L'été d'Anaïs , Acte 9 et épilogue
Récit érotique écrit par M la Maud [→ Accès à sa fiche auteur]
Auteur femme.
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Histoire érotique Publiée sur HDS le 16-08-2020 dans la catégorie Dominants et dominés
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L'été d'Anaïs , Acte 9 et épilogue
ACTE IX SCENE 1 MANON MAEL , Dans le bureau de Mathis à Nice
MAELIl est des aventures que l'on dit périlleusesEt qui offrent, hélas, une fin malheureuse.
Celle qu'on entreprend dans le plus grand secretMe laisse dans la bouche une langue asséchée.
MANONNe perdons pas, Maël, l'objet de ce voyageGardons-nous de tarder à faire le sondageDe tous les rayonnages et de tous les tiroirsIl se cache dedans le récit rouge et noirDe la vie de Mathis, le sinistre jouisseur..
MAELTu ne le nommes plus comme homme de ton cœur !
Ah ! que l'éloignement de quelques kilomètresRend bien vite insoumis le valet à son maître...
...
Voyons tous les papiers épars dans cette armoire,Des cahiers, des classeurs, un livre, oh ! un grimoire !
Trouverons-nous le temps avant notre retourDe déchiffrer les mots et ce qui tourne autour.
MANONFais moi lire le texte. Il est cabalistique,Dieu merci, j'ai appris dans les langues classiquesLa manière codée d'exprimer les secrets.
Il peut servir parfois de bien se cultiver...
...
Oh mon Dieu, rêvé-je ou cauchemardé-je ?
Je n'imaginais pas Mathis se prêter à ces jeux.
MAELDis moi je t'en supplie ce que tu peux y lireJe suis pris de frissons, je me sens dépérir !
MANONJ'y lis la description des méfaits de MathisSon commerce honteux du jardin des supplices.
Des bêtes, des enfants même y semblent mêlés,On est dans un récit qu'on peine à supporter...
J'y vois l'implication de nombreux proxénètesQui troquent en tous sens partout sur la planète..
Mon dieu ! Comment cela peut-il être lisible ?
MAELPar pitié, hâte-toi, même si c'est horrible Je veux tout découvrir ! Tant pis pour la décence !
Ce n'est plus un frisson mais une fièvre intenseQui monte désormais le long de mon rachisEt stimule en ma chair de curieux appétits...
Mais pourquoi O Manon, sauras-tu me le dire,Cette proximité entre effroi et désir ?
ACTE IX Scène 2 MANON MAEL MATHIS
MATHIS surgit dans la pièce, un pistolet à la main
MAELOh Mon dieu, c'est Mathis qui nous arrive là !
MATHISVous voilà garnements à fouiner dans le tasDe papiers que j'avais caché dans mon bureau ...
Ne faites pas un pas ou vous filez là-haut,Je vous tiens fermement au bout du revolver.
J'étais sûr du méfait lorsque j'ai découvertLa perte de mes clefs, mon agenda défait, Et je vous ai filés toute la matinée.
MAELEnfer et damnation , nous voilà vos otagesIci, si près du but , et pour cela j’enrage!
MANONMon dieu, que voulez-vous à nos pauvres personnes ?
Vous n'avez devant vous que deux corps qui frissonnent
MATHISJe vous prie mes enfants d'une urbaine façonDevant moi bien vouloir prendre une positionMarquant la soumission, écouter mon propos, A genoux comme il faut en me tournant le dos,Après avoir ôté tout ce qui vous habilleCar j'ai le goût commun des plaisirs en famille.
MANONSans avoir pleinement percé un vrai mystèreMonsieur il se produit que nous avons ouvert Une faible partie de vos coupables livres.
Je suis prête à subir ce qui pourrait s'ensuivreMais épargnez Maël, c'est moi qui l'ai conduitA force de discours dans ces péripéties.
MATHISManon ton sacrifice est digne d'AntigoneIl m'inspire une faim que n'assouvit personne Et ton corps dénudé qui s'offre maintenantMe rappelle soudain mes goûts ambivalents.
S'adressant à Manon
Ces petits seins naissants, si fermes, pommelés,Que l'on dirait formés pour l'outrage et le fouet,Vois comme à les caresser, leurs pointes se durcissent.
Et aussi bien plus bas, ce printanier pubisQui brûle sous mes doigts comme feu de branchage..
Puis aux deux
Avant de vous offrir un ultime voyageEt ce plaisir grisant qu'on connaît seulement Quand entre vie et mort , on glisse doucement, Je veux vous faire don d'une plaisante offrande.
Inutile d'attendre que ma verge se tende, Vous allez vous placer comme je vous l'ordonneTous les deux à genoux, à gauche la friponne,Me présentant chacun vos formes en reversSi callipyges que, de Vénus, je vénère .
Alternativement, Je veux vous pénétrerSans égard pour vos reins, jusqu'à la satiété.
Pour la première fois et la toute dernièreEnfin vous goûterez ce que jadis goûtèrent,Des habitants maudits des rives du Jourdain.
MAELVotre arme vous permet de jouer le malin !
Celle qui est pourvue d'un agressif canonPas celle qui paraît roide comme bâton...
Nous étions si près de dévoiler le mystèreQu'il nous enrage bien de vous voir ainsi faire.
MATHISTa remarque a le don de me faire endurcirEt de ma seconde arme il t'en faudra subirLa puissance absolue pour l'heur ou la douleur.
Tu seras à ton tour, acteur, observateurAvec ta sœur chérie, vous me ferez goûterLa résistance étroite où je serai fourré ,Vous faire ainsi aimer le plaisir des mortelsEt puis vous expédier au pré des asphodèles.
MAELAh démon, mais pourquoi cet afflux de désirMaintenant, au plus près de l'instant de mourir ?
Faut-il que s'associent dans un dessein atroceLes pouvoirs conjugués d’Éros et Thanatos ?
Quel abandon m'habite ô cruel tortionnaire ?
MATHISC'est un égarement dont tu es tributaire,Celui que t'a prescrit ta chère et tendre sœur :Voila un abandon qui peut porter malheur !
C'est sa curiosité qui par son genre vint...
Oui Maël en suivant son féminin instinct, Tu vous a emmenés doucement vers la mort.
MANONEt faîtes maintenant puisque tel est le sortMais voulez-vous cesser de m' assener vos fades,Insignifiantes et sottes capucinades.
MATHISTragique Salomé, tu croyais récolterAu fond d'un plat d'argent ma tête tranchée...MaisAssez perdu de temps, et faisons notre affaire...
Ensuite vous prendrez l'aller simple en enfer...
ACTE IX Scène 3 MANON, MAEL, MATHIS, LE MAIRE , DEUX POLICIERS entrant en trombe
LE MAIREHalte ! Au nom de la Loi, cessez cette infamieRengainez vite et bien cet effroyable vit,Considérez-vous en état d'arrestation ,Agents menottez-le, faites votre mission !
MATHISQu'avez-vous homme d'ordre à me tenir en joueMoi qui tout simplement, veux garder à genouxCes deux jeunes mutins pour les bien corriger ?
LE MAIRE La correction allait au delà des fesséesQu'on peut administrer dans le clan familial, La vôtre présentait un aspect plus brutal..
Est-ce trop si l'écharpe autour de mon veston Vous impose la loi de bonne éducation ?
MANONOui, il nous promettait, Monsieur le Magistrat De subir la fureur de dix Caracalla.
Je nous voyais déjà teindre de notre sang,Sans funéraille pieuse, sans digne testamentLe flot impétueux du Var à l'embouchure .
Puis après un silence.
Avant il n'a cessé d'imprimer ses souillures :Mes deux seins si menus ont été outragésPar la paume caleuse de notre meurtrier...
Vous voici par miracle et par joie on vous trouve...
LE MAIREJ'entends, mes chers enfants, même si je réprouveDes sept péchés celui qui nous vient en huitième :Oui la curiosité est un défaut suprême.
J'entends, mes chers enfants, mais n’ai-je aussi point vuA vos yeux, à vos fronts et à vos dos courbés,La coupable attente aux assauts du débauché...
J'entends, mes chers enfants, mais qu'avez-vous trouvé Ce qui inspire ici tant d'animosité?
MANON Des manuscrits monsieur, qu'on nommerait grimoiresS'ils ne racontaient pas une terrible histoire.
LE MAIREVoyons tous les écrits sur ces cahiers d'école...
Mais quelle est cette langue aux arabesques follesSerait-ce du sanskrit ? assez peu le pratiquent..
MANONMais non c'est du latin coupé de grec classique Tout paraît en fatras dans ce recueil d'horreursIl y a des pensées, des actes qui écœurent, Même des citations dans l'embrouillamini :Odi, nec possum cupiens non esse quod odi ; (je hais, et ne puis m’empêcher de désirer l’objet de ma haine )Ovide – Amours – Livre II – IV .
Souvent les langues mortes ressuscitent les âmes.
Dans la fosse à ordures, où s'agite l'infâme,Une fleur d'innocence arrive à s'épanouir.
LE MAIREVotre art si poétique a tout pour me ravir.
MAELPaiera-t-il de son crime où il précipitait Une famille unie par le sang et le laitDans l'abjecte sillon de l'immoralitéPuis dans le trou fatal de la mortalité.
LE MAIRESauvant ici par force un honneur familialEt par le même effet un trésor virginal,Vous me voyez comblé qu'un sursaut bénéfiqueIncite par pensée comme par la pratique Les principes de fond de la moralité..
Mes enfants vous pouvez aller vous rhabiller.
Puis s'adressant à Mathis
Et vous par vos actions ,sinistre libertin,Vous les avez remis dans le juste chemin.
MATHISComment diable avez-vous en ce matin d'étéSu que je venais là pour les y trucider ?
LE MAIREOn a enregistré venant de la CroisetteUne voix anonyme entendue au dix-septQui nous a alertés pour cette opération.
Voulez-vous écouter, je vais mettre le son.
Il sort son téléphone.
LA VOIX ENREGISTREEAu secours ! mes enfants se trouvent en détresse,Un homme va les tuer, notez bien son adresse :De grâce faîtes vite ! 13 rue de** à Nice...
MATHISStupeur et trahison ! c'est la voix d'Anaïs !
Fin de l'acte IX
EPILOGUEOu Acte dernier scène unique Revenus dans la pièce principale de la maison de vacances où les bagages sont entassés dans un coin . ANAIS , MAEL, MANON , LOLA
ANAISAlors que notre monstre a rendu sa raisonNous voici dépourvus de repère profond ;Agrafé pour longtemps par la docte justiceIl vivra dans sa chair ce qu'il fit de supplicesSauvons chacun notre âme en voie de pureté.
MANONIl faut bien reconnaître au monstre qu'il était Le charme diabolique on ne peut plus discret Oui ma mère songeons à ce qu'il a laisséLa détermination que rien ne fait fléchir ,Un instinct du calcul , un talent d'éblouir Et une faim de loup trop inassouvissable.
Il nous faut retirer de nos passions coupablesL'énergie nécessaire au tournant de nos viesRetrouver un salut et une saine envie.
MAELPlus aucun d'entre nous n'a besoin de MathisQui promène son col sous les bois de justice.
Lui qui crut se prétendre, au fil de ses méfaits,Le fils de Bathory et de Gilles de Rais .
MANONJe parlais d'énergie et non pas de méthodePour l'électricité il faut deux électrodes...
MAELVoyons! Nul plus que soi n'a besoin de soi-même Et me semble soi seul pour répondre au problème
ANAISLa femme devant vous vient à résipiscenceEt chercher dans vos yeux votre portion d'enfance.
J'aurais appartenu dans des siècles distantsTrès certainement aux sectes des flagellantsCes affidés de foi qui faisant pénitenceSe laissaient corriger pour stimuler les sens.
La passion du Seigneur que je garde en mon cœurNe peut se sublimer qu'en offrant ma douleur.
A cette époque-là j'eusse été carméliteEt vécu durement la vie de cénobite, Je me fusse nommée, Maria MagdalenaFille de Pazzi, Soeur, au destin de forçatQuémandant chaque soir sur mes reins mis à nuLe fouet sec, rédempteur, en salves continuesJusqu'à ce que le sang comme offrande au SeigneurTachât la pierre rude en marques de noirceur.
Alors criant ma joie , prosternée devant Lui,Comme devant Mathis, quand jadis je le fis,J'eusse exprimé l'extase du visage des Saintes,Traits de la bienheureuse vaincue par les étreintes...
Puis, après un silence
Mais j'ai vécu de trop pour ce que Dieu me prête Et il me prive ainsi de la pieuse retraite...
J'aurais aimé la pierre atone des cellules ,Tous les désirs scellés par de longues fibules ,Le silence troublé par de sourdes sonnettes,Le chuchotis des voix des apprentis nonnettes...
Mais non je laisse à d'autre un destin enivrant,Peut-être à toi Manon s'il t'inspire à présent.
Il me faut à ce jour, étant si peu candide,A l'écart de ce monde aux traditions turpides,Sans attendre qu'un sort me devienne dictéCultiver mon jardin , garder mon pré carré Surveiller ma prairie et ma touffe fleurie. Voici tout le projet qui m'anime aujourd'hui J'irai modestement dans un petit village Vivre la vie des simples, aimer leur esprit sageEt partager le plat d'une pauvre pitance Tout faire pour trouver, là, le sens du vrai sens.
Et puis apparaîtront venus je ne sais d'où Des voyageurs meurtris à la mine cachouCherchant le réconfort et des plaisirs facilesQue je saurai offrir de façon bien civile,Ayant dans ce domaine une bonne expérience Des variantes subtiles de cette jolie science,Il faut savoir donner plus qu'on aura reçu....
LOLAVoila un beau parcours , à l'heure du salut,Tout empli de licence et de péchés prescrits Qui ressemble à celui de Liane de Pougy.
Oui, votre élan de cœur, il m'inspire ce soir.
Dans un domaine proche où je vous vois mouvoirJe vais offrir mes bras aux pauvres de ce monde,Parcourir des quartiers de tristesse profonde,Porter aux âmes mortes le goût de revenir.
Je me veux leur ôter une envie de mourir...
Peut-être même vais-je à partir de ce jourDonner aux indigents des séances d'amour.
Les blessés de la vie, les infirmes, les vieux,Tous ceux qui n'ont plus droit qu'à l'agrément des yeuxJe leur offrirai, moi, caresses et jouissances,Je saurai pour cela dompter ma répugnanceDevant leur corps difformes, leur peau parcheminéeEt par mille artifices, je veux les faire aimer Réveiller leurs désirs et les voir se dresser...
MANONBravo belle Lola , voilà la vocationQue j'aurais pu saisir si je n'étais Manon,Vous réinterprétez, avec félicité,Cette vieille chanson : « Une pipe à Pépé »
à Anaïs
O mère, je regrette qu'un effet de pudeurNe puisse vous ouvrir les bras du Saint Seigneur.
Cela vous manquera pour un rachat parfait.
Et moi de mon côté, patiemment initiéeA la stricte allégeance d'un maître impérieuxJe prévois de donner ce qui plaira à Dieu,Ma liberté, mon corps, mon esprit tout entierDans l'objectif premier de bien nous expier. Oui ma mère, je vais regagner un couventQuitter le monde impie et son creuset ardent.
Je trouverai là-bas mes sœurs visitandinesAprès avoir, par vœu, lâché la gourgandine, Pour enfermer mon cœur et mon précieux hymenSous les voûtes de pierres où bruissent les Amen.
Cette virginité que voulait préserver Si chèrement Mathis m'est un ticket d'entrée : Elle offre a priori une prude enfant sage...
J'ai trouvé par hasard un de ces ermitagesNiché comme il se doit dans un vallon profond ; Un chemin bien étroit dessous les frondaisonsY serpente sans fin dans une forêt dense,Là n'est plus tout à fait le royaume de France.
Et c'est tout juste si à quelques lieues de làOn voit le clocheton tout au dessus du bois.
Il y a en ces murs pas plus de dix moniales.
Un abbé rigoureux à l'expression glaciale Vient leur rendre visite une à deux fois par moisEt les entend chacune évoquer leurs émoisDans une confession qui pour leur vocationEst, par sévérité, menée sans concession.
Malheur à celle qui se sera réchaufféeDans le froid de l'hiver, au fond de son pucierContre le corps brûlant d'une amie de clôture.
Elle subira le sort d'une saine tortureEn endurant autant de cinglants coups de fouet Que de Confiteor suivis de trois Ave.
Pour s'assurer enfin de leur vraie vie de prudeIl inspecte lui-même en de longues étudesL'anatomie de l'une ou de l'autre au hasard Mais ce qu'il fait vraiment se perd dans le brouillardCar personne n'avoue, et c'est plus qu'un secret,Le sort particulier qui lui est réservé.
MAELQue puis-je donc attendre de ce monde vénalQui n'offre que tourment à l'ivresse des mâles.
Le plaisir qu'on y trouve comme palinodieSe vit dans un éclair, se répète à l'ennui..
Après un silence.
Le cerveau embrumé du bouillon des gonadesDégoupille d'un coup dans une une mitrailladeUne pompe à bélier qui nourrit les artères,Et bat avec vigueur comme tambour de guerrePuis s’en va irriguer mille petits vaisseaux Qui font gonfler d'orgueil autant que de désirLe mâle aux bas instincts si prêt à tout fourbir ..
Jusqu'au furtif instant ,son aboutissement, L' évidement subit du canal déférentL'explosion jaillissante aux mille conséquencesDont l’une assurément reste bien l' arrogance...
Il est superficiel ce destin d'homoncule !
Non je ne veux plus de plaisirs minusculesJe ne veux plus qu'on m'aime ni même qu'on m'en..rôle Dans une vie sans but d'un monde qui enjôle..
Puis après un deuxième silence
Ce sera en Afrique aux fins fonds de la brousse,Les provinces perdues du dernier des Négous,Que se joue l'avenir d'un garçon de la France...
Je m'en vais réparer une image obsolèteDu jeune Européen exploiteur et esthète Qui par son égoïsme et son goût du profitCultive sa fortune et ses plaisirs maudits.
Je veux par mon action on ne peut plus directe, Politiquement et éthiquement correcte, Être utile aux blessés, aux sans-noms, aux petits,A ces crève-la-faim de nos ex-colonies...
J'enseignerai alors, dépourvu d'oripeaux,La manière subtile d'accommoder RousseauA mes jeunes Émile et leur gaillard de père,Il faut que tête et muscle en tandem prospèrent...
Car chez ces hommes-là tout est en démesureEt d'abord le physique où c'est dans leur nature...
Mais promis je le dis par pudeur et principePour les idées reçues, pas de stéréotype !
ANAISAh mes enfants unis dans l'esprit rédempteurJe vais vous embrasser , je laisse aller mes pleurs...
Et tout le monde de pleurer.
Fin de la pièce.
MAELIl est des aventures que l'on dit périlleusesEt qui offrent, hélas, une fin malheureuse.
Celle qu'on entreprend dans le plus grand secretMe laisse dans la bouche une langue asséchée.
MANONNe perdons pas, Maël, l'objet de ce voyageGardons-nous de tarder à faire le sondageDe tous les rayonnages et de tous les tiroirsIl se cache dedans le récit rouge et noirDe la vie de Mathis, le sinistre jouisseur..
MAELTu ne le nommes plus comme homme de ton cœur !
Ah ! que l'éloignement de quelques kilomètresRend bien vite insoumis le valet à son maître...
...
Voyons tous les papiers épars dans cette armoire,Des cahiers, des classeurs, un livre, oh ! un grimoire !
Trouverons-nous le temps avant notre retourDe déchiffrer les mots et ce qui tourne autour.
MANONFais moi lire le texte. Il est cabalistique,Dieu merci, j'ai appris dans les langues classiquesLa manière codée d'exprimer les secrets.
Il peut servir parfois de bien se cultiver...
...
Oh mon Dieu, rêvé-je ou cauchemardé-je ?
Je n'imaginais pas Mathis se prêter à ces jeux.
MAELDis moi je t'en supplie ce que tu peux y lireJe suis pris de frissons, je me sens dépérir !
MANONJ'y lis la description des méfaits de MathisSon commerce honteux du jardin des supplices.
Des bêtes, des enfants même y semblent mêlés,On est dans un récit qu'on peine à supporter...
J'y vois l'implication de nombreux proxénètesQui troquent en tous sens partout sur la planète..
Mon dieu ! Comment cela peut-il être lisible ?
MAELPar pitié, hâte-toi, même si c'est horrible Je veux tout découvrir ! Tant pis pour la décence !
Ce n'est plus un frisson mais une fièvre intenseQui monte désormais le long de mon rachisEt stimule en ma chair de curieux appétits...
Mais pourquoi O Manon, sauras-tu me le dire,Cette proximité entre effroi et désir ?
ACTE IX Scène 2 MANON MAEL MATHIS
MATHIS surgit dans la pièce, un pistolet à la main
MAELOh Mon dieu, c'est Mathis qui nous arrive là !
MATHISVous voilà garnements à fouiner dans le tasDe papiers que j'avais caché dans mon bureau ...
Ne faites pas un pas ou vous filez là-haut,Je vous tiens fermement au bout du revolver.
J'étais sûr du méfait lorsque j'ai découvertLa perte de mes clefs, mon agenda défait, Et je vous ai filés toute la matinée.
MAELEnfer et damnation , nous voilà vos otagesIci, si près du but , et pour cela j’enrage!
MANONMon dieu, que voulez-vous à nos pauvres personnes ?
Vous n'avez devant vous que deux corps qui frissonnent
MATHISJe vous prie mes enfants d'une urbaine façonDevant moi bien vouloir prendre une positionMarquant la soumission, écouter mon propos, A genoux comme il faut en me tournant le dos,Après avoir ôté tout ce qui vous habilleCar j'ai le goût commun des plaisirs en famille.
MANONSans avoir pleinement percé un vrai mystèreMonsieur il se produit que nous avons ouvert Une faible partie de vos coupables livres.
Je suis prête à subir ce qui pourrait s'ensuivreMais épargnez Maël, c'est moi qui l'ai conduitA force de discours dans ces péripéties.
MATHISManon ton sacrifice est digne d'AntigoneIl m'inspire une faim que n'assouvit personne Et ton corps dénudé qui s'offre maintenantMe rappelle soudain mes goûts ambivalents.
S'adressant à Manon
Ces petits seins naissants, si fermes, pommelés,Que l'on dirait formés pour l'outrage et le fouet,Vois comme à les caresser, leurs pointes se durcissent.
Et aussi bien plus bas, ce printanier pubisQui brûle sous mes doigts comme feu de branchage..
Puis aux deux
Avant de vous offrir un ultime voyageEt ce plaisir grisant qu'on connaît seulement Quand entre vie et mort , on glisse doucement, Je veux vous faire don d'une plaisante offrande.
Inutile d'attendre que ma verge se tende, Vous allez vous placer comme je vous l'ordonneTous les deux à genoux, à gauche la friponne,Me présentant chacun vos formes en reversSi callipyges que, de Vénus, je vénère .
Alternativement, Je veux vous pénétrerSans égard pour vos reins, jusqu'à la satiété.
Pour la première fois et la toute dernièreEnfin vous goûterez ce que jadis goûtèrent,Des habitants maudits des rives du Jourdain.
MAELVotre arme vous permet de jouer le malin !
Celle qui est pourvue d'un agressif canonPas celle qui paraît roide comme bâton...
Nous étions si près de dévoiler le mystèreQu'il nous enrage bien de vous voir ainsi faire.
MATHISTa remarque a le don de me faire endurcirEt de ma seconde arme il t'en faudra subirLa puissance absolue pour l'heur ou la douleur.
Tu seras à ton tour, acteur, observateurAvec ta sœur chérie, vous me ferez goûterLa résistance étroite où je serai fourré ,Vous faire ainsi aimer le plaisir des mortelsEt puis vous expédier au pré des asphodèles.
MAELAh démon, mais pourquoi cet afflux de désirMaintenant, au plus près de l'instant de mourir ?
Faut-il que s'associent dans un dessein atroceLes pouvoirs conjugués d’Éros et Thanatos ?
Quel abandon m'habite ô cruel tortionnaire ?
MATHISC'est un égarement dont tu es tributaire,Celui que t'a prescrit ta chère et tendre sœur :Voila un abandon qui peut porter malheur !
C'est sa curiosité qui par son genre vint...
Oui Maël en suivant son féminin instinct, Tu vous a emmenés doucement vers la mort.
MANONEt faîtes maintenant puisque tel est le sortMais voulez-vous cesser de m' assener vos fades,Insignifiantes et sottes capucinades.
MATHISTragique Salomé, tu croyais récolterAu fond d'un plat d'argent ma tête tranchée...MaisAssez perdu de temps, et faisons notre affaire...
Ensuite vous prendrez l'aller simple en enfer...
ACTE IX Scène 3 MANON, MAEL, MATHIS, LE MAIRE , DEUX POLICIERS entrant en trombe
LE MAIREHalte ! Au nom de la Loi, cessez cette infamieRengainez vite et bien cet effroyable vit,Considérez-vous en état d'arrestation ,Agents menottez-le, faites votre mission !
MATHISQu'avez-vous homme d'ordre à me tenir en joueMoi qui tout simplement, veux garder à genouxCes deux jeunes mutins pour les bien corriger ?
LE MAIRE La correction allait au delà des fesséesQu'on peut administrer dans le clan familial, La vôtre présentait un aspect plus brutal..
Est-ce trop si l'écharpe autour de mon veston Vous impose la loi de bonne éducation ?
MANONOui, il nous promettait, Monsieur le Magistrat De subir la fureur de dix Caracalla.
Je nous voyais déjà teindre de notre sang,Sans funéraille pieuse, sans digne testamentLe flot impétueux du Var à l'embouchure .
Puis après un silence.
Avant il n'a cessé d'imprimer ses souillures :Mes deux seins si menus ont été outragésPar la paume caleuse de notre meurtrier...
Vous voici par miracle et par joie on vous trouve...
LE MAIREJ'entends, mes chers enfants, même si je réprouveDes sept péchés celui qui nous vient en huitième :Oui la curiosité est un défaut suprême.
J'entends, mes chers enfants, mais n’ai-je aussi point vuA vos yeux, à vos fronts et à vos dos courbés,La coupable attente aux assauts du débauché...
J'entends, mes chers enfants, mais qu'avez-vous trouvé Ce qui inspire ici tant d'animosité?
MANON Des manuscrits monsieur, qu'on nommerait grimoiresS'ils ne racontaient pas une terrible histoire.
LE MAIREVoyons tous les écrits sur ces cahiers d'école...
Mais quelle est cette langue aux arabesques follesSerait-ce du sanskrit ? assez peu le pratiquent..
MANONMais non c'est du latin coupé de grec classique Tout paraît en fatras dans ce recueil d'horreursIl y a des pensées, des actes qui écœurent, Même des citations dans l'embrouillamini :Odi, nec possum cupiens non esse quod odi ; (je hais, et ne puis m’empêcher de désirer l’objet de ma haine )Ovide – Amours – Livre II – IV .
Souvent les langues mortes ressuscitent les âmes.
Dans la fosse à ordures, où s'agite l'infâme,Une fleur d'innocence arrive à s'épanouir.
LE MAIREVotre art si poétique a tout pour me ravir.
MAELPaiera-t-il de son crime où il précipitait Une famille unie par le sang et le laitDans l'abjecte sillon de l'immoralitéPuis dans le trou fatal de la mortalité.
LE MAIRESauvant ici par force un honneur familialEt par le même effet un trésor virginal,Vous me voyez comblé qu'un sursaut bénéfiqueIncite par pensée comme par la pratique Les principes de fond de la moralité..
Mes enfants vous pouvez aller vous rhabiller.
Puis s'adressant à Mathis
Et vous par vos actions ,sinistre libertin,Vous les avez remis dans le juste chemin.
MATHISComment diable avez-vous en ce matin d'étéSu que je venais là pour les y trucider ?
LE MAIREOn a enregistré venant de la CroisetteUne voix anonyme entendue au dix-septQui nous a alertés pour cette opération.
Voulez-vous écouter, je vais mettre le son.
Il sort son téléphone.
LA VOIX ENREGISTREEAu secours ! mes enfants se trouvent en détresse,Un homme va les tuer, notez bien son adresse :De grâce faîtes vite ! 13 rue de** à Nice...
MATHISStupeur et trahison ! c'est la voix d'Anaïs !
Fin de l'acte IX
EPILOGUEOu Acte dernier scène unique Revenus dans la pièce principale de la maison de vacances où les bagages sont entassés dans un coin . ANAIS , MAEL, MANON , LOLA
ANAISAlors que notre monstre a rendu sa raisonNous voici dépourvus de repère profond ;Agrafé pour longtemps par la docte justiceIl vivra dans sa chair ce qu'il fit de supplicesSauvons chacun notre âme en voie de pureté.
MANONIl faut bien reconnaître au monstre qu'il était Le charme diabolique on ne peut plus discret Oui ma mère songeons à ce qu'il a laisséLa détermination que rien ne fait fléchir ,Un instinct du calcul , un talent d'éblouir Et une faim de loup trop inassouvissable.
Il nous faut retirer de nos passions coupablesL'énergie nécessaire au tournant de nos viesRetrouver un salut et une saine envie.
MAELPlus aucun d'entre nous n'a besoin de MathisQui promène son col sous les bois de justice.
Lui qui crut se prétendre, au fil de ses méfaits,Le fils de Bathory et de Gilles de Rais .
MANONJe parlais d'énergie et non pas de méthodePour l'électricité il faut deux électrodes...
MAELVoyons! Nul plus que soi n'a besoin de soi-même Et me semble soi seul pour répondre au problème
ANAISLa femme devant vous vient à résipiscenceEt chercher dans vos yeux votre portion d'enfance.
J'aurais appartenu dans des siècles distantsTrès certainement aux sectes des flagellantsCes affidés de foi qui faisant pénitenceSe laissaient corriger pour stimuler les sens.
La passion du Seigneur que je garde en mon cœurNe peut se sublimer qu'en offrant ma douleur.
A cette époque-là j'eusse été carméliteEt vécu durement la vie de cénobite, Je me fusse nommée, Maria MagdalenaFille de Pazzi, Soeur, au destin de forçatQuémandant chaque soir sur mes reins mis à nuLe fouet sec, rédempteur, en salves continuesJusqu'à ce que le sang comme offrande au SeigneurTachât la pierre rude en marques de noirceur.
Alors criant ma joie , prosternée devant Lui,Comme devant Mathis, quand jadis je le fis,J'eusse exprimé l'extase du visage des Saintes,Traits de la bienheureuse vaincue par les étreintes...
Puis, après un silence
Mais j'ai vécu de trop pour ce que Dieu me prête Et il me prive ainsi de la pieuse retraite...
J'aurais aimé la pierre atone des cellules ,Tous les désirs scellés par de longues fibules ,Le silence troublé par de sourdes sonnettes,Le chuchotis des voix des apprentis nonnettes...
Mais non je laisse à d'autre un destin enivrant,Peut-être à toi Manon s'il t'inspire à présent.
Il me faut à ce jour, étant si peu candide,A l'écart de ce monde aux traditions turpides,Sans attendre qu'un sort me devienne dictéCultiver mon jardin , garder mon pré carré Surveiller ma prairie et ma touffe fleurie. Voici tout le projet qui m'anime aujourd'hui J'irai modestement dans un petit village Vivre la vie des simples, aimer leur esprit sageEt partager le plat d'une pauvre pitance Tout faire pour trouver, là, le sens du vrai sens.
Et puis apparaîtront venus je ne sais d'où Des voyageurs meurtris à la mine cachouCherchant le réconfort et des plaisirs facilesQue je saurai offrir de façon bien civile,Ayant dans ce domaine une bonne expérience Des variantes subtiles de cette jolie science,Il faut savoir donner plus qu'on aura reçu....
LOLAVoila un beau parcours , à l'heure du salut,Tout empli de licence et de péchés prescrits Qui ressemble à celui de Liane de Pougy.
Oui, votre élan de cœur, il m'inspire ce soir.
Dans un domaine proche où je vous vois mouvoirJe vais offrir mes bras aux pauvres de ce monde,Parcourir des quartiers de tristesse profonde,Porter aux âmes mortes le goût de revenir.
Je me veux leur ôter une envie de mourir...
Peut-être même vais-je à partir de ce jourDonner aux indigents des séances d'amour.
Les blessés de la vie, les infirmes, les vieux,Tous ceux qui n'ont plus droit qu'à l'agrément des yeuxJe leur offrirai, moi, caresses et jouissances,Je saurai pour cela dompter ma répugnanceDevant leur corps difformes, leur peau parcheminéeEt par mille artifices, je veux les faire aimer Réveiller leurs désirs et les voir se dresser...
MANONBravo belle Lola , voilà la vocationQue j'aurais pu saisir si je n'étais Manon,Vous réinterprétez, avec félicité,Cette vieille chanson : « Une pipe à Pépé »
à Anaïs
O mère, je regrette qu'un effet de pudeurNe puisse vous ouvrir les bras du Saint Seigneur.
Cela vous manquera pour un rachat parfait.
Et moi de mon côté, patiemment initiéeA la stricte allégeance d'un maître impérieuxJe prévois de donner ce qui plaira à Dieu,Ma liberté, mon corps, mon esprit tout entierDans l'objectif premier de bien nous expier. Oui ma mère, je vais regagner un couventQuitter le monde impie et son creuset ardent.
Je trouverai là-bas mes sœurs visitandinesAprès avoir, par vœu, lâché la gourgandine, Pour enfermer mon cœur et mon précieux hymenSous les voûtes de pierres où bruissent les Amen.
Cette virginité que voulait préserver Si chèrement Mathis m'est un ticket d'entrée : Elle offre a priori une prude enfant sage...
J'ai trouvé par hasard un de ces ermitagesNiché comme il se doit dans un vallon profond ; Un chemin bien étroit dessous les frondaisonsY serpente sans fin dans une forêt dense,Là n'est plus tout à fait le royaume de France.
Et c'est tout juste si à quelques lieues de làOn voit le clocheton tout au dessus du bois.
Il y a en ces murs pas plus de dix moniales.
Un abbé rigoureux à l'expression glaciale Vient leur rendre visite une à deux fois par moisEt les entend chacune évoquer leurs émoisDans une confession qui pour leur vocationEst, par sévérité, menée sans concession.
Malheur à celle qui se sera réchaufféeDans le froid de l'hiver, au fond de son pucierContre le corps brûlant d'une amie de clôture.
Elle subira le sort d'une saine tortureEn endurant autant de cinglants coups de fouet Que de Confiteor suivis de trois Ave.
Pour s'assurer enfin de leur vraie vie de prudeIl inspecte lui-même en de longues étudesL'anatomie de l'une ou de l'autre au hasard Mais ce qu'il fait vraiment se perd dans le brouillardCar personne n'avoue, et c'est plus qu'un secret,Le sort particulier qui lui est réservé.
MAELQue puis-je donc attendre de ce monde vénalQui n'offre que tourment à l'ivresse des mâles.
Le plaisir qu'on y trouve comme palinodieSe vit dans un éclair, se répète à l'ennui..
Après un silence.
Le cerveau embrumé du bouillon des gonadesDégoupille d'un coup dans une une mitrailladeUne pompe à bélier qui nourrit les artères,Et bat avec vigueur comme tambour de guerrePuis s’en va irriguer mille petits vaisseaux Qui font gonfler d'orgueil autant que de désirLe mâle aux bas instincts si prêt à tout fourbir ..
Jusqu'au furtif instant ,son aboutissement, L' évidement subit du canal déférentL'explosion jaillissante aux mille conséquencesDont l’une assurément reste bien l' arrogance...
Il est superficiel ce destin d'homoncule !
Non je ne veux plus de plaisirs minusculesJe ne veux plus qu'on m'aime ni même qu'on m'en..rôle Dans une vie sans but d'un monde qui enjôle..
Puis après un deuxième silence
Ce sera en Afrique aux fins fonds de la brousse,Les provinces perdues du dernier des Négous,Que se joue l'avenir d'un garçon de la France...
Je m'en vais réparer une image obsolèteDu jeune Européen exploiteur et esthète Qui par son égoïsme et son goût du profitCultive sa fortune et ses plaisirs maudits.
Je veux par mon action on ne peut plus directe, Politiquement et éthiquement correcte, Être utile aux blessés, aux sans-noms, aux petits,A ces crève-la-faim de nos ex-colonies...
J'enseignerai alors, dépourvu d'oripeaux,La manière subtile d'accommoder RousseauA mes jeunes Émile et leur gaillard de père,Il faut que tête et muscle en tandem prospèrent...
Car chez ces hommes-là tout est en démesureEt d'abord le physique où c'est dans leur nature...
Mais promis je le dis par pudeur et principePour les idées reçues, pas de stéréotype !
ANAISAh mes enfants unis dans l'esprit rédempteurJe vais vous embrasser , je laisse aller mes pleurs...
Et tout le monde de pleurer.
Fin de la pièce.
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