Clorinde, ma colocataire (7)

- Par l'auteur HDS Exorium -
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Récit libertin : Clorinde, ma colocataire (7) Histoire érotique Publiée sur HDS le 07-05-2020 dans la catégorie Entre-nous, hommes et femmes
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Clorinde, ma colocataire (7)
– Tu veux un dessert ?
– Oui, s’il vous plaît. Un cône vanille-fraise.
Qu’elle s’est mise à lécher à petits coups de langue gourmands.
– Ça te dégouline sur le menton.
– Ah, oui ?
Et elle s’est mise à rire. De bon cœur.
– Qu’est-ce qu’il y a de si amusant ?
– Non, rien. Enfin, si ! Je repense à tout à l’heure, à Martial, au téléphone. À ce que vous lui avez raconté que vous nous aviez trouvés en train de faire sur le tapis du salon, Jérémie et moi. Ça pourra peut-être un jour, hein, qui sait ? Encore faudrait-il que je commence par l’amener ici.
– Oh, mais tu peux, hein ! C’est quand tu veux.
Elle a mordu dans sa glace. À pleines dents.
– Ah, ben ça ! C’est sûr que c’est pas vous qu’allez à trouver à redire. Même que vous allez les ouvrir toutes grandes, vos oreilles, quand on sera en train. Ce qui me donne une idée, tiens, d’ailleurs !
– Qui est ?
Elle s’est attaquée au cornet.
– Vous verrez bien !
– Inutile que j’insiste, j’imagine !
– Inutile, en effet.
– En attendant, avec tout ça, tu m’as toujours pas raconté…– Quand je me suis fait gauler ? Oh, ben, la première fois, c’était dans une cabine d’essayage. Toutes les deux, on était. Emma et moi. C’est elle qu’a commencé. Plutôt en mode déconnade au début. Seulement on s’est vite prises au jeu. Surtout qu’entendre les gens qui parlent tout autour, qui vaquent à leurs petites occupations, sans savoir que là, tout près, t’es en train de te donner du plaisir, comment c’est troublant ! Super excitant en fait ! Et donc, on était là, toutes les deux, à s’activer, la main dans la culotte. C’était en train de s’emballer. Et le plus dur, quand tu te mets à plus rien maîtriser, c’est de te retenir de crier. Ou même de gémir. S’agit pas d’ameuter les populations. Alors tu te concentres, tu te mords les lèvres. Ou les joues. Au premier abord, ça peut paraître frustrant, mais pas tant que ça, finalement. Il est différent, ton plaisir. Plus renfermé. Plus ramassé. Enfin, bref… Ce qui s’est passé, ce jour-là, c’est qu’au pire moment le rideau s’est brusquement soulevé et une tête de vieille horrifiée est apparue dans l’embrasure.
– Mais elle avait pas vu que c’était occupé ?
– Faut croire que non. Comment elle l’a laissé retomber le rideau. À croire qu’il lui brûlait les doigts. Et elle s’est mise à hurler : « Ah, ben ça alors ! Ah, ben ça alors ! Non, mais ces petites dégoûtantes qu’il y a là-dedans ! » Vous auriez entendu ce silence d’un seul coup ! Et puis des chuchotements. Des « C’est pas vrai ! » à mi-voix. Je vous dis pas l’ambiance quand on est sorties. Tous les regards sur nous. Les uns, offusqués. Les autres, carrément rigolards. Mais alors une fois sur le trottoir, je vous dis pas cette crise de fou rire qu’on s’est tapée toutes les deux. Plus moyen de s’arrêter. Et pareil chaque fois qu’on en reparle. N’empêche qu’avec le recul, il est pas désagréable du tout, ce souvenir. C’est souvent que je m’en sers quand je me le fais.
– Et la deuxième fois ?
– C’était au cinéma. Il n’y avait pas grand-monde dans la salle. Et le film, bof ! Il cassait pas trois pattes à un canard. Du coup, je me suis mise à m’occuper de moi. Après avoir d’abord pris bien soin d’étaler mon manteau sur mes genoux. À doigts feutrés. Flottants. La tête un peu ailleurs. Et puis vous savez ce que c’est : on y prend goût. Ça devient exigeant. Les caresses se font de plus en plus précises. De plus en plus insistantes. Il finit par se franchir un cap. Au-delà duquel il est quasiment impossible de revenir en arrière. Je venais justement d’en arriver là quand une voix masculine a susurré, doucereuse, à mon oreille : « Mais c’est qu’elle se branle, la petite mademoiselle ! » D’où il sortait celui-là ? Il n’y avait pourtant personne à la rangée derrière, quand l’obscurité s’était faite. J’ai laissé la question en suspens. Peu importait n’importe comment. Il était là. Et il savait. M’arrêter ? Oui, mais non. Parce qu’elle avait quelque chose d’extrêmement sensuel et troublant, sa voix. D’envoûtant. Parce que je la ressentais comme bienveillante et complice. Alors je me suis laissé aller. C’est venu vite. Très vite. Avec son souffle dans mon cou. Quand la lumière s’est rallumée, il n’était plus là. Je n’ai jamais su lequel c’était, de tous les hommes qui se sont dirigés vers la sortie, quand la lumière s’est rallumée.
– Et tu le regrettes.
– Un peu.

* **
– Ça va comme ça ?
Un petit short bleu moulant. Un haut assorti plus clair qui lui dessinait les seins au plus près.
– Tu veux lui faire avoir un infarctus à ce pauvre Martial ?
– Oh, ben attendez ! Faut bien qu’il ait un peu de plaisir à me regarder.

Pour en avoir, il en a eu. Il a profité de toutes les allées et venues qu’elle a multipliées comme à plaisir, pendant tout le repas, sous les prétextes les plus divers, pour la dévorer des yeux. Pour se repaître d’elle.
Dès qu’elle se rasseyait, il la soumettait à un interrogatoire en règle. Ça consistait en quoi, au juste, la psychologie à la fac ? Ça lui plaisait ? Oui ? Et le cinéma ? C’était quoi son genre de films préféré ? Et en musique ? Shaka Ponk, elle appréciait ? Et ses vacances ? Elle les passait où, ses vacances ? C’était un feu roulant de questions auxquelles elle répondait de bonne grâce sans jamais se départir d’un lumineux sourire.
Aussi s’est-il senti autorisé à s’aventurer sur un terrain plus personnel. Ravissante comme elle était, elle devait avoir une foule d’adorateurs. Et il y avait sûrement un heureux élu, non ? Elle a éludé. Non. Oui et non. Elle avait bien le temps. En attendant, elle s’amusait. C’était de son âge. Une fois l’un, une fois l’autre. Comme ça se trouvait. Sans se prendre la tête. On n’était plus au Moyen Âge. Et les filles aujourd’hui, elles menaient leur vie comme elles l’entendaient. Il a abondé dans son sens. Elle avait bien raison. Et c’est sûrement pas lui qu’allait lui dire le contraire. Ah, non alors ! Il allait d’autant moins le lui dire qu’il commençait à se frotter intérieurement les mains. Eh, mais c’est que s’il s’y prenait bien, il allait peut-être pouvoir la mettre dans son lit, cette jolie petite caille. À condition de ne pas s’emballer. De poser un à un les jalons.

Au dessert, son portable a bipé. Un SMS. Qu’elle a lu en haussant les épaules.
– Non, mais ces pauvres mecs, des fois !
Je lui ai posé la main sur le poignet.
– Qu’est-ce qu’il t’arrive ?
– C’est Jeanne, là, une copine. Son mec veut la larguer. Et vous savez pourquoi ? Je vous le donne en mille. Parce qu’elle veut pas se raser le minou. Il ferait beau voir qu’un mec, il me demande un truc pareil, moi ! Il aurait pas fait le plus dur.
Je suis entré dans le jeu.
– Ce serait si grave que ça ?
– Ce qui serait grave, c’est qu’il veuille décider à ma place de comment faut que je sois. Non, mais ils vont bien, eux. Mon minou, je me le rase quand ça me chante. Et quand ça me chante, je laisse repousser. Et je le taille ou pas. À la française ou à l’anglaise. Selon l’humeur du moment. Et, à l’occasion, en forme de cœur ou de papillon. On n’a que l’embarras du choix en fait.
J’ai saisi la perche qu’elle me tendait.
– Et en ce moment, il est comment ?
Elle m’a tiré la langue.
– Vous saurez pas.

On a raccompagné Martial jusqu’à sa voiture. Qu’on a regardée s’éloigner.
Elle a éclaté de rire.
– Sa tête ! Non, mais vous avez vu sa tête quand j’ai parlé de Jeanne ?
– Faut dire que lui brandir ton petit minou sous le nez, comme ça ! Le lui décrire dans toutes les configurations possibles et imaginables. Déjà qu’il flashait complètement dessus…– Ben justement, c’est pour ça ! Qu’il puisse mieux l’imaginer. En rêver tout son saoul.
– Sauf que maintenant que tu lui as mis l’eau à la bouche…– Il va vouloir y jeter un œil pour de bon ? Oui, ben ça on verra. Je dis pas non. Mais je dis pas oui non plus. Ça va dépendre si j’en suis ou pas. Et de plein d’autres choses.

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