentivement leurs deux sexes, puis y introduisaient doucement leurs doigts. Leurs regards brillants ne se quittaient pas, guettant la moindre de leurs réactions, tandis qu'elles se dévoraient de baisers.
Non loin, un homme d'âge mûr appuyait ses mains contre le mur, le corps transpirant et le visage crispé dans une expression de plaisir extrême. Il se tenait penché en avant, tenu fermement par son amant, légèrement plus jeune, qui le baisait avec passion. Leurs corps étaient plaqués l'un contre l'autre, leurs mains rejointes sur le torse du premier, entrelacées dans une étreinte profonde. Celui de derrière embrassait tendrement la nuque de son partenaire, plongeant ses doigts dans ses cheveux ébouriffés, amplifiant ses mouvements en lui. Une jeune femme assise regardait cet échange avec intérêt puis s'approchait doucement, avant de glisser sous le premier et de le sucer avec fougue, accélérant encore ses halètements.
Et, progressivement, je voyais d'autres corps se joindre à cette débauche généralisée. Les corps, de tous âges et de toutes les beautés possibles et imaginables, vibraient en chœur. Ils se mélangeaient de plus en plus, se confondaient presque, plongeant progressivement dans une jouissance collective. Les images disparaissaient sous une lumière blafarde. Ne me parvenaient désormais plus que leurs gémissements, râles et cris d'amour.
Je geignais, suppliante, trop faible désormais pour lutter encore.
- « D'accord, c'est bon. Arrête, je t'en prie ! Oui, j'aime ces visions. S'il te plaît libère-moi, ne me fais pas souffrir ainsi... »
- « Tu l'as bien cherché ma petite catin. Ton attitude vis-à-vis de moi n'était pas très respectueuse tout à l'heure, alors que c'est moi qui t'ai éveillée à la volupté, sans aucune contrepartie. » Ta voix se muait en un murmure rauque. « Tu te souviens, tu avais fait de moi ton amant secret, m'accueillant chaque nuit sous tes draps, et nous faisions l'amour dans différentes positions, nous arrêtant uniquement pour que tu puisses t'endormir, épuisée de fatigue et de plaisir. Et quand tu te réveillais, nous recommencions ainsi, jusqu'au petit matin... »
La nostalgie de ces temps révolus me frappait en pleine figure comme une gifle. Profondément émue par ces mots qui mettaient mon cœur à vif, je ne retenais plus les paroles troublées qui arrivaient à ma bouche, d'une voix étranglée.
- « Oui j'étais heureuse. Mais c'était il y a bien longtemps. Et ensuite tu es parti, ne laissant en moi que des souvenirs amers de cette passion éteinte... Tu n'imagines même pas la souffrance que j'ai pu ressentir.
~*~
Des larmes perlaient au coin de mes yeux, pour tracer ensuite un sillon vers mes joues. Je tentais vainement de les réfréner et les essuyais furtivement, les dissimulant du mieux que je pouvais. Surtout ne rien laisser paraître, cela te ferait tellement plaisir...
Ta voix s'était alors faite plus douce, presque caressante.
- « ... Je suis troublé de te voir ainsi. Je ne voulais pas te causer de tort et je peux t'affirmer que je ressens ta peine. Je m'excuse de t'avoir laissée ainsi seule. Que puis-je faire pour me pardonner ? »
Une chaleur agréable s'emparait désormais de la chambre. Je fixais toujours ton ombre sur les rideaux, mais cette fois plus affectueusement. Je faisais doucement tomber les bretelles de ma nuisette, libérant mes épaules nues. Puis je me cambrais légèrement, la poitrine en avant et le menton levé, dégageant la gorge.
- « Allons mon chéri, ne pose pas de questions dont tu connais déjà la réponse. Tu sais très bien ce qui peut nous faire du bien à tous les deux... »
Je percevais alors de nouveau un murmure rauque distinct. J'avais supposé que ces paroles ne te laissaient pas insensible et, apparemment, j'avais eu raison. Tu avais quitté en partie la fenêtre, laissant transparaître la lune brillante dans le ciel étoilé.
Je sentais une forte pression sur ma gorge offerte juste avant que je ne la sente subitement transpercée, au niveau de ma carotide, par deux crocs acérés. Je poussais un petit cri de surprise.
La stupeur manquait de me faire tomber à la renverse mais une force invisible me retenait puissamment par le dos. Une voix d'outre-tombe parvenait à mes oreilles.
- « Ma Rose, ne vacille pas ainsi ! Laisse-moi te goûter à nouveau, cela fait si longtemps... »
La sensation aurait dû m'effrayer mais je restais étrangement sereine. Si cela te plaisait, je m'offrirais à toi ainsi. Je me retrouvais à nouveau totalement éprise, prête à tout accepter, tant que cela te rendait heureux.
Ma tête toujours penchée en arrière, je sentais ta présence prendre doucement possession de moi, jusqu'aux moindres recoins de mon être. Je serrais doucement les draps froissés sous mes mains, me raccrochant d'une certaine façon à cette toute dernière sensation tangible de réalité.
Je fermais les yeux, gémissante. Dans mon esprit mes sens s'échauffaient. Je sentais mon sang pompé par saccades, faisant tressauter le haut de mon corps.
Pendant ce temps, une onde voluptueuse et chaude parcourait mon corps, se posant sur mes épaules, caressant mes seins menus, descendant sur mon ventre, et finissait en remontant le long de mes jambes pour s'introduire en moi.
Je me cambrais, acceptant cette présence, m'y offrant avec délice. Je n'avais plus qu'une envie, que ta présence la remplace enfin, que je goûte à nouveau ton corps de chair, que tu me fasses l'amour.
- « Zagreus... » arrivais-je à prononcer dans un souffle. Je me sentais doucement partir, tandis que je continuais de me vider de mon sang. Mais cela s'était brutalement arrêté suite à mon appel, juste à temps avant que je ne perde connaissance.
Ta présence éthérée me saisissait tendrement dans les bras.
- « Ma douce, tu n'as pas perdu ta saveur délicieuse ! Quel plaisir de te boire... Tu es toujours aussi appétissante. »
Je me redressais doucement.
- « Merci mon aimé. Maintenant, c'est moi qui aimerais te goûter. Je meurs d'envie de t'avaler, de boire à ta source... Pour reprendre des forces... »
Je t'entendais te gausser, pris d'un rire incontrôlable. Puis ta voix se calmait doucement.
- « Patience, ma belle, laissons le temps au temps. Nous avons toute la nuit, et même plus, pour cela... En attendant, j'ai envie d'autre chose. Et je veux que tu m'obéisses. Allonge-toi sur le lit et écarte les jambes. »
Ta voix, pourtant douce, se faisait plus gave, autoritaire. Elle me faisait déjà frissonner d'impatience. J'obéissais docilement, relevant ma nuisette pour ouvrir largement mes jambes.
- « Bien... Maintenant pose tes mains sur tes seins et caresse-les, doucement. Ensuite tu continueras, plus bas, sur ton ventre et ta vulve, que j'imagine déjà moite de plaisir... Quand tu y seras, ouvre-la moi complètement. Fais-moi voir cette intimité que tu gardes égoïstement pour toi, cachée. Je veux voir le moindre détail de ton beau sexe féminin et entendre chaque sensation que tu éprouves. Je te laisserai prendre ton temps, je ne dirai pas un mot. Tu es maîtresse de ton plaisir, même si j'en suis l'instigateur. »
Touchée par ces mots, je fermais les yeux et commençais à me livrer à ces caresses habituelles. Je posais ma main droite à la base de ma gorge, sentant mon pouls s'accélérer doucement. Puis je caressais mes seins par-dessus ma nuisette, me concentrant sur chaque perception, chaque sensation de mon plaisir croissant.
- « Je ressens les battement de mon cœur qui commencent à s'accélérer. Je suis en sueur, dans l'attente de ces caresses qui me font frémir. Je caresse mes seins, pince doucement mes mamelons sensibles. Je les sens se durcir sous mes doigts... J'aime cette sensation de douleur extatique qui monte doucement. »
Un souffle rauque, dans mes oreilles.
J'enserrais doucement mes bras et mes épaules avant de continuer. Je relevais encore ma nuisette, caressant ma peau nue.
- « ... Mes doigts continuent leur route sur mon ventre, passent sur mon nombril et arrivent sur mon sexe. »
Un râle, fort. Je réalisais soudain l'ampleur de ce que j'étais en train de faire, des mots que je prononçais à ton oreille attentive, juste là, contre moi. Je riais doucement, intimidée.
- « Pardon. Ça me fait drôle de prononcer ces mots à voix haute, je ne l'avais jamais fait avant... »
Tu daignais enfin me répondre.
- « Il y a un temps pour tout ma belle, et maintenant tu oses enfin te dévoiler dans toute ta splendeur, prononcer ces paroles secrètes qui me font frémir... Si tu savais comme j'aime ça. Continue s'il te plaît, n'hésite pas à être plus crue, lâche-toi... »
Rassérénée par tes encouragements, je me recentrais. J'écartais outrageusement les cuisses et continuais d'une voix sensuelle, guidant mes mouvements dans ces préliminaires sensuels et auto-infligés, faute de mieux. Car je désirais secrètement bien plus.
- « Je caresse ma vulve. Je viens sur mes grandes lèvres et les écarte, frotte doucement les petites. Je remonte enfin sur mon clitoris gonflé. Je le masse de haut en bas, le saisis doucement entre mes doigts, en imaginant que c'est toi qui le fais. Je plonge doucement deux doigts en moi, que je courbe légèrement. »
Je me taisais, voulant garder un peu de mes émotions pour moi, encore un peu honteuse de me livrer ainsi à ces caresses et leur description si détaillée.
Ta voix se manifestait de nouveau à mes oreilles, douce et délicieuse.
- « Je t'en prie, ne sois pas gênée, c'est si beau, si vrai... Ça me touche énormément. Et je suis là pour ça, devrai-je te le rappeler ? Tu ne dirais pas ces choses là dans un autre contexte ou à d'autres personnes collègues, ami.e.s..., enfin je ne pense pas ! [rire léger] Ce soir, il n'y a que nous, dans cette chambre, même si j'ai le sentiment que d'autres oreilles se tendent pour nous entendre... Mais pour l'instant nous n'en sommes par là. Continue donc, je veux sentir et entendre ton plaisir monter... »
Intriguée par tes dires, je me laissais de nouveau bercer par mes sensations, mes émotions florissantes, t'en faisant part, sans plus aucune inhibition. Mes doigts toujours en moi entraient et sortaient lentement, puis plus vite, faisant entendre à chaque passage le clapotis caractéristique de mon plaisir.
Je soufflais doucement, en petits gémissements contenus. Mes doigts accéléraient, mon plaisir également. Mon autre main se crispait sur ma nuisette. Mais tandis que mes sensations augmentaient, je ressentais tout aussi fort cette frustration, ce manque de ta présence qui demandait à être comblé. Ma voix devenait gémissante.
- « Viens mon amour, je t'en prie, j'ai besoin de toi, j'ai envie de toi, de ta peau, ton corps, ton souffle, ton regard franc posé sur moi... »
Je déglutissais difficilement, bouleversée par ces sensations contradictoires. Un plaisir certes réel mais si solitaire, souffrant de ne pas être partagé. Je retirais ma main et me rasseyais dans le lit, prenant mon front dans mes mains.
Enfin une réponse à ma demande.
- « D'accord. Bientôt, très bientôt. » Puis ta voix se faisait soudain plus sèche, plus grondante. « En fait je suis déjà prêt... Regarde sous la porte de la chambre... »
~*~
Tout avait brutalement cessé. Ton ombre avait désormais totalement disparu des rideaux, qui avaient cessé de remuer. Les volets avaient claqué en un bruit sourd qui m'avait fait sursauter.
La chambre était plongée dans une obscurité totale. Je ne percevais plus que le souffle saccadé de ma respiration.
Tes paroles raisonnaient alors à mon esprit, comme un écho : « Regarde sous la porte de la chambre », presque ironique... Je penchais la tête en direction du seuil de la porte et avais retenu ma respiration.
J'apercevais une étrange lumière rougeâtre et surnaturelle s'en dégager, accompagnée d'une fumée épaisse qui emplissait progressivement la chambre. Un horrible bruit de crépitement se faisait entendre.
Paniquée, j'avais bondi hors du lit, pieds nus, saisissais la poignée et... me ravisais. Non, ça ne pouvait pas être ça. Tu n'aurais jamais osé... Merde, bien sûr que non.
Quelle sotte, j'avais failli me laisser prendre à ton jeu cruel et perturbant. Comme pour appuyer mon raisonnement, ton rire grave et démoniaque s'échappait de dessous la porte.
Cet affront me mettait hors de moi. Je serrais fermement les poings et maintenais mon regard sur cette porte fermée. Je n'avais plus peur, ni de ce qu'il pouvait y avoir derrière, ni des ténèbres qui m'enveloppaient.
Puis une envie irrépressible de te rejoindre s'emparait de moi, prometteuse d'un destin sombre. Je posais sans le vouloir ma main sur la poignée. Malgré tout, je la tournais avec une lenteur mesurée.
Je souriais malicieusement, t'imaginant derrière cette porte, attendant avec impatience que je vienne enfin à ta rencontre. Et je savourais cette attente que je prolongeais avec une pointe de sadisme, mais si loin de la tienne...
Ta réaction ne s'était pas faite attendre. Une fois la porte ouverte, une lumière aveuglante et un air glacial m'avaient frappée au visage et à la gorge. Mais étrangement, malgré cette bourrasque, l'air autour de moi était oppressant. Face à cette lumière, je plissais les yeux, essayais de distinguer chaque détail qui se révélait à moi, le corridor qui me faisait face.
Alors que ma vision s'était faite plus nette, je sentais un vertige me prendre. Tu en avais décidé autrement. Le couloir semblait s'étirer devant moi ; j'avais l'impression que ma vision était sujette à un travelling compensé, comme dans ces films où tout l'espace s'étire, créant un effet angoissant.
Je vacillais, m'agrippant aux murs pour ne pas chuter, accrochant en les griffant les nœuds des lattes en bois. Si fort parfois que des éclats s'en détachaient et s'enfonçaient dans la pulpe de mes doigts, sous mes ongles, laissant des marques sanglantes. Mais la douleur ne m'arrêtait pas. Je me sentais désormais plus forte que ça, je me redressais le plus possible, déterminée.
Grâce à cette volonté farouche, ma vision avait commencé à se stabiliser doucement mais sûrement. Le couloir reprenait sa taille initiale, les plaies sous mes ongles se refermaient doucement. Un sourire triomphant se dessinait sur mes lèvres. Je portais mes doigts à ma bouche et suçais doucement le sang qui y avait perlé.
Une fois arrivée au bout du corridor, ayant longé les portes des autres chambres, je me tenais face à cet escalier vertigineux en colimaçon. J'avais la sensation qu'il menait à un autre monde, étranger et en même temps si réconfortant... Qui me correspondait intimement.
Mes mains saisissaient la rampe et je descendais les marches fièrement, prête à venir à ta rencontre et à pénétrer de nouveau ce royaume, mais cette fois avec une pleine conscience et une envie impatiente de redécouvrir les délices qu'il allait m'offrir.
~*~*~*~
Une fois arrivée en bas, je respire enfin à pleins poumons. L'atmosphère est brumeuse. Mes pieds nus caressent le carrelage frais fissuré, laissant entrevoir des flammes rougeoyantes. Je lève le visage et te vois enfin, face à moi.
Malgré les années qui ont passé depuis nos dernières étreintes, tu es toujours aussi imposant et irrésistible que dans mes souvenirs. Je contemple ton beau et doux visage, tes yeux vairons soulignés de noir qui me scrutent avec noirceur. Peut-être à cause de ma résistance nouvelle face aux épreuves que tu m'as imposées. Cette vision de colère me réjouit intérieurement. Je souris en te fixant, fièrement.
Je continue de contempler ton corps délicieux de haut en bas, avidement. Tes longs cheveux noirs tombent sur tes épaules, recouvertes d'une veste de velours bleu nuit qui descend jusqu'à mi-cuisses. Je souris malgré moi en contemplant la peau hâlée de ton torse, nu en-dessous.
Mon regard descend sur ton pantalon de cuir noir et passent rapidement sur ton entrejambe avant de te dévisager à nouveau. Tes yeux sombres et enflammés me scrutent. Tu avances doucement vers moi, de façon presque menaçante, mais je maintiens le regard, un sourire narquois aux lèvres.
Arrivé devant moi tu agrippes doucement ma nuque et appliques ton autre main sur mon avant-bras. Je n'oppose aucune résistance.
- « Eh bien, ma douce, je constate que tu as acquis une force de caractère et un sens de la répartie que je ne te connaissais pas ! »
- « C'est nécessaire pour ne pas se laisser atteindre par des propos ou des actes offensants. Et puis j'ai mûri, tu sais ! Je ne suis plus la gamine que tu as connue à notre dernière rencontre. »
Un sourire malicieux étire tes lèvres, prêt à me faire fondre.
- « Bien sûr que je le sais, j'ai pu le constater chaque jour... Et maintenant je peux enfin te voir à nouveau, dans ce corps de femme adulte, fin prête à relever ses propres défis. Et s'ouvrir enfin à tous ses désirs refoulés mais toujours aussi forts, malgré les années, qui la prennent quand elle se retrouve seule et se livre à ses caresses intimes... Tu vois de quoi je veux parler je suppose. »
Je déglutis. Ta voix soyeuse, accompagnée d'un ton ferme m'ensorcelle. Je sens mon visage s'échauffer, d'une légère honte tandis que, d'un autre côté, un plaisir familier s'insinue agréablement dans mon bas-ventre. Tu ricanes malicieusement.
- « Au moins, je remarque que mes mots te touchent toujours autant et que, vu la façon dont tu me regardes, tu n'as pas perdu ton estime pour moi ! »
Je te regarde profondément, passionnément.
- « Jamais. Je n'ai jamais pu t'oublier. »
Tu approches doucement ton corps du mien. Nous sommes si proches que nous pouvons sentir nos deux souffles, le mien - tiède - et le tien - brûlant, caresser doucement nos visages. Tu sembles troublé, soudain fragile... Je caresse doucement ta joue du bout des doigts, tu fermes les yeux, d'un air grave. Je prends ton visage attendri dans mes mains qui tremblent légèrement.
- « Je t'en prie mon amour, je ne supporte pas de te voir ainsi, si bouleversé... Tout va bien maintenant, je suis avec toi. » Tu te ressaisis alors, ouvrant de nouveau les yeux. Tes mains se posent sur les miennes, si froides, et les réchauffent doucement.
- « Oui ma tendresse, tu es avec moi et pour toujours, si tu le souhaites. Moi non plus je n'ai jamais pu t'oublier. Et pendant tout ce temps je n'ai jamais retrouvé un amour comme celui que nous avons partagé. »
Je frémis légèrement, ma peau se couvre de chair de poule. Je me blottis avec force contre toi, contre ton corps brûlant, qui m'accueille chaleureusement. Nos bouches se retrouvent enfin dans un baiser passionné. Tu pénètres ma bouche de ta langue, avant que la mienne ne la rejoigne.
Nos yeux se ferment tandis que nous nous abandonnons l'un à l'autre, savourant l'intensité de ces retrouvailles. Tu tiens ma taille avec fermeté, mes mains se perdent dans tes cheveux. Mais maintenant, je veux encore plus. J'espère que tu en souhaites autant.
Je glisse une main sur ton entrejambe, empoigne doucement tes testicules, caresse ta hampe qui commence à durcir sous mes doigts. Je libère ma bouche de la tienne et suce ta gorge, y dépose de nombreux baisers passionnés et quelques coups de langue timides. Ma main libre joue avec les quelques poils sombres et bouclés qui recouvrent ton torse.
Tes mains ne restent pas inactives. L'une d'elles longe ma taille fin avant de se plaquer fermement sur ma hanche généreuse. Puis termine sa course sur mes fesses, que tu pétris voluptueusement. La deuxième s'introduit entre nos bustes et masse doucement mon sein, avant d'en saisir le mamelon durci que tu fais rouler entre tes doigts.
Nous commençons doucement à gémir et je sais que cette étreinte charnelle promet une jouissance future bien plus forte. Malgré notre envie ardente, nous ralentissons nos caresses. Nos yeux plongent à nouveau l'un dans l'autre. Tu saisis délicatement ma main et embrasse la paume avec ferveur. Je suis émue par tant de douceur et d'attention... Tu la relâches et me souris.
- « Tu es prête à me suivre dans chacune de nos envies communes et à te laisser aller au plaisir, sans aucune crainte ni retenue ? »
- « Je suis prête à tout avec toi, tu le sais... Je te suivrai partout ou nos désirs nous emmèneront. Avec toi je n'ai peur de rien. »
Mes paroles d'amour sont prononcées dans un souffle. Elles semblent embraser quelque chose en toi, dans ton regard qui s'embrase.
- « Alors viens ma belle, tu ne le regretteras pas ! »
~*~
Tu prends ma main dans une étreinte à la fois douce et possessive, et m'entraînes avec toi. Le décor du rez-de-chaussée de la maison s'est complètement évaporé pour laisser désormais place à une forêt dense et verdoyante.
Nous marchons côte à côte dans cet univers parallèle fantas-ma-tique, nos pieds foulant le sol terreux. Nos regards contemplent le ciel magnifique, pourpre, où les cumulonimbus forment un voile violacé léger. Je tiens fermement ta main forte et chaude, que je ne lâcherais pour rien au monde.
Tandis que nous marchons, l'épaisse forêt semble s'animer autour de nous. Des bruissements qui n'ont rien d'innocent et, quand on y penche un peu plus le regard, des détails troublants se dessinent.
Faisant mine de rien, je regarde à ma gauche et aperçois une silhouette féminine à la peau pâle que des formes plus sombres recouvrent, ne laissant entrevoir que quelques-uns de ses membres, par intermittence.
Intriguée par cette vision, je ralentis doucement l'allure de notre marche. Je me rapproche discrètement, t'entraînant avec moi. Les silhouettes que je distinguais sont celles d'une jeune fille et de six incubes exactement, qui la pénètrent, la lèchent, la caressent, l'embrassent...
Son corps fin se cambre, se soulève, traversé de spasmes incontrôlables. Elle répond à ces assauts avec ardeur, saisit les corps brûlants de désir.
Nous nous rapprochons encore. Cette fois tu te colles à moi, par-derrière, ton sexe dur contre mes fesses. Tu murmures à mon oreille, ta voix rauque de désir :
- « Ça te plaît ma belle ? Rapprochons-nous encore, je suis sûr que tu veux en voir plus. Moi ça m'excite drôlement... »
Tu caresses, masses fermement mes seins d'une main, tandis que l'autre passe entre mes jambes, excite mon clitoris et mes lèvres intimes. Deux de tes doigts s'introduisent en moi, vite suivis d'un troisième. Ces stimulations rajoutent encore au plaisir de la vision qui se dévoile maintenant à nous, dans les moindres détails.
La toute jeune femme s'appuie sur ses coudes, ses fesses et ses genoux relevés. L'un des mâles, encore assez jeune, la pénètre par l'avant, passionnément, à-demi allongé sur elle, son sexe dressé entrant et sortant d'elle avec frénésie. Il la maintient en place en la tenant fermement par les hanches.
Un second la soutient également, mais par les côtes. Il semble plus âgé. Il la sodomise avec précaution, son chibre la dilatant doucement. Sa bouche contre son oreille semble lui murmurer des paroles obscènes, qui facilitent cette pénétration plus délicate et la font doucement gémir.
Du moins, gémir comme elle le peut, la bouche ouverte sur un troisième, l'avalant avec délice. Il râle de plaisir, les yeux mi-clos, semblant fasciné par la vision de son sexe qui disparaît dans sa bouche et réapparaît, gobé par sa bouche délicate, léché en profondeur. Il se penche en avant et lui tient fermement une épaule, tandis que la seconde se perd dans ses longs cheveux châtains.
Un quatrième est positionné sur le côté et porte son attention sur la vulve ainsi offerte, ouverte sur le membre impressionnant de son comparse qui la pénètre. Il lèche ses lèvres roses et dilatées, donne de petits coups de langue sur son clitoris gonflé. Puis il le suce avec application, sa bouche collé à ce bourgeon de chair, ses doigts immobiles écartant ses lèvres.
Elle tremble davantage, ne tient désormais plus que grâce aux bras qui la tiennent, la portent avec attention. Un cinquième mâle embrasse et lèche avidement son cou, la suçant au niveau de sa veine jugulaire, jusqu'à laisser quelques traces rosées. Ses griffes légèrement plantées dans sa peau pâle.
Le dernier embrasse à tour de rôle les dernières parties de son corps qui ne sont pas soumises à ce délicieux supplice ; bras, mains, cuisses, genoux, mollets, jusqu'aux pieds.
Les mâles échangent ensuite les rôles, agissant de connivence, et je vois cette jeune femme que je crois reconnaître répondre avec enthousiasme à ces attentions enflammées. Les sept corps sont transportés par les secousses de leur ivresse, dans tous les sens du terme.
Je prends doucement tes mains et les embrasse avec passion, comme un remerciement pour m'avoir accompagnée pendant cette délicieuse exhibition.
Alors que nous nous éloignons pour reprendre notre route, les sept protagonistes aux corps encore pantelants se tournent vers moi et me regardent avec une pointe de malice et une certaine complicité, presque familière...
Nos mains se lient de nouveau. Je sens la tienne me serrer plus fort. Elle ne me fait pas mal mais la surprise me fait tourner la tête vers toi. Un large sourire narquois s'empare de tes lèvres, les yeux pétillants. Ta voix profonde et grave me pénètre.
- « J'ai beaucoup aimé cette vision que tu as bien voulu me faire partager. C'était drôle, tu ne trouves pas ? Une belle jeune fille, encore dans la fleur de l'âge, qui découvre l'expérience de la luxure avec des créatures des ténèbres... ou peut-être des hommes plus âgés qu'elle... »
Je rougis et baisse les yeux, interdite.
Tu ris, goguenard.
- « Allez, ne fais pas ta mijaurée, tu as passé l'âge ! Et puis ça ne fait pas de mal de replonger dans ses fantasmes, même les plus anciens ! Regarde donc à droite, de mon côté... »
Tu inclines la tête, désignant un autre endroit ombragé. Un jeune homme aux longs cheveux bruns est allongé au sol, chevauché par une succube aux cheveux de feu, qui tombent sur ses épaules comme des cascades brûlantes. Elle lacère doucement son torse hâlé, joue avec ses poils fins, tandis que son autre main caresse ses testicules avec application.
Le corps en sueur, tremblant, il ferme les yeux sous le plaisir, ses râles puissants résonnent au plus profond de la forêt, et disparaissent au loin dans le ciel ombragé.
Une jeune nymphe amoureuse caresse ses cheveux et son doux visage, aux yeux cernés de noir. Elle lui embrasse maintenant la bouche avec passion, suce et mordille doucement ses lèvres rougeoyantes.
Une femme brune plantureuse d'âge mûr regarde la scène avec intérêt, se masturbant ouvertement, sensuellement. Ses mains se posant sur ses seins avant de descendre sur son intimité moite, ses lèvres intimes gonflées de plaisir.
Elle gémit bruyamment son désir, attrapant l'une des mains du jeune homme, l'amenant à se poser sur sa vulve ouverte. Il tourne le visage vers elle et y introduit lentement deux doigts inquisiteurs, tandis que son pouce frotte son clitoris turgescent.
Pendant ce temps, les mèches enflammées de la succube continuent leur danse sensuelle sur la peau hâlée et meurtrie de l'éphèbe soumis, laissant de larges traînées orangées qui disparaissent au bout de quelques secondes.
Comme électrisé, il se cambre avec force, s'enfonçant davantage, rageusement, sur la créature qui se redresse et le prend avec un plaisir visible.
Les quatre visages crispés par l'effort et le plaisir s'encrent dans ma mémoire. Je ne vais pas les oublier de sitôt... Je suis intimement émue de ce fantasme que tu as bien voulu me faire partager également.
Je te prends fort le bras, minaudant, et susurre tout contre ton oreille :
- « Et ce bel ingénu, qui découvre lui aussi la volupté, c'était toi, dans un passé plus lointain que le mien ? »
Tu souris avec mélancolie en regardant la scène. Ce regard vaut bien mieux qu'une réponse. Je souris également, tendrement, collant mon visage à ton épaule et caressant tes cheveux.
Tout autour de nous, des mélodies passionnées - soupirs, chuchotements, gémissements, cris, grognements - parviennent à nos oreilles, accompagnant notre route. Quand on y regarde bien, elles proviennent d'autres scènes comme celles-ci, teintées de romantisme ou de frénésie, mais toujours délicieuses.
Elles se multiplient tandis que nous continuons de nous enfoncer dans ce paysage onirique, comme des jeux visuels qui ne tendent qu'à être dévoilés, dissimulés avec soin dans ce paysage dense.
* à suivre *
- « Rose... »
L'appel ténébreux s'était manifesté tel un écho profond dans la nuit, grave et déchirant, et m'avait violemment extirpée de mon sommeil paradoxal. Un sommeil agité, fougueux, où j'avais senti mon corps convulser avec force, comme en pleine séance d'exorcisme. Si intense en émotions, en sensations, et empreint d'une sensualité exacerbée...
À peine réveillée, je m'étais soudainement retrouvée assise dans le grand lit défait, en sueur, haletante. Ce rêve... Ou ces rêves plus exactement, cela faisait bien longtemps que je ne m'étais plus sentie ainsi marquée par des rêves de cette envergure.
Les images ne quittaient pas mon esprit. Un lieu inconnu, des corps pris d'une passion folle, féminins et masculins, ou peut-être les deux en même temps, tant les corps étaient enchevêtrés dans cette scène orgiaque. En tous les cas c'était beau, puissant. De l'amour partagé, des êtres heureux dans ces instants qui semblaient durer une éternité.
Des mains qui caressaient, pétrissaient, pinçaient - des bouches qui embrassaient, suçaient - des langues qui léchaient - des yeux qui scrutaient les moindres réactions. Et des sexes qui accueillaient ou bien pénétraient, avec tendresse ou fougue. Mais en tout cas dans une atmosphère de pure allégresse, procurant la plus grande joie possible aux protagonistes, leurs visages figés dans une expression de plaisir ineffable.
Ces visions extatiques me laissaient béate, étrangement rêveuse. Mais alors que je tentais de m'y raccrocher, elles devenaient de plus en plus nébuleuses, s'effaçant doucement de mon esprit. Pourtant, quelque chose me disait que j'allais les retrouver quelque part, d'une façon ou d'une autre, dans un avenir bien plus proche que ce que j'imaginais...
Je me redressais complètement dans le lit, reprenant conscience de la réalité. Quelle heure était-il ? Je me penchais vers le vieux radio-réveil : Deux heures du matin. Et j'étais parfaitement en forme, après les émotions de cette nuit.
Ma peau était brûlante et en même temps frigorifiée, parcourue de chair de poule qui hérissait l'ensemble de mes poils dorés. Je tentais de me calmer en posant ma main en haut de ma poitrine, comme si ce geste allait calmer les battement effrénés de mon cœur. Je savais pourtant que...
- « Rose. Cesse de divaguer ! »
La voix avait repris, plus forte si cela pouvait être possible. Elle était claire dans mon esprit, chassant tout le reste de mes pensées folles, après cette nuit si intense.
Je grommelai doucement, soudain rétive.
- « Quoi, quoi ? qu'est-ce qu'il y a ? Laisse-moi en paix cinq minutes, veux-tu ?! »
Je prenais mon visage dans mes mains, fermant les yeux. Bon sang. Je pensais que c'était fini, que ces remémorations avaient cessé à jamais... Tant d'années s'étaient écoulées, pas loin de vingt ans, sans entendre cette voix.
Il avait fallu que je revienne dans cette maison familiale pour que ça recommence. Mais peut-être cela était-il lié ? C'était ici que tout avait commencé, là où mes désirs florissants étaient nés.
La voix s'était tue mais je sentais dans l'atmosphère une certaine pesanteur, rendant l'air difficilement respirable. Ma nuisette en satin rouge collait à ma peau luisante, ma tête me faisait souffrir... Je m'efforçais d'inspirer et d'expirer le plus tranquillement possible, comme pour lutter contre cette oppression.
Pourtant la fenêtre était grande ouverte. Je dirigeais mon visage dans sa direction, presque en face de moi. Elle donnait sur la lune dans sa phase gibbeuse, comme si elle n'osait encore se dévoiler tout à fait. Elle était si brillante ce soir... Puis je réalisais l'étrangeté de la situation, entre incompréhension et frayeur. Il me semblait avoir fermé les volets avant de dormir...
Désormais, seuls les rideaux blancs transparents étaient visibles. Ils commençaient à s'agiter, remués par une violente bourrasque qui apportait un air frais bienvenu dans cette chambre confinée. Peut-être un peu trop frais. Grelottante de froid et d'effroi, je prenais les draps et les attirais à moi. Je remarquais alors, abasourdie, une ombre qui s'engouffrait dans la chambre, se révélant sur les volets gonflés.
- « ... Que me veux-tu ? » arrivais-je à prononcer, d'une voix ténue.
La forme se tenait toujours face à moi, imposante.
- « Tu sais très bien ce que je veux, je t'en ai donné un aperçu cette nuit, aurais-tu déjà oublié ? »
Je me ressaisissais alors, fronçant les sourcils et serrant les poings, laissant mes ongles s'enfoncer dans mes paumes. Il était hors de question que je m'avoue ainsi vaincue, avec tout ce ressentiment qui s'emparait soudain de moi... Je rétorquais, un grondement dans la voix.
- « Tu insinues que j'ai la mémoire courte ? Mais toi, tu es un lâche. Tu n'oses même pas te dévoiler réellement face à moi ! » Je ricanais, sarcastique.
En réponse, la voix tonnait, raisonnant dans toute ma tête.
- « Ah je suis un lâche ?! Et toi, qui es-tu pour m'avoir ainsi oublié durant toutes ces années ? »
Je grommelais, serrant les dents.
- « C'est plutôt toi qui m'a oubliée et pense peut-être pouvoir me récupérer en un claquement de doigts comme si j'étais une petite chose fragile et sans cervelle ! »
Dans la chambre obscure, nos deux voies irreconnaissables fusaient, tantôt en murmures, tantôt en vociférations. Je réalisais l'étrangeté de la situation. Chaque mot, choisi avec soin, était prononcé dans des paroles dures, cinglantes et poignantes, peut-être un peu cruelles par moment.
Mais en réalité leur virulence cachaient deux personnalités profondément sensibles et surtout deux cœurs blessés et saignants. Le tumulte s'emparait de la chambre, le vent s'y engouffrait et sifflait comme un chant spectral, faisant claquer violemment les volets de bois et grincer le lambris en bois sur les murs.
Finalement, nous commencions à nous essouffler, nous perdant dans nos mots, ne sachant plus exactement quelle parole répliquer, quel ton avoir. Comme pour accompagner cette accalmie, les bruits avaient doucement cessé, le vent s'était calmé, laissant désormais la place à un air plus doux.
Le son de ta voix me parvenait de nouveau, plus apaisé.
- « Quelles insanités pour une si jolie bouche comme la tienne ! Tu es devenue bien fougueuse ma belle dulcinée. Peut-être devrais-je te réapprendre les manières de t'adresser à moi... »
- « Crois-tu pouvoir m'impressionner et avoir une telle influence sur moi ? Je n'ai pas besoin de toi, je te remercie. Et après la nuit mouvementée que tu m'as faite passer, excuse-moi de me montrer légèrement acariâtre ! »
Un murmure langoureux, légèrement provoquant.
- « Oh mais finalement, si, c'est vrai que tu es une petite chose, toujours aussi troublée dès que des images suggestives s'insinuent dans ton esprit... Tu continues de te cacher derrière cette apparence chaste alors qu'elles t'excitent profondément ! Et pour te répondre, bien sûr que tu as besoin de moi. Sinon pourquoi serais-je de nouveau là devant toi, ce soir ? J'ai l'impression qu'il faut que je te rafraîchisse la mémoire sur mon rôle dans tes rêveries intimes. »
Violemment, dans une lumière pourpre, je revoyais par flashs les rêves érotiques de cette nuit. Je hoquetais, prise de court et d'assaut par les images suggestives et nettes. Elles inondaient mon esprit, s'emparaient de moi et soumettaient mon corps à des spasmes incontrôlables, entre plaisir extrême et arrachement destructeur.
Une femme brune était appuyée contre un mur, les mains attachées au-dessus de sa tête, les jambes écartées. Un homme plus âgé la tenait par la taille et la pénétrait profondément, lentement, ses yeux plongés dans les siens. Il lui murmurait des paroles qui la faisaient frémir, enserrant doucement sa gorge d'une main puissante, tandis qu'elle s'abandonnait entièrement à lui. Il accélérait ensuite ses mouvements, avec une rage contenue, son sexe disparaissant et complètement en elle avant de ressortir. La puissance de ses assauts les faisaient haleter de plaisir. Puis il la prenait tendrement dans ses bras, le corps parcouru de soubresauts indiquant qu'il jouissait en elle. Ils échangeaient un long et profond baiser.
Plus bas, deux femmes semblaient découvrir le saphisme. Elles étaient sur un lit aux draps froissés, l'une métisse aux cheveux crépus et une autre rousse, au corps parsemé de tâches de rousseur. Elles se caressaient doucement, partant à la découverte de leurs corps, à la fois semblables et pourtant si différents. Elles tâtaient mutuellement leurs poitrines aux mamelons qui durcissaient sous leurs caresses, avant de parcourir le reste de leur corps vers leurs intimités luisantes de plaisir. Elles caressaient attentivement leurs deux sexes, puis y introduisaient doucement leurs doigts. Leurs regards brillants ne se quittaient pas, guettant la moindre de leurs réactions, tandis qu'elles se dévoraient de baisers.
Non loin, un homme d'âge mûr appuyait ses mains contre le mur, le corps transpirant et le visage crispé dans une expression de plaisir extrême. Il se tenait penché en avant, tenu fermement par son amant, légèrement plus jeune, qui le baisait avec passion. Leurs corps étaient plaqués l'un contre l'autre, leurs mains rejointes sur le torse du premier, entrelacées dans une étreinte profonde. Celui de derrière embrassait tendrement la nuque de son partenaire, plongeant ses doigts dans ses cheveux ébouriffés, amplifiant ses mouvements en lui. Une jeune femme assise regardait cet échange avec intérêt puis s'approchait doucement, avant de glisser sous le premier et de le sucer avec fougue, accélérant encore ses halètements.
Et, progressivement, je voyais d'autres corps se joindre à cette débauche généralisée. Les corps, de tous âges et de toutes les beautés possibles et imaginables, vibraient en chœur. Ils se mélangeaient de plus en plus, se confondaient presque, plongeant progressivement dans une jouissance collective. Les images disparaissaient sous une lumière blafarde. Ne me parvenaient désormais plus que leurs gémissements, râles et cris d'amour.
Je geignais, suppliante, trop faible désormais pour lutter encore.
- « D'accord, c'est bon. Arrête, je t'en prie ! Oui, j'aime ces visions. S'il te plaît libère-moi, ne me fais pas souffrir ainsi... »
- « Tu l'as bien cherché ma petite catin. Ton attitude vis-à-vis de moi n'était pas très respectueuse tout à l'heure, alors que c'est moi qui t'ai éveillée à la volupté, sans aucune contrepartie. » Ta voix se muait en un murmure rauque. « Tu te souviens, tu avais fait de moi ton amant secret, m'accueillant chaque nuit sous tes draps, et nous faisions l'amour dans différentes positions, nous arrêtant uniquement pour que tu puisses t'endormir, épuisée de fatigue et de plaisir. Et quand tu te réveillais, nous recommencions ainsi, jusqu'au petit matin... »
La nostalgie de ces temps révolus me frappait en pleine figure comme une gifle. Profondément émue par ces mots qui mettaient mon cœur à vif, je ne retenais plus les paroles troublées qui arrivaient à ma bouche, d'une voix étranglée.
- « Oui j'étais heureuse. Mais c'était il y a bien longtemps. Et ensuite tu es parti, ne laissant en moi que des souvenirs amers de cette passion éteinte... Tu n'imagines même pas la souffrance que j'ai pu ressentir.
~*~
Des larmes perlaient au coin de mes yeux, pour tracer ensuite un sillon vers mes joues. Je tentais vainement de les réfréner et les essuyais furtivement, les dissimulant du mieux que je pouvais. Surtout ne rien laisser paraître, cela te ferait tellement plaisir...
Ta voix s'était alors faite plus douce, presque caressante.
- « ... Je suis troublé de te voir ainsi. Je ne voulais pas te causer de tort et je peux t'affirmer que je ressens ta peine. Je m'excuse de t'avoir laissée ainsi seule. Que puis-je faire pour me pardonner ? »
Une chaleur agréable s'emparait désormais de la chambre. Je fixais toujours ton ombre sur les rideaux, mais cette fois plus affectueusement. Je faisais doucement tomber les bretelles de ma nuisette, libérant mes épaules nues. Puis je me cambrais légèrement, la poitrine en avant et le menton levé, dégageant la gorge.
- « Allons mon chéri, ne pose pas de questions dont tu connais déjà la réponse. Tu sais très bien ce qui peut nous faire du bien à tous les deux... »
Je percevais alors de nouveau un murmure rauque distinct. J'avais supposé que ces paroles ne te laissaient pas insensible et, apparemment, j'avais eu raison. Tu avais quitté en partie la fenêtre, laissant transparaître la lune brillante dans le ciel étoilé.
Je sentais une forte pression sur ma gorge offerte juste avant que je ne la sente subitement transpercée, au niveau de ma carotide, par deux crocs acérés. Je poussais un petit cri de surprise.
La stupeur manquait de me faire tomber à la renverse mais une force invisible me retenait puissamment par le dos. Une voix d'outre-tombe parvenait à mes oreilles.
- « Ma Rose, ne vacille pas ainsi ! Laisse-moi te goûter à nouveau, cela fait si longtemps... »
La sensation aurait dû m'effrayer mais je restais étrangement sereine. Si cela te plaisait, je m'offrirais à toi ainsi. Je me retrouvais à nouveau totalement éprise, prête à tout accepter, tant que cela te rendait heureux.
Ma tête toujours penchée en arrière, je sentais ta présence prendre doucement possession de moi, jusqu'aux moindres recoins de mon être. Je serrais doucement les draps froissés sous mes mains, me raccrochant d'une certaine façon à cette toute dernière sensation tangible de réalité.
Je fermais les yeux, gémissante. Dans mon esprit mes sens s'échauffaient. Je sentais mon sang pompé par saccades, faisant tressauter le haut de mon corps.
Pendant ce temps, une onde voluptueuse et chaude parcourait mon corps, se posant sur mes épaules, caressant mes seins menus, descendant sur mon ventre, et finissait en remontant le long de mes jambes pour s'introduire en moi.
Je me cambrais, acceptant cette présence, m'y offrant avec délice. Je n'avais plus qu'une envie, que ta présence la remplace enfin, que je goûte à nouveau ton corps de chair, que tu me fasses l'amour.
- « Zagreus... » arrivais-je à prononcer dans un souffle. Je me sentais doucement partir, tandis que je continuais de me vider de mon sang. Mais cela s'était brutalement arrêté suite à mon appel, juste à temps avant que je ne perde connaissance.
Ta présence éthérée me saisissait tendrement dans les bras.
- « Ma douce, tu n'as pas perdu ta saveur délicieuse ! Quel plaisir de te boire... Tu es toujours aussi appétissante. »
Je me redressais doucement.
- « Merci mon aimé. Maintenant, c'est moi qui aimerais te goûter. Je meurs d'envie de t'avaler, de boire à ta source... Pour reprendre des forces... »
Je t'entendais te gausser, pris d'un rire incontrôlable. Puis ta voix se calmait doucement.
- « Patience, ma belle, laissons le temps au temps. Nous avons toute la nuit, et même plus, pour cela... En attendant, j'ai envie d'autre chose. Et je veux que tu m'obéisses. Allonge-toi sur le lit et écarte les jambes. »
Ta voix, pourtant douce, se faisait plus gave, autoritaire. Elle me faisait déjà frissonner d'impatience. J'obéissais docilement, relevant ma nuisette pour ouvrir largement mes jambes.
- « Bien... Maintenant pose tes mains sur tes seins et caresse-les, doucement. Ensuite tu continueras, plus bas, sur ton ventre et ta vulve, que j'imagine déjà moite de plaisir... Quand tu y seras, ouvre-la moi complètement. Fais-moi voir cette intimité que tu gardes égoïstement pour toi, cachée. Je veux voir le moindre détail de ton beau sexe féminin et entendre chaque sensation que tu éprouves. Je te laisserai prendre ton temps, je ne dirai pas un mot. Tu es maîtresse de ton plaisir, même si j'en suis l'instigateur. »
Touchée par ces mots, je fermais les yeux et commençais à me livrer à ces caresses habituelles. Je posais ma main droite à la base de ma gorge, sentant mon pouls s'accélérer doucement. Puis je caressais mes seins par-dessus ma nuisette, me concentrant sur chaque perception, chaque sensation de mon plaisir croissant.
- « Je ressens les battement de mon cœur qui commencent à s'accélérer. Je suis en sueur, dans l'attente de ces caresses qui me font frémir. Je caresse mes seins, pince doucement mes mamelons sensibles. Je les sens se durcir sous mes doigts... J'aime cette sensation de douleur extatique qui monte doucement. »
Un souffle rauque, dans mes oreilles.
J'enserrais doucement mes bras et mes épaules avant de continuer. Je relevais encore ma nuisette, caressant ma peau nue.
- « ... Mes doigts continuent leur route sur mon ventre, passent sur mon nombril et arrivent sur mon sexe. »
Un râle, fort. Je réalisais soudain l'ampleur de ce que j'étais en train de faire, des mots que je prononçais à ton oreille attentive, juste là, contre moi. Je riais doucement, intimidée.
- « Pardon. Ça me fait drôle de prononcer ces mots à voix haute, je ne l'avais jamais fait avant... »
Tu daignais enfin me répondre.
- « Il y a un temps pour tout ma belle, et maintenant tu oses enfin te dévoiler dans toute ta splendeur, prononcer ces paroles secrètes qui me font frémir... Si tu savais comme j'aime ça. Continue s'il te plaît, n'hésite pas à être plus crue, lâche-toi... »
Rassérénée par tes encouragements, je me recentrais. J'écartais outrageusement les cuisses et continuais d'une voix sensuelle, guidant mes mouvements dans ces préliminaires sensuels et auto-infligés, faute de mieux. Car je désirais secrètement bien plus.
- « Je caresse ma vulve. Je viens sur mes grandes lèvres et les écarte, frotte doucement les petites. Je remonte enfin sur mon clitoris gonflé. Je le masse de haut en bas, le saisis doucement entre mes doigts, en imaginant que c'est toi qui le fais. Je plonge doucement deux doigts en moi, que je courbe légèrement. »
Je me taisais, voulant garder un peu de mes émotions pour moi, encore un peu honteuse de me livrer ainsi à ces caresses et leur description si détaillée.
Ta voix se manifestait de nouveau à mes oreilles, douce et délicieuse.
- « Je t'en prie, ne sois pas gênée, c'est si beau, si vrai... Ça me touche énormément. Et je suis là pour ça, devrai-je te le rappeler ? Tu ne dirais pas ces choses là dans un autre contexte ou à d'autres personnes collègues, ami.e.s..., enfin je ne pense pas ! [rire léger] Ce soir, il n'y a que nous, dans cette chambre, même si j'ai le sentiment que d'autres oreilles se tendent pour nous entendre... Mais pour l'instant nous n'en sommes par là. Continue donc, je veux sentir et entendre ton plaisir monter... »
Intriguée par tes dires, je me laissais de nouveau bercer par mes sensations, mes émotions florissantes, t'en faisant part, sans plus aucune inhibition. Mes doigts toujours en moi entraient et sortaient lentement, puis plus vite, faisant entendre à chaque passage le clapotis caractéristique de mon plaisir.
Je soufflais doucement, en petits gémissements contenus. Mes doigts accéléraient, mon plaisir également. Mon autre main se crispait sur ma nuisette. Mais tandis que mes sensations augmentaient, je ressentais tout aussi fort cette frustration, ce manque de ta présence qui demandait à être comblé. Ma voix devenait gémissante.
- « Viens mon amour, je t'en prie, j'ai besoin de toi, j'ai envie de toi, de ta peau, ton corps, ton souffle, ton regard franc posé sur moi... »
Je déglutissais difficilement, bouleversée par ces sensations contradictoires. Un plaisir certes réel mais si solitaire, souffrant de ne pas être partagé. Je retirais ma main et me rasseyais dans le lit, prenant mon front dans mes mains.
Enfin une réponse à ma demande.
- « D'accord. Bientôt, très bientôt. » Puis ta voix se faisait soudain plus sèche, plus grondante. « En fait je suis déjà prêt... Regarde sous la porte de la chambre... »
~*~
Tout avait brutalement cessé. Ton ombre avait désormais totalement disparu des rideaux, qui avaient cessé de remuer. Les volets avaient claqué en un bruit sourd qui m'avait fait sursauter.
La chambre était plongée dans une obscurité totale. Je ne percevais plus que le souffle saccadé de ma respiration.
Tes paroles raisonnaient alors à mon esprit, comme un écho : « Regarde sous la porte de la chambre », presque ironique... Je penchais la tête en direction du seuil de la porte et avais retenu ma respiration.
J'apercevais une étrange lumière rougeâtre et surnaturelle s'en dégager, accompagnée d'une fumée épaisse qui emplissait progressivement la chambre. Un horrible bruit de crépitement se faisait entendre.
Paniquée, j'avais bondi hors du lit, pieds nus, saisissais la poignée et... me ravisais. Non, ça ne pouvait pas être ça. Tu n'aurais jamais osé... Merde, bien sûr que non.
Quelle sotte, j'avais failli me laisser prendre à ton jeu cruel et perturbant. Comme pour appuyer mon raisonnement, ton rire grave et démoniaque s'échappait de dessous la porte.
Cet affront me mettait hors de moi. Je serrais fermement les poings et maintenais mon regard sur cette porte fermée. Je n'avais plus peur, ni de ce qu'il pouvait y avoir derrière, ni des ténèbres qui m'enveloppaient.
Puis une envie irrépressible de te rejoindre s'emparait de moi, prometteuse d'un destin sombre. Je posais sans le vouloir ma main sur la poignée. Malgré tout, je la tournais avec une lenteur mesurée.
Je souriais malicieusement, t'imaginant derrière cette porte, attendant avec impatience que je vienne enfin à ta rencontre. Et je savourais cette attente que je prolongeais avec une pointe de sadisme, mais si loin de la tienne...
Ta réaction ne s'était pas faite attendre. Une fois la porte ouverte, une lumière aveuglante et un air glacial m'avaient frappée au visage et à la gorge. Mais étrangement, malgré cette bourrasque, l'air autour de moi était oppressant. Face à cette lumière, je plissais les yeux, essayais de distinguer chaque détail qui se révélait à moi, le corridor qui me faisait face.
Alors que ma vision s'était faite plus nette, je sentais un vertige me prendre. Tu en avais décidé autrement. Le couloir semblait s'étirer devant moi ; j'avais l'impression que ma vision était sujette à un travelling compensé, comme dans ces films où tout l'espace s'étire, créant un effet angoissant.
Je vacillais, m'agrippant aux murs pour ne pas chuter, accrochant en les griffant les nœuds des lattes en bois. Si fort parfois que des éclats s'en détachaient et s'enfonçaient dans la pulpe de mes doigts, sous mes ongles, laissant des marques sanglantes. Mais la douleur ne m'arrêtait pas. Je me sentais désormais plus forte que ça, je me redressais le plus possible, déterminée.
Grâce à cette volonté farouche, ma vision avait commencé à se stabiliser doucement mais sûrement. Le couloir reprenait sa taille initiale, les plaies sous mes ongles se refermaient doucement. Un sourire triomphant se dessinait sur mes lèvres. Je portais mes doigts à ma bouche et suçais doucement le sang qui y avait perlé.
Une fois arrivée au bout du corridor, ayant longé les portes des autres chambres, je me tenais face à cet escalier vertigineux en colimaçon. J'avais la sensation qu'il menait à un autre monde, étranger et en même temps si réconfortant... Qui me correspondait intimement.
Mes mains saisissaient la rampe et je descendais les marches fièrement, prête à venir à ta rencontre et à pénétrer de nouveau ce royaume, mais cette fois avec une pleine conscience et une envie impatiente de redécouvrir les délices qu'il allait m'offrir.
~*~*~*~
Une fois arrivée en bas, je respire enfin à pleins poumons. L'atmosphère est brumeuse. Mes pieds nus caressent le carrelage frais fissuré, laissant entrevoir des flammes rougeoyantes. Je lève le visage et te vois enfin, face à moi.
Malgré les années qui ont passé depuis nos dernières étreintes, tu es toujours aussi imposant et irrésistible que dans mes souvenirs. Je contemple ton beau et doux visage, tes yeux vairons soulignés de noir qui me scrutent avec noirceur. Peut-être à cause de ma résistance nouvelle face aux épreuves que tu m'as imposées. Cette vision de colère me réjouit intérieurement. Je souris en te fixant, fièrement.
Je continue de contempler ton corps délicieux de haut en bas, avidement. Tes longs cheveux noirs tombent sur tes épaules, recouvertes d'une veste de velours bleu nuit qui descend jusqu'à mi-cuisses. Je souris malgré moi en contemplant la peau hâlée de ton torse, nu en-dessous.
Mon regard descend sur ton pantalon de cuir noir et passent rapidement sur ton entrejambe avant de te dévisager à nouveau. Tes yeux sombres et enflammés me scrutent. Tu avances doucement vers moi, de façon presque menaçante, mais je maintiens le regard, un sourire narquois aux lèvres.
Arrivé devant moi tu agrippes doucement ma nuque et appliques ton autre main sur mon avant-bras. Je n'oppose aucune résistance.
- « Eh bien, ma douce, je constate que tu as acquis une force de caractère et un sens de la répartie que je ne te connaissais pas ! »
- « C'est nécessaire pour ne pas se laisser atteindre par des propos ou des actes offensants. Et puis j'ai mûri, tu sais ! Je ne suis plus la gamine que tu as connue à notre dernière rencontre. »
Un sourire malicieux étire tes lèvres, prêt à me faire fondre.
- « Bien sûr que je le sais, j'ai pu le constater chaque jour... Et maintenant je peux enfin te voir à nouveau, dans ce corps de femme adulte, fin prête à relever ses propres défis. Et s'ouvrir enfin à tous ses désirs refoulés mais toujours aussi forts, malgré les années, qui la prennent quand elle se retrouve seule et se livre à ses caresses intimes... Tu vois de quoi je veux parler je suppose. »
Je déglutis. Ta voix soyeuse, accompagnée d'un ton ferme m'ensorcelle. Je sens mon visage s'échauffer, d'une légère honte tandis que, d'un autre côté, un plaisir familier s'insinue agréablement dans mon bas-ventre. Tu ricanes malicieusement.
- « Au moins, je remarque que mes mots te touchent toujours autant et que, vu la façon dont tu me regardes, tu n'as pas perdu ton estime pour moi ! »
Je te regarde profondément, passionnément.
- « Jamais. Je n'ai jamais pu t'oublier. »
Tu approches doucement ton corps du mien. Nous sommes si proches que nous pouvons sentir nos deux souffles, le mien - tiède - et le tien - brûlant, caresser doucement nos visages. Tu sembles troublé, soudain fragile... Je caresse doucement ta joue du bout des doigts, tu fermes les yeux, d'un air grave. Je prends ton visage attendri dans mes mains qui tremblent légèrement.
- « Je t'en prie mon amour, je ne supporte pas de te voir ainsi, si bouleversé... Tout va bien maintenant, je suis avec toi. » Tu te ressaisis alors, ouvrant de nouveau les yeux. Tes mains se posent sur les miennes, si froides, et les réchauffent doucement.
- « Oui ma tendresse, tu es avec moi et pour toujours, si tu le souhaites. Moi non plus je n'ai jamais pu t'oublier. Et pendant tout ce temps je n'ai jamais retrouvé un amour comme celui que nous avons partagé. »
Je frémis légèrement, ma peau se couvre de chair de poule. Je me blottis avec force contre toi, contre ton corps brûlant, qui m'accueille chaleureusement. Nos bouches se retrouvent enfin dans un baiser passionné. Tu pénètres ma bouche de ta langue, avant que la mienne ne la rejoigne.
Nos yeux se ferment tandis que nous nous abandonnons l'un à l'autre, savourant l'intensité de ces retrouvailles. Tu tiens ma taille avec fermeté, mes mains se perdent dans tes cheveux. Mais maintenant, je veux encore plus. J'espère que tu en souhaites autant.
Je glisse une main sur ton entrejambe, empoigne doucement tes testicules, caresse ta hampe qui commence à durcir sous mes doigts. Je libère ma bouche de la tienne et suce ta gorge, y dépose de nombreux baisers passionnés et quelques coups de langue timides. Ma main libre joue avec les quelques poils sombres et bouclés qui recouvrent ton torse.
Tes mains ne restent pas inactives. L'une d'elles longe ma taille fin avant de se plaquer fermement sur ma hanche généreuse. Puis termine sa course sur mes fesses, que tu pétris voluptueusement. La deuxième s'introduit entre nos bustes et masse doucement mon sein, avant d'en saisir le mamelon durci que tu fais rouler entre tes doigts.
Nous commençons doucement à gémir et je sais que cette étreinte charnelle promet une jouissance future bien plus forte. Malgré notre envie ardente, nous ralentissons nos caresses. Nos yeux plongent à nouveau l'un dans l'autre. Tu saisis délicatement ma main et embrasse la paume avec ferveur. Je suis émue par tant de douceur et d'attention... Tu la relâches et me souris.
- « Tu es prête à me suivre dans chacune de nos envies communes et à te laisser aller au plaisir, sans aucune crainte ni retenue ? »
- « Je suis prête à tout avec toi, tu le sais... Je te suivrai partout ou nos désirs nous emmèneront. Avec toi je n'ai peur de rien. »
Mes paroles d'amour sont prononcées dans un souffle. Elles semblent embraser quelque chose en toi, dans ton regard qui s'embrase.
- « Alors viens ma belle, tu ne le regretteras pas ! »
~*~
Tu prends ma main dans une étreinte à la fois douce et possessive, et m'entraînes avec toi. Le décor du rez-de-chaussée de la maison s'est complètement évaporé pour laisser désormais place à une forêt dense et verdoyante.
Nous marchons côte à côte dans cet univers parallèle fantas-ma-tique, nos pieds foulant le sol terreux. Nos regards contemplent le ciel magnifique, pourpre, où les cumulonimbus forment un voile violacé léger. Je tiens fermement ta main forte et chaude, que je ne lâcherais pour rien au monde.
Tandis que nous marchons, l'épaisse forêt semble s'animer autour de nous. Des bruissements qui n'ont rien d'innocent et, quand on y penche un peu plus le regard, des détails troublants se dessinent.
Faisant mine de rien, je regarde à ma gauche et aperçois une silhouette féminine à la peau pâle que des formes plus sombres recouvrent, ne laissant entrevoir que quelques-uns de ses membres, par intermittence.
Intriguée par cette vision, je ralentis doucement l'allure de notre marche. Je me rapproche discrètement, t'entraînant avec moi. Les silhouettes que je distinguais sont celles d'une jeune fille et de six incubes exactement, qui la pénètrent, la lèchent, la caressent, l'embrassent...
Son corps fin se cambre, se soulève, traversé de spasmes incontrôlables. Elle répond à ces assauts avec ardeur, saisit les corps brûlants de désir.
Nous nous rapprochons encore. Cette fois tu te colles à moi, par-derrière, ton sexe dur contre mes fesses. Tu murmures à mon oreille, ta voix rauque de désir :
- « Ça te plaît ma belle ? Rapprochons-nous encore, je suis sûr que tu veux en voir plus. Moi ça m'excite drôlement... »
Tu caresses, masses fermement mes seins d'une main, tandis que l'autre passe entre mes jambes, excite mon clitoris et mes lèvres intimes. Deux de tes doigts s'introduisent en moi, vite suivis d'un troisième. Ces stimulations rajoutent encore au plaisir de la vision qui se dévoile maintenant à nous, dans les moindres détails.
La toute jeune femme s'appuie sur ses coudes, ses fesses et ses genoux relevés. L'un des mâles, encore assez jeune, la pénètre par l'avant, passionnément, à-demi allongé sur elle, son sexe dressé entrant et sortant d'elle avec frénésie. Il la maintient en place en la tenant fermement par les hanches.
Un second la soutient également, mais par les côtes. Il semble plus âgé. Il la sodomise avec précaution, son chibre la dilatant doucement. Sa bouche contre son oreille semble lui murmurer des paroles obscènes, qui facilitent cette pénétration plus délicate et la font doucement gémir.
Du moins, gémir comme elle le peut, la bouche ouverte sur un troisième, l'avalant avec délice. Il râle de plaisir, les yeux mi-clos, semblant fasciné par la vision de son sexe qui disparaît dans sa bouche et réapparaît, gobé par sa bouche délicate, léché en profondeur. Il se penche en avant et lui tient fermement une épaule, tandis que la seconde se perd dans ses longs cheveux châtains.
Un quatrième est positionné sur le côté et porte son attention sur la vulve ainsi offerte, ouverte sur le membre impressionnant de son comparse qui la pénètre. Il lèche ses lèvres roses et dilatées, donne de petits coups de langue sur son clitoris gonflé. Puis il le suce avec application, sa bouche collé à ce bourgeon de chair, ses doigts immobiles écartant ses lèvres.
Elle tremble davantage, ne tient désormais plus que grâce aux bras qui la tiennent, la portent avec attention. Un cinquième mâle embrasse et lèche avidement son cou, la suçant au niveau de sa veine jugulaire, jusqu'à laisser quelques traces rosées. Ses griffes légèrement plantées dans sa peau pâle.
Le dernier embrasse à tour de rôle les dernières parties de son corps qui ne sont pas soumises à ce délicieux supplice ; bras, mains, cuisses, genoux, mollets, jusqu'aux pieds.
Les mâles échangent ensuite les rôles, agissant de connivence, et je vois cette jeune femme que je crois reconnaître répondre avec enthousiasme à ces attentions enflammées. Les sept corps sont transportés par les secousses de leur ivresse, dans tous les sens du terme.
Je prends doucement tes mains et les embrasse avec passion, comme un remerciement pour m'avoir accompagnée pendant cette délicieuse exhibition.
Alors que nous nous éloignons pour reprendre notre route, les sept protagonistes aux corps encore pantelants se tournent vers moi et me regardent avec une pointe de malice et une certaine complicité, presque familière...
Nos mains se lient de nouveau. Je sens la tienne me serrer plus fort. Elle ne me fait pas mal mais la surprise me fait tourner la tête vers toi. Un large sourire narquois s'empare de tes lèvres, les yeux pétillants. Ta voix profonde et grave me pénètre.
- « J'ai beaucoup aimé cette vision que tu as bien voulu me faire partager. C'était drôle, tu ne trouves pas ? Une belle jeune fille, encore dans la fleur de l'âge, qui découvre l'expérience de la luxure avec des créatures des ténèbres... ou peut-être des hommes plus âgés qu'elle... »
Je rougis et baisse les yeux, interdite.
Tu ris, goguenard.
- « Allez, ne fais pas ta mijaurée, tu as passé l'âge ! Et puis ça ne fait pas de mal de replonger dans ses fantasmes, même les plus anciens ! Regarde donc à droite, de mon côté... »
Tu inclines la tête, désignant un autre endroit ombragé. Un jeune homme aux longs cheveux bruns est allongé au sol, chevauché par une succube aux cheveux de feu, qui tombent sur ses épaules comme des cascades brûlantes. Elle lacère doucement son torse hâlé, joue avec ses poils fins, tandis que son autre main caresse ses testicules avec application.
Le corps en sueur, tremblant, il ferme les yeux sous le plaisir, ses râles puissants résonnent au plus profond de la forêt, et disparaissent au loin dans le ciel ombragé.
Une jeune nymphe amoureuse caresse ses cheveux et son doux visage, aux yeux cernés de noir. Elle lui embrasse maintenant la bouche avec passion, suce et mordille doucement ses lèvres rougeoyantes.
Une femme brune plantureuse d'âge mûr regarde la scène avec intérêt, se masturbant ouvertement, sensuellement. Ses mains se posant sur ses seins avant de descendre sur son intimité moite, ses lèvres intimes gonflées de plaisir.
Elle gémit bruyamment son désir, attrapant l'une des mains du jeune homme, l'amenant à se poser sur sa vulve ouverte. Il tourne le visage vers elle et y introduit lentement deux doigts inquisiteurs, tandis que son pouce frotte son clitoris turgescent.
Pendant ce temps, les mèches enflammées de la succube continuent leur danse sensuelle sur la peau hâlée et meurtrie de l'éphèbe soumis, laissant de larges traînées orangées qui disparaissent au bout de quelques secondes.
Comme électrisé, il se cambre avec force, s'enfonçant davantage, rageusement, sur la créature qui se redresse et le prend avec un plaisir visible.
Les quatre visages crispés par l'effort et le plaisir s'encrent dans ma mémoire. Je ne vais pas les oublier de sitôt... Je suis intimement émue de ce fantasme que tu as bien voulu me faire partager également.
Je te prends fort le bras, minaudant, et susurre tout contre ton oreille :
- « Et ce bel ingénu, qui découvre lui aussi la volupté, c'était toi, dans un passé plus lointain que le mien ? »
Tu souris avec mélancolie en regardant la scène. Ce regard vaut bien mieux qu'une réponse. Je souris également, tendrement, collant mon visage à ton épaule et caressant tes cheveux.
Tout autour de nous, des mélodies passionnées - soupirs, chuchotements, gémissements, cris, grognements - parviennent à nos oreilles, accompagnant notre route. Quand on y regarde bien, elles proviennent d'autres scènes comme celles-ci, teintées de romantisme ou de frénésie, mais toujours délicieuses.
Elles se multiplient tandis que nous continuons de nous enfoncer dans ce paysage onirique, comme des jeux visuels qui ne tendent qu'à être dévoilés, dissimulés avec soin dans ce paysage dense.
* à suivre *
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1 avis des lecteurs et lectrices après lecture : Les auteurs apprécient les commentaires de leurs lecteurs
Les avis des lecteurs
Ce n'est pas facile à lire. Mais les différentes scènes sont très excitantes.
Est ce que c'est vos fantasmes qui ressortent ?
Êtes vous frustrée à ce point ?
Vivement la suite.
Bisous.
M.
Est ce que c'est vos fantasmes qui ressortent ?
Êtes vous frustrée à ce point ?
Vivement la suite.
Bisous.
M.

