Les fantasmes de Lucie (20)

- Par l'auteur HDS Exorium -
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Récit libertin : Les fantasmes de Lucie (20) Histoire érotique Publiée sur HDS le 21-04-2022 dans la catégorie Entre-nous, hommes et femmes
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Les fantasmes de Lucie (20)
Elle m’étonnera toujours, Cordelia. Elle connaît tout un tas de gens. Tout un tas de trucs.
– Ah, faut que t’ailles à Lyon ce week-end ? Il y a une copine à moi qu’a un hôtel là-bas. Vas-y de ma part, si tu veux. D’ailleurs…Elle a eu un petit sourire.
– D’ailleurs quoi ? Ben, dis !
– J’y ai passé de sacrés bons moments, moi, dans cet hôtel. Parce qu’il y a une des chambres, elle a un miroir sans tain. Le mec, de l’autre côté, il est persuadé que t’es pas au courant. Que tu sais pas qu’il te mate. Ça l’excite comme un fou. Et toi, ce qui t’excite devant ta glace, là, c’est de savoir qu’en réalité, c’est toi qui diriges les opérations. Tu montres un peu. Beaucoup. Ou pas du tout. À ta guise. Comme ça te chante.
– Eh, mais c’est que…– Ça te tenterait bien.
– T’as tout compris.
– Je m’en occupe. Je vais lui parler de toi. Et te réserver la chambre. Mais c’est top secret, hein, tu me promets ? Qu’elle ait pas d’histoires.
– Évidemment ! Ça coule de source.

C’était un coquet petit hôtel, dans un quartier un peu excentré.
– Je viens de la part de Cordelia.
La patronne m’a souri, complice.
– Ah, vous êtes Lucie ? Pauline va vous montrer la chambre.
Ce que ladite Pauline s’est empressée de faire.
– Elle est là, la glace.
Avant de m’entraîner dans celle d’à côté.
– On voit tout, hein ! Comme si on y était. Vous allez bien vous amuser.
Avec un petit clin d’œil.
– Et lui aussi d’ailleurs !
En refermant la porte.
C’était qui, ce lui ? Je pouvais savoir ?
Elle m’a ramenée dans ma chambre.
– On vous a pas dit ? C’est monsieur Albert. Souvent, c’est monsieur Albert. Il est complètement accro. Dès qu’elle l’appelle, Madame Fontanges, il se précipite.
– Il est vieux ?
– Oh, non, non ! Dans les trente-cinq. Par là. Et il est beau mec. Oh, mais vous le verrez tout à l’heure, au restaurant. Pas très loin de lui on vous a mise. Que vous puissiez vous rendre compte à quoi il ressemble. Et qu’il puisse, lui, vous savourer un peu à l’avance. Et penser, pendant tout le repas, qu’il va vous voler toute nue sans que vous le sachiez. Bon, mais en attendant, je vais vous laisser. Si vous avez besoin de quoi que ce soit, vous hésitez pas…
Il était effectivement bel homme. Un brun, élancé, dont le regard velouté m’a effleurée, à plusieurs reprises, sans vraiment s’attarder sur moi. Dont il n’allait pas être désagréable du tout d’éveiller le désir. Comment au juste ? Je n’avais que l’embarras du choix. Je pouvais très bien ne rien lui montrer du tout. Chou blanc. Il en serait quitte pour caresser ses espoirs déçus. Ou bien alors lui montrer un peu. Juste un peu. Le rendre fou de l’envie d’en voir davantage. En vain. Une autre fois peut-être. Un autre jour. Je reviendrais. Ou bien encore lui offrir plus. Beaucoup plus. Mais pas tout. Qu’il lui reste quelque chose à espérer. La dernière solution enfin…
Quand il s’est levé, qu’il a pris la direction de sa chambre, je ne m’étais pas encore décidée. Je ne suis pas montée tout de suite. Je suis allée, plus d’une demi-heure durant, profiter au-dehors de la douceur du soir.
Et puis, après, une fois en haut, j’ai encore longtemps tourné, viré, virevolté avant de m’engouffrer dans la salle de bains où j’ai passé un temps infini.
Je me suis décidée d’un coup. Et c’est nue que j’en suis sortie. Entièrement nue que je suis venue m’asseoir devant le miroir. Que j’ai jeté un châle sur mes épaules. Que je lui ai laissé mes seins. Je les ai enduits de crème, doucement massés. Longtemps. En me fixant droit dans les yeux.
Et puis je me suis levée, lentement. Je lui ai tourné le dos. Et je lui ai offert le spectacle de mes fesses cramoisies.

* * *
J’ai fait des rêves sensuels à foison. Qui m’ont amenée, à deux reprises, à laisser ma main s’égarer entre mes cuisses. À s’y installer. À y séjourner. À laisser mon plaisir m’envahir. Se déployer.

C’est l’idée qu’il était là, de l’autre côté, qui m’a définitivement réveillée. Est-ce qu’il avait passé la nuit à l’affût pour ne rien perdre de moi ? Est-ce qu’il avait vu les draps moutonner ? Est-ce qu’il m’avait entendue gémir ? Ou bien est-ce qu’après s’être furieusement donné du plaisir en me contemplant, il s’était endormi, épuisé ?
J’ai allumé. Je me suis levée. Je suis allée me doucher et puis je suis revenue m’installer devant la glace avec mon nécessaire à maquillage. Nue. N’étais-je pas censée être seule ?

On a frappé. Trois petits coups. Et on est entré. Sans attendre que j’y invite. C’était Pauline. Avec le petit déjeuner.
– Vous fatiguez pas ! Il est plus là. Il part toujours tôt le matin.
Elle est allée déposer le plateau sur la petite table, près de la fenêtre. Est revenue vers moi.
– Alors ? Ça s’est passé comment ? En tout cas lui, bien foutue comme vous êtes, il a dû apprécier, ça ! Oh, mais on saura parce que, chaque fois, il revient, le lendemain, faire un rapport circonstancié à Madame Fontanges. Qui me raconte après… Bon, mais et vous ? Vous avez aimé ?
– Je dois bien reconnaître…– Que vous avez pris votre pied. Ben oui, forcément ! N’importe quelle nana, dans ce genre de situation… Quand on se sent admirée en secret. Et désirée. Vous reviendrez alors ? Oui, vous reviendrez. Rien qu’à votre tête, ça se voit que vous reviendrez. Je pourrai vous raconter ce qu’il a dit de vous comme ça. Mais c’est pas pour autant que vous serez obligée de le reprendre, lui, hein ! Il y en a d’autres.
Elle a étouffé un petit cri.
– Oh, mais j’avais pas vu ! Vous permettez ?
Elle m’a prise par le coude, fait doucement lever.
– Wouah ! Cette fessée ! Dans quel état il est, votre derrière ! Ça a pas fait semblant, dites donc ! Il a vu, monsieur Albert ? Oui, évidemment qu’il a vu ! Non, mais alors là !
Elle s’est assise à mes côtés, flanc contre flanc, m’a posé une main sur la cuisse.
– Vous savez quoi ? Moi aussi, j’en reçois ! Comme vous. Même pire des fois. C’est madame Fontanges qui me les donne. Elle trouve toujours tout un tas de raisons. Des vraies ou bien des inventées. J’adore ça en fait qu’elle m’en colle. Pas vraiment la fessée elle-même. Ça fait trop mal. Mais après, quand ça lance et que ça brûle, tout chaud, pendant des heures et des heures. Pas vous ? Et ce que j’aime surtout, c’est quand il y en a qui s’en aperçoivent. Ou qui savent. Comment j’ai honte ! Et comment c’est bon, la honte ! Non ? Vous trouvez pas ?
J’étais bien un peu de son avis, oui. Et même beaucoup.
– Et c’est qui qui vous la donne, la fessée, à vous ?
Ça dépendait. J’avais personne de vraiment attitré. C’était au coup pour coup.
Ce qui l’a fait rire.
– Au coup pour coup, oui, c’est le cas de le dire.
Elle est redevenue sérieuse brusquement.
– Vous savez quoi ? Quand elle me la donne, Madame Fontanges, il y a des toujours des clients dans les chambres autour. À droite. À gauche. Au-dessus. En dessous. Ils entendent. Forcément. Surtout que moi, quand on me le claque, le derrière, je fais pas dans la dentelle. Je m’époumone comme une perdue. Et le lendemain, quand j’apporte les petits déjeuners dans les chambres, vous verriez tous ces regards appuyés, ces petits sourires entendus. Il y a même des réflexions des fois. Ce pied que je prends ! Même que des fois, je suis obligée de m’interrompre au beau milieu de mon service, tellement ça m’a donné envie.
Elle a soupiré.
– Bon, mais c’est pas tout ça ! Faut que j’y retourne.
S’est levée.
– Ça vous dirait pas à vous ?
– Quoi donc ?
– Qu’elle vous en flanque une, Madame Fontanges ?
– Je sais pas. Je…– Ici, ça pourrait se faire en plus ! Dans cette pièce. Avec quelqu’un à côté qui regarde. Je suis sûre que vous apprécieriez. Je me trompe ?
Elle ne se trompait pas, non, mais…– Je lui en toucherai un mot. Dès ce soir.
Elle a eu un petit rire.
– Ça m’étonnerait qu’elle soit contre.
Et elle s’est éclipsée.

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