Les démons de Morgane - première partie
Récit érotique écrit par Razel [→ Accès à sa fiche auteur]
Auteur homme.
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Histoire érotique Publiée sur HDS le 27-02-2015 dans la catégorie Dominants et dominés
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Les démons de Morgane - première partie
Ceci est la suite de l’histoire « Le consentement », à lire également sur ce site. Il est conseillé de lire les deux récits dans l’ordre pour une meilleure compréhension des personnages et un plus grand plaisir de lecture.
Prologue
Six mois se sont écoulés depuis le week-end de Morgane au domaine. La belle étudiante, qui a fêté entre temps son 24ème printemps, a retrouvé sa vie normale de parisienne. Les semaines sont passées, entre les cours et les sorties, les rires et les coups de blues. Mais pas une journée ne s’est écoulée sans qu’elle ne repense à son troublant séjour, éprouvant chaque fois une chaleur au creux du ventre. Les souvenirs de ces trois jours de soumission aux bras de son amant alimentent encore ses caresses intimes. Les images lui reviennent chaque fois qu’elle laisse divaguer son esprit dans un bain chaud ou sous la couette. Ses seuls contacts avec Thierry depuis ont été sur Skype. Les premiers temps, ils se sont parlé presque quotidiennement, puis les communications se sont un peu espacées... Le quinquagénaire est très pris par ses affaires, il est souvent en déplacement. Il conserve pour la jeune fille une aura de mystère et ne lui autorise pas les questions. Elle n’a pas non plus le droit de l’appeler. Le contact ne peut s’établir que dans un sens, lorsque Thierry le veut. Morgane doit donc prendre sur elle et attendre. C’est ainsi qu’il a voulu leur relation et elle l’accepte, comme elle accepte désormais son autorité telle une évidence, même à des centaines de kilomètres de lui. Thierry est son Maitre, le seul homme depuis qu’elle a quitté l’enfance qu’elle ait jamais considérée en droit de lui donner des ordres. Sa domination stricte mais bienveillante lui manque… Jusqu’à ce soir d’hiver, où un coup de fil de son amant la rappelle brutalement à sa condition…
Episode I – Le visiteur
Morgane manque glisser sur le trottoir enneigé en courant derrière le bus. Ses boots fourrées clapotent sur l’asphalte. Elle décoche son plus joli sourire au chauffeur lorsqu’il rouvre les portes pour la laisser grimper, puis se faufile dans la masse compacte des passagers. Elle balaie quelques flocons de son anorak matelassé rouge, ajuste son bonnet de laine et souffle dans le creux de ses mitaines pour se réchauffer. Les températures avoisinent zéro depuis plusieurs jours. La jeune fille a les extrémités gelées. La journée a été crevante. Elle a hâte de retrouver son nid douillet pour prendre un bain chaud, se mettre en tenue d’intérieur regarder une série chauffage à fond. Son smartphone vibre dans son manteau. Elle l’extrait de sa poche et son cœur manque un battement : l’écran affiche « Thierry ».
- Allo ? souffle la jeune femme en plaquant sa mitaine contre son oreille libre.
- Bonsoir mon ange.
La voix est calme et profonde. Elle dégage cette autorité sans faille que la jeune femme aime tant.
- Je t’entends mal Morgane. Je vais être bref. Te souviens-tu de mon ami Damien ?
Morgane sent sa gorge se nouer. Comment aurait-elle pu l’oublier ? C’est un vieil ami de son maitre. Il était venu passer une soirée au domaine avec sa femme Olivia. Thierry l’avait prêtée à ce dominateur cruel comme un vulgaire objet de plaisir. Le dénommé Damien ne s’était pas privé de l’humilier et de la cravacher. Entre ses mains, Morgane avait bien failli craquer et rompre son contrat de soumise. Mais elle avait supporté l’épreuve pour ne pas décevoir Thierry. A dire vrai, elle espérait ne plus jamais entendre parler de ce type…
- Il est de passage à Paris pour le travail, explique Thierry. Il souhaite te revoir ce soir avant de regagner son hôtel. Avais-tu quelque chose de prévu ?
- Non… si… enfin ça dép…
- Tu mens toujours aussi mal mon ange, s’amuse Thierry. Ça n’a pas l’air très important en tout cas, donc si tu avais d’autres plans, annule-les. Je lui ai donné ton adresse, il passera dans la soirée. Obéis-lui exactement comme si c’était moi. Tu sais qu’il me racontera tout dans les moindres détails.
- Pas lui, s’il vous plait… proteste la jeune fille d’une voix plaintive.
- Tu pourras tout arrêter, à tout moment. Damien connait la phrase de sécurité. Il ne fera rien que je n’approuverais pas. Jamais je n’enverrais quelqu’un chez toi en qui je n’aurais entière confiance, et tu le sais. Je sais qu’il est dur, mais il a beaucoup d’expérience. Sois docile et tout ira bien.
- Je…
- Donne-lui entière satisfaction Morgane, c’est compris ?
La jeune femme marque un temps de silence. Les pensées se bousculent dans sa tête. Est-ce vraiment Damien qui tient à la revoir de son propre chef, ou s’agit-il encore d’un de ces tests que Thierry affectionne ? Elle sait que rien n’excite plus son maitre que de la soumettre à d’autres hommes…
- Alors ? s’impatiente le quinquagénaire.
- D’accord… cède Morgane d’un ton maussade.
- Je veux entendre : « oui Maitre, je serai parfaitement soumise à votre ami ».
La jeune femme chuchote la phrase dans son téléphone en jetant un coup d’œil nerveux aux passagers alentours. Son voisin le plus proche a un petit rictus bizarre.
- Bien Morgane, la félicite Thierry. Fais-toi belle pour lui, maquillée et parfumée. Je compte sur toi pour être irréprochable.
- Quand est-ce que c’est VOUS qui venez à Paris ?
- Bientôt mon ange… Je dois te laisser, je t’embrasse fort.
La jeune femme va répondre mais il a déjà raccroché. Elle contemple l’embouteillage à travers la vitre du bus, un peu sonnée. La journée vient de prendre une tournure inattendue. Elle est à la fois effrayée à l’idée de revoir Damien, et excitée de retrouver le contrôle d’un homme. Cela lui a tellement manqué.
***
Il n’est pas loin de 20h30. Morgane est au téléphone avec une amie, perchée sur le plan de travail du coin kitchenette de son petit studio. Elle a expédié le ménage en urgence, fait un brin de maquillage et enfilé une tenue sexy mais pas trop provocante. Elle ne tient pas à exciter Damien plus que nécessaire. La tension l’empêche de tenir en place. Elle va jeter un coup d’œil à la fenêtre tout en parlant au téléphone, enroulant nerveusement une mèche de cheveux autour de son doigt. La rue enneigée est déserte, deux étages plus bas. Elle se regarde de profil dans le grand miroir au-dessus de la commode, montant sur la pointe des pieds. La minijupe noire lui fait un petit cul parfait, tout en descendant suffisamment pour ne pas être vulgaire. Son collant met bien en valeur le galbe de ses jambes. Elle a aussi boutonné jusqu’en haut une chemise à carreaux aux manches retroussées. Les motifs sont assortis au rouge carmin de sa bouche. Elle a aussi sublimé de noir le contour de ses yeux en amande. Ce look un peu « étudiante anglaise » accentue son côté femme-enfant. Morgane craint que cela ne donne des idées perverses à son invité, mais c’est le meilleur compromis qu’elle a pu trouver entre tenue trop aguicheuse et trop sage. Au moins, cette apparence de jeune fille rangée atténue un peu l’impression d’être une escort girl attendant un client.
- Tu m’écoutes ou pas ? s’inquiète son amie au bout du fil.
- Oui… répond distraitement Morgane, incapable de se concentrer sur la conversation.
Son cœur s’emballe chaque fois qu’elle entend une voiture dans la rue. Elle ne compte plus les fausses alertes depuis son retour. Elle se force à revenir dans la discussion, ce qui calme un peu son stress. Elle va s’asseoir dans le sofa dépliable et prend l’ordinateur sur les genoux. Elle consulte ses messages, téléphone coincé entre son épaule et son oreille. La jeune femme espère un mot de Thierry, mais rien. Son maitre a semble-t-il décidé de la laisser seule face à ce qui l’attend. Une voiture s’arrête au pied de l’immeuble. Morgane pose l’ordinateur de côté et se rue vers la fenêtre. Un taxi stationne en bas. La porte arrière s’ouvre et un homme élégant, entre quarante-cinq et cinquante ans, en descend. Il porte un imperméable sombre. La jeune fille reconnait les fines lunettes et l’allure stricte de chef d’entreprise. C’est Damien.
- Je dois te laisser, je te rappelle, souffle-t-elle à son amie.
- Ca va ma belle ? T’as pas l’air dans ton assiette, s’inquiète la voix à l’autre bout du fil.
Morgane raccroche après avoir bredouillé de vagues paroles rassurantes. Elle ajuste sa tenue et chausse ses souliers. « Oh Thierry, pourquoi lui ? » gémit-elle intérieurement. Une minute après, la sonnette de l’entrée lui arrache un sursaut. Il a dû croiser quelqu’un et n’a même pas eu besoin du code. La jolie étudiante fait appel à ses dernières réserves de calme, il ne faut surtout pas lui montrer qu’elle le craint. Elle tire les pans de sa blouse sur sa jupe et ouvre la porte.
- Bonsoir jeune fille, dit Damien en la détaillant des pieds à la tête.
Morgane l’introduit dans le petit studio avec un sourire un peu forcé. Elle le débarrasse de son manteau et remarque qu’il porte des gants en cuir élégants, comme ceux que les gentlemen enfilent pour conduire dans les vieux films. L’homme balaie la pièce du regard, contemplant les meubles suédois aux tons pastels, les objets de déco chinés aux puces ou dans des boutiques fantaisie…
- On croirait un intérieur d’adolescente... Il faudrait grandir un peu mademoiselle, observe froidement Damien.
Elle se retient de lui rétorquer quelque chose pendant qu’il prend place dans le sofa. Mais elle sait que l’insolence n’est pas sans risque avec ce type. L’homme est assis sur le bord du canapé, il n’a pas voulu enlever ses gants. La jeune femme soutient son regard de longues secondes. Un duel sans paroles s’engage entre eux. C’est elle qui finit par baisser les yeux.
- Voilà qui est mieux, approuve Damien. Soyez gentille et allez me chercher un verre d’eau.
Morgane fait mine de gagner le coin kitchenette, mais il l’arrête.
- Quand je vous donne un ordre, je veux entendre « oui Monsieur », immédiatement.
- Oui Monsieur… murmure Morgane.
Il lui intime de reprendre son service d’un mouvement de tête. Elle revient lui tendre le verre en tachant de garder une attitude neutre.
- Travaillez-vous demain ?
- Oui… répond Morgane, ajoutant in extremis le « Monsieur » réglementaire.
- Avez-vous vos règles ?
- Non Monsieur…
- Vous souvenez-vous de notre dernière rencontre ? Que portiez-vous ?
- Je ne portais rien… murmure Morgane mal à l’aise.
La jeune femme reçoit la fin du verre de Damien en plein visage. Elle ferme les yeux, le souffle coupé par cette « douche » froide. Quand elle les rouvre, sa bouche est entrouverte par la surprise comme sous l’effet d’une gifle.
- Je ne portais rien, QUI ? s’agace l’homme d’un ton autoritaire.
- Monsieur ! maugréé Morgane en serrant les dents.
Elle enrage de devoir se plier aux caprices de Damien sous son propre toit. Au domaine de Thierry, les choses sont plus faciles, c’est comme un monde en dehors du monde. Mais ici la réalité de sa soumission envahit sa vie quotidienne.
- Le mauvais caractère est de retour… note l’homme dans le sofa. Je vois que Thierry ne vous a pas encore débarrassée de votre fierté mal placée. Il est trop coulant avec vous. Il l’a toujours été avec les petites garces de votre age.
Morgane se mordille la lèvre pour rester muette. Ce salaud attend qu’elle se révolte mais elle ne lui fera pas ce plaisir ! Elle essuie son visage mouillé d’un revers de main.
- Avec moi c’est différent, mademoiselle. J’ai une vision traditionnelle des choses. Pour moi une fille comme vous n’a que deux choix : elle satisfait son maitre sur toute la ligne ou elle rend son collier. Je sais que Thierry partage mon avis, mais il lui arrive de se laisser manipuler par ses soumises. N’y pensez même pas avec moi ! Les soubrettes ne font pas la loi en ma présence, c’est clair ?
- Oui Monsieur, répond la jeune femme d’un air sombre.
- Enlevez vos frusques. Vous êtes bien trop vêtue pour votre modeste condition.
Morgane savait que les choses en arriveraient vite à ce stade. Elle déchausse ses souliers et commence à déboutonner sa chemise mouillée. Une mèche de cheveux barre en diagonale l’expression boudeuse de son visage.
- Si cette petite moue farouche est censée m’intimider, c’est un échec, s’amuse Damien. Je la trouve plutôt mignonne au contraire...
Elle dézippe sa minijupe sur le côté et doit tortiller un peu le bassin pour la faire quitter ses hanches.
- Je n’ai pas demandé un strip-tease, allumeuse, juste de vous dévêtir. Dépêchez-vous, quittez cet affreux collant !
Morgane roule le nylon sur ses cuisses. Les pans de sa chemise ouverte laissent apparaitre son nombril et la jonction des bonnets du soutien-gorge noir. Elle fait passer le collant sous ses genoux puis s’en extrait une jambe après l’autre comme d’une mue.
- Pliez-moi tout ça soigneusement, souillon, ordonne Damien.
Elle s’accroupit en sous-vêtements et s’exécute avec des gestes nerveux. Puis elle se redresse, frottant nerveusement ses coudes dans l’attente résignée des ordres. Elle éprouve des picotements d’excitation en anticipant la suite. Ah, comme elle déteste s’avouer prendre plaisir à tout cela ! Elle avait oublié l’étrange schizophrénie dans laquelle ce genre de situation la plonge.
- Poursuivez, ôtez vos dessous. Mais gardez la chemise pour l’instant.
La jeune fille s’exécute, levant son petit nez fier dans une attitude de défi. Elle trouve l’agrafe de son soutien-gorge sous le coton de la blouse et libère ses jolis seins toniques. Puis elle penche son buste et fait descendre le tanga en tulle noire sur ses cuisses. La dernière pièce de lingerie rejoint le tas de vêtements. Elle se redresse, debout face à l’ami de Thierry. La chemise ouverte, dont les pans flottent sur ses hanches, dissimule tout juste ses tétons. Damien a maintenant une vue imprenable sur son ventre tendre et son sexe fendu joliment bombé. Son regard s’attarde sur la fine toison en ticket de métro. Morgane se souvient qu’elle était entièrement rasée la dernière fois qu’il l’a vue. Alors qu’elle devrait se sentir plus vulnérable exposée ainsi, la jeune femme retrouve un peu d’assurance. Elle sait bien que son corps plait aux hommes. Sa beauté et sa jeunesse sont ses seules armes face à Damien. Cela, il ne pourra pas lui prendre.
- Je me souvenais que vous n’étiez pas vilaine, commente le visiteur. Tournez-vous de profil. En effet… une silhouette gracieuse, très féminine quoiqu’un peu maigrichonne. Je reconnais bien les gouts de Thierry… Présentez votre dos, soulevez la chemise. Plus haut, je veux voir vos reins.
Il la détaille longuement sans dire un mot.
- Je me souvenais aussi de ce ravissant grain de beauté dans le creux des fesses. Il faut dire que je les ai plus vues que votre visage, la dernière fois ! J’admets que votre cambrure est plaisante à l’œil. Vous avez bien trouvé votre vocation de soumise, vous êtes faites pour le fouet mademoiselle.
Il claque des doigts.
- Allez chercher votre collier. Je sais qu’il est ici.
Morgane lui décoche un regard noir avant de gagner un rangement non loin de la fenêtre. Le collier animalier en faux cuir rose repose parmi un fatras de babioles comme on en trouve que dans les chambres de fille. Ah ce collier… Thierry en avait fait l’instrument de son humiliation au domaine. Il lui avait offert pour son départ, avec consigne de le porter deux nuits par semaine. Damien lui ordonne d’attacher ses cheveux et de passer l’accessoire. Elle coince un élastique entre ses dents et va se poster devant la glace, ramassant sa chevelure bien haute derrière son crâne. Elle se confectionne une queue de cheval qui retombe gracieusement sur sa nuque. Elle peut voir le reflet de Damien assis dans le sofa, se délectant surement de son obéissance. La jeune fille referme la bande de cuir autour de son cou, de façon à ce que la médaille argentée repose sur sa gorge. Elle serre la boucle derrière sa nuque maintenant dégagée. Le métal froid contre sa glotte ravive les souvenirs de son stage au domaine six mois plus tôt.
Derrière elle, Damien quitte le sofa en lui interdisant de bouger. Il vient se placer dans son dos, si près qu’elle peut sentir son souffle tiède. Elle trésaille quand les paumes gantées de l’homme se plaquent sur sa taille étroite, puis remontent le long de ses flancs sous la chemise. Il lui englobe un sein d’une main et pince délicatement sa médaille de l’autre.
- Regardez-vous, commande-t-il en lui désignant son reflet. C’est ainsi que vous êtes la plus désirable. Une propriété que l’on possède et façonne à sa guise…
Damien saisit le col de la blouse par l’arrière et tire sèchement le vêtement vers le bas pour lui arracher. La jeune fille se retrouve en tenue d’Eve, livrée aux caprices de son invité. Elle croise ses mains ouvertes sur ses seins. Il fait un geste vers une photo fixée au coin inférieur gauche du miroir par un aimant. On y voit une Morgane bronzée, plus jeune de quelques années, qui prend la pose sur une falaise de bord de mer en compagnie d’un homme entre deux âges.
- Papa doit être fier d’avoir une fille qui aime se pavaner nue devant les hommes avec un collier de chienne au cou, ironise l’ami de Thierry.
Morgane arrache sèchement la photo pour la soustraire au regard de son invité. Elle bouillonne d’indignation. Damien a presque vu juste, il s’agit de son beau-père. Qu’il ose mélanger sa soumission et sa famille la met hors d’elle ! Sentant sa révolte, l’homme lui attrape le poignet et le remonte fermement dans son dos. Son autre main saisit le bas du visage de Morgane. Le gant presse fermement sa mâchoire et ses joues. La respiration de la jeune fille trahit sa colère. Elle est maintenue face à la glace, contrainte de contempler son propre corps maitrisé et impuissant. Les yeux de Morgane lancent des éclairs, mais plus elle se tortille plus l’homme assure sa prise.
- Tout doux, l’apaise-t-il d’une voix de dompteur. Ne luttez pas. Laissez-vous aller à votre soumission naturelle.
Elle relâche un peu ses muscles, sa respiration s’adoucit, mais l’homme ne desserre son étreinte que lorsqu’elle n’oppose plus aucune résistance.
- Il est flagrant que vous avez manqué d’éducation ces derniers temps, observe Damien. Thierry l’a senti aussi, une bonne reprise en mains s’impose…
L’homme libère Morgane. Elle sent une boule dans sa gorge en le voyant retrousser sa manche loin sur son bras, dévoilant une montre de luxe. Ce qui va suivre est très clair. Elle retrouve le sentiment d’angoisse mêlé d’excitation qui précède une fessée disciplinaire.
« Pas ça s’il vous plait... » proteste la jeune femme d’une petite voix suppliante qui lui fait aussitôt horreur : elle sait que ce genre de réaction ne fait qu’accroitre le plaisir sadique des hommes comme Damien.
- Oh que si mademoiselle ! Vous n’y couperez pas. Vous en avez grand besoin. Penchez-vous, mains à plat sur la commode.
Après un nouveau duel de regards par miroir interposé, Morgane se résigne à prendre la pose. Damien la fait hisser sur la pointe des pieds et tendre sa croupe, jambes droites, genoux serrés. Elle peut voir l’expression contrariée de son visage dans la glace, avec sa queue de cheval qui pend de coté sur sa clavicule. L’homme se tient droit derrière elle. Sa stature évoque à la jeune fille l’autorité d’un directeur de pensionnat sur une photo en noir et blanc. Elle se contracte en le voyant lever le plat de sa main gantée.
- Fesses en arrière, mieux que ça ! ordonne-t-il. Je vous conseille de coopérer, jeune fille, sinon vous la recevrez sur mes genoux.
Une sirène de pompier passe au loin. Dehors la vie suit son cours normal, mais pour Morgane il n’y a plus que l’attente du châtiment. Elle retient son souffle. La paume de Damien s’abat sévèrement et bruyamment sur sa fesse droite. Le cuir reste plaqué contre la peau douce qui fourmille et commence à rougir. Elle renverse la tête en arrière en se mordant la lèvre, exposant sans le vouloir le collier à son cou. Ce salaud n’y est pas allé de main morte, la douleur est cuisante. Elle a toutes les peines du monde à rester sur la pointe des pieds, mais elle sait qu’il ne serait pas dans son intérêt de rompre la pose.
Damien claque l’autre fesse encore plus fort. Morgane étouffe un petit cri aigu en serrant les genoux. Elle pose un talon à terre mais se reprend aussitôt, reportant son poids sur ses bras en appui sur la commode. Elle inspire à fond pour se donner du courage. Le plat de la main tombe à nouveau comme un battoir, au même endroit que la première fois. Elle reçoit en tout cinq claques de chaque coté. Le rythme de la fessée est lent et impitoyable, comme pour s’assurer que le message s’imprime profondément dans l’esprit de la jeune femme. Chaque nouvelle décharge met à bas son orgueil et la rapproche un peu plus du moment tant redouté où les larmes ne peuvent plus être contenues. Mais Damien s’arrête juste avant. Elle blêmit en le voyant tirer sa ceinture des passants de son pantalon. Il plie la bande de cuir de façon à former une grande boucle, puis lui fait prendre appui contre le mur, les bras tendus.
- Donnez-moi votre cheville, lui commande-t-il.
Cette fois Morgane ne comprend pas les intentions de Damien. Mais elle plie docilement la jambe derrière elle, comme hypnotisée par son ton directif. Il la tient comme une jument dont on va ferrer le sabot. La ceinture fouette le creux de sa voute plantaire. Elle pousse un cri indigné. La sensation est nouvelle pour elle. Cela fait vraiment mal. Elle sent les larmes monter.
- L’autre pied, ordonne Damien après lui avoir laissé reposer jambe à terre.
La jeune femme émet un bref sanglot étranglé. L’homme réitère son ordre sur un ton qui ne tolère pas l’attente. Elle doit se faire violence pour lui céder son autre cheville. A nouveau, Damien fait trainer les choses pour qu’elle s’imprègne de la punition. CLAC ! Un glapissement de colère et de douleur s’échappe de la gorge de Morgane. La sensation d’être à la merci d’un homme réveille en elle un plaisir sauvage, comme si ses instincts les plus enfouis se libéraient. C’est effrayant et si puissant à la fois. Damien la relâche et lui intime de gagner le sofa. Elle obéit en reniflant, toute rébellion envolée. Il pousse les coussins et la fait grimper à genoux sur l’assise, avant de la faire tomber sèchement à quatre pattes. Il lui prend le menton et l’oblige à lever la tête bien haute, cambrée à l’extrême. Elle sent deux doigts gantés glisser entre ses cuisses, écarter délicatement ses plis intimes et lisser l’intérieur de son sexe comme pour en éprouver la texture.
- Ouvrez la bouche, lui dit l’homme en rabattant sa queue de cheval sur son dos constellé de grains de beauté.
Vaincue, Morgane laisse les deux doigts envahir sa cavité buccale. Elle n’a d’autre choix que de gouter le cuir imbibé de ses propres sécrétions. Damien plonge loin sur sa langue et commence de lents va-et-vient jusqu’à ce que le gant soit trempé de salive. Les doigts quittent la bouche de la jeune fille et viennent s’essuyer dans le creux de ses reins. Puis Damien ramasse la ceinture pliée et, pinçant le nez de Morgane, lui insère entre les dents. Le spectacle semble lui convenir. Il lui caresse le dos comme un objet précieux, avant de flatter sa croupe qui porte encore l’empreinte rouge de ses cinq doigts. Elle préfèrerait presque de nouvelles claques à ce tapotement humiliant qu’on réserve normalement à une pouliche ayant réussi un exercice. Ah, comme elle déteste ce type !
- Bonne fille, la complimente Damien. Vous voilà mieux disposée à accueillir Thierry à Paris. Pour votre information, il arrive demain...
(A suivre...)
Prologue
Six mois se sont écoulés depuis le week-end de Morgane au domaine. La belle étudiante, qui a fêté entre temps son 24ème printemps, a retrouvé sa vie normale de parisienne. Les semaines sont passées, entre les cours et les sorties, les rires et les coups de blues. Mais pas une journée ne s’est écoulée sans qu’elle ne repense à son troublant séjour, éprouvant chaque fois une chaleur au creux du ventre. Les souvenirs de ces trois jours de soumission aux bras de son amant alimentent encore ses caresses intimes. Les images lui reviennent chaque fois qu’elle laisse divaguer son esprit dans un bain chaud ou sous la couette. Ses seuls contacts avec Thierry depuis ont été sur Skype. Les premiers temps, ils se sont parlé presque quotidiennement, puis les communications se sont un peu espacées... Le quinquagénaire est très pris par ses affaires, il est souvent en déplacement. Il conserve pour la jeune fille une aura de mystère et ne lui autorise pas les questions. Elle n’a pas non plus le droit de l’appeler. Le contact ne peut s’établir que dans un sens, lorsque Thierry le veut. Morgane doit donc prendre sur elle et attendre. C’est ainsi qu’il a voulu leur relation et elle l’accepte, comme elle accepte désormais son autorité telle une évidence, même à des centaines de kilomètres de lui. Thierry est son Maitre, le seul homme depuis qu’elle a quitté l’enfance qu’elle ait jamais considérée en droit de lui donner des ordres. Sa domination stricte mais bienveillante lui manque… Jusqu’à ce soir d’hiver, où un coup de fil de son amant la rappelle brutalement à sa condition…
Episode I – Le visiteur
Morgane manque glisser sur le trottoir enneigé en courant derrière le bus. Ses boots fourrées clapotent sur l’asphalte. Elle décoche son plus joli sourire au chauffeur lorsqu’il rouvre les portes pour la laisser grimper, puis se faufile dans la masse compacte des passagers. Elle balaie quelques flocons de son anorak matelassé rouge, ajuste son bonnet de laine et souffle dans le creux de ses mitaines pour se réchauffer. Les températures avoisinent zéro depuis plusieurs jours. La jeune fille a les extrémités gelées. La journée a été crevante. Elle a hâte de retrouver son nid douillet pour prendre un bain chaud, se mettre en tenue d’intérieur regarder une série chauffage à fond. Son smartphone vibre dans son manteau. Elle l’extrait de sa poche et son cœur manque un battement : l’écran affiche « Thierry ».
- Allo ? souffle la jeune femme en plaquant sa mitaine contre son oreille libre.
- Bonsoir mon ange.
La voix est calme et profonde. Elle dégage cette autorité sans faille que la jeune femme aime tant.
- Je t’entends mal Morgane. Je vais être bref. Te souviens-tu de mon ami Damien ?
Morgane sent sa gorge se nouer. Comment aurait-elle pu l’oublier ? C’est un vieil ami de son maitre. Il était venu passer une soirée au domaine avec sa femme Olivia. Thierry l’avait prêtée à ce dominateur cruel comme un vulgaire objet de plaisir. Le dénommé Damien ne s’était pas privé de l’humilier et de la cravacher. Entre ses mains, Morgane avait bien failli craquer et rompre son contrat de soumise. Mais elle avait supporté l’épreuve pour ne pas décevoir Thierry. A dire vrai, elle espérait ne plus jamais entendre parler de ce type…
- Il est de passage à Paris pour le travail, explique Thierry. Il souhaite te revoir ce soir avant de regagner son hôtel. Avais-tu quelque chose de prévu ?
- Non… si… enfin ça dép…
- Tu mens toujours aussi mal mon ange, s’amuse Thierry. Ça n’a pas l’air très important en tout cas, donc si tu avais d’autres plans, annule-les. Je lui ai donné ton adresse, il passera dans la soirée. Obéis-lui exactement comme si c’était moi. Tu sais qu’il me racontera tout dans les moindres détails.
- Pas lui, s’il vous plait… proteste la jeune fille d’une voix plaintive.
- Tu pourras tout arrêter, à tout moment. Damien connait la phrase de sécurité. Il ne fera rien que je n’approuverais pas. Jamais je n’enverrais quelqu’un chez toi en qui je n’aurais entière confiance, et tu le sais. Je sais qu’il est dur, mais il a beaucoup d’expérience. Sois docile et tout ira bien.
- Je…
- Donne-lui entière satisfaction Morgane, c’est compris ?
La jeune femme marque un temps de silence. Les pensées se bousculent dans sa tête. Est-ce vraiment Damien qui tient à la revoir de son propre chef, ou s’agit-il encore d’un de ces tests que Thierry affectionne ? Elle sait que rien n’excite plus son maitre que de la soumettre à d’autres hommes…
- Alors ? s’impatiente le quinquagénaire.
- D’accord… cède Morgane d’un ton maussade.
- Je veux entendre : « oui Maitre, je serai parfaitement soumise à votre ami ».
La jeune femme chuchote la phrase dans son téléphone en jetant un coup d’œil nerveux aux passagers alentours. Son voisin le plus proche a un petit rictus bizarre.
- Bien Morgane, la félicite Thierry. Fais-toi belle pour lui, maquillée et parfumée. Je compte sur toi pour être irréprochable.
- Quand est-ce que c’est VOUS qui venez à Paris ?
- Bientôt mon ange… Je dois te laisser, je t’embrasse fort.
La jeune femme va répondre mais il a déjà raccroché. Elle contemple l’embouteillage à travers la vitre du bus, un peu sonnée. La journée vient de prendre une tournure inattendue. Elle est à la fois effrayée à l’idée de revoir Damien, et excitée de retrouver le contrôle d’un homme. Cela lui a tellement manqué.
***
Il n’est pas loin de 20h30. Morgane est au téléphone avec une amie, perchée sur le plan de travail du coin kitchenette de son petit studio. Elle a expédié le ménage en urgence, fait un brin de maquillage et enfilé une tenue sexy mais pas trop provocante. Elle ne tient pas à exciter Damien plus que nécessaire. La tension l’empêche de tenir en place. Elle va jeter un coup d’œil à la fenêtre tout en parlant au téléphone, enroulant nerveusement une mèche de cheveux autour de son doigt. La rue enneigée est déserte, deux étages plus bas. Elle se regarde de profil dans le grand miroir au-dessus de la commode, montant sur la pointe des pieds. La minijupe noire lui fait un petit cul parfait, tout en descendant suffisamment pour ne pas être vulgaire. Son collant met bien en valeur le galbe de ses jambes. Elle a aussi boutonné jusqu’en haut une chemise à carreaux aux manches retroussées. Les motifs sont assortis au rouge carmin de sa bouche. Elle a aussi sublimé de noir le contour de ses yeux en amande. Ce look un peu « étudiante anglaise » accentue son côté femme-enfant. Morgane craint que cela ne donne des idées perverses à son invité, mais c’est le meilleur compromis qu’elle a pu trouver entre tenue trop aguicheuse et trop sage. Au moins, cette apparence de jeune fille rangée atténue un peu l’impression d’être une escort girl attendant un client.
- Tu m’écoutes ou pas ? s’inquiète son amie au bout du fil.
- Oui… répond distraitement Morgane, incapable de se concentrer sur la conversation.
Son cœur s’emballe chaque fois qu’elle entend une voiture dans la rue. Elle ne compte plus les fausses alertes depuis son retour. Elle se force à revenir dans la discussion, ce qui calme un peu son stress. Elle va s’asseoir dans le sofa dépliable et prend l’ordinateur sur les genoux. Elle consulte ses messages, téléphone coincé entre son épaule et son oreille. La jeune femme espère un mot de Thierry, mais rien. Son maitre a semble-t-il décidé de la laisser seule face à ce qui l’attend. Une voiture s’arrête au pied de l’immeuble. Morgane pose l’ordinateur de côté et se rue vers la fenêtre. Un taxi stationne en bas. La porte arrière s’ouvre et un homme élégant, entre quarante-cinq et cinquante ans, en descend. Il porte un imperméable sombre. La jeune fille reconnait les fines lunettes et l’allure stricte de chef d’entreprise. C’est Damien.
- Je dois te laisser, je te rappelle, souffle-t-elle à son amie.
- Ca va ma belle ? T’as pas l’air dans ton assiette, s’inquiète la voix à l’autre bout du fil.
Morgane raccroche après avoir bredouillé de vagues paroles rassurantes. Elle ajuste sa tenue et chausse ses souliers. « Oh Thierry, pourquoi lui ? » gémit-elle intérieurement. Une minute après, la sonnette de l’entrée lui arrache un sursaut. Il a dû croiser quelqu’un et n’a même pas eu besoin du code. La jolie étudiante fait appel à ses dernières réserves de calme, il ne faut surtout pas lui montrer qu’elle le craint. Elle tire les pans de sa blouse sur sa jupe et ouvre la porte.
- Bonsoir jeune fille, dit Damien en la détaillant des pieds à la tête.
Morgane l’introduit dans le petit studio avec un sourire un peu forcé. Elle le débarrasse de son manteau et remarque qu’il porte des gants en cuir élégants, comme ceux que les gentlemen enfilent pour conduire dans les vieux films. L’homme balaie la pièce du regard, contemplant les meubles suédois aux tons pastels, les objets de déco chinés aux puces ou dans des boutiques fantaisie…
- On croirait un intérieur d’adolescente... Il faudrait grandir un peu mademoiselle, observe froidement Damien.
Elle se retient de lui rétorquer quelque chose pendant qu’il prend place dans le sofa. Mais elle sait que l’insolence n’est pas sans risque avec ce type. L’homme est assis sur le bord du canapé, il n’a pas voulu enlever ses gants. La jeune femme soutient son regard de longues secondes. Un duel sans paroles s’engage entre eux. C’est elle qui finit par baisser les yeux.
- Voilà qui est mieux, approuve Damien. Soyez gentille et allez me chercher un verre d’eau.
Morgane fait mine de gagner le coin kitchenette, mais il l’arrête.
- Quand je vous donne un ordre, je veux entendre « oui Monsieur », immédiatement.
- Oui Monsieur… murmure Morgane.
Il lui intime de reprendre son service d’un mouvement de tête. Elle revient lui tendre le verre en tachant de garder une attitude neutre.
- Travaillez-vous demain ?
- Oui… répond Morgane, ajoutant in extremis le « Monsieur » réglementaire.
- Avez-vous vos règles ?
- Non Monsieur…
- Vous souvenez-vous de notre dernière rencontre ? Que portiez-vous ?
- Je ne portais rien… murmure Morgane mal à l’aise.
La jeune femme reçoit la fin du verre de Damien en plein visage. Elle ferme les yeux, le souffle coupé par cette « douche » froide. Quand elle les rouvre, sa bouche est entrouverte par la surprise comme sous l’effet d’une gifle.
- Je ne portais rien, QUI ? s’agace l’homme d’un ton autoritaire.
- Monsieur ! maugréé Morgane en serrant les dents.
Elle enrage de devoir se plier aux caprices de Damien sous son propre toit. Au domaine de Thierry, les choses sont plus faciles, c’est comme un monde en dehors du monde. Mais ici la réalité de sa soumission envahit sa vie quotidienne.
- Le mauvais caractère est de retour… note l’homme dans le sofa. Je vois que Thierry ne vous a pas encore débarrassée de votre fierté mal placée. Il est trop coulant avec vous. Il l’a toujours été avec les petites garces de votre age.
Morgane se mordille la lèvre pour rester muette. Ce salaud attend qu’elle se révolte mais elle ne lui fera pas ce plaisir ! Elle essuie son visage mouillé d’un revers de main.
- Avec moi c’est différent, mademoiselle. J’ai une vision traditionnelle des choses. Pour moi une fille comme vous n’a que deux choix : elle satisfait son maitre sur toute la ligne ou elle rend son collier. Je sais que Thierry partage mon avis, mais il lui arrive de se laisser manipuler par ses soumises. N’y pensez même pas avec moi ! Les soubrettes ne font pas la loi en ma présence, c’est clair ?
- Oui Monsieur, répond la jeune femme d’un air sombre.
- Enlevez vos frusques. Vous êtes bien trop vêtue pour votre modeste condition.
Morgane savait que les choses en arriveraient vite à ce stade. Elle déchausse ses souliers et commence à déboutonner sa chemise mouillée. Une mèche de cheveux barre en diagonale l’expression boudeuse de son visage.
- Si cette petite moue farouche est censée m’intimider, c’est un échec, s’amuse Damien. Je la trouve plutôt mignonne au contraire...
Elle dézippe sa minijupe sur le côté et doit tortiller un peu le bassin pour la faire quitter ses hanches.
- Je n’ai pas demandé un strip-tease, allumeuse, juste de vous dévêtir. Dépêchez-vous, quittez cet affreux collant !
Morgane roule le nylon sur ses cuisses. Les pans de sa chemise ouverte laissent apparaitre son nombril et la jonction des bonnets du soutien-gorge noir. Elle fait passer le collant sous ses genoux puis s’en extrait une jambe après l’autre comme d’une mue.
- Pliez-moi tout ça soigneusement, souillon, ordonne Damien.
Elle s’accroupit en sous-vêtements et s’exécute avec des gestes nerveux. Puis elle se redresse, frottant nerveusement ses coudes dans l’attente résignée des ordres. Elle éprouve des picotements d’excitation en anticipant la suite. Ah, comme elle déteste s’avouer prendre plaisir à tout cela ! Elle avait oublié l’étrange schizophrénie dans laquelle ce genre de situation la plonge.
- Poursuivez, ôtez vos dessous. Mais gardez la chemise pour l’instant.
La jeune fille s’exécute, levant son petit nez fier dans une attitude de défi. Elle trouve l’agrafe de son soutien-gorge sous le coton de la blouse et libère ses jolis seins toniques. Puis elle penche son buste et fait descendre le tanga en tulle noire sur ses cuisses. La dernière pièce de lingerie rejoint le tas de vêtements. Elle se redresse, debout face à l’ami de Thierry. La chemise ouverte, dont les pans flottent sur ses hanches, dissimule tout juste ses tétons. Damien a maintenant une vue imprenable sur son ventre tendre et son sexe fendu joliment bombé. Son regard s’attarde sur la fine toison en ticket de métro. Morgane se souvient qu’elle était entièrement rasée la dernière fois qu’il l’a vue. Alors qu’elle devrait se sentir plus vulnérable exposée ainsi, la jeune femme retrouve un peu d’assurance. Elle sait bien que son corps plait aux hommes. Sa beauté et sa jeunesse sont ses seules armes face à Damien. Cela, il ne pourra pas lui prendre.
- Je me souvenais que vous n’étiez pas vilaine, commente le visiteur. Tournez-vous de profil. En effet… une silhouette gracieuse, très féminine quoiqu’un peu maigrichonne. Je reconnais bien les gouts de Thierry… Présentez votre dos, soulevez la chemise. Plus haut, je veux voir vos reins.
Il la détaille longuement sans dire un mot.
- Je me souvenais aussi de ce ravissant grain de beauté dans le creux des fesses. Il faut dire que je les ai plus vues que votre visage, la dernière fois ! J’admets que votre cambrure est plaisante à l’œil. Vous avez bien trouvé votre vocation de soumise, vous êtes faites pour le fouet mademoiselle.
Il claque des doigts.
- Allez chercher votre collier. Je sais qu’il est ici.
Morgane lui décoche un regard noir avant de gagner un rangement non loin de la fenêtre. Le collier animalier en faux cuir rose repose parmi un fatras de babioles comme on en trouve que dans les chambres de fille. Ah ce collier… Thierry en avait fait l’instrument de son humiliation au domaine. Il lui avait offert pour son départ, avec consigne de le porter deux nuits par semaine. Damien lui ordonne d’attacher ses cheveux et de passer l’accessoire. Elle coince un élastique entre ses dents et va se poster devant la glace, ramassant sa chevelure bien haute derrière son crâne. Elle se confectionne une queue de cheval qui retombe gracieusement sur sa nuque. Elle peut voir le reflet de Damien assis dans le sofa, se délectant surement de son obéissance. La jeune fille referme la bande de cuir autour de son cou, de façon à ce que la médaille argentée repose sur sa gorge. Elle serre la boucle derrière sa nuque maintenant dégagée. Le métal froid contre sa glotte ravive les souvenirs de son stage au domaine six mois plus tôt.
Derrière elle, Damien quitte le sofa en lui interdisant de bouger. Il vient se placer dans son dos, si près qu’elle peut sentir son souffle tiède. Elle trésaille quand les paumes gantées de l’homme se plaquent sur sa taille étroite, puis remontent le long de ses flancs sous la chemise. Il lui englobe un sein d’une main et pince délicatement sa médaille de l’autre.
- Regardez-vous, commande-t-il en lui désignant son reflet. C’est ainsi que vous êtes la plus désirable. Une propriété que l’on possède et façonne à sa guise…
Damien saisit le col de la blouse par l’arrière et tire sèchement le vêtement vers le bas pour lui arracher. La jeune fille se retrouve en tenue d’Eve, livrée aux caprices de son invité. Elle croise ses mains ouvertes sur ses seins. Il fait un geste vers une photo fixée au coin inférieur gauche du miroir par un aimant. On y voit une Morgane bronzée, plus jeune de quelques années, qui prend la pose sur une falaise de bord de mer en compagnie d’un homme entre deux âges.
- Papa doit être fier d’avoir une fille qui aime se pavaner nue devant les hommes avec un collier de chienne au cou, ironise l’ami de Thierry.
Morgane arrache sèchement la photo pour la soustraire au regard de son invité. Elle bouillonne d’indignation. Damien a presque vu juste, il s’agit de son beau-père. Qu’il ose mélanger sa soumission et sa famille la met hors d’elle ! Sentant sa révolte, l’homme lui attrape le poignet et le remonte fermement dans son dos. Son autre main saisit le bas du visage de Morgane. Le gant presse fermement sa mâchoire et ses joues. La respiration de la jeune fille trahit sa colère. Elle est maintenue face à la glace, contrainte de contempler son propre corps maitrisé et impuissant. Les yeux de Morgane lancent des éclairs, mais plus elle se tortille plus l’homme assure sa prise.
- Tout doux, l’apaise-t-il d’une voix de dompteur. Ne luttez pas. Laissez-vous aller à votre soumission naturelle.
Elle relâche un peu ses muscles, sa respiration s’adoucit, mais l’homme ne desserre son étreinte que lorsqu’elle n’oppose plus aucune résistance.
- Il est flagrant que vous avez manqué d’éducation ces derniers temps, observe Damien. Thierry l’a senti aussi, une bonne reprise en mains s’impose…
L’homme libère Morgane. Elle sent une boule dans sa gorge en le voyant retrousser sa manche loin sur son bras, dévoilant une montre de luxe. Ce qui va suivre est très clair. Elle retrouve le sentiment d’angoisse mêlé d’excitation qui précède une fessée disciplinaire.
« Pas ça s’il vous plait... » proteste la jeune femme d’une petite voix suppliante qui lui fait aussitôt horreur : elle sait que ce genre de réaction ne fait qu’accroitre le plaisir sadique des hommes comme Damien.
- Oh que si mademoiselle ! Vous n’y couperez pas. Vous en avez grand besoin. Penchez-vous, mains à plat sur la commode.
Après un nouveau duel de regards par miroir interposé, Morgane se résigne à prendre la pose. Damien la fait hisser sur la pointe des pieds et tendre sa croupe, jambes droites, genoux serrés. Elle peut voir l’expression contrariée de son visage dans la glace, avec sa queue de cheval qui pend de coté sur sa clavicule. L’homme se tient droit derrière elle. Sa stature évoque à la jeune fille l’autorité d’un directeur de pensionnat sur une photo en noir et blanc. Elle se contracte en le voyant lever le plat de sa main gantée.
- Fesses en arrière, mieux que ça ! ordonne-t-il. Je vous conseille de coopérer, jeune fille, sinon vous la recevrez sur mes genoux.
Une sirène de pompier passe au loin. Dehors la vie suit son cours normal, mais pour Morgane il n’y a plus que l’attente du châtiment. Elle retient son souffle. La paume de Damien s’abat sévèrement et bruyamment sur sa fesse droite. Le cuir reste plaqué contre la peau douce qui fourmille et commence à rougir. Elle renverse la tête en arrière en se mordant la lèvre, exposant sans le vouloir le collier à son cou. Ce salaud n’y est pas allé de main morte, la douleur est cuisante. Elle a toutes les peines du monde à rester sur la pointe des pieds, mais elle sait qu’il ne serait pas dans son intérêt de rompre la pose.
Damien claque l’autre fesse encore plus fort. Morgane étouffe un petit cri aigu en serrant les genoux. Elle pose un talon à terre mais se reprend aussitôt, reportant son poids sur ses bras en appui sur la commode. Elle inspire à fond pour se donner du courage. Le plat de la main tombe à nouveau comme un battoir, au même endroit que la première fois. Elle reçoit en tout cinq claques de chaque coté. Le rythme de la fessée est lent et impitoyable, comme pour s’assurer que le message s’imprime profondément dans l’esprit de la jeune femme. Chaque nouvelle décharge met à bas son orgueil et la rapproche un peu plus du moment tant redouté où les larmes ne peuvent plus être contenues. Mais Damien s’arrête juste avant. Elle blêmit en le voyant tirer sa ceinture des passants de son pantalon. Il plie la bande de cuir de façon à former une grande boucle, puis lui fait prendre appui contre le mur, les bras tendus.
- Donnez-moi votre cheville, lui commande-t-il.
Cette fois Morgane ne comprend pas les intentions de Damien. Mais elle plie docilement la jambe derrière elle, comme hypnotisée par son ton directif. Il la tient comme une jument dont on va ferrer le sabot. La ceinture fouette le creux de sa voute plantaire. Elle pousse un cri indigné. La sensation est nouvelle pour elle. Cela fait vraiment mal. Elle sent les larmes monter.
- L’autre pied, ordonne Damien après lui avoir laissé reposer jambe à terre.
La jeune femme émet un bref sanglot étranglé. L’homme réitère son ordre sur un ton qui ne tolère pas l’attente. Elle doit se faire violence pour lui céder son autre cheville. A nouveau, Damien fait trainer les choses pour qu’elle s’imprègne de la punition. CLAC ! Un glapissement de colère et de douleur s’échappe de la gorge de Morgane. La sensation d’être à la merci d’un homme réveille en elle un plaisir sauvage, comme si ses instincts les plus enfouis se libéraient. C’est effrayant et si puissant à la fois. Damien la relâche et lui intime de gagner le sofa. Elle obéit en reniflant, toute rébellion envolée. Il pousse les coussins et la fait grimper à genoux sur l’assise, avant de la faire tomber sèchement à quatre pattes. Il lui prend le menton et l’oblige à lever la tête bien haute, cambrée à l’extrême. Elle sent deux doigts gantés glisser entre ses cuisses, écarter délicatement ses plis intimes et lisser l’intérieur de son sexe comme pour en éprouver la texture.
- Ouvrez la bouche, lui dit l’homme en rabattant sa queue de cheval sur son dos constellé de grains de beauté.
Vaincue, Morgane laisse les deux doigts envahir sa cavité buccale. Elle n’a d’autre choix que de gouter le cuir imbibé de ses propres sécrétions. Damien plonge loin sur sa langue et commence de lents va-et-vient jusqu’à ce que le gant soit trempé de salive. Les doigts quittent la bouche de la jeune fille et viennent s’essuyer dans le creux de ses reins. Puis Damien ramasse la ceinture pliée et, pinçant le nez de Morgane, lui insère entre les dents. Le spectacle semble lui convenir. Il lui caresse le dos comme un objet précieux, avant de flatter sa croupe qui porte encore l’empreinte rouge de ses cinq doigts. Elle préfèrerait presque de nouvelles claques à ce tapotement humiliant qu’on réserve normalement à une pouliche ayant réussi un exercice. Ah, comme elle déteste ce type !
- Bonne fille, la complimente Damien. Vous voilà mieux disposée à accueillir Thierry à Paris. Pour votre information, il arrive demain...
(A suivre...)
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3 avis des lecteurs et lectrices après lecture : Les auteurs apprécient les commentaires de leurs lecteurs
Les avis des lecteurs
Merci....
J'ai lu vos précédents récits et je dois dire que celui ci est aussi bon et excitant que les autres. Vous arrivez divinement à nous tenir en haleine jusqu’à la fin. Sans compter que vous nous donnez envie de connaitre la suite.
Samarinda
Samarinda
La première partie m'avait déjà interpellé et la suite promet d'être aussi captivante. J'aime le contraste mental vécu par cette jeune fille. Malgré une différence d'âge, (je suis quinqua) je prends plaisir à me fondre dans la peau du personnage qui, mis à part le physique sublime, me ressemble.
J'attends de lire la continuation pour me délécter une fois encore
J'attends de lire la continuation pour me délécter une fois encore