Le photographe et le modèle (2ème partie) - histoire érotique

Quand j'ai capté que le regard de Johan était braqué sur moi, les mots m'ont manquée. Ce regard était d'une intensité... Ça m'a époustouflée. Il y avait quelque chose de particulier dans ce regard. Je n'avais pas le souvenir d'avoir déjà croisé ce regard venant de Johan. Mon cœur s'est mis à battre plus vite et plus fort. Puis, nos regards se sont lâchés. Johan a repris le fil de sa discussion avec ses collègues comme si de rien n'était. De mon côté, j'en profitais pour retrouver mes esprits et reprendre contact avec la réalité La magie de la session photo s'évaporait.

À un moment donné, j'étais en train de boire une gorgée d'eau lorsque Johan m'a rejointe. Nous avions déjà été proches l'un de l'autre par le passé, mais là, ce n'était pas pareil. Il se passait quelque chose. Je ne saurai l'expliquer. Ce dont je me souviens, en revanche, c'est que je me suis sentie... bizarre. J'avais des frissons parce que Johan était là, tout près de moi. Bien évidemment, c'était loin d'être la première fois que ça arrivait. Mais là, c'était... différent. Je voyais les yeux de mon photographe... Et je remarquais que son regard n'était pas le même que d'habitude. Là, c'était le regard d'un homme qui dévorait une femme des yeux. Cette femme, c'est moi, en l'occurrence. Les yeux dans les yeux, il m'a dit qu'il avait beaucoup pris de plaisir à faire cette session photo en particulier. Il a ajouté qu'il m'a trouvée particulièrement pleine d'énergie aujourd'hui, à l'occasion de cette séance. Sa voix était suave, chaude. Masculine, virile. C'était un bon moment que je passais avec lui. Plus il me parlait, plus je buvais ses paroles.

Ça a été à ce moment-là que Johan s'est mis un peu plus à nu. 

Il m'a avoué qu'il n'arrêtait pas de penser à moi depuis un moment. Il m'a dit que je me rendais fou. Il n'avait pas la moindre idée de l'effet que ses mots me faisaient, je crois. Je savais qu'il aimait travailler avec moi. Je savais tout autant qu'il m'aimait bien. Mais de là à ce que je lui plaise et qu'il m'ouvre son cœur...! Soudain, j'ai senti clairement que mon cœur partait au galop. Si je m'étais attendue à ça... J'avoue que j'ai été prise au dépourvu. Mais... agréablement, hein ! C'est dingue comme le temps freine sa course dans ces moments-là, quand vous déclarez votre flamme à quelqu'un ou bien quand une personne ouvre son cœur. Ce n'était pas à une autre femme qu'il s'adressait. C'était moi qu'il regardait dans le blanc des yeux. C'était à moi qu'il avouait son attirance. Bien sûr, ce n'était pas la première fois qu'il portait son regard sur moi. Mais là, c'était la première fois qu'il me dévorait ouvertement des yeux et qu'il me disait même que je lui plaisais. Ça fait toujours chaud au cœur quand on reçoit ce genre de compliment, non ? Là, ça venait du mec avec qui je bosse. Mon photographe préféré. Bon d'accord... Je plaide coupable. Je le trouvais bel homme. Alors... Qu'il ait braqué ses yeux dans les miens... Qu'il m'ait prise entre quatre yeux et qu'il m'ait dit qu'il n'arrêtait pas de penser à moi... C'était... inattendu. Et... Pour la femme que je suis, qui plus est, venant de Johan, c'était flatteur. En fait... Il a dû se passer quelque chose dans l'esprit de Johan. Car non seulement il m'a avoué qu'il était attiré par moi, mais aussi... et surtout... que je lui avais toujours plu. J'ose à peine imaginer comme j'ai pu paraître idiote, sur le coup. Si je m'étais attendue à ça... La surprise a été totale. Mais passé l'effet de surprise, j'ai saisi la balle au bond. Une brèche venait de voir le jour. Tout naturellement, je m'y suis infiltrée.





Dans un coin de ma tête, j'avoue qu'il y a eu un Gemini Cricket. Un temps, seulement. Ça n'a duré que quelques instants, en fait. La tentation a été trop forte. Quand Johan m'a prise entre quatre yeux, je n'ai plus répondu de quoique ce soit. C'en était fait de moi. Sa voix chaude et suave... Son sourire Colgate... Ses cheveux bruns, mi-longs, indisciplinés... Il me parlait et moi, j'étais là, je lui souriais comme une idiote. Mais je me fichais complètement de l'air que je pouvais avoir. Ce qui m'importait... CELUI qui m'importait, c'était Johan. Je buvais ses paroles. Je me pâmais devant ce qu'il me disait, devant les regards qu'il m'adressait, devant le charme qu'il exerçait sur moi. Expliquez-moi comment il aurait été possible de lui résister. Moi, je n'ai pas réussi. J'ignore ce qu'il s'est passé au plus profond de moi. Tout m'orientait vers Johan. Il était comme un aimant et il n'y avait aucun moyen pour moi de lutter contre cette attirance. J'avais tous les signes de la personne qui était séduite par quelqu'un. 

Nous franchissions le Rubicon. Il n'y aurait pas moyen de revenir en arrière. Et telles que les choses se passaient, ce n'était pas moi qui arrêterais tout. De mon point de vue, tout a basculé lorsqu'il m'a dit que ça a été la meilleure séance photo qu'il n'ait jamais fait... et que le modèle y a été pour beaucoup. Ça touche une femme, les compliments, les regards appuyés qui ne font pas l'ombre d'un doute sur le fait qu'elle plaît.

Johan a été un sorcier et il m'a jeté un sort. J'ai été attirée et je n'ai rien pu faire. J'ai définitivement perdu pied. Ça a été comme le papillon à ma vue d'une lumière. Le papillon est attiré par la lumière et s'oriente par conséquent vers elle. Eh bien pour moi, ça s'est passé comme ça. 

Quand il a posé l'une de ses mains sur mon visage, quand il a braqué de plus belle ses yeux dans les miens, il n'y a plus eu de place pour le doute. 

Quand il m'a pris entre quatre yeux, quand il m'a parlé des sentiments qu'il avait pour moi, mon sang n'a fait qu'un tour.

Là, la tête sur l'oreiller, sous la couette, Johan et moi, on se parle. Ça a été fort, ce que j'ai pu ressentir pendant qu'on faisait l'amour. Et ça a été intense, l'amour qu'on a fait. Il me dit que mes yeux étaient dilatés au moment où il s'est jeté à l'eau et qu'il m'a avoué ses sentiments pour moi. Il me dit qu'ils pétillaient, mes yeux. Il me confie que ça a été la première fois qu'il remarquait que cet éclat particulier dans les yeux d'une femme. Par définition, je ne pouvais, moi, voir les yeux que j'avais à ce moment-là. Pourtant, je les imagine, mes yeux. Je devais être particulièrement heureuse à ce moment-là pour qu'ils brillent comme ça. Et c'est vrai, avec le recul, que je l'étais, heureuse. Moi ! Un homme me disait que je lui plaisais et qu'il n'arrêtait pas de penser à moi ! Toute résistance est devenue vaine tant l'attraction qu'il exerçait sur moi était forte. J'étais clouée sur place, comme pétrifiée, incapable de faire le moindre mouvement. Il m'aurait mise sous hypnose, ça aurait eu le même effet. J'étais fière d'être ELLE, cette femme qui lui plaisait et à qui il avait avoué ses sentiments.





Johan avait sa main qui était posée sur mon visage, plus précisément sur la joue. Avec son pouce, il me la caressait, ma joue. Le contact de ses doigts sur ma peau me faisait frissonner. Je fondais sur place. C'était tendre. C'était doux. Johan avait ses yeux qui étaient plantés dans les miens. Son regard était intense, éloquent et il n'y avait pas de doute possible. Il se passait quelque chose entre nous. Notre relation était en train d'évoluer.

Qu'est-ce qu'il allait se passer ? Si quelque chose se produisait entre nous, allions-nous regretter de nous être laissés aller ? Sur le moment, ça ne m'a pas traversée l'esprit. Je ne pouvais pas me sentir aussi bien. Johan me mettait en confiance. Alors, j'ai lâché la bride et je me suis laissée aller. Mon photographe me disait que je lui plaisais ? Il fallait que je le vois par moi-même. J'ai alors joué la carte de la séduction. En espérant avoir des yeux de biche, en minaudant du mieux possible, ça a été à mon tour de me dévoiler. Les yeux dans les yeux, j'ai avoué à Johan qu'il ne me laissait pas indifférente, lui non plus. Je me sentais désirée alors qu'il avait sa main posée sur ma joue. C'était MOI, et pas une autre que MOI avec qui il flirtait. Alors, moi aussi, je me suis mise à flirter avec lui. Et j'ai fait quelque chose qui, je l'avoue, est plutôt inhabituel pour moi: j'ai invité Johan chez moi. Ce n'était pas pour jouer au Scrabble ou pour parler torchons et chiffons. Je savais pourquoi j'emmenais Johan chez moi. Je savais ce que je voulais. 

Ce que je voulais... CELUI que je voulais, c'était Johan.

Inutile de préciser que je n'allais pas laisser passer ma chance. 

Alors, j'ai saisi Johan par le col de sa chemise et je l'ai attiré vers moi. 

J'ai rapproché ma tête de la sienne.

Nos lèvres se sont trouvées.

Nous nous sommes embrassés...