T'as vu ? Sans les mains (5) - histoire érotique

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Leonardo, il y a trois mois (suite)

- Leo, qu’est-ce que je fais mal ? C’est pas agréable ? Tu dois dire…
- Si ! Et tu es plutôt doué, mais ça ne m’a jamais suffi, je dois… quand même un peu me toucher, tu vois ? Mais tu peux… si tu veux bien... Juste le bout, ok ?

J’ai sucé comme un désespéré tandis qu’il s’astiquait, en lui massant le périnée, avant d’entendre ‘’Je v-vais…’ Je l’ai remercié en silence pour son avertissement, que j’ai ignoré, et j’ai maintenu ma prise, le mouvement de mes lèvres synchronisé sur celui de sa main, jusqu’à sentir une tension et prendre un premier jet en bouche, puis un second sur mon visage, un troisième s’est étalé sur son torse, le quatrième mourant sur ses doigts désespérément serrés sur son sceptre glorieux. J’ai recraché sa semence sur son pubis.

- Waaaah ! Je sais pas si tu as appris ça dans Oui-Oui sur la plage ou un de tes bouquins pleins de mots mais t’est doué…
- Ben non, c’est juste qu’avec… celui-dont-on-ne-doit-pas-prononcer-le-nom, c’était pas terrible, dans aucune configuration, alors ça… finalement, je préférais encore, quoi. Oh ! Et c’est Kafka sur le rivage…
- Ouais, bon… Chipote pas ! Ce que je veux dire, c’est que tu suces comme un dieu et… Oh, désolé, c’était un peu nul à dire je pense, puis aussi, désolé de t’en avoir mis partout, laisse-moi…

Leonardo a léché la semence qu’il avait répandu sur ma joue et mon nez, et ça m’a étrangement excité.

- On peut… faire un câlin, un moment ? il a demandé
- Ben oui, j’aime trop ! j’ai dit. ‘’Un long moment, même’’
- Juste le temps de récupérer, mais ça ira vite, a-t-il répliqué, en collant son corps au mien, et son sexe mi-raide, contre ma cuisse.
- Vite ?

Leo a eu l’air étonné, puis amusé.

- Jérémie, ton plaisir… à toi… je veux dire… On ne va pas en rester là ! Attends, ne me dis pas que l’autre con faisait son truc sans s’inquiéter de toi !
- Je… apparemment, je ne… suis pas trop… réceptif au plaisir… intime, on dirait, voilà.
- Quoi ? Ça n’existe pas, ça ! Je voudrais... Mais aussi, je t’ai dit, je suis auto-reverse, si tu préfères, tu peux… me prendre, tu vois ?

Les mots que j’avais trop rarement entendus, en tout cas jamais aussi spontanément, ni gratuitement… les attentions que je n’avais jamais connues, les gestes que Tom n’avait jamais trop faits…

Leo était à genoux entre mes jambes, son gland entre-temps recalotté, mais à la limite de ressurgir de son prépuce, sa hampe à moitié dressée.

- Rien que parce que tu as la gentillesse de le proposer, j’aimerais que ce soit toi, ai-je dit en me rallongeant, et en posant les chevilles sur ses hanches ‘’Oh… tu veux que je te… tu vois, quoi’’ ai-je ajouté en me redressant sur les coudes.

Il a doucement ri, puis, en faisant glisser le bout de ses doigts sur l’intérieur de mes cuisses, il a ajouté ‘’Tu es adorable, mais ça ira… Tu te souviens que je t’ai dit que tu me plais, et que je te désirais ? Mon plaisir, c’est plutôt de t’en donner. Juste… Euh… Tu es clean ?
- Hein ?
- Ben… Vide ?
- Oh ! Ça… Je… n’avais pas trop faim ce midi…
- Ni ce soir, je pense...
- …Non.

J’ai instantanément revu Tom un jour me chier une pendule parce que la capote était légèrement teintée, moment de gêne où j’aurais voulu me cacher dans un trou de souris…

- Je me suis pas vraiment… rincé, j ‘avais pas trop prévu… tout ça. Mais… il n’y a rien dans le chemin, non.
- Le prends pas mal, c’est juste…
- … Juste moyen, je sais, mais non.
- Tant qu’elle ne ressort pas comme un calippo au coca, c’est bon, hein, a-t-il dit avec un clin d’œil. ‘’Puis t’avais peut-être pas vraiment prévu, mais sans trop savoir, tu attendais peut-être quand même quelqu’un, non ?’’

Que cherchais-je en réalité au bar ? Narguer Tom ? C’était mon idée de départ, lui montrer que je survivais sans lui, éventuellement le juger sur le choix de mon remplaçant, mais avais-je inconsciemment envisagé de le remplacer ? Je devais bien réaliser que ça dépassait l’espoir d’une simple conversation, puis que si je me retrouvais nu sur ce lit sommaire, je l’avais autant voulu que Leonardo. Sauf que ma foutue fierté m’empêchait encore un peu de l’admettre…

- Bah, je n’attendais rien de spécial, je venais juste boire un verre et lire tranqui… Aaaaaaah ! Non ! Oooh… Ou-ouiii !

Vu sa carrure légèrement supérieure à la mienne, mon poids plume, puis peut-être, juste peut-être, un peu de désir pour moi… d’un seul mouvement, il avait soulevé mon bassin et posé mes jambes sur ses épaules, mon bassin dans le creux de ses coudes, sa langue glissait entre mes fesses, et ses mains s’agitaient sur mon sexe et mes petites boules, pendant un temps infini… Plus probablement une ou deux minutes max, mais des prélis toujours plus longs et mieux appliqués que les attentions distraites que j’avais reçues jusque-là !

Jusqu’à ce qu’il se redresse et se positionne entre mes jambes.

- Latex !
- Ah ! OK… Si tu préfères, avait-il murmuré, en tendant la main vers le petit meuble à côté du matelas, ‘’c’est meilleur sans, mais bon…’’
- Ben… le prends pas mal, on ne se connait pas…
- Pas de problème, mais tu me la mets.

Il a sorti deux pochettes de plastique, l’une argentée qu’il m’a tendue et que j’ai ouverte délicatement, j’en ai tiré le préservatif en me demandant s’il contiendrait son volume, mais il l’a fait. Ensuite, il a déchiré l’autre …

- C’est bon, tu penses ?
- Je sais pas, je suppose, oui… Je… J’ai vraiment envie, ai-je ajouté sur un ton peut-être un peu trop plaintif.

Il a eu un sourire rassurant et a versé un filet de gel sur mon… intimité, puis le reste sur le préservatif, qu’il a étalé d’un geste lent, son regard sans le mien. Il a posé son gland contre mon corps et a légèrement soulevé les sourcils dans une question muette.

- Oui, viens…viens.

Le fer chauffé à blanc, la torture médiévale… Et la douleur, immédiate…

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Leonardo, il y a 3 mois (suite)

J’aurais dû le savoir ! Nous ne nous connaissions pas, et je savais finalement encore si peu les réactions de mon propre corps …

Tous les souvenirs des fois où Tom et moi nous étions mélangés, ses mouvements maladroits, trop brusques, douloureux, sans plaisir… Toutes les images me sont revenues en tête. Je me suis contracté, Leo l’a senti autant qu’il l’a vu, puis s’est retiré, trop brusquement, aussi. J’ai crié…

J’ai titubé et je me suis effondré, à deux pas du lit, à genoux, le front contre le sol, j’ai essayé de contenir les tremblements de mon corps et de stabiliser ma respiration erratique. Il m’a rejoint, j’ai senti ses mains sur mes épaules, vu un pied sur le plancher à côté de ma jambe, senti son torse qui se collait à mon dos, sa respiration dans mes cheveux…

- Je suis désolé, je ne… ai-je gémi.
- Chhht ! Tu as paniqué, je l’ai… ben oui, je l’ai senti… Ce n’était pas…
- JE L’AI VOULU ! JE… Je le veux… vraiment…
- Pas maintenant, Jérémie, je te ferai jamais de mal, a-t-il murmuré. ‘’Viens t’allonger’’

Couché sur le flanc, son torse chaud collé à mon dos, ses doigts qui glissent sur ma nuque… Puis les nuits sans sommeil à repenser à ma séparation avec Thomas, les repas sans appétit… Je me suis endormi sans m’en apercevoir…

(…)

En me réveillant, j’ai vu le plafond blanc, puis les murs… Ce n’est qu’en me redressant et en posant les pieds sur le sol de la même couleur que j’ai pleinement réalisé où j’étais. Puis surtout l’épisode embarrassant d’hier soir…

Je me suis retourné vers Leo, me demandant un instant si j’avais rêvé ses abdos de la veille, sauf que sur le dos, détendu… J’ai glissé le regard sur ses jambes, puis l’ai ramené sur son pubis, couvert, m’attendant à voir une mi-molle qui relèverait autant le drap qu’une de mes érection complètes…

J’ai juste enfilé mon boxer, tant pis pour le reste de ma carcasse, Leo était au pays de Morphée et ne la voyait pas. Je me suis planté devant la fenêtre pour capter les rayons du soleil… ‘Des vitamines D, c’est déjà ça’ me suis-je dit, avant de baisser le regard sur ma silhouette maigre, puis de le reporter sur les toits de la ville, pendant de longues minutes.

- Tu veux bronzer ? a-t-il dit d’une voix encore ensommeillée. ‘’Faut ouvrir la fenêtre pour que ça fonctionne…’’

Je me suis tourné vers le lit, vers son corps toujours à moitié recouvert…

- Oui, je suis un peu trop pâle, aussi, je sais. Depuis hier, mon potentiel de charme et les qualités que tu croyais encore pouvoir me prêter ont pris un méchant coup, non ?
- C’est tout le contraire. Puis tu t’es rhabillé en partie, j’ajoute ‘pudique’ à la liste de tes qualités, surtout que celle-là, je ne l’ai pas, a-t-il ajouté dans un grand rire, en rejetant le drap, pour exposer son corps nu à mon regard. Avant de redevenir sérieux et d’ajouter ‘’Et hier, j’ai peut-être un peu merdé, je t’ai poussé trop vite, je pense’’
- Non ! Hier, c’était moi, j’ai bêtement paniqué, je sais pas pourquoi.
- Moi, je pense que je sais. C’est pas trop ton genre de te faire lever par un mec et de te retrouver à poil une heure plus tard, si ?
- Il y a peut-être un peu de ça, oui…

Il avait lentement tapoté le drap et a doucement dit ‘’Tu veux pas… revenir… puis on parle ?’’

Parler, s’il faisait l’essentiel de la conv’, ça m’allait pas mal. J’ai avancé à pas lents et me suis assis en tailleur sur le matelas. Il a doucement souri puis s’est rallongé, un coude à 90°, la tête posée sur sa main.

- Hier, c’était quoi ? il a demandé. ‘’T’as eu ça avec les autres ?’’
- Les autres, ça a juste été deux autres, je t’ai dit, un coup, puis...
- Le trouduc… Enfin, Tom, quoi ? Ecoute, vraiment, je jure, je savais pas que vous…
- J’ai compris, t’inquiète, ça me fait plus rien, on n’était juste pas…
- Hmmm… Donc, c’était pas terrible, quoi. Evidemment, de ce que j’en ai vu samedi dernier, le mec qui tape au fond comme un bourrin, c’est pas optimal pour partager le plaisir.
- J’ai jamais pu trop déterminer sa technique, il ne jurait que par la levrette, et moi, je trouvais ça…
- Avilissant ? a soufflé Leo.
- Un peu, oui… Puis douloureux, alors à part mordre l’oreiller et espérer que ce soit vite fini, tu vois…
- Ça ne doit pas forcément être comme ça, tu sais…
- Non, c’est sûr… Enfin, je pense… Alors, si tu as encore un peu envie… ai-je osé, sans plus trop y croire.
- J’en ai clairement envie, tu es trop mignon, puis… fragile, un peu… Tellement que je vais m’appliquer, cette fois, je… je ne veux plus jamais te faire mal.
- Et moi, tu veux que je te… ai-je hésité, avant de poser le regard sur son entre-jambe, qui n’a clairement pas besoin de cette attention.

Il s’est redressé, d’une main avait attrapé la mienne et l’avait posée sur son membre nu, et bandé, il a posé l’autre sur ma nuque et a tiré mon visage vers le sien, à mettre nos fronts en contact, puis il a murmuré ‘’Sûr que Tom exigeait que tu le suces, il bande mou, mais tu vois, moi pas, et je te désire, Jérémie ! Puis je veux faire le truc bien, je te promets, je serai doux, et patient, et aussi… pas de levrette, je veux voir ton visage, puis être attentif à tes réactions’’.