Les petites stagiaires: Aglaé III,4
Récit érotique écrit par Exorium [→ Accès à sa fiche auteur]
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Histoire érotique Publiée sur HDS le 28-05-2022 dans la catégorie Entre-nous, hommes et femmes
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Les petites stagiaires: Aglaé III,4
Élodie et Camille avaient besoin de moi.
- Si c’est pas trop de demander que de nous accorder une matinée.
– Vous savez bien que non.
– Ben non, justement, on sait pas. Parce que t’as beau habiter de l’autre côté de la rue on te voit plus. Et on se pose des tas de questions du coup. On se demande ce qu’on a bien pu te faire.
– Mais rien du tout ! Qu’est-ce que vous allez chercher ! Rien du tout. C’est juste que je sais pas comment je vis, que le temps passe et…– Et qu’il y en a plus que pour cette Aglaé.
– Qu’on n’a d’ailleurs toujours pas vue à l’œuvre avec son copain.
– Je vais faire ce qu’il faut pour… Je vous promets.
– Il serait temps.
Bon, mais en attendant, ce qu’elles avaient pensé, enfin ce qu’elles auraient aimé, c’est que j’aille m’asseoir sur un banc avec Camille dans un jardin public. Et qu’on assure le spectacle tous les deux.
– Comment ça ?
– Faut quand même pas qu’on te fasse un dessin ? Tu la caresses. Fougueusement. Tu t’arranges pour lui mettre plus ou moins un sein à l’air. Tu glisses une main sous la robe. Tu vas farfouiller dans la culotte. Les types, autour, ils en peuvent plus. Ils en bavent. Ils ont la pendule qui s’affole. Sauf que, dans la culotte, il y a pas ce qu’ils croient qui s’y trouve. Il y a autre chose. Il y a une queue. S’ils savaient que c’est pour une queue qu’ils s’excitent ! Que c’est vers une queue qu’ils tendent leurs regards. De toutes leurs forces. Ça va valoir son pesant d’or, non ? Je les regarderai. Je vous raconterai.
- Là ?
C’était pas mal, là, oui.
Six bancs, disposés en arc de cercle. Tous vides. Pour le moment.
On s’est assis. Élodie s’est discrètement éclipsée.
– Je suis là, juste derrière.
On s’est enlacés. Elle a posé sa tête sur mon épaule.
– Ça me manquait. Tu me manques.
– Tu as Élodie. Vous allez vous marier.
– Je sais bien, oui. On s’adore toutes les deux, mais…– Mais c’est pas un mec, Élodie.
– Voilà, oui.
Nos lèvres se sont jointes. On a échangé un long baiser. Un autre.
– Tu as bon goût.
Un vieux monsieur est venu s’asseoir sur le banc juste en face, a fait mine de s’absorber dans la lecture de son journal.
– Le poisson est ferré.
J’ai glissé une main dans son corsage, me suis faufilé sous le bonnet du soutien-gorge, emparé du téton que j’ai fait rouler sous mes doigts.
Il a chuchoté.
– Les regarde pas, mais il y en a deux autres qui viennent d’arriver. Deux types. La cinquantaine.
Auxquels j’ai complaisamment offert une vue imprenable sur un adorable petit sein généreusement extirpé de son enclos. Je me suis penché sur lui. J’en ai emprisonné la pointe entre mes dents.
Elle a haleté.
– Branle-moi ! S’il te plaît, branle-moi ! J’en peux plus…Je n’en ai pas eu le temps. À peine m’étais-je emparé de sa queue dans la culotte, à peine avais-je refermé la main dessus qu’elle m’éclatait entre les doigts.
Il s’est réfugié contre moi.
– Merci. Oh, merci.
– Et si on leur montrait ? Ce que tu es vraiment. Si on leur montrait ?
– Oh, non, va ! On les laisse rêver. Allons retrouver Élodie plutôt.
Aglaé a relevé la tête de son ordi, tourné son siège vers moi.
- Bon, alors allez-y ! Accouchez !
– Pardon ?
– Ben oui, ça fait dix minutes que vous avez la tronche de quelqu’un qu’a quelque chose à dire, mais qu’arrive pas à se décider. Vous vous raclez la gorge, vous commencez des phrases que vous finissez pas. Alors qu’est-ce qu’il y a ? Si c’est moi le problème…– Mais non ! Pas du tout, non.
– C’est quoi alors ?
– Tu sais, Élodie, l’une des stagiaires qui t’ont précédée…– Ben non, justement, je sais pas. Jamais vous m’en avez parlé de celle-là. Ni de celle-là ni des autres d’avant d’ailleurs. C’en est une qu’a créché chez vous ?
– L’an dernier, oui.
– Et qui voudrait y revenir. Du coup faut que je me trouve un point de chute ailleurs pour m’envoyer en l’air avec Ewin. C’est ça, hein ?
– Non, oh non ! Non ! Question logement, elle a ce qu’il faut. Et même… pas très loin d’ici. Elle habite juste en face en fait. Avec sa copine. La fenêtre de leur chambre donne sur ma salle de séjour en contrebas. Elles voient tout ce qui s’y passe si elles veulent.
– Ah ! Et alors ?
– Je leur ai parlé de toi. Enfin, de vous.
– Et elles veulent nous mater en train de baiser.
– Oui. Non. Enfin si ! Mais ce qui les intéresse surtout, c’est Ewin.
– Vous êtes allé leur raconter qu’il est bien pourvu, je suis sûre.
– Mais non !
– Mais si ! Et elles veulent se faire une opinion par elles-mêmes. Ah, vous pouvez dire des collègues de boulot qui bavassent sur les uns et sur les autres. Vous êtes pas mal non plus dans votre genre. Bon, mais s’il y a que ça pour leur faire plaisir, j’y vois pas vraiment d’inconvénient, moi, hein ! Au contraire : ce sera de bon cœur. Mais il y a des conditions. En échange vous draguez Elsa. Et vous mettez le paquet.
– T’y tiens à ça, hein !
– Oh, oui alors ! Et tenez, à toutes fins utiles, le midi, elle déjeune dans le petit restaurant qu’il y a sur la place, derrière la mairie. Vous voyez ?
Elle était attablée toute seule devant une assiettée de concombres, Elsa, le nez plongé dans un magazine.
- Je peux ?
– Bien sûr !
J’ai tiré la chaise, me suis installé face à elle.
– Alors c’est ici que tu te caches.
– Oh, que je me cache ! Pas vraiment.
– Un peu quand même !
Elle a haussé les épaules.
– Disons que si c’est pour continuer à écouter parler boulot pendant les heures de pause, non, merci.
– C’est vrai que c’est dommage : si on faisait l’effort de s’intéresser à ce que les collègues vivent en dehors du cadre du travail, je suis sûr que, dans un certain nombre de cas, on serait très agréablement surpris.
– Peut-être.
– C’est quand même fou, avoue, de se côtoyer comme ça sept heures par jour pendant des années et de ne strictement rien savoir les uns des autres. Tiens, toi, par exemple, je n’ai pas la moindre idée de l’endroit où tu habites. De ce que tu lis. De ce que tu aimes. De ce qui te fait vibrer ou te met en colère. Je sais que tu es mariée parce que tu portes une alliance, mais au-delà de ça… Enfin si ! Il y a quelque chose que je sais, de façon absolument certaine, c’est que tu n’es pas heureuse.
– Et qu’est-ce qui te fait dire ça ?
– Je me trompe ?
– Personne n’est jamais tout à fait heureux ni tout à fait malheureux.
– Tu ne réponds pas à ma question.
– Parce que… que je sois heureuse ou non, tu t’en fous complètement au fond.
– Absolument pas. Bon, mais c’est moi qui vais te parler de toi alors, puisque tu ne veux pas le faire. Quand tu es entrée dans la boîte, il y a douze ans, ça ne pouvait être, à tes yeux, que provisoire. Tes rêves étaient ailleurs. Tu voulais peindre. Ou écrire. Ou chanter. Ou voyager. Te réaliser en tout cas. Et tu étais convaincue que tu y arriverais. Il te fallait juste un peu de temps. Que tout se mette en place. Que tu fasses ton trou. En attendant, tu serrerais les dents. Tu prendrais ton mal en patience. Tu te lèverais tous les matins pour assurer ta subsistance. Quoi qu’il doive t’en coûter. Non ? C’est pas ça ?
– Un peu…– Beaucoup, oui, tu veux dire. Seulement, douze ans après, tu en es exactement au même point. Tes rêves se sont effilochés. Tu fais encore semblant, mais tu n’y crois plus vraiment toi-même. Tu erres sans but. Ta vie n’a pas de sens. Tes journées s’enfilent les unes derrière les autres complètement désinvesties. Ton mari ? Lui aussi, il a eu ses rêves. Il a cru aux tiens. Tu as cru aux siens. Vous vous faites aujourd’hui porter mutuellement la responsabilité de votre échec. Plus ou moins consciemment. Vous êtes devenus deux étrangers l’un pour l’autre. Vous partagez le quotidien par habitude. Vous avez des rapports sexuels tous les tournants de lune. Sans véritable envie. Juste pour vous faire croire, l’un à l’autre, que vous formez encore un couple. Tu te surprends parfois à rêver qu’un amant te serre dans ses bras, qu’il brûle de désir pour toi, qu’il t’épuise de plaisir. Tu essaies de te faire croire que tu vas vraiment sauter le pas. Tu n’oses pas. De vieilles peurs, de vieux principes. Une idée de toi-même qui te colle à la peau. Tant que tu ne l’auras pas secouée, que tu ne t’en seras pas débarrassée…Elle s’est levée.
– T’as vu l’heure ? Si on veut pas être en retard…On a remonté l’avenue côte à côte. En silence.
Sur le pas de la porte, elle m’a effleuré le bras.
– Merci.
– De quoi ?
– Merci.
Mon portable dans la nuit. En sursaut.
- Oui, Amandine. Qu’est-ce qu’il y a ? Qu’est-ce qu’il se passe ? Rien de grave ?
– Oh, non ! Non ! C’est juste que j’avais envie de te parler. Je te réveille pas au moins ?
– Ben, tu sais ! À deux heures du matin…– Déjà ! Excuse-moi ! J’en ai pas pour longtemps n’importe comment. C’est que j’étais en train de penser à quelque chose. T’as un gode ? Un gode anal ?
– Pas sous la main, non.
– Dommage ! On aurait pu s’entraîner ensemble comme ça, par téléphone, pour ce qu’on a dit qu’on devait faire un jour avec ton Camille, là. Ça tient toujours, hein ?
– Bien sûr que ça tient !
– Faut absolument que tu t’en procures un. Et même tu sais ce qu’on pourrait ? C’est se les échanger. On prendrait notre pied ensemble et, le lendemain, on se les posterait. Et, aussitôt qu’on les aurait reçus, on recommencerait. Chacun avec celui de l’autre. Ça te plairait pas ?
– Tout me plaît. Du moment que c’est avec toi.
– C’est vraiment dommage qu’on puisse pas attaquer tout de suite. Parce que comment j’en suis ce soir ! Bon, mais si t’as pas, t’as pas.
– Désolé.
– N’empêche, tu sais ce que j’arrête pas de me dire ? C’est que j’ai pas assez profité de tes fesses quand j’habitais chez toi. Comment je regrette !
– Il n’est jamais trop tard pour bien faire.
– Ah, mais ça, c’est sûr ! Dès que je remonte là-haut, tu y attrapes. Et ça va pas faire semblant. En attendant, jamais j’aurais pensé qu’un jour je focaliserais autant là-dessus. Et sur toi. Peut-être parce qu’on en a parlé et que j’attends ça. Ou qu’il y a cette Camille. Enfin ce Camille plutôt. Ou qu’à force que tu m’enfonces les doigts derrière, pendant que tu me faisais des cunnis, ça m’a déclenché des trucs. Ou peut-être qu’il y a d’autres raisons. Auxquelles je pense pas. Mais ce qu’il y a de sûr, en tout cas, c’est que maintenant, chaque fois que je me fais du bien, t’es là. Je te vois. Et t’as toujours quelque chose ou quelqu’un entre les fesses. Tu peux pas savoir ce que ça m’excite !
– J’entends ça, oui. Quand tu prends cette voix-là…– Je vais venir… Je viens… J’ai un gode dans le cul, tu sais ! Je t’ai dans le cul ! Et puis un autre devant. Oh, comment c’est bon ! Qu’est-ce tu fais ? Tu te branles ? T’en auras un la prochaine fois, hein, tu me promets. Ça y est ! Ça y est ! Je jouis. Comment c’est bon ! Non, mais comment c’est bon !
- Si c’est pas trop de demander que de nous accorder une matinée.
– Vous savez bien que non.
– Ben non, justement, on sait pas. Parce que t’as beau habiter de l’autre côté de la rue on te voit plus. Et on se pose des tas de questions du coup. On se demande ce qu’on a bien pu te faire.
– Mais rien du tout ! Qu’est-ce que vous allez chercher ! Rien du tout. C’est juste que je sais pas comment je vis, que le temps passe et…– Et qu’il y en a plus que pour cette Aglaé.
– Qu’on n’a d’ailleurs toujours pas vue à l’œuvre avec son copain.
– Je vais faire ce qu’il faut pour… Je vous promets.
– Il serait temps.
Bon, mais en attendant, ce qu’elles avaient pensé, enfin ce qu’elles auraient aimé, c’est que j’aille m’asseoir sur un banc avec Camille dans un jardin public. Et qu’on assure le spectacle tous les deux.
– Comment ça ?
– Faut quand même pas qu’on te fasse un dessin ? Tu la caresses. Fougueusement. Tu t’arranges pour lui mettre plus ou moins un sein à l’air. Tu glisses une main sous la robe. Tu vas farfouiller dans la culotte. Les types, autour, ils en peuvent plus. Ils en bavent. Ils ont la pendule qui s’affole. Sauf que, dans la culotte, il y a pas ce qu’ils croient qui s’y trouve. Il y a autre chose. Il y a une queue. S’ils savaient que c’est pour une queue qu’ils s’excitent ! Que c’est vers une queue qu’ils tendent leurs regards. De toutes leurs forces. Ça va valoir son pesant d’or, non ? Je les regarderai. Je vous raconterai.
- Là ?
C’était pas mal, là, oui.
Six bancs, disposés en arc de cercle. Tous vides. Pour le moment.
On s’est assis. Élodie s’est discrètement éclipsée.
– Je suis là, juste derrière.
On s’est enlacés. Elle a posé sa tête sur mon épaule.
– Ça me manquait. Tu me manques.
– Tu as Élodie. Vous allez vous marier.
– Je sais bien, oui. On s’adore toutes les deux, mais…– Mais c’est pas un mec, Élodie.
– Voilà, oui.
Nos lèvres se sont jointes. On a échangé un long baiser. Un autre.
– Tu as bon goût.
Un vieux monsieur est venu s’asseoir sur le banc juste en face, a fait mine de s’absorber dans la lecture de son journal.
– Le poisson est ferré.
J’ai glissé une main dans son corsage, me suis faufilé sous le bonnet du soutien-gorge, emparé du téton que j’ai fait rouler sous mes doigts.
Il a chuchoté.
– Les regarde pas, mais il y en a deux autres qui viennent d’arriver. Deux types. La cinquantaine.
Auxquels j’ai complaisamment offert une vue imprenable sur un adorable petit sein généreusement extirpé de son enclos. Je me suis penché sur lui. J’en ai emprisonné la pointe entre mes dents.
Elle a haleté.
– Branle-moi ! S’il te plaît, branle-moi ! J’en peux plus…Je n’en ai pas eu le temps. À peine m’étais-je emparé de sa queue dans la culotte, à peine avais-je refermé la main dessus qu’elle m’éclatait entre les doigts.
Il s’est réfugié contre moi.
– Merci. Oh, merci.
– Et si on leur montrait ? Ce que tu es vraiment. Si on leur montrait ?
– Oh, non, va ! On les laisse rêver. Allons retrouver Élodie plutôt.
Aglaé a relevé la tête de son ordi, tourné son siège vers moi.
- Bon, alors allez-y ! Accouchez !
– Pardon ?
– Ben oui, ça fait dix minutes que vous avez la tronche de quelqu’un qu’a quelque chose à dire, mais qu’arrive pas à se décider. Vous vous raclez la gorge, vous commencez des phrases que vous finissez pas. Alors qu’est-ce qu’il y a ? Si c’est moi le problème…– Mais non ! Pas du tout, non.
– C’est quoi alors ?
– Tu sais, Élodie, l’une des stagiaires qui t’ont précédée…– Ben non, justement, je sais pas. Jamais vous m’en avez parlé de celle-là. Ni de celle-là ni des autres d’avant d’ailleurs. C’en est une qu’a créché chez vous ?
– L’an dernier, oui.
– Et qui voudrait y revenir. Du coup faut que je me trouve un point de chute ailleurs pour m’envoyer en l’air avec Ewin. C’est ça, hein ?
– Non, oh non ! Non ! Question logement, elle a ce qu’il faut. Et même… pas très loin d’ici. Elle habite juste en face en fait. Avec sa copine. La fenêtre de leur chambre donne sur ma salle de séjour en contrebas. Elles voient tout ce qui s’y passe si elles veulent.
– Ah ! Et alors ?
– Je leur ai parlé de toi. Enfin, de vous.
– Et elles veulent nous mater en train de baiser.
– Oui. Non. Enfin si ! Mais ce qui les intéresse surtout, c’est Ewin.
– Vous êtes allé leur raconter qu’il est bien pourvu, je suis sûre.
– Mais non !
– Mais si ! Et elles veulent se faire une opinion par elles-mêmes. Ah, vous pouvez dire des collègues de boulot qui bavassent sur les uns et sur les autres. Vous êtes pas mal non plus dans votre genre. Bon, mais s’il y a que ça pour leur faire plaisir, j’y vois pas vraiment d’inconvénient, moi, hein ! Au contraire : ce sera de bon cœur. Mais il y a des conditions. En échange vous draguez Elsa. Et vous mettez le paquet.
– T’y tiens à ça, hein !
– Oh, oui alors ! Et tenez, à toutes fins utiles, le midi, elle déjeune dans le petit restaurant qu’il y a sur la place, derrière la mairie. Vous voyez ?
Elle était attablée toute seule devant une assiettée de concombres, Elsa, le nez plongé dans un magazine.
- Je peux ?
– Bien sûr !
J’ai tiré la chaise, me suis installé face à elle.
– Alors c’est ici que tu te caches.
– Oh, que je me cache ! Pas vraiment.
– Un peu quand même !
Elle a haussé les épaules.
– Disons que si c’est pour continuer à écouter parler boulot pendant les heures de pause, non, merci.
– C’est vrai que c’est dommage : si on faisait l’effort de s’intéresser à ce que les collègues vivent en dehors du cadre du travail, je suis sûr que, dans un certain nombre de cas, on serait très agréablement surpris.
– Peut-être.
– C’est quand même fou, avoue, de se côtoyer comme ça sept heures par jour pendant des années et de ne strictement rien savoir les uns des autres. Tiens, toi, par exemple, je n’ai pas la moindre idée de l’endroit où tu habites. De ce que tu lis. De ce que tu aimes. De ce qui te fait vibrer ou te met en colère. Je sais que tu es mariée parce que tu portes une alliance, mais au-delà de ça… Enfin si ! Il y a quelque chose que je sais, de façon absolument certaine, c’est que tu n’es pas heureuse.
– Et qu’est-ce qui te fait dire ça ?
– Je me trompe ?
– Personne n’est jamais tout à fait heureux ni tout à fait malheureux.
– Tu ne réponds pas à ma question.
– Parce que… que je sois heureuse ou non, tu t’en fous complètement au fond.
– Absolument pas. Bon, mais c’est moi qui vais te parler de toi alors, puisque tu ne veux pas le faire. Quand tu es entrée dans la boîte, il y a douze ans, ça ne pouvait être, à tes yeux, que provisoire. Tes rêves étaient ailleurs. Tu voulais peindre. Ou écrire. Ou chanter. Ou voyager. Te réaliser en tout cas. Et tu étais convaincue que tu y arriverais. Il te fallait juste un peu de temps. Que tout se mette en place. Que tu fasses ton trou. En attendant, tu serrerais les dents. Tu prendrais ton mal en patience. Tu te lèverais tous les matins pour assurer ta subsistance. Quoi qu’il doive t’en coûter. Non ? C’est pas ça ?
– Un peu…– Beaucoup, oui, tu veux dire. Seulement, douze ans après, tu en es exactement au même point. Tes rêves se sont effilochés. Tu fais encore semblant, mais tu n’y crois plus vraiment toi-même. Tu erres sans but. Ta vie n’a pas de sens. Tes journées s’enfilent les unes derrière les autres complètement désinvesties. Ton mari ? Lui aussi, il a eu ses rêves. Il a cru aux tiens. Tu as cru aux siens. Vous vous faites aujourd’hui porter mutuellement la responsabilité de votre échec. Plus ou moins consciemment. Vous êtes devenus deux étrangers l’un pour l’autre. Vous partagez le quotidien par habitude. Vous avez des rapports sexuels tous les tournants de lune. Sans véritable envie. Juste pour vous faire croire, l’un à l’autre, que vous formez encore un couple. Tu te surprends parfois à rêver qu’un amant te serre dans ses bras, qu’il brûle de désir pour toi, qu’il t’épuise de plaisir. Tu essaies de te faire croire que tu vas vraiment sauter le pas. Tu n’oses pas. De vieilles peurs, de vieux principes. Une idée de toi-même qui te colle à la peau. Tant que tu ne l’auras pas secouée, que tu ne t’en seras pas débarrassée…Elle s’est levée.
– T’as vu l’heure ? Si on veut pas être en retard…On a remonté l’avenue côte à côte. En silence.
Sur le pas de la porte, elle m’a effleuré le bras.
– Merci.
– De quoi ?
– Merci.
Mon portable dans la nuit. En sursaut.
- Oui, Amandine. Qu’est-ce qu’il y a ? Qu’est-ce qu’il se passe ? Rien de grave ?
– Oh, non ! Non ! C’est juste que j’avais envie de te parler. Je te réveille pas au moins ?
– Ben, tu sais ! À deux heures du matin…– Déjà ! Excuse-moi ! J’en ai pas pour longtemps n’importe comment. C’est que j’étais en train de penser à quelque chose. T’as un gode ? Un gode anal ?
– Pas sous la main, non.
– Dommage ! On aurait pu s’entraîner ensemble comme ça, par téléphone, pour ce qu’on a dit qu’on devait faire un jour avec ton Camille, là. Ça tient toujours, hein ?
– Bien sûr que ça tient !
– Faut absolument que tu t’en procures un. Et même tu sais ce qu’on pourrait ? C’est se les échanger. On prendrait notre pied ensemble et, le lendemain, on se les posterait. Et, aussitôt qu’on les aurait reçus, on recommencerait. Chacun avec celui de l’autre. Ça te plairait pas ?
– Tout me plaît. Du moment que c’est avec toi.
– C’est vraiment dommage qu’on puisse pas attaquer tout de suite. Parce que comment j’en suis ce soir ! Bon, mais si t’as pas, t’as pas.
– Désolé.
– N’empêche, tu sais ce que j’arrête pas de me dire ? C’est que j’ai pas assez profité de tes fesses quand j’habitais chez toi. Comment je regrette !
– Il n’est jamais trop tard pour bien faire.
– Ah, mais ça, c’est sûr ! Dès que je remonte là-haut, tu y attrapes. Et ça va pas faire semblant. En attendant, jamais j’aurais pensé qu’un jour je focaliserais autant là-dessus. Et sur toi. Peut-être parce qu’on en a parlé et que j’attends ça. Ou qu’il y a cette Camille. Enfin ce Camille plutôt. Ou qu’à force que tu m’enfonces les doigts derrière, pendant que tu me faisais des cunnis, ça m’a déclenché des trucs. Ou peut-être qu’il y a d’autres raisons. Auxquelles je pense pas. Mais ce qu’il y a de sûr, en tout cas, c’est que maintenant, chaque fois que je me fais du bien, t’es là. Je te vois. Et t’as toujours quelque chose ou quelqu’un entre les fesses. Tu peux pas savoir ce que ça m’excite !
– J’entends ça, oui. Quand tu prends cette voix-là…– Je vais venir… Je viens… J’ai un gode dans le cul, tu sais ! Je t’ai dans le cul ! Et puis un autre devant. Oh, comment c’est bon ! Qu’est-ce tu fais ? Tu te branles ? T’en auras un la prochaine fois, hein, tu me promets. Ça y est ! Ça y est ! Je jouis. Comment c’est bon ! Non, mais comment c’est bon !
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