Rien qu’une nuit

- Par l'auteur HDS PP06 -
Récit érotique écrit par PP06 [→ Accès à sa fiche auteur]
Auteur homme.
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Récit libertin : Rien qu’une nuit Histoire érotique Publiée sur HDS le 21-03-2020 dans la catégorie Entre-nous, hommes et femmes
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Rien qu’une nuit
Après avoir lu une histoire de tromperie dont la fin m’a semblé trop belle, déçu par le mari qui accepte trop facilement l’infidélité de son épouse, comme à mon habitude, j’ai eu envie d’en écrire une autre, ou plutôt deux autres, imaginant quelle aurait été ma réaction à la place du mari.

----o O o----

Muriel et Damien, jeunes mariés, sont en vacances en bord de mer. Ils rencontrent par hasard une amie d’enfance de Muriel, Olympe avec son mari Serge. Les amies ne se sont plus vues depuis de nombreuses années, elles étaient très proches.

Damien comprend que sa femme et Olympe ont été amantes. A cette époque, Serge aurait bien voulu passer une nuit avec Muriel, elle n’a jamais voulu.

Les retrouvailles sont chaleureuses, mais Damien se sent exclus du trio d’amis. Olympe et Muriel couchent ensemble dans l’après-midi, Damien se doute de quelque chose, mais son épouse aveuglée par son amour de jeunesse ne lui dit rien.

Lors de la soirée, Serge drague Muriel qui se laisse faire. Damien n’ose intervenir, il a confiance en sa femme.

----o O o----

Le mari, Damien raconte.

Serge et Muriel dansent, enlacés. Olympe les regarde, assise sur l’accoudoir d’un fauteuil.

Je retourne contempler les étoiles sur la terrasse, Muriel sait ce qu’elle fait, je lui fais confiance.

La voix d’Olympe, venue me rejoindre, me tire de ma rêverie :
« - C’est l’heure que je préfère, le calme de la nuit, les étoiles, le rêve.
« - Serge et Muriel ont l’air de bien s’entendre ! ne puis-je m’empêcher de lui dire.
« - Serge a toujours eu un faible pour Muriel, il aurait aimé… mais… tu es jaloux !
« - Je suis jaloux de toi.
« - Ce n’est pas dans mes bras qu’elle est en ce moment !
« - Elle y a été il n’y a pas si longtemps ! Serge ? Ce serait différent.
« - Damien, il faut que tu saches. Tout à l’heure, après l’amour, nous avons discuté avec Muriel. Nous avons parlé de nous, de Serge, de toi et nous avons envisagé …
« - Tu m’intrigues.
« - La tendresse, la découverte, l’amour partagé … une communion charnelle. Peut-être pour assouvir un désir inavoué entre Serge, Muriel et moi. Tu comprends ?

J’ai peur de comprendre. Ses paroles m’atteignent en pleine figure, mon estomac se noue, je secoue la tête, comme pour chasser un mauvais rêve. J’attrape Olympe par le bras :
« - Tu te moques de moi ? Qu’avez-vous décidé ?

Olympe se dégage doucement, me prend par les épaules, plonge son regard dans le mien :
« - Damien, ai-je l’air de me moquer de toi ? Je te parle d’amour, de Muriel et de Serge, mais aussi de nous, de toi et de moi. J’ai envie de découvrir l’homme qu’a choisi Muriel. Le découvrir complètement … faire l’amour avec lui, ressentir ce qu’elle ressent entre ses bras. Qu’il me fasse jouir comme il l’a fait jouir… Que je le fasse jouir … Rien qu’une nuit … nous ne te demandons rien qu’une nuit. Accepte, je t’en prie !
« - Et Muriel dans tout ça ?
« - Elle est d’accord pour toi et moi … et pour Serge. D’ailleurs, ils ne nous ont pas attendus.

Comme dans un nuage, je m’approche de la baie vitrée restée ouverte, et vous êtes là, Serge et toi, vous ne dansez plus, vous êtes blottis l’un contre l’autre sur le canapé, ton doux visage entre ses mains, je le vois approcher ses lèvres des tiennes.
Je vais pour me jeter entre vous, pour arrêter ce mauvais rêve, quand je sens une main qui me retient. Je me retourne brusquement, Olympe ne m’a pas lâché, ses doigts se crispent sur mon bras.
Elle m’attire à elle :
« - Damien, laisse-les ! Il y a des choses inachevées, de celles qui laissent des bleus à l’âme. Cette nuit est la leur, mais c’est aussi la nôtre. Laissons-les s’aimer, rien qu’une nuit.

Elle me prend doucement par la main …

----o O o----

Me projetant dans la peau de Damien, j’ai imaginé deux autres fins possibles :

*- Soit Damien intervient brisant le plan imaginé par Olympe et Muriel,

*- Soit Damien laisse faire, Muriel passe la nuit avec Serge.

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Hypothèse 1 : Damien intervient.

Elle m’attire à elle :
« - Damien, laisse-les ! Il y a des choses inachevées, de celles qui laissent des bleus à l’âme. Cette nuit est la leur, mais c’est aussi la nôtre. Laissons-les s’aimer, rien qu’une nuit.

Elle me prend doucement par la main …

« - Non Olympe, j’aime Muriel, c’est au-dessus de mes forces.

Lâchant son étreinte, j’entre furieux dans le salon.
Muriel est dans les bras de Serge, ils s’embrassent, Serge la caresse. Je m’arrête face à eux, elle ne m’a pas encore vu, mais Serge voit la fureur de mon regard, il se fige. Muriel se retourne, surprise de ma présence, en me voyant elle ouvre la bouche, aucun son de sort :
« - Mais …

Elle regarde Olympe qui m’a suivi et lui fait signe de son incompréhension en écartant les bras et en haussant les épaules.

Un dernier regard à Muriel, regard de colère et de tristesse. Je ramasse ma sacoche et sort sans un mot.

Arrivé à la porte, Muriel me rattrape :
« - Damien reste, Pourquoi tu t’en vas ? Olympe t’a expliqué ? Rien qu’une nuit, nous étions bien d’accord ?
« - D’accord ? Qui était d’accord ? Je ne compte pas ? M’en as-tu parlé ? Tu n’as même pas eu ce courage. Depuis qu’on les a rencontrés, je n’existe plus. Tu ne m’as rien dit de vos relations passées, tu avais le temps cet après-midi. Après avoir couché avec Olympe, tu n’avais qu’une idée en tête « passer la nuit avec Serge », exit le mari. C’est ça ton amour ? A Olympe, cette salope, de me faire accepter l’inacceptable. Tu as tout fait dans mon dos, tu m’as trahi…
« - Trahi ? mais non, je t’aime tu le sais.
« - Tu m’aimes ? Dans les bras de Serge ?
« - …
« - Et en prime j’avais Olympe en cadeau, elle te servait d’excuses. Une femme que je ne connaissais pas il y 24 heures. Comment as-tu pu imaginer que j’allais accepter ? Accepter de faire l’amour avec une inconnue.
« - …
« - Ce sont eux ou c’est moi … choisi entre ton passé ou notre avenir,

Muriel me regarde, affolée, et retourne rapidement vers Serge et Olympe, elle a choisi, j’ai perdu. Je rentre chez nous dans la fraicheur de la nuit.

Arrivée à la porte de notre maison, j’entends des pas, quelqu’un court, je me retourne Muriel se jette dans mes bras.
« - Attends-moi, je suis juste allée chercher mes affaires. Je ne veux pas te perdre.

Nous avons besoin de parler, de se raconter… Muriel me parle d’Olympe, de Serge… de leurs souvenirs communs… la joie de se retrouver, l’ambiance, elle a perdu la tête… Elle me demande pardon…
Je l’écoute … Avant de lui pardonner, je veux lui faire comprendre ma peur, mon désarroi.

« - Tu te souviens de ce que tu m’as dit ce matin ?
« - … ?
« - « Tu es à moi et je ne partage pas !», mais moi je devrais te partager ?
« - …
« - A peine arrivés chez eux, Tu m’as trompé avec Olympe,
« - Trompé ?
« - Oui, trompé. Tu m’as fait cocu dès l’apéritif.
« - Cocu ?
« - Oui cocu. Pourquoi, pour toi, baiser avec une femme ça ne compte pas ?
« - …
« - Après avoir fait l’amour avec elle, tu as décidé de me refaire cocu avec Serge cette fois, et tu prétends encore m’aimer… tu te moques de moi.
« - …
« - Vous avez tout manigancé. Avant même de venir chez eux, tu avais déjà décidé de coucher avec Serge. Tu me prends vraiment pour un imbécile ?
« - Non mon chéri, je n’y pensais même pas. Après c’est vrai, je t’ai oublié. Je me suis retrouvée des années en arrière sans faire attention qu’à l’époque, tu n’étais pas là.
« - Ben voyons… si j’invitais Sophie (une de mes ex), tu te souviens d’elle, Que dirais-tu, si je m’enfermais avec elle dans notre chambre ?
« - Oh non, tu ne ferais pas ça.
« - Rassure-toi, tu ne resterais pas seule. Son mari, bel homme, pourrait passer toute la nuit avec toi,
« - T’es fou, je ne le connais même pas, pour qui tu me prends, je ne suis pas une pute.
« - Et Olympe, elle non plus ne me connaissait pas ?

Muriel réalise où je veux l’amener, elle ne répond pas.

« - Tu me pardonnes ? Tu m’aimes encore ?
« - Si je ne t’aimais plus, je n’aurais pas aussi mal.
« - Mon pauvre chéri, je ne voulais pas te faire souffrir.

La soirée est bien avancée, nous sommes fatigués, fatigués de parler, fatigués de penser… nous nous couchons, je ne la touche pas, je revois encore cette image de Muriel, ma Muriel dans les bras de Serge, prête à se donner à lui.
J’ai du mal à trouver le sommeil, je prends Muriel dans mes bras, elle tremble, moi aussi… Cette nuit est la nôtre.

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EPILOGUE 1

Le temps a passé, la vie a repris son court laissant le passé là où il aurait dû rester, dans les souvenirs. Nous n’avons plus jamais évoqué cette soirée, où notre couple a failli partir en éclat.

Nous sommes restés amis avec Olympe et Serge, ils ont compris. De temps en temps, nous nous revoyons. Mais j’évite le plus possible.

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Hypothèse 2 : Damien n’intervient pas, Muriel passe la nuit avec Serge.

Elle m’attire à elle :
« - Damien, laisse-les ! Il y a des choses inachevées, de celles qui laissent des bleus à l’âme. Cette nuit est la leur, mais c’est aussi la nôtre. Laissons-les s’aimer, rien qu’une nuit.

Elle me prend doucement par la main …

Immobile, je reste hypnotisé devant la vitre du salon. Muriel et Serge s’embrassent, se cajolent, petites caresses, petits rires complices… Serge se lève, prend la main de Muriel, ils partent dans la chambre sans un regard dans ma direction, sans savoir si je suis d’accord. Muriel m’a complétement oublié.

Je suis sidéré, paralysé, la main d’Olympe n’a pas quitté mon bras. Je sens une larme couler le long de ma joue :
« - Olympe, je ne comprends pas. Pourquoi Muriel ne m’en a-t-elle pas parlé avant ? Elle ne m’aime donc plus ?


*- MURIEL raconte sa soirée

En vacances avec mon Damien, je suis heureuse d’avoir retrouvé mes amis, Depuis le temps…Olympe que j’ai tant aimé, Serge son compagnon qui voulait coucher avec moi, je n’ai jamais voulu, pourquoi ? j’en avais pourtant envie et Olympe n’a jamais été contre. Mais ainsi va la vie…

Ce soir, lorsqu’Olympe m’a embrassé, j’ai pensé à toi mon chéri, j’étais certaine que tu comprendrais. J’ai aimé faire l’amour avec mon amour de jeunesse, prendre notre douche ensemble, en riant comme deux ados, nous avions retrouvé notre jeunesse.

Damien a compris ce que nous avions fait, il n’a rien dit, c’est un amour. En me préparant pour cette soirée, je voulais être belle, je voulais plaire, à Olympe, à toi mon Damien, mais inconsciemment à Serge, surtout à Serge. J’ai choisi cette petite robe sexy que tu aimes tant.

Comment en est-on arrivé à parler avec Olympe de finir la soirée tous ensemble ? Je n’étais pas contre, je sentais bien que Serge avait toujours envie de moi. Petit à petit l’idée s’est présentée à notre esprit, rien qu’une nuit, comme point final à notre jeunesse, avant de repartir chacun dans son couple. Serge est d’accord pour qu’Olympe passe la nuit avec Damien, je crois que mon petit mari plait bien à ma copine. Tant mieux.

Toute la soirée, Serge m’a draguée, complimentée… Damien ne dit rien, mais je vois bien qu’il s’inquiète, il se pose des questions, comment lui présenter la chose, je n’ose pas lui en parler, Olympe arrivera à lui expliquer mieux que moi.

Je danse avec Serge, Damien va sur la terrasse prendre l’air, un coup d’œil avec Olympe, c’est le moment de lui parler, il doit accepter, sinon j’arrête tout, pas question de le faire sans lui.

J’aperçois Olympe en grand conversation avec mon chéri, c’est bon signe. Serge se fait de plus en plus tendre, Il attend ce moment depuis tant d’années. Ils en ont parlé avec Olympe, pour eux il n’y a aucun obstacle. Et toi Damien ? Je suis certaine qu’Olympe arrivera à te convaincre.

Je m’’assoie à côté de Serge, il cherche à m’embrasser, je tourne la tête, pas tout de suite, je dois avoir l’accord de mon Damien.
Quelques minutes passent…Olympe t’a suffisamment expliqué, tu nous comprends, tu acceptes, bonne nuit avec ma maitresse mon amour.

J’accepte le baiser de Serge, la tête me tourne un peu, nous échangeons baisers sur baisers, ses mains me caressent, mes seins, mes cuisses. En embrassant Serge je pense à toi « tu n’interviens pas, tu es d’accord », merci mon chéri, mon amour, tu es le plus merveilleux des hommes, tu as compris, tu me fais le plus beau des cadeaux, rien qu’une nuit comme Olympe te l’a expliqué.

Serge se lève, il m’entraine dans sa chambre, j’imagine Damien, mon Damien, embrassant Olympe sur la terrasse. Ils regagneront leur chambre plus tard.

Serge me déshabille en me caressant, c’est doux, agréable, ses lèvres parcourent mon corps…
Comment décrire tout ce que nous avons vécu cette nuit, j’étais heureuse de le sentir dans ma bouche, dans ma chatte. Combien de fois avons nous fait l’amour, je n’ai pas compté. Tu m’as fait jouir Serge, pas autant que Damien mais lui je l’aime c’est différent.
Je m’endors heureuse dans les bras de Serge en imaginant mon Damien s’endormant dans les bras d’Olympe. Bonne nuit mon chéri.

Le matin au réveil, je suis nue contre Serge, je me sens bien. Je pense à toi Damien, je vais te retrouver, la nuit est terminée, ce sera l’unique fois, merci mon chéri pour cette merveilleuse preuve d’amour. Je vais t’offrir un doux réveil comme tu aimes. Serge veut m’embrasser… non, la nuit est finie…

Une main sur ma hanche, je me retourne, Olympe nue, allongée avec nous. Je m’étire, elle me caresse un sein, c’est bon. Serge me caresse à son tour, ces deux corps chauds me donnent envie, mais il faut que je rejoigne Damien, il est seul maintenant. Je veux le réveiller en l’embrassant. J’en parle à Olympe, je suis heureuse qu’elle ne soit plus avec lui. Mon petit mari, tu es à moi maintenant, rien qu’à moi.

Olympe m’annonce qu’elle a passé toute la nuit avec nous, que Damien n’est pas là, il est parti hier soir.

D’un bond je suis sur pied :
« - Quoi ? tu n’as pas passé la nuit avec lui ?
« - Non, dommage, je ne dois pas être son type.

Cette nouvelle me fait l’effet d’une douche froide. En une seconde, je prends conscience de ce que j’ai fait hier soir ? A quoi ai-je pensé en abandonnant ainsi mon mari ?

« - Tu aurais dû me prévenir quand il est parti. Ça ne devait pas se passer comme ça, je l’ai trompé… non, ce n’est pas ce que je voulais, pourquoi ne pas m’avoir averti ?
« - Tu semblais si heureuse, et Serge avait tellement envie de toi.

J’ai l’impression de sortir d’un mauvais rêve. Je panique. Vite, je m’habille, il faut que je rentre chez nous, vite, tout lui expliquer… Je prends mon téléphone, un message de Damien d’hier soir « sois heureuse ».
Nooon ! Je pars en courant chez nous, tout lui dire, il comprendra.

Essoufflée, je pousse la porte, la maison est vide, ses affaires ne sont plus là, la voiture non plus. J’essaie de le joindre, je tombe sur son répondeur, un message pour lui expliquer, hier soir Olympe ne m’a rien dit…, deux messages, dix messages. Pas de réponse.

J’ai peur, je m’en veux. Pourquoi vouloir revivre son passé, j’ai été folle. Je n’aime pas Serge, il n’est qu’un ami de jeunesse, c’est toi que j’aime mon Damien.
J’aurais dû au moins t’expliquer, ne pas laisser ce soin à Olympe. J‘aurais été plus honnête, mais hier je ne pouvais pas, j’ai manqué de courage.

Olympe et Serge me rejoignent, je leur explique, ils sont effondrés, Olympe n’avait pas envisagé que Damien puisse réagir de la sorte, pourtant il était triste en partant.

Serge me trouve rapidement un billet de train pour rentrer à Paris. Je veux parler à Damien, tout lui expliquer… mon amour, je t’aime, pardonnes moi.

Arrivé à Paris, je saute dans un taxi, mon cœur bat plus fort en poussant la porte de notre immeuble, l’ascenseur est trop lent, vite.
Notre porte est fermée à clé, mon cœur s’arrête, notre appartement est vide, pourtant je sens qu’il est passé par là, mon amour où es-tu ?
Je me laisse tomber dans un fauteuil, j’éclate en sanglot, les pleurs longtemps retenus inondent mon visage.
Le téléphone sonne, mon cœur fait un bond « il a lu mes messages, il a compris ». Ce n’est qu’Olympe qui vient aux nouvelles.

Sur la table, je trouve un mot griffonné,

« Muriel,
Je pense que tu liras ce mot dans une semaine, je serais loin. Tu as dû passer la fin de NOS vacances avec tes amants, Je te laisse reconstituer ton trio, j’en suis étranger. Je te souhaite beaucoup de bonheur avec Olympe et Serge, seulement déçu de ton manque d’honnêteté à mon égard, tu aurais pu m’en parler.

J’aurais pu pardonner un dérapage, je ne serais pas le seul mari cocu sur terre, mais pas être trahit. Vous vous êtes bien moqués de moi… le lieu de nos vacances… la rencontre « par hasard » … la soirée… jusqu’à Olympe, tu peux reprendre ton cadeau.

Dommage, j’étais heureux avec toi. »

« - Damien, non, tu déformes tout… Je t’ai fait souffrir, je ne voulais pas. Reviens.


*- DAMIEN reprend la suite du récit

Je passe chez nous au bout d’une dizaine de jours, il me faut prendre des affaires. Muriel n’est pas là, tant mieux, je ne veux plus la voir.
Manque de chance, tandis que je rempli une valise, elle arrive. Elle a la mine tirée, un regard triste. Je ne dis rien, je l’ignore.

« - Mon chéri, tu es revenu. Olympe devait t’expliquer, je ne voulais pas que ça se passe comme ça, je t’ai tout dit dans mes messages, c’est affreux. Je t’aime, ne me quittes pas.

Je continue à remplir ma valise, en silence.

« - C’est un malentendu, j’ai essayé de te rattraper, je suis là depuis dix jours, Je ne vis plus, je ne mange plus, tu me manques.
« - Tu aurais dû rester en vacances avec eux, c’est bien ce que tu voulais.
« - Non… Olympe m’a dit que tu es parti rapidement, tu aurais dû venir me parler…J’aurais compris, je n’aurais pas passé la nuit avec Serge. Il ne se serait rien passé.
« - C’est ça, maintenant c’est de ma faute.
« - …
« - J’espère qu’elle en valait la peine
« - De quoi parles -tu ?
« - Foutre en l’air notre couple pour une nuit, j’espère qu’elle en valait la peine. C’était bien au moins.
« - …
« - Je vous ai vu vous embrasser sur le canapé, tu avais l’air heureuse, je n’existais plus. Après, tu as aimé être nue dans les bras de Serge, être caressée par lui ? Tu l’as bien sucé, tu as avalé ? C’était bon ? Il t’a baisé combien de fois ? Tu as bien joui ?

Muriel baisse les yeux, honteuse.
« - Tu n’oseras pas tout de même pas me dire que tu n’as pas joui.
« - Bien sûr que j’ai joui, plusieurs fois. Mais je croyais que tu étais avec Olympe, je n’étais pas jalouse du plaisir que tu prenais avec elle. Je te croyais d’accord.
« - Si tu me l’avais demandé, tu aurais su si j’étais d’accord ou pas.

Je m’en veux de ne pas être intervenu. Sur la terrasse, sous le choc, j’étais paralysé de stupeur, mais j’aurais dû, sans le vouloir je lui ai donné le feu vert.

« - Tu es resté sur la terrasse, tu n’es pas venu me chercher. J’ai suivi Serge quand j’ai cru que tu avais accepté et que tu restais avec Olympe.

J’ai envie de la croire, mais je la revoie avec Serge …

En parlant j’ai fini ma valise, je fais mine de partir. Pour continuer notre conversation, elle s’inquiète pour moi :

« - Tu es rentré quand ?
« - Dans la nuit, d’une seule traite. J’étais vraiment en colère. Sur l’autoroute, je ne pensais qu’à toi, qu’à vous deux. Je te revoyais sur le canapé, dans ses bras pendant qu’il t’embrassait, te caressait. J’imaginais ce qu’il devait te faire, ce que toi tu lui faisais… je t’imaginais heureuse avec lui.
« - Mon pauvre chéri, tu aurais pu avoir un accident… tu aurais pu te tuer…
« - C’est peut-être ce que j’espérais… tout aurait été tellement plus simple pour moi. J’aurais fini de souffrir.
« - Nooon, je ne veux pas te perdre.
« - Alors, pourquoi ? Je te croyais heureuse avec moi, tout n’était que du cinéma.
« - Je n’ai rien à te reprocher, tu es un mari merveilleux, je suis heureuse avec toi, je t’aime… Dis-moi que tu m’aimes aussi… dis, tu m’aimes encore ?
« - Je ne sais plus…
« - …

Je ne sais plus où j’en suis, mais je ne veux pas prendre de décision à la va vite, ne pas gâcher notre vie par un excès de jalousie. Moi non plus je ne veux pas la perdre, mais me dit-elle la vérité ? Était-ce prémédité ou pas ? Je veux savoir :

« - Tu n’as aucune excuse… Mais, Je veux bien essayer de te croire. Je reste ce soir.

Muriel me saute au cou, m’embrasse sur toute la figure, je lui refuse mes lèvres, pas de réconciliation sur l’oreiller, ce serait trop simple.

Il est tard, nous n’avons faim ni l’un ni l’autre. Je ne veux pas me coucher, il faut qu’on parle, qu’elle m’explique. Elle vient se blottir contre moi, je la repousse voulant garder mes distances, elle ne comprend pas.

Muriel parle, me redit ce que m’a dit Olympe, ce qu’elle m’a dit cent fois dans ces messages. Elle me parle d’Olympe, de Serge… de leur jeunesse… de l’amour d’Olympe… de leurs souvenirs communs… le plaisir de se retrouver, l’ambiance, elle a perdu la tête… Elle me parle de nous, me demande pardon…
Je l’écoute … Je veux lui faire comprendre mes doutes, mon désarroi,

« - Tu m’as trahi, vous aviez tout combiné à l’avance.
« - Non, je t’assure, c’était de l’histoire ancienne, on s’est retrouvé par hasard,
« - Tu te moques de moi. C’est aussi par hasard que tu as couché avec Olympe une heure après être arrivés chez eux ? Déjà je n’existais plus.
« - …
« - Et c’est aussi par hasard que tu as décidé de me faire cocu avec Serge. Tu avais tout prévu, depuis quand ?
« - Pas cocu, non ! Je ne pensais plus à eux depuis longtemps quand on les a rencontrés.
« - Comment puis-je te croire ?
« - Je ne pourrais jamais te trahir. Tu es mon mari pour la vie. Je t’aime, tu m’aimes, nous étions tellement heureux de passer ces vacances ensemble. Nous avions un beau projet, non ?
« - Un projet ?
« - Ne me dis pas que tu as oublié.
« - Non, moi je n’ai pas oublié, mais toi certainement.
« - Comment oublier qu’on avait décidé de faire un bébé pendant ces vacances.

Je marque un temps d’arrêt :
« - Voilà, maintenant je comprends tout.
« - ….
« - C’était donc ça ton deal avec Olympe ?
« - Je ne comprends pas, que veux-tu dire mon chéri ?
« - Arrête de m’appeler « mon chéri ». Le bébé, c’est avec Serge que tu voulais le faire.
« - Non, ce n’est pas possible, comment peux-tu … ?
« - Qu’avais-tu prévu ? Tu me quittais après la naissance, pour vivre avec tes deux amants et élever votre bébé ensemble, ou tu m’aurais laissé élever un bâtard ?

Muriel se fige, les yeux grands ouverts :
« - Comment peux-tu penser une chose pareille ?
« - Je me demandais comment cette idée bizarre d’échange avait pu te venir à l’esprit, ça ne te ressemble pas. Maintenant je commence à comprendre.

J’ai envie de fuir. Déjà je regrette d’être resté.

« - Mon amour, c’est affreux de penser ça…

Grand silence, plus un mot, chacun dans ces pensées …

« - Ok, je veux bien reprendre la vie comme avant, j’accepte de passer l’éponge sur ta nuit avec Serge. Avec le temps, j’oublierais peut-être… A deux conditions,
« - Tout ce que tu veux, mon chéri.
« - D’abord, tu me jures ne plus jamais les revoir, ni Serge, ni Olympe.
« - Mais, ce sont mes amis.
« - Tu m’as dit « rien qu’une nuit », c’est bien ça ? La nuit est terminée, maintenant tu ne les revois plus. Plus jamais.

Muriel accepte en silence :
« - … Tu as parlé de deux conditions.
« - C’est très simple, si tu es enceinte, nous le saurons dans quelques jours, je demande le divorce.
« - … Et s’il est de toi ? Nous avons tellement fait l’amour depuis un mois.
« - C’est le risque, c’est toi qui l’as voulu..., D’ailleurs je suis certain que ça t’arrange.
« - Non, NON tu es fou, tu te fais mal, tu me fais mal.

Suis-je maso, ou … je ne sais plus où j’en suis. Mais c’est dit, …je ne voudrais jamais élever l’enfant d’un autre, l’enfant de Serge.

Nous allons nous coucher, je la laisse seule dans notre chambre, préférant le canapé du salon.

----o O o----

EPILOGUE 2

Chaque lecteur pourra imaginer la fin de ce récit suivant sa propre sensibilité. En voici deux, mais il y a d’autres variantes possibles…

*- Muriel n’est pas enceinte. Damien retrouve le lit conjugal, la vie reprend son cours. Fidèle à sa promesse, Muriel n’a jamais repris contact avec ses amis/amants. Elle ne le regrette pas, elle a pris conscience que le passé ne doit pas gâcher l’avenir. Damien n’en a plus jamais parlé.
Les années ont passé, la famille s’est agrandit. Damien et Muriel sont les parents de deux beaux bambins. Olympe n’a jamais pu avoir d’enfant.

*- Muriel attend un bébé, sans savoir de qui. Damien est effondré, il ne peut admettre ce qu’il estime toujours comme une trahison. Malgré les supplications de Muriel, Damien s’en va… Muriel accouche d’un beau petit garçon qui va s’épanouir entre ses deux mamans et son Papa (?).
Muriel aurait pu faire un test ADN de paternité, pour savoir. Mais ça, c’est une autre histoire…

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