Vacances sans frontières - 27 Mobilisation
Récit érotique écrit par Akisoh [→ Accès à sa fiche auteur]
Auteur homme.
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Histoire érotique Publiée sur HDS le 05-02-2021 dans la catégorie Entre-nous, hommes et femmes
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Vacances sans frontières - 27 Mobilisation
Encore une fois. Juste une dernière ligne droite et tout sera fini. La conclusion de ces durs mois de travail, de ses efforts. De leurs efforts à tous les deux. A n'en pas douter cette année aura pourtant été la plus éprouvante de toute les précédentes qu'il avait passé à étudier. Il n'avait jamais passé autant de temps à travailler, enchainant les heures studieuses comme cela ne lui était jamais arrivé. Et pourtant sa seule présence auprès de lui rendait toutes ces heures de labeur beaucoup plus faciles à encaisser. Il se savait intelligent mais avait toujours eu une certaine tendance à la paresse, ne consacrant à ce travail d'apprentissage que le nécessaire avec un peu de surplus en fonction de l'intérêt qu'il pouvait porter au domaine étudié. Mais cela était surtout dû au fait qu'il ne travaillait alors que pour lui.
Une personne avait changé tout ça. Une jeune femme rencontrée un soir au bar d'un club pour adulte et dont il ne s'était depuis plus séparé. Une jeune femme qui était encore lovée contre lui, la tête posée sur son épaule, son bras entourant son torse, le chatouillant de son souffle régulier. Elle récupérait d'un sommeil réparateur, son dernier partiel ayant eu lieu la veille dans l'après-midi. Il savait qu'il lui faudrait bientôt se lever et se demandait pour le moment comment le faire sans pour autant la réveiller.
Jean sourit en pensant qu'il oserait presque envisager de ne pas aller à cet examen, juste pour profiter encore un instant de sa présence près de lui, de sa chaleur, de sa tendresse. Mais ce n'était pas raisonnable. Il étira son bras et consulta l'heure sur son portable : encore quelques minutes de répit avant qu'il ne doive quitter ce petit ilot de paradis dans lequel elle le conduisait chaque fois qu'elle l'étreignait.
Il ferma les yeux et déposa doucement un baiser sur le front de Sabrina, qui réagit en se serrant davantage encore contre lui, enserrant son bras autour de lui comme pour le retenir et profiter elle aussi de la chaleur de son torse.
- Tu vas bientôt te lever mon cœur, murmura-t-elle d'une voix encore ensommeillée.
- Pardon, je ne voulais pas te réveiller.
- Tu ne m'as pas réveillée, ne t'en fais pas. Je me suis réveillée toute seule. Comme ça je peux profiter un peu de toi avant que tu partes.
- Bon programme.
Il se pencha vers elle et partagea un doux baiser avant de se dégager doucement de son étreinte et de se diriger vers la salle de bain. Encore un dernier partiel et l'année serait bouclée. Et ils pourraient ensemble profiter l'un de l'autre … à condition, bien entendu, que Joshua et Patricia parviennent à résoudre leur problème et à empêcher leur tourmenteur de leur nuire davantage.
Même s'il avait fait dernièrement son maximum pour se focaliser sur ses révisions, il ne parvenait pas à occulter totalement ce problème de sa pensée. Cette situation qui, malgré toute l'aide dont il pouvait disposer, continuait de résonner comme une menace, une ombre venue obscurcir le ciel de la vie qu'il essayait de construire avec son aimée.
Il prit un rapide petit-déjeuner et, l'heure de partir approchant, endossa sa veste et partit après avoir lancé un dernier regard en arrière vers son amie qui s'était blottis avait de nouveau sombré à nouveau dans les méandres du sommeil. Une légère tristesse l'envahit subitement, comme c'était le cas à chaque fois qu'ils partaient chacun de leur côté. Une tristesse liée à cette lancinante et angoissante question : Quand tout cela sera-t-il terminé ? D'un bref mouvement de tête il balaya cette pensée avant de tourner le dos à la porte et se diriger une dernière fois pour cette année vers l'amphi où devait avoir lieu son dernier examen.
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Paradoxalement, et en dépit de ses craintes, Jean n'imaginait pas à quel point le harcèlement dont sa belle avait été la victime avait fait partie d'une suite d'évènement qui faisait en réalité partie d'un scénario méticuleusement préparé.
Le scénario d'une vengeance. Une terrible rancœur née d'une blessure narcissique qui avait engendré tant de frustration qu'elle avait d'ores et déjà dû s'abattre sur une première victime.
Cela faisait désormais plus de deux semaines que Yun avait été enfermée dans cette pièces sombre et inconfortable. Chaque jour son agresseur était venu la chercher, l'avait frappé. Battue serait un terme plus réaliste. Chaque jour, immanquablement il descendait la voir, la frappait jusqu'au moment où, abattue, vidée de ses forces par la terreur et la douleur, il pouvait alors la porter sur son épaule afin de la conduire à l'étage, dans une pièce qu'elle avait alors connue comme étant sa chambre de rencontres. La première fois qu'il l'avait conduit dans cette chambre, elle s'était attendu à être à nouveau malmenée, brutalisée, sans doute violentée également. Ce qu'elle découvrit une fois que la porte de cette chambre et dévoilé ses nouveaux secrets lui glaça le sang. Son imaginaire était pourtant loin d'être aride, même concernant certains jeux de domination sexuelle qui l'avait parfois attirée et conduit à côtoyer occasionnellement le milieu BDSM dont elle avait exploré certaines pratiques. Mais cela n'avait absolument aucun rapport avec les différents équipements qu'elle avait découvert dans cette pièce. Et les supplices qu'elle avait ainsi expérimentés ne lui apportaient cette fois aucune forme quelconque de satisfaction. Ils n'avaient pour objectif que son plaisir, que sa satisfaction.
Jour après jour, elle alternait de longues heures de solitude dans un environnement sombre, froid, sur un nu et dur qui malmenait ses chairs à chaque nouvelle tentative d'accorder à son corps les quelques heures de repos qui permettrait à son corps de récupérer suffisamment pour affronter les souffrances qu'il lui infligeait quotidiennement. En seulement quelques jours, il était parvenu à briser la résistance de son corps et de son mental. Il l'avait ainsi réduite en la vulgaire poupée de chiffon qu'il voulait qu'elle soit.
Horriblement ironique pour la belle asiatique qui avait justement rompu avec cet homme en raison de sa tendance de plus en plus prononcée à se montrer brutal et dominateur. Ce tempérament qui s'était rapidement dévoilé quelques jours à peine après leur séjour sur le bateau. Après la frustration supplémentaire qu'il avait subie. Cette frustration qui avait remis en cause son pouvoir, sa domination.
Cette frustration, cette résistance, ce refus de le reconnaitre comme le décideur légitime de leur couple, quel que soit l'aspect de leur vie que cela concernait, avait fini par le confronter à leur rupture.
Mais contrairement à ce que pensait Yun cette rupture n'avait pas été à l'origine d'une simple remise en question. Elle avait déclenchée un véritable raz-de marée de rage. Et cette rage avait fini par donner lentement naissance à ce désir de vengeance et à la mise en œuvre de ce projet.
Désormais, Yun servait d'exutoire à la rage de Christian en attendant que Sabrina puis les quelques autres qui avait eu l'audace de défier son autorité la rejoigne dans son antre.
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La jeune asiatique était cependant nettement plus protégée que Jean, Christian ou même Yun elle-même ne le soupçonnait.
A peine quelques heures après que son ancien collègue ne l'eut informé de la situation, Yvan avait déjà commencé à prendre les choses en main et avait ainsi dépêché un de ses hommes pour se rendre au cabinet de la jeune avocate prétextant une requête pour un cas de figure particulier dans une affaire se rapportant à une société apparemment fictive. Yvan avait veillé à choisir pour cela l'un de ses hommes au tempérament particulièrement accrocheur et avec un talent tout particulier pour poser précisément les questions susceptibles d'inquiéter ses interlocuteurs. En temps normal il veillait à lui laisser avant tout les interrogatoires délicats, son talent pour faire miroiter les pires situations pouvant se révéler aussi miraculeux envers les suspects que catastrophique envers les témoins un peu sensibles.
Cette stratégie avait payé et Yvan pu ainsi apprendre que la jeune avocate n'avait plus donné signe de vie à sa secrétaire depuis plusieurs jours, ce qui semblait inquiéter particulièrement cette dernière qui semblait avoir noué des liens de sympathie évident avec sa patronne.
A peine quelques heures plus tard, grâce à la collaboration d'Yvan et avec l'aval de son supérieur qui avait été mis dans la confidence du caractère particulier de cet avis de recherche, Yun était officiellement inscrite au fichier des personnes recherchées, ce dont Joshua et Patricia furent immédiatement informés.
Malheureusement il ne fut pas aussi aisé de trouver de véritables raison de tenter d'appréhender Christian dont le couple de détective connaissait désormais l'identité.
La première raison était qu'il fallait qu'Yvan s'arrange pour que ce nom soit mentionné par la secrétaire, décidément très intime avec son employeuse. Là encore le talent de l'homme désigné par Yvan avait réussi à faire des merveilles après quelques essais infructueux.
Mais le second et plus conséquent des obstacles se dévoila lorsqu'ils apprirent que Christian exerçait depuis plus de 10 ans en tant que juge d'instruction et pouvait donc se tenir parfaitement au fait des poursuites ou enquêtes dont il aurait pu faire l'objet pour peu qu'il soit désigné par le juge d'instruction. Or il était rapidement apparu, au grand dam de l'ensemble de l'équipe d'Yvan, que leur client veillait à se montrer exemplaire dans son travail. En effet quelques contacts au sein de l'appareil judiciaire leur apprirent que Christian s'arrangeait pour travailler le plus souvent possible avec le procureur pour se faire confier les enquêtes souvent délicates. Il était d'ailleurs de notoriété dans le milieu qu'il briguait de plus en plus le grade de vice-président du tribunal de grande instance de Paris, ce que ses états de service et son ancienneté pouvait largement lui rendre accessible.
Il allait donc falloir apporter de solides arguments afin de convaincre le procureur d'autoriser une enquête de flagrance. L'appareil judiciaire n'appréciait jamais d'apporter l'opprobre sur sa propre institution. Yvan et son supérieur restaient tout de même confiants.
Ils connaissaient tous deux suffisamment bien le système pour savoir combien il pouvait également se révéler très appréciable de donner à l'institution une occasion de faire savoir combien le système était capable de vigilance et d'impartialité à l'intérieur de ses propres services. Une façon de rappeler à tout le monde que l'immunité n'existait pour personnes et que le système judiciaire lui-même y veillait, quitte à faire le ménage au sein de leur propre fief.
Cependant, et comme Yvan l'expliqua à Joshua, il devait pour cela essayer de jouer au mieux la transparence. Cela signifiait mettre au jour sa propre enquête en espérant que le procureur ne demanderait pas à entendre Jean et Sabrina ainsi que ceux qui avaient ainsi largement financé leurs recherches.
Cela prit quelques heures de demander au procureur un entretien permettant de lui présenter les tenants et aboutissants de l'affaire avec la participation en visio-conférence de Joshua et de sa compagne.
Le rendez-vous fut pris rapidement et le procureur, après avoir entendu l'exposé de l'affaire par les deux policiers, s'interrogea alors rapidement sur le rôle des deux détectives dans le dossier d'enquête qui avait ainsi été dévoilé.
Ces derniers, après s'être présentés en tant qu'enquêteurs privés et anciens membres de l'appareil judiciaire, relatèrent les grandes lignes de ce qui les avait alors conduits à faire peser tous leurs soupçons sur le notable à l'encontre duquel ils espéraient que leur interlocuteur accepterait de pouvoir officialiser une enquête de flagrance le plus rapidement possible. Ses réactions témoignèrent de son agacement envers les initiatives du couple de détectives. Aussi se tourna-t-il vers les deux policiers.
- Si je comprends bien, vous vous présentez à moi avec un dossier constitué en grande partie de manière illégale, ou en tout cas hors procédure, dans le but que j'autorise les poursuites contre un membre du parquet. Qui plus est un membre suffisamment éminent pour se préparer à intégrer le tribunal de grande instance, comme vos, recherches menées en dehors de toutes procédures, vous l'ont sans doute appris. Et cela sous la suspicion que votre hypothétique client soit coupable de harcèlement, d'association de malfaiteur et de séquestration avec violences et abus sexuels répétées. Ai-je bien résumé ? Et vous espérez que je vous autorise à lancer une enquête sur ces éléments et ces suspicions ?
- Si vous me permettez Monsieur le Procureur, répondit Joshua, il ne s'agit pas que de simples suspicions ? Nous sommes parvenus à identifier clairement la victime grâce aux vidéos que l'auteur présumé a envoyé à son complice. Les propos de cette dernière et le recoupement fait avec l'employée de la disparue ont permis de mettre un nom sur le commanditaire de tout cela avec un risque d'erreur assez minime. Je comprends que les premières démarches puissent vous sembler cavalière mais vous comprenez que mon métier m'oblige à travailler sous les radars. Le but est toujours avant tout pour moi de permettre à mes clients de constituer un dossier susceptible de déposer une plainte ultérieurement. Les circonstances nous ont conduit à devoir remonter la chaîne alimentaire si je puis me permettre l'expression. Et c'est de cette manière que nous sommes parvenus à identifier l'intermédiaire et surtout le commanditaire.
- Ce faisant vous avez donc ouvertement navigué sur des sites illégaux et fait des recherches que seuls des services de police et de recherches spécialisés sont autorisés à mener.
- Monsieur, reprit cette fois Patricia, vous savez que mes années d'exercice dans ce genre de contexte m'ont justement souvent conduites à évoluer dans les parcelles les plus sinistres d'internet. On ne chasse pas le canard en creusant un tunnel : il faut traquer les individus là où ils sont. Et en l'occurrence les contacts que nous avons pu avoir nous ont naturellement conduit dans ce secteur de la toile sans véritablement avoir à fouiller trop activement, via des liens spécifiques qui avaient été directement communiqués par les adresse e-mails des malfaiteurs que nous avions pistés en premier abord.
- Monsieur Le Procureur, intervint Georges, le supérieur de Yvan, sans vouloir vous manquer de respect il me semble opportun de vous rappeler que, même si ces démarches ont été menées dans un cadre non policier, elles ont tout de même abouties à l'identification d'un individu qui s'est rendu coupable, indirectement certes, de harcèlement mais aussi de violences et de séquestrations sur une personne qui est d'ailleurs à l'heure actuelle encore entre ses mains. Aussi irrégulières que puisse vous avoir semblé les enquêtes initiales de ce dossier, il me semble capital qu'elles ont conduit à dévoiler l'existence d'un crime dont la victime est encore en situation de vulnérabilité. Sans les clients de nos deux ex-collègues, nous n'aurions peut-être jamais été informés de cette situation. A moins peut-être que nous soyons un jour amené à la constater par une découverte plus funeste. Très sincèrement je ne pense pas que nous devions perdre davantage de temps.
- … Je ne cache pas que j'ai toujours eu un a priori assez négatif sur les professionnels de votre branche, dit le procureur en se tournant vers l'écran où les deux détectives étaient suspendus aux réactions de son interlocuteur. Mais toutes les enquêtes commencent souvent par un concours de circonstances. Un coup de chance. Le malheur, c'est que ces coups de chance sont toujours le signe d'une malchance plus ou moins grande pour d'autres. Vous avez raison : il n'est plus temps de parler de régularité de forme : vos services en ont fait suffisamment pour nous assurer le champ libre en ce domaine. Je peux vous délivrer une autorisation pour une enquête et une interpellation mais il y a aussi le souci de l'intermédiaire.
- Nous avons déjà réfléchi à la question, intervint Georges. Il faut en effet trouver le moyen d'interpeler David K. rapidement ou au moins dans un temps assez rapproché de l'interpellation de Monsieur le juge d'instruction Christian S. Le seul problème c'est qu'il nous faut pour cela localiser l'endroit où Yun D. est séquestrée, nous assurer de pouvoir relier cet endroit avec Monsieur S. et l'inculper sans lui laisser aucune chance de s'en sortir.
- Bon, reprit le Procureur. Vous avez carte blanche pour localiser le lieu de la séquestration. Dans le même temps vous allez faire le nécessaire pour veiller à filer Monsieur K. dès que ce sera fait vous me prévenez et je veillerai à coordonner rapidement les autorisations pour la mobilisation des hommes dont vous aurez besoin.
- Si je peux me permettre, Monsieur le Procureur, il y a un point que je voudrais aborder, reprit Joshua. Comme vous l'avez très bien dit je travaille avant tout pour mes clients, même si je serai heureux lorsque nous aurons mis cette ordure hors d'état de nuire, bien entendu. Ils sont ma priorité, je suis sûr que vous le comprenez. Et à ce titre….
- Je ferai mon possible pour qu'il ne soit pas nécessaire de les entendre, le coupa le procureur, un sourire entendu s'affichant sur son visage. Vos ex-collègues ont fait ce qu'il fallait pour qu'il ne soit pas utile de perturber l'anonymat de vos clients, si c'est ce qui vous tracasse.
- Nous vous en remercions, Monsieur le Procureur, lui répondit Patricia.
- Bien, répliqua ce dernier. Cela étant entendu je vais donc vous délivrer les autorisations nécessaires. Faites de votre mieux.
Tous prirent congés et partirent sans perdre de temps. Ce temps qui leur était désormais compté, pour s'assurer que coupable et complice puissent être interpelés aussi rapidement que possible.
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C'était le moment. L'attroupement qui s'était formé devant le panneau d'affichage ne pouvait prêter à confusion. Ses jambes se mirent à trembler, son souffle s'accéléra tandis que son cœur commença à s'emballer. Elle saisit la main qui s'était posée sur ses hanches durant le trajet et la serra de toutes ses forces, le regard dans le vide. La conclusion de toute une année d'efforts, la garantie d'avoir un poste assuré suite à son cursus professionnel et l'assurance d'avoir la possibilité de valider sa place en master professionnel. La promesse de lendemain radieux en compagnie de celui qui la gardait serrée contre lui, cherchant à se montrer présent comme il l'avait toujours été depuis qu'ils s'étaient rencontrés. Subitement elle se mit à repenser à tout ce qui s'était passée durant cette année, depuis l'instant où il avait pris ses mains pour l'attirer à lui avant de déposer sur ses lèvres le premier de ses baisers. Les premières secondes de bonheur qui étaient devenu la promesse d'heures, de semaines, de mois d'amour aux côté de celui qui avait été un bouleversement dans sa vie en friche. Il avait été un véritable renouveau. Elle avait l'impression d'avoir vécu plusieurs vies, particulièrement depuis les évènements de ces dernières semaines. Elle avait conscience que les choses n'étaient pas encore finies : elle ne le serait véritablement que lorsqu'elle aurait obtenu les retours de Joshua et Patricia sur leur enquête. Mais elle s'était efforcé de respecter les conseils d'Eve : se focaliser d'abord sur leurs examens, ces passages d'une importance vitale pour leur avenir. Elle s'était d'ailleurs étonnée d'y parvenir avec autant de facilité, ce qui n'avait pas été le cas de Jean, lequel manifestait régulièrement des instants de repli, d'inquiétude, même durant les périodes de révisions qu'ils avaient tous deux traversé ensemble. Elle s'était parfois posé la question de savoir comment elle était aussi aisément parvenue à faire abstraction de cette situation. Et ce n'est que maintenant que l'évidence lui sautait aux yeux : elle y était parvenue parce qu'il était là.
Il n'avait pas hésité à se mettre en danger pour elle, avait souffert pour elle, s'était battu pour elle. Il était devenu plus encore que son havre de paix : il était son prince charmant. Celui avec lequel elle se sentait en sécurité. A cet instant encore elle se sentait en sureté, protégée, aimée. Et cela lui permettait d'obtenir la force qui lui était nécessaire. Encore quelques mètres et elle serait fixée.
Elle s'avança tandis qu'il resta en retrait, prit une profonde inspiration et se mit à chercher du regard son nom qu'elle mit quelques secondes à trouver avant de chercher et de lire la mention qu'il précédait.
Elle tourna son regard vers lui, les yeux embués de larmes, un sourire timide et nerveux ne parvenant pas encore à se montrer entièrement. Il vint à sa rencontre et elle l'entoura de ses bras, se serrant contre lui, enfouissant son visage contre lui, savourant son odeur une fois de plus comme une accroche entre cet instant de bonheur et ce futur plein de promesses. Elle profitait de sa présence.
- Les félicitations !!! J'ai les félicitations !!! Se mit-elle à sangloter.
- C'est vraiment étonnant ça, plaisanta Jean. C'est vrai, ça me coupe les jambes d'apprendre que toi tu puisses avoir eu les félicitations, ajouta-t-il lorsqu'elle le regarda un air légèrement réprobateur. Qui aurait pu croire quelque chose d'aussi …. Prévisible ?
- Arrête. T'es pas drôle, répliqua Sabrina.
- Peut-être pas. Mais toi tu es brillante : c'était évident que tu allais l'avoir. Je ne vois vraiment pas pourquoi tu as stressé à ce point depuis ce martin.
- Tu peux parler Môsieur Zenitude. Tiens, j'aurais dû te prendre en photo histoire de te montrer la tête d'enterrement que tu faisais. Tu aurais moins fait le malin.
- En tout cas : félicitation mon cœur. Maintenant on va tous les deux pouvoir gouter à un repos bien mérité. Ce soir on va fêter nos réussites tous ensemble et demain soir je te promets la nuit la plus romantique que tu n'aies jamais eu.
- Je n'attends que ça mon ange, lui dit-elle en se jetant à son cou tandis qu'il posa ses lèvres sur les siennes dans un profond baiser.
On va retrouver les autres tout de suite ? Ou on a le temps de rentrer rapidement pour un câlin express ?
- On va bien voir, lui répondit-il, en la prenant par la main.
Ils filèrent tous deux main dans la main, riant comme des écoliers au sortir du dernier jour d'école, ce qui d'ailleurs n'était pas si éloigné de la réalité de leur situation. Ils se sentait tous deux libérés de leur appréhension, en tout cas de celle-là.
Soudain Jean changea brusquement de direction et entraîna sa belle sous une petite alcôve, la plaqua contre le mur, à l'abri de regards tout-venants, et échangea un bref regard complice. Là ils s'embrassèrent, heureux et soulagés. Une brève inquiétude à l'idée qu'ils puissent à nouveau être suivis traversa Jean qui interrompit soudain son baiser mais Sabrina le regarda et lui sourit, les yeux brillants de désir, consciente de l'inquiétude subite de son ami. Elle posa sa main sur son visage et l'attira à nouveau à elle. Elle posa ses lèvres sur les siennes et l'embrassa tendrement, amoureusement, laissa son cœur parler à travers ses baisers.
Elle connaissait suffisamment son gros nounours pour savoir que rien ne l'excitait plus que la tendresse qu'elle lui manifestait. Et l'effet de cette communion ne tarda pas à se faire sentir. Une grosseur caractéristique s'était désormais formée au niveau de l'entrejambe de Jean tandis qu'elle-même avait glissé une de ses mains sur ses fesses pour le presser contre elle. Elle ressentait le désir tumescent de son ami au travers de leurs vêtements. Elle sentait les mains chaudes de Jean parcourir son corps comme il l'avait déjà fait tant de fois durant cette année, elle recevait les caresses de ses doigts sous son tee-shirt, son pouce effleurant tendrement la naissance de ses seins aux pointes déjà dardés, affamées de ses attentions. Elle poussa de long soupirs et sentait son sexe s'ouvrir et s'humidifier telle une bouche affamée par la perspective d'un repas revigorant. Il lui donnait faim de lui, de son corps. Elle était avide de son amour. Elle savait qu'elle ne pourrait désormais plus attendre d'être arrivés jusqu'à leur appartement. Elle le voulait maintenant pour elle. Faire l'amour avec lui une première fois de l'après-midi, juste un amuse-bouche avant de savourer une nouvelle fois la volupté de leurs unions charnelles.
Jean avait senti son désir et ses mains passaient désormais de ses hanches à ses fesses. Ses doigts s'immiscèrent sous son shorty, atteignirent sans aucune difficulté l'orée de son canyon d'amour qu'il effleura de ses doigts, éprouva l'humidité qui attirait ses doigts tout en arrachant à sa belle de légers soubresauts à chaque contact. Il la sentait électrique et banda encore davantage, se pressant contre elle pour qu'elle ne puisse plus avoir le moindre doute sur son désir qu'elle palpait déjà par de tendres frôlements. Comme il l'aimait. Comme elle l'enivrait. Comme il la désirait. Il sentait le feu de cette convoitise réciproque bruler entre eux, leurs corps s'appelant mutuellement. Il interrompit une nouvelle fois leur baiser pour la laisser gémir lorsqu'il fit pénétrer son doigt en elle tandis qu'il stimulait son clitoris de son pouce. Elle frémit, s'accrocha à lui tandis qu'il veillait à chatouiller son bouton d'amour si sensible, retenant avec difficulté ses gémissements qu'il savait annonciateur d'un plaisir imminent. Sabrina fut soudain prise de violentes convulsions et rejeta son visage en arrière dans un cri profond mais étouffé par la peur d'attirer les regards. Non qu'elle craignait qu'ils fussent surpris par des passants attentifs, mais elle ne voulait pas devoir reporter le plaisir de le sentir en elle, ne serait-ce que de quelques minutes. Ne pas briser la magie de cet instant, ne pas briser ces minutes de bonheur par les jugements des quidams.
Il patienta quelques secondes qu'elle retrouve son souffle puis baissa le léger vêtement de son amie tandis qu'elle saisit son sexe et l'extirpa hors du pantalon que Jean avait pris soin d'ouvrir pour faciliter l'accès de sa main.
Elle éprouva à peine l'extrémité suintante de sécrétions puis laissa ses mains s'accrocher à son cou tandis que Jean s'approcha d'elle et guida son sexe devant ses lèvres ouvertes et luisante de sa jouissance. Il la pénétra d'un coup, se retrouvant au fond d'elle en une poussée ferme mais tendre. Il la prit dans ses bras et la souleva. Ainsi chevauché, il la laissa s'empaler sur lui, la prit avec douceur, avec amour, avec la joie d'être à elle.
Ils s'aimèrent ainsi pendant une dizaine de minutes avant qu'elle jouisse à nouveau dans un profond soupir qu'elle étouffa, tremblante, dans le creu de son cou. Jean ne comptait pas s'arrêter là et continua ses mouvements, tantôt sur un rythme lancinant, tantôt dans ce qui semblait une course effrénée. Sabrina jouit une fois de plus, puis encore une, son clitoris devenu sensible à la moindre caresse, ce que son amant savait pertinemment et qui s'affairait d'ailleurs à titiller cette source de volupté tandis qu'il continuait de la prendre avec force.
Au quatrième orgasme qui lui déclencha cette fois un véritable écoulement de sécrétion, Sabrina fit la moue.
- Tu exagères, fit-elle doucement. Et moi comment je te rends la pareille ?
- Je te vois jouir et te sens près de moi. Crois-moi c'est déjà énorme.
- Non, non, non, moi aussi je veux ton plaisir. Attends un peu.
Elle se dégagea rapidement, s'accroupit puis prit dans sa bouche le membre tendu de son amant dans sa bouche, léchant les sécrétions de son propre plaisir avant de s'attaquer au gland de son ami, le suçant, le mordillant, léchant son méat en y insérant parfois e bout de sa langue, arrachant à Jean des soupirs et des soubresauts de plaisir. Après quelques minutes de ses baisers intimes, elle accéléra son mouvement et suça son gland avec avidité. Il n'allait pas pouvoir endurer longtemps un tel traitement et elle sentit son sexe durcir de plus en plus jusqu'à ce qu'enfin elle sente son ami se convulser. Tout en le gardant dans sa bouche, elle le regarda, se tordre de bonheur, étouffant à grand mal de violents gémissements tandis que le jus de sa félicité se déversait entre ses lèvres. Elle gouta son amour, joua de sa langue avec sa semence qu'elle avala, goutte après goutte. Elle continua de titiller son méat et les bords de son gland ce qui le fit se cambrer et gémir pendant encore une minute entière tandis qu'elle savourait la fierté de donner tant de bonheur à cet homme qu'elle aimait. Lentement, elle mit fin à ce calvaire de douceur, remonta près de lui et l'embrassa amoureusement.
- Maintenant je suis contente.
- Tu es une diablesse. Une merveilleuse diablesse.
- J'adore te voir dans le plaisir mon amour, lui dit-elle avant l'embrasser à nouveau. On devrait peut-être recommencer à la maison. Mais on appellera tes parents avant pour leur dire mes résultats. Et on appellera Eve, Chantal et Sylvain aussi au passage.
- Oki …. De toute façon il va falloir …- Oui, aussi, le coupa-t-elle. Mais ne t'inquiète pas ça ira. Je vais leur envoyer un message sur le chemin, ok?
- Ça me va.
Ils rentrèrent tous deux dans leur appartement, satisfaits de leur petite parenthèse coquine avec la ferme intention de recommencer lorsque le téléphone de Sabrina sonna. C'était Nicolas.
- Félicitation pour ton année ma belle. Comment allez-vous tous les deux ?
- Plutôt pas mal vu les circonstances, répondit-elle d'un ton enjoué. On voulait surtout vous tenir au courant. En fait on était sur le point de prévenir aussi les parents de Jean mais on fera ça plus tard.
- Non, non. Au contraire, appelez-les dès que vous le pouvez. Joshua nous avait dit de le tenir au courant dès que vous seriez un peu plus disponibles et dispensés de la question de vos examens. On voit avec lui et on va pouvoir organiser une vision aujourd'hui, si vous êtes disponibles.
- D'accord mais plutôt en fin d'après-midi car on fait une soirée pour fêter les résultats de tout le monde ce soir. Ça ira ? Ou demain au pire.
- Pas de soucis. On dit vers 18h30. A tout à l'heure.
Jean et Sabrina se dépêchèrent d'informer les parents de Jean de leur réussite avant de consacrer le reste de leur après-midi à continuer ce qu'ils avaient tous deux mis tant d'énergie à commencer dans l'une des alcôves des rues piétonnes d'Amiens. Entre deux câlins, ils s'étaient tenus au courant de l'organisation de leur soirée avec leurs amis.
Sabrina eut la surprise de recevoir l'appel d'Alexandra qui les informa aussi de sa propre réussite à ses examens ainsi que de son désir de les voir cet été dès qu'ils auraient un moment.
Vers le milieu de l'après-midi, Nicolas les informa d'un appel en visio-conférence dès 18h, tout le monde ayant été prévenus.
Les deux jeunes gens se sentaient un peu nerveux mais le ton du message était si détendu qu'ils se sentaient malgré tout assez rassurés.
A 18h, ils étaient tous deux devant leur ordinateur et se tenaient prêts à recevoir l'appel. Jean se montra particulièrement stressé, anxieux à l'idée qu'une nouvelle complication ne vienne entacher cette journée qui s'était par ailleurs jusque-là déroulée sous les meilleurs hospices.
L'appel survint à l'heure dite et l'écran ne tarda pas à afficher les visages de leurs amis. Joshua et Patricia ainsi que Nicolas et Chantal furent les premiers arrivés suivis à quelques secondes d'intervalle par Eve et Pascal et par Sylvain et Anne.
Chacun commença par féliciter les deux étudiants pour leur année, certes mouvementée mais cependant couronnée par une réussite haut-la-main. Ils s'échangèrent tous des banalités durant quelques minutes, Sylvain se montrant particulièrement intéressé par la perspective de poursuite d'étude de Sabrina afin de pouvoir rapidement lui offrir un poste. Jean essaya d'aborder plusieurs fois leur situation et manifestait clairement le désir de se délivrer de l'incertitude qui les tenaillait sur la question du harcèlement dont ils avaient tous deux fait les frais. Mais Joshua le pria chaque fois de faire preuve de patience car il attendait, avant de faire son petit exposé, d'obtenir un dernier élément.
C'est à ce moment qu'un nouvel interlocuteur fit son apparition sur l'écran. Jean reconnut tout de suite ces longs cheveux noirs et ce visage avenant au sourire malicieux.
- Yun ?! Mais … Qu'est-ce que tu fais là ?
Une personne avait changé tout ça. Une jeune femme rencontrée un soir au bar d'un club pour adulte et dont il ne s'était depuis plus séparé. Une jeune femme qui était encore lovée contre lui, la tête posée sur son épaule, son bras entourant son torse, le chatouillant de son souffle régulier. Elle récupérait d'un sommeil réparateur, son dernier partiel ayant eu lieu la veille dans l'après-midi. Il savait qu'il lui faudrait bientôt se lever et se demandait pour le moment comment le faire sans pour autant la réveiller.
Jean sourit en pensant qu'il oserait presque envisager de ne pas aller à cet examen, juste pour profiter encore un instant de sa présence près de lui, de sa chaleur, de sa tendresse. Mais ce n'était pas raisonnable. Il étira son bras et consulta l'heure sur son portable : encore quelques minutes de répit avant qu'il ne doive quitter ce petit ilot de paradis dans lequel elle le conduisait chaque fois qu'elle l'étreignait.
Il ferma les yeux et déposa doucement un baiser sur le front de Sabrina, qui réagit en se serrant davantage encore contre lui, enserrant son bras autour de lui comme pour le retenir et profiter elle aussi de la chaleur de son torse.
- Tu vas bientôt te lever mon cœur, murmura-t-elle d'une voix encore ensommeillée.
- Pardon, je ne voulais pas te réveiller.
- Tu ne m'as pas réveillée, ne t'en fais pas. Je me suis réveillée toute seule. Comme ça je peux profiter un peu de toi avant que tu partes.
- Bon programme.
Il se pencha vers elle et partagea un doux baiser avant de se dégager doucement de son étreinte et de se diriger vers la salle de bain. Encore un dernier partiel et l'année serait bouclée. Et ils pourraient ensemble profiter l'un de l'autre … à condition, bien entendu, que Joshua et Patricia parviennent à résoudre leur problème et à empêcher leur tourmenteur de leur nuire davantage.
Même s'il avait fait dernièrement son maximum pour se focaliser sur ses révisions, il ne parvenait pas à occulter totalement ce problème de sa pensée. Cette situation qui, malgré toute l'aide dont il pouvait disposer, continuait de résonner comme une menace, une ombre venue obscurcir le ciel de la vie qu'il essayait de construire avec son aimée.
Il prit un rapide petit-déjeuner et, l'heure de partir approchant, endossa sa veste et partit après avoir lancé un dernier regard en arrière vers son amie qui s'était blottis avait de nouveau sombré à nouveau dans les méandres du sommeil. Une légère tristesse l'envahit subitement, comme c'était le cas à chaque fois qu'ils partaient chacun de leur côté. Une tristesse liée à cette lancinante et angoissante question : Quand tout cela sera-t-il terminé ? D'un bref mouvement de tête il balaya cette pensée avant de tourner le dos à la porte et se diriger une dernière fois pour cette année vers l'amphi où devait avoir lieu son dernier examen.
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Paradoxalement, et en dépit de ses craintes, Jean n'imaginait pas à quel point le harcèlement dont sa belle avait été la victime avait fait partie d'une suite d'évènement qui faisait en réalité partie d'un scénario méticuleusement préparé.
Le scénario d'une vengeance. Une terrible rancœur née d'une blessure narcissique qui avait engendré tant de frustration qu'elle avait d'ores et déjà dû s'abattre sur une première victime.
Cela faisait désormais plus de deux semaines que Yun avait été enfermée dans cette pièces sombre et inconfortable. Chaque jour son agresseur était venu la chercher, l'avait frappé. Battue serait un terme plus réaliste. Chaque jour, immanquablement il descendait la voir, la frappait jusqu'au moment où, abattue, vidée de ses forces par la terreur et la douleur, il pouvait alors la porter sur son épaule afin de la conduire à l'étage, dans une pièce qu'elle avait alors connue comme étant sa chambre de rencontres. La première fois qu'il l'avait conduit dans cette chambre, elle s'était attendu à être à nouveau malmenée, brutalisée, sans doute violentée également. Ce qu'elle découvrit une fois que la porte de cette chambre et dévoilé ses nouveaux secrets lui glaça le sang. Son imaginaire était pourtant loin d'être aride, même concernant certains jeux de domination sexuelle qui l'avait parfois attirée et conduit à côtoyer occasionnellement le milieu BDSM dont elle avait exploré certaines pratiques. Mais cela n'avait absolument aucun rapport avec les différents équipements qu'elle avait découvert dans cette pièce. Et les supplices qu'elle avait ainsi expérimentés ne lui apportaient cette fois aucune forme quelconque de satisfaction. Ils n'avaient pour objectif que son plaisir, que sa satisfaction.
Jour après jour, elle alternait de longues heures de solitude dans un environnement sombre, froid, sur un nu et dur qui malmenait ses chairs à chaque nouvelle tentative d'accorder à son corps les quelques heures de repos qui permettrait à son corps de récupérer suffisamment pour affronter les souffrances qu'il lui infligeait quotidiennement. En seulement quelques jours, il était parvenu à briser la résistance de son corps et de son mental. Il l'avait ainsi réduite en la vulgaire poupée de chiffon qu'il voulait qu'elle soit.
Horriblement ironique pour la belle asiatique qui avait justement rompu avec cet homme en raison de sa tendance de plus en plus prononcée à se montrer brutal et dominateur. Ce tempérament qui s'était rapidement dévoilé quelques jours à peine après leur séjour sur le bateau. Après la frustration supplémentaire qu'il avait subie. Cette frustration qui avait remis en cause son pouvoir, sa domination.
Cette frustration, cette résistance, ce refus de le reconnaitre comme le décideur légitime de leur couple, quel que soit l'aspect de leur vie que cela concernait, avait fini par le confronter à leur rupture.
Mais contrairement à ce que pensait Yun cette rupture n'avait pas été à l'origine d'une simple remise en question. Elle avait déclenchée un véritable raz-de marée de rage. Et cette rage avait fini par donner lentement naissance à ce désir de vengeance et à la mise en œuvre de ce projet.
Désormais, Yun servait d'exutoire à la rage de Christian en attendant que Sabrina puis les quelques autres qui avait eu l'audace de défier son autorité la rejoigne dans son antre.
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La jeune asiatique était cependant nettement plus protégée que Jean, Christian ou même Yun elle-même ne le soupçonnait.
A peine quelques heures après que son ancien collègue ne l'eut informé de la situation, Yvan avait déjà commencé à prendre les choses en main et avait ainsi dépêché un de ses hommes pour se rendre au cabinet de la jeune avocate prétextant une requête pour un cas de figure particulier dans une affaire se rapportant à une société apparemment fictive. Yvan avait veillé à choisir pour cela l'un de ses hommes au tempérament particulièrement accrocheur et avec un talent tout particulier pour poser précisément les questions susceptibles d'inquiéter ses interlocuteurs. En temps normal il veillait à lui laisser avant tout les interrogatoires délicats, son talent pour faire miroiter les pires situations pouvant se révéler aussi miraculeux envers les suspects que catastrophique envers les témoins un peu sensibles.
Cette stratégie avait payé et Yvan pu ainsi apprendre que la jeune avocate n'avait plus donné signe de vie à sa secrétaire depuis plusieurs jours, ce qui semblait inquiéter particulièrement cette dernière qui semblait avoir noué des liens de sympathie évident avec sa patronne.
A peine quelques heures plus tard, grâce à la collaboration d'Yvan et avec l'aval de son supérieur qui avait été mis dans la confidence du caractère particulier de cet avis de recherche, Yun était officiellement inscrite au fichier des personnes recherchées, ce dont Joshua et Patricia furent immédiatement informés.
Malheureusement il ne fut pas aussi aisé de trouver de véritables raison de tenter d'appréhender Christian dont le couple de détective connaissait désormais l'identité.
La première raison était qu'il fallait qu'Yvan s'arrange pour que ce nom soit mentionné par la secrétaire, décidément très intime avec son employeuse. Là encore le talent de l'homme désigné par Yvan avait réussi à faire des merveilles après quelques essais infructueux.
Mais le second et plus conséquent des obstacles se dévoila lorsqu'ils apprirent que Christian exerçait depuis plus de 10 ans en tant que juge d'instruction et pouvait donc se tenir parfaitement au fait des poursuites ou enquêtes dont il aurait pu faire l'objet pour peu qu'il soit désigné par le juge d'instruction. Or il était rapidement apparu, au grand dam de l'ensemble de l'équipe d'Yvan, que leur client veillait à se montrer exemplaire dans son travail. En effet quelques contacts au sein de l'appareil judiciaire leur apprirent que Christian s'arrangeait pour travailler le plus souvent possible avec le procureur pour se faire confier les enquêtes souvent délicates. Il était d'ailleurs de notoriété dans le milieu qu'il briguait de plus en plus le grade de vice-président du tribunal de grande instance de Paris, ce que ses états de service et son ancienneté pouvait largement lui rendre accessible.
Il allait donc falloir apporter de solides arguments afin de convaincre le procureur d'autoriser une enquête de flagrance. L'appareil judiciaire n'appréciait jamais d'apporter l'opprobre sur sa propre institution. Yvan et son supérieur restaient tout de même confiants.
Ils connaissaient tous deux suffisamment bien le système pour savoir combien il pouvait également se révéler très appréciable de donner à l'institution une occasion de faire savoir combien le système était capable de vigilance et d'impartialité à l'intérieur de ses propres services. Une façon de rappeler à tout le monde que l'immunité n'existait pour personnes et que le système judiciaire lui-même y veillait, quitte à faire le ménage au sein de leur propre fief.
Cependant, et comme Yvan l'expliqua à Joshua, il devait pour cela essayer de jouer au mieux la transparence. Cela signifiait mettre au jour sa propre enquête en espérant que le procureur ne demanderait pas à entendre Jean et Sabrina ainsi que ceux qui avaient ainsi largement financé leurs recherches.
Cela prit quelques heures de demander au procureur un entretien permettant de lui présenter les tenants et aboutissants de l'affaire avec la participation en visio-conférence de Joshua et de sa compagne.
Le rendez-vous fut pris rapidement et le procureur, après avoir entendu l'exposé de l'affaire par les deux policiers, s'interrogea alors rapidement sur le rôle des deux détectives dans le dossier d'enquête qui avait ainsi été dévoilé.
Ces derniers, après s'être présentés en tant qu'enquêteurs privés et anciens membres de l'appareil judiciaire, relatèrent les grandes lignes de ce qui les avait alors conduits à faire peser tous leurs soupçons sur le notable à l'encontre duquel ils espéraient que leur interlocuteur accepterait de pouvoir officialiser une enquête de flagrance le plus rapidement possible. Ses réactions témoignèrent de son agacement envers les initiatives du couple de détectives. Aussi se tourna-t-il vers les deux policiers.
- Si je comprends bien, vous vous présentez à moi avec un dossier constitué en grande partie de manière illégale, ou en tout cas hors procédure, dans le but que j'autorise les poursuites contre un membre du parquet. Qui plus est un membre suffisamment éminent pour se préparer à intégrer le tribunal de grande instance, comme vos, recherches menées en dehors de toutes procédures, vous l'ont sans doute appris. Et cela sous la suspicion que votre hypothétique client soit coupable de harcèlement, d'association de malfaiteur et de séquestration avec violences et abus sexuels répétées. Ai-je bien résumé ? Et vous espérez que je vous autorise à lancer une enquête sur ces éléments et ces suspicions ?
- Si vous me permettez Monsieur le Procureur, répondit Joshua, il ne s'agit pas que de simples suspicions ? Nous sommes parvenus à identifier clairement la victime grâce aux vidéos que l'auteur présumé a envoyé à son complice. Les propos de cette dernière et le recoupement fait avec l'employée de la disparue ont permis de mettre un nom sur le commanditaire de tout cela avec un risque d'erreur assez minime. Je comprends que les premières démarches puissent vous sembler cavalière mais vous comprenez que mon métier m'oblige à travailler sous les radars. Le but est toujours avant tout pour moi de permettre à mes clients de constituer un dossier susceptible de déposer une plainte ultérieurement. Les circonstances nous ont conduit à devoir remonter la chaîne alimentaire si je puis me permettre l'expression. Et c'est de cette manière que nous sommes parvenus à identifier l'intermédiaire et surtout le commanditaire.
- Ce faisant vous avez donc ouvertement navigué sur des sites illégaux et fait des recherches que seuls des services de police et de recherches spécialisés sont autorisés à mener.
- Monsieur, reprit cette fois Patricia, vous savez que mes années d'exercice dans ce genre de contexte m'ont justement souvent conduites à évoluer dans les parcelles les plus sinistres d'internet. On ne chasse pas le canard en creusant un tunnel : il faut traquer les individus là où ils sont. Et en l'occurrence les contacts que nous avons pu avoir nous ont naturellement conduit dans ce secteur de la toile sans véritablement avoir à fouiller trop activement, via des liens spécifiques qui avaient été directement communiqués par les adresse e-mails des malfaiteurs que nous avions pistés en premier abord.
- Monsieur Le Procureur, intervint Georges, le supérieur de Yvan, sans vouloir vous manquer de respect il me semble opportun de vous rappeler que, même si ces démarches ont été menées dans un cadre non policier, elles ont tout de même abouties à l'identification d'un individu qui s'est rendu coupable, indirectement certes, de harcèlement mais aussi de violences et de séquestrations sur une personne qui est d'ailleurs à l'heure actuelle encore entre ses mains. Aussi irrégulières que puisse vous avoir semblé les enquêtes initiales de ce dossier, il me semble capital qu'elles ont conduit à dévoiler l'existence d'un crime dont la victime est encore en situation de vulnérabilité. Sans les clients de nos deux ex-collègues, nous n'aurions peut-être jamais été informés de cette situation. A moins peut-être que nous soyons un jour amené à la constater par une découverte plus funeste. Très sincèrement je ne pense pas que nous devions perdre davantage de temps.
- … Je ne cache pas que j'ai toujours eu un a priori assez négatif sur les professionnels de votre branche, dit le procureur en se tournant vers l'écran où les deux détectives étaient suspendus aux réactions de son interlocuteur. Mais toutes les enquêtes commencent souvent par un concours de circonstances. Un coup de chance. Le malheur, c'est que ces coups de chance sont toujours le signe d'une malchance plus ou moins grande pour d'autres. Vous avez raison : il n'est plus temps de parler de régularité de forme : vos services en ont fait suffisamment pour nous assurer le champ libre en ce domaine. Je peux vous délivrer une autorisation pour une enquête et une interpellation mais il y a aussi le souci de l'intermédiaire.
- Nous avons déjà réfléchi à la question, intervint Georges. Il faut en effet trouver le moyen d'interpeler David K. rapidement ou au moins dans un temps assez rapproché de l'interpellation de Monsieur le juge d'instruction Christian S. Le seul problème c'est qu'il nous faut pour cela localiser l'endroit où Yun D. est séquestrée, nous assurer de pouvoir relier cet endroit avec Monsieur S. et l'inculper sans lui laisser aucune chance de s'en sortir.
- Bon, reprit le Procureur. Vous avez carte blanche pour localiser le lieu de la séquestration. Dans le même temps vous allez faire le nécessaire pour veiller à filer Monsieur K. dès que ce sera fait vous me prévenez et je veillerai à coordonner rapidement les autorisations pour la mobilisation des hommes dont vous aurez besoin.
- Si je peux me permettre, Monsieur le Procureur, il y a un point que je voudrais aborder, reprit Joshua. Comme vous l'avez très bien dit je travaille avant tout pour mes clients, même si je serai heureux lorsque nous aurons mis cette ordure hors d'état de nuire, bien entendu. Ils sont ma priorité, je suis sûr que vous le comprenez. Et à ce titre….
- Je ferai mon possible pour qu'il ne soit pas nécessaire de les entendre, le coupa le procureur, un sourire entendu s'affichant sur son visage. Vos ex-collègues ont fait ce qu'il fallait pour qu'il ne soit pas utile de perturber l'anonymat de vos clients, si c'est ce qui vous tracasse.
- Nous vous en remercions, Monsieur le Procureur, lui répondit Patricia.
- Bien, répliqua ce dernier. Cela étant entendu je vais donc vous délivrer les autorisations nécessaires. Faites de votre mieux.
Tous prirent congés et partirent sans perdre de temps. Ce temps qui leur était désormais compté, pour s'assurer que coupable et complice puissent être interpelés aussi rapidement que possible.
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C'était le moment. L'attroupement qui s'était formé devant le panneau d'affichage ne pouvait prêter à confusion. Ses jambes se mirent à trembler, son souffle s'accéléra tandis que son cœur commença à s'emballer. Elle saisit la main qui s'était posée sur ses hanches durant le trajet et la serra de toutes ses forces, le regard dans le vide. La conclusion de toute une année d'efforts, la garantie d'avoir un poste assuré suite à son cursus professionnel et l'assurance d'avoir la possibilité de valider sa place en master professionnel. La promesse de lendemain radieux en compagnie de celui qui la gardait serrée contre lui, cherchant à se montrer présent comme il l'avait toujours été depuis qu'ils s'étaient rencontrés. Subitement elle se mit à repenser à tout ce qui s'était passée durant cette année, depuis l'instant où il avait pris ses mains pour l'attirer à lui avant de déposer sur ses lèvres le premier de ses baisers. Les premières secondes de bonheur qui étaient devenu la promesse d'heures, de semaines, de mois d'amour aux côté de celui qui avait été un bouleversement dans sa vie en friche. Il avait été un véritable renouveau. Elle avait l'impression d'avoir vécu plusieurs vies, particulièrement depuis les évènements de ces dernières semaines. Elle avait conscience que les choses n'étaient pas encore finies : elle ne le serait véritablement que lorsqu'elle aurait obtenu les retours de Joshua et Patricia sur leur enquête. Mais elle s'était efforcé de respecter les conseils d'Eve : se focaliser d'abord sur leurs examens, ces passages d'une importance vitale pour leur avenir. Elle s'était d'ailleurs étonnée d'y parvenir avec autant de facilité, ce qui n'avait pas été le cas de Jean, lequel manifestait régulièrement des instants de repli, d'inquiétude, même durant les périodes de révisions qu'ils avaient tous deux traversé ensemble. Elle s'était parfois posé la question de savoir comment elle était aussi aisément parvenue à faire abstraction de cette situation. Et ce n'est que maintenant que l'évidence lui sautait aux yeux : elle y était parvenue parce qu'il était là.
Il n'avait pas hésité à se mettre en danger pour elle, avait souffert pour elle, s'était battu pour elle. Il était devenu plus encore que son havre de paix : il était son prince charmant. Celui avec lequel elle se sentait en sécurité. A cet instant encore elle se sentait en sureté, protégée, aimée. Et cela lui permettait d'obtenir la force qui lui était nécessaire. Encore quelques mètres et elle serait fixée.
Elle s'avança tandis qu'il resta en retrait, prit une profonde inspiration et se mit à chercher du regard son nom qu'elle mit quelques secondes à trouver avant de chercher et de lire la mention qu'il précédait.
Elle tourna son regard vers lui, les yeux embués de larmes, un sourire timide et nerveux ne parvenant pas encore à se montrer entièrement. Il vint à sa rencontre et elle l'entoura de ses bras, se serrant contre lui, enfouissant son visage contre lui, savourant son odeur une fois de plus comme une accroche entre cet instant de bonheur et ce futur plein de promesses. Elle profitait de sa présence.
- Les félicitations !!! J'ai les félicitations !!! Se mit-elle à sangloter.
- C'est vraiment étonnant ça, plaisanta Jean. C'est vrai, ça me coupe les jambes d'apprendre que toi tu puisses avoir eu les félicitations, ajouta-t-il lorsqu'elle le regarda un air légèrement réprobateur. Qui aurait pu croire quelque chose d'aussi …. Prévisible ?
- Arrête. T'es pas drôle, répliqua Sabrina.
- Peut-être pas. Mais toi tu es brillante : c'était évident que tu allais l'avoir. Je ne vois vraiment pas pourquoi tu as stressé à ce point depuis ce martin.
- Tu peux parler Môsieur Zenitude. Tiens, j'aurais dû te prendre en photo histoire de te montrer la tête d'enterrement que tu faisais. Tu aurais moins fait le malin.
- En tout cas : félicitation mon cœur. Maintenant on va tous les deux pouvoir gouter à un repos bien mérité. Ce soir on va fêter nos réussites tous ensemble et demain soir je te promets la nuit la plus romantique que tu n'aies jamais eu.
- Je n'attends que ça mon ange, lui dit-elle en se jetant à son cou tandis qu'il posa ses lèvres sur les siennes dans un profond baiser.
On va retrouver les autres tout de suite ? Ou on a le temps de rentrer rapidement pour un câlin express ?
- On va bien voir, lui répondit-il, en la prenant par la main.
Ils filèrent tous deux main dans la main, riant comme des écoliers au sortir du dernier jour d'école, ce qui d'ailleurs n'était pas si éloigné de la réalité de leur situation. Ils se sentait tous deux libérés de leur appréhension, en tout cas de celle-là.
Soudain Jean changea brusquement de direction et entraîna sa belle sous une petite alcôve, la plaqua contre le mur, à l'abri de regards tout-venants, et échangea un bref regard complice. Là ils s'embrassèrent, heureux et soulagés. Une brève inquiétude à l'idée qu'ils puissent à nouveau être suivis traversa Jean qui interrompit soudain son baiser mais Sabrina le regarda et lui sourit, les yeux brillants de désir, consciente de l'inquiétude subite de son ami. Elle posa sa main sur son visage et l'attira à nouveau à elle. Elle posa ses lèvres sur les siennes et l'embrassa tendrement, amoureusement, laissa son cœur parler à travers ses baisers.
Elle connaissait suffisamment son gros nounours pour savoir que rien ne l'excitait plus que la tendresse qu'elle lui manifestait. Et l'effet de cette communion ne tarda pas à se faire sentir. Une grosseur caractéristique s'était désormais formée au niveau de l'entrejambe de Jean tandis qu'elle-même avait glissé une de ses mains sur ses fesses pour le presser contre elle. Elle ressentait le désir tumescent de son ami au travers de leurs vêtements. Elle sentait les mains chaudes de Jean parcourir son corps comme il l'avait déjà fait tant de fois durant cette année, elle recevait les caresses de ses doigts sous son tee-shirt, son pouce effleurant tendrement la naissance de ses seins aux pointes déjà dardés, affamées de ses attentions. Elle poussa de long soupirs et sentait son sexe s'ouvrir et s'humidifier telle une bouche affamée par la perspective d'un repas revigorant. Il lui donnait faim de lui, de son corps. Elle était avide de son amour. Elle savait qu'elle ne pourrait désormais plus attendre d'être arrivés jusqu'à leur appartement. Elle le voulait maintenant pour elle. Faire l'amour avec lui une première fois de l'après-midi, juste un amuse-bouche avant de savourer une nouvelle fois la volupté de leurs unions charnelles.
Jean avait senti son désir et ses mains passaient désormais de ses hanches à ses fesses. Ses doigts s'immiscèrent sous son shorty, atteignirent sans aucune difficulté l'orée de son canyon d'amour qu'il effleura de ses doigts, éprouva l'humidité qui attirait ses doigts tout en arrachant à sa belle de légers soubresauts à chaque contact. Il la sentait électrique et banda encore davantage, se pressant contre elle pour qu'elle ne puisse plus avoir le moindre doute sur son désir qu'elle palpait déjà par de tendres frôlements. Comme il l'aimait. Comme elle l'enivrait. Comme il la désirait. Il sentait le feu de cette convoitise réciproque bruler entre eux, leurs corps s'appelant mutuellement. Il interrompit une nouvelle fois leur baiser pour la laisser gémir lorsqu'il fit pénétrer son doigt en elle tandis qu'il stimulait son clitoris de son pouce. Elle frémit, s'accrocha à lui tandis qu'il veillait à chatouiller son bouton d'amour si sensible, retenant avec difficulté ses gémissements qu'il savait annonciateur d'un plaisir imminent. Sabrina fut soudain prise de violentes convulsions et rejeta son visage en arrière dans un cri profond mais étouffé par la peur d'attirer les regards. Non qu'elle craignait qu'ils fussent surpris par des passants attentifs, mais elle ne voulait pas devoir reporter le plaisir de le sentir en elle, ne serait-ce que de quelques minutes. Ne pas briser la magie de cet instant, ne pas briser ces minutes de bonheur par les jugements des quidams.
Il patienta quelques secondes qu'elle retrouve son souffle puis baissa le léger vêtement de son amie tandis qu'elle saisit son sexe et l'extirpa hors du pantalon que Jean avait pris soin d'ouvrir pour faciliter l'accès de sa main.
Elle éprouva à peine l'extrémité suintante de sécrétions puis laissa ses mains s'accrocher à son cou tandis que Jean s'approcha d'elle et guida son sexe devant ses lèvres ouvertes et luisante de sa jouissance. Il la pénétra d'un coup, se retrouvant au fond d'elle en une poussée ferme mais tendre. Il la prit dans ses bras et la souleva. Ainsi chevauché, il la laissa s'empaler sur lui, la prit avec douceur, avec amour, avec la joie d'être à elle.
Ils s'aimèrent ainsi pendant une dizaine de minutes avant qu'elle jouisse à nouveau dans un profond soupir qu'elle étouffa, tremblante, dans le creu de son cou. Jean ne comptait pas s'arrêter là et continua ses mouvements, tantôt sur un rythme lancinant, tantôt dans ce qui semblait une course effrénée. Sabrina jouit une fois de plus, puis encore une, son clitoris devenu sensible à la moindre caresse, ce que son amant savait pertinemment et qui s'affairait d'ailleurs à titiller cette source de volupté tandis qu'il continuait de la prendre avec force.
Au quatrième orgasme qui lui déclencha cette fois un véritable écoulement de sécrétion, Sabrina fit la moue.
- Tu exagères, fit-elle doucement. Et moi comment je te rends la pareille ?
- Je te vois jouir et te sens près de moi. Crois-moi c'est déjà énorme.
- Non, non, non, moi aussi je veux ton plaisir. Attends un peu.
Elle se dégagea rapidement, s'accroupit puis prit dans sa bouche le membre tendu de son amant dans sa bouche, léchant les sécrétions de son propre plaisir avant de s'attaquer au gland de son ami, le suçant, le mordillant, léchant son méat en y insérant parfois e bout de sa langue, arrachant à Jean des soupirs et des soubresauts de plaisir. Après quelques minutes de ses baisers intimes, elle accéléra son mouvement et suça son gland avec avidité. Il n'allait pas pouvoir endurer longtemps un tel traitement et elle sentit son sexe durcir de plus en plus jusqu'à ce qu'enfin elle sente son ami se convulser. Tout en le gardant dans sa bouche, elle le regarda, se tordre de bonheur, étouffant à grand mal de violents gémissements tandis que le jus de sa félicité se déversait entre ses lèvres. Elle gouta son amour, joua de sa langue avec sa semence qu'elle avala, goutte après goutte. Elle continua de titiller son méat et les bords de son gland ce qui le fit se cambrer et gémir pendant encore une minute entière tandis qu'elle savourait la fierté de donner tant de bonheur à cet homme qu'elle aimait. Lentement, elle mit fin à ce calvaire de douceur, remonta près de lui et l'embrassa amoureusement.
- Maintenant je suis contente.
- Tu es une diablesse. Une merveilleuse diablesse.
- J'adore te voir dans le plaisir mon amour, lui dit-elle avant l'embrasser à nouveau. On devrait peut-être recommencer à la maison. Mais on appellera tes parents avant pour leur dire mes résultats. Et on appellera Eve, Chantal et Sylvain aussi au passage.
- Oki …. De toute façon il va falloir …- Oui, aussi, le coupa-t-elle. Mais ne t'inquiète pas ça ira. Je vais leur envoyer un message sur le chemin, ok?
- Ça me va.
Ils rentrèrent tous deux dans leur appartement, satisfaits de leur petite parenthèse coquine avec la ferme intention de recommencer lorsque le téléphone de Sabrina sonna. C'était Nicolas.
- Félicitation pour ton année ma belle. Comment allez-vous tous les deux ?
- Plutôt pas mal vu les circonstances, répondit-elle d'un ton enjoué. On voulait surtout vous tenir au courant. En fait on était sur le point de prévenir aussi les parents de Jean mais on fera ça plus tard.
- Non, non. Au contraire, appelez-les dès que vous le pouvez. Joshua nous avait dit de le tenir au courant dès que vous seriez un peu plus disponibles et dispensés de la question de vos examens. On voit avec lui et on va pouvoir organiser une vision aujourd'hui, si vous êtes disponibles.
- D'accord mais plutôt en fin d'après-midi car on fait une soirée pour fêter les résultats de tout le monde ce soir. Ça ira ? Ou demain au pire.
- Pas de soucis. On dit vers 18h30. A tout à l'heure.
Jean et Sabrina se dépêchèrent d'informer les parents de Jean de leur réussite avant de consacrer le reste de leur après-midi à continuer ce qu'ils avaient tous deux mis tant d'énergie à commencer dans l'une des alcôves des rues piétonnes d'Amiens. Entre deux câlins, ils s'étaient tenus au courant de l'organisation de leur soirée avec leurs amis.
Sabrina eut la surprise de recevoir l'appel d'Alexandra qui les informa aussi de sa propre réussite à ses examens ainsi que de son désir de les voir cet été dès qu'ils auraient un moment.
Vers le milieu de l'après-midi, Nicolas les informa d'un appel en visio-conférence dès 18h, tout le monde ayant été prévenus.
Les deux jeunes gens se sentaient un peu nerveux mais le ton du message était si détendu qu'ils se sentaient malgré tout assez rassurés.
A 18h, ils étaient tous deux devant leur ordinateur et se tenaient prêts à recevoir l'appel. Jean se montra particulièrement stressé, anxieux à l'idée qu'une nouvelle complication ne vienne entacher cette journée qui s'était par ailleurs jusque-là déroulée sous les meilleurs hospices.
L'appel survint à l'heure dite et l'écran ne tarda pas à afficher les visages de leurs amis. Joshua et Patricia ainsi que Nicolas et Chantal furent les premiers arrivés suivis à quelques secondes d'intervalle par Eve et Pascal et par Sylvain et Anne.
Chacun commença par féliciter les deux étudiants pour leur année, certes mouvementée mais cependant couronnée par une réussite haut-la-main. Ils s'échangèrent tous des banalités durant quelques minutes, Sylvain se montrant particulièrement intéressé par la perspective de poursuite d'étude de Sabrina afin de pouvoir rapidement lui offrir un poste. Jean essaya d'aborder plusieurs fois leur situation et manifestait clairement le désir de se délivrer de l'incertitude qui les tenaillait sur la question du harcèlement dont ils avaient tous deux fait les frais. Mais Joshua le pria chaque fois de faire preuve de patience car il attendait, avant de faire son petit exposé, d'obtenir un dernier élément.
C'est à ce moment qu'un nouvel interlocuteur fit son apparition sur l'écran. Jean reconnut tout de suite ces longs cheveux noirs et ce visage avenant au sourire malicieux.
- Yun ?! Mais … Qu'est-ce que tu fais là ?
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