Rien qu’une nuit V3
Récit érotique écrit par PP06 [→ Accès à sa fiche auteur]
Auteur homme.
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Histoire érotique Publiée sur HDS le 21-07-2024 dans la catégorie Entre-nous, hommes et femmes
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Rien qu’une nuit V3
Passant en revue mes premiers textes, j’ai relu « Rien qu’une nuit » que j’avais écrit il y a quelques années, suite d’une histoire de tromperie dont la fin m’avait semblé trop belle.
J’ai déjà imaginé plusieurs fins différentes. Celle-ci est la troisième.
Pour ceux qui n’ont pas lu les premières, je commence par un petit résumé de l’histoire.
----oOo----
Muriel et Damien, jeunes mariés, sont en vacances en bord de mer. Ils rencontrent par hasard une amie d’enfance de Muriel, Olympe avec son mari Serge. Les amies ne se sont plus vues depuis de nombreuses années, elles étaient très proches.
Damien comprend que sa femme et Olympe ont été amantes. A cette époque, Serge aurait bien voulu passer une nuit avec Muriel, elle n’a jamais voulu.
Les retrouvailles sont chaleureuses, mais Damien se sent exclu du trio d’amis. Olympe et Muriel couchent ensemble dans l’après-midi, Damien se doute de quelque chose, mais son épouse, aveuglée par son amour de jeunesse, ne lui dit rien.
Lors de la soirée, Serge flirte avec Muriel qui se laisse faire. Damien n’ose pas intervenir, pour ne pas faire de scandale et jouer au mari jaloux.
----oOo----
DAMIEN
J’aide Olympe dans la cuisine, tandis que Muriel discute dans le salon avec Serge. Je les rejoins avec un plateau chargé de verres que je pose sur la petite table, devant le canapé. Muriel est assise à côté de Serge, il a posé une main sur sa cuisse. Elle ne réagit pas, même lorsque je m’assieds face à eux. Olympe nous regarde en souriant, assise sur l’accoudoir d’un fauteuil.
Ne pouvant détacher mes yeux de cette main, j’interpelle Muriel :
- Muriel ! D’un ton que j’aurais préféré plus décontracté.
Elle sursaute et me regarde l’air désolé. Serge retire lentement sa main.
En souriant, Muriel vient près de moi son verre à la main. Elle trinque et pose ses lèvres sur les miennes. L’incident est oublié, ne voulant pas donner trop d’importance à un geste peut-être anodin.
Notre discussion reprend. Olympe se lève pour mettre de la musique, un slow. Elle tend sa main vers moi pour m’inviter à danser. Pas en reste, Serge prend Muriel dans ses bras. Bercée par la musique, elle pose sa tête sur son épaule. J’ai un petit pincement au cœur. Ne pas faire d’esclandre qu’elle pourrait me reprocher. Il me faut être cool, me forcer à sourire et récupérer ma femme comme si de rien n’était. Deux coupes de champagne à la main, je vais vers eux pour trinquer avec nous. Ils sont obligés de se séparer un instant, j’en profite pour prendre ma femme dans les bras :
- Changement de partenaire. Fait donc danser ta femme, lui dis-je en essayant de rester calme.
Olympe et Serge se parlent à voix basse, je n’arrive pas à entendre ce qu’ils se disent, ne saisissant que quelques brides incompréhensibles.
Un comble, Muriel a l’air contrarié. Je lui parle à l’oreille :
- Après cette danse, on s’en va.
- Pourquoi, on est bien non ? Encore un peu.
- Fini de flirter avec ce Don Juan.
- Tu es bête, que vas-tu imaginer ?
- Je n’imagine rien, je vois.
- …
- Restes si tu veux, moi, je rentre, à toi de choisir, lui dis-je des reproches dans les yeux.
Muriel se blottit dans mes bras, et m’embrasse tendrement. Gagné, on va enfin pouvoir quitter ses amis, et se retrouver tous les deux chez nous.
Le champagne que j’ai bu commence à me monter à la tête, j’ai besoin d’air. La musique s’arrêtant, un tour sur la terrasse me calmera. Je laisse Muriel réfléchir, j’espère qu’elle va me rejoindre rapidement. Appuyé à la rambarde, je respire à pleins poumons profitant de la fraîcheur de la nuit. Un bruit, celui de la porte-fenêtre qui s’ouvre. Un espoir, Muriel a compris. Mais c’est la voix d’Olympe qui résonne derrière moi :
- C’est l’heure que je préfère, le calme de la nuit, les étoiles, le rêve.
- …
- Serge a toujours eu un faible pour Muriel… Mais la vie en a décidé autrement.
- Toi aussi, tu as un faible pour elle, si j’ai bien compris.
- Tu as bien compris, ne lui en veut pas… Damien, il faut que tu saches. Tout à l’heure, nous avons discuté avec Muriel. Nous avons parlé de nous, de Serge, de toi et nous avons envisagé…
- Tu m’intrigues.
- La tendresse, l’amour partagé… Une communion charnelle. Un désir inavoué entre Serge et Muriel, et toi et moi bien sûr.
Ses paroles m’atteignent en pleine figure, mon estomac se noue, j’ai peur de comprendre. Je secoue la tête, comme pour chasser un mauvais rêve :
- Tu te moques de moi ? Qu’avez-vous décidé ?
- Damien, ai-je l’air de me moquer de toi ? Une nuit, rien qu’une nuit. Toi avec moi, Muriel avec Serge.
- Muriel a décidé, sans m’en parler ?
Olympe me prend par les épaules :
- C’est moi qui t’en parle.
- Elle ne m’aime donc plus ?
- Cela n’a rien à voir… Je ne te parle pas de sentiment… Rien qu’une nuit… Muriel est d’accord pour toi et moi.
- Et pour Serge ?
- Voyons Damien, tu n’es pas si naïf. Tu les as vus. T’en aurais-je parlé si elle n’était pas d’accord ? D’ailleurs, ils ne nous ont pas attendus.
Comme dans un nuage, je m’approche de la baie vitrée. Serge et Muriel ne dansent plus, l’un contre l’autre sur le canapé, je le vois approcher ses lèvres des siennes, elle tourne la tête pour éviter son baiser.
L’espoir renaît. J’ai envie d’aller la voir, la prendre par la main, l’emmener loin d’ici. Finis le mauvais rêve. Olympe me retient par le bras :
- Damien, laisse-les ! Il y a des choses inachevées. Cette nuit est la leur, mais c’est aussi la nôtre. Rien qu’une nuit, une seule nuit.
Muriel me connaît bien mal. Comment a-telle pu croire que j’allais accepter qu’elle passe la nuit avec un autre, et que je couche avec une femme que je ne connaissais pas il y a 24 heures.
- Non Olympe, je ne pourrais jamais. Dis-je en secouant la tête.
Me libérant de son étreinte, j’entre furieux dans le salon.
Muriel est dans les bras de Serge, ils s’embrassent. Serge la caresse, il a passé une main dans son chemisier et la pelote sans que Muriel ne s’en offusque. Je m’arrête face à eux, elle ne m’a pas encore vu, mais Serge voit la fureur de mon regard, il se fige. Muriel se retourne, surprise de ma présence, elle ouvre la bouche, aucun son de sort :
- Mais…
---oOo---
MURIEL
En vacances avec mon Damien, je suis heureuse d’avoir retrouvé mes amis. Perdus de vue depuis tant d’années, Olympe que j’ai tant aimé, Serge avec qui elle vivait. Toutes les folies de ma vie d’étudiante.
A l’époque, on se voyait souvent, nous sortions ensemble, on faisait la fête. Serge savait pour Olympe et moi, il ne s’en offusquait pas. Un jour, en visite chez eux, je suis entrée dans la salle de bain, Serge était sous la douche, nu. Il bandait, la bite bien raide. J’ai été troublée, je m’en souviens comme si c’était hier.
Ce soir-là, Olympe m’a dit « Si tu veux baiser avec lui, n‘hésite pas », et devant mon air ahuri, elle a rajouté « Il a envie de toi, profites-en ». C’est moi qui n’ai pas voulu coucher avec Serge, pourquoi ? Je n’en sais plus rien, j’en avais pourtant envie, et Olympe n’était pas contre.
Tout ça, c’est de l’histoire ancienne, je ne pensais plus à lui ni à Olympe, c’est le destin qui nous a fait nous rencontrer. Je me retrouvais tant d’années en arrière, tant de souvenirs communs, bien avant que je connaisse Damien.
Lorsqu’Olympe m’a embrassée, j’ai pensé à mon chéri, j’étais certaine qu’il comprendrait. En prenant une douche ensemble, j’ai aimé refaire l’amour avec mon amour de jeunesse, en riant comme deux ados.
Damien a deviné ce que nous avions fait, il n’a rien dit, c’est un amour. En me préparant pour cette soirée, je voulais être belle, je voulais plaire, à Olympe, à Damien, mais inconsciemment à Serge, surtout à Serge.
Comment en est-on arrivé à parler avec Olympe, de finir la soirée tous ensemble ? Je n’étais pas contre, je sentais bien que Serge avait toujours un faible pour moi. Petit à petit, l’idée s’est imposée à notre esprit, une nuit, juste une nuit comme point final à notre jeunesse, avant de repartir chacun dans son couple. Serge est d’accord pour qu’Olympe passe la nuit avec Damien, je crois aussi que mon petit mari plaît bien à ma copine. Tant mieux.
Toute la soirée, Serge m’a draguée, complimentée. Damien ne dit rien, mais je vois bien qu’il s’inquiète, il se pose des questions, il a été choqué de voir la main de Serge posée sur moi. J’aurais dû faire plus attention. Comment lui présenter la chose ? Je n’ose pas lui en parler, Olympe trouvera les mots mieux que moi.
Olympe met de la musique et danse avec Damien, laissant le champ libre à Serge qui me prend dans ses bras. Ma tête appuyée sur son épaule, mon esprit vagabonde. Je suis heureuse de pouvoir passer cette nuit avec lui, j’en avais tellement rêvé plus jeune. Je le revois nu sous la douche, j’avais envie de le toucher, je crois avoir rougi. Maintenant, j’ai envie qu’il m’embrasse, qu’il me déshabille, qu’il me caresse, partout. J’ai aussi envie de le couvrir de baisers.
Damien me tire de ma rêverie, changement de cavalière. En dansant, il me parle à l’oreille. Il a l’air irrité, mais aucun reproche, il désire seulement partir… Il faut absolument qu’Olympe lui explique, je n’en ai pas le courage.
Quand la musique s’arrête, il va sur la terrasse pour se calmer. Un coup d’œil avec Olympe, c’est le moment. Il doit accepter, sinon j’arrête tout, pas question de le faire sans lui, ce serait le tromper.
Je les aperçois en grande conversation. Serge se fait de plus en plus tendre. Il espère ce moment depuis que nous nous sommes rencontrés. Il est d’accord avec Olympe, il n’y a aucun obstacle. Et Damien ? Je suis certaine qu’Olympe arrivera à le convaincre.
Je m’assois à côté de Serge, il cherche à m’embrasser. Je tourne la tête, pas tout de suite, on a toute la nuit.
Quelques minutes passent… Damien ne vient pas me voir, c’est bon signe. Je l’imagine sur la terrasse, prenant Olympe dans les bras, l’embrassant. Elle l’emmènera plus tard dans sa chambre. Olympe est une belle femme, il va avoir toute la nuit pour la découvrir. Demain, il me remerciera.
Mais ? Il a accepté bien vite… Un comble, voilà que je deviens jalouse... On est bien d’accord Damien, une seule nuit, ne crois pas que tu vas pouvoir la baiser toute la semaine… Bonne nuit mon chéri, ne prends pas trop de plaisir.
Il n’intervient toujours pas, c’est qu’il accepte. Merci, tu es le plus merveilleux des hommes. Je t’aime mon chéri, t’es un amour. Je peux enfin accepter les baisers de Serge. La tête me tourne un peu, en m’embrassant, ses mains me caressent, mes seins, mes cuisses.
Je m’imagine nue dans ses bras, le sentir dans ma bouche, dans ma chatte, faire l’amour toute la nuit, jouir avec lui. Certainement pas autant qu’avec Damien, mais lui, je l’aime, c’est différent. Les mains de Serge se font plus hardies, il a ouvert mon chemisier, et me pelote les seins, ses mains sont douces.
Tout à coup, Serge se fige et retire rapidement sa main de mon chemisier. Je me retourne, surprise de la présence de Damien. Que fait-il là ? Il devrait être avec Olympe. Je referme vivement mon chemisier. J’ouvre la bouche, aucun son de sort :
- Mais…
Je regarde Olympe qui l’a suivi, elle me fait signe de son incompréhension en écartant les bras et en haussant les épaules.
---oOo---
DAMIEN
Muriel me regarde avec de grands yeux, elle semble ne pas comprendre ce qui se passe. Je la saisis par le bras :
- Viens, arrête tes conneries, on s’en va.
Serge se lève, il n’a pas le temps de dire un seul mot, je le repousse d’un geste brusque, il perd l’équilibre et tombe à la renverse. Sa tête cogne la table, du sang commence à perler sur son front. Muriel se précipite, je la retiens :
- Restes là toi, il n’a que ce qu’il mérite.
Voyant Olympe affolée, je deviens grossier, j’ai envie de faire mal :
- Sa pute va s’occuper de lui.
Un « Oh ! » d’indignation sort de la bouche d’Olympe et de Muriel, tandis que Serge se relève en se tenant la tête.
Je prends mes affaires, et sors sans un regard pour Serge, ni pour Muriel hébétée sur le canapé. Arrivé à la porte, elle me rattrape :
- Attends-moi, je viens avec toi.
Elle va chercher son sac et me suit sans un mot. La fraîcheur de la nuit nous remet les idées en place. Une fois chez nous, Muriel me prend par le bras :
- Mon chéri, dis quelque chose.
- …
- Olympe t’a expliqué ? Rien qu’une nuit.
- Tu aurais pu m’en parler avant.
- Je n’ai pas osé… C’est un affreux malentendu, j’ai vu qu’Olympe te parlait, tu n’es pas venu me voir, j’ai cru que tu étais d’accord avec nous.
- Tu me l’aurais demandé, tu aurais su si j’étais d’accord ou pas. Mais tu avais déjà décidé de coucher avec lui. Tu l’aimes ?
- Non, je ne l’aime pas… Une seule nuit… Tu es jaloux ?
- Ça t’étonne ? Et toi, tu t’en moquais que je couche avec Olympe. Tu ne m’aimes donc plus ?
- Je n’aime que toi. Je n’étais pas jalouse, enfin pas trop.
J’ai besoin de savoir… Muriel me parle d’Olympe, de Serge… De leurs souvenirs communs… La joie de se retrouver, elle a perdu la tête… Elle me demande pardon. Avant de lui pardonner, je veux lui faire comprendre ma peur de la perdre, mon désarroi :
- Tu ne m’as jamais parlé d’eux, jamais rien dit de vos relations passées. Tu avais encore tout le temps cet après-midi.
- C’est vrai, j’aurais dû t’en parler plus tôt.
- Tu n’avais qu’une idée en tête, coucher avec Serge. Tu as tout fait dans mon dos, le lieu de nos vacances que tu as choisi, la rencontre lors d’une balade que tu as décidée, et cette soirée. Tu m’as trahi.
- Non mon chéri, je ne pourrais jamais te trahir... On s’est vraiment rencontré par hasard. Heureuse de les revoir, je me suis retrouvée des années en arrière sans faire attention qu’à l’époque, tu n’étais pas là.
- Toute la soirée, j’ai eu l’impression d’être en trop. Tu parlais avec eux, tu riais avec eux, je n’existais plus.
- C’est vrai, je t’ai un peu oublié. Pardonne-moi.
- Un peu oublié ? Ne me prends pas pour un imbécile, tu as flirté toute la soirée avec lui. Tu savais ce que tu faisais. Tu l’as laissé te draguer, tu l’as laissé te caresser, devant moi ça ne te dérangeait pas… Tu couches avec lui depuis combien de temps avec la bénédiction d’Olympe ? C’est ton amant ?
- Non, ce n’est pas mon amant. Je ne les ai jamais revus, c’était la première fois, je te le jure.
- …
- Chéri, pardon, ça ne devait pas se passer comme ça. Si tu savais comme je regrette.
- Tu regrettes quoi ? De ne pas avoir pu baiser avec lui ? Tu voulais lui sucer la bite ?
- Oh ! Tu deviens vulgaire.
- C’est pas vrai peut-être ? Tu ne lui aurais pas sucé la bite ?
Muriel baisse les yeux, honteuse : « Damien a raison, j’en avais envie. Quand Serge m’a embrassée, j’ai repensé à lui sous la douche. Mais dit comme ça, aussi crûment, ça devient sordide. »
Devant son silence, je veux qu’elle comprenne ce que j’ai vécu :
- A peine arrivés chez eux, tu m’as trompé.
- Trompé ? Mais non, jamais, je ne t’ai jamais trompé.
- Ben voyons, avec une femme, ça ne compte pas ? Tu appelles ça comment ce que tu as fait avec Olympe dans la salle de bain ?
- …
- Tu crois que je suis aveugle ? Tu ne m’en as rien dit.
- Je ne t’ai rien dit, mais toi non plus tu ne m’en as pas parlé.
- Bientôt, ça va être ma faute… Et ce soir, c’était au tour de Serge de me faire cocu.
- Non pas cocu, tu devais être avec Olympe.
- Olympe ? Ton excuse pour pouvoir passer la nuit avec Serge. Tu crois vraiment que je pourrais baiser avec n’importe qui ? Et tu prétends encore m’aimer…
- Dans l’ambiance, je n’ai pas réfléchi à ce que je faisais. Dis-moi que tu me pardonnes, que tu m’aimes encore.
- Si je ne t’aimais plus, je n’aurais pas aussi mal.
- Mon pauvre chéri, je ne voulais pas te faire souffrir… Tu m’aimes, me dit-elle en se jetant dans mes bras.
Je la repousse, et prends ma valise que je pose sur notre lit.
- Je m’en vais.
- Nous ne pouvons pas partir comme ça, sans rien dire.
- Moi, je pars, reste avec tes amants si tu veux… Bonnes vacances.
Muriel n’a qu’une envie, se jeter dans les bras de Damien, lui dire tout son amour, mais elle a peur de sa réaction. Elle ramasse ses affaires, et fait sa valise en silence.
La voiture est vite chargée. Finies les vacances. Elle a tout gâché, elle s’en veut.
---oOo---
MURIEL
Le silence nous entoure, juste troublé par le ronron du moteur. Damien serre les dents, cramponné sur le volant, il fonce dans la nuit. Il va trop vite, je n’ose rien lui dire. Sans se soucier de moi, il parle comme si je n’étais pas là :
- Tu préférerais être avec Serge, je le sens bien.
- Mais non mon amour, il n’est rien pour moi, juste un souvenir que j’aurais dû oublier… Ralenti un peu.
On dirait qu’il ne m’écoute pas, il continue :
- Dire que si je n’étais pas intervenu, tu aurais déjà baisé avec lui et maintenant, tu serais peut-être en train de le sucer.
- Calme-toi mon chéri, il ne s’est rien passé… Regarde devant toi, fais attention à la route.
- Me calmer, me calmer… Tu oses dire qu’il ne s’est rien passé ? Tu oublies que je vous ai vu sur le canapé, il t’embrassait à pleine bouche, tu avais les seins à l’air, il te pelotait.
- Tu exagères.
- Parce que c’est moi qui exagère ? Tu étais prête à le suivre dans sa chambre.
- C’est vrai, mais tu en as mis du temps à venir me rejoindre. J’ai cru que tu étais d’accord pour passer la nuit avec Olympe, sinon je n’aurais jamais laissé Serge m’embrasser.
- J’ai voulu me précipiter vers toi, c’est elle qui m’a retenu.
Je comprends que j’aurais dû lui laisser un peu plus de temps. J’étais tellement certaine qu’il accepterait, du moins, je l’espérais :
- Si tu étais arrivé quelques minutes plus tôt, il ne se serait rien passé, rien du tout… Attention mon chéri, ne vas pas trop vite.
- Rien du tout ? Tu as la mémoire courte.
Toujours en colère, Damien appuie sur l’accélérateur, tant pis s’il passe devant un radar. Je vois la route qui défile à vive allure.
- Pas si vite, tu me fais peur.
- Peur de quoi ?
- Tu vas trop vite... Ralentis.
- Tu as voulu détruire notre couple, un bel accident serait définitif.
- Noon… Fait attention.
- …
Je me cramponne comme je peux, sans rien dire, il est suffisamment énervé. J’ai les yeux rivés sur le cadran dont l’aiguille dépasse de beaucoup ce que la loi lui permet.
La voiture arrive trop vite dans un virage un peu serré, elle quitte la route, mord sur la bande d’arrêt d’urgence. Je ferme les yeux. Heureusement, Damien a encore de bons réflexes, il évite de peu le rail de sécurité.
Damien s’est fait peur, petit à petit, il se calme et lève le pied, « ce serait vraiment trop bête ». Rassurée, je me suis endormie.
---oOo---
DAMIEN
Quand nous arrivons, Muriel dort, je la secoue doucement :
- Nous sommes arrivés.
Il est tard, j’ai roulé une grande partie de la nuit. Fatigués tous les deux, nous nous endormons à peine couchés.
Au matin, je me réveille seul dans le lit. Une bonne odeur de café me signale que Muriel est dans la cuisine. Je ne sais quelle attitude adopter, je ne veux pas nous réconcilier trop vite, l’absoudre, mais je respire, malgré Olympe, je suis arrivé à temps.
Le nez dans notre bol, nous nous regardons sans savoir quoi dire. Le téléphone sonne, c’est Olympe qui vient aux nouvelles. Muriel a du mal à répondre :
- …
- Comment va Serge ?
- …
- Je suis contente pour lui, mais je crois qu’il vaut mieux ne plus nous voir, répond Muriel d’une petite voix.
- …
- Non, c’est mieux, je t’assure.
- …
- C’était de la folie.
- …
Je me lève brusquement, ma colère revient, je saisis le téléphone des mains de Muriel, et crie plus qu’il ne faut :
- Je ne veux plus vous voir, disparaissez de notre vie… Foutez la paix à Muriel.
- Voyons Damien, calme-toi. Je t’ai expliqué, il suffisait de dire que tu n’étais pas d’accord. J’aurais compris, Muriel aussi.
- Un peu facile. Tu as bien essayé de me retenir. Maintenant, laissez-nous tranquilles, je ne veux plus vous voir…
Je raccroche de rage. Muriel tremble, elle a envie de parler pour rompre le silence qui s’installe entre nous :
- Serge va mieux, faut dire que tu n’y as pas été de main morte.
- C’était mérité, je ne regrette rien.
- Pourquoi avoir été si violent ?
- Je l’ai à peine touché, pas bien costaud ton amant, il ne tient pas sur ses jambes. Comme toi, il ne s’attendait pas à me voir, vous espériez tous que j’allais accepter ce marché ridicule. Toi la première.
- …
Muriel préfère ne pas envenimer la discussion.
---oOo---
Muriel ne revit jamais ses amis. Olympe a bien essayé de reprendre contact avec elle, mais fidèle à sa promesse, elle lui a fait comprendre qu’ils ne devaient plus se voir. Avait-elle peur de Serge ou d’elle-même ?
La vie a repris son cours. Je ne reparle plus de cette soirée. Muriel fait tout pour me la faire oublier, mais nos relations ne sont plus tout à fait comme avant, moins de passion, plus rapide, moins souvent. Je me doute qu’elle en souffre, mais je ne peux pas me forcer.
Trois mois plus tard, le film venait de se terminer à la télé, blotti dans mes bras, Muriel s’est faite câline :
- Si on faisait un bébé, on en a déjà parlé, c’est peut-être le bon moment.
Je ne répondis pas, mais le soir, je ne l’ai pas touchée. Elle a compris que je n’avais rien oublié. Comment faire un enfant avec une femme qui m’a trahi ?
Il a fallu près de deux ans pour attendre la naissance de notre fille. Déjà, on envisage de lui donner un petit frère.
Je ne sais pas si c’est Olympe qui l’a appelée, ou si une amie commune l’a renseignée, toujours est-il que Muriel est rentrée un soir en m’annonçant qu’Olympe et Serge allaient se séparer. Après tant d’années, leur couple n’a pas tenu.
Muriel est triste pour ses amis, ils s’entendaient si bien. J’espère qu’elle n’a pas remarqué le petit sourire de satisfaction qui illumine mon visage.
J’ai déjà imaginé plusieurs fins différentes. Celle-ci est la troisième.
Pour ceux qui n’ont pas lu les premières, je commence par un petit résumé de l’histoire.
----oOo----
Muriel et Damien, jeunes mariés, sont en vacances en bord de mer. Ils rencontrent par hasard une amie d’enfance de Muriel, Olympe avec son mari Serge. Les amies ne se sont plus vues depuis de nombreuses années, elles étaient très proches.
Damien comprend que sa femme et Olympe ont été amantes. A cette époque, Serge aurait bien voulu passer une nuit avec Muriel, elle n’a jamais voulu.
Les retrouvailles sont chaleureuses, mais Damien se sent exclu du trio d’amis. Olympe et Muriel couchent ensemble dans l’après-midi, Damien se doute de quelque chose, mais son épouse, aveuglée par son amour de jeunesse, ne lui dit rien.
Lors de la soirée, Serge flirte avec Muriel qui se laisse faire. Damien n’ose pas intervenir, pour ne pas faire de scandale et jouer au mari jaloux.
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DAMIEN
J’aide Olympe dans la cuisine, tandis que Muriel discute dans le salon avec Serge. Je les rejoins avec un plateau chargé de verres que je pose sur la petite table, devant le canapé. Muriel est assise à côté de Serge, il a posé une main sur sa cuisse. Elle ne réagit pas, même lorsque je m’assieds face à eux. Olympe nous regarde en souriant, assise sur l’accoudoir d’un fauteuil.
Ne pouvant détacher mes yeux de cette main, j’interpelle Muriel :
- Muriel ! D’un ton que j’aurais préféré plus décontracté.
Elle sursaute et me regarde l’air désolé. Serge retire lentement sa main.
En souriant, Muriel vient près de moi son verre à la main. Elle trinque et pose ses lèvres sur les miennes. L’incident est oublié, ne voulant pas donner trop d’importance à un geste peut-être anodin.
Notre discussion reprend. Olympe se lève pour mettre de la musique, un slow. Elle tend sa main vers moi pour m’inviter à danser. Pas en reste, Serge prend Muriel dans ses bras. Bercée par la musique, elle pose sa tête sur son épaule. J’ai un petit pincement au cœur. Ne pas faire d’esclandre qu’elle pourrait me reprocher. Il me faut être cool, me forcer à sourire et récupérer ma femme comme si de rien n’était. Deux coupes de champagne à la main, je vais vers eux pour trinquer avec nous. Ils sont obligés de se séparer un instant, j’en profite pour prendre ma femme dans les bras :
- Changement de partenaire. Fait donc danser ta femme, lui dis-je en essayant de rester calme.
Olympe et Serge se parlent à voix basse, je n’arrive pas à entendre ce qu’ils se disent, ne saisissant que quelques brides incompréhensibles.
Un comble, Muriel a l’air contrarié. Je lui parle à l’oreille :
- Après cette danse, on s’en va.
- Pourquoi, on est bien non ? Encore un peu.
- Fini de flirter avec ce Don Juan.
- Tu es bête, que vas-tu imaginer ?
- Je n’imagine rien, je vois.
- …
- Restes si tu veux, moi, je rentre, à toi de choisir, lui dis-je des reproches dans les yeux.
Muriel se blottit dans mes bras, et m’embrasse tendrement. Gagné, on va enfin pouvoir quitter ses amis, et se retrouver tous les deux chez nous.
Le champagne que j’ai bu commence à me monter à la tête, j’ai besoin d’air. La musique s’arrêtant, un tour sur la terrasse me calmera. Je laisse Muriel réfléchir, j’espère qu’elle va me rejoindre rapidement. Appuyé à la rambarde, je respire à pleins poumons profitant de la fraîcheur de la nuit. Un bruit, celui de la porte-fenêtre qui s’ouvre. Un espoir, Muriel a compris. Mais c’est la voix d’Olympe qui résonne derrière moi :
- C’est l’heure que je préfère, le calme de la nuit, les étoiles, le rêve.
- …
- Serge a toujours eu un faible pour Muriel… Mais la vie en a décidé autrement.
- Toi aussi, tu as un faible pour elle, si j’ai bien compris.
- Tu as bien compris, ne lui en veut pas… Damien, il faut que tu saches. Tout à l’heure, nous avons discuté avec Muriel. Nous avons parlé de nous, de Serge, de toi et nous avons envisagé…
- Tu m’intrigues.
- La tendresse, l’amour partagé… Une communion charnelle. Un désir inavoué entre Serge et Muriel, et toi et moi bien sûr.
Ses paroles m’atteignent en pleine figure, mon estomac se noue, j’ai peur de comprendre. Je secoue la tête, comme pour chasser un mauvais rêve :
- Tu te moques de moi ? Qu’avez-vous décidé ?
- Damien, ai-je l’air de me moquer de toi ? Une nuit, rien qu’une nuit. Toi avec moi, Muriel avec Serge.
- Muriel a décidé, sans m’en parler ?
Olympe me prend par les épaules :
- C’est moi qui t’en parle.
- Elle ne m’aime donc plus ?
- Cela n’a rien à voir… Je ne te parle pas de sentiment… Rien qu’une nuit… Muriel est d’accord pour toi et moi.
- Et pour Serge ?
- Voyons Damien, tu n’es pas si naïf. Tu les as vus. T’en aurais-je parlé si elle n’était pas d’accord ? D’ailleurs, ils ne nous ont pas attendus.
Comme dans un nuage, je m’approche de la baie vitrée. Serge et Muriel ne dansent plus, l’un contre l’autre sur le canapé, je le vois approcher ses lèvres des siennes, elle tourne la tête pour éviter son baiser.
L’espoir renaît. J’ai envie d’aller la voir, la prendre par la main, l’emmener loin d’ici. Finis le mauvais rêve. Olympe me retient par le bras :
- Damien, laisse-les ! Il y a des choses inachevées. Cette nuit est la leur, mais c’est aussi la nôtre. Rien qu’une nuit, une seule nuit.
Muriel me connaît bien mal. Comment a-telle pu croire que j’allais accepter qu’elle passe la nuit avec un autre, et que je couche avec une femme que je ne connaissais pas il y a 24 heures.
- Non Olympe, je ne pourrais jamais. Dis-je en secouant la tête.
Me libérant de son étreinte, j’entre furieux dans le salon.
Muriel est dans les bras de Serge, ils s’embrassent. Serge la caresse, il a passé une main dans son chemisier et la pelote sans que Muriel ne s’en offusque. Je m’arrête face à eux, elle ne m’a pas encore vu, mais Serge voit la fureur de mon regard, il se fige. Muriel se retourne, surprise de ma présence, elle ouvre la bouche, aucun son de sort :
- Mais…
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MURIEL
En vacances avec mon Damien, je suis heureuse d’avoir retrouvé mes amis. Perdus de vue depuis tant d’années, Olympe que j’ai tant aimé, Serge avec qui elle vivait. Toutes les folies de ma vie d’étudiante.
A l’époque, on se voyait souvent, nous sortions ensemble, on faisait la fête. Serge savait pour Olympe et moi, il ne s’en offusquait pas. Un jour, en visite chez eux, je suis entrée dans la salle de bain, Serge était sous la douche, nu. Il bandait, la bite bien raide. J’ai été troublée, je m’en souviens comme si c’était hier.
Ce soir-là, Olympe m’a dit « Si tu veux baiser avec lui, n‘hésite pas », et devant mon air ahuri, elle a rajouté « Il a envie de toi, profites-en ». C’est moi qui n’ai pas voulu coucher avec Serge, pourquoi ? Je n’en sais plus rien, j’en avais pourtant envie, et Olympe n’était pas contre.
Tout ça, c’est de l’histoire ancienne, je ne pensais plus à lui ni à Olympe, c’est le destin qui nous a fait nous rencontrer. Je me retrouvais tant d’années en arrière, tant de souvenirs communs, bien avant que je connaisse Damien.
Lorsqu’Olympe m’a embrassée, j’ai pensé à mon chéri, j’étais certaine qu’il comprendrait. En prenant une douche ensemble, j’ai aimé refaire l’amour avec mon amour de jeunesse, en riant comme deux ados.
Damien a deviné ce que nous avions fait, il n’a rien dit, c’est un amour. En me préparant pour cette soirée, je voulais être belle, je voulais plaire, à Olympe, à Damien, mais inconsciemment à Serge, surtout à Serge.
Comment en est-on arrivé à parler avec Olympe, de finir la soirée tous ensemble ? Je n’étais pas contre, je sentais bien que Serge avait toujours un faible pour moi. Petit à petit, l’idée s’est imposée à notre esprit, une nuit, juste une nuit comme point final à notre jeunesse, avant de repartir chacun dans son couple. Serge est d’accord pour qu’Olympe passe la nuit avec Damien, je crois aussi que mon petit mari plaît bien à ma copine. Tant mieux.
Toute la soirée, Serge m’a draguée, complimentée. Damien ne dit rien, mais je vois bien qu’il s’inquiète, il se pose des questions, il a été choqué de voir la main de Serge posée sur moi. J’aurais dû faire plus attention. Comment lui présenter la chose ? Je n’ose pas lui en parler, Olympe trouvera les mots mieux que moi.
Olympe met de la musique et danse avec Damien, laissant le champ libre à Serge qui me prend dans ses bras. Ma tête appuyée sur son épaule, mon esprit vagabonde. Je suis heureuse de pouvoir passer cette nuit avec lui, j’en avais tellement rêvé plus jeune. Je le revois nu sous la douche, j’avais envie de le toucher, je crois avoir rougi. Maintenant, j’ai envie qu’il m’embrasse, qu’il me déshabille, qu’il me caresse, partout. J’ai aussi envie de le couvrir de baisers.
Damien me tire de ma rêverie, changement de cavalière. En dansant, il me parle à l’oreille. Il a l’air irrité, mais aucun reproche, il désire seulement partir… Il faut absolument qu’Olympe lui explique, je n’en ai pas le courage.
Quand la musique s’arrête, il va sur la terrasse pour se calmer. Un coup d’œil avec Olympe, c’est le moment. Il doit accepter, sinon j’arrête tout, pas question de le faire sans lui, ce serait le tromper.
Je les aperçois en grande conversation. Serge se fait de plus en plus tendre. Il espère ce moment depuis que nous nous sommes rencontrés. Il est d’accord avec Olympe, il n’y a aucun obstacle. Et Damien ? Je suis certaine qu’Olympe arrivera à le convaincre.
Je m’assois à côté de Serge, il cherche à m’embrasser. Je tourne la tête, pas tout de suite, on a toute la nuit.
Quelques minutes passent… Damien ne vient pas me voir, c’est bon signe. Je l’imagine sur la terrasse, prenant Olympe dans les bras, l’embrassant. Elle l’emmènera plus tard dans sa chambre. Olympe est une belle femme, il va avoir toute la nuit pour la découvrir. Demain, il me remerciera.
Mais ? Il a accepté bien vite… Un comble, voilà que je deviens jalouse... On est bien d’accord Damien, une seule nuit, ne crois pas que tu vas pouvoir la baiser toute la semaine… Bonne nuit mon chéri, ne prends pas trop de plaisir.
Il n’intervient toujours pas, c’est qu’il accepte. Merci, tu es le plus merveilleux des hommes. Je t’aime mon chéri, t’es un amour. Je peux enfin accepter les baisers de Serge. La tête me tourne un peu, en m’embrassant, ses mains me caressent, mes seins, mes cuisses.
Je m’imagine nue dans ses bras, le sentir dans ma bouche, dans ma chatte, faire l’amour toute la nuit, jouir avec lui. Certainement pas autant qu’avec Damien, mais lui, je l’aime, c’est différent. Les mains de Serge se font plus hardies, il a ouvert mon chemisier, et me pelote les seins, ses mains sont douces.
Tout à coup, Serge se fige et retire rapidement sa main de mon chemisier. Je me retourne, surprise de la présence de Damien. Que fait-il là ? Il devrait être avec Olympe. Je referme vivement mon chemisier. J’ouvre la bouche, aucun son de sort :
- Mais…
Je regarde Olympe qui l’a suivi, elle me fait signe de son incompréhension en écartant les bras et en haussant les épaules.
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DAMIEN
Muriel me regarde avec de grands yeux, elle semble ne pas comprendre ce qui se passe. Je la saisis par le bras :
- Viens, arrête tes conneries, on s’en va.
Serge se lève, il n’a pas le temps de dire un seul mot, je le repousse d’un geste brusque, il perd l’équilibre et tombe à la renverse. Sa tête cogne la table, du sang commence à perler sur son front. Muriel se précipite, je la retiens :
- Restes là toi, il n’a que ce qu’il mérite.
Voyant Olympe affolée, je deviens grossier, j’ai envie de faire mal :
- Sa pute va s’occuper de lui.
Un « Oh ! » d’indignation sort de la bouche d’Olympe et de Muriel, tandis que Serge se relève en se tenant la tête.
Je prends mes affaires, et sors sans un regard pour Serge, ni pour Muriel hébétée sur le canapé. Arrivé à la porte, elle me rattrape :
- Attends-moi, je viens avec toi.
Elle va chercher son sac et me suit sans un mot. La fraîcheur de la nuit nous remet les idées en place. Une fois chez nous, Muriel me prend par le bras :
- Mon chéri, dis quelque chose.
- …
- Olympe t’a expliqué ? Rien qu’une nuit.
- Tu aurais pu m’en parler avant.
- Je n’ai pas osé… C’est un affreux malentendu, j’ai vu qu’Olympe te parlait, tu n’es pas venu me voir, j’ai cru que tu étais d’accord avec nous.
- Tu me l’aurais demandé, tu aurais su si j’étais d’accord ou pas. Mais tu avais déjà décidé de coucher avec lui. Tu l’aimes ?
- Non, je ne l’aime pas… Une seule nuit… Tu es jaloux ?
- Ça t’étonne ? Et toi, tu t’en moquais que je couche avec Olympe. Tu ne m’aimes donc plus ?
- Je n’aime que toi. Je n’étais pas jalouse, enfin pas trop.
J’ai besoin de savoir… Muriel me parle d’Olympe, de Serge… De leurs souvenirs communs… La joie de se retrouver, elle a perdu la tête… Elle me demande pardon. Avant de lui pardonner, je veux lui faire comprendre ma peur de la perdre, mon désarroi :
- Tu ne m’as jamais parlé d’eux, jamais rien dit de vos relations passées. Tu avais encore tout le temps cet après-midi.
- C’est vrai, j’aurais dû t’en parler plus tôt.
- Tu n’avais qu’une idée en tête, coucher avec Serge. Tu as tout fait dans mon dos, le lieu de nos vacances que tu as choisi, la rencontre lors d’une balade que tu as décidée, et cette soirée. Tu m’as trahi.
- Non mon chéri, je ne pourrais jamais te trahir... On s’est vraiment rencontré par hasard. Heureuse de les revoir, je me suis retrouvée des années en arrière sans faire attention qu’à l’époque, tu n’étais pas là.
- Toute la soirée, j’ai eu l’impression d’être en trop. Tu parlais avec eux, tu riais avec eux, je n’existais plus.
- C’est vrai, je t’ai un peu oublié. Pardonne-moi.
- Un peu oublié ? Ne me prends pas pour un imbécile, tu as flirté toute la soirée avec lui. Tu savais ce que tu faisais. Tu l’as laissé te draguer, tu l’as laissé te caresser, devant moi ça ne te dérangeait pas… Tu couches avec lui depuis combien de temps avec la bénédiction d’Olympe ? C’est ton amant ?
- Non, ce n’est pas mon amant. Je ne les ai jamais revus, c’était la première fois, je te le jure.
- …
- Chéri, pardon, ça ne devait pas se passer comme ça. Si tu savais comme je regrette.
- Tu regrettes quoi ? De ne pas avoir pu baiser avec lui ? Tu voulais lui sucer la bite ?
- Oh ! Tu deviens vulgaire.
- C’est pas vrai peut-être ? Tu ne lui aurais pas sucé la bite ?
Muriel baisse les yeux, honteuse : « Damien a raison, j’en avais envie. Quand Serge m’a embrassée, j’ai repensé à lui sous la douche. Mais dit comme ça, aussi crûment, ça devient sordide. »
Devant son silence, je veux qu’elle comprenne ce que j’ai vécu :
- A peine arrivés chez eux, tu m’as trompé.
- Trompé ? Mais non, jamais, je ne t’ai jamais trompé.
- Ben voyons, avec une femme, ça ne compte pas ? Tu appelles ça comment ce que tu as fait avec Olympe dans la salle de bain ?
- …
- Tu crois que je suis aveugle ? Tu ne m’en as rien dit.
- Je ne t’ai rien dit, mais toi non plus tu ne m’en as pas parlé.
- Bientôt, ça va être ma faute… Et ce soir, c’était au tour de Serge de me faire cocu.
- Non pas cocu, tu devais être avec Olympe.
- Olympe ? Ton excuse pour pouvoir passer la nuit avec Serge. Tu crois vraiment que je pourrais baiser avec n’importe qui ? Et tu prétends encore m’aimer…
- Dans l’ambiance, je n’ai pas réfléchi à ce que je faisais. Dis-moi que tu me pardonnes, que tu m’aimes encore.
- Si je ne t’aimais plus, je n’aurais pas aussi mal.
- Mon pauvre chéri, je ne voulais pas te faire souffrir… Tu m’aimes, me dit-elle en se jetant dans mes bras.
Je la repousse, et prends ma valise que je pose sur notre lit.
- Je m’en vais.
- Nous ne pouvons pas partir comme ça, sans rien dire.
- Moi, je pars, reste avec tes amants si tu veux… Bonnes vacances.
Muriel n’a qu’une envie, se jeter dans les bras de Damien, lui dire tout son amour, mais elle a peur de sa réaction. Elle ramasse ses affaires, et fait sa valise en silence.
La voiture est vite chargée. Finies les vacances. Elle a tout gâché, elle s’en veut.
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MURIEL
Le silence nous entoure, juste troublé par le ronron du moteur. Damien serre les dents, cramponné sur le volant, il fonce dans la nuit. Il va trop vite, je n’ose rien lui dire. Sans se soucier de moi, il parle comme si je n’étais pas là :
- Tu préférerais être avec Serge, je le sens bien.
- Mais non mon amour, il n’est rien pour moi, juste un souvenir que j’aurais dû oublier… Ralenti un peu.
On dirait qu’il ne m’écoute pas, il continue :
- Dire que si je n’étais pas intervenu, tu aurais déjà baisé avec lui et maintenant, tu serais peut-être en train de le sucer.
- Calme-toi mon chéri, il ne s’est rien passé… Regarde devant toi, fais attention à la route.
- Me calmer, me calmer… Tu oses dire qu’il ne s’est rien passé ? Tu oublies que je vous ai vu sur le canapé, il t’embrassait à pleine bouche, tu avais les seins à l’air, il te pelotait.
- Tu exagères.
- Parce que c’est moi qui exagère ? Tu étais prête à le suivre dans sa chambre.
- C’est vrai, mais tu en as mis du temps à venir me rejoindre. J’ai cru que tu étais d’accord pour passer la nuit avec Olympe, sinon je n’aurais jamais laissé Serge m’embrasser.
- J’ai voulu me précipiter vers toi, c’est elle qui m’a retenu.
Je comprends que j’aurais dû lui laisser un peu plus de temps. J’étais tellement certaine qu’il accepterait, du moins, je l’espérais :
- Si tu étais arrivé quelques minutes plus tôt, il ne se serait rien passé, rien du tout… Attention mon chéri, ne vas pas trop vite.
- Rien du tout ? Tu as la mémoire courte.
Toujours en colère, Damien appuie sur l’accélérateur, tant pis s’il passe devant un radar. Je vois la route qui défile à vive allure.
- Pas si vite, tu me fais peur.
- Peur de quoi ?
- Tu vas trop vite... Ralentis.
- Tu as voulu détruire notre couple, un bel accident serait définitif.
- Noon… Fait attention.
- …
Je me cramponne comme je peux, sans rien dire, il est suffisamment énervé. J’ai les yeux rivés sur le cadran dont l’aiguille dépasse de beaucoup ce que la loi lui permet.
La voiture arrive trop vite dans un virage un peu serré, elle quitte la route, mord sur la bande d’arrêt d’urgence. Je ferme les yeux. Heureusement, Damien a encore de bons réflexes, il évite de peu le rail de sécurité.
Damien s’est fait peur, petit à petit, il se calme et lève le pied, « ce serait vraiment trop bête ». Rassurée, je me suis endormie.
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DAMIEN
Quand nous arrivons, Muriel dort, je la secoue doucement :
- Nous sommes arrivés.
Il est tard, j’ai roulé une grande partie de la nuit. Fatigués tous les deux, nous nous endormons à peine couchés.
Au matin, je me réveille seul dans le lit. Une bonne odeur de café me signale que Muriel est dans la cuisine. Je ne sais quelle attitude adopter, je ne veux pas nous réconcilier trop vite, l’absoudre, mais je respire, malgré Olympe, je suis arrivé à temps.
Le nez dans notre bol, nous nous regardons sans savoir quoi dire. Le téléphone sonne, c’est Olympe qui vient aux nouvelles. Muriel a du mal à répondre :
- …
- Comment va Serge ?
- …
- Je suis contente pour lui, mais je crois qu’il vaut mieux ne plus nous voir, répond Muriel d’une petite voix.
- …
- Non, c’est mieux, je t’assure.
- …
- C’était de la folie.
- …
Je me lève brusquement, ma colère revient, je saisis le téléphone des mains de Muriel, et crie plus qu’il ne faut :
- Je ne veux plus vous voir, disparaissez de notre vie… Foutez la paix à Muriel.
- Voyons Damien, calme-toi. Je t’ai expliqué, il suffisait de dire que tu n’étais pas d’accord. J’aurais compris, Muriel aussi.
- Un peu facile. Tu as bien essayé de me retenir. Maintenant, laissez-nous tranquilles, je ne veux plus vous voir…
Je raccroche de rage. Muriel tremble, elle a envie de parler pour rompre le silence qui s’installe entre nous :
- Serge va mieux, faut dire que tu n’y as pas été de main morte.
- C’était mérité, je ne regrette rien.
- Pourquoi avoir été si violent ?
- Je l’ai à peine touché, pas bien costaud ton amant, il ne tient pas sur ses jambes. Comme toi, il ne s’attendait pas à me voir, vous espériez tous que j’allais accepter ce marché ridicule. Toi la première.
- …
Muriel préfère ne pas envenimer la discussion.
---oOo---
Muriel ne revit jamais ses amis. Olympe a bien essayé de reprendre contact avec elle, mais fidèle à sa promesse, elle lui a fait comprendre qu’ils ne devaient plus se voir. Avait-elle peur de Serge ou d’elle-même ?
La vie a repris son cours. Je ne reparle plus de cette soirée. Muriel fait tout pour me la faire oublier, mais nos relations ne sont plus tout à fait comme avant, moins de passion, plus rapide, moins souvent. Je me doute qu’elle en souffre, mais je ne peux pas me forcer.
Trois mois plus tard, le film venait de se terminer à la télé, blotti dans mes bras, Muriel s’est faite câline :
- Si on faisait un bébé, on en a déjà parlé, c’est peut-être le bon moment.
Je ne répondis pas, mais le soir, je ne l’ai pas touchée. Elle a compris que je n’avais rien oublié. Comment faire un enfant avec une femme qui m’a trahi ?
Il a fallu près de deux ans pour attendre la naissance de notre fille. Déjà, on envisage de lui donner un petit frère.
Je ne sais pas si c’est Olympe qui l’a appelée, ou si une amie commune l’a renseignée, toujours est-il que Muriel est rentrée un soir en m’annonçant qu’Olympe et Serge allaient se séparer. Après tant d’années, leur couple n’a pas tenu.
Muriel est triste pour ses amis, ils s’entendaient si bien. J’espère qu’elle n’a pas remarqué le petit sourire de satisfaction qui illumine mon visage.
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13 avis des lecteurs et lectrices après lecture : Les auteurs apprécient les commentaires de leurs lecteurs
Les avis des lecteurs
Le commentaire de la lectrice qui demande à MISTER WOKISME de nous écrire une voir plusieurs très belles histoires comme il le fait très bien …..il reste des sujets WOKISTES tél que les transgenres la pedophile….alors PP06 vos lecteurs sont en mal de sensations ignobles et abjectes ne les décevez pas soyez innovant bref soyez VOUS MÊME laissez parler votre cœur vous qui aimez à ce point humilité dégradé rabaissé les couples les hommes les femmes ALLONS laissez vous aller dans cet ART QUE VOUS MAÎTRISEZ SI BIEN…….J’ATTENDS AVEC IMPATIENCE VOS NOUVEAUX RÉCITS……….PS:si vous désirez mon courriel faites moi signe lors d’un commentaire sur votre prochain récit,je vous donnerais courriel et même adresse.pour infos je vis sur une ÎLE sur laquelle la vie est paisible………….ou l’honneur la fidélité l’amitié et tant d’autres valeurs sont présentes….j’attends de vous nouvelles……….DUME di CORSICA.
PP 06 bravo au MAÎTRE WOKISME .des histoires très bien écrites dans l’infidélité dans le couple superbe c’est magnifiquement écrit des histoires splendides qui ravissent nombreux lectrices et lecteurs ,la déchéance du couple ou pas mais il serait temps de nous présenter de TRÈS BELLES HISTOIRES sur la PEDOPHILE…allez PP06 je suis sûr que vous êtes capable de nous expliquer les bienfaits de cette pratique aussi bien que vous nous avez démontré de belles histoires de trahisons d’humiliations ,ce serez une très belle suite logique dans cet ART QU’EST LE WOKISME allez nous sommes impatients……
Une version plus réaliste, une histoire pleine d'émotions de de sentiments
Merci PPo06
Merci PPo06
pas mal cette suite revisitée sauf la reaction de Damien que je trouve soft, pas vraiment eu de vrai fight entre ces deux personnages, juste des postures. idem sur là réconciliation trop peu étayée mais dans l’ensemble un bon texte alex H
Excellent (comme toujours) PP06. Aucune des versions ne me satisfaisait vraiment. Celle-ci me plait beaucoup et clôture l'histoire de façon plus convenable pour moi. Briard
Merci Divico de me signaler mes fautes.
J'ai pourtant passé un correcteur puissant à 2 reprises. Mais j'ai du mal il est vrai entre le futur et le conditionnel.
Merci d'avoir apprécié cette histoire, j'aime ces personnages,et écrire des variantes à la réaction de Damien. Celle-ci est la plus proche de moi.
J'ai pourtant passé un correcteur puissant à 2 reprises. Mais j'ai du mal il est vrai entre le futur et le conditionnel.
Merci d'avoir apprécié cette histoire, j'aime ces personnages,et écrire des variantes à la réaction de Damien. Celle-ci est la plus proche de moi.
Les histoires de PP06 sont toujours très bien construites et bien amenées. En revanche, beaucoup de fautes d'accords, de conjugaisons approximatives (confondre le futur et le conditionnel) et de difficultés avec l'impératif. C'est dommage...
Toujours un plaisir de découvrir un nouvel écrit de PP06 même quand c’est une n ieme version de la même histoire. Continuez à nous ravir
Ber77
Ber77
Même avis que Jacques du Canada. Muriel a une curieuse idée de l'amour envers Damien, heureusement qu'elle est amoureuse... Sinon il a de quoi s'inquiéter pour l'avenir!! ;)... J'aime bien cette version où il réagit assez rapidement! (enfin!)
Heureux de vous lire Patrick, c'est toujours un plaisir.
arnojan
Heureux de vous lire Patrick, c'est toujours un plaisir.
arnojan
C’est une suite plus réaliste , mais moins romanesque.
Avec Patrick il y en a pour tous les goûts.
Laetitia
Avec Patrick il y en a pour tous les goûts.
Laetitia
Moi c’est la version que je préfère. Damien a réagi comme je l’aurais fait. Je ne comprends vraiment pas l’attitude de Muriel, amoureuse comme de son homme comme elle le prétend, cette situation n’aurait jamais dû arriver.
En tout cas, l’amour est revenu. Sachant que Muriel peut changer son fusil d’épaule assez rapidement est-ce que la confiance par contre est revenue?
En tout cas, l’amour est revenu. Sachant que Muriel peut changer son fusil d’épaule assez rapidement est-ce que la confiance par contre est revenue?
Ca faisait longtemps que tu n'avais rien écrit.
J'espère que tu en as d'autres.
La chipie
J'espère que tu en as d'autres.
La chipie
C'est toujours un plaisir que de retrouver les séries de Patrick, avec ses fins différentes. J'aime bien celle-ci, où, au final, la morale est sauve et le couple de Muriel et Damien surmonte cette épreuve