Thomas l'indécis

- Par l'auteur HDS lelivredejeremie -
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Récit libertin : Thomas l'indécis Histoire érotique Publiée sur HDS le 23-01-2024 dans la catégorie Entre-nous, les hommes
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Thomas l'indécis
Sans la soirée d’intégration à l’université Grenoble Alpes, je n’aurais jamais parlé à Thomas pour deux raisons, la première étant qu’il y entamait un cursus langues et lettres modernes, et que j’intégrais un master en Biodiversité et Écologie, deux mondes si différents. La seconde était plus embarrassante et aurait dû être rédhibitoire, lentement tombé sous le charme de la sympathie évidente qu’il dégageait, de sa culture, d’un humour décalé que nous partagions et, pas si accessoirement, de son physique, vers une heure du matin, la septième vodka-redbull avait explosé mes inhibitions, et j’avais tenté de l’embrasser. Il avait tourné le visage, mes lèvres et la pointe de ma langue s’écrasant pitoyablement sur sa joue, avant de me refaire face, avec un air contrit et embarrassé, rapidement contagieux.
Les choses en seraient restées là, si le lendemain matin, au resto U, il n’avait pas posé son plateau en face du mien. Sans oser croiser son regard, j’avais touillé de la cuiller le contenu de mon bol, en rassemblant le courage de m’excuser de mon geste de la veille.
— Ne te frappe pas, puis ce n’est pas comme si ça ne m’était jamais arrivé, je dois dégager un truc… et on dit bien qu’on doit goûter à tout avant de dire qu’on n’aime pas, mais voilà, quoi.
— Épargne-toi la salade de fruits, elle est ignoble, quant à ce truc… ai-je murmuré, en laissant couler le yaourt de la cantine.
— La consistance est douteuse, mais je peux comprendre ton intérêt de départ, a-t-il ironisé.
— Désopilant, ai-je souri.
Le début d’une improbable sympathie, et de rencontres fréquentes, à discuter de sujets sérieux sans trop l’être, qui omettaient soigneusement ceux plus intimes.
Que j’ai explorés avec d’autres, en écumant la faune du cercle LGBT étudiant, avant de ratisser plus large sur le campus grâce à Grindr, Thibaut et ses jeux de rôle, Matthieu que j’avais déshabillé pour le découvrir en sous-vêtements féminins, et enfin Zvi, un étudiant étranger, et peut-être bien plus… Tout en répondant sans complexes ni tabous aux questions de mon timide ami, dont la propre sexualité restait nimbée de mystère.

Après trois mois, et une dernière semaine au ciel aussi sombre que son humeur, le campus s’est très faiblement couvert de blanc.
— Si tu n’aimes pas, tu aurais dû suivre ton cursus à Montpellier, ou à Aix-Marseille.
— C’est pas ça, j’adore ! Non, c’est… Lily m’a encore une fois jeté, et c’est définitif, là, a-t-il grogné.
— Qui ?
— Rousse. Maths appliquées, ça n’a jamais été mon truc, j’aurais dû me douter, hyperboles divergentes, diagramme de Venn avec intersection marginale… au final aussi compliquée que ses études.
— Un vrai ami consacrerait son week-end à te remonter le moral, sauf que mon programme de demain…
— Ton mec, je sais, t’inquiète.
— Zvi s’était juste accordé trois mois de fun avant d’entamer son service militaire, il est rentré à Tel-Aviv. Ma fac a lancé un programme d’étude de la biodiversité locale, je vais courir les bois pour remplacer les batteries des caméras d’observation de la vie des blaireaux.
— Des bl… Sérieux ?
— Très ! J’ai suggéré la forêt de Saint-Ismier, à vingt bornes. Si on habite Paris, ma famille est originaire d’Isère, mes parents y ont un chalet, où ils viennent se… euh… resourcer, une semaine par an. Je connais le coin comme ma poche, c’est beau, et si tu aimes la neige, tu seras servi !
— Ça me tente, je te donnerai un coup de main pour transporter… Quel poids, les batteries, au fait ?
— Un kilo max, au total, ce sont les kilomètres dans la poudreuse qui tuent.


— Tu as une putain d’endurance ! a-t-il ahané au terme du parcours. ‘’Enfin, je veux dire, niveau condition physique, quoi.’’
— Notamment, Thomas, ai-je répliqué avec un sourire lubrique.
— Roooh ! Ne me bluffe pas de ton expérience, ou… tes expériences, Jonas.
— Ah mais faut pas croire, c’est un programme très complet, et des mollets musclés servent dans plusieurs contextes.
— J’imagine, a-t-il soupiré en regardant l’embranchement des sentiers. ‘On va par où, là, je suis crevé.’’
— Le plus étroit mène au village, le plus large et fréquenté, à la nationale, c’est un peu plus long.
— C’est amusant, Robert Frost… Déjà son nom alors qu’il fait zéro degré, là… Bref, il a écrit un poème, The Road Not Taken… le chemin moins emprunté, c’est une métaphore sur les choix. Mais, plus long, genre… ?
— Sept cents mètres jusqu’au chalet, six kilomètres pour reprendre le bus vers Grenoble, tu choisis.


J’ai branché le chauffage électrique, lancé une petite flambée dans la cheminée, puis posé un sac de couchage et une couverture sur le canapé du salon ‘’En tout bien, tout honneur, comme promis’’, avant de gagner la chambre.
Pour ne pas arriver à fermer l’œil.
Ni lui, qui s’est présenté à la porte une heure plus tard, pour hésiter quelques minutes, avant d’approcher et discrètement me rejoindre.
Sous le duvet, où il se glissait, j’ai jeté la jambe sur le côté, pour l’accueillir sur ma cuisse, que j’ai ramenée vers moi, le tirant sur mon corps.
— Ça… n’aurait pas dû se passer ainsi, a-t-il murmuré.
— Et comment, alors ?
— Je voulais juste… C’est bête… Ce que j’ai dit, sur le fait de goûter avant de dire qu’on n’aime pas… Mais ça s’applique aussi à toi, tu m’aurais découvert demain matin, et là, seulement si tu avais eu envie…
— J’ai une raideur difficilement justifiable si ce n’était pas le cas, non ? Comme toi, on dirait.
— Oh ! Oui… Mais tu dors nu ?
— Toujours, ai-je soufflé en me tortillant pour abaisser son boxer à mi-cuisses et empoigner son sexe dressé. ‘’Et l’envie, je l’ai depuis le baiser raté de la soirée d’intégration.’’
— Je devrais… sauf que je ne sais pas, je me suis renseigné sur le net, c’est différent avec les garçons, le truc de… préliminaires, non ?
— Il y a la théorie, puis la pratique, Thomas. Toi, tu es un littéraire, laisse la science et les travaux pratiques aux scientifiques, ai-je susurré, en appliquant son gland sur mon intimité. ‘’Doucement, s’il te plait.’’
Son membre assez court - ce que j’avais estimé des doigts - s’est enfoncé en moi en cinq ou six lents mouvements lents et doux. ‘’Je… je peux ?’’
— Viens, Thomas, aime-moi.
Deux minutes, peut-être trois, comment dire ? ‘’Oh, je v… oooh !’’
J’ai appliqué ma théorie sur les muscles des mollets en les pressant sous ses fesses pour le garder en moi, alors qu’il s’abandonnait au plaisir.


— J’ai joui trop vite, je suis désolé, a-t-il gémi après de longues minutes d’un silence que je n’ai pas osé interrompre, couché à côté de moi, le duvet tiré sous son menton. ‘’Tu dois être déçu.’’
— Ce qui m’a juste légèrement frustré, c’est de ne pas te voir nu, alors que tu me faisais l’amour… car c’est ce que tu viens de faire, et de manière assez satisfaisante, quoi que tu croies, ai-je répondu en me redressant, pour rejeter la couette, et serrer la main sur la ceinture élastique de son boxer. ‘’C’est toujours beau, un mec, Thomas, et tu l’es particulièrement !’’
Il a serré le poing sur mon poignet ‘’Non ! Je ne suis pas… très long, et… euh… esthétiquement…’’
— Tu as le sexe en tire-bouchon, comme les cochons ?
— Opéré… a-t-il soufflé.
— Du… capuchon ?
— Lily disait que c’est bizarre.
— Thomas, sérieux… Dressé, c’est idem. Puis la taille… un rectum fait dans les quinze centimètres max, et la prostate est à cinq ou six. Pour les détails… ai-je murmuré en descendant son boxer le long de ses jambes. ‘’Zvi…’’
— L’étudiant étranger avec qui… ?
— Oui. Zvi est Israélien. Juif. Et donc circoncis, ça ne m’a pas empêché de faire ça, ai-je dit, en reprenant son sexe en bouche, pour le sentir raidir, et réaliser que le désir était finalement partagé.
— On vient de…
— Tu viens de jouir, et si tu n’en as pas envie, moi bien !
— Comme ça ? a-t-il glapi, alors que j’avais remonté son corps pour m’empaler sur lui, en une pénétration plutôt facilitée par son éjaculation.
— Comme ç…a-aaah, oui ! Ne pense à rien, laisse… moi faire
Je regardais, presqu’incrédule, les traces de mon plaisir sur mon torse, quand le sien s’est trahi dans son regard, autant que dans les mouvements désordonnés de son corps sous le mien, dans le mien.


Le lendemain, revenus à l’embranchement, Thomas s’est retourné.
— Le poème de Frost dont je te parlais… la fin se traduit ainsi, ‘deux chemins divergeaient dans un bois, j’ai pris le moins fréquenté, et ça a fait toute la différence’.

Les avis des lecteurs

Histoire Erotique
Vous écrivez de belles histoires !

Histoire Libertine
C'est une jolie histoire. Très douce j'aime beaucoup .



Texte coquin : Thomas l'indécis
Histoire sexe : Une rose rouge
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