Les démons de Morgane - deuxième partie

- Par l'auteur HDS Razel -
Récit érotique écrit par Razel [→ Accès à sa fiche auteur]
Auteur homme.
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Récit libertin : Les démons de Morgane - deuxième partie Histoire érotique Publiée sur HDS le 07-03-2015 dans la catégorie Dominants et dominés
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Les démons de Morgane - deuxième partie
Episode II - club privé


Morgane retrouve son Maitre à la terrasse d’un café de la rive gauche. Le parfum de Noel flotte dans les rues de la capitale. Thierry est arrivé en train dans l’après-midi. Décidemment, il n’a pas son pareil pour les mises en scènes et les surprises... Celle-ci est beaucoup plus à son gout que la visite impromptue de Damien la veille au soir. Elle l’écoute religieusement, le contemplant de ses yeux doux en soufflant sur la tasse d’un chocolat chaud au creux de ses mains. Il dégage toujours un magnétisme et une autorité naturelle qui la fascinent et la font presque se sentir petite fille. Elle rit sans se forcer à chacun de ses traits d’humour. Elle se sent si différente mais si bien en sa présence. Ils devisent tous les deux plusieurs minutes puis un silence s’installe. Thierry tend la main par-dessus la table pour caresser la joue de sa protégée.

- Je vais t’emmener dans un endroit spécial ce soir, lui annonce-t-il.

Morgane le dévisage sans rien dire, trempant ses lèvres dans le breuvage encore fumant.

- C’est un lieu un peu chic. Nous allons te trouver une tenue adéquate.

- Un endroit connu ?

- De certaines personnes, sourit Thierry. De toi, surement pas.

***

Ils passent le début d’après-midi à écumer les boutiques des beaux quartiers. Morgane est un peu mal à l’aise dans ces endroits où le moindre accessoire équivaut pour elle à un mois de loyer. Thierry lui fait essayer plusieurs robes de soirées, toutes plus sexy et élégantes les unes que les autres. La jeune femme se sent comme une princesse. Elle est couverte de compliments par les vendeuses. Thierry est presque aussi directif avec elles qu’il l’est avec Morgane. Elles se plient en quatre pour accéder à ses exigences, flairant surement une très bonne vente. La jeune femme doit parfois ôter à regret un article qui ne convient pas à son amant. Mais elle s’abstient de protester, les gouts de Thierry priment sur les siens. Il trouve finalement son bonheur dans une boutique chic au fond d’une galerie. Morgane ne se reconnait pas dans la glace. La robe de cocktail en mousseline lui fait une silhouette de mannequin, laissant ses épaules nues et mettant encore davantage en valeur sa cambrure. Elle est courte et moulante, avec de larges échancrures sur les hanches et des lacets croisés dans le dos. C’est le genre de tenue qui en dévoile autant qu’elle ne cache. Morgane n’ose imaginer son prix. Thierry complète sa tenue par une paire de sandales blanches à très hauts talons, avec une fine bride entourant ses chevilles délicates. Il rit de sa démarche hésitante quand elle fait quelques pas sur le parquet de la boutique.

- On voit que tu n’as pas l’habitude ma belle. Mais tu apprendras vite. Tu es sublime.

Thierry règle par carte d’un air contracté. La vendeuse fait un clin d’œil à Morgane comme pour lui signifier sa chance d’avoir un amant si généreux. Serait-elle aussi envieuse si elle savait ce qu’il exige d’elle ? Une fois dans la rue, Morgane remercie Thierry d’un baiser fougueux. Ils s’engouffrent dans un taxi, achats sous le bras. La jeune fille est conduite chez un coiffeur haut de gamme du VIIème arrondissement. Thierry sort passer quelques coups de fil professionnels dans la rue pendant que la jeune fille se laisse shampouiner comme une star. Une heure plus tard, le résultat met magnifiquement en valeur son joli minois. La coupe la vieillit un peu tout en préservant l’innocence presque enfantine de ses traits. Elle se sent plus femme et désirable que jamais quand ils remontent l’avenue pour héler un autre taxi, direction l’hôtel 5 étoiles de Thierry. Là, Morgane a encore droit à une séance de manucure-pédicure plus soignée que tout ce qu’elle a jamais pu s’offrir. Elle est ensuite maquillée par l’esthéticienne en chef du palace. Son amant est en train de faire d’elle une ravissante petite poupée, mais elle doit admettre que ce n’est pas désagréable…

De retour dans sa chambre, Thierry lui fait passer sa nouvelle robe. Il la veut nue en dessous. Elle s’entraine sous ses yeux à marcher avec ses sandales. C’est une vraie torture mais son amant juge qu’elle ne s’en sort pas si mal. Lorsqu’ils traversent le hall pour sortir, Morgane se sent dévorée des yeux de toutes parts. Elle est habituée aux regards flatteurs des hommes, mais elle a rarement été scrutée avec autant d’envie. Porter une robe si courte sans culotte est très embarrassant. Elle est beaucoup trop dévêtue pour ces températures hivernales, mais son amant lui promet qu’elle n’aura jamais plus de quelques mètres à faire du taxi jusqu’à l’intérieur.

***

Thierry l’emmène diner dans un restaurant branché avec vue sur les lumières de la capitale. La cuisine y est légère et délicieuse. Morgane picore ses légumes en croisant et décroisant nerveusement ses jambes si sexy. Elle est persuadée que son absence de sous-vêtements n’a échappé à personne. Mais le vin et l’attitude décontractée de Thierry finissent par la détendre. Il parle de tout sauf de sa soumission (la jeune fille en est secrètement déçue). Le diner réglé, ils s’engouffrent dans un autre taxi. Son amant donne une adresse qu’elle ne connait pas, dans un quartier où elle ne va jamais. Elle n’ose demander où ils vont exactement. Lui ne dit plus un mot. Le chauffeur traverse la Seine et les dépose au pied d’un vieil immeuble. Ils se retrouvent face à une lourde porte surmontée d’une caméra, semblable à l’entrée d’une boite de nuit. Il n’y a aucune enseigne, juste un interphone. Thierry appuie sur la sonnette. Un colosse chauve leur ouvre. Il détaille Morgane, qui s’accroche nerveusement à la hanse de son sac à main. La jeune femme suit son amant dans un couloir étroit puis dans escalier en colimaçon qui s’enfonce en sous-sol. Ils arrivent dans une antichambre à l’atmosphère de cave secrète. Deux hommes en costumes chics font la queue devant un petit vestiaire tenu par une eurasienne en combinaison de vinyle.

- C’est un club libertin ? chuchote Morgane.

- Pas tout à fait, mon ange, répond Thierry.

Devant eux, les deux hommes se voient remettre des masques vénitiens qui cachent le haut de leurs visages. L’un d’eux jette un coup d’œil à Morgane qui se colle contre son maitre, de plus en plus tendue. Thierry présente à l’eurasienne une carte frappée d’un symbole énigmatique, puis lui remet son imperméable et le sac de Morgane.

- Elle vient pour la vente ? demande la femme.

- Oui, répond Thierry en enfilant son masque.

- Elle connait les règles ?

- Elle va les apprendre.

La femme plonge sa main sous le comptoir. Elle pose devant Thierry un collier en fer orné d’un anneau sur le devant. L’objet a quelque chose de médiéval. Il est bientôt rejoint par une chaine qui rappelle à Morgane la laisse qu’on lui attachait au domaine. L’eurasienne parle à Thierry en ignorant délibérément sa cavalière.

- Je n’ai pas plus serré. Il devrait lui aller. Les esclaves doivent être accompagnées et tenues en laisse après le rideau. Pas d’alcool pour elle, elle doit être en pleine possession de ses moyens. Et pas d’esclandre avec les dominants, elle est sous votre responsabilité. L’inscription pour la vente se fait en salle. Je vous rappelle qu’il est interdit de filmer ou prendre des photos. Passez une agréable soirée.

Thierry se tourne vers la jeune fille et referme le collier sur son cou. Le métal est lourd et froid sur sa nuque.

- De quelle vente elle parle ? demande Morgane à voix basse.

- Plus de question, lui dit Thierry en fixant la chaine à l’anneau.

Le quinquagénaire enroule le bout de la laisse autour de son poing et tire Morgane vers le rideau rouge. Ils le traversent pour se retrouver dans une vaste cave voutée éclairée par de grands chandeliers nichés dans des alcôves. Il y a peut-être une soixantaine de personnes, hommes et femmes en tenues de soirée. Les convives portent des masques de carnaval ou des loups qui empêchent de les identifier. Morgane a l’impression d’être dans « Eyes Wide Shut », ce film qui l’avait tant troublée. Certains sont installés dans des poufs et canapés rouges, d’autres discutent au bar ou en salle une coupe à la main. Thierry lui explique que l’endroit faisait autrefois partie des catacombes de la ville.

- Ne te promène pas seule, c’est un vrai labyrinthe derrière, lui dit-il, avant de l’entrainer par sa chaine au milieu des participants.

Elle se sent discrètement épiée des quatre coins de la pièce. Elle n’est pas la seule à être tenue en laisse. D’autres esclaves portent des colliers, attendant sans moufter au côté de leurs dominants. Ce sont toutes des femmes, entre 25 et 45 ans, la plupart très belles. Certaines sont en tenue de soirée, d’autres déambulent en lingerie et porte-jarretelles. Une petite rousse à la peau laiteuse est même entièrement nue, à genoux vers le bar. Elle lève la tête vers son maitre, un grand black en pleine conversation avec d’autres hommes masqués. Morgane comprend que l’endroit est entièrement dédié à la soumission féminine, au moins pour ce soir. Certains hommes portent même cravache et menottes à la ceinture. Elle n’en mène pas large avec sa courte robe qui s’obstine à remonter sur ses fesses et ses talons trop bruyants à son gout. Il n’y a pas de fond musical, on entend juste le brouhaha des conversations et les rires feutrés de l’assistance. Thierry semble connaitre beaucoup de monde. Il la tire de groupe en groupe, baisant la main des dames masquées, serrant celles des hommes en costume. Il présente simplement Morgane par son prénom. Nul besoin d’en dire plus, la chaine à son cou, tout comme son absence de masque, ne laissent aucun doute sur son statut. Morgane dit bonsoir du bout des lèvres, esquissant des sourires timides, ne sachant trop comment se comporter. Ne pas voir le visage des gens renforce son sentiment d’infériorité.

- Tu dois toujours baisser les yeux devant les maitres et maitresses, lui glisse Thierry à l’oreille après qu’ils aient quitté une de ses vieilles connaissances. On ne te fait pas agenouiller, mais chacun doit sentir que tu connais ta place.

Morgane a un petit rire nerveux. Comment pourrait-elle l’oublier, sa place, ainsi promenée comme un animal domestique ? Elle a juste le temps de remarquer la scène vide au fond de la salle, avant qu’un homme corpulent ne les aborde. Il porte une cagoule. On dirait un braqueur de banque. Morgane le trouve un peu effrayant mais elle s’efforce de ne rien laisser paraitre.

- C’est elle que vous souhaitez mettre aux enchères ? demande le type.

Thierry répond par l’affirmative. La jeune femme lève vers son amant un regard incrédule.

- Parfait. C’est un joli petit lot, vous en tirerez un bon prix ! dit l’homme cagoulé. C’est moi qui supervise les ventes ce soir. Il faudra passer me voir derrière la scène pour remplir sa fiche et la préparer. Le spectacle va bientôt commencer mais il y a d’autres filles avant.

Thierry fait mine d’avoir compris. Le gros homme s’efface, non sans un dernier coup d’œil à Morgane. Cette façon de la reluquer comme une marchandise dégoute la jeune fille. Elle se tourne vers Thierry en faisant de grands yeux.

- C’est quoi cette histoire de vente ? lui demande-t-elle d’un ton outré.

Le quinquagénaire dresse son index contre ses lèvres cerise.

- Chut, l’apaise-t-il d’une voix ferme. Premièrement, tu vas descendre d’un ton tout de suite. Tiens-tu à ce que je relève ta robe pour te donner la fessée devant tout le monde, là, maintenant ?

Morgane soutient le regard de Thierry. Elle lit dans ses yeux qu’il est parfaitement capable de mettre sa menace à exécution, peut-être même à deux doigts de le faire. Elle s’adoucit aussi sec.

- C’est une tradition au sein du club, reprend son amant. Cela fonctionne sur le modèle des marchés aux esclaves de la Rome antique. Chaque participant peut acheter une fille avec des sesterces. C’est une monnaie qui n’existe qu’ici. Elle n’a bien sur aucune valeur dans la vie réelle.

Thierry sort de sa poche une liasse de billets fictifs.

- On les gagne à l’ancienneté ou par des dons d’autres membres lorsqu’ils apprécient une scène…

- Une scène ? demande Morgane.

- Lorsqu’un membre acquière une esclave, il achète le droit de disposer d’elle pour un temps donné dans l’une des cellules que tu verras derrière. Chacun est libre d’assister à la séance. Bien sûr, les limites sont fixées au préalable et la fille dispose d’un « safe word » pour tout arrêter.

- Vous allez me vendre ? Comme une…. chose ?

- Comme une esclave, une propriété.

- Je ne suis pas sure d’assumer…

- Il faudra bien, mon ange.

La jeune fille digère l’information en silence. L’idée a quelque chose de révoltant mais ressemble aussi beaucoup à certains de ses vieux fantasmes. Thierry lui dit qu’il doit aller satisfaire une envie pressante. Il détache la chaine et lui ordonne de l’attendre sans bouger. Elle se retrouve seule au milieu de la salle, mal à l’aise comme à une fête où tout le monde semble se connaitre. Par deux fois, elle croit reconnaitre une personnalité du showbiz. Mais impossible d’en être sure avec ces masques.

- On a perdu son Maitre ? demande une voix dans son dos.

Morgane se retourne. L’homme est plus jeune que la moyenne des convives. Il lui fait penser à Zorro avec son bandeau troué sur les yeux et sa barbe de trois jours. Il a l’air un peu éméché.

- Il va revenir, répond-t-elle sur la défensive.

- On pourrait peut-être s’amuser un peu derrière en l’attendant ? dit l’homme avec un sourire lubrique.

- Non merci, dit Morgane en reculant un peu.

Il la prend par le bras et l’attire à lui. Son haleine sent l’alcool. Elle tente d’échapper à son étreinte sans faire de scandale.

- Pas si soumise la demoiselle ! s’exclame le type en resserrant sa prise. Il faudrait la dresser un peu…

- Ceci est mon affaire et non la vôtre, déclare la voix de Thierry derrière eux.

Zorro se retourne, surpris. Morgane souffle intérieurement que son amant soit de retour. Le type marmonne de vagues excuses. Thierry reste muet, sourcils froncés. Il rattache la chaine au collier de la jeune fille pour marquer sa possession. L’importun regagne le bar tout penaud.

- Si c’est lui qui m’achète, j’arrête le jeu… murmure Morgane en faisant une petite grimace.

- Il n’en aura pas les moyens, il est nouveau. D’ailleurs je doute qu’on lui permette de devenir un habitué avec ce genre de comportements.

Thierry lui désigne le rideau fermé à côté de la scène.

- Allons remplir ta fiche.

***

Le gros homme cagoulé est assis sur un tabouret derrière une table en fer éclairée à la bougie. Il tend à Thierry deux feuilles imprimées. Son amant sort un stylo Mont-Blanc de sa poche intérieure et se penche sur la fiche. Morgane se tient à côté de lui. Elle ose un regard discret et le voit écrire « 24 » dans la case « Age ». Il lui demande ensuite sa taille exacte, son poids, le détail de ses mensurations. La jeune femme est un peu gênée de donner toutes ces informations en présence d’un tiers. Thierry coche « rasée » devant « sexe ». Elle s’abstient de lui dire qu’elle s’est autorisée un discret ticket de métro depuis le week-end au domaine, il le saura bien assez tôt… Thierry tourne la feuille, dévoilant un long listing de pratiques sexuelles. Certaines sont très hard et font frémir la jeune fille. Elle aperçoit même des termes dont elle ignore la signification. A son grand désespoir, son amant coche presque toujours la colonne « oui ». Morgane comprend qu’elle n’a pas son mot à dire. Thierry tend les fiches complétées au maitre de cérémonie. Le gros homme rappelle le « safe word », ce mot que la soumise peut prononcer à tout moment pour arrêter le jeu. Puis il désigne la jeune femme :

- Qu’elle se déshabille. C’est mieux si elle garde ses talons, ça leur rehausse la silhouette, les acheteurs apprécient.

Morgane regarde son maitre. Il détache la chaine de son collier, défait les lacets de sa robe dans son dos et lui fait signe de s’exécuter. Elle croise les mains sur les bords inférieurs de sa tenue de soirée et la roule sur son ventre. Sa poitrine retombe, douce et ferme, lorsqu’elle se dégage du tissu mousseline. Morgane agite ses cheveux d’un mouvement de tête féminin, puis cache tant bien que mal sa nudité derrière ses bras. Elle espère que ses pommettes empourprées ne se voient pas dans la pénombre.

- Elle est pudique ? s’enquière l’homme à la cagoule. Ça risque d’être difficile pour elle tout à l’heure…

- Elle sait se désinhiber quand il le faut, rassure Thierry.

Il ordonne à Morgane de croiser ses mains dans le dos.

- Vraiment une belle pièce, commente l’homme à la cagoule en quittant son tabouret. Ils vont se l’arracher, la petite.

Il prend un gros feutre noir à sa ceinture et s’approche de la jeune femme. Il trace un grand « 5 » au-dessus de son sein gauche puis, la faisant pivoter par la taille, en fait de même sur le haut de sa fesse droite.

- C’est pas ton prix, rassure-toi, lui dit l’homme avec ironie. C’est juste ton numéro.

***

Morgane patiente en coulisse depuis un temps qui lui semble infini. On lui a bandé les yeux et lié les poignets dans le dos à l’aide d’un ruban, avant de la faire asseoir à califourchon sur une chaise. Ils lui ont aussi noué une sorte de paréo. Rester ainsi isolée, les cuisses grandes ouvertes, est censé la conditionner à ce qui va suivre… Elle n’a pas revu Thierry depuis qu’elle lui a été enlevée pour les préparatifs. Ils ont déjà vendu une fille et sont en train de présenter la deuxième. Morgane ignore quand viendra son tour, les numéros inscrits sur le corps des filles ne semblent pas correspondre à un quelconque ordre de passage. Des applaudissements lui parviennent de la salle de l’autre côté du rideau. Elle écoute l’homme à la cagoule haranguer l’assistance pour faire monter les enchères. « Mille deux cents sesterces » crie un homme, « mille deux cent cinquante » répond une autre voix à l’opposé. Morgane n’arrive pas à croire que bientôt, ce sera son tour d’être vendue comme un paquet de lessive à ces riches dépravés. Elle doit être en plein rêve érotique… un rêve avec un arrière-gout de cauchemar !

La malheureuse sur scène est finalement vendue pour un peu moins de 1500 sesterces dans un tonnerre d’applaudissements. Le silence retombe sur l’estrade. Le murmure des conversations reprend en salle. Morgane peut sentir l’excitation de l’assistance derrière le rideau. Il y a toujours quelques minutes de pause entre les ventes. Elle entend le gros homme à la cagoule et son assistant descendre les marches et s’approcher.

- On est prête numéro 5 ? Ca va être à toi, lui annonce le maitre de cérémonie en ôtant le bandeau de ses yeux.

Morgane se laisse soulever de sa chaise par les aisselles, toujours juchée sur ses hauts talons. Son cœur accélère. L’assistant fixe à son collier le cadenas d’une chaine plus lourde et plus longue que sa laisse, une vraie chaine d’esclave...

- Tout va bien se passer ma grande. Tout ce que tu as à faire c’est de les faire bander. Ca ne devrait pas être trop difficile avec le corps que t’as ! lui dit le gros homme avant de repartir vers la scène.

L’assistant amène la jeune fille au pied de l’estrade. Elle est encore cachée des regards mais prête à entrer en piste. Elle peut voir l’homme à la cagoule qui s’adresse aux convives, fiches en main, dans la lumière crue de l’unique projecteur. Le silence s’installe tandis qu’il parle d’une voix forte pour compenser l’absence de micro.

- Mesdames et messieurs, la prochaine vente est une ravissante nymphe de 24 ans (un murmure d’approbation parcourt la salle). C’est la première fois qu’elle est mise aux enchères, je vous demande de l’encourager…

Morgane éprouve un trac proche de la panique. Tout lui semble irréel. Mais il est bien trop tard pour reculer, Thierry serait ridiculisé si elle se dégonflait maintenant. L’homme à la cagoule fait signe à son assistant d’amener la jeune fille. La chaine se tend à son cou, l’attirant hors de l’obscurité. Elle manque trébucher en montant la dernière marche et se retrouve sur scène. Morgane sent tous les regards braqués sur elle derrière la forêt de masques. La salle s’est encore remplie depuis son arrivée. Il y a bien plus de monde que dans son souvenir. Elle voudrait chercher Thierry dans la foule, mais elle est trop mortifiée pour oser regarder l’assistance. Elle est amenée au maitre de cérémonie qui récupère la laisse et commence à déclamer ses mensurations. Il la prend par ses frêles épaules et l’oblige à faire face au public.

- A poil ! encourage une voix imbibée d’alcool au fond de la salle, déclenchant quelques rires nerveux (Morgane croit reconnaitre celle du type au masque de Zorro).

- Gentlemen, un peu de tenue s’il vous plait… tempère le maitre de cérémonie.

Il se tourne vers elle et tire le paréo d’un coup sec comme un magicien dévoile le résultat de son tour. La jeune fille ne porte plus que son collier d’esclave et ses sandales. Un frisson d’excitation traverse l’assistance. On entend même quelques sifflements admiratifs. Morgane ne s’est jamais retrouvée nue devant tant de monde… du moins, ailleurs que dans ses cauchemars d’enfance où elle s’apercevait avoir oublié de s’habiller pour aller à l’école. Mais la chaleur du projecteur contre son dos lui rappelle que cette fois, tout est bien réel. Elle aimerait couvrir son sexe et sa poitrine, mais ses poignets liés lui interdisent toute pudeur. La honte la tétanise. Le voile de cheveux tombés sur son visage constitue le seul rempart entre elle et la centaine de paires d’yeux avides qui la scrutent, la jugent, la violent littéralement du regard. Elle se sent dans la peau d’une chrétienne de Rome sur le point d’être jetée aux lions. Elle se console en pensant à son amant dans la salle et à la fierté qu’il doit ressentir de la voir désirée de tous. Morgane ne remarque pas le point rouge lumineux qui tourbillonne autour de son nombril. Quelque part dans le public, un plaisantin braque un pointeur laser sur elle. Le point taquine l’extrémité de ses seins, avant de venir butiner son pubis. L’homme cagoulé lui libère les poignets et la fait tourner dos au public. Elle pivote sur elle-même, éblouie par la lumière du projecteur. La foule exulte à la vision de son appétissante petite croupe ronde marquée du chiffre « 5 ».

- Qui sera l’heureux propriétaire de ce bijou de la nature ? demande le gros homme.

Il se penche pour écarter les fesses de la jeune fille, exposant crument son orifice le plus secret. Jamais Morgane n’a subie telle avanie. Elle est trop sidérée pour éprouver la moindre révolte.

- Ses trois orifices sont en libre-service, annonce l’animateur. L’acheteur pourra disposer d’elle comme bon lui plaira. Les châtiments corporels sont autorisés. Imaginez cette beauté à vos pieds, entièrement soumise à vos envies ! Imaginez-vous fouetter cette peau de pêche ! C’est une marchandise exceptionnelle qui vous est proposée là, mesdames et messieurs !

Morgane est remise de face sans ménagement. Le gros homme lui demande de se mettre à quatre pattes. Le visage de la jeune fille se décompose. Elle ouvre la bouche pour protester mais aucune parole n’en sort. Elle est soudain très blanche. « Allons, pas de chichis. Ca va faire grimper ta cote », lui explique-t-il d’un air malicieux. Elle hésite, comme paralysée. Des voix s’élèvent au premier rang pour l’encourager. Morgane s’accroupit au ralenti, le regard vide. Ses genoux et ses paumes rejoignent lentement la scène en contreplaqué. L’homme s’éloigne de quelques pas. La chaine tire sur le collier, l’obligeant à présenter sa svelte silhouette toute en jolies courbes à l’assistance. Elle est trainée ainsi vers un coin de l’estrade. Ses hauts talons désormais à l’horizontale avancent l’un après l’autre dans un silence fasciné. Avant même de comprendre ce qu’il lui arrive, Morgane est paradée en cercle comme à un concours de beauté canin. Elle se souvient d’instinct comme Thierry lui a appris à se mouvoir en position quadrupède, en coordonnant ses bras et ses jambes avec une souplesse féline. Ses hanches se balancent sensuellement au grand plaisir des spectateurs. Le pire est de négocier le virage et sentir tous les regards scruter l’intimité entre ses cuisses. Mais au fond du gouffre de son humiliation luit une petite lueur de fierté : celle d’affronter cette épreuve pour Thierry. A cet instant, beaucoup de maitres dans l’assistance doivent envier son amant. Morgane en tire un plaisir étrange.

« Celle-là, elle est pour moi ! » chuchote une voix de femme au premier rang. « Ca c’est de la chienne de race ou je ne m’y connais pas !» plaisante un homme non loin. Une fois que chacun a pu bien l’observer sous toutes les coutures, la pauvre Morgane est ramenée au milieu de l’estrade, la mine défaite. Le maitre de cérémonie s’empare d’une longue badine cachée derrière le rideau. Il la fait se prosterner face au public, tête entre les bras, paumes à plat loin devant elle. Ses cheveux trainent par terre, mais au moins elle n’est plus obligée d’affronter les regards de la foule.

Le gros homme déclare les enchères ouvertes d’une voix théâtrale. Des propositions excitées fusent des quatre coins. Les enchères montent à une vitesse vertigineuse. Pour stimuler les acheteurs, l’homme à la cagoule fait prendre à Morgane une suite de positions lascives en la guidant du bout de sa badine. Elle doit s’allonger sur le flanc telle une pin-up, puis se renverser en chandelle sur le dos, jambes serrées, puis écartées en V, puis de nouveau à quatre pattes, cambrée et aguicheuse. L’animateur n’hésite pas à lui infliger de petites tapes sèches judicieusement placées lorsque sa posture n’exprime pas assez d’abandon.

Le prix de la jeune femme atteint vite 2000 sesterces…. Puis 3000…. 3500. « C’est rare que ça monte si haut » lui confie le gros homme d’un ton complice. La femme au premier rang semble très décidée à acquérir Morgane. Passée la barre de 4500 sesterces, il ne reste plus qu’elle et deux hommes à surenchérir. Ils ne sont plus que deux en course au-delà de 5000. Après une bataille acharnée, elle est finalement vendue à la femme pour 5800 sesterces, un record. L’assistance applaudit la gagnante même si l’on sent dans l’air la frustration des perdants.

L’homme à la cagoule fait relever Morgane. Il saute de scène et l’aide à descendre elle aussi en la soulevant par la taille. Elle cherche Thierry des yeux mais ne croise que des regards amusés et lubriques. Elle est conduite à sa nouvelle propriétaire, une grande brune cachée derrière un masque de rapace au bec recourbé. La femme porte une tenue stricte, des bas résilles et des bottes en cuir montantes de dominatrice. Elle évoque à Morgane une chouette malfaisante. L’acheteuse s’empare de sa laisse avec naturel. Elle se tourne vers son compagnon.

- Qu'est-ce que je t'avais dit ? quand je veux quelque chose, je l’obtiens toujours ! lui dit-elle en riant.

La jeune fille comprend que la soirée ne fait que commencer.


(A suivre...)

Les avis des lecteurs

Histoire Erotique
J'avais déja apprécié la précédente histoire au chateau!

Mais celle-ci s'annonce encore un cran au dessus !

Impatient de connaitre la suite !

Bravo!



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