En finale !
Récit érotique écrit par Exorium [→ Accès à sa fiche auteur]
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Histoire érotique Publiée sur HDS le 11-09-2018 dans la catégorie Plus on est
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En finale !
– On est en finale ! On est en finale !
On était en finale, oui. Et, ce soir-là, on fêtait ça. À la buvette du club. Les joueurs. Les dirigeants. Et puis Amandine. On avait absolument tenu à ce qu’elle soit là. C’était notre mascotte, Amandine. Notre talisman.
Tout avait commencé au début de la saison précédente. Parce qu’il avait remarqué quelque chose de bizarre, Kevin.
– Il y a une fille, dans les tribunes, chaque fois qu’elle est là, on gagne. Seulement quand elle est là. Sinon on perd…Il nous l’avait discrètement fait voir.
– Celle tout au bout à gauche, au troisième rang.
Non, mais comment elle était mignonne en plus ! C’était qui cette fille ? Elle sortait d’où ? Quelqu’un la connaissait ?
Oui. Benjamin.
– C’est Amandine. Le même bled que moi elle habite. Avec une copine. En février elle est arrivée. Ou en mars. Quelque chose comme ça. C’est tout récent en tout cas.
On n’était pas superstitieux, non, mais n’empêche… il avait bien fallu finir par se rendre à l’évidence : sa présence dans les gradins nous portait manifestement chance.
Fin août, juste avant la reprise des compétitions, Julien, notre capitaine, était allé la trouver. Tout seul. Sans prévenir personne.
– Vous vous seriez fichus de moi.
– Et alors ?
– Et alors… On a discuté. Elle adore le rugby. Depuis toute petite. Et elle a remarqué, elle aussi, que quand elle est là… Je lui ai demandé du coup…– Tu lui as demandé. Mais tu lui as demandé quoi ?
– De venir au stade tous les dimanches. Si elle pouvait, bien sûr. Ça l’a beaucoup fait rire. Mais elle a finalement accepté : « Je serai votre porte-bonheur officiel en somme… »
Et elle avait été là. Systématiquement là. À domicile comme à l’extérieur. Sa présence nous tranquillisait. Elle était là. Tout était dans l’ordre : on allait gagner. Et on gagnait. On ne cessait pas de gagner.
Elle s’était d’abord montrée extrêmement discrète : au coup de sifflet final elle s’éclipsait et on ne la revoyait pas avant la semaine suivante. Et puis, il y avait eu ce dimanche de décembre où l’arbitre nous avait refusé un essai parfaitement valable, où on avait été à deux doigts de renouer avec la défaite. Outrée, elle nous avait attendus, à la porte des vestiaires, pour nous dire, sans mâcher ses mots, tout le mal qu’elle pensait de la prestation de cet incompétent. Elle était revenue, quinze jours plus tard, pour prendre des nouvelles de Martial qui, blessé, avait dû quitter le terrain en catastrophe. Et c’était, au fil des semaines, devenu une véritable habitude. On la trouvait infailliblement là, en sortant, accoudée aux barrières, à deux pas des vestiaires. Alors ? Elle en avait pensé quoi du match ? Elle le décortiquait. Nos performances respectives étaient passées au crible sans la moindre complaisance. Elle s’animait, se passionnait. On allait poursuivre la discussion ailleurs. Au café. Ça se prolongeait. Parfois très tard. Ceux qui se levaient tôt le lendemain matin nous quittaient à regret.
– Si j’arrive la tête dans le cul, il va me dire le reste mon patron.
Ceux que leur femme attendait aussi.
– Elle est cool la mienne… Mais bon, il y a des limites.
On ne perdait plus. Jamais. On enchaînait insolemment les victoires. Forcément : c’était pour elle qu’on jouait.
De son côté, elle était, de plus en plus partie prenante de notre parcours. Elle s’inquiétait de la méforme de celui-ci, de la pubalgie de celui-là. Arborait fièrement des tenues à nos couleur – le jaune et le vert – dans les tribunes. Conservait précieusement, dans une grande chemise, également jaune et verte, toutes les coupures de journaux qui nous étaient consacrées.
Donc… on était en finale. Et on arrosait ça.
– Reste plus qu’à gagner.
Facile à dire. Il y avait du lourd en face.
– Tout va se jouer sur la motivation.
Et, de ce côté-là, on ne craignait rien. Ni personne. On avait Amandine.
On a levé nos verres.
– À Amandine ! À notre mascotte !
– Qui nous devra bien une petite récompense si on gagne, non ?
Il était quelque peu éméché Martial. Il a insisté.
– Et ce que je verrais bien, moi, c’est une bonne petite pipe sous la douche, tiens ! Après l’effort, le réconfort…Il y a eu quelques rires gênés. Un long silence qu’Amandine a finalement brisé.
– Et pourquoi pas ?
On l’a regardée, stupéfaits. Abasourdis.
– Vous ne m’en croyez pas capable ?
Non. Si. Peut-être. On n’en savait rien en fait.
– Et tu nous le ferais à tous ?
Il a demandé ça, la lippe gourmande Baptiste. Les yeux exorbités. Ce qui a déclenché l’hilarité générale.
– Quand même pas, non… N’exagérons rien… Un seul, ça suffira…Julien a saisi la balle au bond.
– Le capitaine. Forcément !
Elle a souri.
– Pas forcément, non.
– Qui alors ?
– Celui qui se sera donné le plus à fond sur le terrain.
On s’est tous vus dans le rôle.
– Ce sera moi, c’est couru.
– T’as le droit de rêver. Ce sera moi, oui. Alors là vous pouvez vous accrocher, les gars.
Elle a quand même tenu à préciser, tout à la fin, juste avant qu’on se sépare.
– Mais motus et bouche cousue, hein ! Pas question que ça s’ébruite. Sinon, vous ferez tintin…Oh, pour ça, oui. Elle pouvait compter sur nous. D’autant que ça nous arrangeait plutôt.
– Non, parce que j’imagine, moi, si ma légitime apprenait qu’il se fait des pipes dans les vestiaires !
– Peut-être qu’elle voudrait participer,– T’as qu’à y croire. Elle m’arrache tout le bazar, oui, plutôt
Entre nous, on ne parlait plus que de ça.
Il y avait ceux qui n’y croyaient pas vraiment.
– C’est le genre de truc qu’une nana elle peut dire comme ça, sur le coup, prise dans l’ambiance. Mais dès qu’il s’agit de concrétiser, il y a plus personne.
– C’est trop beau pour être vrai n’importe comment.
– Et puis elle vit avec une fille. Alors qu’est-ce tu veux qu’elle vienne sucer une bite ?
Et ceux qui y croyaient. Ou qui voulaient y croire.
– C’est le style de nana sans complexes. Alors tu parles que ça va la déranger.
– Et puis elle a tellement envie qu’on gagne. Au moins autant que nous maintenant. Et elle sait que la perspective d’une bonne pipe, il y a rien de tel pour motiver des mecs.
– Vous en faites pas que, de son côté, elle y trouvera aussi son compte, va ! En plus !
Le dernier entraînement, l’avant-veille du grand jour, elle l’a suivi jusqu’au bout. Du bord du terrain. Avant de nous raccompagner jusqu’à la porte des vestiaires.
– Allez, allez ! Vous nous la gagnez, cette finale !
Ah, sûr qu’on allait la gagner. Sûr ! D’autant que…– Ça tient toujours, hein ?
– Quoi donc ? La petite gâterie d’après-match ? Évidemment que ça tient toujours. Plus que jamais.
Et elle s’est éloignée avec un baiser, du bout des doigts, dans notre direction.
Ça a très mal démarré. Sur le coup d’envoi, Tom, fébrile, a cafouillé le ballon, qui est allé rouler dans l’en-but. Un joueur rouge s’est précipité, a pris tout le monde de vitesse, aplati.
– On reste concentrés. On fait bloc. On serre les dents.
Et on est repartis à l’assaut. Sérieux. Appliqués. Deux fois. Trois fois. Dix fois. Une interception malencontreuse. L’ailier adverse qui file à l’essai. Quatorze points de retard à la mi-temps. Ça commençait à faire beaucoup.
– Amandine est là, les gars. Elle vous regarde. Alors vous savez ce qu’il vous reste à faire.
On s’est arc-boutés. On a donné tout ce qu’on avait. On a marqué. Et pris le dessus. En mêlée. À la touche. Encore marqué. Plus que deux points, deux petits points à rattraper. Après lesquels on a désespérément couru. Jusqu’à la toute dernière minute. Une pénalité. Facile. En notre faveur. S’il la passait Martial, c’était gagné. Il a posé le ballon, levé la tête vers Amandine dans les tribunes, puis vers les perches. Il s’est élancé. Le ballon est passé à côté.
On est longuement restés prostrés sur les bancs du vestiaire. Effondrés. Sans rien dire. Jusqu’à ce que Martial explose.
– Dites-le, les mecs ! Dites-le que je suis nul. Ça me fera du bien. Non, mais comment j’ai pu rater ça ? Comment ?
– Ça peut arriver à tout le monde.
– Mais pas un jour comme ça ! Pas une finale ! Pas quand Amandine…– Surtout que si tu l’avais passé ce coup de pied, c’est sûrement toi qu’elle aurait…– Ferme-la ! Je t’en supplie, ferme-la !
Il s’est levé comme un furieux, a claqué la porte derrière lui.
Il a fait sa réapparition, une dizaine de minutes plus tard, en compagnie d’Amandine.
– Ben alors ! C’est quoi ces têtes d’enterrement ? Vous avez perdu. Bon, ben voilà. Et après ? Il y en aura d’autres des matchs. Il y en aura d’autres des victoires. Il y en aura d’autres des finales. Allez, on se secoue ! À la douche ! Ça vous fera le plus grand bien. Ça vous détendra, tiens ! Et puis, il y aura peut-être un petit lot de consolation, qui sait ?
Un lot de consolation ? Ah, comment ils ont volé nos shorts et nos maillots maculés de boue ! Comment on s’y est précipités sous la douche ! Tous. Comme un seul homme. Ça l’a fait rire, Amandine. De bon cœur.
– Ah, dès qu’il y a quelque chose à gagner, hein !
Oh, ben oui. Oui. Mais c’était quoi ?
– Vous verrez bien. Tout à l’heure je vous dirai. Le moment venu. Mais d’abord, ce qui serait bien, moi, je trouve, c’est qu’on fasse un peu connaissance. Au moins un minimum. Non, parce que ça va faire quasiment un an que je vous suis partout, là, toute l’équipe, mais de vous, de chacun individuellement, je ne sais pas grand-chose. Pour ne pas dire rien du tout. C’est l’occasion ou jamais.
Et elle a commencé par la douche du bout. Tout au bout. Par Victor. Avec qui elle a échangé quelques mots en souriant. Et en l’examinant tranquillement sous toutes les coutures. Au tour de Tom après. Qu’elle a délibérément fixé en bas. À qui elle a dit, en même temps, quelque chose qui a semblé beaucoup les amuser tous les deux. Et puis les autres. Dans l’ordre. Fred. Martial. Domi. Elle s’approchait. Elle s’approchait de plus en plus. Rémi, juste à côté de moi, elle a voulu qu’il se retourne…– Que je te voie les fesses ! Parce que pour se rendre vraiment compte sous le short…Elle les a longuement contemplées.
– C’est bien ce que je pensais : elles sont à croquer.
Elle les a abandonnées à regret. S’est tournée vers moi. M’a détaillé. De la tête au pied. Des pieds à la tête. A recommencé.
– Je ne te le pensais pas comme ça le morceau. Pas du tout. Comment on peut se faire des idées des fois.
Elle a approché la main. Comme si elle allait me la toucher la queue. Tout près. S’est ravisée.
– Non. Ce serait de la triche. N’empêche que rien que ça, tu commences à bander. Qu’est-ce que ce serait si je te le faisais vraiment !
Elle est passée à Theo, mon voisin de droite, à qui elle a demandé tout à trac s’il avait une copine.
– Oui ? Et tu t’amuses quand même tout seul des fois, je parie ! Ah, tu vois ! En pensant à moi ?
Il a bredouillé quelque chose.
– Hein ? Quoi ?
Elle a tendu la tête dans sa direction, sous la douche, pour entendre la réponse. Ce qui lui a mouillé la nuque et le haut des épaules.
Baptiste a suggéré…– Tu devrais la quitter ta robe. Sinon, quand tu vas arriver au bout de la rangée, t’auras plus un poil de sec.
– T’as de bonnes idées, toi, quand tu veux.
Elle nous a tourné le dos, s’est dirigée vers les bancs. Elle l’a déboutonnée sa robe, retirée, soigneusement étalée. Et puis elle est tranquillement revenue vers nous, en petite culotte et soutien-gorge blancs ajourés, brodés en relief. Elle a relevé la tête, s’est brusquement immobilisée.
– Mais c’est qu’ils bandent ! Mais c’est que vous bandez, les garçons ! Tous. Et pas qu’un peu certains…– Le moyen de faire autrement avec une fille comme toi !
– Oh, mais ce n’est pas un reproche, hein ! Au contraire.
Et son regard s’est délibérément emparé de nos bites dressées, gorgées d’elle, a couru de l’une à l’autre, s’est attardé ici, est revenu là.
– Il y en a des belles. Ça donne envie.
– Sers-toi ! Fais-toi plaisir !
– Faudrait pas me le dire deux fois.
– Sers-toi ! Fais-toi plaisir !
Theo, à mes côtés, a brusquement émis une sorte de grondement sourd, dansé d’un pied sur l’autre et déchargé. À longues saccades.
Elle a décidé.
– Éliminé, lui ! Hors-jeu. Carton rouge. Allez, file !
Et elle a pris sa place sous la douche. Trempé, le soutien-gorge a, très vite, épousé ses seins, de tout près. Les a offerts, par transparence, pointes dressées. La culotte a moulé ses adorables petites fesses, modelé son fendu qu’elle a révélé, tout lisse, à nos yeux émerveillés.
Rémi s’est extasié.
– Qu’elle est bien foutue, putain ! Non, mais ce qu’elle est bien foutue.
Nos regards se sont rivés à elle. Nos queues se sont dressées vers elle. Des mains se sont refermées, élancées à rythme effréné, dans un irrépressible va-et-vient. Les souffles se sont faits courts. Il y a eu des soupirs.
Et ça a giclé. Ça a éclaté. À droite. À gauche. De tous les côtés. À qui mieux mieux.
Chaque fois, le verdict tombait.
– Rémi, éliminé.
– Martial, éliminé.
– Julien, éliminé.
Et moi aussi… Éliminé, hélas !
Il n’est plus resté que Kevin. Le dernier, le seul survivant.
Elle l’a appelé, enlacé, lui a tendu les lèvres. Il est descendu, lui a piqueté le cou de petits baisers. Descendu encore. Il a libéré un sein. L’autre. A enfoui sa tête entre eux, glissé une main dans la culotte mouillée, à l’intérieur de laquelle il a fourragé. Ça a longuement moutonné. Elle s’est dressée sur la pointe des pieds, a renversé la tête en arrière, doucement gémi.
– Quel pot il a ce salaud !
On s’est approchés. Tout près. On a fait cercle autour d’eux. De plus en plus près.
Il a descendu la culotte. Jusqu’à mi-cuisses. Jusqu’en bas. Sa chatte à nu. Sa chatte à nous. Il l’a lissée. Parcourue et reparcourue. S’est approprié le petit bouton. Qu’il a pressé. Fait rouler.
– Oh, c’est bon, Kevin… Que c’est bon !
Ses yeux. Sur nous. Dans les nôtres. Sur nos bites durcies. Ses yeux de l’un à l’autre. De l’une à l’autre. Sur nos mains qui s’étaient remises frénétiquement en mouvement.
– Maintenant ! S’il te plaît, viens ! Oh, s’il te plaît !
Il s’est engouffré en elle. Ils se sont élancés l’un vers l’autre. L’un contre l’autre. Furieusement. Bassin contre bassin.
Et tout s’est emmêlé. Nos plaintes. Nos soupirs. Nos halètements. Son plaisir à elle qu’elle a proclamé à pleins poumons. Le nôtre, répandu au hasard çà et là. Et jusque sur les fesses de Julien le long desquelles il a lentement coulé.
Tout est retombé. Tout s’est arrêté. On a lentement regagné les bancs, ouvert nos sacs de sport. Amandine a brandi, à bout de bras, en riant, ses sous-vêtements dégoulinants.
– Vous ne voulez quand même pas que je renfile ça ?
On ne voulait rien du tout, nous !
Et même… on préférait qu’elle reste à poil. Et de loin.
– Ben, tiens !
Mais elle a quand même renfilé sa robe.
– Déjà ! C’est pas juste ! Il n’y en a eu que pour Kevin.
– Oh, mais patience ! Votre tour viendra.
– Sûr ?
– Sûr ! Il y a une nouvelle saison qui débute en septembre, non ?
On était en finale, oui. Et, ce soir-là, on fêtait ça. À la buvette du club. Les joueurs. Les dirigeants. Et puis Amandine. On avait absolument tenu à ce qu’elle soit là. C’était notre mascotte, Amandine. Notre talisman.
Tout avait commencé au début de la saison précédente. Parce qu’il avait remarqué quelque chose de bizarre, Kevin.
– Il y a une fille, dans les tribunes, chaque fois qu’elle est là, on gagne. Seulement quand elle est là. Sinon on perd…Il nous l’avait discrètement fait voir.
– Celle tout au bout à gauche, au troisième rang.
Non, mais comment elle était mignonne en plus ! C’était qui cette fille ? Elle sortait d’où ? Quelqu’un la connaissait ?
Oui. Benjamin.
– C’est Amandine. Le même bled que moi elle habite. Avec une copine. En février elle est arrivée. Ou en mars. Quelque chose comme ça. C’est tout récent en tout cas.
On n’était pas superstitieux, non, mais n’empêche… il avait bien fallu finir par se rendre à l’évidence : sa présence dans les gradins nous portait manifestement chance.
Fin août, juste avant la reprise des compétitions, Julien, notre capitaine, était allé la trouver. Tout seul. Sans prévenir personne.
– Vous vous seriez fichus de moi.
– Et alors ?
– Et alors… On a discuté. Elle adore le rugby. Depuis toute petite. Et elle a remarqué, elle aussi, que quand elle est là… Je lui ai demandé du coup…– Tu lui as demandé. Mais tu lui as demandé quoi ?
– De venir au stade tous les dimanches. Si elle pouvait, bien sûr. Ça l’a beaucoup fait rire. Mais elle a finalement accepté : « Je serai votre porte-bonheur officiel en somme… »
Et elle avait été là. Systématiquement là. À domicile comme à l’extérieur. Sa présence nous tranquillisait. Elle était là. Tout était dans l’ordre : on allait gagner. Et on gagnait. On ne cessait pas de gagner.
Elle s’était d’abord montrée extrêmement discrète : au coup de sifflet final elle s’éclipsait et on ne la revoyait pas avant la semaine suivante. Et puis, il y avait eu ce dimanche de décembre où l’arbitre nous avait refusé un essai parfaitement valable, où on avait été à deux doigts de renouer avec la défaite. Outrée, elle nous avait attendus, à la porte des vestiaires, pour nous dire, sans mâcher ses mots, tout le mal qu’elle pensait de la prestation de cet incompétent. Elle était revenue, quinze jours plus tard, pour prendre des nouvelles de Martial qui, blessé, avait dû quitter le terrain en catastrophe. Et c’était, au fil des semaines, devenu une véritable habitude. On la trouvait infailliblement là, en sortant, accoudée aux barrières, à deux pas des vestiaires. Alors ? Elle en avait pensé quoi du match ? Elle le décortiquait. Nos performances respectives étaient passées au crible sans la moindre complaisance. Elle s’animait, se passionnait. On allait poursuivre la discussion ailleurs. Au café. Ça se prolongeait. Parfois très tard. Ceux qui se levaient tôt le lendemain matin nous quittaient à regret.
– Si j’arrive la tête dans le cul, il va me dire le reste mon patron.
Ceux que leur femme attendait aussi.
– Elle est cool la mienne… Mais bon, il y a des limites.
On ne perdait plus. Jamais. On enchaînait insolemment les victoires. Forcément : c’était pour elle qu’on jouait.
De son côté, elle était, de plus en plus partie prenante de notre parcours. Elle s’inquiétait de la méforme de celui-ci, de la pubalgie de celui-là. Arborait fièrement des tenues à nos couleur – le jaune et le vert – dans les tribunes. Conservait précieusement, dans une grande chemise, également jaune et verte, toutes les coupures de journaux qui nous étaient consacrées.
Donc… on était en finale. Et on arrosait ça.
– Reste plus qu’à gagner.
Facile à dire. Il y avait du lourd en face.
– Tout va se jouer sur la motivation.
Et, de ce côté-là, on ne craignait rien. Ni personne. On avait Amandine.
On a levé nos verres.
– À Amandine ! À notre mascotte !
– Qui nous devra bien une petite récompense si on gagne, non ?
Il était quelque peu éméché Martial. Il a insisté.
– Et ce que je verrais bien, moi, c’est une bonne petite pipe sous la douche, tiens ! Après l’effort, le réconfort…Il y a eu quelques rires gênés. Un long silence qu’Amandine a finalement brisé.
– Et pourquoi pas ?
On l’a regardée, stupéfaits. Abasourdis.
– Vous ne m’en croyez pas capable ?
Non. Si. Peut-être. On n’en savait rien en fait.
– Et tu nous le ferais à tous ?
Il a demandé ça, la lippe gourmande Baptiste. Les yeux exorbités. Ce qui a déclenché l’hilarité générale.
– Quand même pas, non… N’exagérons rien… Un seul, ça suffira…Julien a saisi la balle au bond.
– Le capitaine. Forcément !
Elle a souri.
– Pas forcément, non.
– Qui alors ?
– Celui qui se sera donné le plus à fond sur le terrain.
On s’est tous vus dans le rôle.
– Ce sera moi, c’est couru.
– T’as le droit de rêver. Ce sera moi, oui. Alors là vous pouvez vous accrocher, les gars.
Elle a quand même tenu à préciser, tout à la fin, juste avant qu’on se sépare.
– Mais motus et bouche cousue, hein ! Pas question que ça s’ébruite. Sinon, vous ferez tintin…Oh, pour ça, oui. Elle pouvait compter sur nous. D’autant que ça nous arrangeait plutôt.
– Non, parce que j’imagine, moi, si ma légitime apprenait qu’il se fait des pipes dans les vestiaires !
– Peut-être qu’elle voudrait participer,– T’as qu’à y croire. Elle m’arrache tout le bazar, oui, plutôt
Entre nous, on ne parlait plus que de ça.
Il y avait ceux qui n’y croyaient pas vraiment.
– C’est le genre de truc qu’une nana elle peut dire comme ça, sur le coup, prise dans l’ambiance. Mais dès qu’il s’agit de concrétiser, il y a plus personne.
– C’est trop beau pour être vrai n’importe comment.
– Et puis elle vit avec une fille. Alors qu’est-ce tu veux qu’elle vienne sucer une bite ?
Et ceux qui y croyaient. Ou qui voulaient y croire.
– C’est le style de nana sans complexes. Alors tu parles que ça va la déranger.
– Et puis elle a tellement envie qu’on gagne. Au moins autant que nous maintenant. Et elle sait que la perspective d’une bonne pipe, il y a rien de tel pour motiver des mecs.
– Vous en faites pas que, de son côté, elle y trouvera aussi son compte, va ! En plus !
Le dernier entraînement, l’avant-veille du grand jour, elle l’a suivi jusqu’au bout. Du bord du terrain. Avant de nous raccompagner jusqu’à la porte des vestiaires.
– Allez, allez ! Vous nous la gagnez, cette finale !
Ah, sûr qu’on allait la gagner. Sûr ! D’autant que…– Ça tient toujours, hein ?
– Quoi donc ? La petite gâterie d’après-match ? Évidemment que ça tient toujours. Plus que jamais.
Et elle s’est éloignée avec un baiser, du bout des doigts, dans notre direction.
Ça a très mal démarré. Sur le coup d’envoi, Tom, fébrile, a cafouillé le ballon, qui est allé rouler dans l’en-but. Un joueur rouge s’est précipité, a pris tout le monde de vitesse, aplati.
– On reste concentrés. On fait bloc. On serre les dents.
Et on est repartis à l’assaut. Sérieux. Appliqués. Deux fois. Trois fois. Dix fois. Une interception malencontreuse. L’ailier adverse qui file à l’essai. Quatorze points de retard à la mi-temps. Ça commençait à faire beaucoup.
– Amandine est là, les gars. Elle vous regarde. Alors vous savez ce qu’il vous reste à faire.
On s’est arc-boutés. On a donné tout ce qu’on avait. On a marqué. Et pris le dessus. En mêlée. À la touche. Encore marqué. Plus que deux points, deux petits points à rattraper. Après lesquels on a désespérément couru. Jusqu’à la toute dernière minute. Une pénalité. Facile. En notre faveur. S’il la passait Martial, c’était gagné. Il a posé le ballon, levé la tête vers Amandine dans les tribunes, puis vers les perches. Il s’est élancé. Le ballon est passé à côté.
On est longuement restés prostrés sur les bancs du vestiaire. Effondrés. Sans rien dire. Jusqu’à ce que Martial explose.
– Dites-le, les mecs ! Dites-le que je suis nul. Ça me fera du bien. Non, mais comment j’ai pu rater ça ? Comment ?
– Ça peut arriver à tout le monde.
– Mais pas un jour comme ça ! Pas une finale ! Pas quand Amandine…– Surtout que si tu l’avais passé ce coup de pied, c’est sûrement toi qu’elle aurait…– Ferme-la ! Je t’en supplie, ferme-la !
Il s’est levé comme un furieux, a claqué la porte derrière lui.
Il a fait sa réapparition, une dizaine de minutes plus tard, en compagnie d’Amandine.
– Ben alors ! C’est quoi ces têtes d’enterrement ? Vous avez perdu. Bon, ben voilà. Et après ? Il y en aura d’autres des matchs. Il y en aura d’autres des victoires. Il y en aura d’autres des finales. Allez, on se secoue ! À la douche ! Ça vous fera le plus grand bien. Ça vous détendra, tiens ! Et puis, il y aura peut-être un petit lot de consolation, qui sait ?
Un lot de consolation ? Ah, comment ils ont volé nos shorts et nos maillots maculés de boue ! Comment on s’y est précipités sous la douche ! Tous. Comme un seul homme. Ça l’a fait rire, Amandine. De bon cœur.
– Ah, dès qu’il y a quelque chose à gagner, hein !
Oh, ben oui. Oui. Mais c’était quoi ?
– Vous verrez bien. Tout à l’heure je vous dirai. Le moment venu. Mais d’abord, ce qui serait bien, moi, je trouve, c’est qu’on fasse un peu connaissance. Au moins un minimum. Non, parce que ça va faire quasiment un an que je vous suis partout, là, toute l’équipe, mais de vous, de chacun individuellement, je ne sais pas grand-chose. Pour ne pas dire rien du tout. C’est l’occasion ou jamais.
Et elle a commencé par la douche du bout. Tout au bout. Par Victor. Avec qui elle a échangé quelques mots en souriant. Et en l’examinant tranquillement sous toutes les coutures. Au tour de Tom après. Qu’elle a délibérément fixé en bas. À qui elle a dit, en même temps, quelque chose qui a semblé beaucoup les amuser tous les deux. Et puis les autres. Dans l’ordre. Fred. Martial. Domi. Elle s’approchait. Elle s’approchait de plus en plus. Rémi, juste à côté de moi, elle a voulu qu’il se retourne…– Que je te voie les fesses ! Parce que pour se rendre vraiment compte sous le short…Elle les a longuement contemplées.
– C’est bien ce que je pensais : elles sont à croquer.
Elle les a abandonnées à regret. S’est tournée vers moi. M’a détaillé. De la tête au pied. Des pieds à la tête. A recommencé.
– Je ne te le pensais pas comme ça le morceau. Pas du tout. Comment on peut se faire des idées des fois.
Elle a approché la main. Comme si elle allait me la toucher la queue. Tout près. S’est ravisée.
– Non. Ce serait de la triche. N’empêche que rien que ça, tu commences à bander. Qu’est-ce que ce serait si je te le faisais vraiment !
Elle est passée à Theo, mon voisin de droite, à qui elle a demandé tout à trac s’il avait une copine.
– Oui ? Et tu t’amuses quand même tout seul des fois, je parie ! Ah, tu vois ! En pensant à moi ?
Il a bredouillé quelque chose.
– Hein ? Quoi ?
Elle a tendu la tête dans sa direction, sous la douche, pour entendre la réponse. Ce qui lui a mouillé la nuque et le haut des épaules.
Baptiste a suggéré…– Tu devrais la quitter ta robe. Sinon, quand tu vas arriver au bout de la rangée, t’auras plus un poil de sec.
– T’as de bonnes idées, toi, quand tu veux.
Elle nous a tourné le dos, s’est dirigée vers les bancs. Elle l’a déboutonnée sa robe, retirée, soigneusement étalée. Et puis elle est tranquillement revenue vers nous, en petite culotte et soutien-gorge blancs ajourés, brodés en relief. Elle a relevé la tête, s’est brusquement immobilisée.
– Mais c’est qu’ils bandent ! Mais c’est que vous bandez, les garçons ! Tous. Et pas qu’un peu certains…– Le moyen de faire autrement avec une fille comme toi !
– Oh, mais ce n’est pas un reproche, hein ! Au contraire.
Et son regard s’est délibérément emparé de nos bites dressées, gorgées d’elle, a couru de l’une à l’autre, s’est attardé ici, est revenu là.
– Il y en a des belles. Ça donne envie.
– Sers-toi ! Fais-toi plaisir !
– Faudrait pas me le dire deux fois.
– Sers-toi ! Fais-toi plaisir !
Theo, à mes côtés, a brusquement émis une sorte de grondement sourd, dansé d’un pied sur l’autre et déchargé. À longues saccades.
Elle a décidé.
– Éliminé, lui ! Hors-jeu. Carton rouge. Allez, file !
Et elle a pris sa place sous la douche. Trempé, le soutien-gorge a, très vite, épousé ses seins, de tout près. Les a offerts, par transparence, pointes dressées. La culotte a moulé ses adorables petites fesses, modelé son fendu qu’elle a révélé, tout lisse, à nos yeux émerveillés.
Rémi s’est extasié.
– Qu’elle est bien foutue, putain ! Non, mais ce qu’elle est bien foutue.
Nos regards se sont rivés à elle. Nos queues se sont dressées vers elle. Des mains se sont refermées, élancées à rythme effréné, dans un irrépressible va-et-vient. Les souffles se sont faits courts. Il y a eu des soupirs.
Et ça a giclé. Ça a éclaté. À droite. À gauche. De tous les côtés. À qui mieux mieux.
Chaque fois, le verdict tombait.
– Rémi, éliminé.
– Martial, éliminé.
– Julien, éliminé.
Et moi aussi… Éliminé, hélas !
Il n’est plus resté que Kevin. Le dernier, le seul survivant.
Elle l’a appelé, enlacé, lui a tendu les lèvres. Il est descendu, lui a piqueté le cou de petits baisers. Descendu encore. Il a libéré un sein. L’autre. A enfoui sa tête entre eux, glissé une main dans la culotte mouillée, à l’intérieur de laquelle il a fourragé. Ça a longuement moutonné. Elle s’est dressée sur la pointe des pieds, a renversé la tête en arrière, doucement gémi.
– Quel pot il a ce salaud !
On s’est approchés. Tout près. On a fait cercle autour d’eux. De plus en plus près.
Il a descendu la culotte. Jusqu’à mi-cuisses. Jusqu’en bas. Sa chatte à nu. Sa chatte à nous. Il l’a lissée. Parcourue et reparcourue. S’est approprié le petit bouton. Qu’il a pressé. Fait rouler.
– Oh, c’est bon, Kevin… Que c’est bon !
Ses yeux. Sur nous. Dans les nôtres. Sur nos bites durcies. Ses yeux de l’un à l’autre. De l’une à l’autre. Sur nos mains qui s’étaient remises frénétiquement en mouvement.
– Maintenant ! S’il te plaît, viens ! Oh, s’il te plaît !
Il s’est engouffré en elle. Ils se sont élancés l’un vers l’autre. L’un contre l’autre. Furieusement. Bassin contre bassin.
Et tout s’est emmêlé. Nos plaintes. Nos soupirs. Nos halètements. Son plaisir à elle qu’elle a proclamé à pleins poumons. Le nôtre, répandu au hasard çà et là. Et jusque sur les fesses de Julien le long desquelles il a lentement coulé.
Tout est retombé. Tout s’est arrêté. On a lentement regagné les bancs, ouvert nos sacs de sport. Amandine a brandi, à bout de bras, en riant, ses sous-vêtements dégoulinants.
– Vous ne voulez quand même pas que je renfile ça ?
On ne voulait rien du tout, nous !
Et même… on préférait qu’elle reste à poil. Et de loin.
– Ben, tiens !
Mais elle a quand même renfilé sa robe.
– Déjà ! C’est pas juste ! Il n’y en a eu que pour Kevin.
– Oh, mais patience ! Votre tour viendra.
– Sûr ?
– Sûr ! Il y a une nouvelle saison qui débute en septembre, non ?
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