T'as vu ? Sans les mains (4)
Récit érotique écrit par lelivredejeremie [→ Accès à sa fiche auteur]
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Histoire érotique Publiée sur HDS le 08-10-2023 dans la catégorie Entre-nous, les hommes
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T'as vu ? Sans les mains (4)
***** 7 *****
Leonardo, il y a trois mois
Quand il s’était planté devant ma table du fond, j’ai levé les yeux de mon roman pour directement reconnaître le mec qui avait applaudi ma performance du week-end dernier, lorsque j’avais évacué Tom de ma vie. Et qui avait lui-même joué sa petite scène d’exhib’ un peu ridicule dans les toilettes quelques minutes avant cela…
- Salut Oscar ! Tu me remets ? Leonardo ! Ouais, je sais, comme la tortue ninja, ou DiCaprio… Il a écarté les bras et chanté, assez faux ‘’My heart will go ooooon… Nan mais on me l’a trop fait, tu m’épargnes, steup’’.
- Sa…lut ! Moi, en vrai, c’est Jérémie, mais avec ‘I-E’
- Ça se prononce Hi-heu-rémie, alors ? a-t-il dit, avant d’éclater de rire. Et autant, mode wallflower permanent oblige, c’est tellement pas mon truc de pratiquer, autant j’adore les gens qui ont un rire franc ‘’Nan mais je savais déjà, je me suis renseigné’’ a-t-il murmuré avec un air de conspirateur.
- C’est malin, ai-je grogné sans pouvoir m’empêcher de sourire. ‘’Mais… Leonardo, c’est pas qu’une tortue ninja, c’est surtout… Renaissance, non ?’’
- C’est pas DiCaprio dans Renaissances, c’est Ryan Reynolds, j’ai rien percuté au film mais il est trop sexe, lui ! Il pourrait me faire des bébés. Enfin, essayer, déjà…
- Je… voulais dire, un peintre de la Renaissance italienne, mais… laisse tomber, c’est pas grave.
- O…K, a-t-il glissé, clairement indifférent, avant de tourner mon livre vers lui pour en lire le titre ‘’Sinon, il fait quoi sur le rivage, Kafka ?’’
- Il réfléchit à sa rencontre avec un bibliothécaire androgyne et à l’histoire d’un chat.
- Je capte juste rien, mec, mais tu es le premier que je vois lire ici, t’es conscient que c’est un café lgbt, on lit pas, normalement, il y a d’autres trucs à faire.
J’avais jeté un regard vers le bar où mon ex s’accrochait à l’épaule d’un mec de l’âge de son père, qu’il dragouillait probablement moins pour le fric qu’il pourrait en tirer, que pour me narguer…
Ce qui n’était pas loin d’être la raison pour laquelle je traînais ici, prétendant lire Murakami.
Leonardo avait suivi mon regard.
- Me dis pas que tu regrettes, quand même ? Faut pas, c’est juste un gratteur, lui. Puis, bon, au pieu, hein…
- J’ai fini par comprendre… Comment ça, au pieu ? Tu as… ai-je bafouillé, réalisant le sens de son 'oh merde' de samedi dernier.
- Ouais, booon, dééésooolééé, je l’ai eu aussi, et on est plusieurs. Perso, chuis versatile, je l’ai baisé et il a beugué, et c’était juste Dory en mode amnésie, quoi. Puis il a surfacé et… il m’a presque donné l’envie de virer hétéro ! Il serait en phase terminale, je refuserais d’être son Make-A-Wish... Ton expérience avec lui ?
- Je n’ai pas trop envie d’en parler, puis c’est passé.
- Passé… Hmm-hmm… Et c’est pour ça que tu zones ici à faire semblant de lire ton bouquin, puis que lui en fait des caisses avec son daddy ?
- C’est son truc, les petites vengeances, puis je viens juste pour lui montrer que j’en ai rien à battre… Mais c’est peut-être pas moins nul, en fait.
- Je ne pense pas que tu sois nul, plutôt tout le contraire, a-t-il dit très sérieusement.
Hein ? Ça ressemblait à une ombre de truc gentil, là… Puis, bizarrement, d’un début de reconnaissance assez inattendue, et dont j’avais surtout dû faire mon deuil pendant le long mois à jouer au faire-valoir de Tom.
- Juste que ça parait compliqué, votre truc, ça a pourrait être plus simple, a-t-il ajouté.
- Simple… comment ? ai-je bredouillé en émergeant de mes pensées.
- Simple comme… Ouais… ‘fin non, pas si simple… deux options.
- Ou…i ? ai-je glissé, réalisant qu’il m’amusait, puis qu’il commençait à m’intriguer.
- Firstly… C’était pas vraiment la première fois que je te voyais, je t’ai longuement observé de loin, puis cette semaine, j’ai gratté des infos sur toi, que tu es correct, au point de benner ton copain de vive voix plutôt que par texto et… Oh putain, le show que tu avais fait, en mode humble et tout !
- Ça, tu pouvais le dire facilement. L’autre option ?
- T’es bandant et j’ai juste terriblement envie de te faire beuguer aussi. Je t’ai dit, je suis un bon coup…
- Euh… Déjà le dialogue bizarre dans les toilettes, maintenant ça… Tu es toujours aussi cash ?
- Oui. Allez, devine.
- Ben, la seconde, juste parce que même si je ne pense pas être si... bandant que ça, je ne cracherais pas sur un peu de flatterie.
- Faux !
J’ai resserré les paupières et j’ai observé Leo plus attentivement.
- Oui, faux ! Thomas, c’est une belle bête, puis un power bottom, passif mais pas inactif, blindé de fétichismes un peu spéces, zéro tabou, mais également zéro au pieu, puis il est con comme la lune. Toi, avant ce soir-là, tu m’intéressais déjà pas mal, discret, calme, toussa… Dans la faune locale, tu es plutôt atypique… Comme ton physique, déjà ! Tu as un bambou dans tes ancêtres ?
- Ça va, je sais que je suis trop maigre, puis le déficit musculaire, je crois que c’est bon, merci, je m’en suis assez pris plein la gueule avec Tom, j’ai pas trop envie de…
- Tu ne m’as pas compris, vrai que tu es un peu un bonhomme en bâtons avec un grand nez, mais ça me plait ! Tu sais à quoi tu m’as fait penser la première fois où je t’ai vu ? A un totem indien comme dans Lucky Luke.
Il a dit ça suivi d’un grand rire, que j’ai voulu croire sincère.
- Puis aussi, j’ai de bêtes yeux bruns, mais toi, Jérémie… Waaah ! Je kiffe trop les tiens… Et sûr que le plaisir les fait briller encore plus. Puis tu as une bouche qui demande qu’on l’embrasse ! Je pourrais ?
Dans le contexte d’un bar lgbt, il était juste un garçon peut-être pas beaucoup moins décérébré que mon ex, mais assez beau, objectivement sympa, puis qui venait de me faire un paquet de compliments débiles auxquels je voulais un peu désespérément croire, et aussi, à l’entendre… potentiellement capable de m’accorder ce que Tom s’était faiblement évertué, sans résultat probant, à me donner…
- Tu veux dire… quoi, en fait ?
- T’embrasser, je t’ai dit, te ramener chez moi, te déshabiller, puis que tu me le fasses, découvrir ton corps et toi le mien, puis lentement et profondément, faire l’amour, mais surtout…
- Oui ! ai-je dit sans trop réfléchir, et peut-être un peu trop vite, uniquement conscient de ce que c’était ce que j’avais toujours voulu entendre. Et finalement, peu importait si ce ne serait qu’un coup d’un soir, j'avais déjà perdu pas mal de dignité ces derniers temps.
Il a marqué un temps d’arrêt, puis a repris.
- Mais avant tout, et parce que moi aussi je suis un peu théâtral… a-t-il dit avec un regard pétillant de malice ‘’on va commencer par se faire un petit plaisir gratuit, on va sortir en princes, ton bras sur ma taille, le mien sur tes épaules, et on fera un grand sourire à ce connard de Tom en passant, ok ?’’
Je crois qu’il m’avait définitivement gagné à cette attention particulière, parce que qui fait ça ? Leo n’était peut-être que l’abruti basique à la recherche d’un cul pour un soir, mais aussi, peut-être, le début d’un garçon potentiellement un peu plus intéressant que la moyenne, amusant et moqueur…
***** 8 *****
Leonardo, il y a trois mois (suite)
Qui sait ce qu’il avait déjà vécu et qui l’avait rendu si sûr de soi… son succès avec plus de mecs que je n’en connaîtrai jamais, ou à l’inverse, déceptions… abus ? Mais il m’a juste semblé solide et fort lorsqu’il s’est arrêté au bar pour payer nos consommations, sous le regard incrédule de Tom, et celui affamé de son daddy, avant de m’attraper et de me tirer vers la sortie.
- T’as pas une clope ? J’en ai plus.
- Je ne fume pas, puis t’façon j’aurais vraiment pas trop les moyens, tu vois…
- OK, OK, pour ça que tu traînes trente minutes sur un Ice Tea, quoi. Bobby, tu lui rapportes pas des masses.
- Hmmm…
- C’est pas ça, tu n’occupes pas trop d’espace, puis il t’aime bien, il me l’a dit… vraiment bien, en fait.
- Je cherche pas un daddy, et surtout pas à faire partie du harem du patron du Gaypard, je laisse ça à d’autres.
- Tom, ouais… Bobby se l’est tapé aussi, autant que tu le saches, mais ok, sujet clos ! Juste que… t’es déjà rassuré, je te colle pas pour le fric que tu n’as pas, on est tous les deux des prolos.
- C’est mon charme naturel, alors ? Ou la valeur de mes organes au marché noir ?
Il s’est arrêté et m’a fixé ‘’On m’a déjà traité de serial fucker, et grandement à tort, hein ! Mais je ne serais jamais un serial killer, je supporte pas la vue du sang, si j’étais hétéro, et avec une meuf, une semaine par mois j’irais camper… Non, tu es… je sais pas… spécial, différent… intriguant, aussi. Allez, viens’’
En marchant, il ne m’a pas lâché, affrontant du regard les promeneurs du crépuscule, montrant un courage que Tom n’avait jamais trop eu. Ni moi, il faut dire...
Au bout d’une impasse, il m’a dit ‘’C’est là, tu es toujours sûr ?’’
- Je voudrais mettre un truc au point avant qu’on… fasse ce qu’on va… peut-être faire.
- Je veux bien discuter ton truc avant de… faire ce que j’ai… vraiment envie de faire avec toi, oui.
- Oh ! Oui, bon… Je vais regretter d’avoir demandé, mais… toi et lui… c’était quand ?
- Ecoute… je vous avais parfois vus ensemble… Je veux dire, au même endroit, mais vous aviez juste zéro intimité en public, et maintenant que j’y pense, c’était bizarre, je me demande juste… Tu as déjà… euh… connu beaucoup de mecs ?
- Juste un coup assez vite fait, il y a… sinon en mode suivi… seulement lui, quoi… Puis juste trois petites… longues semaines.
- OK ! Ouais… ‘fin bon, donc je savais pas que vous… étiez ensemble, quoi. Alors, c’était… samedi dernier, avant que...
- Hmmm ! Il m’avait bien dit qu’il avait un truc l’après-midi…
- Ben, le… truc, c’était moi. Mais je te jure, je ne savais pas, je casse pas les couples des autres, même de ceux qui… eux… m’intéressent…
- Oh ! Enfin, soit, pas grave, c’est passé, enterré. Tu as fait ce que tu voulais, et puis lui aussi, et je ne lui suffisais pas, ou il était déjà passé depuis longtemps à autre chose, et j’avais rien capté. Puis aussi, on sait pas, peut-être demain… ou même dans une heure, c’est goodbye, mais… te demander, quoi qu’il se passe, sois honnête avec moi, puis c’est peut-être con de le mentionner mais… et je me dis que tu es un mec bien… juste, sois patient, s’il te plait.
- Tu parles beaucoup, Jérémie ! Vraiment beaucoup… et je ne sais toujours pas trop clairement ce que tu mets comme conditions pour être un… mec bien, mais… honnête… tu peux en être sûr.
J’ai levé les yeux sur une vieille baraque moche dans presque le pire quartier de la ville ‘’Troisième, pas d’ascenseur, désolé’’, et je m’attendais au pire avant qu’il ouvre la porte et presse l’interrupteur sur… un espace immaculé, trente mètres carrés presque intégralement peints et meublés de blanc ! Très peu de meubles, en fait. Un coin cuisine constitué d’éléments hétéroclites, un divan rouge fatigué, seule tache de couleur de la pièce, une table basse, et un matelas posé sur quatre palettes…
- J’ai pas trop de thunes non plus, tu vois, c’est… minimaliste par obligation.
- Arte povera, arte nobile…
- Hein ?
- Un mouvement artistique… L’art de transcender la beauté avec des objets qui semblent en avoir moins, et créer un ensemble parfait… J’aime beaucoup ! Mais… même le plancher blanc ?
- Le proprio va me maudire quand je partirai mais merde pour la caution ! J’aime le blanc, la propreté, puis… la… pureté… Tu comprends pourquoi je t’ai choisi ?
- La pureté ? Mais je t’ai dit que…
- Oublie l’autre tache, c’était rien, c’est pour mémoire. De la baise, et juste un mec éphémère, tu sens encore le neuf… Puis rien à voir, là, je te parle de plaisir mutuel… Puis peut-être… plus, quoi. Et aussi, sans te promettre le mariage à Vegas dans dix ans, j’ai peut-être un peu envie de battre le record des trois semaines.
- Ah…
- Mais là, tout de suite, j’aimerais que tu te déshabilles lentement pour moi… S’il te plait.
J’ai viré mes vêtements, jusqu’à rester en boxer, tee et chaussettes devant lui.
- Le reste, j’enlève seulement sous la couette…
- Pourquoi ? Ce que je vois me plait déjà, tu sais. Mais ok, j’ai capté que tu es gêné de je sais pas quoi… On le fait en miroir, ça te va ?
Lui nu, oui ! Mais moi, je… Oooh ! Son torse qui avait tout ce que je n’avais pas, ses cuisses musclées que j’avais seulement soupçonnées, puis…
Je me suis résolu à retirer mes derniers vêtements. Pour marquer encore plus la différence de nos physionomies… Mais apparemment, peu lui importait. Il m’a doucement tiré vers le matelas.
Après son exhib’ du week-end dernier, j’ai revu le plus beau sexe masculin du monde, lourd et épais, au prépuce long couvrant entièrement le gland, que j’ai lentement découvert à coups de langue et de lèvres serrées, jusqu’à faire émerger son fruit mûr et le téter comme veau au pis, puis engouffrer le maximum de sa hampe jusqu’au fond de ma gorge, à lutter comme je le pouvais contre l’envie de vomir, avec la seule idée de lui donner du plaisir.
J’ai brièvement pensé à Tom, qui jouissait vraiment très vite, alors que lui... Je sentais déjà la crampe à la mâchoire...
Leonardo, il y a trois mois
Quand il s’était planté devant ma table du fond, j’ai levé les yeux de mon roman pour directement reconnaître le mec qui avait applaudi ma performance du week-end dernier, lorsque j’avais évacué Tom de ma vie. Et qui avait lui-même joué sa petite scène d’exhib’ un peu ridicule dans les toilettes quelques minutes avant cela…
- Salut Oscar ! Tu me remets ? Leonardo ! Ouais, je sais, comme la tortue ninja, ou DiCaprio… Il a écarté les bras et chanté, assez faux ‘’My heart will go ooooon… Nan mais on me l’a trop fait, tu m’épargnes, steup’’.
- Sa…lut ! Moi, en vrai, c’est Jérémie, mais avec ‘I-E’
- Ça se prononce Hi-heu-rémie, alors ? a-t-il dit, avant d’éclater de rire. Et autant, mode wallflower permanent oblige, c’est tellement pas mon truc de pratiquer, autant j’adore les gens qui ont un rire franc ‘’Nan mais je savais déjà, je me suis renseigné’’ a-t-il murmuré avec un air de conspirateur.
- C’est malin, ai-je grogné sans pouvoir m’empêcher de sourire. ‘’Mais… Leonardo, c’est pas qu’une tortue ninja, c’est surtout… Renaissance, non ?’’
- C’est pas DiCaprio dans Renaissances, c’est Ryan Reynolds, j’ai rien percuté au film mais il est trop sexe, lui ! Il pourrait me faire des bébés. Enfin, essayer, déjà…
- Je… voulais dire, un peintre de la Renaissance italienne, mais… laisse tomber, c’est pas grave.
- O…K, a-t-il glissé, clairement indifférent, avant de tourner mon livre vers lui pour en lire le titre ‘’Sinon, il fait quoi sur le rivage, Kafka ?’’
- Il réfléchit à sa rencontre avec un bibliothécaire androgyne et à l’histoire d’un chat.
- Je capte juste rien, mec, mais tu es le premier que je vois lire ici, t’es conscient que c’est un café lgbt, on lit pas, normalement, il y a d’autres trucs à faire.
J’avais jeté un regard vers le bar où mon ex s’accrochait à l’épaule d’un mec de l’âge de son père, qu’il dragouillait probablement moins pour le fric qu’il pourrait en tirer, que pour me narguer…
Ce qui n’était pas loin d’être la raison pour laquelle je traînais ici, prétendant lire Murakami.
Leonardo avait suivi mon regard.
- Me dis pas que tu regrettes, quand même ? Faut pas, c’est juste un gratteur, lui. Puis, bon, au pieu, hein…
- J’ai fini par comprendre… Comment ça, au pieu ? Tu as… ai-je bafouillé, réalisant le sens de son 'oh merde' de samedi dernier.
- Ouais, booon, dééésooolééé, je l’ai eu aussi, et on est plusieurs. Perso, chuis versatile, je l’ai baisé et il a beugué, et c’était juste Dory en mode amnésie, quoi. Puis il a surfacé et… il m’a presque donné l’envie de virer hétéro ! Il serait en phase terminale, je refuserais d’être son Make-A-Wish... Ton expérience avec lui ?
- Je n’ai pas trop envie d’en parler, puis c’est passé.
- Passé… Hmm-hmm… Et c’est pour ça que tu zones ici à faire semblant de lire ton bouquin, puis que lui en fait des caisses avec son daddy ?
- C’est son truc, les petites vengeances, puis je viens juste pour lui montrer que j’en ai rien à battre… Mais c’est peut-être pas moins nul, en fait.
- Je ne pense pas que tu sois nul, plutôt tout le contraire, a-t-il dit très sérieusement.
Hein ? Ça ressemblait à une ombre de truc gentil, là… Puis, bizarrement, d’un début de reconnaissance assez inattendue, et dont j’avais surtout dû faire mon deuil pendant le long mois à jouer au faire-valoir de Tom.
- Juste que ça parait compliqué, votre truc, ça a pourrait être plus simple, a-t-il ajouté.
- Simple… comment ? ai-je bredouillé en émergeant de mes pensées.
- Simple comme… Ouais… ‘fin non, pas si simple… deux options.
- Ou…i ? ai-je glissé, réalisant qu’il m’amusait, puis qu’il commençait à m’intriguer.
- Firstly… C’était pas vraiment la première fois que je te voyais, je t’ai longuement observé de loin, puis cette semaine, j’ai gratté des infos sur toi, que tu es correct, au point de benner ton copain de vive voix plutôt que par texto et… Oh putain, le show que tu avais fait, en mode humble et tout !
- Ça, tu pouvais le dire facilement. L’autre option ?
- T’es bandant et j’ai juste terriblement envie de te faire beuguer aussi. Je t’ai dit, je suis un bon coup…
- Euh… Déjà le dialogue bizarre dans les toilettes, maintenant ça… Tu es toujours aussi cash ?
- Oui. Allez, devine.
- Ben, la seconde, juste parce que même si je ne pense pas être si... bandant que ça, je ne cracherais pas sur un peu de flatterie.
- Faux !
J’ai resserré les paupières et j’ai observé Leo plus attentivement.
- Oui, faux ! Thomas, c’est une belle bête, puis un power bottom, passif mais pas inactif, blindé de fétichismes un peu spéces, zéro tabou, mais également zéro au pieu, puis il est con comme la lune. Toi, avant ce soir-là, tu m’intéressais déjà pas mal, discret, calme, toussa… Dans la faune locale, tu es plutôt atypique… Comme ton physique, déjà ! Tu as un bambou dans tes ancêtres ?
- Ça va, je sais que je suis trop maigre, puis le déficit musculaire, je crois que c’est bon, merci, je m’en suis assez pris plein la gueule avec Tom, j’ai pas trop envie de…
- Tu ne m’as pas compris, vrai que tu es un peu un bonhomme en bâtons avec un grand nez, mais ça me plait ! Tu sais à quoi tu m’as fait penser la première fois où je t’ai vu ? A un totem indien comme dans Lucky Luke.
Il a dit ça suivi d’un grand rire, que j’ai voulu croire sincère.
- Puis aussi, j’ai de bêtes yeux bruns, mais toi, Jérémie… Waaah ! Je kiffe trop les tiens… Et sûr que le plaisir les fait briller encore plus. Puis tu as une bouche qui demande qu’on l’embrasse ! Je pourrais ?
Dans le contexte d’un bar lgbt, il était juste un garçon peut-être pas beaucoup moins décérébré que mon ex, mais assez beau, objectivement sympa, puis qui venait de me faire un paquet de compliments débiles auxquels je voulais un peu désespérément croire, et aussi, à l’entendre… potentiellement capable de m’accorder ce que Tom s’était faiblement évertué, sans résultat probant, à me donner…
- Tu veux dire… quoi, en fait ?
- T’embrasser, je t’ai dit, te ramener chez moi, te déshabiller, puis que tu me le fasses, découvrir ton corps et toi le mien, puis lentement et profondément, faire l’amour, mais surtout…
- Oui ! ai-je dit sans trop réfléchir, et peut-être un peu trop vite, uniquement conscient de ce que c’était ce que j’avais toujours voulu entendre. Et finalement, peu importait si ce ne serait qu’un coup d’un soir, j'avais déjà perdu pas mal de dignité ces derniers temps.
Il a marqué un temps d’arrêt, puis a repris.
- Mais avant tout, et parce que moi aussi je suis un peu théâtral… a-t-il dit avec un regard pétillant de malice ‘’on va commencer par se faire un petit plaisir gratuit, on va sortir en princes, ton bras sur ma taille, le mien sur tes épaules, et on fera un grand sourire à ce connard de Tom en passant, ok ?’’
Je crois qu’il m’avait définitivement gagné à cette attention particulière, parce que qui fait ça ? Leo n’était peut-être que l’abruti basique à la recherche d’un cul pour un soir, mais aussi, peut-être, le début d’un garçon potentiellement un peu plus intéressant que la moyenne, amusant et moqueur…
***** 8 *****
Leonardo, il y a trois mois (suite)
Qui sait ce qu’il avait déjà vécu et qui l’avait rendu si sûr de soi… son succès avec plus de mecs que je n’en connaîtrai jamais, ou à l’inverse, déceptions… abus ? Mais il m’a juste semblé solide et fort lorsqu’il s’est arrêté au bar pour payer nos consommations, sous le regard incrédule de Tom, et celui affamé de son daddy, avant de m’attraper et de me tirer vers la sortie.
- T’as pas une clope ? J’en ai plus.
- Je ne fume pas, puis t’façon j’aurais vraiment pas trop les moyens, tu vois…
- OK, OK, pour ça que tu traînes trente minutes sur un Ice Tea, quoi. Bobby, tu lui rapportes pas des masses.
- Hmmm…
- C’est pas ça, tu n’occupes pas trop d’espace, puis il t’aime bien, il me l’a dit… vraiment bien, en fait.
- Je cherche pas un daddy, et surtout pas à faire partie du harem du patron du Gaypard, je laisse ça à d’autres.
- Tom, ouais… Bobby se l’est tapé aussi, autant que tu le saches, mais ok, sujet clos ! Juste que… t’es déjà rassuré, je te colle pas pour le fric que tu n’as pas, on est tous les deux des prolos.
- C’est mon charme naturel, alors ? Ou la valeur de mes organes au marché noir ?
Il s’est arrêté et m’a fixé ‘’On m’a déjà traité de serial fucker, et grandement à tort, hein ! Mais je ne serais jamais un serial killer, je supporte pas la vue du sang, si j’étais hétéro, et avec une meuf, une semaine par mois j’irais camper… Non, tu es… je sais pas… spécial, différent… intriguant, aussi. Allez, viens’’
En marchant, il ne m’a pas lâché, affrontant du regard les promeneurs du crépuscule, montrant un courage que Tom n’avait jamais trop eu. Ni moi, il faut dire...
Au bout d’une impasse, il m’a dit ‘’C’est là, tu es toujours sûr ?’’
- Je voudrais mettre un truc au point avant qu’on… fasse ce qu’on va… peut-être faire.
- Je veux bien discuter ton truc avant de… faire ce que j’ai… vraiment envie de faire avec toi, oui.
- Oh ! Oui, bon… Je vais regretter d’avoir demandé, mais… toi et lui… c’était quand ?
- Ecoute… je vous avais parfois vus ensemble… Je veux dire, au même endroit, mais vous aviez juste zéro intimité en public, et maintenant que j’y pense, c’était bizarre, je me demande juste… Tu as déjà… euh… connu beaucoup de mecs ?
- Juste un coup assez vite fait, il y a… sinon en mode suivi… seulement lui, quoi… Puis juste trois petites… longues semaines.
- OK ! Ouais… ‘fin bon, donc je savais pas que vous… étiez ensemble, quoi. Alors, c’était… samedi dernier, avant que...
- Hmmm ! Il m’avait bien dit qu’il avait un truc l’après-midi…
- Ben, le… truc, c’était moi. Mais je te jure, je ne savais pas, je casse pas les couples des autres, même de ceux qui… eux… m’intéressent…
- Oh ! Enfin, soit, pas grave, c’est passé, enterré. Tu as fait ce que tu voulais, et puis lui aussi, et je ne lui suffisais pas, ou il était déjà passé depuis longtemps à autre chose, et j’avais rien capté. Puis aussi, on sait pas, peut-être demain… ou même dans une heure, c’est goodbye, mais… te demander, quoi qu’il se passe, sois honnête avec moi, puis c’est peut-être con de le mentionner mais… et je me dis que tu es un mec bien… juste, sois patient, s’il te plait.
- Tu parles beaucoup, Jérémie ! Vraiment beaucoup… et je ne sais toujours pas trop clairement ce que tu mets comme conditions pour être un… mec bien, mais… honnête… tu peux en être sûr.
J’ai levé les yeux sur une vieille baraque moche dans presque le pire quartier de la ville ‘’Troisième, pas d’ascenseur, désolé’’, et je m’attendais au pire avant qu’il ouvre la porte et presse l’interrupteur sur… un espace immaculé, trente mètres carrés presque intégralement peints et meublés de blanc ! Très peu de meubles, en fait. Un coin cuisine constitué d’éléments hétéroclites, un divan rouge fatigué, seule tache de couleur de la pièce, une table basse, et un matelas posé sur quatre palettes…
- J’ai pas trop de thunes non plus, tu vois, c’est… minimaliste par obligation.
- Arte povera, arte nobile…
- Hein ?
- Un mouvement artistique… L’art de transcender la beauté avec des objets qui semblent en avoir moins, et créer un ensemble parfait… J’aime beaucoup ! Mais… même le plancher blanc ?
- Le proprio va me maudire quand je partirai mais merde pour la caution ! J’aime le blanc, la propreté, puis… la… pureté… Tu comprends pourquoi je t’ai choisi ?
- La pureté ? Mais je t’ai dit que…
- Oublie l’autre tache, c’était rien, c’est pour mémoire. De la baise, et juste un mec éphémère, tu sens encore le neuf… Puis rien à voir, là, je te parle de plaisir mutuel… Puis peut-être… plus, quoi. Et aussi, sans te promettre le mariage à Vegas dans dix ans, j’ai peut-être un peu envie de battre le record des trois semaines.
- Ah…
- Mais là, tout de suite, j’aimerais que tu te déshabilles lentement pour moi… S’il te plait.
J’ai viré mes vêtements, jusqu’à rester en boxer, tee et chaussettes devant lui.
- Le reste, j’enlève seulement sous la couette…
- Pourquoi ? Ce que je vois me plait déjà, tu sais. Mais ok, j’ai capté que tu es gêné de je sais pas quoi… On le fait en miroir, ça te va ?
Lui nu, oui ! Mais moi, je… Oooh ! Son torse qui avait tout ce que je n’avais pas, ses cuisses musclées que j’avais seulement soupçonnées, puis…
Je me suis résolu à retirer mes derniers vêtements. Pour marquer encore plus la différence de nos physionomies… Mais apparemment, peu lui importait. Il m’a doucement tiré vers le matelas.
Après son exhib’ du week-end dernier, j’ai revu le plus beau sexe masculin du monde, lourd et épais, au prépuce long couvrant entièrement le gland, que j’ai lentement découvert à coups de langue et de lèvres serrées, jusqu’à faire émerger son fruit mûr et le téter comme veau au pis, puis engouffrer le maximum de sa hampe jusqu’au fond de ma gorge, à lutter comme je le pouvais contre l’envie de vomir, avec la seule idée de lui donner du plaisir.
J’ai brièvement pensé à Tom, qui jouissait vraiment très vite, alors que lui... Je sentais déjà la crampe à la mâchoire...
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