Confidences pour Confidences

- Par l'auteur HDS PP06 -
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Auteur homme.
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Récit libertin : Confidences pour Confidences Histoire érotique Publiée sur HDS le 19-05-2022 dans la catégorie Entre-nous, hommes et femmes
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Confidences pour Confidences
L’autre jour, j’ai lu une histoire qui m’a touché et qui m’a plongé dans un océan de réflexion.

Une femme racontait comment elle avait trompé son mari, et comment elle avait attrapé une maladie avec son amant l’obligeant à avouer son infidélité. C’était poignant.
Lui avait eu du mal à l’accepter, à pardonner, d’ailleurs je ne sais pas s’il a pardonné, elle ne l’a pas dit. Pourtant, ils étaient toujours ensemble. Belle preuve d’amour !

Enfin, je ne vais pas tout vous raconter, vous pouvez aller le lire, ça s’appelle « Confidence d’une femme infidèle ». Ça porte bien son nom, une confidence intime, j’étais presque gêné, un peu comme un voyeur.

Je me suis fait la même réflexion que le mari, si elle n’avait pas attrapé ce virus, elle n’aurait rien dit. Sa liaison aurait duré combien de temps ? Aurait-elle eu d’autres amants après ? Pas vu, pas pris. Car le pauvre mari ne se doutait de rien, bien sûr.

Comme je vous l’ai dit, j’ai été troublé par ce récit, j’y ai pensé toute la journée. Ça aurait pu arriver à n’importe quel couple. A nous aussi, ça aurait pu aussi nous arriver. Je me suis demandé cent fois, « Christine, m’a-t-elle été fidèle ? ». Peut-être que moi aussi je n’ai rien vu. En quarante ans de mariage, elle a dû avoir bien des occasions.

Parce que moi, je dois bien vous l’avouer, je n’ai pas toujours été un modèle de fidélité. Christine ne l’a jamais su, elle ne le sait toujours pas.

Voilà c’est dit, confidences pour confidences, j’ai eu des aventures comme on dit, enfin des … deux pour être précis, deux qui ont compté pour moi et un coup du soir. Ça ne m’a jamais traumatisé, je n’ai jamais culpabilisé, jamais aucun remords. Je crois que ma vie familiale n’en a pas souffert, ça a été un plus, un plus pour moi.

Deux fois, une double vie pendant quelques mois. J’ai toujours su séparer mes liaisons de ma vie de famille. Car je n’ai jamais cessé d’aimer Christine, même si j’ai eu des sentiments pour d’autres, des sentiments forts. Au lit, Christine a toujours été parfaite. Je n’étais pas en manque, elle m’a toujours comblé, pas besoin d’aller voir ailleurs si l’herbe est plus verte. Alors pourquoi, me direz-vous. J’étais amoureux, pas plus compliqué que ça.

Au fait, vous ai-je dit que je m’appelle Alain ? Enfin que ce soit Gérard, Jean ou même Patrick, vous vous en foutez comme de l’an 40. C’est juste pour situer, la génération après-guerre, début des années 50. Je ne donnerais pas plus de détails, coquetterie qui accompagne mes cheveux blancs.
Pour vous dire qu’étant retraité, papy de 4 charmants bambins, ce que je vais vous raconter se passe à une époque sans internet, sans téléphone portable, sans ordinateur individuel sauf Apple, le II E pour les initiés, et l’arrivée du Macintosh, le Mac comme on l’appelait. Ah ! Je vois que certains connaissent.
Et sans le sida, mais sans capote non plus… ça, ça change tout.

Mes deux coups de canif, disons de machette pour être plus juste, ne sont pas le signe de la crise de la quarantaine, non, aucune excuse de ce côté-là. Je n’en cherche pas. La première j’avais un peu plus de 30 ans, l’autre une bonne dizaine d’années après.

Commençons par le début. Ma vie commence, ma vie d’adulte, quand j’ai rencontré Christine, faut que je vous raconte.

Beaucoup de mes copains étudiants s’étaient mariés pendant leurs études, certains un peu contraints quand le ventre de leur belle s’est arrondi. Avec Christine nous avons fait plus attention, ou nous avons eu plus de chance. Nous avons attendu d’avoir décroché nos diplômes tous les deux pour passer devant le maire et le curé.
A cette époque, impossible de vivre ensemble sans être marié, j’étais en Cité U, ma future habitait chez ses parents. On se voyait donc après le resto U à midi ou certains soirs après le ciné, petit passage dans ma chambre quand le concierge avait le dos tourné. Nous n’avons jamais pu passer une nuit ensemble, je devais la raccompagner chez ses parents.

Problème en Cité U, comment prendre une douche après ? Pas de cabinet de toilette dans la chambre, il fallait utiliser les douches communes, même pas de cabines individuelles. Heureusement, nous étions une cité réservée aux garçons, donc un lieu peu fréquenté en dehors des jours de match. Une seule fois on s’est fait surprendre, le pauvre il est parti bien vite, plus gêné que nous.

Sans beaucoup d’expérience, nous avons découvert ensemble les plaisirs de la vie. On est même allés voir des films X en vogue à l’époque, un peu écœurant la première fois, mais ça nous a donné des idées, de sacrées idées.

Pourtant, nous n’en étions pas à notre coup d’essai, ni elle ni moi. Au début on s’est tout raconté, confidences sur l’oreiller. Enfin elle m’a tout raconté, je voulais connaître sa vie avant, moi j’étais plus discret, mais je crois surtout qu’elle s’en moquait. Donc je préférais l’écouter.

Je passe sur les amours platoniques de l’adolescence, les bisous échangés vite faits, les caresses entre cousins, ou la fois où elle a montré ses seins à ses petits voisins.
Christine avait eu un flirt poussé en première année de fac, ça n’a pas duré longtemps mais c’est la première fois qu’elle voyait le loup. Quelle expression ! Enfin on disait comme ça.
Ensuite 2 ou 3 copains de cœur, mais qui ne s’attachaient pas. Juste le temps de jouer à papa maman, et on passe au suivant. Avec moi, ça devenait sérieux.

Moi, à l’adolescence, je tombais facilement amoureux, un simple battement de cils me faisait chavirer. Après les inévitables flirts du samedi soir, et le pelotage en règle de mes copines au cinéma, j’étais allé en vacances en Suède dans la voiture d’un copain, une 2 chevaux. La Suède, le pays des filles faciles, pour faire mes premières armes. La réputation n’était pas usurpée, nous avons pu mettre quelques trophées à notre tableau de chasse. Et surtout ramener une provision de capotes, ustensile indispensable pour ne pas avoir à se marier trop tôt. Surtout que leur vente était interdite en France, les biens pensants estimant que cela pouvait donner des idées à notre belle jeunesse. Pour passer les frontières nous les avions cachées dans nos chaussettes, et planquées dans les recoins de la voiture. L’année précédente un de nos copains s’était fait arrêter par les gendarmes avec une cargaison qui de toute évidence n’était pas que pour sa consommation personnelle. Bilan, une nuit au poste, confiscation de la marchandise et amende. Il avait aussi quelques revus pornos inconnues chez nous qui ont fait le bonheur des douaniers.

Autres temps autres mœurs, à l’époque on avait une amende si on mettait une capote, maintenant les jeunes en risquent une s‘ils n’en mettent pas.

Revenons à ma chérie. Christine et moi, nous nous sommes mariés. Mariage traditionnel, petite fête, et voyage de noces à Venise, rien d’original. Au retour, installation chez mes beaux-parents en attendant de trouver un appart et surtout un travail.

Je devais d’abord faire mon service militaire. Étant chargé de famille, j’ai pu rester à Paris. Comme j’avais le permis de conduire, après mes deux mois de classe à Vincennes, seul moment où j’ai connu la caserne, je suis devenu le chauffeur particulier de madame la Générale. Laquelle ? Bof, je n’en sais plus rien.
J’allais la chercher chez elle tous les matins sur le coup de 10 heures, pour la déposer soit devant les magasins et je portais les paquets, soit chez son coiffeur et je l’attendais dans la voiture de fonction du Général. L’après-midi, elle allait prendre le thé chez ses copines, pendant que je bouquinais les romans de San Antonio, toujours dans la voiture officielle. Parfois elle me faisait monter pour faire le quatrième au bridge, prouvant ainsi que mes études servaient enfin à quelque chose.
Voilà comment je me suis préparé à sauver notre beau pays en cas d’attaque surprise.


Revenons au sujet qui nous préoccupe, enfin qui vous préoccupe, mes affaires de cul. Voilà, j’y arrive.

Depuis ma mise à la retraite, pour occuper mes temps libres, j’aime bien lire des histoires érotiques, des récits vécus, même si j’ai souvent l’impression que ce sont de gros fantasmes. Difficile d’imaginer des couples aussi libertins, des mecs si heureux de voir leur femme se faire défoncer par leurs amis dans toutes les positions. Enfin c’est agréable à lire, je me projette dans ces histoires fantastiques, elles me font bander et accompagnent fort agréablement mes petites branlettes.

Non, ce que je trouve le plus étonnant, ce sont ces hommes, ou ces femmes d’ailleurs, qui éprouvent le besoin de tout avouer à leur conjoint en rentrant d’un déplacement professionnel ou d’une soirée entre filles. Ils culpabilisent au moindre petit baiser ou à une nuit passée avec une collègue. Ils auraient pu y penser plus tôt. Quelle connerie ! Faut assumer ! Y a de quoi foutre son couple en l’air pour rien. D’ailleurs le conjoint ne demande rien lui, l’ignorance protège. Ils appellent ça « honnêteté dans le couple », je veux bien, mais un peu de cachotterie ne nuit pas à la bonne entente des ménages.

Tout ça pour vous dire, que je n’ai jamais éprouvé le besoin de choisir Christine comme confidente. On se porte aussi bien comme ça.

Je vous vois venir, corollaire à ma belle démonstration, Christine a pu s’envoyer en l’air dans les mêmes conditions. Serais-je plus heureux si elle m’avait tout raconté. Pas sûr.
Je dis ça, mais je suis certain que jamais…fierté du mâle.

Maintenant quand je la regarde avec nos petits-enfants, difficile d’imaginer qu’elle ait pu… Mais plus jeune, elle faisait tourner les têtes. Elle a toujours été très belle. Un corps de rêve. Je l’ai connu si mignonne, une vraie poupée qui a fait battre mon cœur dès le premier regard. Vous allez me dire comme les autres, non beaucoup plus, cent fois plus, elle occupait toutes mes pensées, jour et nuit, une véritable obsession. J’ai vite décidé que ce serait la mère de mes enfants.
Justement, quand elle attendait nos enfants, femme enceinte épanouit, elle était souvent fatiguée le soir, elle avait des cernes, mais aussi des formes, la beauté des femmes enceintes, sublime. Est-ce l’amour qui m’aveuglait, ou le fait que j’ai bondi de joie quand j’ai su que j’allais être papa, non je vous jure, il n’y avait pas de femme plus belle, son ventre arrondi lui allait si bien.

Ce qui ne gâche rien, elle avait pris deux tailles de soutien-gorge, et les hormones qui travaillent, c’est tout bénef, sa libido était au top. C’est peut-être la période où nous avons le plus souvent fait tagada, ou crack crack si vous préférez.

Dans le fond, je n’ai jamais cessé d’être fier d’elle, amoureux et fier. Tenez, plus tard, la femme mature, la quarantaine passée, un peu de l’âge de celle qui s’est confiée. Sur la plage par exemple, il y a des regards qui ne trompent pas, après deux grossesses, elle était parfaite en bikini. Elle faisait encore tourner les têtes.

Je n’ai jamais eu de doute sur sa fidélité, toujours une confiance aveugle, c’était quelque chose d’impensable. Comme elle devait avoir une confiance aveugle en moi, et pourtant…maintenant qu’on en parle, je me pose des questions ?

Voyons, quand aurait-elle pu et avec qui ? Ses collègues ou un voisin, je ne vois pas qui d’autre.
Comme justement ce voisin, qui lui faisait toujours des compliments quand on se croisait dans l’immeuble. Je le trouvais lourd. Un jour je lui en ai fait la réflexion, elle l’a défendu « mais non il est sympa ». Ben voyons. Faut dire qu’à ce moment-là, je n’ai jamais rien soupçonné, c’est parce qu’on en parle que je me dis que peut-être… Sa femme l’a foutu dehors, ils ont divorcé. Il parait, mais ce sont des rumeurs, qu’il collectionnait les maîtresses. Qu’y avait-il de vrai ? Je ne vais tout de même pas aller le demander à sa femme, 30 ans après. Ni à la mienne.

Je n’en ai jamais parlé à Christine, elle m’aurait dit « avec le boulot, tenir la maison, et bébé, quand aurais-je eu le temps ? » ... pas tort, et en plus nous étions toujours ensemble.

Alors avec qui ? Un collègue ? Elle aurait pu profiter de ses poses déjeuner, ou le soir après le bureau, ou lors de ses déplacements en province … peut être que…comme les femmes de toutes ces histoires.

En en parlant, ça me rappelle le pot avec ses collègues pour la naissance du premier. Ils lui ont offert un doudou pour bébé et un gros bouquet de fleurs. Normal. Je vous vois venir, qu’est-ce que je trouve à redire, un pot tout ce qu’il y a de plus classique.
Oui, mais le pot devait se terminer rapidement après le bureau, et à 20 heures elle n’était toujours pas rentrée. Donc ce soir-là, je rentre un peu plus tôt, je vais chercher bébé chez sa nounou. Le biberon, le bain, je lui change sa couche pour la nuit, et dodo sans problème bercé par papa.

J’ai préparé le repas et j’ai attendu, 21 heures, 22 heures… Aurait-elle eu un accident ? J’en arrive même à téléphoner au commissariat et à l'hôpital à côté de son boulot. Pas d'accident, rien.
Impossible de la joindre, son bureau ne répond plus, je vous rappelle que nous n’avions pas de portable à cette époque.
Je me suis endormi dans le fauteuil en l’attendant. Sa réflexion en arrivant « tu aurais dû te coucher ». Je la vois encore, son bouquet de fleurs à la main, elle me montre le doudou « mignon non ? ». Voyant la table mise dans la cuisine :
- Mais, tu n’as pas mangé ?
- Je t’attendais… et je me suis assoupi.
- Oh mon pauvre chéri !

Ce n’était pas ma première préoccupation, je n’ai pu m’empêcher de l’interroger sur son arrivée tardive.
Rapidement elle m’explique. Avec ses collègues, après le pot, ils sont allés au restaurant dans Paris, impossible de me prévenir.

- J’ai bien pensé que tu allais te faire du souci, mais pas vraiment pratique de téléphoner. Téléphone au comptoir, du bruit, et puis j'ai vite oublié.

Ensuite, elle a dû attendre son chauffeur qui devait la raccompagner, car elle n'osait pas prendre le métro seule le soir. Il n’en finissait pas de discuter avec d'autres collègues. Tout à fait plausible. Je l’ai cru, nous n’en avons plus jamais parlé. Elle n’a pas changé ses habitudes, rien qui puisse me mettre sur la voie d’une quelconque infidélité. Si je lui avais fait part de soupçons, bonjour la confiance. Mais, je n’avais aucun soupçon.

Etais-je naïf ? J’avoue n’avoir jamais douté d’elle à ce moment-là. C’est en lisant ces histoires que je me suis rappelé cette soirée. Je suis certain qu’elle, elle l’a totalement oubliée.

Des exemples comme ça, je peux en trouver 36 en me creusant la tête. Ça ne veut rien dire. Moi aussi j’ai reconduit des collègues chez elle après le boulot, sans pour autant…
Alors ? Ni un voisin, ni un collègue… J’oubliais, il y a les amis, les vrais, les proches. On lit tellement d’histoires où son meilleur ami se tape sa femme. Non, je n’y ai jamais pensé non plus, même pas effleuré l’esprit. D’accord, je n’ai jamais trouvé leurs femmes baisables, mais de là à se rabattre sur Christine… Non… Je ne comprenais pas que tous les hommes ne soient pas amoureux de Christine. Elle a toujours été la plus belle, la plus intelligente, la plus distinguée, elle l’est toujours d’ailleurs. Alors ? Tant pis pour eux, ils ont dû se contenter des moches.
Je suis dur tout de même, pas très impartial. Certaines, enfin toutes, sont aussi mignonnes que Christine, mais voilà, je ne les ai jamais regardées comme je regardais Christine.
Pour en revenir à mes amis, mes copains, mes potes comme on dit maintenant, est-ce que l’un d’entre eux aurait pu…. Non, je ne peux même pas l’imaginer. Même aujourd’hui.

Bon, je n’ai oublié personne… Tout ça pour vous dire que je n’ai aucun doute sur la fidélité de ma tendre moitié. Je n’en ai jamais eu.
Je ne suis pas à une contradiction près, ça m’embêterait un peu de savoir qu’elle m’a trompé. Enfin, si je l’apprenais maintenant, je n’irais pas le lui reprocher, ce serait gonflé de ma part. Je préfère ne pas savoir.

C’est vrai, je parle, je parle, et je ne vous ai encore rien dit sur moi… Je vous parle de Christine, alors que c’est moi qui …

Mettons les choses au clair, Je n’ai jamais cherché à avoir une maîtresse, j’ai toujours été heureux en ménage.
Mais voilà, je vous l’ai déjà dit, depuis que mes hormones ont commencé à me travailler, j’ai tendance à tomber amoureux facilement. Un joli jupon, un beau décolleté, un sourire, un rien m’enflamme. En général, ça ne durait pas longtemps, il suffisait d’un autre jupon, d’un autre décolleté, d’un autre sourire… Parfois je craquais …normal, non ? Enfin normal quand j’étais jeune homme…N'empêche, le grand amour, c’est ma spécialité. Marié ou pas.

Enfin bon !
D’un côté Christine, nos enfants, vie de famille sans histoire, le bonheur parfait, comme disait la femme dans ses confidences. On doit être beaucoup de couples dans cette situation.
Et de l’autre, un coup de cœur, l’envie irrésistible de prendre une femme dans mes bras, de l’embrasser … une fois le premier pas franchi, impossible de n’en rester qu’aux bisous. Je me retrouve chez elle, nus tous les deux sur un lit. Après il faut jongler avec les emplois du temps, et faire attention à ne pas se faire gauler… Les deux fois au boulot, un peu le même scénario.

La première fois, j’avais dans les 30 ans, les enfants étaient encore petits. Elle venait d’être embauchée. Je l’ai découvert un jour à la machine à café, elle travaillait un étage au-dessus. Nous nous sommes retrouvés à la cantine, on a vite sympathisé. On a beaucoup discuté à la cafétéria avant de retourner travailler. Elle était libre, je ne l’étais pas, mais mon cœur s’est emballé. Tout l’après-midi, je n’arrêtais pas de penser à cette fille. Deux jours après, dans l’ascenseur je l’ai prise dans mes bras, bises rapides la porte allait s’ouvrir, mais son regard en sortant me disait que j’avais toutes mes chances. Je les ai eus. Le soir même, elle était dans le parking à côté de ma voiture. Elle m’a demandé de la ramener chez elle, une sombre histoire de métro en panne. J’ai fait semblant d’y croire. Ce soir-là j’ai fait des heures sup, Christine m’attendait pour dîner.

En arrivant, je suis allé faire la bise aux enfants avant qu’ils ne s’endorment. A table, nous nous sommes racontés notre journée, enfin moi un peu édulcorée. Étrangement, je n’avais aucun remords. Le soir, après quelques préliminaires devant la télé, j’ai remis ça sans ressentir la moindre culpabilité. Nous nous sommes endormis après quelques caresses sous la douche, comme nous en avions l’habitude.

Le pli était pris. Au bureau, attention aux faux pas, j’essayais de l’éviter devant la machine à café ou à la cantine. Nous profitions de la pose de midi pour faire un petit tour chez elle, au menu galipettes et poulet froid, à poil dans sa cuisine, après un apéritif coquin sur son canapé-lit.

J’étais tombé amoureux dès la première rencontre. J’ai vite compris qu’elle aussi, mais elle savait que je ne quitterais jamais ma femme, ni mes enfants. On ne savait pas où on allait, on profitait du moment présent, sans penser plus loin, comme des ados. Ça a duré une bonne année.
Après les vacances d’été, en rentrant fin juillet, je l’ai trouvé distante. Il est vrai qu’à l’époque, sans téléphone portable, je ne lui avais pas donné beaucoup de nouvelles depuis trois semaines.
D’ailleurs, je n‘ai jamais su ce qu’elle faisait vraiment quand nous n’étions pas ensemble. Elle me racontait, mais c’était son problème. En mec égoïste, je ne m’en souciais pas trop. Elle allait au cinéma, faisait du sport, voyait des amis, elle devait aussi faire des courses au supermarché et faire son ménage… Ah si, elle allait voir ses parents tous les 15 jours le dimanche, en bonne petite fille.

A mon retour, on est allé chez elle. Je rempilais sans problème. Mais là, j’ai déchanté, j’ai compris qu’elle n’avait pas passé la nuit dans son lit. Elle nous a servi un café et m’a fait clairement comprendre que nous deux c’était fini. Sans aucun ménagement. Je n’en méritais pas. Elle m’a dit avoir rencontré un autre homme. Où ? Pas voulut le dire … Au bureau ? Je le connais ? … Quelles questions ! Comme si cela avait de l‘importance. Pour moi ça en avait, pas pour elle.

Je n’allais pas m’accrocher, j’avais ma famille, elle une autre vie. Je tenais toujours à elle, mais les vacances étaient passées par là. Déçu, je devais faire contre mauvaise fortune bon cœur.
Je me souviens d’elle comme si c’était hier. Elle avait un superbe petit cul, des seins très sensibles qui me faisaient rêver, et quand elle marchait nue chez elle, sa démarche féline me fascinait… Outre le fait qu’elle suçait comme une pro et me laissait me répandre dans sa bouche, alors que Christine avait toujours refusé, vous comprenez maintenant pourquoi je la regrettais déjà en retournant au bureau.

Ma double vie s’arrêtait, brutalement. J’ai été triste et perturbé pendant plusieurs jours, j’ai dû inventer un problème au bureau pour répondre aux questions que Christine n’a pas manqué de me poser… et puis la vie a repris son cours normal.
Le choc passé, j’ai été heureux pour elle, je n’avais aucun avenir à lui offrir. Elle s’est mariée l’année suivante, avec lui bien sûr. Elle a maintenant 3 enfants. J’ai changé de société peu de temps après notre rupture.
Je l’ai croisé par hasard, il y a quelques années, ce n‘était plus la frêle jeune femme, c’était une mère de famille qui semblait bien dans sa peau, la maturité lui allait bien. On a pris un café ensemble comme deux vieux amis. Un peu de nostalgie, rien de plus.

Puisqu’on en est aux confidences intimes, que je vous parle aussi de mes problèmes de santé. Passé la cinquantaine, mon cœur a eu quelques faiblesses, des palpitations. Je suis allé voir un ami cardiologue, il m’a assuré qu’il n’y avait rien de grave mais qu’à partir d’un certain âge, il fallait se ménager, et surtout se surveiller, un électrocardiogramme tous les ans :- Comme la prostate mon vieux, ajouta-t-il, faut la contrôler régulièrement. D’ailleurs je vais te faire une ordonnance, prise de sang et visite à un urologue. Il va te mettre le doigt dans le cul, mais c’est pour la bonne cause.

Un peu anxieux par ces paroles, même dites sur un ton amical et avec le sourire, je m’enquis de ce qui me préoccupait au premier chef :- Je pourrais encore avoir des rapports sexuels ?

Sa réponse ne me fit même pas sourire :- Oui, sans problème, c’est un bon exercice. Mais attention faut ménager ton cœur, quelque chose de pas trop fatigant, rien qu’avec ta femme maintenant.

Et il partit d’un grand éclat de rire, content de sa bonne blague.

En rentrant, je repensais à tout ce qu’il m’avait dit…. Qu’est-ce qui m’attend maintenant ? La maladie, l’impuissance, la sénilité, la mort ? Bel avenir !
Je broyais du noir toute la soirée. Christine ne s’est aperçue de rien, mais c’est vrai que je l’ai regardé autrement. Le soir, j’ai voulu me prouver que j’étais encore un jeune homme. Christine pourrait vous le dire, j’ai assuré. Tout était en état de marche, je bandais encore, et le cœur a tenu.
Quel con ! Il m’a fait peur ce con.

Quoi ? Vous dites ?
- Alors, cette seconde fois ?

Ah oui, la seconde fois, ça vient. Y a que le cul qui vous intéresse ? Je vous parle de ma santé, de ma peur de vieillir et vous ramenez tout à une histoire de cul.

Bref. La seconde fois, c’était lors un déplacement professionnel, quelques années après la première, je n’ai pas compté.

J’avais été embauché pour équiper les établissements du groupe, usines, entrepôts et magasins de vente, une dizaine un peu partout en France. Site pilote, j’allais deux jours par semaine dans une usine en Bourgogne, porter la bonne parole du siège et tester le nouveau logiciel de gestion.

Nouveau coup de cœur, une femme mariée avec une fille de l’âge des miens. Mal mariée sûrement. Nos yeux se sont croisés lors d’une réunion, le flash dans ses yeux, dans les miens. Sans s’être rien dit, elle a su comme moi comment ça allait se terminer. On était d’accord. A la première occasion où nous nous sommes trouvés seuls, je l’ai prise dans mes bras, nous nous sommes embrassés. Elle n'attendait que ça. Un coup de cœur pour elle aussi, tout aussi étonnée que moi.
Elle n’avait jamais trompé son mari, mais depuis la naissance de leur fille, il faisait plus attention aux matchs de foot qu’à sa femme. La femme délaissée classique, libre dans sa tête, prête à se jeter dans mes bras.

La semaine suivante, son mari était en déplacement. On a fait l’amour pour la première fois chez elle, le soir après le travail, une fois sa fille couchée. Comment s’appelait-elle déjà ? Je ne sais plus. Ah la mémoire !
Elle était attentionnée, douce. On faisait l’amour gentiment, pas d’étreintes passionnées, mais heureux d’être ensemble, de se donner du plaisir, simplement. Toujours sans la moindre culpabilité en rentrant chez moi. Elle non plus ne culpabilisait pas, elle avait juste un peu peur que son mari ne l’apprenne. Elle a divorcé quelques années plus tard. Elle a attendu que sa fille termine ses études pour le quitter.

Nous faisions très attention, je calais mes déplacements sur ceux de son mari. On se voyait soit chez elle quand sa fille était couchée, soit à mon hôtel quand elle dormait chez ses grands-parents. Juste la soirée, jamais une nuit ensemble. Ça nous satisfaisait. Dans la journée au travail, jamais un geste, jamais un mot qui aurait pu nous trahir. Il fallait aussi faire attention aux regards, c’est dangereux les regards, les sentiments passent facilement par les yeux. Elle n’aurait jamais voulu baiser pour baiser, elle n’était pas en manque, elle avait besoin de tendresse, j’en avais à revendre. Sans se le dire, si nous avions été libres tous les deux … enfin c’est une autre histoire.

Notre liaison a duré environ 6 mois, le temps de mes déplacements dans la région. Nous étions adultes responsables, des sentiments, mais les pieds sur terre. Nous avons compris ensemble que c’était fini, nous le savions dès le début, tout à une fin. Nous nous sommes séparés bons amis, sans vraiment nous quitter.

On s’est revus régulièrement lors des réunions nationales de l’entreprise, heureux de se donner des nouvelles, mais sans aucun regret ni aucun remords. Nous évoquions nos soirées, nos ruses pour nous rencontrer, ça nous faisait sourire. Et puis la vie nous a définitivement séparés. J’ai appris son divorce quelques années plus tard, par un ancien collègue.


Voilà mes deux liaisons, vous savez tout. C’était plus que de simples aventures, plus que des petits dérapages, j’ai vraiment aimé ces deux femmes, sans jamais cesser d’aimer Christine. Heureusement qu’elle ne l’a pas su.
Je n’aurais pas commis la bêtise de tout lui dire, pour la faire souffrir inutilement, et risquer de détruire notre couple.
Vous me trouvez cynique, un peu oui, mais surtout pragmatique. C’est le passé, je suis heureux que les deux fois se soient terminées en douceur.

Vous direz peut-être aussi que je suis de mauvaise foi et un peu lâche, comme tous les hommes, je vous vois venir. Des clichés. Tous les hommes sont lâches et de mauvaise foi, c’est aussi vrai que toutes les femmes disent du mal de leurs meilleures amies, et sont des salopes qui rêvent de se faire violer. Toutes, sauf ma mère, bien sûr, cette sainte femme.

D’ailleurs nos enfants doivent penser pareil de leur mère, sans savoir comment nous faisions l’amour jeunes mariés. Nous baisions à toute heure du jour et de la nuit, dans toutes les pièces de l’appartement, elle aimait me sucer, et s’il savait que son petit trou… Oh ! leur mère ! Ils rougiraient. Ils doivent pourtant bien se douter qu’ils ne sont pas nés par l’opération du Saint-Esprit. Jésus non plus d’ailleurs, va savoir ce que faisait la Vierge Marie avec Joseph. Comme nous. Parfois en missionnaire, parfois en levrette, et entre deux elle lui taillait une pipe… va savoir ! … Et avec les Rois Mages…Non, ça ce ne sont que des rumeurs. Enfin le Ravi dans la crèche, les bras au ciel…
Ah oui ! Vous voulez savoir pour le coup du soir. Je ne vous ai pas raconté. Une bêtise, une vraie celle-là, mais pas un mauvais souvenir. Assez classique, un pot de départ au bureau, je raccompagne une collègue chez elle, elle m’invite à prendre un verre pour me remercier. Je suis resté deux heures. Aucun sentiment, aucune suite. Non, elle ne m’a pas violé, je n’irais pas jusque-là, mais c’est elle qui a voulu et je n’ai pas dit non. Enfin ça a été la seule et unique fois, on n’en a jamais reparlé.
Tiens, ça me rappelle ce que je vous disais tout à l’heure, la soirée de Christine avec ses collègues… Non, non, ce n’est pas pareil ! … Non je vous dis.

Voilà, vous savez tout, deux aventures et demie. Beaucoup pour certains, une broutille pour d’autres.

Maintenant, ce sont les souvenirs d’un grand-père amoureux de ses petits-enfants, qui repense à sa jeunesse en lisant ces foutues histoires érotiques. Et qui donne à réfléchir…
Christine a-t-elle des doutes ? Grande question non ? Je ne le saurais jamais. Je ne peux tout de même pas lui poser la question. Quant à savoir si elle a aussi de beaux souvenirs…
Enfin, j’aimerais bien savoir… Comment ? … Vous me voyez lui demander en prenant le thé… Eh oui, tous les jours à 4 heures on prend le thé, et je trempe des biscuits dedans… pourquoi vous n’aimez pas le thé ? … donc je disais, comment lui demander de façon anodine :- Au fait Mamie, est-ce que tu m’as trompé, il y a 30 ou 40 ans… soit elle rigole, soit elle avale son thé de travers. Ou les deux. Disons que comme elle ne m’écoute pas, je dois reposer ma question… gênant.
- Dis Mamie …
Cette fois elle a entendu. Va-t-elle me dire la vérité ? La meilleure défense étant l’attaque, si elle me répond :- Et toi ?

Là je suis piégé, je vais devoir continuer à lui mentir, et lui dire droit dans les yeux :- Il n’y a jamais eu que toi, qu’est-ce que tu vas chercher ? …Hypocrite jusqu’au bout. Cynique, vous disiez tout à l’heure.

Ou alors, si elle me dit : - Autant que toi… Que devrais-je comprendre ?

Non, le mieux est de ne pas engager la conversation sur ce sujet glissant, c’est un peu tard. Vous allez encore me dire « dans le fond ça t’arrange ». Bien sûr que ça m’arrange, mais si elle ne se doute de rien, pourquoi vouloir lui faire de la peine.

Malgré nos joies, nos peines, nos égarements, mes dérapages, nous sommes toujours ensemble. N’est-ce pas ça l’amour, la longévité. J’estime qu’on vieillit plutôt bien tous les deux, dans la bonne moyenne. Quelques heurts de temps à autres, comme tous les couples. Christine est devenue une maniaque du ménage, la reine de la chiffonnette et du plumeau. Certainement par le phénomène bien connu des vases communicants, je cohabite plus facilement avec la poussière, à moins que ma vue ne baisse…
Nous sommes encore en forme pour nos activités de retraités, quelques sorties, les amis, et pour se retrouver de temps à autre sous la couette… Je vous vois sourire les jeunes. Eh oui ! Pas tous les jours, mais je n’ai encore jamais eu besoin de pilules bleues, et Christine, serviable, toujours prête à me donner un coup de main … Ouaf la blague bête !

Nous avons eu une vie bien remplie, de beaux enfants. Personne n’a souffert, et je vis avec la femme que j’aime. C’est pas mieux comme ça.


Bon, c’est pas tout ça, faut clore. Je viens de relire la fin des confidences de cette femme dont je ne connaîtrais jamais le nom. Bel optimisme ! Moi aussi je finirais ma vie avec Christine. J’espère le plus tard possible.

Alors que je venais de terminer ce texte de mes confidences, Christine m’a appelé pour passer à table. Elle portait le petit collier en or que je lui avais offert à Noël dernier. Face à elle, en mangeant, je la regardais repensant à ce que je venais d’écrire… Je réalisais mon bonheur, elle avait été ma chance, mon seul et unique amour… N’avais-je pas un peu enjolivé mon passé ?... N’avais-je pas confondu attirance physique et amour ? …
Je n’ai plus peur de vieillir. Égoïste comme tous les hommes, j’espère partir le premier. J’aurais trop de peine de vivre tout seul, sans elle à mes côtés.

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Texte coquin : Confidences pour Confidences
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