Hébergement d'urgence (2)

- Par l'auteur HDS Exorium -
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Récit libertin : Hébergement d'urgence (2) Histoire érotique Publiée sur HDS le 06-11-2018 dans la catégorie Entre-nous, hommes et femmes
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Hébergement d'urgence (2)
Le soir, dès qu’on avait fermé, qu’on avait regagné l’appartement au-dessus, je me mettais aux fourneaux. Le plus souvent, elle me regardait faire.
– Que j’apprenne un peu…On passait à table.
– On met pas la télé, hein ! C’est nul. Et puis c’est bien mieux de discuter.
Et elle parlait. Beaucoup.
De son avenir.
– C’est pas que je me plaise pas au magasin avec vous, hein, allez pas croire ça ! Mais j’ai pas l’intention non plus de faire vendeuse toute ma vie. Sauf que je sais rien faire d’autre et que je suis bien trop flemmarde pour me remettre à étudier. Alors, il y a pas trop d’issue. Du moins pour le moment. Je verrai bien n’importe comment. C’est pas la peine que je me prenne la tête à l’avance.
De son frère.
– Il m’inquiète, lui ! Il fait vraiment n’importe quoi ! Et puis alors vous verriez ces fréquentations qu’il a !
Des mecs.
– Autant il y en a tu t’éclates un max avec, autant il y en a d’autres, ils s’y prennent vraiment comme des manches. Seulement ça, tu peux pas savoir avant d’y avoir mis le nez. Tiens, rien que pour le clito… T’en as la moitié, si c’est pas plus, ils ont aucune idée de comment ça fonctionne. T’en as même qui savent seulement pas ce que c’est ni où ça se trouve. Non, mais vous vous rendez compte ? On leur apprend quoi, alors, à l’école ? C’est comme le cunni. J’adore ça, moi, le cunni ! C’est trop génial. Sauf que pour trouver des mecs qui soient vraiment fans… Ça les branche pas, la plupart, quand ça les dégoûte pas carrément. C’est pour ça ! Si jamais un jour j’en trouve un vraiment opérationnel de ce côté-là, je peux vous dire que je vais me le mettre de côté. Et que je vais pas le lâcher…On ne voyait pas le temps passer. Ni l’un ni l’autre.
– Onze heures ! Déjà ! Va falloir aller dormir. Sinon demain matin…Mais elle n’arrivait pas à s’y décider. Elle prolongeait encore et encore.
– On s’entend pas si mal, hein, finalement, tous les deux…– Il y a pas de raison.
– Quand même… Je me demandais. Je me disais que, si ça tombe, j’étais en train de faire une énorme connerie. Parce qu’au magasin, ça se passait bien, oui, bon, d’accord, mais le boulot, c’est le boulot. Et peut-être qu’en dehors vous étiez chiant que le diable, que j’allais m’emmerder comme c’est pas possible. Surtout qu’on n’a pas le même âge. Et puis non, finalement, non, hein ! Au contraire. On peut parler au moins avec vous. De tout. Même de ce qu’on peut pas d’habitude. Parce que vous écoutez. Vous écoutez vraiment. Et vous jugez pas.

Effectivement, j’aimais l’écouter. J’aimais la regarder s’animer. Se passionner. Me confier, avec de moins en moins de pudeur, des choses de plus en plus intimes. J’aimais sa présence. Sa façon d’être dans l’instant. De considérer avec le plus parfait naturel tout ce qui relevait du sexe et du plaisir. J’aimais l’entendre clamer sa jouissance, dans la chambre à côté, sans la moindre retenue, quand elle avait, comme elle disait, « levé un mec ». Mais mon bonheur n’était pas parfait. Parce qu’il y avait quelque chose que j’attendais avec infiniment d’impatience, une impatience de plus en plus douloureuse, et qui ne se produisait pas. Elle avait pourtant été on ne peut plus claire là-dessus : si elle acceptait de venir se réfugier chez moi, c’était à la condition qu’elle pourrait, entre autres choses, y déambuler dans le plus simple appareil. Elle était certes, la plupart du temps, très peu vêtue : longs tee-shirts qu’elle enfilait le soir, dès qu’on était remontés, et sous lesquels les seins se mouvaient à l’aise. Il n’était pas rare non plus que, le matin, elle vienne prendre son petit déjeuner en simples sous-vêtements. Dont elle possédait une impressionnante collection. De toutes formes, de toutes couleurs et de toutes textures. Certains laissaient deviner un peu, d’autres un peu plus encore, tandis qu’elle errait de la cafetière au grille-pain et du placard au frigidaire. Le spectacle, bien évidemment, me ravissait, mais, dans le même temps, me laissait profondément insatisfait. C’était nue, vraiment nue, totalement nue, intégralement nue que je voulais la voir. Que je tenais obstinément à la voir. Ça tournait à l’obsession. Et ça n’arrivait pas. Mais pourquoi ? Pourquoi ? Alors qu’elle avait semblé tant tenir à pouvoir user de cette liberté-là ? Je cherchais désespérément une explication. Que je ne trouvais pas. Il ne me restait qu’à attendre. Et à espérer que ce ne soit pas en vain.

* **
Ça ne l’a finalement pas été. Parce que ce dimanche matin-là, elle a surgi dans la cuisine, à pas de loup, complètement nue, un doigt sur les lèvres.
– Chuuuut ! Faites pas de bruit ! Il vient juste de s’endormir. Faut qu’il récupère, le pauvre…Ah, ça, c’est sûr qu’il devait en avoir besoin. Vu la pantomine que ça avait été toute la nuit. Et qui venait tout juste de s’achever un quart d’heure auparavant.
– En attendant, j’ai une de ces faims, moi !
Et elle s’est empressée d’aller se préparer son petit déjeuner. Le plus silencieusement possible. Elle allait, venait, se retournait, revenait, repartait, recommençait. Et je l’ai eue. Tout à loisir. De face : ses petits seins menus, fragiles, moirés, tout attendrissants avec leurs pointes rosées encore toutes tendues des plaisirs de la nuit. De dos : ses fesses. Pommelées à souhait. Bien délimitées par une longue échancrure de rêve. Encore de face : l’encoche d’amour offerte dans toute sa vérité. Avec juste, tout en haut, un petit échantillon de poils frisotants d’un léger châtain clair. Un enchantement. Un pur enchantement.
Elle a fini par venir s’asseoir en face de moi.
– Vous savez quoi ?
Avec un sourire ravi.
– Eh ben, celui-là, bonne pioche, c’est un acharné du cunni. Doué en plus. Et comment il tient la distance ! Quand ça dure comme ça et que c’est hyper bien fait, tu sais plus où t’habites. T’es plus rien qu’un bloc de jouissance. Je donnerais tout pour ça, moi !
Elle s’est crispée. A esquissé une petite grimace.
– Ça va pas ?
– Oh, si ! Mais elle redescend sa jute ! Et c’est qu’il y en a ! J’aurais dû mettre une culotte. Je vais vous pourrir la chaise. Seulement je voulais pas risquer de le réveiller. Il dormait si bien…Elle a vidé d’un trait son bol de café au lait.
– Ça aussi, j’adore ! Le garder après, le mec. Le sentir ruisseler. Continuer à cheminer en moi. Surtout quand il m’a bien fait jouir. Mais c’est un truc, ça, vous pouvez pas comprendre, vous, les hommes.
Elle s’est levée.
– Bon, mais je retourne dormir avec. Dormir ou bien… On sait jamais. Des fois qu’il en soit encore…
Est-ce qu’elle allait le revoir ? Ce fut, tout au long de la semaine qui suivit, son seul et unique sujet de préoccupation.
– Quelle idiote ! Non, mais quelle idiote je fais ! Parce que je lui ai donné mon portable, ah, ça, il y avait pas de risque que j’ oublie ! Mais pas lui ! Il a fait celui qu’entendait pas. J’aurais dû insister, putain ! Pas le lâcher. J’ai pas osé. J’avais peur qu’il aille s’imaginer des trucs. Que j’allais le coller, vouloir faire la love story, tout ça ! Sauf que maintenant, j’ai plus aucun moyen de le joindre. Et s’il se repointe pas à la même boîte que l’autre jour, ben je peux faire une croix dessus.
Elle se perdait dans ses pensées.
– Oui, oh, de toute façon, faut pas rêver. Ça doit être le genre de mec, il te saute une fois et puis il est content comme ça. Il disparaît dans la nature. Faut que j’en prenne mon parti…Ce qui ne l’empêchait pas, le soir, tandis que je préparais le repas, d’appeler à tour de rôle toutes les copines de son répertoire, assise en tailleur sur le canapé, son éternel tee-shirt, sous lequel elle ne portait généralement rien, relevé haut sur les cuisses.
– Le type avec qui je dansais samedi… Oui, c’est ça ! Baptiste… Non ? Tu sais pas ? C’est la première fois que tu le voyais. Bon, ça fait rien… Mais si jamais t’as des infos, tu me fais signe, hein ! Je compte sur toi.
Et elle recommençait avec une autre.

À table, après, elle repoussait son assiette, croisait les bras sur la table.
– Ça me fait déprimer, mais déprimer à un point, vous pouvez pas imaginer ! Non, parce que comment il savait y faire, ce salaud ! Il te me les mordillait, les babouettes, il te me les suçotait, il te me les aspirait, il te me les léchait… Juste comme il fallait… Juste quand il fallait… Et puis il y avait pas que ça ! Parce que sa queue…Elle soupirait, se levait d’un bon.
– Je vais me coucher, tiens !

Le vendredi soir, sur le coup de minuit, elle s’est encadrée dans l’embrasure de la porte de ma chambre.
– Il m’a appelée ! Si, il m’a appelée. Une heure on est restés tous les deux au téléphone. Plus d’une heure. Et il veut qu’on se revoie. Pas demain, il peut pas, mais samedi prochain, sûrement. Ce que je suis contente ! Si vous saviez ce que je suis contente !

(à suivre)

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