Après la fermeture

- Par l'auteur HDS CDuvert -
Récit érotique écrit par CDuvert [→ Accès à sa fiche auteur]
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Récit libertin : Après la fermeture Histoire érotique Publiée sur HDS le 28-10-2025 dans la catégorie Entre-nous, hommes et femmes
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Couleur du fond :
Après la fermeture
Après l’ouverture

Sophie parcourt la galerie Méridien d'un pas faussement désinvolte. À trente-deux ans, conservatrice adjointe dans une galerie concurrente, elle s'est donnée pour mission d'analyser cette exposition érotique contemporaine qui fait parler tout le milieu artistique parisien. L'éclairage tamisé met en valeur les œuvres audacieuses et elle s'attarde devant une toile monumentale. Deux corps s'entremêlent dans un chaos de couleurs chaudes - ocre, vermillon, ambre - qui semblent palpiter sous ses yeux.

Le silence la frappe soudain. Plus de pas feutrés sur le parquet. Plus de murmures admiratifs. Plus rien que sa propre respiration qui résonne dans l'espace vide. Un coup d'œil à sa montre confirme ses craintes - 19h15.

"Putain," souffle-t-elle avant de se précipiter vers l'entrée.

La porte vitrée résiste à sa poussée. Verrouillée. Le voyant rouge du système d'alarme clignote narquoisement. Elle sort son téléphone - aucun réseau dans cette bâtisse centenaire aux murs épais.

"Il y a quelqu'un?" Sa voix rebondit contre les surfaces froides de marbre et de béton.

Un bruit de pas lui répond, venant d'une salle adjacente. Un homme apparaît dans l'encadrement. Grand, élancé mais musclé, cheveux noirs légèrement désordonnés, barbe de trois jours parfaitement taillée. Sa chemise blanche, dont les manches sont retroussées sur des avant-bras nerveux, contraste avec son jean sombre.

"Prise vous aussi?" demande-t-il avec un accent qui roule légèrement les r.

"Marco Valenti," se présente-t-il en tendant une main aux doigts longs et fins. "Photographe. Je travaillais sur un projet inspiré de cette exposition et j'ai... comment dit-on... perdu la notion du temps."

Son regard s'attarde sur elle. Non pas de cette façon intrusive qu'elle connaît trop bien, mais avec une curiosité presque professionnelle qui évalue, cadre, apprécie. Cette observation la fait pourtant rougir malgré elle.

"Sophie Dumas," répond-elle en serrant sa main, notant sa paume calleuse contre la sienne. "Je suis... une simple visiteuse."

Le mensonge vient naturellement. Inutile qu'il sache qu'elle est venue espionner la concurrence pour préparer la réponse de son propre musée.

"Eh bien, Sophie la simple visiteuse," dit-il avec un sourire qui creuse une fossette au coin de sa bouche, "il semble que nous soyons coincés ici jusqu'à demain."

Le personnel de sécurité ne reviendra pas avant 8h. Le week-end, la galerie n'ouvre qu'à 10h. Marco semble étonnamment serein face à cette situation.

"J'ai trouvé une bouteille de Bordeaux dans le bureau du conservateur," ajoute-t-il en haussant un sourcil. "On peut aussi bien en profiter pour faire une visite privée, non?"

Les heures suivantes s'écoulent dans une étrange bulle temporelle. Ils parcourent l'exposition, verres à la main, s'arrêtant longuement devant chaque œuvre. Sophie oublie son rôle d'espionne artistique et se laisse absorber par leurs échanges. Marco a cette façon de parler de l'art qui révèle une sensibilité aiguë sans jamais tomber dans le jargon prétentieux.

La tension s'installe subtilement. D'abord, c'est la chaleur de son corps qu'elle perçoit quand ils s'arrêtent côte à côte. Puis leurs épaules qui se frôlent devant une sculpture abstraite évoquant deux amants. Leurs doigts qui s'effleurent en désignant simultanément un détail d'une photographie en noir et blanc.

Dans la salle consacrée à la photographie contemporaine, Marco s'immobilise devant une série de clichés montrant des couples enlacés dans des positions ambiguës, à la limite entre étreinte et lutte.

"C'est mon travail," dit-il simplement.

Sophie sent son regard changer instantanément. Ce n'est plus un inconnu séduisant, mais un artiste dont elle perçoit maintenant le talent brut dans ces images puissantes. La chaleur du vin se diffuse dans son ventre, mais elle reconnaît cette autre chaleur qui monte en elle. Cette tension électrique qui circule entre leurs corps.

"Cette série s'intitule 'Point de bascule'," explique-t-il, sa voix s'étant rapprochée de son oreille. "Elle explore cet instant précis où tout change entre deux personnes. Ce moment où deux étrangers décident consciemment de ne plus l'être."

Sa main effleure sa taille, comme par accident. Sophie ne recule pas. L'air entre eux semble s'épaissir, vibrer d'une énergie palpable.

"Comme maintenant?" murmure-t-elle, surprise par sa propre audace.

Leurs regards se croisent. Un moment de suspension où chacun lit dans les yeux de l'autre un désir non dissimulé. Puis leurs lèvres se rencontrent, d'abord dans un effleurement hésitant qui s'approfondit immédiatement.

Le baiser a un goût de vin et d'interdit. Les mains de Marco se posent sur sa taille, fermes mais patientes. Sophie sent son corps réagir instantanément, un frisson parcourant sa colonne vertébrale jusqu'à se loger entre ses cuisses en une pulsation chaude.

Il rompt le baiser, ses yeux cherchant dans les siens une confirmation. Pour toute réponse, elle agrippe sa chemise et l'attire à nouveau contre elle. Cette fois, le baiser n'a plus rien d'expérimental. Leurs langues se cherchent, se trouvent, dansent ensemble avec une urgence grandissante.

Les mains de Marco descendent sur ses hanches, remontent le long de sa colonne vertébrale. Photographe, il connaît l'anatomie, les courbes, les points de tension. Ses doigts trouvent la fermeture éclair de sa robe, juste sous sa nuque, et l'abaissent de quelques centimètres - une question silencieuse.

Sophie hoche imperceptiblement la tête. Le zip descend, libérant son dos. L'air frais de la galerie caresse sa peau nue, faisant dresser chaque poil, chaque terminaison nerveuse soudain hypersensible.

D'un mouvement fluide, Marco la soulève et la porte contre le mur, entre deux de ses photographies. Le contraste est saisissant : la fraîcheur du béton brut contre son dos nu et la chaleur de son corps pressé contre sa poitrine. Ses jambes s'enroulent instinctivement autour de sa taille, sentant son érection à travers le tissu de leurs vêtements.

"J'ai envie de te photographier," chuchote-t-il contre son cou qu'il couvre de baisers. "Capturer l'expression sur ton visage quand tu perds tout contrôle. Quand tu jouis."

Ces mots, prononcés dans ce mélange d'accent italien et de français légèrement heurté, déclenchent une vague de désir qui submerge Sophie. Elle n'a jamais ressenti cette urgence, ce besoin primal. Ses mains s'agrippent à ses épaules, ses ongles s'enfoncent légèrement dans le tissu de sa chemise.

"Touche-moi d'abord," ordonne-t-elle dans un souffle. "Ensuite, tu pourras capturer ce que tu veux."

Elle guide sa main sous sa robe, jusqu'à sa culotte en dentelle. Le tissu est déjà trempé, collant à sa peau brûlante. Marco émet un grognement d'appréciation en découvrant son état d'excitation.

"Tu es déjà prête," murmure-t-il.

Ses doigts écartent le tissu humide, explorent ses plis avec une délicatesse qui contraste avec l'urgence de leur étreinte. Il trouve ce point précis qui lui arrache un gémissement qu'elle étouffe contre son épaule. Deux doigts glissent en elle, courbes et précis, tandis que son pouce continue son va-et-vient sur son clitoris.

Sophie sent ses jambes trembler. Son bassin bouge de lui-même, cherchant plus de contact, plus de pression.

"Plus," supplie-t-elle, sa voix méconnaissable. "Plus fort."

Marco intensifie ses mouvements, observant chaque réaction sur son visage comme s'il mémorisait chaque détail pour une future composition. Son pouce décrit des cercles de plus en plus rapides, tandis que ses doigts trouvent ce point à l'intérieur d'elle qui déclenche des vagues de plaisir.

L'orgasme la prend par surprise, montant d'un coup comme un raz-de-marée. Son corps se tend, ses cuisses serrent convulsivement la taille de Marco, sa tête part en arrière contre le mur. Pour étouffer son cri, elle mord l'épaule de son amant improvisé, goûtant le coton de sa chemise et la sueur qui commence à perler sous le tissu.

À peine redescendue de cette première vague, elle s'attaque à sa ceinture. Ses mains tremblent encore de son orgasme, rendant ses gestes maladroits. Le cliquetis métallique de la boucle résonne dans la galerie silencieuse comme un appel à la luxure. Elle déboutonne son jean, baisse sa braguette, et glisse sa main à l'intérieur.

Son sexe est dur, pulsant dans sa paume quand elle le libère du tissu contraignant. Une goutte de liquide perle déjà à son extrémité. Elle l'étale avec son pouce, arrachant un sifflement à Marco qui ferme brièvement les yeux sous l'intensité de la sensation.

"J'ai envie de toi," murmure-t-elle en faisant glisser sa main le long de sa longueur. "Maintenant."

Marco attrape ses fesses à pleines mains, la soulevant légèrement. Elle écarte sa culotte sur le côté, positionnant son sexe contre son entrée humide. Avec une lenteur délibérée, il la pénètre, centimètre par centimètre, leurs regards verrouillés l'un dans l'autre.

Cette union arrachée aux heures normales, volée dans l'obscurité d'une galerie fermée, a quelque chose de primitif qui les dépouille de toute civilité. Sophie sent chaque nerf de son corps réagir à cette invasion, à cet étirement délicieux qui la remplit complètement.

Un gémissement synchronisé s'échappe de leurs lèvres quand il est entièrement en elle. Le froid du mur contre son dos contraste violemment avec la chaleur qui irradie de leur jonction, créant une dualité qui intensifie chaque sensation.

Marco reste immobile un instant, comme pour savourer cette connexion, avant de commencer à bouger. D'abord lentement, presque délicatement, puis avec une intensité croissante qui fait claquer son dos contre le béton à chaque poussée.

Sophie s'accroche à lui, ses bras autour de son cou, ses jambes serrant sa taille. Chaque mouvement envoie des étincelles de plaisir à travers son corps encore hypersensible de son premier orgasme.

"Regarde-moi," ordonne-t-il doucement.

Elle ouvre les yeux, rencontre son regard intense. Il y a quelque chose d'intime dans cette connexion visuelle pendant l'acte, plus intime encore que leurs corps imbriqués l'un dans l'autre.

"Je veux voir ton visage quand tu jouis à nouveau," murmure-t-il, ajustant l'angle de ses poussées pour toucher ce point à l'intérieur d'elle qui la fait haleter.

Une de ses mains quitte sa hanche pour se glisser entre leurs corps, trouvant son clitoris qu'il stimule en synchronisation avec ses mouvements. La double stimulation est presque trop intense, amenant Sophie au bord d'un second orgasme avec une rapidité surprenante.

L'écho de leurs souffles et gémissements étouffés se mêle au bruit humide de leurs corps qui s'unissent et au claquement rythmique de sa peau contre le mur. Ces sons interdits, dans ce lieu voué habituellement au silence respectueux, ajoutent une dimension transgressive qui intensifie leur plaisir.

Le bâtiment entier semble vibrer au rythme de leurs mouvements, comme si l'art autour d'eux s'animait, inspiré par cette performance charnelle improvisée.

"Je vais jouir," murmure Marco contre sa peau, sa voix tendue par l'effort et le plaisir imminent.

"Moi aussi," halète Sophie, sentant cette tension familière monter en spirale dans son bas-ventre. "Continue... juste comme ça..."

Ses mouvements s'accélèrent, perdant leur régularité mesurée pour une cadence plus instinctive, plus animale. Sa main maintient fermement sa cuisse, ses doigts s'enfonçant dans sa chair d'une manière qui laissera probablement des marques.

L'orgasme les frappe presque simultanément. Sophie sent d'abord celui de Marco - la tension de son corps, la pulsation de son sexe en elle, le grognement sourd qui s'échappe de sa gorge. Cette sensation déclenche son propre plaisir, une explosion qui commence à leur point de jonction et se répand comme une onde de choc à travers tout son corps.

Ses muscles intimes se contractent autour de lui, prolongeant leur plaisir mutuel. Son corps entier tremble, secoué par des vagues successives d'une intensité qu'elle n'a jamais connue auparavant.

Ils restent ainsi, imbriqués l'un dans l'autre, pendant un temps indéfini. La respiration haletante de Marco caresse son cou moite. Son poids contre elle, qui devrait être inconfortable, est étrangement réconfortant dans ce moment de vulnérabilité partagée.

Lentement, délicatement, il la repose à terre, s'assurant que ses jambes tremblantes peuvent la porter avant de relâcher complètement son étreinte. Leurs corps se séparent avec un bruit humide qui résonne obscènement dans le silence de la galerie.

Sophie rajuste sa robe, sentant un filet de liquide couler le long de sa cuisse. Cette sensation, loin d'être gênante, lui procure une satisfaction primitive. Une preuve tangible de ce qu'ils viennent de partager.

Marco reboutonne son jean, sans la quitter des yeux. Un sourire complice se dessine lentement sur leurs lèvres.

"Premier étage exploré," dit-il avec un clin d'œil, brisant la tension post-coïtale. "Il nous reste encore deux niveaux de galerie et toute la nuit."

Sophie sourit, sentant une nouvelle vague de désir monter en elle malgré la satisfaction récente.

"Tu as raison," répond-elle en prenant sa main. "Et je crois que nous n'avons pas encore visité l'installation vidéo du fond. Celle avec les coussins au sol..."

Ils se dirigent vers la salle suivante, leurs corps encore vibrants de leur première rencontre, mais déjà avides de nouvelles découvertes - tant artistiques que charnelles. La nuit ne fait que commencer dans la galerie Méridien, transformée en écrin de leur désir impromptu.

****************

Dans la pénombre bleutée du bureau du conservateur, Sophie et Marco se sont allongés sur l'épaisse moquette anthracite, leurs corps partiellement dénudés. La bouteille de Bordeaux, désormais vide, gît renversée près d'eux. Leurs vêtements forment un archipel désordonné autour d'eux.

Les doigts de Marco tracent des arabesques sur la peau de Sophie, s'attardant sur la courbe de son sein gauche dont la pointe durcie trahit encore l'excitation de leur précédente étreinte.

"Alors comme ça, tu es conservatrice adjointe chez Artémis?" demande-t-il, son accent italien s'épaississant dans l'intimité. "Tu n'es pas venue simplement admirer l'art."

Sophie frissonne sous sa caresse. La chaleur de sa paume contraste avec la fraîcheur qui s'installe sur sa peau nue.

"Comment as-tu deviné?"

"Ta façon d'analyser l'équilibre des compositions. Les questions précises sur les techniques d'éclairage. Et puis..." il sourit, révélant cette fossette au coin de sa bouche qui la fascine depuis leur rencontre, "j'ai vu ton badge professionnel dans ton sac quand tu cherchais ton téléphone."

Elle rit, ce qui provoque un frémissement de son sein sous les doigts de Marco.

"Je plaide coupable. J'étais venue espionner la concurrence."

"Et maintenant, tu débauches l'un des artistes exposés," murmure-t-il en mordillant délicatement le lobe de son oreille, sa langue traçant le contour délicat de l'hélix. "Un conflit d'intérêt... délectable."

Ce simple contact déclenche une onde qui descend le long de sa nuque, se répand entre ses omoplates, pour finalement se loger dans son bas-ventre en une pulsation chaude. Ses mains recommencent à explorer son corps avec une précision qui trahit son œil de photographe. Il cartographie chaque centimètre comme s'il composait mentalement un cliché, s'attardant sur la texture de sa peau, les transitions subtiles entre les zones claires et plus sombres.

"Viens," dit-il soudainement en se redressant. "J'ai une idée qui me hante depuis notre premier échange."

Il l'aide à se relever, ne prenant pas la peine de récupérer tous ses vêtements. Sophie le suit, vêtue uniquement de sa jupe froissée, ses seins nus. Marco n'a enfilé que son jean, laissant son torse sculpté exposé à la fraîcheur de la galerie. Pieds nus, ils se dirigent vers l'escalier menant au deuxième étage, le marbre froid sous leurs plantes de pieds intensifiant étrangement leur sensation d'intimité partagée.

Ils pénètrent dans une salle baignée par la lumière argentée de la lune qui filtre à travers une verrière en ogive. Au centre trône une large structure en marbre blanc de Carrare, légèrement inclinée, aux courbes organiques évoquant vaguement un corps allongé.

"L'installation de Varese," explique Marco, caressant la surface polie du bout des doigts. "Intitulée 'Canvas of Flesh'. Elle a été conçue spécifiquement pour mettre en valeur le corps humain sous toutes ses perspectives."

Il se tourne vers Sophie, ses yeux assombris par un désir renouvelé:

"Monte dessus."

Ce n'est pas une demande, mais ce n'est pas non plus un ordre. C'est une invitation à poursuivre l'exploration qu'ils ont entamée plus tôt. Sophie s'approche de la structure, effleure sa surface. Le marbre est froid, presque hostile contre sa paume.

Marco l'aide à s'installer, guidant ses mouvements. Le contact du marbre glacé contre ses fesses et son dos lui arrache un hoquet de surprise. Sa peau réagit instantanément, se couvrant de chair de poule, ses mamelons se durcissant comme deux petits cailloux roses.

"Ne bouge pas," murmure Marco en reculant pour l'observer.

La lumière lunaire caresse obliquement son corps, créant un jeu d'ombres et de lumières qui souligne chaque courbe, chaque vallée. Sophie se sent étrangement vulnérable et puissante à la fois, offerte au regard expert de cet homme qu'elle ne connaissait pas quelques heures plus tôt.

"Tu es sublime," souffle-t-il. "Comme une œuvre vivante."

Il sort son appareil photo de son sac resté dans un coin de la pièce. Un Leica argentique, remarque Sophie. Un outil de professionnel.

"Tu permets?"

Elle hésite. Jamais encore elle n'a posé ainsi, exposée. L'idée qu'il existe une trace tangible de cette nuit, de sa nudité offerte, devrait l'effrayer. Pourtant, elle sent une excitation nouvelle monter en elle, un désir d'être capturée, immortalisée dans cet instant d'abandon.

"Oui," répond-elle finalement, sa voix à peine audible.

Le déclic mécanique de l'appareil brise le silence. Marco se déplace autour d'elle, changeant constamment d'angle, explorant différentes perspectives. Chaque déclenchement résonne comme une caresse sonore dans l'espace vide.

"Tourne-toi. Sur le ventre."

Elle s'exécute, le marbre mordant maintenant sa poitrine, son ventre, ses cuisses. La friction de la pierre froide contre ses mamelons lui arrache un gémissement involontaire.

"Relève légèrement tes hanches."

Encore ce déclic, suivi du bruit caractéristique de la pellicule qu'on fait avancer. Sophie réalise que chaque photo est précieuse, limitée. Il la capture avec parcimonie, avec intention.

"Maintenant, retourne-toi et écarte légèrement tes jambes."

Le marbre s'est réchauffé au contact de son corps. Lorsqu'elle se repositionne, la sensation n'est plus aussi saisissante qu'au début. Elle s'installe comme il le demande, offrant à son objectif une vision plus intime d'elle-même.

"Touche-toi," ordonne-t-il doucement. "Je veux capturer ton visage quand le plaisir te submerge."

Sa main glisse entre ses cuisses, trouvant son clitoris déjà gonflé. L'humidité qui s'est accumulée la surprend elle-même. Cette mise en scène, ce regard attentif sur elle, cette transgression dans ce temple de l'art l'excitent au-delà de ce qu'elle aurait imaginé.

Elle entend le rythme des déclics s'intensifier tandis que ses doigts commencent leur mouvement circulaire. Le marbre sous elle se réchauffe encore davantage au contact de son corps qui s'échauffe.

"C'est ça," encourage Marco, sa voix légèrement rauque. "Montre-moi comment tu te donnes du plaisir quand personne ne te regarde."

Sophie ferme les yeux, se concentrant sur les sensations. Ses doigts s'enfoncent dans sa moiteur, d'abord un, puis deux, tandis que son pouce continue de stimuler son clitoris. Le sentiment d'être observée, photographiée dans cet instant d'intimité absolue, rend chaque toucher plus électrique, comme si sa peau était devenue hypersensible.

Le son du déclic s'arrête. Lorsqu'elle entrouvre les paupières, elle voit Marco poser délicatement son appareil sur une console murale. Il revient vers elle, défaisant sa ceinture d'un geste fluide. Le cuir glisse avec un sifflement à travers les passants du jean.

"Continue," murmure-t-il en libérant son sexe déjà durci. "Je veux te regarder jouir pendant que je me caresse."

Leurs regards se verrouillent. Une connexion s'établit, plus intime encore que leur union physique précédente. Sophie accélère ses mouvements, s'enfonçant plus profondément, exposant délibérément son plaisir à cet homme qui la dévore des yeux.

Marco se tient à moins d'un mètre, son sexe dans sa main, calquant le rythme de ses va-et-vient sur celui qu'elle impose à ses propres doigts. Cette synchronisation visuelle et rythmique crée une intimité paradoxale – ils ne se touchent pas, et pourtant jamais Sophie n'a ressenti une telle connexion avec un amant.

"Ralentis," ordonne-t-il en freinant ses propres mouvements. "Je veux que ça dure."

Elle obéit, réduisant la cadence, rendant chaque cercle plus lent, plus délibéré. Cette restriction imposée intensifie curieusement les sensations, comme si le plaisir, ne pouvant s'échapper dans la rapidité, se concentrait, s'approfondissait.

"Maintenant, retire tes doigts," dit-il en s'approchant. "Je veux goûter."

Il s'agenouille devant le marbre, positionne sa tête entre ses cuisses. Sa bouche remplace ses doigts, chaude et avide. Sa langue trace d'abord le contour de ses lèvres intimes, recueillant son nectar, avant de s'enfoncer en elle.

Sophie s'agrippe aux bords de la structure, son dos s'arquant involontairement. La double sensation de la langue chaude entre ses jambes et du marbre froid sous son corps crée un contraste qui démultiplie son plaisir.

"Ta saveur..." murmure-t-il contre sa chair palpitante. "Comme un vin qu'on a laissé s'aérer juste assez longtemps."

Sa langue s'active, alternant entre de longues caresses exploratoires et des succions précises sur son clitoris gonflé. Ses doigts rejoignent sa bouche, s'enfonçant en elle tandis que sa langue continue son ballet sur ce point névralgique.

Sophie sent l'orgasme se construire par vagues successives. Chaque fois qu'elle s'approche du point de rupture, Marco ralentit, maintenant délibérément son plaisir en suspens, l'empêchant de basculer.

"Pas encore," chuchote-t-il contre son sexe humide, son souffle chaud amplifiant encore les sensations. "Tu es si belle quand tu trembles au bord du gouffre."

Ce jeu cruel et délicieux se prolonge jusqu'à ce que Sophie ne puisse plus supporter cette tension. Ses cuisses se mettent à trembler involontairement, son bassin se soulève à la recherche d'un contact plus ferme.

"S'il te plaît," supplie-t-elle, sa voix méconnaissable. "Je n'en peux plus..."

À cet aveu de vulnérabilité, Marco intensifie soudain ses attentions. Sa langue s'appuie plus fermement, décrivant des cercles rapides et précis sur son clitoris tandis que ses doigts trouvent ce point à l'intérieur d'elle qui déclenche une réaction en chaîne.

L'orgasme explose comme un raz-de-marée, arrachant un cri qui résonne dans toute la galerie et fait vibrer les vitres de la verrière. Son corps se tend, tremble, puis s'effondre sur le marbre désormais chaud.

Marco remonte le long de son corps, embrassant chaque centimètre qu'il rencontre – l'intérieur de sa cuisse où une veine pulse encore frénétiquement, son ventre qui se soulève au rythme de sa respiration haletante, la vallée entre ses seins où perle une fine transpiration. Son sexe dressé glisse entre ses cuisses, caressant son entrée encore pulsante sans y pénétrer, prolongeant l'attente.

"Retourne-toi," ordonne-t-il, sa voix trahissant son excitation contenue. "À quatre pattes."

Le corps encore frémissant des répliques de son orgasme, Sophie s'exécute maladroitement. Le marbre sous ses mains et ses genoux n'est plus cette surface hostile du début – il s'est imprégné de leur chaleur, est devenu presque accueillant.

Elle sent Marco se positionner derrière elle, ses mains s'emparant fermement de ses hanches. Ses pouces creusent deux fossettes au bas de son dos, juste au-dessus de la naissance de ses fesses. Il ne la pénètre pas immédiatement, préférant faire glisser son membre entre ses lèvres intimes, le lubrifiant de son humidité persistante.

"Dis-moi ce que tu veux," murmure-t-il, son accent italien plus prononcé sous l'effet du désir.

"Toi," répond-elle simplement. "En moi. Maintenant."

Il la pénètre alors, non pas d'un coup brutal comme elle s'y attendait, mais par une lente progression qui lui fait ressentir chaque centimètre. Cette entrée mesurée, après l'intensité de son orgasme, lui arrache un gémissement de surprise et de plaisir renouvelé. Ses terminaisons nerveuses, encore hypersensibles, transforment cette simple pénétration en une nouvelle vague de sensations presque insoutenables.

Le rythme qu'il impose ensuite est différent de leur première étreinte – plus sauvage, plus animal. Chaque poussée l'envoie légèrement vers l'avant, ses seins frottant contre le marbre, créant une friction qui stimule ses mamelons déjà durcis. Le contraste entre la douceur de cette caresse involontaire et la puissance des coups de reins de Marco enrichit l'expérience d'une nouvelle dimension.

"Tu es si étroite," grogne-t-il, son souffle saccadé. "Comme si ton corps voulait garder mon empreinte."

Ses doigts s'enfoncent dans la chair tendre de ses hanches, laissant des marques qui dureront jusqu'au lendemain – preuves tangibles de cette nuit dérobée. L'une de ses mains remonte le long de sa colonne vertébrale, comptant chaque vertèbre comme les perles d'un chapelet profane, avant de s'emmêler dans ses cheveux et de tirer légèrement sa tête en arrière.

Ce geste inattendu expose sa gorge, modifie l'angle de pénétration, permettant à Marco d'atteindre cette zone au fond d'elle qui déclenche une tempête de sensations nouvelles.

"Dis-moi que tu aimes ça," exige-t-il, ralentissant délibérément, transformant chaque mouvement en une torture exquise.

"J'aime ça," halète Sophie, surprise par sa propre honnêteté crue. "Je veux plus. Plus fort. Plus profond."

Ces mots, qu'elle ne se serait jamais imaginée prononcer quelques heures plus tôt, jaillissent d'une partie d'elle-même qu'elle découvre à peine, libérée par cet environnement hors du temps, hors des conventions.

Marco obéit, accélérant à nouveau, le claquement humide de leurs corps résonnant dans l'espace vide comme un obscène tambour. Sa main libre glisse sous elle, trouve son clitoris encore gonflé de son précédent orgasme, le stimule au rythme de ses coups de reins.

Cette double stimulation replonge Sophie dans un tourbillon de sensations. Son corps, qu'elle croyait épuisé, répond avec une avidité qui la surprend elle-même. Elle sent un nouvel orgasme se construire, différent du premier – moins explosif mais plus profond, comme une lente marée montante plutôt qu'un tsunami.

"Je sens que tu te resserres autour de moi," murmure Marco à son oreille, son torse maintenant plaqué contre son dos, modifiant encore l'angle de pénétration. "Laisse-toi aller. Abandonne-toi."

Ces mots, prononcés dans cette voix rauque aux inflexions méditerranéennes, agissent comme un déclencheur. L'orgasme la submerge, différent du précédent – une succession de vagues profondes plutôt qu'une explosion unique. Ses bras cèdent sous elle, son visage pressé contre le marbre tiède tandis que son corps continue de trembler, emprisonné entre la pierre et la chair chaude de Marco.

Il accélère encore, ses mouvements devenant moins coordonnés, plus instinctifs. Elle le sent gonfler en elle, signe imminent de sa propre libération. Avec un grognement qui vient du plus profond de sa poitrine, il se retire et jouit sur le bas de son dos, son sperme chaud contrastant avec la fraîcheur relative de sa peau.

Ce geste, à la fois respectueux et marquant son territoire, provoque en Sophie un frisson de satisfaction primitive. Marco s'effondre à côté d'elle sur la structure en marbre, haletant, luisant de sueur sous la lumière lunaire qui a progressé dans le ciel.

Ils restent ainsi, immobiles, leurs respirations se synchronisant progressivement. Marco étend un bras, caresse paresseusement la courbe de sa hanche.

"Tu sais," dit-il finalement, brisant le silence post-coïtal, "il nous reste encore un étage à explorer. Et j'ai quelques idées très précises concernant l'installation qui s’y trouve."

Sophie tourne la tête vers lui, observe son profil ciselé dans la semi-obscurité. Un sourire étire ses lèvres.

"L'exposition privée?"

"Exactement," répond-il, ses yeux brillant d'une lueur espiègle. "Je me demande comment elle répondrait à certaines… de nos attentes."

Elle se redresse, sentant un filet de liquide couler le long de sa colonne vertébrale – une sensation étrangement intime et possessive.

"Il n'y a qu'une façon de le savoir," répond-elle en tendant la main pour l'aider à se relever.

Le troisième étage les attend, et la nuit est encore jeune dans ce musée devenu leur terrain de jeu interdit.

*************


L'aube distille ses premières lueurs à travers les verrières de la galerie Méridien. Un silence particulier, celui des heures suspendues entre nuit et jour, règne dans les salles d'exposition. Sophie et Marco, leurs corps portant les marques de leurs explorations nocturnes – légères morsures sur l'épaule de Sophie, griffures sur le dos de Marco – traversent le dernier étage d'un pas languide.

Leurs vêtements, remis à la hâte, trahissent leur nuit agitée. La chemise de Marco, froissée et mal reboutonnée, laisse entrevoir une partie de son torse. Sophie n'a pas retrouvé son soutien-gorge, abandonné quelque part au deuxième étage, et ses seins libres se devinent sous le tissu fin de son chemisier.

Ils s'arrêtent devant une porte discrète au fond du couloir. Un panneau sobre indique "Exposition privée - Accès réservé".

"Tu crois qu'on peut l'ouvrir?" demande Sophie, sa curiosité piquée au vif malgré l'épuisement qui commence à peser sur ses membres.

Un sourire malicieux étire les lèvres de Marco. Il sort de sa poche un trousseau de clés qu'il fait tinter avec une expression de conspirateur.

"Empruntées au bureau du conservateur," explique-t-il en sélectionnant une clé ancienne à l'aspect patiné. "Après tout, je suis un artiste exposé dans cette galerie. J'ai un accès... privilégié."

Le mécanisme cède dans un cliquetis métallique. La porte s'ouvre sur l'obscurité. Marco tâtonne contre le mur et trouve l'interrupteur. Des spots directionnels s'allument progressivement, révélant une collection qui arrache à Sophie un hoquet de surprise.

Cette salle, absente des brochures officielles, abrite une collection d'art érotique bien plus explicite que les œuvres des étages inférieurs. Des sculptures en bronze représentent des corps enlacés dans des positions impensables pour les articulations humaines ordinaires. Des tableaux anciens dépeignent des orgies mythologiques aux visages extatiques et aux corps abandonnés. Des gravures japonaises du XVIIIe siècle montrent des amants aux sexes disproportionnés.

"La section réservée aux collectionneurs privés," murmure Marco en refermant la porte derrière eux. "Des pièces trop audacieuses pour le grand public, mais prisées par certains mécènes... particuliers."

Sophie circule lentement entre les présentoirs, fascinée par cette célébration sans filtre de la sexualité à travers les âges. Au centre de la pièce, une vitrine éclairée par l'intérieur expose une collection d'objets érotiques historiques – godes en ivoire sculpté, œufs de jade, fouets délicats aux lanières tressées avec un art consommé.

"C'est extraordinaire," souffle-t-elle en s'arrêtant devant une paire de menottes en cuir épais, patinées par le temps et l'usage, aux fermoirs en argent ciselé.

"On peut faire plus que regarder," suggère Marco d'une voix qui s'est approfondie, teintée d'une nouvelle intention.

Il déverrouille la vitrine avec une autre clé, plus petite, qu'il manipule avec une dextérité qui suggère une familiarité troublante. Le verre glisse silencieusement, libérant un parfum subtil de cuir ancien et d'huiles conservatrices.

Marco en sort les menottes avec un respect presque révérencieux, ainsi qu'un fouet à plusieurs lanières dont les extrémités sont ornées de petites boules de soie rouge.

"XVIIIe siècle. Appartenant supposément à la Marquise de Merteuil," explique-t-il, sa voix soudain professionnelle, comme s'il donnait une conférence. "Ces objets ont traversé la Révolution, ont appartenu à plusieurs collectionneurs avant d'arriver ici. Imagine les mains qui les ont tenus, les corps qu'ils ont disciplinés..."

Sophie sent un frisson remonter le long de sa colonne vertébrale. Son cœur s'accélère. Leurs précédentes rencontres avaient été intenses, mais spontanées, presque animales. Ceci représente un choix délibéré, une exploration consciente au-delà des frontières conventionnelles.

"Utilise-les," murmure-t-elle, sa voix à peine audible mais ferme.

Marco s'immobilise, ses yeux cherchant les siens dans la pénombre ambrée de la salle. Ce qu'il y lit le fait sourire lentement.

"Tu es sûre?"

Elle hoche la tête, sa peau déjà picotante d'anticipation.

"Je veux savoir... comment c'était pour elle. Pour toutes ces femmes qui ont porté ces marques."

Il pose les objets sur une console proche et s'approche d'elle. Ses doigts effleurent sa joue en une caresse presque imperceptible.

"Déshabille-toi," ordonne-t-il doucement. "Complètement cette fois."

Il recule d'un pas, lui accordant l'espace nécessaire tout en ne la quittant pas des yeux. Sophie comprend instinctivement qu'il s'agit d'une performance, d'un rituel. Elle prend son temps, savourant ce nouveau pouvoir qu'elle découvre – celui d'être observée, désirée, d'attiser le désir par la lenteur.

Ses doigts trouvent la fermeture éclair de sa jupe, elle ouvre grand son chemisier. Le tissu glisse de ses épaules, révélant sa peau marquée par leurs précédentes étreintes – une légère morsure sur la clavicule, des traces de doigts sur ses hanches. La jupe tombe à ses pieds en un froissement soyeux. Elle se tient maintenant uniquement vêtue de sa culotte en dentelle, déchirée sur un côté durant leurs ébats précédents.

La lumière de l'aube naissante, filtrée par les vitraux, crée des motifs colorés sur sa peau nue. Marco l'observe comme il étudierait une œuvre d'art, mémorisant chaque détail, chaque ombre, chaque reflet.

"Continue," dit-il, sa voix légèrement rauque.

Elle glisse ses pouces sous l'élastique de sa culotte et la fait descendre le long de ses cuisses avec une lenteur délibérée. Le tissu rejoint le reste sur le sol.

"Tourne-toi."

Elle pivote lentement, offrant à son regard chaque angle de son corps. Elle sent l'air frais caresser sa peau, ses tétons se durcir sous l'effet combiné de la température et de l'exposition. Entre ses jambes, une humidité commence déjà à perler.

Au centre de la pièce se trouve une chaise d'apparence ancienne, au dossier droit et aux accoudoirs sculptés, dont le velours cramoisi évoque les boudoirs aristocratiques d'un autre siècle. Marco la guide jusqu'à celle-ci.

"Mets-toi à genoux, face au dossier."

Elle s'exécute, le velours rugueux sous ses genoux contrastant avec la douceur de ses cuisses. Marco s'approche, tenant les menottes dans ses mains. Le cuir est étonnamment souple contre sa peau lorsqu'il le passe autour de ses poignets.

"Trop serré?"

"Non," murmure-t-elle, surprise par cette sollicitude au milieu de ce jeu de domination.

Il attache ses mains aux barreaux du dossier, vérifiant que les liens lui permettent une certaine mobilité sans possibilité de se libérer. La position force Sophie à se tenir cambrée, ses seins pointant vers l'avant, exposée et vulnérable.

"Parfait," murmure-t-il en reculant pour l'observer.

Il la contourne lentement, sa main effleurant sa peau en passant – une épaule, la courbe de sa colonne vertébrale, une hanche. Sophie frissonne sous ces contacts fugaces, son corps hypersensible après leurs précédentes étreintes.

"Dis-moi si c'est trop," murmure-t-il à son oreille avant de déposer un baiser à la jonction de son cou et de son épaule, là où sa peau est la plus fine.

Sophie acquiesce, le souffle court. Son corps entier vibre d'anticipation, ses sens en alerte. Derrière elle, elle entend Marco se déplacer, le bruissement du cuir du fouet qu'il manipule. Un sifflement léger fend l'air – il le teste, se familiarise avec son équilibre, sa portée.

Le premier contact la surprend – pas par sa violence, qui reste modérée, mais par la constellation de sensations qu'il déclenche. Ce n'est pas une douleur nette, mais une traînée de chaleur qui irradie du point d'impact jusqu'aux extrémités de son corps. Un gémissement involontaire s'échappe de ses lèvres.

"Encore?" demande Marco, sa voix trahissant son excitation contenue.

"Oui," souffle-t-elle, surprise par son propre désir. "Plus... plus fort."

Les coups suivants dessinent une cartographie précise sur sa peau – ses omoplates, le creux de ses reins, la courbe de ses fesses. Marco alterne avec une science consommée entre le fouet et ses mains, caressant les marques rouges, soufflant doucement sur sa peau échauffée, parfois y déposant un baiser qui fait contraster la fraîcheur de ses lèvres avec la brûlure superficielle.

Chaque impact envoie une décharge qui semble se connecter directement à son sexe, comme si des fils invisibles reliaient son dos à son clitoris. Sophie s'abandonne aux sensations, ses hanches ondulant imperceptiblement contre le vide. Entre ses jambes, son excitation devient impossible à ignorer – une humidité chaude qui coule le long de l'intérieur de ses cuisses.

"Tu es magnifique ainsi marquée," murmure Marco. "Ta peau retient l'empreinte du fouet comme une toile garde la trace du pinceau."

Ses doigts tracent les lignes rouges qui commencent à se former, suivant leur motif comme s'il déchiffrait une carte. Puis sa main descend plus bas, glisse entre ses jambes par derrière. Il constate son état d'excitation avec un grognement appréciateur.

"Comme c'est intéressant," dit-il en enfonçant deux doigts en elle sans préavis, lui arrachant un cri de plaisir. "Ton corps traduit la douleur en désir."

Ses doigts s'enfoncent profondément, trouvant immédiatement ce point sensible à l'intérieur d'elle. Il les courbe, exerçant une pression précise qui lui fait cambrer davantage le dos, tirant sur ses liens.

"Tu aimes ça, n'est-ce pas?" demande-t-il en ralentissant délibérément ses mouvements. "Être attachée. Exposée. Soumise."

"Oui," admet-elle dans un souffle tremblant. "J'aime... j'aime ce que tu me fais."

Il retire ses doigts, lui arrachant un gémissement de protestation. Elle l'entend se déshabiller derrière elle, le bruissement des vêtements qu'on enlève, le cliquetis d'une ceinture. Puis elle le sent se positionner contre elle, son sexe dur effleurant l'entrée du sien sans y pénétrer.

"Supplie-moi," ordonne-t-il, sa voix devenue plus grave, presque méconnaissable.

C'est nouveau pour Sophie – cette vulnérabilité totale, ce besoin d'implorer, de s'abaisser verbalement. Pourtant, les mots franchissent ses lèvres avec une facilité déconcertante, comme libérés par son état d'abandon physique.

"S'il te plaît," gémit-elle, tirant sur ses liens de cuir. "Prends-moi. Remplis-moi. J'ai besoin de te sentir en moi, maintenant."

Il reste immobile, son sexe pressé contre son entrée sans la pénétrer.

"Pas assez convaincant," murmure-t-il. "Dis-moi exactement ce que tu veux."

La frustration et le désir se mêlent en elle, brisant ses dernières inhibitions.

"Enfonce ta queue en moi," supplie-t-elle, les joues brûlantes mais incapable de s'arrêter. "Baise-moi fort. Fais-moi sentir que je t'appartiens."

Ce dernier aveu semble briser quelque chose en Marco. Il la pénètre d'un coup, profondément, brutalement, lui arrachant un cri qui résonne contre les murs de la salle. Ses mains agrippent ses hanches avec une force qui laissera des marques, la maintenant fermement alors qu'il s'enfonce en elle encore et encore.

L'angle est différent de leurs précédentes unions – plus profond, plus direct. Chaque poussée touche ce point précis en elle qui déclenche des vagues de plaisir presque insoutenables. Les menottes cliquettent contre le bois de la chaise à chaque impact, ajoutant une dimension sonore qui amplifie l'obscénité délicieuse de leur étreinte.

"Plus fort," supplie-t-elle, la tête rejetée en arrière. "Plus vite."

Marco ajuste sa position, un genou posé sur la chaise pour augmenter sa puissance de pénétration. Il obéit à sa demande, accélérant le rythme, chaque coup de reins faisant grincer la chaise sur le parquet ancien. Une de ses mains remonte le long de son dos marqué par le fouet, s'enroule autour de sa gorge, exerçant une pression légère qui restreint son souffle sans jamais le couper complètement.

Cette légère asphyxie intensifie toutes les sensations – les couleurs semblent plus vives derrière ses paupières closes, les sons plus distincts, le plaisir plus aigu. Son corps entier devient un conducteur de sensations, chaque terminaison nerveuse envoyant des décharges de plaisir pur à son cerveau.

"Tu es si serrée," grogne Marco contre sa nuque. "Comme si ton corps voulait m'emprisonner."

Sa main libre quitte sa hanche pour se glisser entre ses jambes, trouvant son clitoris gonflé. Ses doigts encore humides de son excitation tracent des cercles précis autour du bourgeon sensible, synchronisés avec ses poussées.

Sophie sent l'orgasme monter en elle, plus puissant que tous les précédents. Il se construit différemment – non pas comme une vague unique, mais comme plusieurs courants convergents qui s'amplifient mutuellement. Son corps entier se tend, ses poignets tirant contre les menottes jusqu'à ce que le cuir s'enfonce dans sa chair.

"Je vais jouir," articule-t-elle entre deux respirations hachées. "Je sens que ça vient... oh mon dieu, je vais..."

L'explosion est totale, dévastatrice. Une déflagration qui part de son sexe et irradie jusqu'à la racine de ses cheveux, jusqu'à la pointe de ses orteils qui se crispent involontairement. Son corps convulse, ses muscles internes serrant le sexe de Marco dans un étau spasmodique qui intensifie encore ses sensations.

Vague après vague, l'orgasme la submerge, lui faisant perdre toute notion du temps et de l'espace. Elle n'est plus Sophie, conservatrice de musée prise au piège d'une galerie – elle n'est que sensation pure, corps transcendé par le plaisir.

Marco accélère encore, ses mouvements devenant erratiques, perdant leur régularité mesurée. Sa respiration s'alourdit contre sa nuque, son corps se tend. Avec un grognement profond qui semble arraché du fond de ses entrailles, il s'enfonce une dernière fois et jouit en elle, son corps pressé contre son dos, ses lèvres contre sa nuque mordant légèrement sa peau.

Ils restent ainsi un long moment, haletants, tremblants, unis dans cet instant suspendu entre deux mondes – celui de la nuit dont ils émergent et celui du jour qui s'installe inexorablement. Le temps semble s'être arrêté dans cette salle hors du monde, préservée des regards extérieurs et des conventions sociales.

Doucement, avec des gestes presque tendres, Marco détache les menottes. Il les retire délicatement, prenant soin de ne pas frotter le cuir contre les marques rouges qu'elles ont laissées. Il masse ses poignets avec ses pouces, rétablissant la circulation, avant de l'aider à se redresser.

Sophie vacille légèrement, ses jambes engourdies par la position maintenue. Il la soutient, l'enveloppe dans ses bras, son torse chaud contre ses seins, ses mains caressant ses cheveux trempés de sueur.

"Tu vas bien?" murmure-t-il contre son oreille, son accent italien plus prononcé dans cet état de vulnérabilité partagée.

Sophie acquiesce, encore incapable de parler. Son corps vibre encore des répliques de son orgasme, de petites contractions résiduelles qui font tressaillir ses muscles par intermittence. Elle n'a jamais connu une telle intensité, un tel abandon. C'est comme si quelque chose s'était brisé en elle – non pas de façon destructrice, mais libératrice.

Ils s'habillent lentement, en silence. Marco l'aide à remettre sa robe, ses doigts s'attardant sur chaque marque qu'il a laissée sur sa peau. Il replace soigneusement les objets dans la vitrine, la verrouille, puis guide Sophie vers la sortie.

À l'extérieur de la salle secrète, le soleil inonde maintenant complètement la galerie. Le monde ordinaire reprend ses droits. Dans quelques minutes, ils entendront les premiers bruits du personnel arrivant pour ouvrir la galerie.

"Et maintenant?" demande Sophie, soudain consciente que leur nuit hors du temps touche à sa fin.

Marco la regarde avec une intensité nouvelle. Sa main caresse sa joue, son pouce effleurant sa lèvre inférieure légèrement gonflée par leurs baisers.

"Maintenant, je t'invite à prendre un café," dit-il simplement. "Puis peut-être à visiter mon studio. J'ai commencé une nouvelle série de photographies sur la vulnérabilité et la force... et je crois avoir trouvé ma muse."

Sophie sourit, pour la première fois sans réserve. Elle entrelace ses doigts aux siens, sentant les cals du photographe contre sa paume.

"J'accepte. Pour le café... et pour tout le reste."

Ils descendent les escaliers vers la sortie, leurs corps portant invisiblement les traces de cette nuit extraordinaire. Dans quelques minutes, ils redeviendront une conservatrice de musée et un photographe – des professionnels respectables avec des carrières à préserver. Mais désormais, ils partagent ce secret : celui de s'être découverts entièrement, sans masques ni inhibitions, dans l'intimité d'une galerie fermée, entourés d'œuvres d'art qui n'auront jamais été aussi vivantes que cette nuit-là.

Les avis des lecteurs

L'art est une expérience sensuelle qu'il convient de pousser jusqu'à l'extase et c'est tant mieux... Bravo !



Texte coquin : Après la fermeture
Histoire sexe : Une rose rouge
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