Clorinde (12)

- Par l'auteur HDS Exorium -
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Récit libertin : Clorinde (12) Histoire érotique Publiée sur HDS le 21-10-2021 dans la catégorie Entre-nous, hommes et femmes
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Clorinde (12)
Un coup de sonnette impérieux m’a brusquement tiré du sommeil.
J’ai jeté un œil sur mon réveil. Dix heures, déjà !
Ça a recommencé.
- Oui. Voilà ! Voilà !
J’ai enfilé un peignoir, navigué, au radar, jusqu’à la porte d’entrée.
C’était Maxime.
- Salut, vieux ! Hou là ! Je te réveille, on dirait.
J’ai marmonné que j’avais eu une nuit difficile.
- Mais vas-y ! Entre ! Assieds-toi ! Je nous fais un café.
Il n’y est pas allé par quatre chemins.
- Oui. Je t’avouerai que Clorinde nous inquiète. Beaucoup. Tu la vois quelquefois ?
- Elle passe, oui. Le plus souvent avec Lucie, sa collègue. Elles viennent se baigner.
- Comment tu la trouves ?
- Oh, bien ! Bien. Elle a l’air épanouie. Heureuse.
- Mouais. C’est pas l’impression qu’elle nous donne, à nous. On la dirait à cran. Et elle se renferme. Il y a pas moyen de lui extirper trois mots. Elle te parle à toi ?
- Encore assez, oui !
- Et elle a un petit ami ? À ton avis ?
- Oh, alors ça ! Mais je crois pas, non. Elle serait venue se baigner avec.
- Me dis pas que…- Que quoi ?
- Qu’avec cette fille, là, cette collègue…J’ai éclaté de rire.
- Oh, non, non ! Alors là, il y a pas de risques.
- On se demandait avec sa mère. On n’arrête pas de se poser tout un tas de questions à son sujet. Parce qu’on la reconnaît plus. Plus du tout. Elle qui ne jurait que par nous quand elle était ado, qui ne se plaisait qu’avec nous, qu’à la maison, on ne la voit plus désormais que tous les tournants de lune. Et c’est pour nous tirer une tronche de dix kilomètres. T’es sûr qu’il y a pas quelque chose ?
- Quelque chose ? Quoi ?
- Je sais pas, moi ! Une mauvaise influence quelque part. De mauvaises fréquentations.
- Je m’en serais rendu compte. D’une façon ou d’une autre. Non, ce que je crois, moi, c’est que… ça va pas te faire plaisir…- Mais si ! Vas-y ! Dis…- Que vous voulez beaucoup trop la couver. Vous l’étouffez en fait.
- Elle te l’a dit ?
- Pas ouvertement, non. Mais c’est là en permanence. En filigrane. Elle a le sentiment que vous voulez gérer sa vie, lui imposer vos vues.
- Ce qui n’est pas le cas.
- T’es sûr ? Il y a pas si longtemps, vous ne vouliez pas lui infliger un mari ?
- Lui infliger, non. Bien sûr que non. Mais lui faire prendre conscience que c’était pour elle une chance inouïe… Parce que c’est un garçon très bien. D’une très bonne famille. Qui a de magnifiques perspectives d’avenir. Elle serait heureuse avec lui.
- Elle n’a peut-être pas la même conception du bonheur que vous.
- Oui, oh alors ça ! Il y en a pas trente-six, des façons de voir les choses. Enfin, si, oui, quand on est jeune, on se fait tout un tas d’illusions sur tout. Et on s’en mord ensuite les doigts. C’est bien pour ça que notre rôle à nous, ses parents, c’est de veiller au grain et de faire en sorte qu’elle ne soit pas amenée à regretter par la suite les choix qu’elle aura faits. C’est comme celle lubie de vouloir absolument jouer à la serveuse. Franchement ! Ça, ça va bien comme petit boulot d’été, mais on ne fait pas toute sa vie professionnelle là-dedans. Surtout quand on a, comme elle, d’incroyables facilités intellectuelles. C’est du gâchis, avoue ! Un invraisemblable gâchis. C’était pas ce qu’on avait rêvé pour elle. Ah, non, alors !
Il s’est perdu dans ses pensées. M’a jeté un long regard éploré.
- Tu crois, toi ?
- Je crois quoi ?
- Que c’est définitivement perdu. Qu’il y a pas un moyen quelconque de la ramener à la raison ?
J’ai soupiré.
- Mais laisse-la vivre ! Fiche-lui la paix ! Parce que tout ce que vous allez gagner, à force de faire, c’est que vous allez définitivement la perdre.
- Oui, alors, si je comprends bien, je peux pas compter sur toi pour essayer de lui faire comprendre où est son intérêt ?
- Si t’entends par là, la convaincre d’épouser ce juriste que vous lui avez choisi ou bien encore d’abandonner un métier dans lequel elle se sent parfaitement à l’aise, je te le dis tout net, c’est non.
Il s’est levé.
- Est-ce qu’au moins je peux te demander, au cas où elle te semblerait se mettre, d’une façon ou d’une autre, gravement en danger, d’intervenir ?
- Oui, ça, là-dessus il y a pas de problème. Évidemment !
- Merci.

* * *
Elle s’est laissé tomber sur le lit.
- Ouf ! Ça y est ! Ils sont partis. Je les supporte de moins en moins.
- Ça s’est mal passé ?
- Pas vraiment, non. Disons qu’ils ont voulu se la jouer parents compréhensifs. Conciliants. Changement de stratégie. On laisse venir. On attend que je me vautre. Mais ça, c’est pas demain la veille. Au contraire. Ils peuvent toujours courir. Bon, mais allez ! Assez parlé d’eux. On fait des trucs.
- Quoi, comme trucs ?
- Je sais pas. Des trucs. J’ai envie de me défouler ce soir. D’être complètement infernale. Comme jamais je l’ai été.
- Oh, ben ça promet. Et ça sent le restaurant.
- Oh, non, non ! J’ai pas vraiment envie de bouger. Il est trop tard. Sans compter qu’on est pas mal ici. Il y a des voisins un peu partout. Il y a l’hôtel en face. On peut avoir plein d’opportunités si on veut. D’ailleurs, en parlant de ça…Elle s’est levée, dirigée vers la fenêtre.
- Il y a eu plein d’entrées aujourd’hui, à ce qu’elle m’a dit, Lucie. Et des prometteuses.
- On la verra, elle, ce soir ?
- Oh, alors ça, ça m’étonnerait ! Parce qu’elle est partie s’expliquer, pour la quatre-cent-quatre-vingt-troisième fois au moins, avec l’autre animal, là. Bref, de ce côté-là, rien de nouveau sous le soleil. Elle en sortira jamais n’importe comment, moi, je crois. Hé hé ! Mais en attendant venez voir ça ! Là, en bas, à droite. Les deux qui se roulent un patin près de la porte de la salle de bains. Et en pleine lumière en plus. Ça les gêne pas. Ça va finir sur le plumard, ça, on parie ? C’est ça ! Mets-lui la main dans la culotte ! Comment ça lui plaît, regardez ! Elle en frétille. Et voilà ! Qu’est-ce que je disais ! Le lit. Il la fourre en beauté. Ah, ça a pas perdu de temps, dites donc ! Et hardi, petit ! Ah, il y va ! À ce rythme-là, m’étonnerait qu’il tienne la distance. C’est le problème souvent avec les mecs. Ils te laissent pas le temps de démarrer qu’ils ont déjà fini. Quoique, là, vu la façon dont elle lui malaxe les fesses et dont elle lui noue les jambes autour, elle doit pas être loin, elle non plus. Elles sont géniales, n’empêche, ces jumelles. On est carrément dans la chambre avec, oui, et le nez dessus. Ah, ça y est ! Elle prend son pied. C’est bon, ma cocotte ? Oui, on dirait ! Vu la façon dont tu secoues la tête dans tous les sens sur l’oreiller. Comment elle doit miauler ! Dommage qu’on n’ait pas le son.
- On en a quand même un, de son.
- Comment ça ? Ah, oui ! D’à côté, de chez Lydie, ça vient. Et si ça tombe, elle est à la fenêtre. Tout comme nous. Et elle regarde la même chose que nous.
On s’est tus. On l’a laissée arpéger son plaisir jusqu’au bout.
- Peut-être qu’il y en a encore d’autres à profiter du spectacle. Sûrement même. Il est grand, l’immeuble. Alors il y a toujours des yeux qui traînent. Forcément. Au cas où… Bon, mais alors qu’est-ce qu’ils fabriquent les deux autres en face ? Il va pas quand même pas lui rester dedans toute la nuit ! Ça papote. Ça papote. Qu’est-ce qu’ils peuvent bien se raconter ? À votre avis ? Moi, je dirais que ce qu’est possible, c’est qu’ils soient justement en train de se demander s’ils ont eu leur petit succès. Non, mais attendez ! Un couple qui fait ça la fenêtre grande ouverte, toutes les lumières allumées, vous me ferez jamais croire que c’est pas, même s’il prétend le contraire, parce que ça l’excite de se dire qu’on peut le voir. Sauf qu’il peut pas savoir s’il y a eu mèche ou pas. C’est trop génial, ça, d’ailleurs ! Combien de fois, moi, je suis passée à poil devant ma fenêtre en me disant que peut-être on me voyait. D’autres trucs aussi. Mais tu sais pas, tu sais jamais s’il y a eu quelqu’un ou pas. C’est à la fois hyper frustrant et complètement génial. Ah, ça y est ! Ça bouge. Enfin ! Ben, c’est pas trop tôt ! Oh, le salaud ! Non, mais quel salaud ! Regardez-le ! Il se faufile sous les draps. Et il laisse sa nana aller éteindre. À moins que ce soit elle qu’ait voulu. Pour qu’on la voie bien ! Oui, sûrement que c’est ça. Bon, mais un peu à notre tour maintenant ! Venez ! Venez vous occuper de moi…Elle s’est déshabillée. On s’est déshabillés.
On a roulé sur le lit. J’ai voulu aller m’installer entre ses cuisses. Elle m’a retenu.
- Non, pas comme ça. Tête-bêche. Que je profite de vous, moi aussi.
On s’est installés. Mes doigts ont ourlé son encoche, l’ont longuement ciselée. Mes lèvres, ma langue se sont aventurées, avec délectation, dans ses replis froncés. Elle a doucement gémi. Il y a eu son souffle sur moi. Sur ma queue. Qu’elle a piquetée de petits baisers. Plus bas. Elle me les a voluptueusement pétries. Plus bas encore. Elle a haleté. Et elle m’a, avec détermination, enfoncé son index humecté de salive entre les fesses. Elle l’y a poussé. Loin. Le plus loin possible. Elle l’y a fait tournoyer. Mes doigts se sont faits plus ardents, ma langue plus pressante. Plus conquérante. Elle a gémi plus fort. Elle a pressé son bassin contre ma bouche et elle a psalmodié son plaisir. À longues trilles éperdues.
De l’autre côté de la cloison, presque aussitôt, tout près, des sanglots de bonheur lui ont répondu.
Clorinde s’est redressée.
- Oui, non, mais alors là, elle, demain je suis de repos. Je passe à l’attaque. Elle va pas s’en tirer comme ça. Mais vous, vous filez, hein ! Vous me restez pas par les pieds. Que je puisse manœuvrer tout à mon aise.

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