Clorinde, ma colocataire (15)
Récit érotique écrit par Exorium [→ Accès à sa fiche auteur]
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Histoire érotique Publiée sur HDS le 07-06-2020 dans la catégorie Entre-nous, hommes et femmes
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Clorinde, ma colocataire (15)
Elle m’a attentivement écouté. Jusqu’au bout.
– Et c’est tout ?
– Ben oui, c’est tout. C’est déjà pas mal, non ?
– Mouais…Avec une petite moue de désappointement.
– Qu’est-ce t’aurais voulu d’autre ?
– Je sais pas, mais autre chose en tout cas. Non, parce qu’il est bien gentil votre Martial, là. Il s’excite comme un fou en me matant le cul et les nichons. C’est bien. C’est même très bien. C’est gratifiant. Je vais pas prétendre le contraire. Mais bon, il arrive un moment où ça peut guère que tourner en rond. Parce qu’il va se passer quoi maintenant ? On peut continuer à le chauffer, si on veut, oui, bien sûr. Lui offrir des photos de ma chatte en pâture. L’inviter. Que je le voie baver tant et plus devant moi. Et après ? De toute façon, je donnerai pas suite. Je coucherai pas avec, c’est hors de question. Alors ou bien ça va durer indéfiniment comme ça, moi à l’allumer et lui à m’encercler de désir, ce qui va être terriblement répétitif au bout du compte et mortellement ennuyeux. Ou bien il va se faire pressant. Il va devenir lourd et je vais être obligée de l’envoyer sur les roses. Dans les deux cas… Qu’est-ce qu’il y a ? Pourquoi vous faites cette tête-là ? Ça vous étonne ce que je vous dis là ?
– Un peu, oui.
– Parce que j’étais à fond sur Martial et que d’un seul coup… Ben oui, mais ça m’amuse plus. Finalement il y a rien qui ressemble plus à un mec qui te désire qu’un autre mec qui te désire. Ils sont désespérément interchangeables. Et il y rien de plus facile pour une nana, quand elle est pas trop mal foutue et qu’elle sait y faire, que d’avoir des dizaines et des dizaines d’adorateurs prosternés à ses pieds dans l’espoir de décrocher le jackpot. J’en ai fait le tour de tout ça. Peut-être que ça reviendra. Je sais pas. On peut jurer de rien. Mais, pour le moment, j’ai envie d’autre chose. De nouveau. De différent.
– Et donc, Martial…– On le met sur la touche, oui.
– Qu’est-ce que je vais bien pouvoir lui raconter ?
– N’importe quoi ! Par exemple, qu’on couche ensemble, vous et moi. Il va se sentir en porte-à-faux vis-à-vis de vous du coup. Et vous abandonner le terrain. Ou alors c’est qu’il m’a vraiment dans la peau. Et là, ça va être beaucoup plus compliqué. Bon, mais allez, on verra bien. Assez parlé de Martial. Il y a pas que Martial dans la vie. Il y a aussi la fille de l’hôtel. Surtout la fille de l’hôtel. Et son amant.
– Ah, je comprends mieux.
– Vous savez ce que j’ai fait à midi ? Je suis allée au resto.
– Toute seule ! Vilaine ! T’aurais pu m’attendre…– Celui en face de la grande surface.
– Et tu l’as vue…– Non, mais j’ai déjeuné juste à côté de deux filles qui travaillent avec. Et qu’ont parlé d’elle.
– T’es sûre que c’était d’elle ?
– Une caissière qui s’appelle Alexandra et qu’a un casoar tatoué sur l’avant-bras, il doit pas y en avoir douze mille.
– Et alors ?
– Alors à ce qu’il paraît qu’elle en a après le patron. Qu’elle fait des pieds et des mains pour le mettre dans son lit.
– Ce sont peut-être des racontars.
– Et puis peut-être pas.
– Tu crois que c’est lui qu’elle voit à l’hôtel ?
– Qu’est-ce que vous voulez que j’en sache ? Oh, mais on en aura le cœur net. Faites-moi confiance qu’on va en avoir le cœur net.
* **
Et on a passé les deux jours suivants, le nez quasiment rivé au carreau.
– Mais qu’est-ce qu’ils foutent ?
– Ils ont peut-être décidé de mettre un terme…– Portez bien la poisse, vous ! Ah, ça y est ! La v’là ! Bon, alors vous avez compris ? Vous passez dans l’avenue, de l’autre côté et, dès qu’il sort, vous le prenez en chasse. En voiture s’il faut. Vous êtes garé où ?
– Sur le parking devant l’entrée principale.
– Parfait ! Moi, pendant ce temps-là, je m’occuperai d’elle. Allez, feu !
Plus d’une heure j’ai attendu. Et puis mon portable a sonné.
– Elle vient de sortir. Vous allez sûrement le voir.
Il a effectivement fait son apparition.
– Putain ! Comment il est jeune !
– Combien ?
– Son âge à elle. La trentaine. À peu près.
– Donc, c’est pas le patron.
– Il monte en voiture.
– Oui, ben le perdez pas de vue ! Je vous laisse. À tout à l’heure !
– Alors ?
– Une dizaine de kilomètres on a fait. Il habite un petit immeuble à la périphérie. Et il est marié.
– Comment vous savez ça ?
– Parce que je suis allé me garer un peu plus loin, que je suis discrètement revenu et que j’ai jeté un œil dans le hall. Il y a huit appartements. Et forcément, huit boîtes aux lettres. Sur toutes il y a « Monsieur et Madame Untel. »– Donc, vous avez raison : il est marié. Vous avez pas relevé les noms ?
– Si ! Et même les prénoms.
– Génial ! Ça peut servir. On sait jamais. Il est beau gosse ?
– Je suis pas très bon juge en la matière, mais j’ai l’impression que c’est le genre de type qui doit faire des ravages chez les nanas.
– Faudra que j’aille jeter un coup d’œil dessus alors ! Le prochain coup, c’est moi qui le pisterai. Et vous, vous occuperez d’Alexandra. Ce qui vous donnera l’occasion de lui reluquer une fois de plus le popotin.
– Ça a donné quoi, elle ?
– Elle est allée bosser. J’ai fait quelques courses. Je suis passée à sa caisse. J’ai échangé quelques mots avec. Et puis voilà. En tout cas, elle a pas d’alliance.
– Elle est peut-être en couple quand même.
– Possible, oui. Mais j’en suis pas restée là. Après, je suis allée boire un café en face. Il y avait deux de ses collègues caissières attablées devant un thé. Qui parlaient de médecines parallèles. D’astrologie. De magnétisme. Tout ça. L’occasion ou jamais. Je me suis mêlée à la conversation.
– Et tu les as fait parler d’Alexandra.
– Ça va pas, non ? Elles me connaissent pas. Elles se seraient méfiées. Et je me serais grillée. Toute seule. Comme une grande. Non. J’ai posé des jalons. Je me suis passionnément intéressée à toutes leurs histoires de médiums, de rebouteux et de coupeurs de feu dont je me soucie comme de l’an quarante. Comme ça il me suffira, la prochaine fois, de reprendre la conversation là où on l’avait laissée et de la faire progressivement glisser, peu à peu, vers là où je veux qu’elle aille.
De grands traits. Des petites cases. De toutes les couleurs.
– Qu’est-ce tu fabriques ?
– Un planning. Parce que c’est sûrement aux mêmes jours et aux mêmes heures qu’ils se voient. En fonction de leurs horaires respectifs. On n’aura plus à guetter des heures à la fenêtre comme ça. On saura quand il faut qu’on soit opérationnels.
– Et c’est tout ?
– Ben oui, c’est tout. C’est déjà pas mal, non ?
– Mouais…Avec une petite moue de désappointement.
– Qu’est-ce t’aurais voulu d’autre ?
– Je sais pas, mais autre chose en tout cas. Non, parce qu’il est bien gentil votre Martial, là. Il s’excite comme un fou en me matant le cul et les nichons. C’est bien. C’est même très bien. C’est gratifiant. Je vais pas prétendre le contraire. Mais bon, il arrive un moment où ça peut guère que tourner en rond. Parce qu’il va se passer quoi maintenant ? On peut continuer à le chauffer, si on veut, oui, bien sûr. Lui offrir des photos de ma chatte en pâture. L’inviter. Que je le voie baver tant et plus devant moi. Et après ? De toute façon, je donnerai pas suite. Je coucherai pas avec, c’est hors de question. Alors ou bien ça va durer indéfiniment comme ça, moi à l’allumer et lui à m’encercler de désir, ce qui va être terriblement répétitif au bout du compte et mortellement ennuyeux. Ou bien il va se faire pressant. Il va devenir lourd et je vais être obligée de l’envoyer sur les roses. Dans les deux cas… Qu’est-ce qu’il y a ? Pourquoi vous faites cette tête-là ? Ça vous étonne ce que je vous dis là ?
– Un peu, oui.
– Parce que j’étais à fond sur Martial et que d’un seul coup… Ben oui, mais ça m’amuse plus. Finalement il y a rien qui ressemble plus à un mec qui te désire qu’un autre mec qui te désire. Ils sont désespérément interchangeables. Et il y rien de plus facile pour une nana, quand elle est pas trop mal foutue et qu’elle sait y faire, que d’avoir des dizaines et des dizaines d’adorateurs prosternés à ses pieds dans l’espoir de décrocher le jackpot. J’en ai fait le tour de tout ça. Peut-être que ça reviendra. Je sais pas. On peut jurer de rien. Mais, pour le moment, j’ai envie d’autre chose. De nouveau. De différent.
– Et donc, Martial…– On le met sur la touche, oui.
– Qu’est-ce que je vais bien pouvoir lui raconter ?
– N’importe quoi ! Par exemple, qu’on couche ensemble, vous et moi. Il va se sentir en porte-à-faux vis-à-vis de vous du coup. Et vous abandonner le terrain. Ou alors c’est qu’il m’a vraiment dans la peau. Et là, ça va être beaucoup plus compliqué. Bon, mais allez, on verra bien. Assez parlé de Martial. Il y a pas que Martial dans la vie. Il y a aussi la fille de l’hôtel. Surtout la fille de l’hôtel. Et son amant.
– Ah, je comprends mieux.
– Vous savez ce que j’ai fait à midi ? Je suis allée au resto.
– Toute seule ! Vilaine ! T’aurais pu m’attendre…– Celui en face de la grande surface.
– Et tu l’as vue…– Non, mais j’ai déjeuné juste à côté de deux filles qui travaillent avec. Et qu’ont parlé d’elle.
– T’es sûre que c’était d’elle ?
– Une caissière qui s’appelle Alexandra et qu’a un casoar tatoué sur l’avant-bras, il doit pas y en avoir douze mille.
– Et alors ?
– Alors à ce qu’il paraît qu’elle en a après le patron. Qu’elle fait des pieds et des mains pour le mettre dans son lit.
– Ce sont peut-être des racontars.
– Et puis peut-être pas.
– Tu crois que c’est lui qu’elle voit à l’hôtel ?
– Qu’est-ce que vous voulez que j’en sache ? Oh, mais on en aura le cœur net. Faites-moi confiance qu’on va en avoir le cœur net.
* **
Et on a passé les deux jours suivants, le nez quasiment rivé au carreau.
– Mais qu’est-ce qu’ils foutent ?
– Ils ont peut-être décidé de mettre un terme…– Portez bien la poisse, vous ! Ah, ça y est ! La v’là ! Bon, alors vous avez compris ? Vous passez dans l’avenue, de l’autre côté et, dès qu’il sort, vous le prenez en chasse. En voiture s’il faut. Vous êtes garé où ?
– Sur le parking devant l’entrée principale.
– Parfait ! Moi, pendant ce temps-là, je m’occuperai d’elle. Allez, feu !
Plus d’une heure j’ai attendu. Et puis mon portable a sonné.
– Elle vient de sortir. Vous allez sûrement le voir.
Il a effectivement fait son apparition.
– Putain ! Comment il est jeune !
– Combien ?
– Son âge à elle. La trentaine. À peu près.
– Donc, c’est pas le patron.
– Il monte en voiture.
– Oui, ben le perdez pas de vue ! Je vous laisse. À tout à l’heure !
– Alors ?
– Une dizaine de kilomètres on a fait. Il habite un petit immeuble à la périphérie. Et il est marié.
– Comment vous savez ça ?
– Parce que je suis allé me garer un peu plus loin, que je suis discrètement revenu et que j’ai jeté un œil dans le hall. Il y a huit appartements. Et forcément, huit boîtes aux lettres. Sur toutes il y a « Monsieur et Madame Untel. »– Donc, vous avez raison : il est marié. Vous avez pas relevé les noms ?
– Si ! Et même les prénoms.
– Génial ! Ça peut servir. On sait jamais. Il est beau gosse ?
– Je suis pas très bon juge en la matière, mais j’ai l’impression que c’est le genre de type qui doit faire des ravages chez les nanas.
– Faudra que j’aille jeter un coup d’œil dessus alors ! Le prochain coup, c’est moi qui le pisterai. Et vous, vous occuperez d’Alexandra. Ce qui vous donnera l’occasion de lui reluquer une fois de plus le popotin.
– Ça a donné quoi, elle ?
– Elle est allée bosser. J’ai fait quelques courses. Je suis passée à sa caisse. J’ai échangé quelques mots avec. Et puis voilà. En tout cas, elle a pas d’alliance.
– Elle est peut-être en couple quand même.
– Possible, oui. Mais j’en suis pas restée là. Après, je suis allée boire un café en face. Il y avait deux de ses collègues caissières attablées devant un thé. Qui parlaient de médecines parallèles. D’astrologie. De magnétisme. Tout ça. L’occasion ou jamais. Je me suis mêlée à la conversation.
– Et tu les as fait parler d’Alexandra.
– Ça va pas, non ? Elles me connaissent pas. Elles se seraient méfiées. Et je me serais grillée. Toute seule. Comme une grande. Non. J’ai posé des jalons. Je me suis passionnément intéressée à toutes leurs histoires de médiums, de rebouteux et de coupeurs de feu dont je me soucie comme de l’an quarante. Comme ça il me suffira, la prochaine fois, de reprendre la conversation là où on l’avait laissée et de la faire progressivement glisser, peu à peu, vers là où je veux qu’elle aille.
De grands traits. Des petites cases. De toutes les couleurs.
– Qu’est-ce tu fabriques ?
– Un planning. Parce que c’est sûrement aux mêmes jours et aux mêmes heures qu’ils se voient. En fonction de leurs horaires respectifs. On n’aura plus à guetter des heures à la fenêtre comme ça. On saura quand il faut qu’on soit opérationnels.
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