Le mensonge

- Par l'auteur HDS J A -
Récit érotique écrit par J A [→ Accès à sa fiche auteur]
Auteur homme.
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Récit libertin : Le mensonge Histoire érotique Publiée sur HDS le 15-02-2022 dans la catégorie Dans la zone rouge
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Le mensonge
Claire était hypernerveuse, elle ne s’était jamais comportée de cette façon et se sentait même un peu nauséeuse. C’était vraiment la première fois qu’elle agissait ainsi et elle ne savait pas à quoi s’attendre. Elle avait pris sur elle pour oser inviter Maxime à dîner, mais maintenant qu’elle était devant sa porte, elle maudissait son audace.

Claire était avocate et pendant la négociation d’un contrat entre son client et une agence de pub, elle avait flashé sur le jeune homme qui présentait le projet. Il était grand, beau, compétent et savait s’exprimer en public, mais il avait comme un voile de tristesse dans les yeux. Elle avait eu un coup de foudre pour Max.

Pendant les trois jours qu’avaient duré les négociations, elle avait essayé par tous les moyens d’attirer son attention. Chaque fois qu’elle lui adressait la parole sous un prétexte ou un autre, il répondait poliment en souriant mais ne laissait aucune ouverture. Il était imperméable à toutes ses insinuations et avances déguisées, mais Claire n’ayant pas beaucoup d’expérience avec les hommes, elle n’était pas sûre de savoir s’y prendre.

Le dernier jour, le contrat bouclé en fin de matinée, Claire avait réussi à s’isoler avec Max et s’était jetée à l’eau, la trouille au ventre. Elle était mal à l’aise car ce n’était vraiment pas dans ses habitude de faire le premier pas, ni le deuxième d’ailleurs. Elle n’avait pas trop bégayé heureusement.

- Je souhaiterais vous… vous… vous inviter au restaurant ce… ce soir si… si vous êtes libre.

- Ah. C’est gentil. Toute l’équipe ?

- N… non juste vous, et… et moi.

- En tête à tête ?

- Ou… oui.

- Merci, c’est… flatteur et j’accepte volontiers. Comment fait-on ? Je passe vous prendre ou on se retrouve au resto ?

- Je… c’est mieux si vous passez. 19h30 ça… ça vous va ?

- Oui bien sûr. Donnez-moi votre adresse et j’y serai.

Elle était sortie en tremblant, après lui avoir donné son adresse et son téléphone. Le stress lui jouait des tours. Elle avait plaidé au tribunal avec éloquence devant une foule, mais dans sa vie privée face aux hommes, elle perdait toute assurance.

Le rendez-vous avait connu son premier accroc, quand Max l’avait appelée en fin d’après-midi, pour l’informer que sa voiture était accidentée et qu’il ne pourrait pas venir la chercher. C’est elle qui devait passer le prendre. Au fond, elle ne le connaissait pas vraiment, c’était peut-être un pervers qui l’attirait dans un piège.

La main tremblante Claire sonna à la porte, prête à prendre ses jambes à son cou. Elle anticipait le pire et avait beaucoup d’imagination. La porte s’ouvrit et une créature de rêve blonde aux yeux verts apparut devant elle. Un corps de déesse et un visage d’ange. Ça y était, son humiliation commençait, on l’avait attirée dans un piège pour se moquer d’elle. C’était pire que ce qu’elle avait imaginé.

- Bonsoir.

- B… bonsoir.

- Vous êtes le rendez-vous galant de Max, j’imagine ?

- Ou… oui. Heu... je crois.

- Parfait. Je suis Béatrice. Il est en retard car je l’ai obligé à se changer. Il n’a aucun goût le pauvre. Entrez seulement.

Claire s’avança sur ses gardes, prête à détaler au moindre problème. L’entrée donnait sur un grand salon meublé avec goût, qui semblait accueillant et confortable.

- Asseyez-vous. Voulez-vous boire quelque chose ?

- Non merci. M… Max en a pour longtemps ?

- Pas trop j’espère, je lui ai laissé deux choix, maintenant il faut qu’il se décide. Parlez-moi de vous en attendant.

- Je m’appelle Claire et je… je suis avocate.

- Oui, Max m’a parlé des négociations. J’étais en déplacement pour présenter un projet à un client.

- Vous travaillez ensemble ?

- Oui et nous habitons ensemble.

« Merde, qu’est-ce que je fais là, j’aurais dû m’en douter, il est trop bien pour être célibataire. Je suis vraiment conne » pensa Claire.
Béatrice interrompit ses pensées.

- Max est mon ami. C’est quelqu’un de gentil, de loyal et qui a le cœur sur la main. Je ne connais pas de meilleure personne.

Puis elle se pencha vers Claire et lui murmura.

- Max en a suffisamment bavé avec Manon. Je ne pardonnerai pas à la personne qui lui fera du mal, je la retrouverai et…
Sur ce, Béa recula et sourit de toutes ses dents. Un sourire de carnassier, pas spécialement aimable. À ce moment Max sortit d’une chambre.

- Bonsoir Claire, encore toutes mes excuses pour la voiture. Je vois que vous avez fait la connaissance de ma colocataire et meilleure amie Béa.

- Oui, elle est très… directe.

- C’est une perle mais elle ne sait pas conduire.

Béatrice gênée se tortilla sur son siège.

- Je n’avais pas vu le poteau, il faisait sombre dans ce parking.

- Enfin, tu vas bien c’est l’essentiel et dans une semaine je récupère la voiture au garage. Allons-y Claire, désolé de vous avoir fait attendre.

Ils saluèrent Béatrice et Claire se précipita dehors, encore terrifiée par sa discussion avec elle. Le trajet ne fut pas très long. Pendant le repas ils parlèrent de tout et de rien, enfin surtout Claire qui ne s’était jamais autant épanchée avec quelqu’un. Devant le mutisme de Max, qui ne racontait pas grand-chose, elle osa poser la question qui la tracassait.

- Max, j’ai heu… une question.

- Oui.

- Je… je ne veux pas vous vexer.

- D’accord, allez-y.

- Béa a… a mentionné Manon. Qui est-ce ?

- …
- Je suis désolée, je… je ne voulais pas…
- Non, ce n’est rien. Il faut que je m’y habitue et ce n’est un secret pour personne. C’est mon ex-femme, nous avons divorcé il y a six mois maintenant.

- Je suis vraiment navrée, je ne voulais pas remuer de mauvais souvenirs.

- Ce n’est vraiment rien. Béa dit que je m’empoisonne à tout garder pour moi.

- Si vous voulez en parler, je veux bien vous écouter.

- Vous voulez vraiment entendre l’histoire de mon divorce ?

- Oui. Si ça peut vous faire du bien.

Il lui raconta donc une triste histoire d’amour.



Max était un homme comblé. Il était marié à son amour d’adolescence et il travaillait dans la publicité. Il avait quitté un grand groupe, pour suivre un sous-directeur qui était parti fonder sa propre agence. Il y avait retrouvé sa créativité et le plaisir de travailler.

Les débuts étaient difficiles et son contrat, comme la plupart des autres, était un CDD. Il s’en fichait, il était heureux. Sa femme Manon avait 27 ans aussi et travaillait comme comptable dans une clinique. Elle était belle, intelligente, gentille, drôle et elle était la seule et l’unique à ses yeux. Ils habitaient dans un appartement que Manon avait hérité de sa grand-mère, peu avant leur mariage. C’était devenu leur petit nid douillet, dans lequel ils échafaudaient leurs projets d’avenir.

Un jour Max invita Bertrand, un nouveau collègue. Le dîner fut agréable et l’invité complimenta la maîtresse de maison avec ferveur, même si c’était Max qui avait préparé le repas. Bertrand dévorait Manon des yeux et n’avait que des louanges à la bouche. Max le trouva un peu trop entreprenant et se promit de ne pas renouveler l’invitation. Le soir en se couchant, il en discuta avec sa femme.

- Tu ne trouves pas que Bertrand est un peu sans-gêne, dans sa façon de te déshabiller du regard.

- Moi je l’ai trouvé très aimable.

- Forcément, il n’a pas arrêté de faire ton éloge et de te couvrir de compliments.

- Oui mon petit mari jaloux, mais pour moi tu es le seul et l’unique, pour toujours. Maintenant vient faire l’amour à ta femme.

Ils se caressèrent, s’embrassèrent et Max mit sa tête entre les jambes de Manon qui adorait les cunnilingus. Après avoir joui plusieurs fois, elle prit le sexe de son mari dans sa bouche et le suça longuement. Elle y prenait plaisir, mais allait rarement jusqu’au bout, car elle détestait le goût du sperme et n’avalait jamais. Une fois Max bien dur, il la pénétra en missionnaire et après avoir varié les positions ils finirent en levrette. Il regardait ses fesses avec envie, mais le cul de Manon était « terra incognita », car elle refusait la sodomie. Ils jouirent pratiquement en même temps et s’endormirent apaisés et heureux.

Une semaine plus tard, Manon rentra des courses en même temps que Max, qui avait été retenu au travail.

- Tu finis tard mon amour.

- Oui, un dossier compliqué que nous devions terminer rapidement.

- Tu travailles seul ?

- Non, nous sommes plusieurs, pourquoi ?

- J’ai croisé ton collègue Bertrand au supermarché. Il finit beaucoup plus tôt que toi.

- Normal, il est sur un dossier bien plus simple.

- Ouais.

La soirée fut terne et lorsqu’ils se couchèrent, Manon accueillit fraîchement les caresses et la tentative de préliminaires de Max. Elle y mit un terme et prétextant des maux de tête. À partir de ce jour, elle lui posa régulièrement des questions sur les dossiers qui le retenaient si souvent au bureau. Un soir qu’il rentrait tard Manon furieuse explosa.

- Tu peux me dire d’où tu viens à cette heure ?

- Du boulot. Je t’ai envoyé un message pour t’avertir de manger sans moi.

- Encore un dossier urgent, je suppose ?

- Bien sûr, on doit le présenter demain au client.

- Tu travailles encore avec Béa, j’imagine ?

- Oui, on forme une super équipe, on est complémentaires. Le patron nous assigne les projets les plus importants. Mais comment tu connais Béa ?

- Là n’est pas la question. Tu ne m’as jamais parlé d’elle, c’est une vraie bombe, n’est-ce pas ?

- Elle est belle oui et alors ?

- Alors tu passes trop de temps avec elle pour des soi-disant dossiers urgents et bien trop souvent pour être honnête.

- Mais qu’est-ce que tu vas t’imaginer ?

- C’est grave, notre couple est en danger.

- Mais n…
Max n’avait pas fini sa phrase, que Manon s’était précipitée dans la chambre et s’y était enfermée. C’était la première fois qu’ils se couchaient fâchés. Il était déconcerté et n’avait rien compris à cette conversation. Béa était une collègue très douée, point. C’est vrai qu’ils étaient devenus amis, mais il n’y avait qu’une relation professionnelle entre eux.

Les jours passèrent de plus en plus tendus et Max restait cantonné au canapé toutes les nuits. La crise de jalousie de sa femme le dépassait et ses tentatives pour discuter avec elle ne menaient à rien. Il s’en était ouvert à Béa qui n’avait pas pu l’éclairer. La bombe explosa deux semaines plus tard, à son retour tardif du travail. Manon l’attendait déterminée dans le salon.

- Bonsoir mon amour, désolé d’être encore une fois en retard.

- C’était la fois de trop. Moi aussi j’en ai profité pour faire un cinq à sept.

- Quoi ? Qu’est-ce que tu veux dire par là ?

- Que j’ai couché avec un autre homme. Œil pour œil.

- Mais qu’est-ce que tu racontes ?

- J’ai baisé avec mon amant cet après-midi.

Max eut l’impression qu’on venait de lui planter un couteau dans le cœur. Ses jambes se dérobèrent sous lui et il s’effondra sur le canapé. Sa tête n’était plus qu’un tourbillon de pensées qui se heurtaient les unes aux autres.

- Bien. Maintenant que nous sommes à égalité, je propose que nous en restions là.

Max avait un nœud dans la gorge et ne put que répliquer d’une voix étranglée.

- Mais je ne t’ai jamais trompée. Je n’ai jamais rien fait.

- TU CONTINUES A NIER ESPECE DE SALAUD ? J’ai des preuves regarde.

Elle lui montra des photos sur son smartphone. Max les regarda et ne comprit toujours pas.

- Mais qu’est-ce qu’elles ont ces photos ?

- On te voit dîner en amoureux au restaurant avec ta chérie.

- Oui avec Béa on mange souvent au restaurant à midi, et alors ?

- Avec des bougies sur la table. Tu te fous de moi ?

- C’est la déco du resto, je n’y peux rien.

- Et là ? On vous voit tous les deux dans le hall d’un hôtel pour une partie de jambes en l’air.

- Nous sommes allés présenter un projet à un client étranger, comme tous nos concurrents d’ailleurs. C’était plus simple pour lui de nous recevoir tous au même endroit que de se déplacer de l’un à l’autre.

- Tu as réponse à tout, tu as bien préparé tes alibis, mais je sais tout. Tu mens, tu mens, tu mens.

- Mais je…
- C’EST CHEZ MOI ICI ! Je veux que tu t’en ailles immédiatement. Mon nouveau mec va venir s’installer avec moi.

Sidéré et dans un état second, Max prit des affaires dans le placard et la commode, sans vraiment faire attention à ce qu’il mettait dans la valise. Il laissa ses clés qu’elle lui avait réclamées pour son nouveau compagnon. Tel un zombi, il sortit de ce qu’il avait cru être son foyer et alla loger à hôtel pour la nuit.

Le lendemain toujours en état de choc, il raconta sa mésaventure à Béa qui l’hébergea volontiers. Il était abattu et n’avait plus goût à rien. Ce fut son amie qui le soutint, l’aida à sortir du trou et le poussa à aller de l’avant. C’était la bonne méthode, Max s’immergea dans le travail et cela lui permit de ne pas s’enfoncer dans la dépression. Il essayait sans cesse de contacter Manon, mais elle ne prenait aucun de ses appels et ne répondait à aucun de ses messages.

Max ne recouvra vraiment ses esprits que deux mois plus tard. Il commença, alors, à réfléchir aux évènements. Comment Manon avait-elle eu ces informations et ces photos qui étaient toutes liées à son travail ? Il n’eut pas à chercher bien loin ; c’était Bertrand. Ce salaud le regardait avec un sourire narquois et moqueur ces derniers temps. Il avait même essayé de le remplacer auprès de Béa et de récupérer ses dossiers.

Ce fumier avait raconté des conneries à Manon et elle avait couché avec lui pour se venger d’un adultère imaginaire. Max s’en ouvrit à Béa qui n’aimait déjà pas Bertrand et qui le haï instantanément. Il lui fit aussi part de sa décision de quitter son travail, il ne supporterait pas de croiser tous les jours l’amant de sa femme.

- Patron, vous avez deux minutes ?

- Bien sûr Max, entrez.

- Voilà, je souhaitais vous informer de mon départ. À la fin de mon CDD le mois prochain je vous quitte.

- Quoi ? Ce n’est pas possible, vous êtes mon meilleur élément. J’avais prévu une augmentation pour vous, ainsi qu’une belle prime et un CDI, l’année prochaine.

- Je vous remercie mais je dois partir.

- Mais pourquoi ?

- C’est personnel, désolé.

- Je vous donne l’augmentation tout de suite et je double votre prime de fin d’année.

- Non, je ne peux vraiment pas rester, c’est impossible.

Le directeur était dépité, il allait perdre son meilleur employé et ça n’allait pas arranger ses affaires. Il cogitait là-dessus quand Béa se présenta dans son bureau.

- Vous avez un instant pour moi ?

- Bien sûr. Venez seulement, asseyez-vous.

- J’imagine que Max vient de vous faire part de son intention de nous quitter ?

- Oui, malheureusement, je n’ai pas pu le dissuader.

- Bon, alors s’il part, je pars aussi.

Cette fois le directeur se sentit au bord du gouffre. Ses deux meilleurs employés, ceux qui lui avaient obtenu les plus gros contrats, voulaient s’en aller
- Mais merde, qu’est-ce qui vous arrive ?

- Max a des problèmes et je suivrai mon ami.

- Qu’est-ce qu’il y a, dites-moi ?

Béa douta un moment, c’était la vie privée de son ami et elle ne voulait pas trahir sa confiance. D’un autre côté, elle ne supportait pas que ce salaud de Bertrand parvienne à ses fins et chasse Max d’un travail qu’il adorait. Tout bien pesé, Béa raconta toute l’affaire. Cela donna matière à réflexion au patron. Il aimait bien Max et l’avait convaincu de venir travailler pour lui, car il avait deviné son potentiel.

Deux jours plus tard, le directeur convoqua tout le monde dans la salle de réunion. Ce n’était pas difficile, ils étaient vingt-cinq en tout.

- Après une longue réflexion et au vu des bons résultats, j’ai pris une série de décisions. Béatrice et Maxime sont nommés associés secondaires. Vous ne serez pas actionnaires de l’entreprise, mais vous aurez une part des bénéfices.

Les gens semblaient ravis et quelques-uns applaudirent cette heureuse nouvelle. Il n’y en eu qu’un qui tira la gueule.

- D’autre part, je vous annonce que Bertrand nous quitte immédiatement. Laissez votre badge sur la table et prenez vos affaires. Votre CDD ne sera pas renouvelé à la fin du mois, mais vous recevrez l’entier de votre salaire jusque-là.

Bertrand fut estomaqué par son renvoi immédiat. Il comprit que Max était à l’origine de cette décision, mais il n’allait pas partir sans distiller son venin. Il s’adressa directement à Max.

- Tu te venges car je baise ta femme. C’est vrai que c’est une bonne salope, je l’ai enfilée par tous les trous et elle aime tellement ça, qu’elle en redemande tous les jours. Elle en avait marre de ta petite…
Bertrand ne put continuer. Béa s’était levée et lui avait administré une gifle monumentale, il tituba en arrière et elle en profita pour lui administrer un coup de pied rageur à l’entrejambe. Bertrand s’écroula sur place et Max s’enfuit dans les toilettes, de grosses larmes coulant sur son visage.

Deux semaines plus tard, le soir, Manon était sortie avec des amies qui essayaient de lui remonter le moral. Elle était déprimée car elle venait de recevoir un courrier de l’avocat de Max. Il demandait le divorce. Elle n’aurait jamais pensé qu’ils en arriveraient là. Cette situation lui avait échappé des mains quand elle avait mis Max à la porte. Elle avait tout de suite regretté, et résultat, il avait emménagé avec cette salope de Béa. Elle avait voulu rendre Max jaloux sans succès, il aimait sa pétasse.

Avoir des nouvelles de Max, était la seule raison pour laquelle Manon était restée avec Bertrand. Le sexe avec lui était dégradant, douloureux et sans plaisir. La dernière fois qu’ils s’étaient vu, ça avait été un enfer et malgré les crèmes apaisantes et cicatrisantes, son entrejambe la faisait encore souffrir. À son grand soulagement, elle n’avait pas eu de ses nouvelles depuis quinze jours.

Elle en était là de ses réflexions, quand elle vit la garce qui lui avait pris son mari, assise quelques tables plus loin. Béa semblait attendre quelqu’un et Manon décida d’aller lui dire ses quatre vérités. Elle se leva et marcha résolument vers sa rivale. Elle n’était pas encore arrivée jusqu’à la table, qu’une jeune femme fit son apparition, Béa se leva le sourire aux lèvres et embrassa passionnément la nouvelle venue.

Manon ne comprenait plus rien. Béa venait d’embrasser une fille ! Prise d’un doute, elle continua vers la table, moins sûre d’elle maintenant. Béa la vit et son visage refléta de la colère. Apparemment elle la reconnaissait, d’une photo probablement car elles ne s’étaient jamais rencontrées.

- Qu’est-ce que tu veux toi ?

La compagne de Béa la regarda, interloquée par son ton agressif à l’encontre de Manon.

- Tu veux encore faire souffrir mon ami ?

- Ton ami ?

- Max est mon ami. Mon meilleur ami.

- Mais…
- Quoi ?

- Tu préfères les filles !

- Oui, je suis lesbienne et alors ?

- Max ne me l’avait pas dit.

- Il n’en savait rien avant d’emménager avec moi, après que tu l’aies foutu à la porte comme un malpropre, pour vivre avec ton amant.

- Mais Bertrand m’a dit que vous aviez une aventure ensemble.

- Conneries. Ce salaud s’est fait virer il y a deux semaines. Avant de partir, il a raconté à tout le monde à quel point tu es une bonne baiseuse qui aime se faire prendre dans tous les sens.

- C’est… c’est pour ça que Max veut divorcer ?

- C’était l’humiliation de trop. Max est vraiment gentil et il a longtemps espéré, même si tu ne lui répondais pas. Finalement tu as choisi Bertrand.

- Non, c’est Max que j’aime.

- En baisant avec Bertrand ? Tu te moques de qui ?

- …
- Max est l’homme le plus honnête avec qui j’ai travaillé. Le seul avec le patron, à ne pas m’avoir fait d’avances, car qui il était amoureux et fidèle. Tu l’as trompé, chassé de la maison et humilié, tu ne le mérites pas.

Manon livide s’enfuit du restaurant. Elle prit un taxi qui l’emmena chez Bertrand. Elle sonna comme une folle à sa porte, qu’il ouvrit l’air exaspéré.

- Qu’est-ce qu’il t’arrive ? T’es en manque à ce point-là ? Tu es vraiment accro à ma queue.

- Salaud ! Tu m’as menti pour Max et Béa.

- Non, tu as bien vu sur les photos qu’ils étaient ensemble.

- Béa préfère les filles !

Bertrand éclata de rire, il riait à gorge déployée et n’arrivait pas à s’arrêter.

- C’est vraiment trop drôle, je n’en savais rien.

- Pourquoi ce mensonge ?

- Parce que la première fois que je t’ai vue, je me suis promis que je te baiserais.

Manon blêmit, elle avait du mal à respirer. Elle eut un brusque vertige et dut s’appuyer contre le mur.

- C’est fou à quel point tu es naïve, tu crois tout ce qu’on te dit.

- …
- Je te racontais n’importe quoi sur Max et Béa et tu te vengeais en faisant comme elle. J’adore te voir à deux doigts de vomir quand j’enfonce ma queue dans ta gorge et t’oblige à avaler mon sperme, mais mon plus grand plaisir a été de te dépuceler le cul et de te voir grimacer de douleur et pleurer de honte chaque fois que je t’encule.

- SALAUD ! Tu as détruit mon mariage.

- Ce n’est pas ma faute si tu es conne. C’est toi la salope qui as voulu baiser avec moi pour te venger, mais tu ne sais pas le plus drôle. Il y a deux semaines, tu as accepté que je t’attache et bande les yeux comme ta rivale. J’ai fait venir deux potes ; on s’est relayé les trois pour te baiser sans que tu ne t’en aperçoives et quand tu t’es évanouie, on t’a prise les trois en même temps.

- NOOOOON !

- Je me suis fait un paquet de fric avec ton cul.

Manon sentit le sol tanguer et elle tomba à quatre pattes sur le palier. L’estomac vide, elle ne put que vomir de la bile qui lui brulât la gorge. Cette ordure l’avait vendue, prostituée, violée. Elle réalisait enfin à quel point elle s’était fait manipuler et avilir. Tout ça parce qu’elle avait cru la parole d’un quasi inconnu, plutôt que son mari.

- Maintenant tire-toi, je t’ai assez baisée. Rentre à la maison et rappelle ton cocu. Tu pourras lui montrer à quel point tu as progressé avec moi. Tu avales docilement, ton cul est grand ouvert et ta chatte, bien élargie, accueille deux bites en même temps. Tu es devenue une bonne petite pute qui sait bien vider les couilles des hommes, il devrait me remercier.

Bertrand lui claqua la porte au nez ; Manon se releva difficilement et s’en alla choquée, humiliée, dévastée. Elle rentra à la maison sans savoir comment. Elle s’assit sur une chaise et resta les yeux dans le vague.

Le lendemain matin, Manon sortit de sa transe, fit le ménage et la vaisselle, puis repassa le linge en attente. Une fois toutes ces tâches terminées, elle prit son téléphone, laissa un message vocal à Max et remplit la baignoire.

Max et Béa étaient en réunion avec un client, à 100km de là. En sortant Max ralluma son téléphone et vit qu’il avait un message de Manon. Elle devait avoir reçu les documents pour le divorce et voulait en parler.

- « Bonjour Maxime. Je te demande pardon, je regrette tout ce que j’ai fait : te tromper, te trahir, te chasser de la maison. À cause de ma jalousie, je me suis comportée comme la dernière des salopes, mais je t’ai toujours aimé et je t’aime encore. J’emporte ma honte, mon humiliation, ma déchéance et mes regrets avec moi ».

Max comprit tout de suite le sens du message. Il appela les parents de Manon, qui habitaient non loin de leur fille et qui avaient les clés, et les envoya chez elle. Ils la trouvèrent dans la baignoire, l’eau rougie par son sang. Les sauveteurs intervinrent à temps et les médecins purent lui sauver la vie.

Max peiné ne put la visiter à l’hôpital que dix jours plus tard. Elle était dans l’aile psychiatrique en attendant sa guérison, physique et mentale. Elle était d’une pâleur extrême et ses poignets étaient bandés. Quand il arriva, elle le regarda les larmes aux yeux.

- Bonjour Manon.

- Bonjour.

- Comment vas-tu ? Tes parents m’ont dit que tu récupérais peu à peu.

- Physiquement je récupère, mais dans ma tête ça n’arrête pas de tourner. Ce salaud m’a… j’ai fait des choses…
Elle se mit soudain à pleurer, secouée par des sanglots, et elle lui raconta en détail sa relation sordide avec Bertrand. Cela dura longtemps ; Max pleura sur les souffrances endurées par Manon, mais ne pouvait rien y faire. Elle se reprit finalement.

- J’ai tout perdu, ton amour, notre mariage, ma dignité, il ne me reste rien.

- Ne dis pas ça, tu as tes parents et tes amis, des gens qui t’aiment.

- Mais je t’ai perdu toi, mon seul amour. Me pardonneras-tu un jour, après ce que je t’ai fait, après ce que j’ai accepté de faire avec l’autre salaud ?

- Je te pardonne si cela peut t’aider, mais tu dois te pardonner à toi-même.

- Tu reviendras à la maison ?

- Non.

- Pourquoi ? Je t’aime et je t’ai toujours aimé. C’est parce que je t’aimais, que j’ai commis ces folies, je voulais te rendre jaloux pour que tu me reviennes. Tu ne veux plus de moi parce que je te dégoûte ?

- Non ce n’est pas ça. Tu as écouté les mensonges d’un inconnu, tu n’as pas voulu dialoguer, tu m’as trompé et tu m’as chassé de ta vie. Cela ne t’a pas suffi, alors tu as couché avec cet homme pendant des mois et tu ne répondais à aucun de mes appels ou messages. Comment voulais-tu qu’on se réconcilie ? Tu ne m’as laissé aucune chance.

- C’est vrai, j’ai perdu le contrôle et j’ai fait tout faux. J’ai déconné, je me suis enfoncée dans mon délire de vengeance, je me suis égarée mais je ne t’ai jamais oublié mon amour.

- Je suis désolé, j’ai trop souffert. Je t’aimais, mais tu ne m’as pas fait confiance, alors que c’était la base de notre couple. Tu es allée trop loin pour qu’il y ait un retour en arrière possible. Je te souhaite le meilleur pour la suite, mais sans moi. Nos chemins se séparent ici.

Le divorce eu lieu six mois plus tard. Il n’y avait pas de haine entre les deux époux, seulement une grande douleur, de la tristesse et des regrets, pour ce merveilleux amour détruit par le mensonge et la jalousie.



Max s’était arrêté de parler, il pleurait, tout comme Claire. Quel gâchis, elle n’avait jamais entendu une histoire aussi triste. Elle n’en était que plus amoureuse de cet homme si gentil et vulnérable. Elle souhaitait plus que tout, le prendre dans ses bras pour le consoler.

Claire se retint néanmoins de faire un geste qui pouvait être mal interprété, car Max avait toujours des sentiments pour Manon et il ne semblait pas prêt de recommencer à aimer. Elle était malheureuse pour lui et espérait que ses blessures cicatrisent un jour. Manon était aussi une victime, mais Claire lui en voulait d’avoir autant fait souffrir Max.

Au retour, Max n’arrêtait pas de sangloter et Claire sentait des larmes couler sur ses joues. Après s’être garée, elle aida Max, qui était effondré, à sortir et elle le raccompagna à l’appartement. Quand Béa ouvrit la porte et vit l’état de Max, elle foudroya Claire du regard, avant de voir ses yeux rougis pleins de larmes. Elle prit Max par les épaules et l’emmena à l’intérieur. Claire resta sur le pas de porte sans savoir quoi faire.

- Ne restez pas là, entrez et asseyez-vous dans le salon.

Elle obéit anxieuse et attendit le retour de Béa, qui s’absenta une dizaine de minutes.

- J’ai couché Max, il est épuisé. Vous avez parlé de Manon ?

- Oui
- C’est bien qu’il se soit confié. Il gardait ça au fond de lui depuis trop longtemps et ça le rongeait. Merci de l’avoir aidé à s’ouvrir.

- Je… ce n’est rien.

- Si au contraire, il en avait besoin.

- Puis-je vous demander ce qu’est devenue Manon ?

- Elle est partie loin, refaire sa vie.

- Ah bien. Et le salaud ?

- J’ai été très heureuse d’apprendre qu’il a eu un grave accident de moto il y a quelques mois. Moelle épinière en charpie, brisé et défiguré. Les chirurgiens ont dû lui amputer plusieurs membres, pour lui sauver la vie.

Elles parlèrent encore un moment, puis Claire rentra chez elle. Le lendemain Max se sentait mieux, ouvrir son cœur l’avait libéré d’un poids. Béa était ravie et le poussait à recontacter Claire, mais il n’osait pas après le triste spectacle qu’il lui avait offert.

Ce fut Béa qui prit le taureau par les cornes et invita Claire à dîner. Par la suite, elle joua les entremetteuses pour qu’ils se voient le plus souvent possible. Fine mouche, elle avait tout de suite deviné les sentiments de Claire. Max mit du temps, mais un jour il se réveilla en regrettant que Claire ne soit pas à ses côtés. Son cœur avait guéri, il était amoureux.



Mais ce n’est pas toute l’histoire.



Une semaine après le divorce, Bertrand avait eu un terrible accident de moto. Selon le constat de la gendarmerie, une voiture l’avait heurté, mais il n’y avait pas de témoins et malgré les recherches, aucun véhicule accidenté suspect ne fut retrouvé.

Deux jours plus tard, à des centaines de kilomètres, une jeune femme oublia de mettre le frein à main de sa voiture, qui dévala une pente et s’écrasa au fond d’un ravin. Le garagiste enleva la carcasse et l’envoya directement à la casse. Il se sentit obligé de venir en aide à cette jeune femme au regard triste et perdu, qui venait de s’installer dans la région et cherchait du travail. Il l’embaucha pour faire la comptabilité de son garage.

Il avait eu un coup de foudre pour elle et avec du temps et de la patience, il l’aida à chasser ses démons. C’était un homme gentil, patient et très amoureux. Un jour qu’il la raccompagnait, elle l’embrassa et une chose en entraînant une autre, ils firent l’amour. Après avoir joui, elle pleura longtemps dans ses bras. Elle était à nouveau heureuse, elle s’appelait Manon.


P.S. je m’en veux d’avoir autant fait souffrir Manon. J A

Les avis des lecteurs

Encore une belle histoire, avec, et c'est nouveau, un développement contenant plusieurs tiroirs, ce qui rend le tout absolument captivant. Vous excellez J A. Bravo. Briard

Excellente histoire J A. Une histoire dans l'histoire, un style direct et franc, j'aime cette nouvelle et m'en vais lire tout ce que vous avez publié. Bravo. Briard

Histoire Erotique
Histoire dure et triste est t elle vraie ou bien inventée peu importe la vie est quelquefois compliquée mais il peut arriver que ça finisse bien .

Histoire Erotique
Très belle histoire l'erreur est humaine dommage



Texte coquin : Le mensonge
Histoire sexe : Une rose rouge
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