Clorinde revient (17)
Récit érotique écrit par Exorium [→ Accès à sa fiche auteur]
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Histoire érotique Publiée sur HDS le 02-12-2021 dans la catégorie Entre-nous, hommes et femmes
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Clorinde revient (17)
Clorinde avait prévu des pizzas.
- C’est pas bien original, mais bon…On s’est installés tous les trois autour de la petite table ronde.
- Qu’est-ce vous pariez que, quand le téléphone a sonné, il était en train de se faire du bien sur les photos de moi en maillot.
Elle en était sûre, Lydie.
- Parce que les patrons, neuf fois sur dix, les petites vendeuses, ça les met dans tous leurs états.
Et elle en savait quelque chose.
- Le mien, au magasin de chaussures, c’est sans arrêt qu’il me reluque. Et pas qu’un peu ! Dès que j’ai le dos tourné. Ou qu’il croit que je le vois pas. Et il y a pas que moi. Toutes, on y a droit. Toutes. Mes deux collègues. Les clientes. Et même les femmes qui passent sur le trottoir. Alors vous avez qu’à voir… Qu’est-ce qu’on en rigole entre nous ! Et, à ce qu’elles m’en disent, les autres, c’est moi qui lui fais le plus d’effet. « Ben oui ! Il y a qu’avec toi que c’est systématique qu’il bande. Alors ! »Elles ont ri.
- Oh, les mâles, n’importe comment !
- Oui, ben vaut quand même mieux comme ça, attends ! Parce que t’imagines s’ils nous regardaient pas ? S’ils nous passaient à côté sans nous voir. Ou que ça leur fasse rien du tout. Comment ce serait vexant !
Clorinde s’est mise à rêver tout haut.
- C’est pas un scoop, mais j’adore ça, quand on me flashe dessus. C’est souvent, quand ça arrive, que j’imagine qu’après le type il est là quelque part, aux alentours, pendant que je m’envoie en l’air avec un autre. Qu’il m’écoute avoir mon plaisir avec. Il en crève d’envie, mais il m’a pas. Il m’aura pas. Faut qu’il se débrouille avec ses doigts. Ça m’excite d’une force, ça ! Sauf que là, demain matin, ce sera pas seulement un fantasme. Ce sera réel. Et ce sera mon patron. En plus !
Oui, oh, ben, les fantasmes qu’elle avait sur son patron, Lydie, elle, elle était pas près de pouvoir les réaliser.
- Ah, oui ! Pourquoi ? C’est quoi ?
- Je…En me jetant un petit coup d’œil par en dessous.
- Oh, ben si ! Dis ! Dis ! Tu vas pas le traumatiser. Il en a déjà tellement entendu avec moi… Et pas seulement entendu.
- Oui, bon, alors… Disons que le magasin est fermé. Il m’a demandé de rester. Des trucs à ranger. Ce qui nous a pris pas mal de temps. En contrepartie, pour me remercier, il veut m’offrir une paire de chaussures. « Celle qui vous plaît… Choisissez ! » Qu’il tient à me faire essayer lui-même. « Si ! Si ! J’insiste. » Et le voilà agenouillé à mes pieds. Mon patron ! C’est pas désagréable du tout, ça !
- Tu parles que c’est pas désagréable…- Mais il y a pas que ça ! Il y a aussi que, ce jour-là, comme par hasard, j’ai pas mis de culotte. Et quand il s’en aperçoit ! Alors là, quand il s’en aperçoit ! Il devient tout rouge. Il se met à transpirer et à trembler de partout.
Elle s’est interrompue. A fermé les yeux. S’est mordu la lèvre.
- Rien que d’y penser…- Et de le raconter… Mais vas-y ! Vas-y ! Continue ! C’est super excitant ! J’adore ça quand ça se passe dans les magasins en plus.
Et Clorinde a glissé une main sous la table.
- Et moi, bien sûr, je joue. Je joue tant que je peux. Je lève la jambe. Je la repose. Je montre. Je cache. Je remontre. Je fais durer. Je veux en essayer d’autres, des chaussures. Plein d’autres. Il demande pas mieux, lui. Au contraire.
Le coude de Clorinde s’est mis à bouger. Lydie aussi a glissé une main sous la table. Et puis l’autre. Les deux.
- Il n’en peut plus. Il regarde. Il regarde tant qu’il peut.
Moi, c’est elles que je regardais. Elles. Clorinde, les yeux mi-clos, le souffle court. Lydie tout empourprée, dont les pieds n’arrêtaient pas de racler le carrelage sous sa chaise. Je les regardais. Et moi aussi, à les voir cheminer éperdument vers leur plaisir, je me suis élancé à la conquête du mien.
- Et il me supplie. « S’il te plaît, Lydie, oh, s’il te plaît ! J’ai tellement envie de toi ! S’il te plaît ! » Il est en mon pouvoir. Mais c’est non. Il n’en est pas question. C’est non. Non. Et encore non. Il ne m’aura pas. »Elle a entrouvert la bouche, fixé quelque chose très loin, au-dessus de moi, et elle s’est doucement plainte. S’est cabrée. Un cri. À pleine gorge. Un autre.
Clorinde aussi. Presque aussitôt. À grands coups de bassin dans le vide. À rythme endiablé. En halètements fous. En sanglots de bonheur.
Mon plaisir a surgi. Je l’ai psalmodié, moi aussi, mes yeux dans les siens. Dans les leurs.
* * *
Clorinde a séjourné plus d’une heure dans la salle de bains. Dont la porte a fini par se rouvrir. Dont la lumière s’est éteinte. Elle s’est approchée. Ses cheveux sont venus me chatouiller le front.
- J’y vais. C’est le grand jour avec Savoy.
Ses lèvres m’ont effleuré la joue.
- Je suis heureuse. De vous faire ce cadeau. Je suis heureuse.
La porte d’entrée tout doucement refermée. Son pas dans le couloir.
Mon portable a presque immédiatement sonné.
- Bonjour. Ça va ? C’est moi, Lydie. Je te dérange pas ? Je voulais juste te demander un truc… Tu sais à quelle heure elle va lui monter son petit déjeuner à l’autre, là, tout à l’heure ?
- Oh, toi, t’aurais peur d’être obligée de partir au boulot avant que le spectacle commence…Elle a ri.
- Tu sais ?
- Je te le dis, mais à une condition. C’est que tu me payes un café.
- Oui, oh, ben alors ça, avec plaisir. Arrive !
Elle était en pyjama. Un pyjama de satin gris.
J’ai jeté un rapide regard circulaire autour de moi.
- Alors, c’est là !
L’ai posé sur le lit où je l’ai longuement laissé traîner.
- C’est là que tu donnes vie à tes fantasmes. Là que ton patron se prosterne à tes pieds. Là où t’imagines plein d’autres trucs. Et là où tu nous écoutes à côté.
Elle a haussé les épaules.
- Oui, oh, je vais pas prétendre le contraire…- Dis-m’en d’autres, des fantasmes. En attendant que ça commence en face. Dis-m’en d’autres. J’ai trop aimé ça, hier soir. Toi aussi d’ailleurs ! Allez, vas-y ! Je t’écoute…- Non.
- Comment ça, non ?
- Non. Parce que tu profites des autres, mais toi, tu racontes rien.
- Oh, mais ça peut s’arranger, ça. Et pas plus tard que tout de suite. Qu’est-ce tu veux ? Un fantasme où tu tiendrais le tout premier rôle ?
- Il y en a ?
Avec un petit sourire mi-surpris mi-ravi.
- Évidemment qu’il y en a ! Il y en a même pas mal. Bon, mais alors lequel du coup ? Je sais. Un d’avant. Quand on se connaissait pas encore vraiment. Un qu’a pris corps le matin où t’as renversé ton sac sur le palier.
- C’est vrai qu’il y a eu ça…- Alors… Alors c’est un jour où il y a du vent. Beaucoup de vent. Ta fenêtre est ouverte. Tu sors de la douche. Tu es toute nue. D’un coup, ta porte, mal refermée, s’ouvre en grand. Un courant d’air. Tout un tas de papiers importants voltigent. Quelques-uns sont emportés dans le couloir. Pas très loin. Tu jettes un œil à droite, un œil à gauche. Il n’y a personne. Suffit que tu fasses vite. Tu te penches, tu te baisses et… la porte claque bruyamment derrière toi. Tu pousses un petit cri d’effroi. Te voilà dans de beaux draps. Enfermée dehors. Si on peut dire. Il se passe une dizaine de minutes pendant lesquelles tu cherches désespérément une solution. Il n’y en a pas. Tu n’en vois pas. Ah, t’as l’air fine ! Forcément, à un moment ou à un autre quelqu’un va arriver, te trouver là, dans le plus simple appareil. Et ce quelqu’un, c’est moi.
- Ça, je m’en doutais un peu !
- Je débouche tranquillement du fin fond du couloir. Je lève la tête. Je t’aperçois. Je n’en crois pas mes yeux. Ah, ben ça alors ! Je m’approche. Tu sais pas trop quelle attitude adopter. Tu ramènes tes bras devant toi pour cacher tes seins. Tu mets une main en coquille devant ta petite chatte. Je m’approche de plus en plus. Je m’étonne. « Mais qu’est-ce qu’il se passe ? Qu’est-ce que vous faites là comme ça ? Qu’est-ce qui vous arrive ? » Tu danses d’un pied sur l’autre. Tu bafouilles. Tu t’efforces confusément d’expliquer. « C’est parce que… La douche… Mes papiers… Le courant d’air… » Je fais mine de m’apitoyer. « Oh la la ! Ma pauvre ! » Mais au fond de moi-même, je suis absolument ravi. Je fais durer. Durer tant que je peux. Si bien que tu finis par demander, par implorer « Vous pourriez pas me prêter un truc ? Un vêtement. N’importe quoi. Quelque chose. » Oh, mais bien sûr ! Bien sûr ! Où avais-je la tête ? J’ouvre la porte. Je te fais entrer. « Choisissez ! » Dans les affaires de Clorinde. Tu prends ce qui te tombe sous la main. Un haut. Un pantalon. Je te regarde faire. C’est fini, hélas ! C’est fini. Enfin presque. Reste à trouver un serrurier. Et à te proposer de me confier à l’avenir le double de tes clefs. « Ce serait plus prudent. »- Ben, voyons !
J’ai jeté un coup d’œil à la pendule.
- On pourrait peut-être aller prendre place. Parce que pour huit heures il l’a réclamé son petit déjeuner, Savoy.
- Et il est moins dix. Faudrait pas qu’on rate le début…Et on est allés s’accouder tous les deux côte à côte à la fenêtre.
- C’est pas bien original, mais bon…On s’est installés tous les trois autour de la petite table ronde.
- Qu’est-ce vous pariez que, quand le téléphone a sonné, il était en train de se faire du bien sur les photos de moi en maillot.
Elle en était sûre, Lydie.
- Parce que les patrons, neuf fois sur dix, les petites vendeuses, ça les met dans tous leurs états.
Et elle en savait quelque chose.
- Le mien, au magasin de chaussures, c’est sans arrêt qu’il me reluque. Et pas qu’un peu ! Dès que j’ai le dos tourné. Ou qu’il croit que je le vois pas. Et il y a pas que moi. Toutes, on y a droit. Toutes. Mes deux collègues. Les clientes. Et même les femmes qui passent sur le trottoir. Alors vous avez qu’à voir… Qu’est-ce qu’on en rigole entre nous ! Et, à ce qu’elles m’en disent, les autres, c’est moi qui lui fais le plus d’effet. « Ben oui ! Il y a qu’avec toi que c’est systématique qu’il bande. Alors ! »Elles ont ri.
- Oh, les mâles, n’importe comment !
- Oui, ben vaut quand même mieux comme ça, attends ! Parce que t’imagines s’ils nous regardaient pas ? S’ils nous passaient à côté sans nous voir. Ou que ça leur fasse rien du tout. Comment ce serait vexant !
Clorinde s’est mise à rêver tout haut.
- C’est pas un scoop, mais j’adore ça, quand on me flashe dessus. C’est souvent, quand ça arrive, que j’imagine qu’après le type il est là quelque part, aux alentours, pendant que je m’envoie en l’air avec un autre. Qu’il m’écoute avoir mon plaisir avec. Il en crève d’envie, mais il m’a pas. Il m’aura pas. Faut qu’il se débrouille avec ses doigts. Ça m’excite d’une force, ça ! Sauf que là, demain matin, ce sera pas seulement un fantasme. Ce sera réel. Et ce sera mon patron. En plus !
Oui, oh, ben, les fantasmes qu’elle avait sur son patron, Lydie, elle, elle était pas près de pouvoir les réaliser.
- Ah, oui ! Pourquoi ? C’est quoi ?
- Je…En me jetant un petit coup d’œil par en dessous.
- Oh, ben si ! Dis ! Dis ! Tu vas pas le traumatiser. Il en a déjà tellement entendu avec moi… Et pas seulement entendu.
- Oui, bon, alors… Disons que le magasin est fermé. Il m’a demandé de rester. Des trucs à ranger. Ce qui nous a pris pas mal de temps. En contrepartie, pour me remercier, il veut m’offrir une paire de chaussures. « Celle qui vous plaît… Choisissez ! » Qu’il tient à me faire essayer lui-même. « Si ! Si ! J’insiste. » Et le voilà agenouillé à mes pieds. Mon patron ! C’est pas désagréable du tout, ça !
- Tu parles que c’est pas désagréable…- Mais il y a pas que ça ! Il y a aussi que, ce jour-là, comme par hasard, j’ai pas mis de culotte. Et quand il s’en aperçoit ! Alors là, quand il s’en aperçoit ! Il devient tout rouge. Il se met à transpirer et à trembler de partout.
Elle s’est interrompue. A fermé les yeux. S’est mordu la lèvre.
- Rien que d’y penser…- Et de le raconter… Mais vas-y ! Vas-y ! Continue ! C’est super excitant ! J’adore ça quand ça se passe dans les magasins en plus.
Et Clorinde a glissé une main sous la table.
- Et moi, bien sûr, je joue. Je joue tant que je peux. Je lève la jambe. Je la repose. Je montre. Je cache. Je remontre. Je fais durer. Je veux en essayer d’autres, des chaussures. Plein d’autres. Il demande pas mieux, lui. Au contraire.
Le coude de Clorinde s’est mis à bouger. Lydie aussi a glissé une main sous la table. Et puis l’autre. Les deux.
- Il n’en peut plus. Il regarde. Il regarde tant qu’il peut.
Moi, c’est elles que je regardais. Elles. Clorinde, les yeux mi-clos, le souffle court. Lydie tout empourprée, dont les pieds n’arrêtaient pas de racler le carrelage sous sa chaise. Je les regardais. Et moi aussi, à les voir cheminer éperdument vers leur plaisir, je me suis élancé à la conquête du mien.
- Et il me supplie. « S’il te plaît, Lydie, oh, s’il te plaît ! J’ai tellement envie de toi ! S’il te plaît ! » Il est en mon pouvoir. Mais c’est non. Il n’en est pas question. C’est non. Non. Et encore non. Il ne m’aura pas. »Elle a entrouvert la bouche, fixé quelque chose très loin, au-dessus de moi, et elle s’est doucement plainte. S’est cabrée. Un cri. À pleine gorge. Un autre.
Clorinde aussi. Presque aussitôt. À grands coups de bassin dans le vide. À rythme endiablé. En halètements fous. En sanglots de bonheur.
Mon plaisir a surgi. Je l’ai psalmodié, moi aussi, mes yeux dans les siens. Dans les leurs.
* * *
Clorinde a séjourné plus d’une heure dans la salle de bains. Dont la porte a fini par se rouvrir. Dont la lumière s’est éteinte. Elle s’est approchée. Ses cheveux sont venus me chatouiller le front.
- J’y vais. C’est le grand jour avec Savoy.
Ses lèvres m’ont effleuré la joue.
- Je suis heureuse. De vous faire ce cadeau. Je suis heureuse.
La porte d’entrée tout doucement refermée. Son pas dans le couloir.
Mon portable a presque immédiatement sonné.
- Bonjour. Ça va ? C’est moi, Lydie. Je te dérange pas ? Je voulais juste te demander un truc… Tu sais à quelle heure elle va lui monter son petit déjeuner à l’autre, là, tout à l’heure ?
- Oh, toi, t’aurais peur d’être obligée de partir au boulot avant que le spectacle commence…Elle a ri.
- Tu sais ?
- Je te le dis, mais à une condition. C’est que tu me payes un café.
- Oui, oh, ben alors ça, avec plaisir. Arrive !
Elle était en pyjama. Un pyjama de satin gris.
J’ai jeté un rapide regard circulaire autour de moi.
- Alors, c’est là !
L’ai posé sur le lit où je l’ai longuement laissé traîner.
- C’est là que tu donnes vie à tes fantasmes. Là que ton patron se prosterne à tes pieds. Là où t’imagines plein d’autres trucs. Et là où tu nous écoutes à côté.
Elle a haussé les épaules.
- Oui, oh, je vais pas prétendre le contraire…- Dis-m’en d’autres, des fantasmes. En attendant que ça commence en face. Dis-m’en d’autres. J’ai trop aimé ça, hier soir. Toi aussi d’ailleurs ! Allez, vas-y ! Je t’écoute…- Non.
- Comment ça, non ?
- Non. Parce que tu profites des autres, mais toi, tu racontes rien.
- Oh, mais ça peut s’arranger, ça. Et pas plus tard que tout de suite. Qu’est-ce tu veux ? Un fantasme où tu tiendrais le tout premier rôle ?
- Il y en a ?
Avec un petit sourire mi-surpris mi-ravi.
- Évidemment qu’il y en a ! Il y en a même pas mal. Bon, mais alors lequel du coup ? Je sais. Un d’avant. Quand on se connaissait pas encore vraiment. Un qu’a pris corps le matin où t’as renversé ton sac sur le palier.
- C’est vrai qu’il y a eu ça…- Alors… Alors c’est un jour où il y a du vent. Beaucoup de vent. Ta fenêtre est ouverte. Tu sors de la douche. Tu es toute nue. D’un coup, ta porte, mal refermée, s’ouvre en grand. Un courant d’air. Tout un tas de papiers importants voltigent. Quelques-uns sont emportés dans le couloir. Pas très loin. Tu jettes un œil à droite, un œil à gauche. Il n’y a personne. Suffit que tu fasses vite. Tu te penches, tu te baisses et… la porte claque bruyamment derrière toi. Tu pousses un petit cri d’effroi. Te voilà dans de beaux draps. Enfermée dehors. Si on peut dire. Il se passe une dizaine de minutes pendant lesquelles tu cherches désespérément une solution. Il n’y en a pas. Tu n’en vois pas. Ah, t’as l’air fine ! Forcément, à un moment ou à un autre quelqu’un va arriver, te trouver là, dans le plus simple appareil. Et ce quelqu’un, c’est moi.
- Ça, je m’en doutais un peu !
- Je débouche tranquillement du fin fond du couloir. Je lève la tête. Je t’aperçois. Je n’en crois pas mes yeux. Ah, ben ça alors ! Je m’approche. Tu sais pas trop quelle attitude adopter. Tu ramènes tes bras devant toi pour cacher tes seins. Tu mets une main en coquille devant ta petite chatte. Je m’approche de plus en plus. Je m’étonne. « Mais qu’est-ce qu’il se passe ? Qu’est-ce que vous faites là comme ça ? Qu’est-ce qui vous arrive ? » Tu danses d’un pied sur l’autre. Tu bafouilles. Tu t’efforces confusément d’expliquer. « C’est parce que… La douche… Mes papiers… Le courant d’air… » Je fais mine de m’apitoyer. « Oh la la ! Ma pauvre ! » Mais au fond de moi-même, je suis absolument ravi. Je fais durer. Durer tant que je peux. Si bien que tu finis par demander, par implorer « Vous pourriez pas me prêter un truc ? Un vêtement. N’importe quoi. Quelque chose. » Oh, mais bien sûr ! Bien sûr ! Où avais-je la tête ? J’ouvre la porte. Je te fais entrer. « Choisissez ! » Dans les affaires de Clorinde. Tu prends ce qui te tombe sous la main. Un haut. Un pantalon. Je te regarde faire. C’est fini, hélas ! C’est fini. Enfin presque. Reste à trouver un serrurier. Et à te proposer de me confier à l’avenir le double de tes clefs. « Ce serait plus prudent. »- Ben, voyons !
J’ai jeté un coup d’œil à la pendule.
- On pourrait peut-être aller prendre place. Parce que pour huit heures il l’a réclamé son petit déjeuner, Savoy.
- Et il est moins dix. Faudrait pas qu’on rate le début…Et on est allés s’accouder tous les deux côte à côte à la fenêtre.
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