T'as vu ? Sans les mains (11)

- Par l'auteur HDS lelivredejeremie -
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Récit libertin : T'as vu ? Sans les mains (11) Histoire érotique Publiée sur HDS le 20-10-2023 dans la catégorie Entre-nous, les hommes
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T'as vu ? Sans les mains (11)
***** 21 *****

Nicolas, il y a quatre jours

- Oooooh !

Couché sur le dos, accroché comme un koala à un tronc d’eucalyptus, je serre compulsivement Nicolas, qui me possède, alors que je commence étonnamment vite à ressentir le plaisir de son invasion du mien. J’ai profité de ce qu’il relève légèrement le torse pour jeter un regard sur mon sexe, encore un peu mou, qui laissait fuir un filet de présperme, et avant que je reporte mon intérêt sur son corps, et surtout sur son visage sérieux et concentré, ça m’a fait bêtement sourire.

Après dix jours de genoux qui se touchent en auditoire et de baisers volés dans des coins déserts… huit heures cumulées de jambes tendues qui se frôlent sous une table du resto U… deux avec sa tête sur mon épaule pendant que Tim Chalam et Elle Fanning découvrent New York sous la pluie… Puis par une coïncidence qui n’en était pas vraiment une avec le climat local, après un parkour entre les flaques sous l’orage du siècle des auditoires de l’Europe jusqu’à ma chambre, où j’ai filé une serviette à Nico et proposé un hoodie sec… après nous être changés, tournés de trois quarts, avec quelques regards volés vers l’autre, qui ont fini par se croiser, sourire timide, clin d’œil… j’ai osé suggérer de faire l’amour… Enfin, qu’il me fasse l’amour. ‘’Mais pas maintenant, pas ici…’’. ‘’Je comprends, Nicolas, t’inquiète’’.

Le sexe devrait être improvisé, et là, ça faisait bien un peu coup arrangé, mais avec un control freak comme mon petit blond, je devrais encore un temps faire le deuil de la spontanéité. Si c’était le prix à payer pour qu’il soit à l’aise, et qu’il se vide autant la tête que les canaux déférents…

Était-ce le désir que j’éprouvais pour lui, ou plus basiquement le mois sans plus de contacts physiques que nos quelques baisers volés ? J’ai ressenti assez vite un début de plaisir un peu inattendu, et j’étais évidemment à fond dans le cliché autant que dans la psychologie à dix cents, mais bon, le petit mec pas trop sûr de soi, uniquement passif jusque-là, et qui – mais je suis trop futile – ne m’avait pas trop impressionné une fois nu, et au repos… faut me comprendre, quoi ! Sauf que je dois vraiment remettre en question quelques idées reçues, comme le fait que mon plaisir aurait toujours imposé que le mec ait un sexe du modèle de celui de Leo.

Sans être exactement en déficit musculaire, lui, Nicolas est très fin, et comme j’imaginais que tout devait être à l’échelle… Bah, peu m’aurait importé. Sauf que j’ai réalisé que le rapport de démultiplication une fois en érection n’est pas vraiment le même pour tout le monde, et malgré l’importance relative de la chose au final, il est apparu généreusement proportionné, ce qui a précipité ma hâte de découvrir son corps autrement qu’avec les yeux, pour finir par le sentir en moi… On avait un peu zappé les préliminaires, du coup je n’avais pas vraiment menti en lui demandant de me laisser le temps de m’habituer à sa présence dans mon corps. Et je ne pense pas avoir rêvé la lueur fugitive de fierté dans son regard…

Oh ! Je ne vais pas mentir, j’avais rêvé ce moment dès le premier baiser dans ma chambre, et le plus souvent, je m’y voyais lui faire l’amour. N’était que ni le lieu ni la configuration n’auraient permis de commencer à exorciser ses démons. Puis je devais pousser l’honnêteté jusqu’à admettre que mon expérience finalement limitée ne garantissait pas que, même en sécurité dans son antre, il ressentirait autant de plaisir que je n’aurais espéré lui en donner.

De mon côté, quand j’avais réalisé que Thomas était un mauvais coup, j’avais cherché le moyen d’au moins trouver le mien en me touchant énergiquement dès qu’il était entré en moi, et sans être très agréable, ni le moins du monde romantique, ça avait fini par être un minimum… satisfaisant. Avec Nicolas, même si j’en devais en être réduit à utiliser la technique Jérémie-presque-tout-seul © je finirais probablement par atteindre mon plaisir.

Sans vraiment de raison, il était aussi gêné de son corps que je ne l’étais du mien, j’ai voulu le rassurer en prétendant me méprendre sur le sens de son regard embarrassé, j’ai vite dit ‘’Je suis pas terrible, je sais… Toi, tu es parfait partout. Mais bon, tu dois pas te forcer, hein…’’. Il avait répondu précipitamment que je me trompais totalement.

J’avais feint l’intimidation, et ajouté que je préférais que lui, il me prenne pour notre première fois. Un peu stupidement, j’avais glissé que j’avais sauté le dernier repas, puis ‘’je me suis rincé… alors… voilà, quoi...’’

- Quel argument étrange, avait-il murmuré, avec un sourire léger. Autant nous apprendrions progressivement à nous connaître, autant il y avait clairement des réactions que je devrais désapprendre.

(…)

- Jérémie, je sens que… que je v…
- Attends ! Ne bouge plus, ou plus lentement, je…

A me perdre dans ses yeux plus brillants que d’habitude, j’avais un peu perdu le fil du temps, mais je ne devais évidemment pas espérer de lui la même endurance que de ce stakhanoviste du sexe qu’était Leo… J’ai empoigné ma barre et me suis masturbé énergiquement en passant sur toutes les parties de son corps accessibles à mes sens limités, sa pomme d’Adam étrangement agitée alors qu’il déglutissait sa salive, les mèches sur ses tempes, collées par la transpiration, ses épaules nouées au-dessus de ses bras tendus, sa bouche aux lèvres fines et serrées que j’ai franchies de ma langue après avoir écrasé ma main libre sur sa nuque, l’odeur de sa peau, celle de son haleine chaude et douce…

Lorsque j’ai senti l’imminence de mon éjaculation, j’ai relâché la pression du pliant de mes jambes sur sa taille, les ai légèrement remontées, j’ai posé mes talons sous ses fesses pour l’inciter à reprendre ses mouvements en moi. J’ai éjecté cinq jets de semence sur mon torse avec un grognement peu élégant, et n’ai émergé que pour voir – et sentir – son corps se tendre, puis juste imaginer la partie de lui qui se répandait dans le latex…

En me promettant, avec une légère gêne vite évacuée, de l’observer très bientôt à l’air libre.

- Alors ? Il a murmuré timidement. ‘’C’était… Ça allait ?’’
- J’adore la version Nicolas du mec qui allume une clope et dit ‘Alors, heureux ?’
- Ne te moque paaas, a-t-il gémi en posant la tête sur mon torse creux.
- Je ne me moque pas, je… C’était juste fantastique.
- Tu as surement connu mieux.
- J’ai connu… différent. Mais tu sais, les garçons peuvent difficilement simuler le plaisir, puis la… libération… et tu as bien vu… Et aussi, j’ai un truc… je sais pas, physiologique, disons, je… Bon, désolé de parler de lui, mais Leo disait que mon… enfin, cette partie de mon corps se contracte sensiblement avec mon plaisir, et là, j’étais pas vraiment toujours connecté, mais je crois que…
- Oui, j’ai senti, un peu, je pense que ça a précipité ma… mon… J’ai pas tenu trop longtemps, a-t-il murmuré.
- Tu as tenu largement assez longtemps pour moi. C’était très bien… Tu as été très bien. Tu es naturellement doué.

Il a redressé la tête avec, dans le regard, quelque chose qui ressemblait à une ombre de… satisfaction, peut-être.

- Tu veux prendre une douche ?
- Pas tout de suite, Nicolas, je suis bien, là. Et toi ?
- Je suis mieux que je ne l’ai été depuis trois ans… Depuis…
- Chuuut ! Il n’est pas là, il n’existe plus… Nicolas, je… C’est la dernière fois que je le demanderai, ai-je dit en pensant au rituel que j’avais installé au premier bisou pour ne jamais le brusquer ‘’mais je peux t’embrasser ?’’
- Après ce qu’on vient de faire, tu ne dois plus vraiment demander un truc aussi anodin.
- Ce ne sera jamais anodin, avec toi.

Il a souri et m’a donné le plus doux, le plus profond, le plus sincère baiser de ma vie. Nous nous sommes probablement endormis en même temps.

***** 22 *****

Nicolas, il y a quatre jours (suite)

Le lendemain matin, je me suis éveillé avant lui, et je l’ai longuement observé. Ses paupières cachaient naturellement son regard éternellement inquiet, mais surtout, l’angoisse qui lui tordait trop souvent le visage avait disparu, et pour mignon qu’il soit éveillé, le Nicolas endormi et apaisé me plaisait largement autant.

J’ai très lentement soulevé la couette pour redécouvrir son corps et, un peu absurdement, parce que j’avais fini par associer le plaisir à une certaine forme de virilité, sinon de douce agressivité, m’étonner qu’un garçon aussi chétif m’ait donné un plaisir inattendu.

Je ne saurai jamais – ni lui, peut-être - quelle part notre échange de la veille avait tenu dans ses rêves, mais Nicolas avait une érection assez impressionnante. Son sexe lisse, parfait, sans la moindre veine disgracieuse, son gland tendre à moitié éclos de son prépuce… m’a donné l’envie de le réveiller de la plus douce des manières. Il a frissonné et a ouvert un œil. Ce serait pour une prochaine fois.

- Bonjour, il a murmuré.
- Un très bon jour qui commence, ai-je glissé, avant de porter le regard vers la moitié de son corps.
- Oh !
- Je dirais plutôt ‘Aaah’, tu vois ?
- C’est… embarrassant, a-t-il murmuré, passant très vite de la gêne à une certaine… fierté ?
- Encore une fois, on ne s’entend pas sur les mots, je pense plutôt… appétissant, perso, ai-je soufflé avec un sourire faussement lubrique, avant de me demander pourquoi reporter cette caresse que j’aurais peut-être encore plus de plaisir à lui accorder que lui à la recevoir ‘’Euh, Nicolas… Comme hier pour t’embrasser, je ne demanderai qu’une fois, je peux ?’’
- Tu peux quoi ?
- Ça, ai-je dit, avant m’agenouiller à hauteur de son bassin, de descendre vers l’objet de mon désir et de le gober.

Décidément, mon passé peu glorieux finissait par me servir. Ce décérébré de Tom était tellement nul au pieu que j’avais fini par me résoudre à lui faire plaisir de la bouche, pour éviter qu’il envahisse trop brusquement, trop brutalement, une autre partie de mon corps, et j’avais apparemment acquis une certaine… technique, disons.

- Je suis pas propre, a précipitamment dit Nicolas ‘’On s’est pas lavés’’.
- Peut-être pas propre, mais pur, ça compensera toujours, lui ai-je dit dans les yeux en redressant la tête ‘’Et ça me suffit largement’’

Sans attendre sa réponse, j’ai repris ma caresse, en m’appliquant côté douceur. Quand j’ai senti son corps se détendre, j’ai osé un doigt, humecté de salive, sur sa rosette. Il s’est à nouveau raidi, j’ai murmuré que je ne lui ferais jamais de mal, et après quelques secondes, j’ai pu accéder à son intimité. Cette fois, ce sont mes échanges avec Leo qui me sont revenus à l’esprit… Leo aux doigts magiques, qui m’avait fait découvrir cette particularité du corps masculin, et qui m’avait plusieurs fois amené à ce plaisir diffus d’un doux massage du bout du doigt…

Une, deux phalanges… Voilà ! Le léger relief, sur lequel j’ai appliqué la pulpe de mon majeur en un lent mouvement circulaire, tentant de museler ma nausée pour une gorge profonde qui pressait son gland contre ma glotte… Les doigt de Nicolas, abandonné à son plaisir, qui glissaient lentement dans mes cheveux… Les miens qui agitaient d’un mouvement régulier sa hampe… L’abandon de Nicolas à un plaisir inconnu pour lui… La jouissance de Nicolas que j’ai accueillie dans ma bouche… Nicolas, perdu, les yeux si brillants que je l’ai imaginé presque au bord des larmes…

Lucrezia, il y a quatre jours

- Qu’est-ce que tu lui as fait ? a demandé Lucrezia, les sourcils froncés.
- Mais… euh… rien ! j’ai dit, légèrement inquiet.
- D’hab’, il sourit timidement, mais là il a l’air franchement idiot, limite halluciné. Puis je dois répéter une phrase sur deux, il beugue un peu, je dirais. T’as pas mis que ton regard dans le sien, ni ta langue dans sa bouche au fond d’un auditoire, tu l’as amené chez toi et lui as calé autre chose ailleurs, a-t-elle ajouté, cette fois avec un sourire entendu.
- Maieuuuh ! Tu me choques, là.
- Je reformule, vous avez couché ensemble, non ?
- Peut… être… On s’est vus hier soir… puis ce matin, aussi…
- Et ?

Elle n’allait clairement pas abandonner l’affaire.

- Je crois pas que j’ai envie de te donner des détails, tu vois.
- Il finira par me le dire lui-même, tu peux compter que je harcèlerai, il me racontera, les larmes aux yeux, alors épargne-lui ça.
- Roooh ! La putain de manip’, je le crois juste pas, j’ai gémi.
- Plus vite tu racontes, plus vite je te lâche…
- Bon, déjà c’était dans son kot, je sais pas si tu sais, mais les résidences universitaires l’angoissent.
- Le sale con à l’UMons, il m’avait dit, ouais, j’ai déjà pensé y aller, séduire tous les assistants en biologie et, dans leur sommeil post-coïtum, les émasculer, mais c’est un peu extrême…
- Plutôt, oui. Puis je me dis que tu dois déjà faire peur à un paquet d’hétéros, tu les aurais jamais tous choppés… En plus, séduire un gay, tu vois…
- Ouais, bon, sinon ?
- Je… ne lui ai rien fait de mal, je suis peut-être une quiche en psychologie mais j’ai quand même compris que ce ne serait peut-être pas trop con de… reconstruire son égo de petit mâle, alors… Nicolas m’a fait l’amour. Satisfaite ?

Apparemment, pas encore.

- Et ? Il est un bon coup, mon Nico ?
- Notre Nicolas, si tu veux bien finir par l’admettre, merci. Et tu es bien trop curieuse.

Elle m’a regardé un sourcil relevé, a montré un poing, et a grogné ‘’C’est risqué de se moquer de moi, Jérémie’’

- Juste que… On n’a pas pris un selfie… post-coïtum, comme tu dis, pour le prouver sinon tu aurais vu mon air halluciné… puis que je m’en suis foutu jusque sur le menton, si tu vois.

Je l’ai plantée là, ses yeux exprimant un truc entre la surprise et peut-être un peu d’admiration pour son ‘petit’. Moi, je souriais.

Les avis des lecteurs

Histoire Erotique
Très bien 20 sur 20



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