Clorinde, ma colocataire (22)
Récit érotique écrit par Exorium [→ Accès à sa fiche auteur]
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Histoire érotique Publiée sur HDS le 08-07-2020 dans la catégorie Entre-nous, hommes et femmes
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Clorinde, ma colocataire (22)
Le lendemain matin, devant son café au lait, elle tirait une tronche de douze kilomètres.
– Holà ! Ça va pas, toi !
Ah, non, ça allait pas, non !
– Faut que j’aille à la fac. Je peux pas y couper : il y a un partiel. Et ça m’emmerde !
Si vous saviez ce que ça m’emmerde. Parce que, de toute façon…Elle a soupiré, léché sa cuillère.
– Vu que j’ai strictement rien révisé… Bon, mais vous allez faire quoi, vous, pendant ce temps-là ?
– Un petit tour à la pétanque, sûrement !
– Ben, tiens ! Bonne chance alors ! Vous me raconterez ?
– Tu sais bien que oui !
Mégane était là, toute seule, fidèle au poste, à s’entraîner.
– Vous allez croire que j’y passe ma vie, mais il me reste tout un tas de congés à prendre. Alors j’en profite. Et puis il faut bien que de temps en temps, il y ait quelqu’un qu’assure une permanence ici. Bon, mais vous voulez jouer ?
C’était pas de refus, oui.
– Et moi, ça m’arrange. Parce que jouer toute seule, c’est pas vraiment l’idéal.
On a équitablement entrelacé parties et pauses. Des pauses dont j’ai profité pour essayer de la faire parler un peu d’elle. De son métier.
– Oui, oh, vous savez, caissière en grande surface, ça n’a rien d’exaltant.
De ses hobbies.
– À part la pétanque, je peux pas dire qu’il y ait grand-chose qui me passionne.
Elle avait des enfants ?
Oui, oh, alors là, c’était un sujet… Elle aurait aimé, oui. Évidemment qu’elle aurait aimé. Comme tout le monde. Seulement…– Votre mari n’en veut pas.
– C’est pas qu’il en veut pas, c’est que…Elle a marqué un long temps d’arrêt.
– Il m’a pas touchée depuis six mois.
– Ah !
Elle a haussé les épaules.
– Ce qui revient au même, finalement.
Je voulais pas être indiscret, mais…– Il a quelqu’un d’autre ?
Peut-être. Elle savait pas. Il y avait des jours où elle se disait que oui, forcément, il avait une maîtresse. Et d’autres, où elle n’était plus certaine de rien.
– Ce qu’il y a de sûr, par contre, c’est qu’il me voit plus. Je suis complètement transparente à ses yeux. Et ça fait mal. Vous pouvez pas savoir ce que ça fait mal. Et comment voulez-vous, en dehors du fait qu’il se passe plus rien entre nous sur le plan sexuel, comment voulez-vous que je puisse envisager d’avoir des enfants avec lui ? Alors que j’arrête pas de me demander combien de temps ça va pouvoir encore durer comme ça tous les deux ? Si c’est pour qu’on se sépare six mois après et que le gamin soit ballotté en permanence de droite et de gauche, non, merci bien.
– Vous l’aimez encore ?
Elle a poussé un profond soupir.
– Que je l’aie aimé, ça, c’est sûr. On a eu trois ans de pur bonheur. Sans le moindre nuage. Et puis, petit à petit, ça s’est effiloché. Comment ? Pourquoi ? Ça reste pour moi un mystère. Peut-être qu’il y a un cap qu’on n’a pas su franchir. Ou que c’est dans l’ordre des choses. Ce que j’éprouve pour lui maintenant ? Franchement, je sais pas. Je sais plus. Peut-être que le mot qui conviendrait le mieux, ce serait affection. Une certaine affection. Et c’est horrible, si on y réfléchit bien.
Elle s’est levée.
– Mais je vous embête avec mes histoires.
– Pas du tout, non.
– Allez, venez, on joue.
* **
Elle a jeté son sac sur le fauteuil, près de l’entrée.
– Alors ! La bouliste ? Eh ben, racontez, quoi !
Elle m’a écouté, jusqu’au bout, sans jamais m’interrompre, avec infiniment d’attention.
– C’est tout ?
C’était tout, oui.
– C’est clair comme de l’eau de roche où elle veut en venir, attendez ! Parce qu’une nana qui fait des confidences comme ça à un type qu’elle a à peine vu trois fois, elle a forcément des idées derrière la tête. Et là, elle y est pas allée par quatre chemins, elle. « Il y a six mois qu’il m’a pas tirée. » Si c’est pas un appel du pied, ça, à moi la peur ! Et je donne pas huit jours avant que vous l’ayez grimpée dans votre lit.
Maintenant, je sais pas. Peut-être que c’est le genre avec qui il va falloir que vous mettiez quand même un peu les formes. Qui veut pas admettre que c’est juste un plan cul.
Qui va vous demander d’être son confident pour enrober tout ça. Qui en a peut-être réellement besoin, d’ailleurs. Mais de toute façon, à l’arrivée, le résultat sera le même. Ce sera nique-nique. Et je la comprends, la pauvre ! Parce que si c’est être mariée pour jamais voir le loup… Et à trente ans en plus…Elle a esquissé un petit sourire mutin.
– Pourquoi tu te marres ?
– Non. Pour rien. Je pense à un truc.
– Ben, dis !
– Oh, non ! Vous allez me trouver vraiment très très tordue.
– Mais si ! Dis !
– Non. Ce que j’imaginais, c’est que c’était à l’hôtel là-bas que vous alliez la retrouver. Dans la chambre même où son mari s’envoie en l’air avec sa collègue Alexandra.
– C’est vrai que t’es particulièrement tordue. Mais c’est aussi ce qui fait ton charme.
Entre autres choses, bien sûr !
– Bon, mais en attendant, puisqu’on parle d’Alexandra, vous savez ce que j’ai fait aujourd’hui ?
– T’avais pas un partiel ?
– Si ! Mais je me suis tirée au bout de dix minutes. Ça servait à rien que je reste.
Quand on sait pas, on sait pas. Et donc, je suis passée lui rendre une petite visite à Alexandra, histoire de voir comment elle avait vécu notre petite soirée d’hier et, surtout, ce qu’elle avait pensé de vous. Elle avait pas beaucoup de temps à m’accorder, parce qu’elle partait bosser, mais j’ai pas été déçue du voyage.
– Comment ça ?
– Ben, vous lui avez carrément tapé dans l’œil, oui ! Elle a pas arrêté de me chanter vos louanges. Sur tous les tons. Comment vous êtes calme ! Rassurant ! Et puis beau avec ça !
« Il a vraiment un charme fou… » Non, mais alors là, elle me comprenait pas. Pas du tout ! « Je peux te dire que moi, je vivrais sous le même toit qu’un type comme ça, je me poserais pas de questions, alors là, je foncerais ! » Oh, mais elle pouvait, hein ! Je n’y voyais pas, pour ma part, le moindre inconvénient. Qu’elle se fasse plaisir ! Qu’elle s’éclate ! Ben, franchement, elle avait bien envie de se laisser tenter. Parce qu’il y avait des éternités qu’un type l’avait pas remuée comme ça. Et donc, à moins qu’elle vous inspire vraiment pas…– Tu sais bien que si !
– Ah, ben ça, vous me diriez le contraire. Vu comment vous lui matez le cul chaque fois que l’occasion se présente… Bon, ben il y a plus qu’à l’inviter. Et le plus tôt sera le mieux. Comment vous allez jouer sur du velours, vous, n’empêche…– Mais son magnétiseur, là ?
– Lui ? Il n’en a pas été du tout question. Mais, à mon avis, c’est pas le genre de fille à qui ça pose un problème de courir deux lièvres à la fois. À vous non plus, j’espère !
Parce que, si tout se passe bien, vous allez être pris entre deux feux, là. La maîtresse et la légitime. C’est pas banal, avouez, comme situation. Je me demande d’ailleurs si moi, pendant ce temps-là, je vais pas s’occuper de son cas, du coup, au magnétiseur.
Histoire de faire bonne mesure. Oui, je crois bien que moi aussi, je vais me laisser tenter.
– Holà ! Ça va pas, toi !
Ah, non, ça allait pas, non !
– Faut que j’aille à la fac. Je peux pas y couper : il y a un partiel. Et ça m’emmerde !
Si vous saviez ce que ça m’emmerde. Parce que, de toute façon…Elle a soupiré, léché sa cuillère.
– Vu que j’ai strictement rien révisé… Bon, mais vous allez faire quoi, vous, pendant ce temps-là ?
– Un petit tour à la pétanque, sûrement !
– Ben, tiens ! Bonne chance alors ! Vous me raconterez ?
– Tu sais bien que oui !
Mégane était là, toute seule, fidèle au poste, à s’entraîner.
– Vous allez croire que j’y passe ma vie, mais il me reste tout un tas de congés à prendre. Alors j’en profite. Et puis il faut bien que de temps en temps, il y ait quelqu’un qu’assure une permanence ici. Bon, mais vous voulez jouer ?
C’était pas de refus, oui.
– Et moi, ça m’arrange. Parce que jouer toute seule, c’est pas vraiment l’idéal.
On a équitablement entrelacé parties et pauses. Des pauses dont j’ai profité pour essayer de la faire parler un peu d’elle. De son métier.
– Oui, oh, vous savez, caissière en grande surface, ça n’a rien d’exaltant.
De ses hobbies.
– À part la pétanque, je peux pas dire qu’il y ait grand-chose qui me passionne.
Elle avait des enfants ?
Oui, oh, alors là, c’était un sujet… Elle aurait aimé, oui. Évidemment qu’elle aurait aimé. Comme tout le monde. Seulement…– Votre mari n’en veut pas.
– C’est pas qu’il en veut pas, c’est que…Elle a marqué un long temps d’arrêt.
– Il m’a pas touchée depuis six mois.
– Ah !
Elle a haussé les épaules.
– Ce qui revient au même, finalement.
Je voulais pas être indiscret, mais…– Il a quelqu’un d’autre ?
Peut-être. Elle savait pas. Il y avait des jours où elle se disait que oui, forcément, il avait une maîtresse. Et d’autres, où elle n’était plus certaine de rien.
– Ce qu’il y a de sûr, par contre, c’est qu’il me voit plus. Je suis complètement transparente à ses yeux. Et ça fait mal. Vous pouvez pas savoir ce que ça fait mal. Et comment voulez-vous, en dehors du fait qu’il se passe plus rien entre nous sur le plan sexuel, comment voulez-vous que je puisse envisager d’avoir des enfants avec lui ? Alors que j’arrête pas de me demander combien de temps ça va pouvoir encore durer comme ça tous les deux ? Si c’est pour qu’on se sépare six mois après et que le gamin soit ballotté en permanence de droite et de gauche, non, merci bien.
– Vous l’aimez encore ?
Elle a poussé un profond soupir.
– Que je l’aie aimé, ça, c’est sûr. On a eu trois ans de pur bonheur. Sans le moindre nuage. Et puis, petit à petit, ça s’est effiloché. Comment ? Pourquoi ? Ça reste pour moi un mystère. Peut-être qu’il y a un cap qu’on n’a pas su franchir. Ou que c’est dans l’ordre des choses. Ce que j’éprouve pour lui maintenant ? Franchement, je sais pas. Je sais plus. Peut-être que le mot qui conviendrait le mieux, ce serait affection. Une certaine affection. Et c’est horrible, si on y réfléchit bien.
Elle s’est levée.
– Mais je vous embête avec mes histoires.
– Pas du tout, non.
– Allez, venez, on joue.
* **
Elle a jeté son sac sur le fauteuil, près de l’entrée.
– Alors ! La bouliste ? Eh ben, racontez, quoi !
Elle m’a écouté, jusqu’au bout, sans jamais m’interrompre, avec infiniment d’attention.
– C’est tout ?
C’était tout, oui.
– C’est clair comme de l’eau de roche où elle veut en venir, attendez ! Parce qu’une nana qui fait des confidences comme ça à un type qu’elle a à peine vu trois fois, elle a forcément des idées derrière la tête. Et là, elle y est pas allée par quatre chemins, elle. « Il y a six mois qu’il m’a pas tirée. » Si c’est pas un appel du pied, ça, à moi la peur ! Et je donne pas huit jours avant que vous l’ayez grimpée dans votre lit.
Maintenant, je sais pas. Peut-être que c’est le genre avec qui il va falloir que vous mettiez quand même un peu les formes. Qui veut pas admettre que c’est juste un plan cul.
Qui va vous demander d’être son confident pour enrober tout ça. Qui en a peut-être réellement besoin, d’ailleurs. Mais de toute façon, à l’arrivée, le résultat sera le même. Ce sera nique-nique. Et je la comprends, la pauvre ! Parce que si c’est être mariée pour jamais voir le loup… Et à trente ans en plus…Elle a esquissé un petit sourire mutin.
– Pourquoi tu te marres ?
– Non. Pour rien. Je pense à un truc.
– Ben, dis !
– Oh, non ! Vous allez me trouver vraiment très très tordue.
– Mais si ! Dis !
– Non. Ce que j’imaginais, c’est que c’était à l’hôtel là-bas que vous alliez la retrouver. Dans la chambre même où son mari s’envoie en l’air avec sa collègue Alexandra.
– C’est vrai que t’es particulièrement tordue. Mais c’est aussi ce qui fait ton charme.
Entre autres choses, bien sûr !
– Bon, mais en attendant, puisqu’on parle d’Alexandra, vous savez ce que j’ai fait aujourd’hui ?
– T’avais pas un partiel ?
– Si ! Mais je me suis tirée au bout de dix minutes. Ça servait à rien que je reste.
Quand on sait pas, on sait pas. Et donc, je suis passée lui rendre une petite visite à Alexandra, histoire de voir comment elle avait vécu notre petite soirée d’hier et, surtout, ce qu’elle avait pensé de vous. Elle avait pas beaucoup de temps à m’accorder, parce qu’elle partait bosser, mais j’ai pas été déçue du voyage.
– Comment ça ?
– Ben, vous lui avez carrément tapé dans l’œil, oui ! Elle a pas arrêté de me chanter vos louanges. Sur tous les tons. Comment vous êtes calme ! Rassurant ! Et puis beau avec ça !
« Il a vraiment un charme fou… » Non, mais alors là, elle me comprenait pas. Pas du tout ! « Je peux te dire que moi, je vivrais sous le même toit qu’un type comme ça, je me poserais pas de questions, alors là, je foncerais ! » Oh, mais elle pouvait, hein ! Je n’y voyais pas, pour ma part, le moindre inconvénient. Qu’elle se fasse plaisir ! Qu’elle s’éclate ! Ben, franchement, elle avait bien envie de se laisser tenter. Parce qu’il y avait des éternités qu’un type l’avait pas remuée comme ça. Et donc, à moins qu’elle vous inspire vraiment pas…– Tu sais bien que si !
– Ah, ben ça, vous me diriez le contraire. Vu comment vous lui matez le cul chaque fois que l’occasion se présente… Bon, ben il y a plus qu’à l’inviter. Et le plus tôt sera le mieux. Comment vous allez jouer sur du velours, vous, n’empêche…– Mais son magnétiseur, là ?
– Lui ? Il n’en a pas été du tout question. Mais, à mon avis, c’est pas le genre de fille à qui ça pose un problème de courir deux lièvres à la fois. À vous non plus, j’espère !
Parce que, si tout se passe bien, vous allez être pris entre deux feux, là. La maîtresse et la légitime. C’est pas banal, avouez, comme situation. Je me demande d’ailleurs si moi, pendant ce temps-là, je vais pas s’occuper de son cas, du coup, au magnétiseur.
Histoire de faire bonne mesure. Oui, je crois bien que moi aussi, je vais me laisser tenter.
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