Vacances sans frontières - 23 Tous pour eux

- Par l'auteur HDS Akisoh -
Récit érotique écrit par Akisoh [→ Accès à sa fiche auteur]
Auteur homme.
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Récit libertin : Vacances sans frontières - 23 Tous pour eux Histoire érotique Publiée sur HDS le 29-10-2020 dans la catégorie A dormir debout
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Vacances sans frontières - 23 Tous pour eux
Furieux !!! Il était furieux !!! Ils avaient attendu des heures dans ce local pourri. C'était un peu exagéré quand même. Des heures à attendre en espérant que ce serait le nouvel ami de sa pute d'ex. D'après Antoine ils avaient fait la fête chez eux a veille et étaient en train de recevoir encore de la visite. L'un d'entre eux serait bien obligé de descendre à un moment ou à un autre.
Daniel l'avait traité sans ménagement depuis qu'ils avaient perdu la trace de Sabrina du jour au lendemain, le considérant souvent avec mépris. Lorsqu'il avait vu le nom de cette conne se manifester sur FB, son cœur avait fait un bond : il allait pouvoir annoncer la nouvelle à Daniel. Ils allaient pouvoir faire rembourser à cette idiote l'affront qu'ils avaient subi.
Il avait ressenti une grande colère en voyant qu'elle menait désormais la vie qu'elle désirait. Une étudiante, des amis, un mec. Elle n'avait aucune idée de ce qu'elle avait provoqué et de ce qu'il avait enduré à cause d'elle. Et elle allait le payer.
A cause d'elle il était raillé sans cesse, rabaissé et relégué à des tâches de guetteur, son cousin estimant qu'il était responsable pour ne pas avoir réussi à la rendre plus docile.
Lorsque Daniel avait évoqué l'avertissement, le soir-même où il l'avait revue et coincée dans la voiture, il avait insisté auprès de lui pour donner une leçon au petit bourge minable avec lequel elle s'était acoquiné. Ce dernier avait accepté malgré les protestation d'Antoine. Daniel avait compris toute sa rancœur et avait pris sur lui de faire le nécessaire pour qu'il puisse se défouler.
Il était arrivé bien décidé à laisser un message clairLorsqu'il l'a vu descendre, il a jubilé.
Mais ce connard savait se défendre et l'avait même bien amoché. Pour un bobo ce gars-là savait se servir de ses poings et il avait fallu qu'Antoine intervienne. Il l'avait tiré d'affaire et avait veillé à ce que ce sac à merde ne puisse plus se relever. Ils avaient fui aussitôt.
Daniel était plutôt content du résultat final et le lui avait bien dit au téléphone : "Arrête de chialer. Ce qui compte c'est que maintenant elle va prendre la menace au sérieux".
Mais lui n'arrivait pas à se débarrasser de sa colère. Non seulement il avait encore eu besoin de l'intervention d'Antoine mais il s'était cette fois retrouvé blessé. Tout ça pour une petite pute minable.
Pire que tout, il avait désormais interdiction de suivre ce gars. "Avec la tête qu'il t'a faite tu ne vas pas pouvoir être discret tout de suite" avait plaisanté Antoine, en affichant un sourire railleur. "Mais on peut en dire autant de lui maintenant" avait-il ajouté, semblant cette fois très fier de lui.
Et c'était la seule chose qui le consolait. Maintenant ils allaient la laisser mariner. Lorsqu'elle verrait dans quel état avait été mis son connard elle comprendrait ce qui l'attend. Elle comprendrait qu'elle n'avait pas d'autre choix que de faire ce que Daniel voulait qu'elle fasse. Si elle était bien sage et lui donnait satisfaction, tout serait fini dans un an, deux tout au plus. Ils la ramèneraient avec eux et la laisseraient ensuite reprendre sa vie de petite pute paumée. Et elle regretterait de ne pas avoir cédé volontairement quand elle en avait eu l'occasion.

*************************************
Sabrina ne tarissait pas de larmes et serrait fort la main de son ami, allongé sur son lit d'hôpital.
Près d'elle, Amélie et Benoit regardaient leur ami d'un air sombre. La légère, et quelque peu sensuelle, ambiance du début de soirée s'était désormais envolée.
Benoit avait tout de suite remarqué que l'absence de Jean était trop longue. Sous le coup d'une intuition, il était descendu en catastrophe à peine deux minutes après lui et avait trouvé ce dernier allongé sur le sol, inconscient, le visage couvert d'hématomes et l'arcade ouverte laissant répandre son sang sur le sol. Il avait saisi son téléphone et avait immédiatement appelé les secours avant d'appeler Amélie pour lui dire de rester avec Sabrina, ne voulant pas lui infliger cette vision.
Quelques minutes plus tard, les secours emmenèrent Jean. Par chance Benoit connaissait les pompiers présents et put être emmené avec son ami tandis qu'Amélie emmènerait Sabrina et les rejoindraient à l'hôpital. Il en profita pour informer Kevin,, Damien, Bastien et Emilien de la situation en y joignant une photo de leur ami.
- Jean s'est fait agressé dans le hall de l'immeuble. Il n'a pas encore repris connaissance. Je l'accompagne à l'hosto et je vous tiens au courant. Il faut qu'on fasse quelque chose.
Ces derniers répondirent rapidement.
- Cette fois ça va trop loin !!! On va te les trouver ces ordures, répondit le premier Kévin.
- Comment il va ? Tiens-nous au courant, nous on va chercher à loger ces cons, répondit ensuite Emilien.
- Sabrina va bien ? Il faut qu'on fasse quelque chose. Appelle dès que tu peux : je préviens les autres pour une visio de groupe ce soir, répondit Bastien.
- On va les trouver ces ordures !!! Je vais rameuter des potes à moi et on va se les faire, conclut Damien.
Benoit sourit en se remémorant les réactions passionnées de ses amis. Cela lui mettait un peu de baume au cœur. Mais l'agression remontait à presque une heure et Jean n'avait toujours pas repris connaissance, ce qui l'angoissait. Soudain Sabrina bondit sur son siège : son ami avait ouvert les yeux. Benoit avait l'impression qu'on lui enlevait un poids, impression apparemment partagée par sa compagne qui soupira de soulagement.
- Mon cœur !!!! Tu es réveillé !! Ooooh j'ai eu tellement peur, cria Sabrina, les larmes aux yeux. Je suis tellement désolée. Je te demande pardon !! Tout est ma faute !!!
- Ne recommence pas avec tes bêtises, ma puce, intervint Amélie. Comment tu aurais pu savoir. Et puis c'est la faute de ces salopards. Tu n'y es pour rien. Comment tu te sens Jean ?
- …..pas top mais ça pourrait être pire. Je suis là depuis quand ?
- Un peu moins d'une heure. Tu rappelles de ce qui s'est passé ?
Jean sourit. Il connaissait assez Benoit pour comprendre que ce dernier cherchait d'abord à se rassurer sur son état de santé. Vérifier ses souvenirs en faisait partie.
- Je ne me souviens pas comment je suis arrivé là mais je sais ce qui s'est passé avant. J'ai descendu les poubelles et quand j'ai voulu en sortir un mec avec une capuche m'a barré le passage et a tenté de me cogner. Je l'ai envoyé valser et l'ai mis par terre. Le problème est que je n'avais pas vu son pote. Il m'a cogné à plusieurs reprises. J'ai essayé de me défendre mais….
Benoit le rassura immédiatement. Mais Jean précisa qu'il avait sans aucun doute bien abimé l'un de ces agresseurs, ce qui fit réagir son ami au quart de tour.
- Attends un peu. Tu n'en aurais pas envoyé un à l'hosto quand même ?
- Franchement je me suis un peu lâché sur celui que j'ai mis par terre mais ça m'étonnerait qu'ils soient assez cons pour l'emmener à l'hôpital.
- Ça vaut le coup d'essayer. Je connais quelqu'un aux admissions, je vais aller voir si on peut savoir s'il n'y aurait pas eu une admission pour des trucs dans le genre, dit Benoit en sortant précipitamment de la pièce avant qu'Amélie n'ait pu réagir.
Une infirmière entra quelques minutes, accompagnée d'un interne du service. Il énonça alors le diagnostic : pas fracture du crâne, pas d'os cassés ni de traumatisme crânien, juste de sérieux hématomes et quelques côtes fêlées. Cependant le jeune apprenti médecin tenait à ce que Jean reste en observation, ce à quoi ce dernier s'opposa fermement.
- Hors de question !!! Je repars avec elle ce soir.
- Monsieur vous avez subi une perte de conscience vous devez …..
- Je dois rester avec elle. Si je ne suis plus chez nous, qui pourra la protéger ? Donnez-moi des médicaments contre la douleur et dites-moi à quelles précautions je dois me plier et je le ferai. Mais je refuse de la laisser toute seule.
Une fois la décharge signée et l'ordonnance obtenue, Jean se rhabilla et tous reprirent la voiture d'Amélie afin de retourner à l'appartement de Jean et Sabrina.
Le trajet est silencieux, silence qui persiste tandis que tous rentrent à l'appartement du jeune couple et s'y installent.
Ce fut finalement Sabrina qui brisa le silence.
- On n'a pas eu le temps de manger ce soir. Vu les circonstances on va se faire livrer non ?
- Ça me va mon cœur. J'ai assez faim en fait. Par contre je vais quand même m'allonger un peu si tu le permets. Et …. J'ai un truc à faire.
- Un truc à faire, demanda Benoit ?
- Oui. Te remercier. C'est quand même toi qui a appelé les secours d'après ce que m'a dit Sabrina dans la voiture.
- J'aurais été une ordure si je n'avais pas aidé un ami.
- Oui, mais tu sembles énervé.
- Un peu mais ce n'est pas à cause de toi. J'ai essayé de voir si ton connard n'était pas arrivé à l'hosto. Même pour une admission brève ou une radio tu es obligé de donner ton nom. Malheureusement rien de ce côté-là. En fait la fille de la radiologie m'a dit que ça lui disait quelque chose mais ils ne peuvent rien dire pour le moment car les dossiers ne sont qu'en papier et c'est une galère à trouver vu le nombre de cas chaque soir. Ils ne seront traités en informatique que demain matin. Elle m'a promis d'essayer de vérifier mais elle ne peut rien garantir. En gros je suis obligé d'attendre demain.
- Ben ça va c'est pas si terrible pour avoir un nom.
- Oui mais ça m'énerve : si je tombe sur sa collègue, un peu plus…. Scrupuleuse, il se pourrait qu'elle m'empêche de jeter un œil. Je ne suis qu'étudiant, pas médecin. Au fait, j'ai prévenu les gars. Emilien m'a envoyé un message dans la voiture : il a dit qu'il a trouvé quelque chose pour toi ce soir.
- Quel genre ?
- Ils nous le diront tout à l'heure : Bastien voulait faire une visio pour savoir comment tu allais. Ils vont nous appeler quand ils la commenceront.
- Ok, ça me va.
- Ils devraient peut-être se reposer tous les deux, dit Amélie. Ils ont encore eu une journée mouvementée. Surtout pour toi, beau, brun, ajouta-t-elle à l'intention de Jean qui avait pris place dans le canapé, la tête posée sur les genoux de Sabrina qui lui caressait les cheveux.
- Je me doute que vous devez aussi en avoir plein le dos de tout ça, répondit Sabrina. Je suis désolée que vous ayez à vivre ça vous aussi.
- Arrête un peu ma puce, dit Amélie. On est là pour ça. Par contre tu devrais informer votre amie de tout à l'heure de la situation.
Sabrina leur apprit qu'elle avait tenu Eve informée de la situation par texto avant et après le réveil de Jean. Cette dernière l'avait prévenue qu'elle allait tenir Nicolas et Sylvain informés de la situation et qu'ils reviendraient vers eux demain au cours de la journée.
Quelques minutes plus tard, Benoit et Amélie prirent congé. Amélie leur promit de les tenir au courant des nouvelles dès le lendemain matin s'il y en avait. Le jeune couple alla se coucher, Jean blotti contre Sabrina qui le serrait contre elle.

La nuit fut longue et réparatrice. Le matin arrivé, et en dépit des recommandations du médecin, Jean insista pour se rendre également en cours. Sabrina tenta d'insister également mais cela ne servit malheureusement à rien et elle dut se résigner devant l'insistance de son ami.
La matinée passa sans encombre en dépit de l'étonnement de beaucoup de leurs amis de fac et de certains professeurs devant le visage encore tuméfié de Jean. Durant la pause-déjeuner, ils purent croiser Amélie qui les attendait apparemment avec enthousiasme.
- Ah vous voilà !! Je me demandais quand vous alliez arriver !! On a pas mal de choses à voir !!
- Des choses ? Graves ?
- Non. Au contraire. En fait hier soir on a appelé Bastien et on lui a donné de tes nouvelles, raconta Amélie. Comme il l'avait dit à Benoit, il a voulu faire une visio, même s'il savait que vous ne seriez pas là. Et cela s'est révélé plutôt productif. Je vous en dirai plus une fois à table.
Une fois attablés, ils purent alors profiter des détails développés par Amélie. Elle leur expliqua que, durant la réunion virtuelle, Emilien et Kévin leur avait toute la démonstration de leurs talents. Tous deux avaient travaillé ensemble pour essayer de retrouver une trace prouvant que le trio de tourmenteurs de leurs amis se trouvaient bel et bien à Amiens. En apprenant l'agression de Jean, ils tentèrent d'accéder au réseau de caméra de surveillance existant et réussirent à se procurer la vidéo surveillance de l'agression de Jean.
- Quoi ? Tu déconnes ? S'exclama Jean.
- Pas du tout. Et d'ailleurs, je dois te dire que de regarder ça ... c'était assez violent. On a été assez nombreux à trouver ça répugnant la manière dont ils s'y sont pris. Mais passons. Ils sont parvenus à les suivre sur les images jusque dans une voiture vers la Maison de la Culture qu'ils prirent en direction d'Amiens nord. Ils n'ont malheureusement pas pu les suivre trop loin mais ils ont pu se rendre compte qu'ils avaient débarqué l'un d'entre eux pas loin de l'hôpital nord. On a tous pensé que c'était celui que tu avais amoché.
- Ils l'ont laissé comme ça ? Leur demanda Jean.
- Il faut croire. Ils n'ont pas réussi à le suivre plus mais ils le voient rentrer dans l'hôpital nord. Benoit a fait un bond et a essayé d'appeler un pote à lui pour le prévenir et essayer de confirmer son nom. Selon Benoit, ça prouverait leur présence et la blessure collerait forcément avec ce que tu as infligé à tes agresseurs : c'est un motif suffisant pour porter plainte. Et pas contre X.
Jean sourit en pensant aux efforts de ses amis. Il finit par se dire qu'il n'avait finalement pas été si inutile qu'il ait été blessé car cela leur avais permis de confirmer leur présence dans Amiens. Cela faciliterait sans doute le travail du détective qui allait arriver, envoyé par Nicolas.
Amélie leur expliqua également Benoit qui s'était alors dépêché de voir si un de ses contacts pouvait lui envoyer les bonnes infos sur son agresseur au cas où il s'y serait présenté. Son compagnon n'avait pas hésité à expliquer la raison pour laquelle il recherchait une telle information, ce qui avait fait mouche : son ami lui avait assuré qu'il n'hésiterait pas à revenir vers lui si jamais il reconnaissait le patient. Devant le visage de satisfaction de Sabrina, le sourire d'Amélie s'élargit encore davantage. Elle allait pouvoir porter l'estocade.
- Et ce n'est pas fini, déclara-t-elle. Kévin et Emilien sont certains que les évènements de la veille vont les forcer à réagir. Compte tenu de ton agression ils pensent qu'ils vont essayer de prendre contact avec Sabrina pour essayer de la menacer encore une fois. Mais pour faire ça ils seront obligés de se connecter d'une manière ou d'une autre, vous ne pensez pas ?
- Si, évidemment. Et alors ? Demanda Jean qui sentait venir une nouvelle combine de leur duo de compères.
- Ils ont programmé ta boite mail pour balancer une réponse automatique qui leur balancera un programme de localisation. Si jamais ils utilisent leur téléphone ou un ordi portable, ils pourront être repérés. Bien entendu ça ne sera pas super précis mais on pourra repèrer le pâté de maison d'après Emilien.
- Sérieusement ? Demanda Sabrina. C'est génial mais … est qu'on pourra se servir de ça ? Je veux dire : est-ce que ce sera valable si on veut porter plainte ?
- Pour porter plainte, non. Mais pour les pister et leur faire savoir qu'on peut les trouver. Selon les garçons hier : c'est une bonne idée : une façon de leur montrer qu'ils ne sont pas les seuls à pouvoir espionner le monde. Ça devrait pouvoir aider le détective que vos amis vont embaucher. S'il sait où chercher ça facilitera sa tâche. Au fait, vous avez eu des nouvelles ?
- Non, pas encore. Ils sont censés nous contacter en cours de journée, répondit-Sabrina. Mais…je…je n'arrive pas à croire que vous fassiez tous autant pour nous.
- Hé, tu ne vas pas recommencer avec ça ma belle : tu es mon amie, notre amie. Vous êtes tous les deux nos amis. C'est normal de se bouger pour des amis non ? Et ne faites pas cette tête tous les deux. Merde, quand vous nous avez parlé samedi soir ça nous a tous choqué mais … on pensait que c'était des guignols. Mais après ton agression, dit-elle en s'adressant à Jean, là tout le monde a voulu trouver une solution. Et je peux te garantir qu'ils sont assez mal car il n'y a pas que Kévin et Emilien qui ont de la ressource. Damien a une petite idée de la marche à suivre lorsqu'on les aura trouvés.
- Quel genre d'idée ? Demanda Jean.
- Connaissant Damien et certaine de ses fréquentations ça m'étonnerait que ce soit très … diplomate. En fait, on aimerait bien se faire une petite réunion avec tes amis pour essayer de se mettre tous d'accord.
- Quoi, quoi, tu veux dire … avec Eve et les autres ?
Littéralement abasourdis de la tournure que prenaient les évènements, Sabrina prit sur elle d'en informer immédiatement Eve afin qu'ils puissent se parler en visio ce soir en compagnie de tous les autres, devant une Amélie parfaitement ravie. La joie d'apporter ces bonnes nouvelles avait tant émue la jolie brune qu'elle dut se retenir de ne pas embrasser à pleine bouche sa belle blondinette et son ami. Elle la savait très émotive mais ne soupçonnait pas qu'elle put devenir soudainement aussi assurée. Elle sourit en réalisant que ce changement était sans aucun doute la conséquence de l'agression de Jean.
Aux yeux d'Amélie il était plus qu'évident que savoir son ami ainsi menacé l'avait soudainement transformée : elle ne pouvait plus tolérer d'être victime alors que son Jean avait souffert à cause de ces salopards.
Le reste du repas puis de l'après-midi fut relativement calme. Leurs cours terminés, Jean et Sabrina rentrèrent chez eux et poursuivirent ensemble leurs révisions, les examens n'étant désormais plus que dans une quinzaine de jours.
La soirée allait débuter et Jean était parti prendre son poste au restaurant quand une sonnerie retentit sur le téléphone de Sabrina. C'était Eve.
- Coucou ma belle. Est-ce que ça va ?
- Oui, plutôt bien. Enfin compte tenu des circonstances.
- Oui, je m'en doute. Dis-moi : est ce que vous êtes chez vous, là, toi et Jean ?
- Oui, oui, bien entendu.
- Tant mieux parce qu'on arrive. Nicolas, Chantal, Sylvain et Anne sont avec nous.
- Quoi ? Mais … comment ça ? Maintenant ?
- Bien sûr maintenant. Nous venons d'arriver. Même si nos voitures sont spacieuses nous avons tout de même besoin de nous dégourdir un peu et passer un moment avec vous avant de retourner à l'hôtel.
Quelques secondes plus tard, l'interphone sonnait et Sabrina leur ouvrait tandis qu'elle raccrochait. Jean, qui n'avait pu suivre la conversation, sortit de la douche au moment où Sabrina ouvrait la porte pour accueillir les trois couples.
- Bonjour ma belle, dit Chantal avec douceur en étreignant brièvement Sabrina. Ça fait plaisir de te revoir, même en dépit de ces circonstances. Mais tout va bien aller. On est tous là.
Elle fut suivie de Nicolas qui la salua chaleureusement et rentra tandis que Anne, puis Sylvain, Pascal et enfin Eve saluaient tous à leur tour la jeune femme, ravie et étonnée de la sollicitude de chacun d'entre eux.
- Et Jean, où est-il, demanda Chantal. J'aimerais bien le revoir depuis le temps.
- Il est sous la douche, il ne devrait pas tarder à en sortir. Mais il va être surpris de vous voir tous.
- C'est un peu le but. Mais en fait nous ne sommes pas venus les mains vides, dit Pascal en brandissant deux sacs qui semblaient à la fois emplis de paquets et de bouteilles, compte tenu du tintement caractéristique des récipients qui se frottaient et se cognaient les uns contre les autres. Je pense que vu les circonstances on va avoir beaucoup de choses à se raconter.
- Euh .. oui, je pense. Ah tiens mon chéri !! Regarde qui vient d'arriver !! dit Sabrina en voyant Jean sortir de la douche, une serviette nouée autour des hanches.
- Ah. …. Mais … vous êtes tous là ? Demanda Jean, interloqué.
- Oh merde, dit soudain Sylvain en voyant le visage bleui de Jean et les hématomes sur son flanc et sa poitrine.
Tous réagirent en voyant sur leur jeune ami les marques de l'agression dont il avait été la victime. Anne et Eve semblaient particulièrement outrées.
- Ne vous en faites pas les filles, dit Nicolas. On va les trouver ces salopards. C'est justement pour ça qu'on est là, non ?
- Comment ça ? Demanda Jean.
- Oui, reprit Sylvain. Quand Eve et Pascal nous ont raconté les intentions de Nicolas, nous avons tenu à faire un petit conciliabule. On s'est mis d'accord pour dire que le mieux était de venir sur place pour pouvoir interagir en direct avec le gars qu'il allait engager.
- Euh en fait ils sont deux, ajouta Nicolas. Un mec et une femme. Devant notre insistance ils ont dit qu'ils seraient là dans l'après-midi. On les a tenus au courant de ton agression.
- Oui, bon les hommes, je pense qu'on aura tout le temps de parler de tout ça quand ils seront arrivés. Pour le moment on va profiter du repas qu'on a apporté, si ça convient à tout le monde.
Cela convenait à tout le monde. Ils profitèrent ainsi des provisions qu'ils avaient apportées. Ils en profitèrent pour demander à Sabrina comment se passaient son année, laquelle répondait avec enthousiasme que son employeur serait ravi de la prendre en Master pour la former davantage et lui fournir un travail si elle le désirait. Jean quant à lui semblait raconta avec fierté la réussite de ses stages et la probable réussite de ses examens à venir. Ce dernier ne tarissait pas d'éloge sur les résultats de son amie, ce qui avait le don de la faire sourire. Sabrina appréciait ce qu'elle savait être des marques d'attention. Son Jean cherchait à l'encourager et mettait tout son cœur à la couvrir de toute son estime et de sa présence.
Le téléphone de Nicolas sonna soudainement : ils étaient là.
Sabrina les fit entrer et leur ouvrit lorsqu'ils se présentèrent. Un homme d'une quarantaine d'année, manifestement assez musclé, au regard vif, dont les yeux noirs semblaient transpercer ses interlocuteurs. Ses cheveux soigneusement brossés en arrière achevaient cette impression d'intelligence qu'il dégageait. La femme qui l'accompagnait semblait quant à elle plus discrète mais dégageait tout de même une assurance troublante. Elle faisait partie de ces personnes auprès desquelles il semblait toujours qu'aucun problème n'est insoluble. Sabrina ressentait énormément de soulagement par leur simple présence.
Les nouveaux venus se présentèrent donc. Ils s'appelaient Patricia et Joshua et étaient devenus détectives après le départ de Joshua de la police où il avait exercé en tant que Capitaine pendant plusieurs années. Patricia, quant à elle, avait travaillé dans les sections spécialisée dans les affaires de cybercriminalité.
- Nicolas nous a expliqué ce qui se passe, dit Joshua. A vrai dire nous avons déjà commencé à travailler sur votre dossier. L'avantage est que vous avez déjà une idée sur les identités de vos agresseurs. Le but est d'abord de prouver que ce sont bien eux. Après les localiser et trouver leur nombre sera indispensable.
- Leur nombre ? Mais selon Sabrina ils sont trois, non ? Répondit Jean.
- Ce n'est pas certain, dit Patricia. Si le commanditaire de tout ça a plusieurs hommes de mains il y a des chances pour qu'ils soient plus nombreux à se relayer. Mais grâce à la vidéo de votre agression on a pu en identifier au moins deux.
- La vidéo de …. Vous l'avez eu, vous aussi ? réagit Sabrina.
- Oui, expliqua Joshua. Et nous avons pu constater que vos deux agresseurs étaient bien ceux que votre amie a désigné. Celui que vous avez mis par terre est l'ex compagnon de votre amie. Il y a fort à parier qu'il ait demandé lui-même à se charger de cela mais malheureusement cela ne s'est pas passé comme il l'espérait. Le second, celui qui vous a malmené, est le dénommé Antoine B.
- Vous en êtes sûrs, demanda Sabrina.
- Oui, assura Patricia. Mon programme de reconnaissance faciale et de comparaison de mesure l'a identifié facilement. Un gabarit pareil ça ne se voit pas tous les jours. D'ailleurs vous avez une sacrée résistance pour avoir aussi bien encaissé. Vu les coups qu'il a porté ça n'aurait pas été surprenant que vous soyez resté dans assommé plusieurs jours.
- Ok, mais s'ils sont plus de trois, comment on va le savoir ? Demanda Jean.
- Ça faites-nous confiance, on va le trouver très vite, dit Joshua. Le plus sûr moyen est de vous suivre. Nous allons faire ça de façon discrète bien entendu. Et de cette manière nous pourrons facilement repèrer ceux qui vous suivent.
- Mais s'ils mettent du temps à recommencer ?
- A mon avis la résistance de votre compagnon va forcément les avoir dérangés donc ils vont vouloir s'assurer que vous êtes toujours sous leur emprise, poursuivit le détective. D'un autre côté ils vont aussi considérer avoir un moyen de pression supplémentaire sur vous puisqu'ils vont penser que vous n'avez pas tenu au courant votre compagnon de la situation. Ils vont veiller à faire redoubler la pression, et pour ça ils vont tout simplement devoir vous suivre à nouveau et c'est comme ça qu'on va les repèrer.
- Il est aussi probable qu'ils vous recontactent par mail, poursuivit à son tour Patricia. Et s'ils le font je pourrai facilement trouver la source de leur signal.
- Oui, bon je vois un peu ce dont il s'agit mais ... donc votre plan pour le moment c'est de parvenir à les localiser, ça j'ai bien compris, dit Jean. Mais et après ? Je veux dire : même après les avoir localisés ils pourront toujours menacer Sabrina ou même lui ordonner de se rendre à un rendez-vous demain avec un de leurs clients pour qu'elle fasse… ce qu'ils veulent qu'elle fasse. Et ils pourront toujours se manifester en cas de refus et la menacer physiquement, voire lui faire subir le même sort qu'à moi. Et … Je … qu'est-ce qu'on peut faire ?
Tous regardaient Jean avec appréhension. Eve devinait, qu'en dépit du courage qu'il affichait pour tenter de rassurer Sabrina, il était terrifié. Elle se doutait qu'il ne craignait pas vraiment de subir une nouvelle fois les menaces ou agressions. Il était terrifié de son impuissance à mettre ces hommes hors d'état de nuire. Elle avait toute confiance en Nicolas et en ses contacts mais n'avait cessé de se demander elle aussi de quelle manière ils allaient bien pouvoir l'aider à résoudre la situation. Mais Joshua reprit la parole et lui en apporta la réponse.
- Jeune homme je comprends bien que cette situation vous bouscule. Et je comprends bien que vous soyez effrayé par cette menace qui plane au-dessus de votre amie. Mais je vous demande de me faire confiance. Lorsque Nico m'a parlé de votre cas je me suis engagé à trois choses. Premièrement nous allons les trouver. Deuxièmement nous allons vous protéger. Troisièmement nous allons veiller à ce qu'ils ne vous ennuient plus jamais. Pour l'instant je vous ai expliqué comment nous allons les trouver. Maintenant nous allons tout simplement vous suivre moi et Patricia et ainsi vous offrir notre protection. Nous serons bien entendu très discrets mais ils ne pourront plus vous approcher sans que nous en soyons les témoins. Que ce soit physiquement ou par messages quels qu'ils soient. Pat va y veiller particulièrement. Enfin pour le troisième engagement, je dispose de plusieurs solutions. La première sera évidemment de porter plainte dès qu'on les aura identifiés. Mais il faut que vous sachiez que cela va juste déclencher une enquête sur eux et que cela pourrait prendre plusieurs semaines avant qu'ils ne soient arrêtés. Les aléas du système judiciaire actuel. Enfin ça, c'est surtout si vous vous reposez entièrement sur cette procédure officielle. Personnellement j'ai d'autres façons de faire et je vous promets qu'ils ne vont de toute façon pas apprécier. Et au final ils abandonneront. Ça c'est notre engagement. Pas vrai ma chérie ?
- Absolument !! Garantit Patricia. Nous avons suffisamment traité avec ce genre de personnes pour savoir comment agir. Et je vous promets qu'ils ne vont pas aimer avoir affaire à nous. Donc soyez rassurés tous les deux. Les choses vont s'arranger. Par contre, il parait que certains de vos amis ont déjà commencé à tenter de vous aider eux aussi ?
- Euh … oui, répondit Sabrina. Mais je suppose qu'il vaudrait mieux qu'ils abandonnent pour éviter de …- Non, au contraire : plus on est mieux ce sera, expliqua Patricia. Par contre il faut agir discrètement et en concertation. Dans ce genre de circonstance plus on est nombreux mieux c'est mais il faut agir ensemble. Rassurés ?
- Euh, oui, répondirent en chœur Jean et Sabrina. Désolé si j'ai paru un peu…- Aucun problème, le coupa Joshua. C'est normal d'être inquiet dans ce genre de situation. Maintenant on va se mettre au travail.
Durant la demi-heure qui suivit, les deux partenaires se virent confier les coordonnées de chacun des amis du jeune couple et les contactèrent afin de répartir les rôles quant aux marches à suivre. Ces rôles se réduisaient en réalité à la récolte d'information par Emilien et Kevin ainsi qu'à certaines prises de contacts pour Damien qui semblait connaitre un certain nombre de personne dans les quartiers du nord de la ville. Les rôles des autres se limitent à une surveillance appuyée : en un mot vigilance autour de tout ce qui se passe autour du couple. Tous acceptent leurs rôles avec enthousiasme.
Ce briefing effectué, l'ambiance se détend et les trois couples venus les visiter recommencent alors à deviser avec Jean et Sabrina, lesquels s'étaient presque surpris à en oublier leur présence tant ils s'étaient faits discrets. Patricia et Joshua furent conviés à partager ce repas.
Cette fois chacun met un point d'honneur à ce que leurs jeunes amis puissent retrouver un peu de sérénité. Les nombreuses bouteilles apportées par les convives se mirent à défiler de même que les plats continuaient alors à se vider.
La bonne volonté et l'enthousiasme de tous, y compris du couple de détectives, eurent petit à petit raison du sentiment d'oppression qui semblait s'être accroché au jeune couple depuis quelques jours. Pour la première fois depuis plusieurs mois, Sabrina avait l'impression de retrouver cette merveilleuse impression de cocon, de nid d'amour qu'elle avait ressenti avec Jean au moment de leur emménagement et jusqu'à cette horrible histoire. Elle se détendait visiblement et s'appuyait contre son homme qui la pressait contre lui et lui picorait le cou de petits baisers parfois si appuyés qu'elle sentait naitre une boule de chaleur dans son ventre.
- Ah !! J'attendais de pouvoir revoir ça !! Ça faisait longtemps qu'on avait pas vu le prince charmant déguster sa princesse, commenta Chantal avec un large sourire. Le jeune couple s'interrompit et lui sourit mais sans relâcher leur étreinte.
- Hé, on se fait juste quelques bisous. Je te signale qu'on sait se tenir, répliqua Jean en plaisantant. D'autant qu'on est pas seuls.
- Oh, je crois me souvenir que ça ne vous a jamais vraiment dérangé, répondit Chantal. Vous voulez que je vous rafraichisse la mémoire ?
- Tu abuses Chantal, dit Sabrina avec un certain embarras, jetant un regard vers le couple de détectives.
- Rassure-toi, intervint Patricia. Nous connaissons suffisamment ces loustics pour ne pas nous en formaliser.
- Euh … d'accord, dit Sabrina, surpris par le tutoiement de la jeune détective. Mais je préfèrerais quand même éviter de dévoiler toutes nos fantaisies de cet été. Pas vrai mon cœur ?
- C'est toi qui commande mon amour, répondit Jean. En ce qui me concerne, la seule chose qui m'intéresse c'est de te sentir contre moi.
- Je crois qu'on va devoir laisser les tourtereaux se retrouver un peu, dit Eve.
- Mais au fait, vous êtes là pour combien de temps ? Demanda Sabrina en souriant d'aise tandis que son amant continuait à lui picorer le cou de façon de plus en plus appuyée.
- Tout le temps qu'il faudra. On s'est dit que cela nous ferait du bien de venir vous voir et qu'on fêterait ça dignement lorsque ce sera terminé, dit Pascal. Et comme ça on pourra voir où en sont nos protégés dans leur vie. Mais pour le moment nous allons vous laisser. Vous avez besoin de vous reposer.
- C'est le plus sage en effet, dit Joshua, d'autant qu'il semble que vous ayez besoin d'intimité, ajouta-t-il en échangeant un sourire avec Patricia.
- Cela fait toujours plaisir de voir à quel point nous sommes rassurants, ajouta Patricia en prenant la main de son partenaire qu'elle embrassa tendrement. De plus s'ils surveillent encore votre immeuble ils savent qui est habitué ou pas : il est plus prudent pour ce soir que nous ne restions pas. Mais ce n'est que partie remise. Je suis certaine que nous aurons l'occasion de fêter la fin de cette histoire très rapidement. En attendant profitez de votre soirée et détendez-vous tous les deux.
- Ils ont raison, ajouta Anne. Vous avez tous les deux l'air fatigués. Nous allons vous laisser à vos câlins. On se tient au courant.
Sur ces mots, les quatre couples prirent congés. La porte à peine fermée, Sabrina revint se blottir contre Jean.
- … Merci mon cœur.
- Merci ?
- Tu es là, pour moi. Tu t'es fait agresser à cause de moi. Tu as été blessé à cause de moi et tu restes près de moi, tu me prends dans tes bras. J'ai vraiment de la chance de t'avoir rencontré.
- Je peux en dire autant. Tu es un trésor. Un vrai trésor, répéta-t-il en lui levant doucement son visage qu'il caressa avant de l'embrasser tendrement.
- … Je suis au paradis dans tes bras. Serre-moi fort contre toi. Je t'aime.
Jean la serra contre lui tandis qu'elle profitait de sa chaleur, de ses bras, de la paix que lui procurait son torse qui se soulevait et s'abaissait au gré de sa respiration, de son cœur qu'elle entendait et sentait battre contre son oreille. Chantal avait eu raison : elle était désormais plus sereine, plus calme. Elle sentait revenir la confiance en l'avenir, en la vie qu'ils essayaient tous deux de se construire. Elle sentait surtout la culpabilité disparaitre. Pour la première fois depuis qu'elle avait aperçu Antoine, elle se sentait revivre. Et en cet instant elle ne voulait plus que lui, que son amour. Elle ressentait le besoin de se donner à lui, non pour se sentir en sécurité, mais pour que tout revienne à la normale : le bonheur d'être avec lui et de vivre cette aventure, le bonheur de continuer à construire, jour après jour, baiser après baiser, étreinte après étreinte, l'histoire merveilleuse de leur couple.
Sentir son parfum faisait revenir en elle les ondes désormais familière du désir. Elle avait envie de lui et sentait que ce désir était réciproque. Elle s'écarta légèrement et contempla son visage meurtri, bleui par endroit mais pourtant toujours charmant et souriant. Elle devinait qu'il profitait lui aussi de cette sérénité retrouvée. Elle lui sourit, il lui sourit. Ils s'embrassèrent. Un baiser d'amour, long, tendre. Un baiser de communion et d'harmonie. Leurs lèvres s'entrouvrirent et laissèrent passer leur langues, libre de se livrer à leur caresse, à ce ballet en hommage à leurs sentiments. Elle gémit doucement, savourant le plaisir de ces caresses.
Sa respiration se fit plus fougueuse, plus intense, de même que leurs mains s'étreignirent avec plus d'entrain. Plus d'impatience au fur et à mesure que la flamme de leur envie devenait ardente, progressant de leurs lèvres, leurs narines pour venir enflammer chaque zone de leurs corps qu'ils aimaient de leurs mains. Jean prit les devant et s'appliqua à déguster la peau de sa compagne, embrassant son cou si délicat, si sensible, ce qui la fit soupirer. Elle aimait ses baisers, caressait le cou de son amant, le tenant contre elle, le chérissant de tout son corps. Car tout son corps était en ébullition. Elle désirait qu'il lui ôte ses vêtements. Elle passa ses mains sous sa chemise pour sentir davantage sa chaleur tandis qu'il lui prenait le visage avec douceur, presque délicatement, comme on caresse les pétales d'une fleur pour ne pas lui faire perdre ses pétales.
Sabrina s'écarta légèrement de son amant, les yeux brillants, impatiente qu'il la prenne dans ses bras pour à nouveau découvrir son corps tremblant d'amour et d'envie. Jean avait bien entendu saisit l'invitation et entrepris de la déshabiller afin que ses lèvres puissent disposer de plus de surface de peau à embrasser et chérir. Il fit lentement glisser sa bouche tout le long du corps de sa belle, savourant sa peau, se délectant de ses frissons. Il était si heureux de la sentir à nouveau entière contre lui qu'il se sentait monter des larmes. Il sentait les mains de son amante lui caresser les cheveux, les épaules. Il l'entendait soupirer sous ses caresses. Il se releva, laissant sa langue se glisser sur sa peau désormais dénudée, embrassant son cou, ce qui la fit à nouveau frissonner de plaisir avant de l'embrasser intensément et de la prendre dans ses bras et de la conduire dans leur chambre. Sabrina emprisonna son amant entre ses jambes, lui embrassant le creu du cou, le caressant, lui montrant son amour par ses caresses.
Il la déposa doucement sur le lit et s'allongea près d'elle, l'embrassant, la caressant, l'effleurant parfois de ses doigts tandis qu'elle l'aimait de ses propres caresses. Jean fit glisser sa main sur son entrecuisse. Sabrina réagit instantanément à cet appel, venant à la rencontre de ses doigts par de légers coups de reins. Elle était follement excitée et avait envie de le sentir contre sa peau. Elle se releva, embrassa profondément son amant et entrepris de se débarrasser de ses vêtements en d'ôter ceux de son ami. une fois nus, ils se lovèrent l'un contre l'autre et Jean partit une nouvelle fois à la rencontre de son sexe. Il le caressa et ses doigts furent happés par l'humidité de son amie, tandis que cette dernière saisit son bâton de chair et le masturba doucement. Elle se pencha afin de pouvoir l'atteindre de ses lèvres et y déposa de doux baisers avant de prendre le gland de son ami dans sa bouche. Elle se mit à le pomper amoureusement, le caressant de sa langue, léchant les gouttes perlant de son méat. Jean quant à lui léchait le sexe rose et humide avec avidité, savourant le délicieux gout de la cyprine de son amie, titillant de ses doigts et de sa langue le clitoris gonflé de sa belle. Il introduisit un puis deux doigts dans son antre brulante et offerte, lui arrachant des gémissements de plaisir.
- Oooooh, mon amour. Viens, prend moi. Je te veux en moi.
Jean se redressa, s'allongea contre sa belle tandis qu'elle se cambrait pour mieux lui offrir sa croupe. Il se présenta à elle, elle le saisit et le guida. Il la pénétra en une lente poussée profonde. La serrant contre lui, la main contre sa poitrine, il entama de longs va-et-vient dans le sexe de son amie. Elle gémit profondément de sentir à nouveau son cher et tendre en elle, contre elle, de sentir ses baisers dans son cou tandis qu'il la pénétrait, faisant coulisser son membre dur dans son tunnel d'amour. Il prit le temps de la faire monter tout doucement. Elle jouit une première fois, se cambrant, tremblant de tout son corps. Jean attendit patiemment que son corps se relâche pour recommencer ses mouvements plus brutalement cette fois. Il la baisait cette fois franchement, son sexe émettant des clapotis à chaque fois qu'il entrait à nouveau en elle. Sabrina, quant à elle, gémissait sous les coups de rein de Jean, le suppliait de la prendre plus fort, plus vite, sentant approcher un nouvel orgasme. Son sexe était trempé de plaisir. Elle jouit ainsi une seconde fois, puis une troisième. Jean finit par jouir lui aussi, se déversant en elle. Elle sentit l'orgasme de son ami et s'appliqua à le vider en ondulant, lui provoquant de véritable décharges électriques de plaisir dans tout le corps.
Néanmoins Jean était toujours très excité et reprit lentement de nouveau mouvement dans le sexe de sa belle, son sexe étant demeuré aussi dur qu'avant sa jouissance. Il la prit à nouveau tendrement puis cette fois brutalement. Sabrina cria de plaisir et ses mains étreignirent celles de son amant, posées sur ses hanches et ses épaules. Elle eut à nouveau un puissant orgasme, gémissant et se tordant de plaisir tandis que son sexe expulsa de petits jets de liquide qui achevèrent d'exciter Jean qui se déversa une nouvelle fois dans le sexe de sa bien-aimée.
Epuisés tous les deux, ils s'endormirent l'un dans les bras de l'autre.

Les jours suivant se déroulèrent paisiblement, Jean et Sabrina passant de longs moments ensemble, les cours s'étant raréfiés à l'approche des examens. Ils n'avaient aucune nouvelle du couple de détective ni de leurs amis à l'exception d'Eve qui leur envoyait des messages, vraisemblablement inquiète.
La fin de semaine arriva. Sabrina était sur le point de se rendre à la bibliothèque tandis que Jean avait passé la pause de midi avec quelques-uns de ses amis. Son téléphone sonna. Elle décrocha par réflexe, persuadée qu'il s'agissait de son amoureux qui lui demandait de lui garder une place près d'elle.
- Allo ?
- C'est l'heure ma poulette. Tu vas gentiment, prendre ta voiture et me laisser te conduire vers tes premiers clients.
- M … Mais … - Bouge ton cul !! N'oublie pas notre petit avertissement. Tu ne voudrais pas que ton tocard soit une fois de plus conduit à l'hôpital. Tu vas à ta voiture et je te rejoins. Si je te vois appeler qui que ce soit ton tocard va en faire les frais.
Elle était piégée. Une horrible sensation de vertige se propageait dans tous ses membres. Elle ne pouvait croire que tout basculait si vite, sans qu'elle n'ait le temps de réagir ou de penser à une solution de secours. Elle ne pouvait même pas prévenir Eve et les autres. Soudain, cela la frappa, la faisant s'arrêter brusquement dans l'étroit passage qui la conduirait dans quelques minutes à sa voiture. Et elle réalisa qu'elle n'était pas seule. Elle ne savait pas exactement de quelle manière mais elle savait que les deux personnes engagées par Nicolas et les autres étaient là, à l'affut et qu'elle et Jean n'étaient donc pas démunis.
Elle se dirigea donc vers la voiture et y entra. Sa porte s'ouvrit brusquement et la grande et sombre silhouette d'Antoine prit place sur le siège passager.
- Maintenant tu démarres. On a un planning serré. Il faut que tu puisses te préparer et être bien bandante pour tes premiers clients tu ne voudrais pas qu'ils n'aient plus envie de tes charmes, ajouta-t-il avec un sourire moqueur.
Sabrina sentait monter en elle un mélange de peur, de dégout et de colère. Mais elle n'en fit rien et démarra. Elle savait qu'elle ne devait pas s'énerver et paraitre docile afin de les maintenir en confiance, comme ce qu'avait suggéré Patricia, mais la menace qui planait à nouveau sur son ami la rendait furieuse.
Ce changement n'échappa pas à son passager qui la regardait avec un sourire moqueur, semblait clairement se délecter d'avoir perturbé a belle.
- Ne fais pas cette tête. Je suis certain qu'une salope comme toi va bien s'amuser. Si tu veux il y aura de quoi te décoincer. On aura tout ce qu'il faudra. Il va bien falloir t'y faire de toute façon.
- Va te faire foutre, espèce de salaud !!
- Oooh.!! Mais elle se rebelle ?! Commenta son passager en souriant avec un regard narquois. Tu veux que j'appelle ton ex pour qu'il s'occupe de ton tocard, histoire de finir le travail ?
- Laisse-le tranquille !! ça ne vous suffit pas de vous en prendre à moi ? De m'obliger à faire vos saloperies ? Mais qu'est ce que je vous ai fait à la fin ?
- Tu n'aurais pas dû te barrer petite pute. Tu aurais dû tenir tes engagements.
- Mes engagements ?! Hurla-t-elle en s'arrêtant à un feu rouge. A quel moment est-ce que je me suis engagé à quoi que ce soit ? J'ai cédé aux caprices de Laurent qui voulait à tout prix m'emmener en club libertin. Je n'ai jamais été d'accord pour participer avec d'autres. Et vous vous êtes permis de me laisser à la rue quand je n'ai pas cédé. C'est ça que vous appelez "ne pas tenir ses engagements" ? Je ne me suis jamais engagé à rien. J'ai juste accepté d'essayer de partager des moments coquins avec un homme pour lequel j'ai quitté tout ce que j'aimais.
- Ferme ta gueule espèce de pauvre pute !! Tu crois que tu vas me faire pleurer ?! On t'a mis à l'amende parce que tu….
- Je quoi, hurla-t-elle. J'ai été à la rue. Le patron du club où vous m'avez laissé m'a trouvé un studio, m'a donné du travail. Et j'ai fini par rencontrer un mec génial. Il m'aime et je l'aime. Grâce à lui j'ai repris mes études, on a un petit appart et je reconstruis ma vie avec lui. Et vous, vous venez me la pourrir !!!
- Ferme ta gueule et démarre maintenant. Sinon je te jure qu'en plus de tes clients je vais m'occuper de ton petit cul une fois qu'ils en auront fini.
- Ah c'est ça que tu veux. Trouver une excuse pour me baiser !? Hé ben je vais te dire une chose : vas-y essaie si tu veux. Mais dis-toi bien une chose : je ne le ferai ni pour toi, ni pour tes ordures de copains. Je ne le fais que pour une raison !! Je le fais pour lui. Pour que vous ne puissiez pas encore lui faire de mal. Et même s'il venait à savoir ce que je vais devoir faire je sais qu'il ne m'en voudrait pas car il sait que je ne le fais que pour le protéger. Parce qu'il m'aime et qu'il sait que je l'aime et que vos saloperies n'y changeront rien.
- Ouais, c'est ça ferme ta gueule et conduit où je leur fais un tarif préférentiel pour une nuit entière. Dépêche-toi sale pute.
- Vous êtes minables.
Sabrina avait osé parler et se rebeller. Elle avait ressenti ce besoin de leur faire comprendre qu'elle n'était pas la jeune femme fragile qu'ils avaient abandonné à son sort. Elle avait voulu qu'il sache qu'elle ne les craignait pas autant qu'ils le croyaient, qu'ils ne pourraient pas la détruire par vengeance. Mais elle savait que bientôt elle allait devoir se plier à ses ordres, si Patricia ou Joshua n'intervenaient pas.
***********************Patricia avait immédiatement repéré le changement d'attitude de Sabrina, tout comme elle avait repéré, depuis le début de leurs filatures, les personnes qui la suivaient elle et son ami. C'était cette fois Joshua qui surveillait les arrières de Jean. Elle s'en félicita : en tant que femme elle était plus discrète et serait moins facilement repérée par le mec qui attendait apparemment Sabrina non loin de sa voiture, celui qui l'avait déjà suivi une après-midi durant la semaine passée. Par ailleurs, elle se savait parfaitement capable de faire face à ce genre d'individu en dépit de sa taille.
Elle prévint immédiatement Joshua pour lui signifier que les harceleurs avaient commencé à bouger et qu'ils avaient l'intention de laisser Sabrina les conduire vers un endroit qui pourrait bien être leur planque. Ce dernier avait déjà remarqué que Jean n'était cette fois plus filé par une mais par deux personnes, et sentait donc que quelque chose d'inhabituel se préparait. Il en eut la confirmation. Il prévint donc sa partenaire qu'il allait la rejoindre rapidement mais qu'elle devrait, pour commencer, agir sans lui.
Elle suivait donc la voiture de Sabrina à distance et ne fut pas surprise lorsque la voiture la conduisit dans le quartier nord de la ville, qui avait une réputation d'être assez mal fréquenté. Elle repéra l'immeuble devant lequel la voiture s'arrêta et immobilisa son véhicule à son tour à peine à une quinzaine de mètres. Elle sortit discrètement de la voiture et entra à son tour dans l'immeuble où le grand type venait d'entrainer Sabrina. Lorsqu'elle entra elle se rendit compte avec satisfaction qu'ils avaient pris l'ascenseur. Elle attendit et pu voir le compteur s'arrêter au sixième étage. Elle se rua donc dans les étages par l'escalier. Une fois arrivée, elle devait encore repèrer l'appartement. Mais Antoine lui facilita alors la tâche en sortant de l'appartement. Elle allait donc commencer par lui. Elle mit la main dans la poche de sa veste et sortit de la cage d'escalier. Lorsqu'elle arriva à sa hauteur, elle baissa les yeux, feignant d'être intimidée par l'apparence agressive de l'individu. Mais à peine eut il passé sa hauteur qu'elle dégaina de sa poche un taser qu'elle lui apposa directement sur la nuque. Le délinquant n'eut pas le temps de réagir et fut immobilisé sur le coup. Il s'effondra après un bref cri étouffé.
Une fois sa proie à terre, Patricia sortit un des colliers de serrage qu'elle utilisa pour lui immobiliser les mains puis traina sa proie jusqu'à la porte de l'appartement d'où il était ressorti. Elle frappa quelques coups brefs à la porte. Un homme d'une trentaine d'année, torse nu, vint lui ouvrir mais n'eut pas le temps, lui non plus de réagir. Elle le bouscula si violemment qu'il bascula en arrière et tomba assis sur le sol. Patricia dégaina cette fois une arme de poing bien réelle et la pointa vers lui.
L'homme ne comprenait manifestement pas ce qui se passait mais se contenta de lever les bras devant lui comme pour se protéger, apparemment rétif à l'idée de se montrer violent.
- Bien sûr, un simple client, pensa Patricia.
Elle intima à l'homme l'ordre dese relever et de reculer. Elle se retrouva ainsi dans le salon où se trouvait Sabrina, déjà partiellement dévêtue entre deux hommes qui se tenaient près d'elle les mains posées sur son corps. La jeune femme la regarda d'abord avec appréhension puis, reconnaissant la détective, fondit en larme.
- Vous ne vous approchez pas d'elle, dit Patricia en pointant son arme vers les trois acolytes, totalement dépassés par l'arrivée incongrue de cette dernière.
Elle traina alors le corps inanimé de celui qu'elle avait immobilisé.
- Mais !!! C'est …- Il ne vous fera plus de mal Mademoiselle. Cela fait quelques temps qu'on l'observe. Pour le moment restez assise. Mon collègue va arriver et on s'occupera de vous. Maintenant, dit la détective en s'adressant aux trois clients, j'écoute : on est chez qui ici ?
- Ben … on est chez lui, Madame, répondit celui des trois qui avait ouvert la porte. Mais vous êtes qui d'abord ?
- Je suis celle qui va te faire atterrir en taule si tu ne me réponds pas. Comment vous avez connu ce mec ?
- Va te faire foutre !! La détective n'était pas d'humeur à endurer ce genre de connerie : elle savait qu'elle devait mettre tout de suite les points sur les "i" de ces petites frappes afin de les rendre plus dociles. Elle asséna un violent coup de pied à l'entrejambe de ce récalcitrant puis posa à nouveau sa question.
- Alors ? J'attends !! Comment avez-vous connu ce mec ?
- Son boss s'est rapproché du caïd de la cité. Le taulier du quartier et son boss à lui sont en affaire en ce moment. Le taulier a bien voulu leur mettre un ou deux appart à disposition. Ils ont dit qu'ils amèneraient une fille et le taulier nous a envoyé tester. Si ça marchait il aurait eu sa part dans le business.
- Ok. Et tu sais combien ils sont à part ce con là et son boss ?
- Ben ces deux-là plus un petit caïd, un peu teigneux avec les cheveux longs.
La détective sourit. Ils étaient venus sans vraiment avoir de renforts. Il n'y avait plus que le leader à mettre hors d'état de nuire. S'il avait un deuxième appart à disposition, il y avait fort à parier pour que ce soit dans le même immeuble.
- Et où je peux le trouver son boss ? Demanda Patricia.
- Il a l'un des apparts de l'étage au-dessus, pas loin de celui du taulier, répondit celui des trois qui n'avait encore pas ouvert la bouche.
- Ok. Vous avez un moyen de le contacter ? Ils acquiescèrent. Alors appelez le et passez-le-moi.
Soudain la vibration de son téléphone l'avertit de la réception d'un message : c'était Joshua. Il était en bas de l'immeuble mais avait besoin du numéro de l'appartement, qu'elle lui communiqua en quelques secondes. Quelques minutes plus tard il fit irruption dans l'appartement, - Alors tu en es où, demanda le détective, apparemment pas surpris de voir sa partenaire contrôler la situation avec autant d'aisance.
Patricia lui rapporta les éléments que les trois sous-fifres lui avaient fourni puis annonça qu'elle s'apprêtait à contacter le dernier individu du trio.
- C'est parfait. De toute façon le plus jeune n'est déjà plus en état de la ramener. Il est dans la voiture. J'ai demandé à Jean de l'intercepter mais il a été un peu trop zélé. Le temps que j'arrive à la voiture, il m'a rappelé : les deux étaient à terre. Ils sont dans la voiture, et ils ne vont pas se réveiller tout de suite à mon avis, ajouta-t-il à l'adresse de Sabrina qui avait l'air soudain soulagée.
Sur ces mots ils firent appeler le dernier du trio, Daniel. Ce dernier répondit puis, à la demande de Joshua qui avait pris le téléphone, accepta qu'ils les rejoignent. Aidés par les trois "clients", ils montèrent tous à l'étage au-dessus dans l'appartement du leader. Patricia le suivit accompagnée de Sabrina, Joshua ayant insisté, au grand étonnement de son partenaire, pour qu'elle soit présente.
Arrivé à l'appartement, leur hôte se montra certes assez peu volontaire et affichait un regard agressif, peu enclin à la discussion. Joshua ne s'en préoccupa pas outre mesure et entrait comme s'il avait été invité. Il savait que d'agir avec assurance, voire avec désinvolture face à ce genre de personne pouvait facilement les déstabiliser.
- Qui tu es exactement ? Leur demanda Daniel d'un ton calme en dépit du manifeste agacement que trahissaient ses intonations.
- Ça, ça ne te regarde pas, répondit fermement Joshua, décidé à prendre l'ascendant sans plus attendre. En revanche ce qui te concerne c'est les éléments qu'on a contre toi : harcèlement, agression en bande organisée, proxénétisme aggravé. Si j'en parle à mes collègues ça risque de t'attirer des problèmes, tu ne crois pas ?
- Tes collègues ? T'es un flic ?
- C'est pas tes oignons je t'ai dit. Tout ce que tu as besoin de savoir c'est qu'on connait tous tes agissements ici envers cette fille depuis le début. Et crois-moi avec ça t'es bon pour aller faire un séjour en zonzon.
- Tu crois me faire peur ?
- Ça ne m'intéresse pas de te faire peur. Ce que je veux, c'est que les connards dans ton genre, qui s'amusent à harceler et faire un chantage répugnant sur des filles pour se faire du fric sur leurs dos, se retrouvent hors d'état de poursuivre leurs saloperies.
- Chacun son business non ?
Joshua observa un temps de silence. Le voyou se montrait assez insolent, ce qui ne surprenait pas outre mesure Joshua. En revanche une chose l'intriguait : son absence de réaction lorsqu'il était entré avec Sabrina dans l'appartement. Quelque chose clochait. Il l'avait évidemment regardé avec un air mécontent mais son regard ne s'était pas attardé sur elle.
Pourtant la manière dont tout s'était déroulé était clairement révélateur d'une rancœur personnelle. Les messages sur réseaux sociaux, les mails, les photos, le harcèlement, les menaces, chacun de ces éléments ajoutés à la distance qui séparait originellement ces hommes de la jeune femme qui était devenue leur cible, prouvait qu'il s'agissait d'un règlement de compte, d'une vengeance.
Pourtant, en dépit de l'arrogance du personnage, il n'avait manifesté aucun mot déplacé envers Sabrina, pas un regard agressif, pas une insulte. Ce n'était pas normal. Il n'agissait pas avec elle comme s'il s'agissait d'une affaire de réputation et ne montrait aucune forme d'implication personnelle : il ne faisait que parler affaire, avec un réel détachement.
Joshua comprit alors qu'ils faisaient fausse route. Il pensait toujours s'assurer que cette vermine et ses acolytes laisseraient le jeune couple en paix. Mais cela n'allait pas suffire.
- Hé bien maintenant c'est un business dont tu vas devoir te passer si tu ne veux pas finir à l'ombre. Est-ce que je suis assez clair ?
- Pff !! Tu crois quoi. Même si j'arrête avec elle, en trouver une autre sera facile. C'est pas ce qui manque : les putes en puissance il y en a plein les rues, répliqua Daniel avec un sourire mauvais.
- Tu ne m'as pas compris : tu fous le camp de la ville. Je vais m'assurer personnellement que tu sois persona non grata ici. Le taulier du quartier ne va pas apprécier que tu aies réussi à attirer les emmerdes. Ton appart va s'envoler et tu vas te retrouver avec toute sa clique sur le dos pour déguerpir, expliqua Joshua à Daniel dont le sourire avait désormais fait place à une expression soucieuse. Là, tu imprimes ? Ou est-ce que je dois être te faire un dessin ?
- Mouais, répondit ce dernier à contrecœur. Et donc ?
- Donc, toi et tes deux crétins vous dégagez et vous foutez la paix à ces jeunes une bonne fois pour toutes. Mais avant il y a encore une chose que tu vas me donner.
- Tu veux quoi ? Que je lui demande de te laisser la baiser ?
- Non, lui répondit Joshua dont le regard était soudain devenu si perçant que le caïd en eut une sueur froide. Maintenant tu vas me dire qui est derrière tout ça.

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