Vengeance erronée
Récit érotique écrit par J A [→ Accès à sa fiche auteur]
Auteur homme.
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Histoire érotique Publiée sur HDS le 04-01-2023 dans la catégorie Entre-nous, hommes et femmes
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Vengeance erronée
Un grand merci à l’administrateur de HDS qui m’a permis de récupérer mon compte.
C’est un plaisir de voir que PP06, Briard, CHRIS71, Olga T, Queuedusexe et Laetitia Sapho sont revenus et merci à cette dernière de m’avoir averti de la réactivation de HDS.
- NON ! C’est exclu que tu aies le moindre contact avec les enfants. Je refuse, je ne veux pas que tu les influences d’une quelconque façon.
- Je veux juste les voir, même pas leur parler. Ils ne s’apercevront pas de ma présence.
- Je ne te crois pas, tu as menti et couvert suffisamment de mensonges, pour que je n’aie plus confiance en toi, pour quoi que ce soit.
Sur ce je fermai la porte sur ma belle-sœur avant qu’elle ne puisse répliquer. Ex-belle-sœur devrais-je dire, vu que ma salope de femme est morte. Pour comprendre cette scène il faut revenir un mois en arrière. J’étais un jeune papa, marié et amoureux de la plus belle et extraordinaire des femmes. J’étais heureux.
C’était un vendredi après-midi, j’attendais impatiemment le retour de Muriel, ma femme adorée, qui était partie mercredi à un congrès. J’étais consultant indépendant, je n’avais pas chômé ces jours avec nos jumeaux de 18 mois, Léo et Jade, des faux jumeaux donc. Ils avaient appris à courir encore plus vite qu’à marcher et ils s’enfuyaient de concert, toujours dans des directions différentes. Heureusement qu’il y avait la crèche, cela me permettait de souffler et de travailler un moment.
C’est à ce moment-là, qu’un simple coup de fil fit s’écrouler mon univers. La gendarmerie m’annonçait que Muriel était décédée dans un accident de la route. Je pensais pourtant qu’elle voyageait en train, sa voiture était restée à la maison.
C’est dévasté et en pleurs que je me présentais à la morgue pour l’identifier. Malheureusement c’était bien elle. Ce visage pâle et cette absence de vie me glacèrent. Les gendarmes prirent note de ma confirmation d’identité et me convoquèrent le lendemain au poste.
À 8h pile, j’étais à l’accueil, on me fit patienter un quart d’heure avant de me conduire dans un bureau. On me remit ses affaires et on m’expliqua que l’accident avait eu lieu sur l’A7. Un poids lourd, dont le conducteur était positif à l’alcool et la cocaïne, avait percuté la voiture en changeant de voie. Un énième et trop fréquent drame de la route.
Je sortis sous le choc et rentrai à la maison, retrouver les jumeaux gardés par ma mère. Je fis bonne figure devant les enfants, je ne voulais pas qu’ils ressentent le malheur qui s’était abattu sur nous. Une fois baignés, nourris et couchés, je pus m’effondrer sur le canapé et laisser le désespoir m’envahir.
Je n’arrêtais pas de ressasser ce que m’avait dit le gendarme. Je ne comprenais pas, Muriel devait voyager en train, elle était partie à la gare très tôt mercredi matin. Avait-elle accepté de rentrer en voiture avec un collègue par facilité ? Elle ne m’en avait rien dit au téléphone et pourtant on discutait tous les jours, elle me manquait et les jumeaux et moi lui manquions en retour. Épuisé, je finis par m’endormir sur le canapé. Le lendemain je ne me rappelai pas les cauchemars qui avaient peuplé ma nuit, mais je me réveillai courbaturé et nauséeux, en ayant la sensation d’avoir oublié quelque chose d’important.
Les jumeaux m’occupèrent intensément toute la matinée, je n’eus pas une seconde à moi. En fin d’après-midi Sonia, ma belle-sœur, vint nous visiter. Elle avait les yeux gonflés et le teint terreux mais je ne devais pas avoir meilleure mine. Elle joua avec les jumeaux et leur donna le bain. Je profitai de ce répit pour faire une lessive et préparer le dîner. Nous étions en plein repas des jumeaux, quand Sonia fit une bête remarque au sujet de ce voyage pendant lequel sa sœur avait perdu la vie et mon esprit retrouva subitement sa lucidité.
- Comment se fait-il que Muriel ait eu un accident sur l’A7, alors qu’elle venait de la direction opposée ? Elle aurait dû prendre l’A6 pour rentrer du congrès. D’ailleurs… elle rentrait avec qui ?
Le visage de Sonia devint gris de terreur. Je compris soudain que cet accident avait quelque chose de bizarre.
- Tu sais quelque chose, dis-moi !
- Non… non, ce n’est rien.
- Parle ! N’essaie pas de me cacher quoi que ce soit, je le saurais tôt ou tard.
- Mu… Muriel n’était pas… à un congrès.
- Quoi ? Putain, elle était où ?
- Avec… avec son amant.
Cela me fit l’effet d’une bombe en plein visage. Le choc me pétrifia. Quoi ? Un amant, un autre homme. Elle couchait avec lui. Est-ce qu’elle l’aimait ? Qui était-il ? Pourquoi ? Depuis quand ? Combien d’autres ? La tête me tournait, j’avais le vertige assis sur ma chaise. Sonia me regardait terrorisée, en pleurs. Elle marmonnait sans cesse quelque chose que je mis un moment à comprendre.
- Je suis désolée, je suis désolée, je suis désolée...
- Tu te moques de moi ? Tu étais sa complice, tu la couvrais et tu l’aidais à rencontrer son amant.
- Non, non pas du tout. J’ai essayé de l’en dissuader. Je n’ai pas arrêté de lui dire qu’elle faisait une monstrueuse connerie.
Sonia s’était effondrée sur la table et sanglotait, les jumeaux paniqués par les éclats de voix pleuraient en duo. Je les pris les deux dans les bras et je les amenai dans leur chambre en les rassurant d’une voix douce. Cela prit un long moment avant qu’ils ne se calment puis je le laissai au salon, devant leur dessin animé préféré. Vingt minutes de calme.
Je retournai à la cuisine. Sonia était toujours effondrée sur la table et elle pleurait encore. Je ne comprenais pas ce qui m’arrivait, ma vie venait de s’effondrer pour la deuxième fois en 24 heures, mon esprit n’était qu’un chaos sans pensées cohérentes.
- Pourquoi… pourquoi…
- Pourquoi un amant ?
- Oui.
- Je ne sais pas, elle avait tout. Je lui ai dit que c’était une folie, je ne savais pas quoi faire. Soit je trahissais ma sœur, soit je te trahissais toi. Je n’arrêtais pas de me disputer avec ma sœur, mais je ne pouvais rien faire.
- Depuis quand ?
- Cinq ou six mois.
- Qui… c’était qui ?
- Un collègue… un supérieur hiérarchique je crois.
- DEHORS !
- Quoi ?
- Je veux que tu te casses de chez moi. Tout de suite !
- Mais… les jumeaux…
- Je suis leur père et ils n’ont pas besoin de leur salope de tante.
- Tu ne peux pas me faire ça !
Furieux comme jamais, je la pris par le bras et la jetai dehors. Je ne voulais plus parler à qui que ce soit, de quoi que ce soit. Une fois seul, je m’effondrai sur le canapé à côté des jumeaux hypnotisés par l’écran. Peu après les avoir couchés, je m’écroulais sur le lit où je m’endormi épuisé d’avoir tant pleuré. Le lendemain je fis un test pour comparer mon ADN à celui des jumeaux. Je crois n’avoir jamais eu aussi peur de ma vie, qu’en attendant ces foutus résultats.
Je ne publiai aucun avis de décès et n’informai personne de la date de la cérémonie et pour cause, il n’y en eut pas. Je contactai le crématorium et payai le service minimum pour incinérer Muriel. On me remit les cendres que j’emmenai avec moi. Je laissai le carton devant la porte, je ne voulais pas qu’elle revienne à la maison. Quand Sonia vint sonner, j’en profitai.
- Tiens, c’est ta sœur. Si tu n’en veux pas non plus, je la jette dans les égouts.
Sonia me regarda horrifiée et prit le carton. J’en profitai pour fermer la porte. Ses parents, furent choqués et scandalisés par la manière dont j’avais traité leur fille décédée, mais je n’en avais rien à foutre, je me foutais de tout d’ailleurs. Je ne sus que plus tard, que Sonia m’avait défendu en leur expliquant la trahison de Muriel, se fâchant avec ses parents qui ne voulaient pas la croire.
Ce fut une sale période. J’étais tout le temps à cran et je me disputais avec tout le monde. Rien ne trouvait grâce à mes yeux, tout m’irritait, je n’arrivais pas à sortir la rage et la colère qui étaient en moi. La seule bonne nouvelle fut que j’étais bien le géniteur des jumeaux, mais d’avoir dû en arriver à faire un test pour le prouver, ne fit qu’augmenter mon ressentiment.
Jour après jour, Sonia venait plaider sa cause. Je savais qu’une opération étant enfant, lui avait ôté toute possibilité de maternité ; ses neveux étaient donc tout pour elle. Elle les aimait plus que leur propre mère qui préférait partir baiser avec son amant.
Un jour Sonia arriva très tard. Il faut lui reconnaître qu’elle faisait très attention à ne jamais sonner quand les jumeaux risquaient de dormir, elle frappait doucement à la porte. Ce jour-là avait été épouvantable, j’étais irrité et fatigué. Les jumeaux l’avaient senti et étaient grincheux au possible. Une fois qu’ils furent enfin couchés et endormis, j’étais d’une humeur de chien et quand Sonia toqua à la porte, j’étais l’agressivité faite homme.
- Encore toi ?
- Fabien je t’en supplie, laisse-moi voir les jumeaux.
- Pourquoi est-ce que je changerais d’avis ?
- Ils ont besoin de leur tante, d’une présence féminine.
- Ils avaient besoin de leur mère, mais cette salope a préféré partir se faire baiser par un autre avec ton aide, que rester avec sa famille.
- Je ferai tout ce que tu veux.
- Parfait. Vu que cette salope de Muriel préférait vider les couilles de son amant, tu pourrais vider les miennes à sa place.
Je ne savais pas comment j’avais pu proférer une telle horreur. Ma seule excuse était cette rage enfouie en moi que je n’arrivais pas à contrôler. Sonia tituba, choquée par mes propos. Je voulais lui faire peur et la faire fuir, mais quelque part j’attendais sa réponse entre honte et excitation.
- D’accord – répondit-elle d’une petite voix.
Encore sidéré par sa réponse, je la laissai entrer et la suivi jusqu’au salon où elle s’arrêta indécise. J’arrivai juste derrière elle.
- Ici c’est très bien. Tu vas pouvoir me montrer ton savoir-faire.
Je me plantai devant elle et commençai à défaire ma ceinture, certain de la voir partir en courant. À ma grande surprise, Sonia s’agenouilla et m’aida à ouvrir ma braguette et à baisser mon boxer. J’ai honte d’avouer que cette situation, où Sonia soumise se pliait à ma volonté, m’excitait. Elle prit mon sexe dans la main, ferma les yeux et l’engloutit. Elle s’appliquait à me faire une fellation dont je ne l’aurais jamais crue capable. Je ne tardai pas à être dur comme l’acier.
- Bon maintenant passons aux choses sérieuses. Je suis sûr que tu as envie que je t’encule, comme ta sœur faisait certainement avec son amant ?
Elle hocha doucement la tête. Je la levai et la mis à quatre pattes sur le canapé, levai sa jupe et baissai sa culotte. Le visage dans les coussins et le cul bien relevé. Je posai mon sexe sur son anus et je poussai lentement. Je la sentis se crisper et gémir mais je continuai. C’est à ce moment-là que je la regardai comme une personne réelle, un être humain. Elle serrait les dents, son visage était un masque de douleur et des larmes coulaient abondamment.
Je fus frappé par l’horreur de mes actes. Je me vengeais sur ma belle-sœur de l’adultère de ma femme, je la faisais souffrir pour mon plaisir. Le simple espoir de revoir ses neveux, l’avait fait céder à mon chantage et accepter que je… que je … mais qu’est-ce que j’étais en train de faire ?
Brusquement je reculai et abandonnai la pénétration que j’avais à peine entamée. J’étais un monstre, j’eus envie de vomir en réalisant la portée de mes actes. Je m’effondrai au pied du fauteuil. Qu’étais-je devenu ? La terreur m’envahit, j’étais à moitié nu, recroquevillé par terre, mon sexe mou pendant entre mes jambes.
Je sentis, plus que je ne vis, Sonia se relever et se rajuster. Je ne pouvais pas regarder dans sa direction, la honte me submergeait, je n’osais pas affronter son regard. Comment pourrais-je un jour la regarder dans les yeux ? Je craindrais trop d’y voir le reflet de ce que j’étais devenu. Je l’entendis se diriger vers la chambre des jumeaux et ouvrir tout doucement la porte. Quelques minutes plus tard elle revint dans le salon où elle resta un moment sans bouger, puis elle retourna à l’entrée et j’entendis la porte se refermer derrière elle.
Le lendemain, je me réveillai toujours à moitié nu, par terre dans le salon, je m’étais endormi ou évanoui, je ne savais pas. Les remords me brûlaient les entrailles en repensant aux événements de la veille. Je n’avais rien à faire de particulier ce jour-là, je m’occupai donc des jumeaux en essayant de penser à autre chose. Je fis le ménage à fond, la lessive, le repassage, les vitres. Je démontai la hotte de la cuisine pour nettoyer la graisse, toute activité manuelle était bonne pour m’occuper l’esprit et m’empêcher de réfléchir.
Ce que je craignais arriva en début de soirée, on sonna à la porte. C’était Sonia. Je m’effaçai pour la laisser entrer, les yeux fixés sur mes pieds, j’avais peur de voir dans son regard ce qu’elle pensait de moi. Elle se dirigea vers le salon où se trouvaient les enfants et je me réfugiai dans la cuisine en attendant qu’elle parte. Pendant une semaine ce fut le même rituel, mais un jour que je préparais un menu pour le lendemain, elle vint me trouver.
- Fabien. Il faut qu’on parle.
Surpris, je fis un tel bond que la sauce tomate aspergea la vitrocéramique. Sonia se tenait dans l’embrasure de la porte et me regardait fixement. Je baissai la tête incapable de croiser son regard. Je lui désignai une chaise.
- Oui, d’accord.
- Tu te renfermes et tu ne me parles plus.
- Je suis… enfin tu sais bien ce que je t’ai obligée à faire ?
- Oui. Nous avons passé un mauvais moment, mais c’est du passé.
- Non, je me repasse en boucle ce que j’ai fait, comment je me suis comporté.
- Écoute, je te pardonne, je ne t’en veux pas.
- Oui, mais moi je ne me pardonne pas, je ne me savais pas capable de commettre une telle barbarie.
- Écoute-moi encore. Tu as vécu un drame. Tu as d’abord appris que ta femme, ton amour et la mère de tes enfants, était décédée dans un accident. Ensuite tu as appris qu’elle se trouvait avec son amant à ce moment-là et qu’elle te trompait. Il y a de quoi rendre fou de douleur n’importe qui.
- Je…
- Non ! Nous savons tous les deux que j’ai raison.
Ses paroles me mettaient du baume au cœur, mais je n’osais toujours pas la regarder, ce que je lui avais fait me rongeait. Ce fut elle qui prit l’initiative, elle se leva, s’avança et me prit dans ses bras. Je crois que je n’ai jamais autant pleuré, même en apprenant le décès de Muriel. Elle attendit que je me calme avant de prendre congé.
Ses visites suivantes furent moins difficiles à vivre, même si la culpabilité était encore présente. De son côté, elle essayait de faire comme si de rien n’était et me traitait comme à l’époque où nous étions simplement beau-frère et belle-sœur. Quelques semaines plus tard, elle me fit part d’une idée qu’elle avait eue.
- Fabien, je me suis dit que ce serait une bonne idée d’emmener les enfants à la plage ce week-end. Avec le pont, ça fera quatre jours et c’est à deux heures de route ou trois heures de train.
- C’est une excellente idée, je vais préparer les affaires de jumeaux. Tu passes les prendre quand tu veux, à moins que tu préfères que je les amène chez toi.
- Heu… Fabien. Je comptais qu’on y aille les quatre.
- Moi aussi ?
- Ben oui. Les jumeaux seront contents d’être avec leur père.
- Je… heu…
- Les hôtels seront pleins à craquer, mais je connais quelqu’un qui pourra nous loger sur place. Alors, partant ?
- Ah… heu… si ça te va, alors d’accord.
- Parfait, je m’occupe de tout.
Jeudi matin, nous embarquâmes tous dans notre voiture familiale qui, après délibérations, avait été choisie comme le moyen de déplacement le plus pratique et commode. Les jumeaux, ravis par ce voyage, se comportèrent comme des anges. Sitôt arrivés chez son amie Sonia sortit discuter avec elle. Au bout de quelques minutes elle revint.
- Elle ne peut pas nous loger chez elle, car son frère et sa famille sont arrivés à l’improviste, mais elle nous a trouvé une place chez une de ses amies, elle m’a promis que nous y seront bien.
La maison n’était pas très loin, près d’une autre plage plus petite et moins fréquentée. Nous fûmes accueillis par une dame âgée tout à fait charmante, qui était contente d’avoir de la compagnie. Elle nous accompagna à nos chambres, qui se révéla être notre chambre. Une seule grande pièce avec une salle de bains attenante. Quand notre logeuse sortit, je m’empressais de déplier les lits de voyage des jumeaux, je ne voulais pas penser au grand lit qui trônait à l’autre bout de la pièce. À part ce lit, il n’y avait que deux fauteuils, une table, une commode et une armoire. Rien où je puisse dormir.
- Je… je vais dormir par terre. Ça m’ira très bien.
- Ne dis pas de bêtises. Si tu dors là, demain il te faudra un osthéo, un physio et un chiro pour te décoincer. On partagera le lit, il est assez grand.
La journée à la plage fut exceptionnelle. Les jumeaux s’amusèrent à n’en plus finir. Le plus difficile fut d’enduire les enfants de crème, ils n’aimaient pas du tout cette obligation. Léo essayait d’échapper aux vagues, tandis que sa sœur plus courageuse tentait de repousser l’eau. Cela faisait longtemps que je ne riais plus comme ça.
Quand arriva l’heure de se coucher, j’étais on ne peut plus mal à l’aise et gêné. Je profitai du passage de Sonia dans la salle de bains pour me coucher au bord du lit, dos tourné. Quand elle en sortit, je fis semblant de dormir, je n’avais pas prévu de pyjama, pensant avoir ma chambre, de plus il faisait trop chaud. J’étais donc en boxer et je ne voulais surtout pas la gêner en me montrant ou en regardant ce qu’elle avait mis par une telle chaleur.
Je sentis le matelas bouger quand elle se coucha. Sonia s’agitait dans tous les sens en essayant de trouver une bonne position. À force de faire semblant je commençais à m’assoupir.
- La dernière chose que j’aie dite à ma sœur était une insulte. Quand elle m’a dit qu’elle partait quelques jours avec son amant en prétextant un congrès, j’ai pété un câble. On s’est séparée sur une dispute. Je regrette que Muriel soit décédée, sans que je puisse lui dire que je l’aimais et sur cet échange de paroles blessantes, mais je devais lui dire la vérité sur son comportement.
Complètement réveillé maintenant, j’entendais Sonia sangloter tout doucement et je sentis qu’elle séchait ses larmes. Le décès, l’adultère et ma colère contre le monde entier m’avaient empêché de prendre conscience de la douleur de Sonia qui avait perdu sa sœur. Ma rancune s’était focalisée sur elle et j’avais fait abstraction de tout ce qu’elle pouvait ressentir.
- Pour mes parents Muriel a toujours été la préférée, l’exemple à suivre : la fille parfaite, l’étudiante parfaite, un boulot parfait, un fiancé parfait devenu un mari parfait lors d’un mariage parfait et finalement des enfants parfaits. J’ai grandi dans son ombre et quoi que je fasse, je n’étais jamais à la hauteur. Quand j’ai appris qu’elle avait un amant, je suis devenue dingue. Elle avait tout ce que je ne pourrais jamais avoir et cela ne lui suffisait pas, elle en voulait plus. Comment pouvait-elle te trahir et abandonner ses enfants pour un amant ? Je n’ai jamais compris.
Sonia s’arrêta de parler, elle avait besoin de se moucher pour pouvoir respirer et continuer à parler. Elle reprit sa respiration et continua son récit.
- Je passais mon temps à m’engueuler avec elle et j’ai toujours refusé de lui servir d’alibi, j’ai juste accepté de me taire. Cet homme n’avait rien de plus que toi, ce n’était même pas un meilleur amant selon elle, il était juste différent. Le comportement de Muriel était stupide, mais nos parents l’ont élevée comme une princesse, elle croyait que tout lui était dû et que quoi qu’elle fasse elle en avait le droit. Mon idiote de sœur a pris un amant pour s’amuser, pour avoir de nouvelles sensations et se prouver qu’elle était toujours aussi belle et désirable après sa grossesse, elle ne voyait pas où était le problème. J’étais folle de rage, je vous aime tellement toi et les enfants, j’ai toujours rêvé d’être à sa place.
Elle s’effondra en pleurant et sanglotant de plus belle. Je me tournai vers elle mais je ne savais pas quoi faire. Elle se retenait pour ne pas faire de bruit et risquer de réveiller les enfants. Qu’elle pense aux jumeaux même dans ces circonstances, me toucha profondément et me fit regretter d’autant plus mon comportement passé. Elle me tournait le dos, je m’approchai et lui caressai la tête en murmurant des paroles de réconfort. Elle se retourna, vint se blottir dans mes bras et pleurer sur ma poitrine. C’est ainsi que nous nous endormîmes épuisés.
Le matin je me réveillai le premier. Sonia était toujours accrochée à moi et m’avait à moitié enjambé. Un rêve érotique s’effaçait de mon esprit en me laissant une érection matinale qui essayait de s’échapper de mon boxer. J’essayais de ne pas bouger pour ne pas réveiller Sonia dont l’entrejambe s’appuyait pile dessus.
J’avais quand même dû faire quelque chose car Sonia se réveilla doucement. Elle ouvrit les yeux et releva la tête de ma poitrine pour me regarder. J’étais tellement tendu, dans tous les sens du terme, que j’avais cessé de respirer. Elle bougea légèrement son bassin, oui c’était sûr, elle avait compris mon état. Elle me sourit gentiment tout en continuant à se frotter contre moi.
- Moi aussi j’ai envie.
Elle glissa sa main entre nous et libéra mon sexe de sa prison de tissu, puis elle écarta le short peu serré qu’elle portait. En moins de temps qu’il n’en faut pour le dire elle s’empala sur moi. Elle en avait vraiment très envie car je la pénétrai sans la moindre résistance, bien qu’elle soit très étroite comparée à sa sœur.
Complètement couchée sur moi, Sonia avait pris les choses en main et accélérait ses mouvements en approchant de l’orgasme. Quand son plaisir culmina, elle se mordit les lèvres en gémissant tout bas, toujours attentive à ne pas déranger les enfants. Elle m’embrassa fougueusement et s’assit à califourchon sur moi, avant de commencer à me chevaucher. C’était tellement invraisemblable que je la regardais en ayant du mal à croire ce qu’il se passait.
Ses mouvements de bassin s’accélérèrent à nouveau à l’approche d’un nouvel orgasme. Sonia accéléra de manière frénétique jusqu’à ce que le plaisir la submerge silencieusement à nouveau. Elle se laissa retomber sur moi en essayant de récupérer son souffle. Je sentais mon sexe toujours emprisonné dans le sien.
- Muriel ne mentait pas, tu es un amant très résistant, mais je vais te faire craquer de toute façon, tu ne pourras pas me résister.
Sonia me libéra, se retourna et nous nous retrouvâmes en 69. Elle se pencha et englouti mon sexe, sa fellation était vraiment divine. Un éclair de culpabilité me traversa l’esprit en me remémorant mon chantage. Pour ma part je n’étais pas en reste et ma langue dansait sur son entrejambe, ce qu’elle avait l’air d’apprécier. Je m’aidais de mes doigts pour la caresser et la lubrifier partout où ma langue n’arrivait pas. À ce petit jeu, ce fut elle qui jouit encore la première, elle ouvrit la bouche et relâcha ma queue pour crier « sotto voce » son plaisir.
- Espèce de salaud, tu m’as fait jouir encore une fois, mais je sais comment je vais t’avoir.
Elle se rassit à califourchon, prit mon sexe dans sa main et le guida en elle. L’étroitesse et la difficulté de la pénétration m’indiquèrent que je forçais son anus. Sonia poussait doucement, ça n’avait pas l’air facile pour elle mais elle continua à forcer le passage jusqu’à ce que je sois entièrement en elle. Son visage était crispé par l’effort, mais elle me sourit néanmoins.
- C’est la première fois pour moi. Je sais que Muriel aimait la sodomie, elle s’en vantait souvent mais moi j’ai toujours eu peur d’essayer. Avec toi j’ai confiance, tu ne me feras pas mal.
Mal à l’aise au souvenir de ce que j’avais failli la forcer à faire, je restai un moment sans rien faire pour lui permettre de s’adapter à moi. Quand je la sentis prête, je la pris aux hanches et je la fis basculer sous moi. Sonia fut surprise, mais j’avais trop envie de l’embrasser, ce que je fis sans tarder. Je m’emparai de sa bouche et commençai à bouger lentement mon bassin. Je la sentis se crisper au début mais peu à peu elle se détendit et me laissa faire. J’avais vraiment peur de lui faire mal, je fus donc le plus doux possible et accélérai à peine au moment de mon orgasme pour ne pas risquer de la blesser.
Sonia m’avait entouré de ses bras et de ses jambes. J’étais toujours en elle et c’était merveilleux, elle ne voulait pas me laisser partir.
- S’il te plaît reste. Cela fait longtemps que je rêve de ce moment et je veux en profiter au maximum.
- Moi aussi j’en profite.
- C’est vrai ?
- Oui, je suis bien avec toi.
Je vis son air étonné et bouleversé, puis pour cacher sa gêne, elle se blottit contre mon épaule. Nous restâmes serrés un long moment et ce furent les jumeaux qui nous réveillèrent. Nous nous étions assoupis sans nous en rendre compte.
Le reste de la journée se passa de façon tout aussi idéale que la veille. Nous ne parlâmes pas de ce qui s’était passé entre nous ce matin-là. Quand les jumeaux épuisés s’endormirent, nous nous couchâmes à notre tour, tout aussi fatigués et sans aucune pensée érotique.
Le lendemain matin, je me réveillai à nouveau le premier et en profitai pour la regarder dormir. Elle n’avait pas la beauté saisissante de sa sœur, mais il est vrai que Sonia avait un côté chaleureux et une joie de vivre qui l’embellissait. Quand elle ouvrit les yeux et vit que je la regardais, elle me fit le plus beau des sourires. Qu’elle était belle ainsi. Elle se colla à moi et m’embrassa, sa main s’introduisit dans mon boxer, mais je la bloquais. Elle me regarda brusquement gênée par ce qu’elle venait de faire.
- Tu… tu veux pas ?
- Laisse-moi faire aujourd’hui.
Je lui enlevais la petite nuisette sous laquelle elle ne portait rien. Je commençai par sa bouche et descendit lentement le long de son corps. J’embrassais, caressais et léchais chaque centimètre carré de son corps au fur et à mesure que je descendais. Ses seins eurent droit à un traitement particulier qui la fit gémir de plaisir. Quand j’arrivais à son entrejambe, elle appuyait désespérément sur ma tête pour accélérer le mouvement. J’adorais le cunnilingus et j’en profitai à fond. Je léchai, aspirai, suçai, lubrifiai, pénétrai et cette fois elle eut du mal à se retenir de crier, au risque de réveiller les enfants. Sonia jouissait à chaque fois avec une telle violence qu’elle faillit me dévisser la tête au moins deux fois, sans compter les coups qu’elle me donna.
- D’accord, d’accord. J’avoue que tu es le meilleur amant que j’aie jamais eu.
- Merci, mais je ne cherche pas à gagner un concours.
- Tant mieux tu es hors catégorie.
Sur ces paroles qui me firent chaud au cœur, Sonia se jeta sur moi pour me montrer qu’elle aussi était la reine du sexe oral, mais rendit les armes après vingt minutes.
- Je n’en peux plus, j’ai trop mal à la mâchoire. Tu es vraiment très résistant, je t’ai sorti mon grand jeu sans succès.
- Alors il ne te reste plus qu’à m’accorder tes fesses encore une fois.
Sonia se mit rapidement à quatre pattes et tendit ses fesses vers moi. Je me collai à elle et je poussai lentement jusqu’à ce que mon sexe soit complètement englouti. J’étais serré et encore une fois je donnai doucement des coups de rein. Ce furent ses gémissements qui provoquèrent mon plaisir et cette fois j’y allais plus fort jusqu’à ce que je me vide en elle.
- Tu aimes me prendre par le cul, hein ?
- C’était vraiment délicieux et après l’expérience d’hier, je rêvais de recommencer.
- C’était beaucoup plus agréable cette fois et je pense que je finirai par jouir à la longue.
La journée à la plage qui suivit fut un des meilleurs moments de ma vie, nous étions bien tous les quatre ensemble. Les jumeaux s’amusaient comme des fous et n’arrêtaient pas une seconde. L’avantage c’est que le soir ils étaient épuisés et qu’ils s’endormirent rapidement. Nous aussi d’ailleurs.
Le troisième matin fut une douce réédition de nos précédents réveils et nous fîmes l’amour avec encore plus de plaisir et d’envie. Malheureusement il fallut refaire les bagages pour repartir dans l’après-midi. Le retour se fit dans le silence. Ni Sonia ni moi ne savions quoi dire après cet intermède hors du temps que nous avions vécu. Nous déchargeâmes la voiture et sitôt les jumeaux couchés, Sonia s’enfuit avant qu’on ne puisse discuter.
Le lendemain les jumeaux passèrent leur journée à la crèche et j’en profitai pour travailler un peu. Je dis un peu, car je n’arrêtais pas de penser au merveilleux week-end que nous avions passé ensemble. Sonia ne quittait pas mes pensées, je la revoyais prendre du plaisir dans mes bras.
Quand le soir arriva, j’attendais impatiemment la venue de Sonia, on devait absolument discuter. Quand elle arriva, je la sentis gênée, elle s’occupa des jumeaux, veillant à ne jamais rester seule avec moi. Elle essaya de partir en douce pendant que je couchai les enfants, mais je ne voulais pas qu’elle m’échappe comme ça.
- Attends Sonia il faut qu’on parle.
Elle s’arrêta à contrecœur et attendit patiemment dans le salon. Je voulais vraiment parler de ce qu’il s’était passé pendant le week-end. Il fallait mettre les choses à plat et décider de notre relation future. Une fois les bambins endormis, je la rejoignis. Elle essayait d’éviter mon regard.
- Sonia il faut vraiment que l’on parle de ce qui s’est passé entre nous.
- D’accord.
- Je… ces jours passés avec les enfants et toi ont été parmi les meilleurs moments de ma vie. Je ne regrette rien de ce qui s’est passé. J’ai beaucoup réfléchi à ce que je souhaite pour l’avenir.
- Ah.
- Je ne veux pas que tu prennes la place de ta sœur.
Sonia se crispa et ses yeux se remplirent de larmes. Elle était bouleversée par mes propos, mais je voyais qu’elle les interprétait mal.
- Laisse-moi t’expliquer. Je ne veux pas que tu prennes la place de ta sœur, elle est maudite cette place. les révélations qui ont suivi son décès m’ont détruit, tout ce en quoi je croyais n’existait pas en réalité. Ma vie n’avait été qu’un rêve qui s’était transformé en cauchemar. Du fond de mon trou, j’ai cru que l’amour n’existait pas.
- Écoute…
- Non laisse-moi finir. Ces jours passés avec toi je me suis senti vivant et heureux et j’ai réalisé que ton absence me pèse. J’ai envie de te voir et de passer du temps avec toi, c’est dingue mais je suis amoureux. Je ne veux rien t’imposer, je te conseille de rentrer chez toi et de réfléchir. Je respecterai ton choix quel qu’il soit et je te promets de ne plus faire allusion à mes sentiments si tu souhaites que rien ne change entre nous.
- Je… c’est dur. Je t’ai dit que je n’ai jamais été à la hauteur des espérances de mes parents, mais je m’en fichais, j’adorais ma sœur et tant mieux pour elle. Par contre, quand elle t’a présenté à la famille et que j’ai commencé à te connaître, pour la première fois j’ai été jalouse de ma sœur. J’étais d’accord avec mes parents et ma sœur, tu étais l’homme parfait. Un jour j’ai compris que j’étais amoureuse de toi.
- Je… je ne savais pas.
- Tu ne pouvais pas le savoir, tu aimais ma sœur et moi j’ai enfoui mes sentiments profondément, pour essayer de les oublier. Quand ma sœur m’a annoncé qu’elle te trompait j’ai failli la frapper, j’aurais tout donné pour être à sa place dans cette famille. Ce week-end a été un rêve qui s’est réalisé et je craignais que tu me repousses maintenant.
Nous discutâmes encore longuement de tout et parfois de rien, pour le simple plaisir d’être ensemble. Elle voulut absolument répondre à ma question le soir-même, mais je la convainquis de réfléchir posément après une bonne nuit de sommeil. Sa réponse arriva le lendemain sous la forme de deux valises qu’elle déposa à la maison.
Nous trouvâmes vite nos marques, nous nous connaissions depuis longtemps et notre week-end nous avait prouvé que le sexe n’était pas un problème. Quelques mois plus tard les jumeaux commencèrent à parler et quand Jade, toujours en avance sur son frère, balbutia « mama » en tendant ses bras vers Sonia, cette dernière pleura de bonheur.
Nous décidâmes de nous marier, mais ce ne fut pas facile. Mes ex et futurs beaux-parents refusèrent de venir à la cérémonie. Ils nous accusaient de tous les maux et même d’avoir comploté pour provoquer la mort de leur aînée. Leurs plaintes à répétition à la police furent écartées après une brève enquête la première fois, puis considérées comme un signe de sénilité par la suite.
Ce qui nous fit le plus de mal fut leur dénonciation aux services sociaux concernant des mauvais traitements, voire pire, aux jumeaux dont ils voulaient la garde. Cela déclencha un processus long et douloureux avec l’intervention de pédiatres, de pédopsychiatres et d’une multitude d’autres spécialistes. C’est difficile de se défendre lorsqu’on est innocent et que l’enquête se fait à charge. Cela dura des mois, jusqu’à ce que finalement le dossier soit classé.
Voilà, le temps passe et nous filons le parfait amour en famille avec Sonia. Ai-je jamais été aussi heureux avec Muriel ? Peut-être, mais sa trahison a totalement masqué ce pan de ma vie.
C’est un plaisir de voir que PP06, Briard, CHRIS71, Olga T, Queuedusexe et Laetitia Sapho sont revenus et merci à cette dernière de m’avoir averti de la réactivation de HDS.
- NON ! C’est exclu que tu aies le moindre contact avec les enfants. Je refuse, je ne veux pas que tu les influences d’une quelconque façon.
- Je veux juste les voir, même pas leur parler. Ils ne s’apercevront pas de ma présence.
- Je ne te crois pas, tu as menti et couvert suffisamment de mensonges, pour que je n’aie plus confiance en toi, pour quoi que ce soit.
Sur ce je fermai la porte sur ma belle-sœur avant qu’elle ne puisse répliquer. Ex-belle-sœur devrais-je dire, vu que ma salope de femme est morte. Pour comprendre cette scène il faut revenir un mois en arrière. J’étais un jeune papa, marié et amoureux de la plus belle et extraordinaire des femmes. J’étais heureux.
C’était un vendredi après-midi, j’attendais impatiemment le retour de Muriel, ma femme adorée, qui était partie mercredi à un congrès. J’étais consultant indépendant, je n’avais pas chômé ces jours avec nos jumeaux de 18 mois, Léo et Jade, des faux jumeaux donc. Ils avaient appris à courir encore plus vite qu’à marcher et ils s’enfuyaient de concert, toujours dans des directions différentes. Heureusement qu’il y avait la crèche, cela me permettait de souffler et de travailler un moment.
C’est à ce moment-là, qu’un simple coup de fil fit s’écrouler mon univers. La gendarmerie m’annonçait que Muriel était décédée dans un accident de la route. Je pensais pourtant qu’elle voyageait en train, sa voiture était restée à la maison.
C’est dévasté et en pleurs que je me présentais à la morgue pour l’identifier. Malheureusement c’était bien elle. Ce visage pâle et cette absence de vie me glacèrent. Les gendarmes prirent note de ma confirmation d’identité et me convoquèrent le lendemain au poste.
À 8h pile, j’étais à l’accueil, on me fit patienter un quart d’heure avant de me conduire dans un bureau. On me remit ses affaires et on m’expliqua que l’accident avait eu lieu sur l’A7. Un poids lourd, dont le conducteur était positif à l’alcool et la cocaïne, avait percuté la voiture en changeant de voie. Un énième et trop fréquent drame de la route.
Je sortis sous le choc et rentrai à la maison, retrouver les jumeaux gardés par ma mère. Je fis bonne figure devant les enfants, je ne voulais pas qu’ils ressentent le malheur qui s’était abattu sur nous. Une fois baignés, nourris et couchés, je pus m’effondrer sur le canapé et laisser le désespoir m’envahir.
Je n’arrêtais pas de ressasser ce que m’avait dit le gendarme. Je ne comprenais pas, Muriel devait voyager en train, elle était partie à la gare très tôt mercredi matin. Avait-elle accepté de rentrer en voiture avec un collègue par facilité ? Elle ne m’en avait rien dit au téléphone et pourtant on discutait tous les jours, elle me manquait et les jumeaux et moi lui manquions en retour. Épuisé, je finis par m’endormir sur le canapé. Le lendemain je ne me rappelai pas les cauchemars qui avaient peuplé ma nuit, mais je me réveillai courbaturé et nauséeux, en ayant la sensation d’avoir oublié quelque chose d’important.
Les jumeaux m’occupèrent intensément toute la matinée, je n’eus pas une seconde à moi. En fin d’après-midi Sonia, ma belle-sœur, vint nous visiter. Elle avait les yeux gonflés et le teint terreux mais je ne devais pas avoir meilleure mine. Elle joua avec les jumeaux et leur donna le bain. Je profitai de ce répit pour faire une lessive et préparer le dîner. Nous étions en plein repas des jumeaux, quand Sonia fit une bête remarque au sujet de ce voyage pendant lequel sa sœur avait perdu la vie et mon esprit retrouva subitement sa lucidité.
- Comment se fait-il que Muriel ait eu un accident sur l’A7, alors qu’elle venait de la direction opposée ? Elle aurait dû prendre l’A6 pour rentrer du congrès. D’ailleurs… elle rentrait avec qui ?
Le visage de Sonia devint gris de terreur. Je compris soudain que cet accident avait quelque chose de bizarre.
- Tu sais quelque chose, dis-moi !
- Non… non, ce n’est rien.
- Parle ! N’essaie pas de me cacher quoi que ce soit, je le saurais tôt ou tard.
- Mu… Muriel n’était pas… à un congrès.
- Quoi ? Putain, elle était où ?
- Avec… avec son amant.
Cela me fit l’effet d’une bombe en plein visage. Le choc me pétrifia. Quoi ? Un amant, un autre homme. Elle couchait avec lui. Est-ce qu’elle l’aimait ? Qui était-il ? Pourquoi ? Depuis quand ? Combien d’autres ? La tête me tournait, j’avais le vertige assis sur ma chaise. Sonia me regardait terrorisée, en pleurs. Elle marmonnait sans cesse quelque chose que je mis un moment à comprendre.
- Je suis désolée, je suis désolée, je suis désolée...
- Tu te moques de moi ? Tu étais sa complice, tu la couvrais et tu l’aidais à rencontrer son amant.
- Non, non pas du tout. J’ai essayé de l’en dissuader. Je n’ai pas arrêté de lui dire qu’elle faisait une monstrueuse connerie.
Sonia s’était effondrée sur la table et sanglotait, les jumeaux paniqués par les éclats de voix pleuraient en duo. Je les pris les deux dans les bras et je les amenai dans leur chambre en les rassurant d’une voix douce. Cela prit un long moment avant qu’ils ne se calment puis je le laissai au salon, devant leur dessin animé préféré. Vingt minutes de calme.
Je retournai à la cuisine. Sonia était toujours effondrée sur la table et elle pleurait encore. Je ne comprenais pas ce qui m’arrivait, ma vie venait de s’effondrer pour la deuxième fois en 24 heures, mon esprit n’était qu’un chaos sans pensées cohérentes.
- Pourquoi… pourquoi…
- Pourquoi un amant ?
- Oui.
- Je ne sais pas, elle avait tout. Je lui ai dit que c’était une folie, je ne savais pas quoi faire. Soit je trahissais ma sœur, soit je te trahissais toi. Je n’arrêtais pas de me disputer avec ma sœur, mais je ne pouvais rien faire.
- Depuis quand ?
- Cinq ou six mois.
- Qui… c’était qui ?
- Un collègue… un supérieur hiérarchique je crois.
- DEHORS !
- Quoi ?
- Je veux que tu te casses de chez moi. Tout de suite !
- Mais… les jumeaux…
- Je suis leur père et ils n’ont pas besoin de leur salope de tante.
- Tu ne peux pas me faire ça !
Furieux comme jamais, je la pris par le bras et la jetai dehors. Je ne voulais plus parler à qui que ce soit, de quoi que ce soit. Une fois seul, je m’effondrai sur le canapé à côté des jumeaux hypnotisés par l’écran. Peu après les avoir couchés, je m’écroulais sur le lit où je m’endormi épuisé d’avoir tant pleuré. Le lendemain je fis un test pour comparer mon ADN à celui des jumeaux. Je crois n’avoir jamais eu aussi peur de ma vie, qu’en attendant ces foutus résultats.
Je ne publiai aucun avis de décès et n’informai personne de la date de la cérémonie et pour cause, il n’y en eut pas. Je contactai le crématorium et payai le service minimum pour incinérer Muriel. On me remit les cendres que j’emmenai avec moi. Je laissai le carton devant la porte, je ne voulais pas qu’elle revienne à la maison. Quand Sonia vint sonner, j’en profitai.
- Tiens, c’est ta sœur. Si tu n’en veux pas non plus, je la jette dans les égouts.
Sonia me regarda horrifiée et prit le carton. J’en profitai pour fermer la porte. Ses parents, furent choqués et scandalisés par la manière dont j’avais traité leur fille décédée, mais je n’en avais rien à foutre, je me foutais de tout d’ailleurs. Je ne sus que plus tard, que Sonia m’avait défendu en leur expliquant la trahison de Muriel, se fâchant avec ses parents qui ne voulaient pas la croire.
Ce fut une sale période. J’étais tout le temps à cran et je me disputais avec tout le monde. Rien ne trouvait grâce à mes yeux, tout m’irritait, je n’arrivais pas à sortir la rage et la colère qui étaient en moi. La seule bonne nouvelle fut que j’étais bien le géniteur des jumeaux, mais d’avoir dû en arriver à faire un test pour le prouver, ne fit qu’augmenter mon ressentiment.
Jour après jour, Sonia venait plaider sa cause. Je savais qu’une opération étant enfant, lui avait ôté toute possibilité de maternité ; ses neveux étaient donc tout pour elle. Elle les aimait plus que leur propre mère qui préférait partir baiser avec son amant.
Un jour Sonia arriva très tard. Il faut lui reconnaître qu’elle faisait très attention à ne jamais sonner quand les jumeaux risquaient de dormir, elle frappait doucement à la porte. Ce jour-là avait été épouvantable, j’étais irrité et fatigué. Les jumeaux l’avaient senti et étaient grincheux au possible. Une fois qu’ils furent enfin couchés et endormis, j’étais d’une humeur de chien et quand Sonia toqua à la porte, j’étais l’agressivité faite homme.
- Encore toi ?
- Fabien je t’en supplie, laisse-moi voir les jumeaux.
- Pourquoi est-ce que je changerais d’avis ?
- Ils ont besoin de leur tante, d’une présence féminine.
- Ils avaient besoin de leur mère, mais cette salope a préféré partir se faire baiser par un autre avec ton aide, que rester avec sa famille.
- Je ferai tout ce que tu veux.
- Parfait. Vu que cette salope de Muriel préférait vider les couilles de son amant, tu pourrais vider les miennes à sa place.
Je ne savais pas comment j’avais pu proférer une telle horreur. Ma seule excuse était cette rage enfouie en moi que je n’arrivais pas à contrôler. Sonia tituba, choquée par mes propos. Je voulais lui faire peur et la faire fuir, mais quelque part j’attendais sa réponse entre honte et excitation.
- D’accord – répondit-elle d’une petite voix.
Encore sidéré par sa réponse, je la laissai entrer et la suivi jusqu’au salon où elle s’arrêta indécise. J’arrivai juste derrière elle.
- Ici c’est très bien. Tu vas pouvoir me montrer ton savoir-faire.
Je me plantai devant elle et commençai à défaire ma ceinture, certain de la voir partir en courant. À ma grande surprise, Sonia s’agenouilla et m’aida à ouvrir ma braguette et à baisser mon boxer. J’ai honte d’avouer que cette situation, où Sonia soumise se pliait à ma volonté, m’excitait. Elle prit mon sexe dans la main, ferma les yeux et l’engloutit. Elle s’appliquait à me faire une fellation dont je ne l’aurais jamais crue capable. Je ne tardai pas à être dur comme l’acier.
- Bon maintenant passons aux choses sérieuses. Je suis sûr que tu as envie que je t’encule, comme ta sœur faisait certainement avec son amant ?
Elle hocha doucement la tête. Je la levai et la mis à quatre pattes sur le canapé, levai sa jupe et baissai sa culotte. Le visage dans les coussins et le cul bien relevé. Je posai mon sexe sur son anus et je poussai lentement. Je la sentis se crisper et gémir mais je continuai. C’est à ce moment-là que je la regardai comme une personne réelle, un être humain. Elle serrait les dents, son visage était un masque de douleur et des larmes coulaient abondamment.
Je fus frappé par l’horreur de mes actes. Je me vengeais sur ma belle-sœur de l’adultère de ma femme, je la faisais souffrir pour mon plaisir. Le simple espoir de revoir ses neveux, l’avait fait céder à mon chantage et accepter que je… que je … mais qu’est-ce que j’étais en train de faire ?
Brusquement je reculai et abandonnai la pénétration que j’avais à peine entamée. J’étais un monstre, j’eus envie de vomir en réalisant la portée de mes actes. Je m’effondrai au pied du fauteuil. Qu’étais-je devenu ? La terreur m’envahit, j’étais à moitié nu, recroquevillé par terre, mon sexe mou pendant entre mes jambes.
Je sentis, plus que je ne vis, Sonia se relever et se rajuster. Je ne pouvais pas regarder dans sa direction, la honte me submergeait, je n’osais pas affronter son regard. Comment pourrais-je un jour la regarder dans les yeux ? Je craindrais trop d’y voir le reflet de ce que j’étais devenu. Je l’entendis se diriger vers la chambre des jumeaux et ouvrir tout doucement la porte. Quelques minutes plus tard elle revint dans le salon où elle resta un moment sans bouger, puis elle retourna à l’entrée et j’entendis la porte se refermer derrière elle.
Le lendemain, je me réveillai toujours à moitié nu, par terre dans le salon, je m’étais endormi ou évanoui, je ne savais pas. Les remords me brûlaient les entrailles en repensant aux événements de la veille. Je n’avais rien à faire de particulier ce jour-là, je m’occupai donc des jumeaux en essayant de penser à autre chose. Je fis le ménage à fond, la lessive, le repassage, les vitres. Je démontai la hotte de la cuisine pour nettoyer la graisse, toute activité manuelle était bonne pour m’occuper l’esprit et m’empêcher de réfléchir.
Ce que je craignais arriva en début de soirée, on sonna à la porte. C’était Sonia. Je m’effaçai pour la laisser entrer, les yeux fixés sur mes pieds, j’avais peur de voir dans son regard ce qu’elle pensait de moi. Elle se dirigea vers le salon où se trouvaient les enfants et je me réfugiai dans la cuisine en attendant qu’elle parte. Pendant une semaine ce fut le même rituel, mais un jour que je préparais un menu pour le lendemain, elle vint me trouver.
- Fabien. Il faut qu’on parle.
Surpris, je fis un tel bond que la sauce tomate aspergea la vitrocéramique. Sonia se tenait dans l’embrasure de la porte et me regardait fixement. Je baissai la tête incapable de croiser son regard. Je lui désignai une chaise.
- Oui, d’accord.
- Tu te renfermes et tu ne me parles plus.
- Je suis… enfin tu sais bien ce que je t’ai obligée à faire ?
- Oui. Nous avons passé un mauvais moment, mais c’est du passé.
- Non, je me repasse en boucle ce que j’ai fait, comment je me suis comporté.
- Écoute, je te pardonne, je ne t’en veux pas.
- Oui, mais moi je ne me pardonne pas, je ne me savais pas capable de commettre une telle barbarie.
- Écoute-moi encore. Tu as vécu un drame. Tu as d’abord appris que ta femme, ton amour et la mère de tes enfants, était décédée dans un accident. Ensuite tu as appris qu’elle se trouvait avec son amant à ce moment-là et qu’elle te trompait. Il y a de quoi rendre fou de douleur n’importe qui.
- Je…
- Non ! Nous savons tous les deux que j’ai raison.
Ses paroles me mettaient du baume au cœur, mais je n’osais toujours pas la regarder, ce que je lui avais fait me rongeait. Ce fut elle qui prit l’initiative, elle se leva, s’avança et me prit dans ses bras. Je crois que je n’ai jamais autant pleuré, même en apprenant le décès de Muriel. Elle attendit que je me calme avant de prendre congé.
Ses visites suivantes furent moins difficiles à vivre, même si la culpabilité était encore présente. De son côté, elle essayait de faire comme si de rien n’était et me traitait comme à l’époque où nous étions simplement beau-frère et belle-sœur. Quelques semaines plus tard, elle me fit part d’une idée qu’elle avait eue.
- Fabien, je me suis dit que ce serait une bonne idée d’emmener les enfants à la plage ce week-end. Avec le pont, ça fera quatre jours et c’est à deux heures de route ou trois heures de train.
- C’est une excellente idée, je vais préparer les affaires de jumeaux. Tu passes les prendre quand tu veux, à moins que tu préfères que je les amène chez toi.
- Heu… Fabien. Je comptais qu’on y aille les quatre.
- Moi aussi ?
- Ben oui. Les jumeaux seront contents d’être avec leur père.
- Je… heu…
- Les hôtels seront pleins à craquer, mais je connais quelqu’un qui pourra nous loger sur place. Alors, partant ?
- Ah… heu… si ça te va, alors d’accord.
- Parfait, je m’occupe de tout.
Jeudi matin, nous embarquâmes tous dans notre voiture familiale qui, après délibérations, avait été choisie comme le moyen de déplacement le plus pratique et commode. Les jumeaux, ravis par ce voyage, se comportèrent comme des anges. Sitôt arrivés chez son amie Sonia sortit discuter avec elle. Au bout de quelques minutes elle revint.
- Elle ne peut pas nous loger chez elle, car son frère et sa famille sont arrivés à l’improviste, mais elle nous a trouvé une place chez une de ses amies, elle m’a promis que nous y seront bien.
La maison n’était pas très loin, près d’une autre plage plus petite et moins fréquentée. Nous fûmes accueillis par une dame âgée tout à fait charmante, qui était contente d’avoir de la compagnie. Elle nous accompagna à nos chambres, qui se révéla être notre chambre. Une seule grande pièce avec une salle de bains attenante. Quand notre logeuse sortit, je m’empressais de déplier les lits de voyage des jumeaux, je ne voulais pas penser au grand lit qui trônait à l’autre bout de la pièce. À part ce lit, il n’y avait que deux fauteuils, une table, une commode et une armoire. Rien où je puisse dormir.
- Je… je vais dormir par terre. Ça m’ira très bien.
- Ne dis pas de bêtises. Si tu dors là, demain il te faudra un osthéo, un physio et un chiro pour te décoincer. On partagera le lit, il est assez grand.
La journée à la plage fut exceptionnelle. Les jumeaux s’amusèrent à n’en plus finir. Le plus difficile fut d’enduire les enfants de crème, ils n’aimaient pas du tout cette obligation. Léo essayait d’échapper aux vagues, tandis que sa sœur plus courageuse tentait de repousser l’eau. Cela faisait longtemps que je ne riais plus comme ça.
Quand arriva l’heure de se coucher, j’étais on ne peut plus mal à l’aise et gêné. Je profitai du passage de Sonia dans la salle de bains pour me coucher au bord du lit, dos tourné. Quand elle en sortit, je fis semblant de dormir, je n’avais pas prévu de pyjama, pensant avoir ma chambre, de plus il faisait trop chaud. J’étais donc en boxer et je ne voulais surtout pas la gêner en me montrant ou en regardant ce qu’elle avait mis par une telle chaleur.
Je sentis le matelas bouger quand elle se coucha. Sonia s’agitait dans tous les sens en essayant de trouver une bonne position. À force de faire semblant je commençais à m’assoupir.
- La dernière chose que j’aie dite à ma sœur était une insulte. Quand elle m’a dit qu’elle partait quelques jours avec son amant en prétextant un congrès, j’ai pété un câble. On s’est séparée sur une dispute. Je regrette que Muriel soit décédée, sans que je puisse lui dire que je l’aimais et sur cet échange de paroles blessantes, mais je devais lui dire la vérité sur son comportement.
Complètement réveillé maintenant, j’entendais Sonia sangloter tout doucement et je sentis qu’elle séchait ses larmes. Le décès, l’adultère et ma colère contre le monde entier m’avaient empêché de prendre conscience de la douleur de Sonia qui avait perdu sa sœur. Ma rancune s’était focalisée sur elle et j’avais fait abstraction de tout ce qu’elle pouvait ressentir.
- Pour mes parents Muriel a toujours été la préférée, l’exemple à suivre : la fille parfaite, l’étudiante parfaite, un boulot parfait, un fiancé parfait devenu un mari parfait lors d’un mariage parfait et finalement des enfants parfaits. J’ai grandi dans son ombre et quoi que je fasse, je n’étais jamais à la hauteur. Quand j’ai appris qu’elle avait un amant, je suis devenue dingue. Elle avait tout ce que je ne pourrais jamais avoir et cela ne lui suffisait pas, elle en voulait plus. Comment pouvait-elle te trahir et abandonner ses enfants pour un amant ? Je n’ai jamais compris.
Sonia s’arrêta de parler, elle avait besoin de se moucher pour pouvoir respirer et continuer à parler. Elle reprit sa respiration et continua son récit.
- Je passais mon temps à m’engueuler avec elle et j’ai toujours refusé de lui servir d’alibi, j’ai juste accepté de me taire. Cet homme n’avait rien de plus que toi, ce n’était même pas un meilleur amant selon elle, il était juste différent. Le comportement de Muriel était stupide, mais nos parents l’ont élevée comme une princesse, elle croyait que tout lui était dû et que quoi qu’elle fasse elle en avait le droit. Mon idiote de sœur a pris un amant pour s’amuser, pour avoir de nouvelles sensations et se prouver qu’elle était toujours aussi belle et désirable après sa grossesse, elle ne voyait pas où était le problème. J’étais folle de rage, je vous aime tellement toi et les enfants, j’ai toujours rêvé d’être à sa place.
Elle s’effondra en pleurant et sanglotant de plus belle. Je me tournai vers elle mais je ne savais pas quoi faire. Elle se retenait pour ne pas faire de bruit et risquer de réveiller les enfants. Qu’elle pense aux jumeaux même dans ces circonstances, me toucha profondément et me fit regretter d’autant plus mon comportement passé. Elle me tournait le dos, je m’approchai et lui caressai la tête en murmurant des paroles de réconfort. Elle se retourna, vint se blottir dans mes bras et pleurer sur ma poitrine. C’est ainsi que nous nous endormîmes épuisés.
Le matin je me réveillai le premier. Sonia était toujours accrochée à moi et m’avait à moitié enjambé. Un rêve érotique s’effaçait de mon esprit en me laissant une érection matinale qui essayait de s’échapper de mon boxer. J’essayais de ne pas bouger pour ne pas réveiller Sonia dont l’entrejambe s’appuyait pile dessus.
J’avais quand même dû faire quelque chose car Sonia se réveilla doucement. Elle ouvrit les yeux et releva la tête de ma poitrine pour me regarder. J’étais tellement tendu, dans tous les sens du terme, que j’avais cessé de respirer. Elle bougea légèrement son bassin, oui c’était sûr, elle avait compris mon état. Elle me sourit gentiment tout en continuant à se frotter contre moi.
- Moi aussi j’ai envie.
Elle glissa sa main entre nous et libéra mon sexe de sa prison de tissu, puis elle écarta le short peu serré qu’elle portait. En moins de temps qu’il n’en faut pour le dire elle s’empala sur moi. Elle en avait vraiment très envie car je la pénétrai sans la moindre résistance, bien qu’elle soit très étroite comparée à sa sœur.
Complètement couchée sur moi, Sonia avait pris les choses en main et accélérait ses mouvements en approchant de l’orgasme. Quand son plaisir culmina, elle se mordit les lèvres en gémissant tout bas, toujours attentive à ne pas déranger les enfants. Elle m’embrassa fougueusement et s’assit à califourchon sur moi, avant de commencer à me chevaucher. C’était tellement invraisemblable que je la regardais en ayant du mal à croire ce qu’il se passait.
Ses mouvements de bassin s’accélérèrent à nouveau à l’approche d’un nouvel orgasme. Sonia accéléra de manière frénétique jusqu’à ce que le plaisir la submerge silencieusement à nouveau. Elle se laissa retomber sur moi en essayant de récupérer son souffle. Je sentais mon sexe toujours emprisonné dans le sien.
- Muriel ne mentait pas, tu es un amant très résistant, mais je vais te faire craquer de toute façon, tu ne pourras pas me résister.
Sonia me libéra, se retourna et nous nous retrouvâmes en 69. Elle se pencha et englouti mon sexe, sa fellation était vraiment divine. Un éclair de culpabilité me traversa l’esprit en me remémorant mon chantage. Pour ma part je n’étais pas en reste et ma langue dansait sur son entrejambe, ce qu’elle avait l’air d’apprécier. Je m’aidais de mes doigts pour la caresser et la lubrifier partout où ma langue n’arrivait pas. À ce petit jeu, ce fut elle qui jouit encore la première, elle ouvrit la bouche et relâcha ma queue pour crier « sotto voce » son plaisir.
- Espèce de salaud, tu m’as fait jouir encore une fois, mais je sais comment je vais t’avoir.
Elle se rassit à califourchon, prit mon sexe dans sa main et le guida en elle. L’étroitesse et la difficulté de la pénétration m’indiquèrent que je forçais son anus. Sonia poussait doucement, ça n’avait pas l’air facile pour elle mais elle continua à forcer le passage jusqu’à ce que je sois entièrement en elle. Son visage était crispé par l’effort, mais elle me sourit néanmoins.
- C’est la première fois pour moi. Je sais que Muriel aimait la sodomie, elle s’en vantait souvent mais moi j’ai toujours eu peur d’essayer. Avec toi j’ai confiance, tu ne me feras pas mal.
Mal à l’aise au souvenir de ce que j’avais failli la forcer à faire, je restai un moment sans rien faire pour lui permettre de s’adapter à moi. Quand je la sentis prête, je la pris aux hanches et je la fis basculer sous moi. Sonia fut surprise, mais j’avais trop envie de l’embrasser, ce que je fis sans tarder. Je m’emparai de sa bouche et commençai à bouger lentement mon bassin. Je la sentis se crisper au début mais peu à peu elle se détendit et me laissa faire. J’avais vraiment peur de lui faire mal, je fus donc le plus doux possible et accélérai à peine au moment de mon orgasme pour ne pas risquer de la blesser.
Sonia m’avait entouré de ses bras et de ses jambes. J’étais toujours en elle et c’était merveilleux, elle ne voulait pas me laisser partir.
- S’il te plaît reste. Cela fait longtemps que je rêve de ce moment et je veux en profiter au maximum.
- Moi aussi j’en profite.
- C’est vrai ?
- Oui, je suis bien avec toi.
Je vis son air étonné et bouleversé, puis pour cacher sa gêne, elle se blottit contre mon épaule. Nous restâmes serrés un long moment et ce furent les jumeaux qui nous réveillèrent. Nous nous étions assoupis sans nous en rendre compte.
Le reste de la journée se passa de façon tout aussi idéale que la veille. Nous ne parlâmes pas de ce qui s’était passé entre nous ce matin-là. Quand les jumeaux épuisés s’endormirent, nous nous couchâmes à notre tour, tout aussi fatigués et sans aucune pensée érotique.
Le lendemain matin, je me réveillai à nouveau le premier et en profitai pour la regarder dormir. Elle n’avait pas la beauté saisissante de sa sœur, mais il est vrai que Sonia avait un côté chaleureux et une joie de vivre qui l’embellissait. Quand elle ouvrit les yeux et vit que je la regardais, elle me fit le plus beau des sourires. Qu’elle était belle ainsi. Elle se colla à moi et m’embrassa, sa main s’introduisit dans mon boxer, mais je la bloquais. Elle me regarda brusquement gênée par ce qu’elle venait de faire.
- Tu… tu veux pas ?
- Laisse-moi faire aujourd’hui.
Je lui enlevais la petite nuisette sous laquelle elle ne portait rien. Je commençai par sa bouche et descendit lentement le long de son corps. J’embrassais, caressais et léchais chaque centimètre carré de son corps au fur et à mesure que je descendais. Ses seins eurent droit à un traitement particulier qui la fit gémir de plaisir. Quand j’arrivais à son entrejambe, elle appuyait désespérément sur ma tête pour accélérer le mouvement. J’adorais le cunnilingus et j’en profitai à fond. Je léchai, aspirai, suçai, lubrifiai, pénétrai et cette fois elle eut du mal à se retenir de crier, au risque de réveiller les enfants. Sonia jouissait à chaque fois avec une telle violence qu’elle faillit me dévisser la tête au moins deux fois, sans compter les coups qu’elle me donna.
- D’accord, d’accord. J’avoue que tu es le meilleur amant que j’aie jamais eu.
- Merci, mais je ne cherche pas à gagner un concours.
- Tant mieux tu es hors catégorie.
Sur ces paroles qui me firent chaud au cœur, Sonia se jeta sur moi pour me montrer qu’elle aussi était la reine du sexe oral, mais rendit les armes après vingt minutes.
- Je n’en peux plus, j’ai trop mal à la mâchoire. Tu es vraiment très résistant, je t’ai sorti mon grand jeu sans succès.
- Alors il ne te reste plus qu’à m’accorder tes fesses encore une fois.
Sonia se mit rapidement à quatre pattes et tendit ses fesses vers moi. Je me collai à elle et je poussai lentement jusqu’à ce que mon sexe soit complètement englouti. J’étais serré et encore une fois je donnai doucement des coups de rein. Ce furent ses gémissements qui provoquèrent mon plaisir et cette fois j’y allais plus fort jusqu’à ce que je me vide en elle.
- Tu aimes me prendre par le cul, hein ?
- C’était vraiment délicieux et après l’expérience d’hier, je rêvais de recommencer.
- C’était beaucoup plus agréable cette fois et je pense que je finirai par jouir à la longue.
La journée à la plage qui suivit fut un des meilleurs moments de ma vie, nous étions bien tous les quatre ensemble. Les jumeaux s’amusaient comme des fous et n’arrêtaient pas une seconde. L’avantage c’est que le soir ils étaient épuisés et qu’ils s’endormirent rapidement. Nous aussi d’ailleurs.
Le troisième matin fut une douce réédition de nos précédents réveils et nous fîmes l’amour avec encore plus de plaisir et d’envie. Malheureusement il fallut refaire les bagages pour repartir dans l’après-midi. Le retour se fit dans le silence. Ni Sonia ni moi ne savions quoi dire après cet intermède hors du temps que nous avions vécu. Nous déchargeâmes la voiture et sitôt les jumeaux couchés, Sonia s’enfuit avant qu’on ne puisse discuter.
Le lendemain les jumeaux passèrent leur journée à la crèche et j’en profitai pour travailler un peu. Je dis un peu, car je n’arrêtais pas de penser au merveilleux week-end que nous avions passé ensemble. Sonia ne quittait pas mes pensées, je la revoyais prendre du plaisir dans mes bras.
Quand le soir arriva, j’attendais impatiemment la venue de Sonia, on devait absolument discuter. Quand elle arriva, je la sentis gênée, elle s’occupa des jumeaux, veillant à ne jamais rester seule avec moi. Elle essaya de partir en douce pendant que je couchai les enfants, mais je ne voulais pas qu’elle m’échappe comme ça.
- Attends Sonia il faut qu’on parle.
Elle s’arrêta à contrecœur et attendit patiemment dans le salon. Je voulais vraiment parler de ce qu’il s’était passé pendant le week-end. Il fallait mettre les choses à plat et décider de notre relation future. Une fois les bambins endormis, je la rejoignis. Elle essayait d’éviter mon regard.
- Sonia il faut vraiment que l’on parle de ce qui s’est passé entre nous.
- D’accord.
- Je… ces jours passés avec les enfants et toi ont été parmi les meilleurs moments de ma vie. Je ne regrette rien de ce qui s’est passé. J’ai beaucoup réfléchi à ce que je souhaite pour l’avenir.
- Ah.
- Je ne veux pas que tu prennes la place de ta sœur.
Sonia se crispa et ses yeux se remplirent de larmes. Elle était bouleversée par mes propos, mais je voyais qu’elle les interprétait mal.
- Laisse-moi t’expliquer. Je ne veux pas que tu prennes la place de ta sœur, elle est maudite cette place. les révélations qui ont suivi son décès m’ont détruit, tout ce en quoi je croyais n’existait pas en réalité. Ma vie n’avait été qu’un rêve qui s’était transformé en cauchemar. Du fond de mon trou, j’ai cru que l’amour n’existait pas.
- Écoute…
- Non laisse-moi finir. Ces jours passés avec toi je me suis senti vivant et heureux et j’ai réalisé que ton absence me pèse. J’ai envie de te voir et de passer du temps avec toi, c’est dingue mais je suis amoureux. Je ne veux rien t’imposer, je te conseille de rentrer chez toi et de réfléchir. Je respecterai ton choix quel qu’il soit et je te promets de ne plus faire allusion à mes sentiments si tu souhaites que rien ne change entre nous.
- Je… c’est dur. Je t’ai dit que je n’ai jamais été à la hauteur des espérances de mes parents, mais je m’en fichais, j’adorais ma sœur et tant mieux pour elle. Par contre, quand elle t’a présenté à la famille et que j’ai commencé à te connaître, pour la première fois j’ai été jalouse de ma sœur. J’étais d’accord avec mes parents et ma sœur, tu étais l’homme parfait. Un jour j’ai compris que j’étais amoureuse de toi.
- Je… je ne savais pas.
- Tu ne pouvais pas le savoir, tu aimais ma sœur et moi j’ai enfoui mes sentiments profondément, pour essayer de les oublier. Quand ma sœur m’a annoncé qu’elle te trompait j’ai failli la frapper, j’aurais tout donné pour être à sa place dans cette famille. Ce week-end a été un rêve qui s’est réalisé et je craignais que tu me repousses maintenant.
Nous discutâmes encore longuement de tout et parfois de rien, pour le simple plaisir d’être ensemble. Elle voulut absolument répondre à ma question le soir-même, mais je la convainquis de réfléchir posément après une bonne nuit de sommeil. Sa réponse arriva le lendemain sous la forme de deux valises qu’elle déposa à la maison.
Nous trouvâmes vite nos marques, nous nous connaissions depuis longtemps et notre week-end nous avait prouvé que le sexe n’était pas un problème. Quelques mois plus tard les jumeaux commencèrent à parler et quand Jade, toujours en avance sur son frère, balbutia « mama » en tendant ses bras vers Sonia, cette dernière pleura de bonheur.
Nous décidâmes de nous marier, mais ce ne fut pas facile. Mes ex et futurs beaux-parents refusèrent de venir à la cérémonie. Ils nous accusaient de tous les maux et même d’avoir comploté pour provoquer la mort de leur aînée. Leurs plaintes à répétition à la police furent écartées après une brève enquête la première fois, puis considérées comme un signe de sénilité par la suite.
Ce qui nous fit le plus de mal fut leur dénonciation aux services sociaux concernant des mauvais traitements, voire pire, aux jumeaux dont ils voulaient la garde. Cela déclencha un processus long et douloureux avec l’intervention de pédiatres, de pédopsychiatres et d’une multitude d’autres spécialistes. C’est difficile de se défendre lorsqu’on est innocent et que l’enquête se fait à charge. Cela dura des mois, jusqu’à ce que finalement le dossier soit classé.
Voilà, le temps passe et nous filons le parfait amour en famille avec Sonia. Ai-je jamais été aussi heureux avec Muriel ? Peut-être, mais sa trahison a totalement masqué ce pan de ma vie.
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16 avis des lecteurs et lectrices après lecture : Les auteurs apprécient les commentaires de leurs lecteurs
Les avis des lecteurs
Bonjour JA, merci pour vos histoires bien toujours bien écrites et vos commentaires sur celles des autres.
A très bientôt, pour un nouveau genre...
A très bientôt, pour un nouveau genre...
Quand au lecteur idiot qui critique cette triste histoire qui heureusement fini bien.qu il aille voir son match de foot et qu il ne nous emmerde plus.
J’ai eu l’impression de relire un de ces mélos que publiaient « nous deux » et « intimité » dans les années 50. Ma mère ainsi la voisine en étaient très friandes.
Belle histoire. Je vous découvre en tant qu'auteur et lis toutes vos histoires les unes après les autres avec plaisir.
Enfin une histoire "réaliste" avec une construction et une trame, bravo du début à la fin.
Tout est écrit, je n'ai rien à rajouter sinon superbe récit. UN de mes auteurs préféré est de retour. Le simple lecteur que je suis vous remercie.
arnojan
arnojan
Et un de plus.
Bon retour.
Pour l’histoire, on devine tout de suite la fin, mais peu importe, ça marche et on dévore.
Bravo
Laeti
Bon retour.
Pour l’histoire, on devine tout de suite la fin, mais peu importe, ça marche et on dévore.
Bravo
Laeti
Et un de plus.
Bon retour.
Pour l’histoire, on devine tout de suite la fin, mais peu importe, ça marche et on dévore.
Bravo
Laeti
Bon retour.
Pour l’histoire, on devine tout de suite la fin, mais peu importe, ça marche et on dévore.
Bravo
Laeti
Bonne histoire pour ton retour.
L'amour, la trahison, la vengeance... et l'amour
L'amour, la trahison, la vengeance... et l'amour
Superbe histoire et joyeux retour sur Hds
Compliments J A. J'ai particulièrement apprécié cette histoire qui s'inscrit assez bien dans votre style. Le scénario est original et tient en haleine. De l'érotisme, juste ce qu'il faut. Un dénouement qui devient, certes, prévisible, mais très romantique. J'aime vos nouvelles et les relis souvent. Continuez à nous régaler, j'en serai ravi. Briard
Très heureuse de vous revoir également. Une belle et terrible histoire, où l'on passe de la vengeance à l'amour!
Si le bonheur vous a fuit pendant 5 où 6 mois je pense que le reste du joie de vivre et amour bravo belle ecris
Enfin vous remettez des histoires.
La chipie
La chipie
Bravo! c'est un vrai plaisir de voir le retour progressif de tous ces talents. Cela nous promet de beaux récits comme le votre....
Bon retour parmi nous. Merci JA pour cette belle histoire. Je vous retrouve tel que quitté quelques mois auparavant. Je suis et reste fan depuis le premier texte.