Lorsque l’enfant parait
Récit érotique écrit par PP06 [→ Accès à sa fiche auteur]
Auteur homme.
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Histoire érotique Publiée sur HDS le 27-06-2023 dans la catégorie Entre-nous, hommes et femmes
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Lorsque l’enfant parait
- Ma chérie, quelle bonne nouvelle !
Sophie, ma meilleure amie, vient de m’annoncer qu’elle attend un heureux évènement. Je suis vraiment contente pour elle, elle qui pensait ne jamais avoir d’enfant.
Faut vous dire que Sophie est plus que ma meilleure amie, c’est mon double. Bien sûr, elle est aussi brune que moi je suis blonde, mais dès la primaire tout le monde croyait que nous étions jumelles. Nous ne nous sommes plus jamais quittées.
Nous habitons à quelques pâtés de maisons l’une de l’autre. C’est pratique quand elle vient garder mes enfants, avec trois loustics comme les miens il me faut de l’aide.
Sophie est veuve depuis quelques années, un accident dans lequel, elle a perdu son mari et son futur bébé. Je l’ai soutenue de mon mieux durant les temps difficiles qu’elle a traversés. J’ai bien cru qu’elle ne s’en remettrait jamais, et puis voilà qu’elle m’annonce la bonne nouvelle.
Je savais qu’elle voyait un ami de temps en temps, pas toujours le même, elle butinait, ne voulant pas s’attacher. Avait-elle l’impression de tromper son mari décédé ? Peut-être, c’est sa vie. Le jour où ce serait sérieux, j’étais certaine qu’elle m’en parlerait.
Et là, ça devient sérieux. J’ai hâte qu’elle me présente l’heureux élu. Je suis contente pour elle. Elle a découvert le grand amour et elle réalise son rêve de maternité. Si je suis de nature curieuse, je sais aussi rester discrète, je respecterais son silence.
Pourtant, une chose me chagrine, elle a l’air moins enthousiaste que moi quand j’étais enceinte. Si elle a un problème, je suis certaine qu’elle viendra se confier à moi. Il va falloir que je lui remonte le moral.
Sa grossesse se passe bien. Une vraie copine, malgré son gros ventre, elle s’occupe de mes enfants chaque fois que j’ai besoin d’elle. Et c’est vrai que j’en ai souvent besoin. Mon travail est très prenant, avec des déplacements fréquents en province. La plupart du temps, aller-retour dans la journée, mais parfois sur deux ou trois jours. C’est long avec trois enfants à gérer, heureusement qu’elle est là.
Grossesse sans problème, naissance sans problème dans la clinique du quartier. Je viens la voir tous les jours après mon travail, mais toujours pas de papa en vue.
Sophie a retrouvé le sourire, son petit bonhomme la ravit. Elle lui donne régulièrement le sein, c’est tellement touchant. Je lui aurais bien donné le biberon, ce sera pour plus tard, pour l’instant celui de sa mère lui suffit. J’aime les bébés, ils sentent bon. J’aimerais m’en occuper un peu moi aussi, lui laver les fesses, le changer, ça me rappellera les premières années de mes bambins, ils grandissent si vite.
Sophie s’isole dans la salle d’eau pour le changer. Une maman déjà mère poule qui ne laisse personne approcher, ni moi, ni sa mère qui vient la voir aussi tous les jours. Je respecte sa volonté, même si je suis un peu frustrée.
Une infirmière nous a expliqué, « il faut favoriser l’intimité de la jeune maman avec son bébé, lors de la tétée, du bain journalier et du change ». Dolto a laissé des traces.
Sa mère n’étant pas disponible, c’est moi qui m’y colle pour aller la chercher à la clinique, et ramener la petite famille chez elle. Je l’aide à s’installer, sans m’incruster pour respecter ce temps magique entre une maman et son bébé, comme l’infirmière me l’a rappelé en partant.
Le lendemain, je vais la voir avec mes enfants, tout contents de voir un si petit bonhomme. Ils ont du mal à imaginer qu’eux aussi ont été bébés, et alors penser que moi aussi, non c’est inconcevable pour eux.
Sophie semble s’en sortir sans problème, une seconde nature. Elle sera sûrement un peu moins disponible, mais je lui fais confiance, elle ne me laissera pas tomber. Et je lui rendrai la pareille si elle a besoin.
---oOo---
Chaque fois que je peux, je passe la voir en rentrant du bureau. A moi de l’aider, de lui faire quelques courses. Aujourd’hui, excès de fatigue, elle s’est assoupie dans son fauteuil. J’en profite pour faire un peu de ménage, ranger la cuisine, lui préparer un petit repas pour la changer des surgelés auxquels elle semble abonnée.
Dans sa chambre, bébé dort, un vrai petit ange. Il parait même qu’il fait ses nuits, je n’ai jamais eu cette chance.
Un cri. Ah ! j’ai parlé trop tôt, il s’est réveillé, il pleure, il doit certainement avoir les fesses mouillées. « Bonjour Bébé, guili guili… ».
Je n’ai pas perdu la main. En un tour de main, je le déshabille, les couches culottes sont tellement faciles à utiliser. Il est bien mouillé, ben mon cochon, ça c’est un gros pipi. Sophie a tout prévu, coton et lotion sont à côté de la table à langer.
Je le retourne pour lui nettoyer les fesses, c’est mignon tout ça, on a envie de le manger. Je m’apprête à lui faire une bise sur les fesses, mais je reste interdite, cette marque sur sa fesse gauche, cette tâche de naissance caractéristique que je connais trop bien. La même tâche que sur mon petit dernier, mais surtout la même que sur la fesse gauche de mon mari.
Stupéfaite, je ne sais que penser. Mon esprit tourne à cent à l’heure, je vais atterrir. Aucun doute possible, c’est la même, mieux qu’un test ADN. Je réalise que mon mari est le père de ce bébé, surtout que mon mari est l’amant de Sophie. J’ai peine à le croire. Depuis combien de temps dure leur petit manège, et moi comme une conne qui n’ai rien vu.
Sans m’en rendre compte, Sophie s’était réveillée et se tient derrière moi. Elle a senti que je venais de comprendre. Je la regarde, la colère et l’incompréhension dans les yeux. Elle baisse la tête, prise en faute. Que peut-elle rajouter ? impossible de nier. Son attitude est un aveu, mon monde s'écroule. Mon mari me trompe, en plus, avec ma meilleure amie, celle qui a toute ma confiance. C’est pour moi une double trahison. Voilà pourquoi elle n’a jamais voulu me parler du papa :
- Laisse-moi t’expliquer.
Pas besoin d’explication. Je pars en claquant la porte, elle m’a trahi, je ne veux plus la voir.
Sophie pleure en finissant de langer bébé.
---oOo---
Arrivée chez nous, je ne laisse pas mon mari m’embrasser comme tous les soirs, je déballe tout ce que j’ai sur le cœur, ma déception, sa trahison. En reprenant mon souffle, je lui demande des explications, je veux tout savoir, quand, comment, combien de fois.
- Une seule fois. Sophie n’est pas ma maîtresse, s’insurge-t-il.
Pour se dédouaner, il se fait tendre. Il tente de m’expliquer ce qui s’est passé, bien malgré lui. Un simple dérapage lors d’un de mes déplacements. Sophie était venue garder les enfants à la maison comme elle le fait souvent, je le lui avais demandé. Une fois les enfants couchés, mon mari lui a proposé de rester dîner. Sophie était triste en parlant de sa vie, elle se sentait seule. Elle lui a avoué être amoureuse de lui, sans jamais avoir oser le montrer, elle souffrait en silence.
Un peu sonné en l’entendant, il a voulu la raisonner, la consoler. Elle s’est méprise sur ses intentions, collée à lui, elle lui a tendu ses lèvres. Les hommes sont faibles, il s’est laissé faire. Elle est restée toute la nuit. Au matin, il l’a renvoyée chez elle, en lui disant qu’il ne fallait pas que cela se reproduise. Elle avait l’air triste, mais n’a rien dit, il a cru qu’elle avait compris. Après, elle l’a relancé à plusieurs reprises, mais il me l’a juré, ça ne s’est passé que ce soir-là.
Il s’était résolu à m’en parler. Il avait même décidé de reconnaître le bébé, mais Sophie n’a pas voulu, c’était le sien, rien qu’à elle.
Bon il assume, c’est déjà ça. Mais, il m’avait trompé. Pas fier de lui, les larmes aux yeux, il m’a demandé de lui pardonner cet écart, me jurant que j’étais son seul amour. Si Sophie ne l’avait pas allumée, il ne se serait jamais rien passé, jamais il n’a voulu m’être infidèle. Ses remords étaient sincères, il avait l’air si triste, je l’ai cru. Que pouvais-je dire ?
Enfin, pas question de se réconcilier sur l’oreiller, pas si vite. Je lui fais la tête toute la soirée.
Mauvaise nuit. Je tourne et retourne dans ma tête tout ce qu’il m’a dit. Je lui en veux, je leur en veux à tous les deux. Qui est le plus fautif, elle ou lui ? Il a été faible, mais la trahison de Sophie me ronge. Amoureuse, amoureuse de mon mari ! Je ne pourrais jamais lui pardonner.
En me réveillant, je sens que mon mari me regarde. Je garde les yeux fermés mais ne peux m’empêcher d’afficher un petit sourire quand ses mains me caressent. Il dépose ses lèvres sur les miennes, me couvre de baisers. Je suis certaine que Sophie ne lui a pas donné autant de plaisir que moi, je veux lui faire oublier le corps de cette autre. Sa femme, c’est moi.
Nous avons fait l’amour en douceur, toujours aussi attentif, si affectueux. Jamais aucun homme ne m’a donné autant de plaisir que lui, je l’aime, c’est mon homme.
Dans la cuisine, devant notre bol de café, il a l’air désolé. Je ne veux pas le perdre, je veux sauver mon couple, sauver ma famille. Je dois lui pardonner cet écart.
Quant à Sophie je ne veux plus la voir, elle m’a trahi en séduisant mon mari. La salope, heureusement qu’il a compris son manège. Elle a eu beau le relancer, il a tenu bon. Ce n’était qu’un dérapage, un soir. Il a même pensé que le bébé n’était pas de lui, dans le fond une marie-couche-toi-là cette Sophie, elle cachait bien son jeu.
Tendrement, il me prend dans ses bras :
- Ma chérie, prenons quelques jours de vacances, une semaine au soleil nous fera le plus grand bien.
Il a tout organisé, l’avion, l’hôtel, les excursions. Mes parents garderont les enfants, ils les adorent. Dans 10 jours, le temps de prévenir nos entreprises, nous nous envolerons pour les Antilles.
D’ici là, nos soirées sont de plus en plus chaudes, nous avons retrouvé notre jeunesse. Je fais bien attention à ne pas oublier la pilule, pas question d’un quatrième.
Un après-midi où je me repose un peu avant de reprendre le télétravail, un coup de sonnette me tire de ma torpeur, qui cela peut-il être ? Du démarchage ? Je ne bouge pas, retenant mon souffle, il va bien se lasser. Un second coup de sonnette me fait penser que c’est peut-être important, la curiosité l’emporte, si c’est un représentant ou les témoins de Jéhovah, je les mets dehors.
Sophie est devant moi, les yeux rouges, elle est seule. Elle a confié son bébé à une voisine :
- Je suis venue te demander pardon.
Je n’ai pas un cœur de pierre. Je la laisse s’effondrer dans un fauteuil et lui porte un verre d’eau :
- Alors ? je t’écoute. Qu’as-tu à me dire ? dis-je un peu trop durement.
Entre deux sanglots, j’ai du mal à suivre. Elle veut me parler, m’expliquer. J’attends sans rien dire. Après m’avoir demandé pardon à plusieurs reprises, elle prend une grande respiration et se lance.
Depuis qu’elle est veuve, elle se sent bien seule. Elle me remercie de la confiance que je lui ai toujours montrée en lui confiant mes enfants à garder, un peu comme si c’était les siens. Elle a souvent envié mon bonheur avec un mari tel que le mien. Elle a honte de ce qu’elle a fait.
Muette, je la regarde fixement. Elle bafouille, rougi. Sans pouvoir dire un mot de plus, elle se lève et fonce vers la porte :
- Je… Je ne peux pas, j’ai trop honte.
---oOo---
Marchant vite dans la rue, Sophie renifle en s’essuyant le nez, se retenant pour ne pas pleurer. Elle aurait voulu dire à son amie, lui dire… mais elle n’a pas pu. D’ailleurs elle a pardonné à son mari, jamais elle ne l’aurait cru. A quoi ça aurait servi ?
Elle se souvient de cette soirée comme si c’était hier :
« Comme elle me l’avait demandé, j’étais venue garder les enfants un soir où elle était en déplacement pour son travail. J’ai fait manger et j’ai couché les enfants. Il était tard, gentiment, son mari m’a invité à dîner. Après il en a profité, je n’ai pas osé dire non. J’avais envie de me sentir dans les bras d’un homme. J’ai perdu la tête.
En rentrant chez moi le lendemain matin, j’ai eu de suite des remords. Pas question de recommencer.
Il a bien essayé de me relancer à plusieurs reprises, mais je lui ai fait comprendre que c’était une erreur, qu’il fallait oublier. Que sa femme, mon amie, ne méritait pas ça.
C’est tout moi ça, une seule fois et je tombe enceinte, j’aurais moins de chance au loto. D’accord j’aurais dû me protéger, mais je n’ai pas l’habitude. Lui aussi aurait pu y penser.
Quand il a su que j’attendais un bébé, il a voulu me faire avorter, mais mon désir d’enfants était trop fort, je l’ai gardé. Il a eu cette parole qui m’a brisée le cœur « Es-tu certaine qu’il soit de moi ». Le salaud, oser me dire ça.
Il a tout de même précisé qu’il n’avait pas l’intention de reconnaître son fils. Quel lâche !
D’ailleurs, je ne lui ai rien demandé… Ce bébé est à moi, rien qu’à moi. »
---oOo---
La visite de Sophie m’a troublé, j’ai du mal à comprendre sa démarche. Pourquoi venir me raconter ces salades ? Qu’est-elle venue me dire ? Chercher mon pardon ? Elle n’assume même pas de m’avoir trahi, pathétique. Malgré ma colère, Sophie me fait pitié, je ne veux pas l’accabler, mais plus question de la revoir, maintenant chacun chez soi.
Je n’ai pas le temps de me torturer l’esprit. Je veux l’oublier. Nous partons demain soir avec mon chéri, une semaine en amoureux.
Ces vacances ont été magnifiques, une nouvelle lune de miel. Nous n’avons pas passé un jour sans faire l’amour, matin et soir. Même deux fois derrière les arbres en bordure de la plage, au moment de la sieste. Mais il a bien fallu rentrer, une semaine c’est vite passé.
Petit à petit, la vie reprend son cours. J’ai pardonné à mon mari, passons à autre chose. Il est toujours aussi tendre, nos relations ont retrouvé l’harmonie des premières fois. Je sens qu’il fait tout pour mériter mon pardon. Cela me conforte dans ma décision.
Je n’ai plus aucune nouvelle de Sophie, comment se débrouille-t-elle avec son fils ? … Zut, ce n’est pas mon problème.
Je regrette notre amitié, notre complicité. Les enfants regrettent une tata qu’ils aimaient bien.
---oOo---
Le temps a passé, il soigne bien des cicatrices.
Un dimanche après-midi, alors que mon mari est dans le jardin et les enfants dans la cuisine en train de goûter, j’entends un bip venant de l’ordinateur posé sur la table du salon. Un reflex, je regarde l’écran. Mon mari a oublié de sortir de sa messagerie. Tiens un message de Sophie, qu’est-ce qu’elle lui veut ? :
- Laisse-moi tranquille, ne me contactes plus. Je te l’ai déjà dit. C’était une erreur, une erreur !
Intriguée, je regarde l’échange qui précède. Plutôt les échanges, je ne compte plus les messages. Après avoir séduit Sophie lors de la soirée où j’étais en déplacement, mon mari l’a relancée, pas qu’une fois… Elle a des remords vis-à-vis de moi. Dix fois elle lui répète qu’elle s’en veut, qu’il ne faut plus. … Quand elle lui apprend être enceinte, il devient goujat, doutant être le père… Il lui propose d’avorter… Long silence durant toute la grossesse, mais depuis que Sophie a accouché, il la harcèle de nouveau… Je ne reconnais plus mon mari, il va jusqu’à la menacer de lui retirer son fils… Il veut la revoir. Sophie a beau se défendre, il insiste lourdement… Je n’en crois pas mes yeux, il lui a même écrit pendant notre semaine de vacances, pour lui dire qu’il l’aime.
Sous le choc, je n’arrive pas à quitter l’écran des yeux, lisant et relisant les preuves de sa traîtrise. Le salaud, le salaud !
Une intuition, son historique. Une manie, il garde tous ses messages, beaucoup de son travail, de nos amis, mais aussi toutes les réservations de places de cinéma, de théâtre, de musées, l’organisation de nos vacances depuis des années. Tiens, il parle avec ses parents de nos enfants, il a l’air heureux d’être père, malgré moi, je souris.
Au milieu de ce fatras, je trouve un message avec la photo d’une femme que je ne connais pas. Une certaine Muriel. Horreur, le message date de la naissance de notre premier enfant. Aucun doute sur leur relation, une romance qui a duré plusieurs mois. Et encore, c’est elle qui l’a quitté. Les messages qu’il lui envoie pour la récupérer, lui jurant n’aimer qu’elle, me vrillent le cœur.
Sans regarder plus avant, je ferme son ordinateur de rage. Aveuglée par mon amour, j'ai été naïve, jamais je n’aurais pu imaginer… Mon mari me trompe. Il me trompe depuis des années… Muriel, Sophie, et encore je ne sais peut-être pas tout. Il m’a menti, en me faisant croire à la fourberie de Sophie. Quelle conne ! moi qui lui faisais tellement confiance.
Je suis écœurée. Il a joué avec mes sentiments, je me sens trahi, bafouée. Je me sens sale. Mon amour pour lui s’éteint d’un seul coup.
J’attends le soir, dans le silence de notre chambre, loin des enfants, pour déballer tout ce que j’ai sur le cœur. J’ai retrouvé mon calme. Je n’ai pas crié mais je crois qu’il a compris que tout était fini entre nous. Ces tentatives d’explications, ses excuses sont lamentables.
Toujours aussi lâche, il a essayé de minimiser. Il m’a sorti toutes les salades que les hommes servent dans ces cas-là « J’ai été faible », « ça n’arrivera plus », « C’est le passé », « Je n’aime que toi », « Je n’aurais pas dû », « Sophie m’a dit qu’elle était amoureuse de moi », « Elle m’a piégée », « Je m’en suis voulu », « Je n’ai jamais voulu te faire du mal » …
Puis il s’est excusé, il a pleuré, il m’a juré ses grands dieux… sur notre amour, sur les enfants.
Je n’ai rien voulu entendre. Trop, c’est trop. J’ai fini la nuit sur le canapé du salon.
Ma décision était prise. Dans les jours qui ont suivi, je lui ai annoncé qu’il valait mieux nous séparer avant de nous haïr.
Nous avons divorcé. Je perdais tout, mes illusions, mon mari, après ma meilleure amie.
Le juge l’a condamné à verser une pension pour l’éducation de ses enfants, de ses quatre garçons. Même si j’en veux toujours à Sophie, j’ai obligé mon mari à reconnaître son fils. Sophie m’a remercié en sortant du tribunal, cet argent tombait bien, et cerise sur le gâteau elle avait réussi à avoir la garde exclusive de son enfant, mieux valait se prémunir de ce côté-là. Avec un tel individu.
---oOo---
Maintenant, je me retrouve seule pour élever trois gaillards qui prennent leur place. Il me faut remonter la pente, et m’organiser. Plus trop le temps de m’occuper de moi, j’ai arrêté le sport, et ma mère doit venir garder les petits lorsque je pars en déplacement.
Côté cœur, le calme plat. Je plais toujours, enfin je crois. Un collègue m’a un jour invité à déjeuner, il était attentionné et bel homme, mais je n’ai pas voulu aller plus loin, pas la tête à ça, surtout pas le temps.
Quelques mois plus tard, j’aperçois Sophie au supermarché, j’essaie de l’éviter. Hasard, on se retrouve nez à nez au détour des rayons. Elle me sourit, un petit garçon joue dans son charriot.
De façon naturelle nous discutons de tout et de rien. Son fils ne bouge pas, il joue gentiment avec une boîte de conserve. Je suis attendrie d’autant qu’il ressemble à mon dernier comme deux gouttes d’eau, comme lui à cet âge.
Voulant dire un mot gentil, je lui caresse la joue. Il me saisit les doigts de sa petite main :
- Il a l’air bien sage.
Sophie me regarde avec le sourire satisfait de la mère dont on dit du bien de son enfant :
- Très sage oui... Pas comme son père.
Se rendant compte de ce qu’elle vient de dire, elle se mord les lèvres, gênée. La surprise passée, j’éclate de rire … nous allons à la cafétéria boire un café ensemble.
Depuis cette rencontre fortuite, nous ne nous sommes plus quittées. C’est drôle, mais je ne lui en voulais plus, plus du tout.
Nous nous voyons régulièrement. Elle garde parfois mes enfants. J’ai pu me réinscrire à la salle de sport. Son fils vient dormir avec les miens quand elle a besoin de sa soirée, mais chut ! C’est sa vie.
Toujours seule pour élever son fils, Sophie m’avoue avoir des fins de mois difficiles. Elle va devoir déménager ne pouvant plus assurer son loyer. Son propriétaire trop gourmand veut récupérer son logement. Sans vraiment réfléchir, je lui propose de venir s’installer chez moi quelques jours. Elle n’ose accepter, je dois insister faisant appel à notre amitié passée.
Je l’ai donc accueillie sous mon toit. Elle s’est installée dans la chambre du bas, la chambre d’amis, son fils partageant la chambre des garçons à l’étage, à côté de la mienne.
Sophie devait rester quelques jours, deux ou trois semaines tout au plus, le temps de s’organiser. Mais nous avons retrouvé notre complicité, pris nos marques pour ne pas nous déranger, heureuses de nous retrouver tous les soirs, de ne plus être seules. Pourquoi chercher ailleurs ? Toujours ses scrupules, Sophie hésite, elle ne veut pas m’encombrer. Je la rassure, la maison est grande.
Premier sujet abordé, et non des moindres, les hommes. En riant, nous nous mettons rapidement d’accord, chacune pourra mener sa vie comme bon lui semble.
Il lui arrive de ne pas rentrer certains soirs, je ne lui pose aucune question. Elle ne m’a encore présenté aucun prince charmant.
N’ayant plus de problème de garde, j’ai accepté de passer une soirée avec mon collègue. Moi aussi certains soirs, j’oublie de rentrer. Il m’est même arrivé de passer un week-end avec lui. C’est mon jardin secret.
Et si un jour… Il sera temps d’aviser. Nous n’en sommes pas là.
Mes enfants ont été ravis de découvrir un nouveau petit frère. Ils l’ont de suite adopté. Faire des bêtises à quatre, c’est beaucoup plus drôle qu’à trois.
Un rituel tous les soirs, le bain avant de passer à table. En pataugeant dans la baignoire, éclaboussant la salle de bain, le fils de Sophie et mon plus jeune ont découvert la même tâche sur leur fesse gauche, ça les a faits beaucoup rire.
Sophie, ma meilleure amie, vient de m’annoncer qu’elle attend un heureux évènement. Je suis vraiment contente pour elle, elle qui pensait ne jamais avoir d’enfant.
Faut vous dire que Sophie est plus que ma meilleure amie, c’est mon double. Bien sûr, elle est aussi brune que moi je suis blonde, mais dès la primaire tout le monde croyait que nous étions jumelles. Nous ne nous sommes plus jamais quittées.
Nous habitons à quelques pâtés de maisons l’une de l’autre. C’est pratique quand elle vient garder mes enfants, avec trois loustics comme les miens il me faut de l’aide.
Sophie est veuve depuis quelques années, un accident dans lequel, elle a perdu son mari et son futur bébé. Je l’ai soutenue de mon mieux durant les temps difficiles qu’elle a traversés. J’ai bien cru qu’elle ne s’en remettrait jamais, et puis voilà qu’elle m’annonce la bonne nouvelle.
Je savais qu’elle voyait un ami de temps en temps, pas toujours le même, elle butinait, ne voulant pas s’attacher. Avait-elle l’impression de tromper son mari décédé ? Peut-être, c’est sa vie. Le jour où ce serait sérieux, j’étais certaine qu’elle m’en parlerait.
Et là, ça devient sérieux. J’ai hâte qu’elle me présente l’heureux élu. Je suis contente pour elle. Elle a découvert le grand amour et elle réalise son rêve de maternité. Si je suis de nature curieuse, je sais aussi rester discrète, je respecterais son silence.
Pourtant, une chose me chagrine, elle a l’air moins enthousiaste que moi quand j’étais enceinte. Si elle a un problème, je suis certaine qu’elle viendra se confier à moi. Il va falloir que je lui remonte le moral.
Sa grossesse se passe bien. Une vraie copine, malgré son gros ventre, elle s’occupe de mes enfants chaque fois que j’ai besoin d’elle. Et c’est vrai que j’en ai souvent besoin. Mon travail est très prenant, avec des déplacements fréquents en province. La plupart du temps, aller-retour dans la journée, mais parfois sur deux ou trois jours. C’est long avec trois enfants à gérer, heureusement qu’elle est là.
Grossesse sans problème, naissance sans problème dans la clinique du quartier. Je viens la voir tous les jours après mon travail, mais toujours pas de papa en vue.
Sophie a retrouvé le sourire, son petit bonhomme la ravit. Elle lui donne régulièrement le sein, c’est tellement touchant. Je lui aurais bien donné le biberon, ce sera pour plus tard, pour l’instant celui de sa mère lui suffit. J’aime les bébés, ils sentent bon. J’aimerais m’en occuper un peu moi aussi, lui laver les fesses, le changer, ça me rappellera les premières années de mes bambins, ils grandissent si vite.
Sophie s’isole dans la salle d’eau pour le changer. Une maman déjà mère poule qui ne laisse personne approcher, ni moi, ni sa mère qui vient la voir aussi tous les jours. Je respecte sa volonté, même si je suis un peu frustrée.
Une infirmière nous a expliqué, « il faut favoriser l’intimité de la jeune maman avec son bébé, lors de la tétée, du bain journalier et du change ». Dolto a laissé des traces.
Sa mère n’étant pas disponible, c’est moi qui m’y colle pour aller la chercher à la clinique, et ramener la petite famille chez elle. Je l’aide à s’installer, sans m’incruster pour respecter ce temps magique entre une maman et son bébé, comme l’infirmière me l’a rappelé en partant.
Le lendemain, je vais la voir avec mes enfants, tout contents de voir un si petit bonhomme. Ils ont du mal à imaginer qu’eux aussi ont été bébés, et alors penser que moi aussi, non c’est inconcevable pour eux.
Sophie semble s’en sortir sans problème, une seconde nature. Elle sera sûrement un peu moins disponible, mais je lui fais confiance, elle ne me laissera pas tomber. Et je lui rendrai la pareille si elle a besoin.
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Chaque fois que je peux, je passe la voir en rentrant du bureau. A moi de l’aider, de lui faire quelques courses. Aujourd’hui, excès de fatigue, elle s’est assoupie dans son fauteuil. J’en profite pour faire un peu de ménage, ranger la cuisine, lui préparer un petit repas pour la changer des surgelés auxquels elle semble abonnée.
Dans sa chambre, bébé dort, un vrai petit ange. Il parait même qu’il fait ses nuits, je n’ai jamais eu cette chance.
Un cri. Ah ! j’ai parlé trop tôt, il s’est réveillé, il pleure, il doit certainement avoir les fesses mouillées. « Bonjour Bébé, guili guili… ».
Je n’ai pas perdu la main. En un tour de main, je le déshabille, les couches culottes sont tellement faciles à utiliser. Il est bien mouillé, ben mon cochon, ça c’est un gros pipi. Sophie a tout prévu, coton et lotion sont à côté de la table à langer.
Je le retourne pour lui nettoyer les fesses, c’est mignon tout ça, on a envie de le manger. Je m’apprête à lui faire une bise sur les fesses, mais je reste interdite, cette marque sur sa fesse gauche, cette tâche de naissance caractéristique que je connais trop bien. La même tâche que sur mon petit dernier, mais surtout la même que sur la fesse gauche de mon mari.
Stupéfaite, je ne sais que penser. Mon esprit tourne à cent à l’heure, je vais atterrir. Aucun doute possible, c’est la même, mieux qu’un test ADN. Je réalise que mon mari est le père de ce bébé, surtout que mon mari est l’amant de Sophie. J’ai peine à le croire. Depuis combien de temps dure leur petit manège, et moi comme une conne qui n’ai rien vu.
Sans m’en rendre compte, Sophie s’était réveillée et se tient derrière moi. Elle a senti que je venais de comprendre. Je la regarde, la colère et l’incompréhension dans les yeux. Elle baisse la tête, prise en faute. Que peut-elle rajouter ? impossible de nier. Son attitude est un aveu, mon monde s'écroule. Mon mari me trompe, en plus, avec ma meilleure amie, celle qui a toute ma confiance. C’est pour moi une double trahison. Voilà pourquoi elle n’a jamais voulu me parler du papa :
- Laisse-moi t’expliquer.
Pas besoin d’explication. Je pars en claquant la porte, elle m’a trahi, je ne veux plus la voir.
Sophie pleure en finissant de langer bébé.
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Arrivée chez nous, je ne laisse pas mon mari m’embrasser comme tous les soirs, je déballe tout ce que j’ai sur le cœur, ma déception, sa trahison. En reprenant mon souffle, je lui demande des explications, je veux tout savoir, quand, comment, combien de fois.
- Une seule fois. Sophie n’est pas ma maîtresse, s’insurge-t-il.
Pour se dédouaner, il se fait tendre. Il tente de m’expliquer ce qui s’est passé, bien malgré lui. Un simple dérapage lors d’un de mes déplacements. Sophie était venue garder les enfants à la maison comme elle le fait souvent, je le lui avais demandé. Une fois les enfants couchés, mon mari lui a proposé de rester dîner. Sophie était triste en parlant de sa vie, elle se sentait seule. Elle lui a avoué être amoureuse de lui, sans jamais avoir oser le montrer, elle souffrait en silence.
Un peu sonné en l’entendant, il a voulu la raisonner, la consoler. Elle s’est méprise sur ses intentions, collée à lui, elle lui a tendu ses lèvres. Les hommes sont faibles, il s’est laissé faire. Elle est restée toute la nuit. Au matin, il l’a renvoyée chez elle, en lui disant qu’il ne fallait pas que cela se reproduise. Elle avait l’air triste, mais n’a rien dit, il a cru qu’elle avait compris. Après, elle l’a relancé à plusieurs reprises, mais il me l’a juré, ça ne s’est passé que ce soir-là.
Il s’était résolu à m’en parler. Il avait même décidé de reconnaître le bébé, mais Sophie n’a pas voulu, c’était le sien, rien qu’à elle.
Bon il assume, c’est déjà ça. Mais, il m’avait trompé. Pas fier de lui, les larmes aux yeux, il m’a demandé de lui pardonner cet écart, me jurant que j’étais son seul amour. Si Sophie ne l’avait pas allumée, il ne se serait jamais rien passé, jamais il n’a voulu m’être infidèle. Ses remords étaient sincères, il avait l’air si triste, je l’ai cru. Que pouvais-je dire ?
Enfin, pas question de se réconcilier sur l’oreiller, pas si vite. Je lui fais la tête toute la soirée.
Mauvaise nuit. Je tourne et retourne dans ma tête tout ce qu’il m’a dit. Je lui en veux, je leur en veux à tous les deux. Qui est le plus fautif, elle ou lui ? Il a été faible, mais la trahison de Sophie me ronge. Amoureuse, amoureuse de mon mari ! Je ne pourrais jamais lui pardonner.
En me réveillant, je sens que mon mari me regarde. Je garde les yeux fermés mais ne peux m’empêcher d’afficher un petit sourire quand ses mains me caressent. Il dépose ses lèvres sur les miennes, me couvre de baisers. Je suis certaine que Sophie ne lui a pas donné autant de plaisir que moi, je veux lui faire oublier le corps de cette autre. Sa femme, c’est moi.
Nous avons fait l’amour en douceur, toujours aussi attentif, si affectueux. Jamais aucun homme ne m’a donné autant de plaisir que lui, je l’aime, c’est mon homme.
Dans la cuisine, devant notre bol de café, il a l’air désolé. Je ne veux pas le perdre, je veux sauver mon couple, sauver ma famille. Je dois lui pardonner cet écart.
Quant à Sophie je ne veux plus la voir, elle m’a trahi en séduisant mon mari. La salope, heureusement qu’il a compris son manège. Elle a eu beau le relancer, il a tenu bon. Ce n’était qu’un dérapage, un soir. Il a même pensé que le bébé n’était pas de lui, dans le fond une marie-couche-toi-là cette Sophie, elle cachait bien son jeu.
Tendrement, il me prend dans ses bras :
- Ma chérie, prenons quelques jours de vacances, une semaine au soleil nous fera le plus grand bien.
Il a tout organisé, l’avion, l’hôtel, les excursions. Mes parents garderont les enfants, ils les adorent. Dans 10 jours, le temps de prévenir nos entreprises, nous nous envolerons pour les Antilles.
D’ici là, nos soirées sont de plus en plus chaudes, nous avons retrouvé notre jeunesse. Je fais bien attention à ne pas oublier la pilule, pas question d’un quatrième.
Un après-midi où je me repose un peu avant de reprendre le télétravail, un coup de sonnette me tire de ma torpeur, qui cela peut-il être ? Du démarchage ? Je ne bouge pas, retenant mon souffle, il va bien se lasser. Un second coup de sonnette me fait penser que c’est peut-être important, la curiosité l’emporte, si c’est un représentant ou les témoins de Jéhovah, je les mets dehors.
Sophie est devant moi, les yeux rouges, elle est seule. Elle a confié son bébé à une voisine :
- Je suis venue te demander pardon.
Je n’ai pas un cœur de pierre. Je la laisse s’effondrer dans un fauteuil et lui porte un verre d’eau :
- Alors ? je t’écoute. Qu’as-tu à me dire ? dis-je un peu trop durement.
Entre deux sanglots, j’ai du mal à suivre. Elle veut me parler, m’expliquer. J’attends sans rien dire. Après m’avoir demandé pardon à plusieurs reprises, elle prend une grande respiration et se lance.
Depuis qu’elle est veuve, elle se sent bien seule. Elle me remercie de la confiance que je lui ai toujours montrée en lui confiant mes enfants à garder, un peu comme si c’était les siens. Elle a souvent envié mon bonheur avec un mari tel que le mien. Elle a honte de ce qu’elle a fait.
Muette, je la regarde fixement. Elle bafouille, rougi. Sans pouvoir dire un mot de plus, elle se lève et fonce vers la porte :
- Je… Je ne peux pas, j’ai trop honte.
---oOo---
Marchant vite dans la rue, Sophie renifle en s’essuyant le nez, se retenant pour ne pas pleurer. Elle aurait voulu dire à son amie, lui dire… mais elle n’a pas pu. D’ailleurs elle a pardonné à son mari, jamais elle ne l’aurait cru. A quoi ça aurait servi ?
Elle se souvient de cette soirée comme si c’était hier :
« Comme elle me l’avait demandé, j’étais venue garder les enfants un soir où elle était en déplacement pour son travail. J’ai fait manger et j’ai couché les enfants. Il était tard, gentiment, son mari m’a invité à dîner. Après il en a profité, je n’ai pas osé dire non. J’avais envie de me sentir dans les bras d’un homme. J’ai perdu la tête.
En rentrant chez moi le lendemain matin, j’ai eu de suite des remords. Pas question de recommencer.
Il a bien essayé de me relancer à plusieurs reprises, mais je lui ai fait comprendre que c’était une erreur, qu’il fallait oublier. Que sa femme, mon amie, ne méritait pas ça.
C’est tout moi ça, une seule fois et je tombe enceinte, j’aurais moins de chance au loto. D’accord j’aurais dû me protéger, mais je n’ai pas l’habitude. Lui aussi aurait pu y penser.
Quand il a su que j’attendais un bébé, il a voulu me faire avorter, mais mon désir d’enfants était trop fort, je l’ai gardé. Il a eu cette parole qui m’a brisée le cœur « Es-tu certaine qu’il soit de moi ». Le salaud, oser me dire ça.
Il a tout de même précisé qu’il n’avait pas l’intention de reconnaître son fils. Quel lâche !
D’ailleurs, je ne lui ai rien demandé… Ce bébé est à moi, rien qu’à moi. »
---oOo---
La visite de Sophie m’a troublé, j’ai du mal à comprendre sa démarche. Pourquoi venir me raconter ces salades ? Qu’est-elle venue me dire ? Chercher mon pardon ? Elle n’assume même pas de m’avoir trahi, pathétique. Malgré ma colère, Sophie me fait pitié, je ne veux pas l’accabler, mais plus question de la revoir, maintenant chacun chez soi.
Je n’ai pas le temps de me torturer l’esprit. Je veux l’oublier. Nous partons demain soir avec mon chéri, une semaine en amoureux.
Ces vacances ont été magnifiques, une nouvelle lune de miel. Nous n’avons pas passé un jour sans faire l’amour, matin et soir. Même deux fois derrière les arbres en bordure de la plage, au moment de la sieste. Mais il a bien fallu rentrer, une semaine c’est vite passé.
Petit à petit, la vie reprend son cours. J’ai pardonné à mon mari, passons à autre chose. Il est toujours aussi tendre, nos relations ont retrouvé l’harmonie des premières fois. Je sens qu’il fait tout pour mériter mon pardon. Cela me conforte dans ma décision.
Je n’ai plus aucune nouvelle de Sophie, comment se débrouille-t-elle avec son fils ? … Zut, ce n’est pas mon problème.
Je regrette notre amitié, notre complicité. Les enfants regrettent une tata qu’ils aimaient bien.
---oOo---
Le temps a passé, il soigne bien des cicatrices.
Un dimanche après-midi, alors que mon mari est dans le jardin et les enfants dans la cuisine en train de goûter, j’entends un bip venant de l’ordinateur posé sur la table du salon. Un reflex, je regarde l’écran. Mon mari a oublié de sortir de sa messagerie. Tiens un message de Sophie, qu’est-ce qu’elle lui veut ? :
- Laisse-moi tranquille, ne me contactes plus. Je te l’ai déjà dit. C’était une erreur, une erreur !
Intriguée, je regarde l’échange qui précède. Plutôt les échanges, je ne compte plus les messages. Après avoir séduit Sophie lors de la soirée où j’étais en déplacement, mon mari l’a relancée, pas qu’une fois… Elle a des remords vis-à-vis de moi. Dix fois elle lui répète qu’elle s’en veut, qu’il ne faut plus. … Quand elle lui apprend être enceinte, il devient goujat, doutant être le père… Il lui propose d’avorter… Long silence durant toute la grossesse, mais depuis que Sophie a accouché, il la harcèle de nouveau… Je ne reconnais plus mon mari, il va jusqu’à la menacer de lui retirer son fils… Il veut la revoir. Sophie a beau se défendre, il insiste lourdement… Je n’en crois pas mes yeux, il lui a même écrit pendant notre semaine de vacances, pour lui dire qu’il l’aime.
Sous le choc, je n’arrive pas à quitter l’écran des yeux, lisant et relisant les preuves de sa traîtrise. Le salaud, le salaud !
Une intuition, son historique. Une manie, il garde tous ses messages, beaucoup de son travail, de nos amis, mais aussi toutes les réservations de places de cinéma, de théâtre, de musées, l’organisation de nos vacances depuis des années. Tiens, il parle avec ses parents de nos enfants, il a l’air heureux d’être père, malgré moi, je souris.
Au milieu de ce fatras, je trouve un message avec la photo d’une femme que je ne connais pas. Une certaine Muriel. Horreur, le message date de la naissance de notre premier enfant. Aucun doute sur leur relation, une romance qui a duré plusieurs mois. Et encore, c’est elle qui l’a quitté. Les messages qu’il lui envoie pour la récupérer, lui jurant n’aimer qu’elle, me vrillent le cœur.
Sans regarder plus avant, je ferme son ordinateur de rage. Aveuglée par mon amour, j'ai été naïve, jamais je n’aurais pu imaginer… Mon mari me trompe. Il me trompe depuis des années… Muriel, Sophie, et encore je ne sais peut-être pas tout. Il m’a menti, en me faisant croire à la fourberie de Sophie. Quelle conne ! moi qui lui faisais tellement confiance.
Je suis écœurée. Il a joué avec mes sentiments, je me sens trahi, bafouée. Je me sens sale. Mon amour pour lui s’éteint d’un seul coup.
J’attends le soir, dans le silence de notre chambre, loin des enfants, pour déballer tout ce que j’ai sur le cœur. J’ai retrouvé mon calme. Je n’ai pas crié mais je crois qu’il a compris que tout était fini entre nous. Ces tentatives d’explications, ses excuses sont lamentables.
Toujours aussi lâche, il a essayé de minimiser. Il m’a sorti toutes les salades que les hommes servent dans ces cas-là « J’ai été faible », « ça n’arrivera plus », « C’est le passé », « Je n’aime que toi », « Je n’aurais pas dû », « Sophie m’a dit qu’elle était amoureuse de moi », « Elle m’a piégée », « Je m’en suis voulu », « Je n’ai jamais voulu te faire du mal » …
Puis il s’est excusé, il a pleuré, il m’a juré ses grands dieux… sur notre amour, sur les enfants.
Je n’ai rien voulu entendre. Trop, c’est trop. J’ai fini la nuit sur le canapé du salon.
Ma décision était prise. Dans les jours qui ont suivi, je lui ai annoncé qu’il valait mieux nous séparer avant de nous haïr.
Nous avons divorcé. Je perdais tout, mes illusions, mon mari, après ma meilleure amie.
Le juge l’a condamné à verser une pension pour l’éducation de ses enfants, de ses quatre garçons. Même si j’en veux toujours à Sophie, j’ai obligé mon mari à reconnaître son fils. Sophie m’a remercié en sortant du tribunal, cet argent tombait bien, et cerise sur le gâteau elle avait réussi à avoir la garde exclusive de son enfant, mieux valait se prémunir de ce côté-là. Avec un tel individu.
---oOo---
Maintenant, je me retrouve seule pour élever trois gaillards qui prennent leur place. Il me faut remonter la pente, et m’organiser. Plus trop le temps de m’occuper de moi, j’ai arrêté le sport, et ma mère doit venir garder les petits lorsque je pars en déplacement.
Côté cœur, le calme plat. Je plais toujours, enfin je crois. Un collègue m’a un jour invité à déjeuner, il était attentionné et bel homme, mais je n’ai pas voulu aller plus loin, pas la tête à ça, surtout pas le temps.
Quelques mois plus tard, j’aperçois Sophie au supermarché, j’essaie de l’éviter. Hasard, on se retrouve nez à nez au détour des rayons. Elle me sourit, un petit garçon joue dans son charriot.
De façon naturelle nous discutons de tout et de rien. Son fils ne bouge pas, il joue gentiment avec une boîte de conserve. Je suis attendrie d’autant qu’il ressemble à mon dernier comme deux gouttes d’eau, comme lui à cet âge.
Voulant dire un mot gentil, je lui caresse la joue. Il me saisit les doigts de sa petite main :
- Il a l’air bien sage.
Sophie me regarde avec le sourire satisfait de la mère dont on dit du bien de son enfant :
- Très sage oui... Pas comme son père.
Se rendant compte de ce qu’elle vient de dire, elle se mord les lèvres, gênée. La surprise passée, j’éclate de rire … nous allons à la cafétéria boire un café ensemble.
Depuis cette rencontre fortuite, nous ne nous sommes plus quittées. C’est drôle, mais je ne lui en voulais plus, plus du tout.
Nous nous voyons régulièrement. Elle garde parfois mes enfants. J’ai pu me réinscrire à la salle de sport. Son fils vient dormir avec les miens quand elle a besoin de sa soirée, mais chut ! C’est sa vie.
Toujours seule pour élever son fils, Sophie m’avoue avoir des fins de mois difficiles. Elle va devoir déménager ne pouvant plus assurer son loyer. Son propriétaire trop gourmand veut récupérer son logement. Sans vraiment réfléchir, je lui propose de venir s’installer chez moi quelques jours. Elle n’ose accepter, je dois insister faisant appel à notre amitié passée.
Je l’ai donc accueillie sous mon toit. Elle s’est installée dans la chambre du bas, la chambre d’amis, son fils partageant la chambre des garçons à l’étage, à côté de la mienne.
Sophie devait rester quelques jours, deux ou trois semaines tout au plus, le temps de s’organiser. Mais nous avons retrouvé notre complicité, pris nos marques pour ne pas nous déranger, heureuses de nous retrouver tous les soirs, de ne plus être seules. Pourquoi chercher ailleurs ? Toujours ses scrupules, Sophie hésite, elle ne veut pas m’encombrer. Je la rassure, la maison est grande.
Premier sujet abordé, et non des moindres, les hommes. En riant, nous nous mettons rapidement d’accord, chacune pourra mener sa vie comme bon lui semble.
Il lui arrive de ne pas rentrer certains soirs, je ne lui pose aucune question. Elle ne m’a encore présenté aucun prince charmant.
N’ayant plus de problème de garde, j’ai accepté de passer une soirée avec mon collègue. Moi aussi certains soirs, j’oublie de rentrer. Il m’est même arrivé de passer un week-end avec lui. C’est mon jardin secret.
Et si un jour… Il sera temps d’aviser. Nous n’en sommes pas là.
Mes enfants ont été ravis de découvrir un nouveau petit frère. Ils l’ont de suite adopté. Faire des bêtises à quatre, c’est beaucoup plus drôle qu’à trois.
Un rituel tous les soirs, le bain avant de passer à table. En pataugeant dans la baignoire, éclaboussant la salle de bain, le fils de Sophie et mon plus jeune ont découvert la même tâche sur leur fesse gauche, ça les a faits beaucoup rire.
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Les avis des lecteurs
https://www.histoires-de-sexe.net/donne-lui-du-sexe-2-2-37792
A quand ta suite sur cette histoire? Mais pas en mode il pardonne tout et vecu en caudaliste cocu tout le reste de sa vie 😉
A quand ta suite sur cette histoire? Mais pas en mode il pardonne tout et vecu en caudaliste cocu tout le reste de sa vie 😉
https://www.histoires-de-sexe.net/donne-lui-du-sexe-2-2-37792
A quand ta suite sur cette histoire?
A quand ta suite sur cette histoire?
L'histoire d'une amitié profonde que la fourberie, la lâcheté et la trahison d'un homme n'a pas réussi à briser. J'aime ton style narratif et ton sens aigu du dialogue. C'est une bien belle nouvelle que tu nous as produit là PP06. Bravo, j'en redemande. Briard
Moi je vois aussi une amitié sincère entre deux personnes malmenées par la vie.
En apprenti manipulateur, le type se prend les pieds dans le tapis. Eh oui, c’est un métier.
Bien fait pour lui !
Au delà de ça, c’est juste un faire-valoir pour l’histoire. L’intérêt c’est les relations entre les deux femmes. C’est ça le centre de l’histoire.
Bien fait pour lui !
Au delà de ça, c’est juste un faire-valoir pour l’histoire. L’intérêt c’est les relations entre les deux femmes. C’est ça le centre de l’histoire.
Ce mari est un abominable salopard! Il a fini par être demasqué
Un très beau texte qui finit très bien.
Ces situations d’adultère où l’homme trahit sa femme sont beaucoup plus fréquentes que l’inverse. L’homme ici s’est vraiment mis les pieds dans les plats lors de ses mensonges a sa femme. Il se pensait invincible. Il a récidivé! Et bien, il lui est arrivé ce qu’il s’est mérité : Hasta la vista baby.
Tres beau texte Patrick
Ces situations d’adultère où l’homme trahit sa femme sont beaucoup plus fréquentes que l’inverse. L’homme ici s’est vraiment mis les pieds dans les plats lors de ses mensonges a sa femme. Il se pensait invincible. Il a récidivé! Et bien, il lui est arrivé ce qu’il s’est mérité : Hasta la vista baby.
Tres beau texte Patrick