Voisins de palier
Récit érotique écrit par CDuvert [→ Accès à sa fiche auteur]
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Voisins de palier
Marion soulève un carton. Trop lourd. Elle le repose en soufflant, une mèche brune collée à son front moite. Juillet brûle Paris. La cage d'escalier sent le vieux bois ciré et la poussière accumulée.
« Besoin d'un coup de main ? »
La voix vient du palier, juste à côté. Elle se retourne. Un homme se tient dans l'encadrement de sa porte, grand, épaules larges sous un t-shirt gris. Il a le regard clair, direct. La quarantaine proche.
« Je ne voudrais pas abuser », répond Marion en repoussant sa mèche.
« Je suis votre voisin. Antoine. »
Il descend déjà les marches pour attraper le carton. Ses avant-bras se tendent, les muscles roulent sous la peau. Des mains de travailleur manuel. Ou de soignant. Marion remarque la façon dont ses doigts saisissent le carton, avec assurance.
« Marion. »
« Enchantée, Marion. Vous emménagez seule ? »
Le ton reste neutre mais elle perçoit la question sous-jacente.
« Divorce récent. »
« Ah. Désolé. »
« Ne le soyez pas. »
Ils grimpent les escaliers ensemble. Marion observe son dos, sa nuque où perlent quelques gouttes de sueur. L'espace exigu les rapproche. Elle sent son odeur, mélange de lessive propre et de peau chauffée par l'effort. Quelque chose se contracte dans son ventre.
Sur le palier du troisième étage, il dépose le carton devant sa porte.
« Vous avez beaucoup de cartons ? »
« Une dizaine encore. »
« Je vous aide. J'ai l'après-midi. »
Marion hésite. Elle n'a pas l'habitude qu'on lui propose de l'aide sans contrepartie. Son ex-mari ne portait jamais rien. Mais le regard d'Antoine ne demande rien. Juste une offre simple, de voisin à voisine.
« D'accord. Merci. »
Pendant deux heures, ils font des allers-retours. La conversation reste superficielle. Il est kinésithérapeute, son cabinet se trouve au rez-de-chaussée. Elle est architecte d'intérieur, en reconversion après dix ans dans un grand cabinet. Besoin de liberté. Besoin d'autre chose.
Quand le dernier carton monte, Marion transpire. Sa robe d'été colle à ses cuisses, à son dos. Elle attrape une bouteille d'eau dans son frigo encore vide, en propose à Antoine. Il boit à grandes gorgées, la pomme d'Adam monte et descend. Marion détourne le regard.
« Merci vraiment. Je vous dois quelque chose. »
« Un verre un de ces jours, si vous voulez. »
« Volontiers. »
Leurs yeux se croisent. Une fraction de seconde trop longue. Marion sent ses joues chauffer. Antoine sourit, un sourire en coin qui creuse une fossette.
« Bon emménagement. Si vous avez besoin de quoi que ce soit, je suis juste là. »
Il désigne sa porte, à deux mètres de la sienne. Si proche.
« Noté. »
Il repart. Marion referme sa porte, s'y adosse. Son cœur bat vite. Ridicule. Elle n'est même pas divorcée depuis trois mois.
Marion pose la main sur le mur de sa chambre. Du plâtre frais, un peu rugueux sous ses doigts. Le déménagement l'a épuisée. Elle se laisse tomber sur le lit défait, regarde le plafond où une fissure dessine une ligne sinueuse. Le silence de l'appartement l'enveloppe, différent du silence de son ancienne vie. Plus vide. Plus libre aussi.
Elle repense à Antoine, à ses bras musclés quand il soulevait les cartons sans effort. À la façon dont son t-shirt remontait sur ses hanches, dévoilant une bande de peau bronzée. À son sourire quand il lui a tendu une bouteille d'eau. "Bienvenue dans l'immeuble."
Marion se redresse, ouvre la fenêtre. L'air de la nuit entre dans la pièce, caresse sa nuque. Elle retire son jean, son chemisier. Se glisse entre les draps. Ferme les yeux. Mais le sommeil ne vient pas. Son corps vibre d'une énergie sourde, une tension qui s'est accumulée pendant les semaines de divorce, de déménagement, de recommencement.
Sa main glisse sur son ventre, remonte vers ses seins. Elle pense à Antoine malgré elle. À ses mains larges. À la ligne de sa mâchoire. Un soupir lui échappe. Ses doigts descendent entre ses cuisses, trouvent l'humidité qui s'est formée sans qu'elle s'en rende compte. Elle se caresse lentement, laisse la tension monter dans son bas-ventre. Son souffle s'accélère. Un gémissement sort de sa gorge, d'abord discret, puis plus prononcé à mesure que le plaisir l'envahit.
Elle jouit dans un râle qu'elle ne retient pas, le corps arqué, les cuisses tremblantes. Puis se laisse retomber sur l'oreiller, haletante, les yeux mi-clos.
De l'autre côté du mur, Antoine fixe le plafond. Il a tout entendu. Chaque soupir, chaque gémissement. Son sexe durcit contre son ventre. Il serre les dents, essaie de penser à autre chose. Mais le son de la jouissance de Marion résonne encore dans sa tête.
Le lendemain matin, ils se croisent dans l'escalier. Marion descend avec son sac de travail. Antoine monte avec ses courses. Leurs regards se rencontrent. Elle rougit instantanément, détourne les yeux.
"Bien dormi?" demande-t-il.
Le ton est neutre mais quelque chose dans sa voix la fait frissonner.
"Oui. Merci."
Elle passe à côté de lui, leurs épaules se frôlent. L'odeur d'Antoine l'enveloppe - savon et quelque chose de plus animal. Elle descend rapidement les marches, le cœur battant.
Le soir même, Antoine rentre tard. Il allume une lampe, se sert un verre de whisky. S'installe sur son canapé. Écoute les bruits de l'immeuble. Les pas de Marion dans l'appartement voisin. Le son de l'eau qui coule. La porte de la salle de bain qui se ferme.
Il attend. Ne sait pas exactement quoi. Mais il attend.
Puis, vers minuit, il entend le lit grincer. Un premier soupir. Son sexe durcit immédiatement. Il ouvre son pantalon, sort sa verge tendue. Commence à se masturber en rythme avec les gémissements qui filtrent à travers le mur.
Marion de son côté sent quelque chose de différent ce soir. Une présence. Comme si quelqu'un l'écoutait. L'idée l'excite au lieu de la gêner. Elle gémit plus fort, laisse échapper des mots.
"Oui... comme ça..."
De l'autre côté, Antoine grogne. Sa main accélère sur son sexe. Il imagine Marion nue, les jambes écartées, les doigts enfoncés dans sa chatte. Il jouit dans un râle étouffé, le sperme giclant sur son ventre.
Quelques secondes plus tard, Marion pousse un cri. Elle se cambre, les yeux révulsés, submergée par l'orgasme. Puis elle entend - distinctement - un gémissement masculin à travers le mur. Son souffle se coupe. Elle vient de comprendre.
Il l'écoutait. Et elle le savait.
Les jours suivants installent une routine étrange. Ils ne se parlent presque pas quand ils se croisent. Un bonjour poli. Un sourire gêné. Mais la nuit, tout change. Marion attend qu'il rentre. Guette le bruit de ses pas. Puis elle commence, allongée dans son lit, les cuisses ouvertes, les doigts occupés à caresser son clitoris gonflé.
Antoine s'installe contre le mur, le dos appuyé contre le plâtre. Il sort son sexe, crache dans sa paume. Écoute les gémissements de Marion qui montent en intensité. Imagine sa chatte mouillée, ses seins qui rebondissent quand elle bouge. Sa main va et vient sur sa verge durcie.
"Je te sens contre moi," murmure Marion assez fort pour qu'il entende. "Tes mains sur ma peau..."
Antoine grogne. Sa respiration devient rauque. Il accélère le rythme, sent les premières contractions dans ses couilles.
"Tu me remplis..." continue Marion. "Tu me baises fort..."
"Putain," lâche Antoine.
Elle l'entend. Sourit. Enfonce deux doigts dans son vagin, le pouce frottant son clitoris. L'orgasme monte, irrépressible.
"Je jouis," halète-t-elle. "Je jouis..."
Elle se cambre, crie. Antoine jouit en même temps, le sperme jaillissant en jets puissants. Leurs râles se mêlent à travers le mur, symphonie obscène dans la nuit silencieuse de l'immeuble.
Le silence qui suit vibre d'électricité. Marion reste allongée, la peau moite, le cœur tambourinant. Elle fixe le mur. De l'autre côté, Antoine fait de même. Quelques centimètres de plâtre les séparent. Autant dire rien.
Une semaine passe ainsi. Chaque nuit, le même rituel. Mais l'intensité augmente. Marion achète un vibromasseur, l'utilise en gémissant assez fort pour qu'Antoine entende le bourdonnement. Il éjacule si fort qu'il doit se mordre le poing pour ne pas hurler.
Puis un soir, Antoine enregistre sa voix sur son téléphone. Des mots crus, explicites. "Je veux te baiser. Te prendre contre ce mur. Sentir ta chatte se serrer autour de ma queue." Il sauvegarde le fichier sur une clé USB, la glisse sous la porte de Marion.
Elle la trouve le lendemain matin. Rentre dans son appartement. Branche la clé. Écoute.
La voix d'Antoine emplit sa chambre. Grave. Rauque. Obscène. Elle sent son sexe palpiter, l'humidité imbiber sa culotte. Elle enregistre sa propre réponse. "Je veux tes mains sur moi. Ta bouche sur mes seins. Ta queue en moi jusqu'à ce que je ne puisse plus parler."
La clé repasse sous sa porte vers midi.
Quand Antoine l'écoute, son sexe durcit instantanément. Il se masturbe là, debout dans l'entrée, en écoutant Marion décrire ce qu'elle veut qu'il lui fasse. Il jouit contre sa porte, les jambes tremblantes.
Le message suivant de Marion est plus audacieux. "Je veux te voir. Pas te toucher. Juste te regarder pendant que tu te touches. Et que tu me regardes."
Antoine fixe l'écran de son ordinateur. Relit le message. Son cœur cogne. Il répond : "Ce soir. 22h. Ma porte sera ouverte."
Marion passe l'après-midi dans un état second. Elle se douche, s'épile, enfile une robe légère sans rien dessous. L'attente la rend folle. Son sexe est déjà moite quand elle frappe à la porte d'Antoine.
Il ouvre. Leurs regards se croisent. Une décharge électrique traverse Marion de la tête aux pieds.
"Entre."
Elle pénètre dans l'appartement. Identique au sien mais en miroir. Antoine porte un jean et un t-shirt noir. Ses bras sont nus, musclés. Elle déglutit.
"Les règles?" demande-t-elle, la voix rauque.
"On ne se touche pas. Mais on se regarde."
Elle hoche la tête. Antoine s'installe sur le canapé. Marion reste debout, à deux mètres de lui. Le silence vibre entre eux.
"Déshabille-toi," dit-il doucement.
Marion attrape le bas de sa robe, la fait passer par-dessus sa tête. La laisse tomber au sol. Elle est nue devant lui. Ses seins se soulèvent au rythme de sa respiration accélérée. Ses tétons sont durs. Entre ses cuisses, sa chatte brille d'humidité.
Antoine la dévore du regard. Son sexe pulse dans son jean. Il ouvre le bouton, descend la fermeture éclair. Sort sa verge tendue. Marion retient un gémissement en la voyant. Longue. Épaisse. Une goutte de liquide perle au bout.
"Touche-toi," ordonne-t-il.
Elle obéit. Sa main glisse entre ses cuisses, trouve son clitoris gonflé. Elle commence à se caresser, les yeux rivés sur le sexe d'Antoine. Il se masturbe lentement, sa main montant et descendant sur toute la longueur de sa queue.
"Plus vite," murmure Marion.
Antoine accélère. Marion fait de même, son doigt frottant son clitoris en cercles rapides. Sa respiration devient saccadée. Elle enfonce deux doigts dans son vagin, continue de se frotter avec le pouce.
"Tu es tellement belle," grogne Antoine. "Je veux te lécher. Te goûter."
"Pas encore," halète Marion. "Pas encore le droit."
Elle s'approche du fauteuil face au canapé, s'y installe. Écarte les cuisses au maximum. Antoine a une vue parfaite sur sa chatte ouverte, rose et luisante. Il gémit, sa main accélérant sur son sexe.
Marion se masturbe frénétiquement maintenant. Ses doigts entrent et sortent de son vagin avec des bruits mouillés. Son pouce écrase son clitoris. Elle sent l'orgasme monter, une vague brûlante qui part de son bas-ventre.
"Je vais jouir," souffle-t-elle.
"Regarde-moi. Regarde-moi jouir."
Leurs yeux se verrouillent. Marion se cambre, crie. Son vagin se contracte autour de ses doigts, des spasmes violents qui la secouent tout entière. Au même moment, Antoine éjacule, le sperme jaillissant en jets blancs sur son ventre et son t-shirt.
Ils restent immobiles, haletants, se regardant dans les yeux. L'air de la pièce est chargé d'électricité et d'odeur sexuelle.
"On recommence?" demande Marion après quelques secondes, un sourire au coin des lèvres.
Antoine répond par un sourire carnassier.
Ils passent la nuit ainsi. À se regarder, se toucher eux-mêmes, jouir encore et encore. Antoine lui apprend à contrôler sa respiration, à retenir l'orgasme pour le faire exploser plus fort. Des techniques qu'il utilise avec ses patients, détournées à des fins érotiques. Marion découvre qu'en respirant profondément, en contractant et relâchant certains muscles, elle peut multiplier les orgasmes, les faire durer plus longtemps.
Vers l'aube, épuisés, ils restent simplement assis l'un en face de l'autre. Nus. Transpirants. Satisfaits.
"La prochaine fois," murmure Antoine, "je te touche."
Marion frissonne. Hoche la tête.
"Oui. La prochaine fois."
Elle se rhabille lentement sous son regard. Sort de l'appartement. Retourne chez elle. S'écroule dans son lit.
Dans l'escalier, le jour se lève. L'immeuble se réveille. Mais pour Marion et Antoine, quelque chose vient de basculer définitivement.
Les murs qui les séparaient n'existent plus vraiment. Ils ont trouvé un passage, invisible mais terriblement réel, qui les relie désormais dans une intimité brûlante et interdite.
***
Marion grimace en se massant le bas du dos. Elle est debout devant sa fenêtre, une tasse de café à la main. Trois jours qu'elle sent la contracture, trois jours qu'elle hésite. Maintenant elle sait qu'elle va le faire. Elle sait aussi qu'elle ne ment qu'à moitié.
Elle frappe à sa porte en fin d'après-midi. Antoine ouvre en jean et t-shirt blanc. Ses avant-bras sont nus. Des veines saillantes courent le long de muscles dessinés par des années à manipuler des corps.
« Marion ? »
« J'ai mal au dos. Une vraie douleur. Tu pourrais... »
Elle n'a pas besoin de finir sa phrase. Il sourit, un sourire qui dit qu'il sait, mais qu'il va jouer le jeu.
« Entre. »
L'appartement sent le bois et quelque chose de frais, comme du menthol. Il la guide vers une pièce transformée en cabinet. La table de massage trône au centre. Des sangles pendent sur les côtés. Du matériel médical s'aligne sur une étagère.
« Déshabille-toi. Garde ta culotte si tu préfères. Je reviens dans deux minutes. »
Marion se retrouve seule. Ses doigts tremblent légèrement en défaisant les boutons de son chemisier. Elle plie ses vêtements avec soin. Le soutien-gorge rejoint le tas. Elle garde sa culotte de dentelle noire. Pas celle qu'on met pour aller chez le kiné. Elle s'allonge sur le ventre, le visage dans l'ouverture prévue à cet effet.
Antoine revient. Ses pas sont silencieux sur le parquet. Elle l'entend qui se lave les mains, qui prépare quelque chose. Puis ses paumes se posent sur son dos nu. Chaudes. Sèches. Fermes.
« Où exactement ? »
« Bas du dos. À droite. »
Ses mains descendent. Elles palpent, cherchent, appuient. Quand il trouve le point sensible, Marion laisse échapper un gémissement.
« Là. »
« Je sens. Tu es vraiment contractée. »
Il commence à travailler. Ses doigts s'enfoncent dans la chair. La douleur est réelle mais il y a autre chose. Chaque pression envoie une vibration qui descend le long de sa colonne. Marion ferme les yeux. Les mains d'Antoine remontent vers ses omoplates. Elles pétrissent, malaxent, font rouler la peau et les muscles.
« Détends-toi. »
« Je suis détendue. »
« Non. Tu es tendue partout. »
Il a raison. Marion contracte ses fesses sans s'en rendre compte. Ses cuisses sont serrées. Antoine le remarque. Ses mains descendent vers ses lombaires, frôlent le bord de sa culotte. Elles remontent. Redescendent. S'attardent.
« J'ai besoin d'huile. Tu vas sentir que c'est froid. »
Le liquide coule sur sa peau. Antoine le répartit avec de longs mouvements. Ses paumes glissent maintenant. Elles couvrent tout son dos. Descendent sur ses flancs. Frôlent le galbe de ses seins écrasés contre la table. Marion retient son souffle. Les mains remontent. Elles tracent la ligne de sa colonne. S'arrêtent à la naissance de ses fesses.
« La tension vient de tes hanches. Je dois travailler là. »
« D'accord. »
Ses pouces s'enfoncent dans les fossettes au-dessus de ses fesses. La pression est intense. Marion gémit, un son qui n'a plus rien de clinique. Les mains d'Antoine pétrissent ses fesses à travers la dentelle. Officiellement, il travaille les muscles fessiers. Officieusement, il la caresse.
« Respire. Profondément. »
Marion obéit. L'air entre dans ses poumons. Sort. Entre encore. Les mains d'Antoine suivent le rythme. Elles descendent sur ses cuisses. Remontent. S'insinuent entre ses jambes. Pas encore là où elle veut, mais assez proche pour que la chaleur se propage.
« Écarte un peu les jambes. J'ai besoin d'accéder aux adducteurs. »
Elle écarte. Les mains remontent le long de ses cuisses intérieures. Les doigts frôlent le tissu humide de sa culotte. Marion se mord la lèvre. Antoine ne dit rien. Ses doigts continuent leur massage. Ils s'approchent. S'éloignent. Reviennent. Le jeu dure jusqu'à ce qu'elle n'en puisse plus.
« Antoine... »
« Oui ? »
« Tu ne fais plus semblant. »
« Toi non plus. »
Silence. Puis ses doigts glissent franchement sur sa culotte. Ils épousent la forme de son sexe à travers le tissu. Appuient. Frottent. Marion halète dans l'ouverture de la table.
« Retourne-toi. »
Elle obéit. Ses seins sont maintenant exposés. Les tétons durs pointent vers le plafond. Antoine la regarde. Ses yeux descendent sur son ventre, sur la culotte trempée. Il prend les sangles qui pendent de la table.
« Je vais t'attacher. Pour que tu restes immobile. Pour que tu te concentres uniquement sur les sensations. »
« Pourquoi ? »
« Parce que tu vas avoir envie de bouger. Et je ne veux pas. »
Marion tend les bras. Antoine fixe ses poignets aux sangles rembourrées. Puis ses chevilles. Elle est maintenant écartelée sur la table, offerte, incapable de se refermer. La vulnérabilité fait battre son cœur plus fort.
Antoine verse de l'huile sur son ventre. Ses mains étalent le liquide. Elles remontent vers sa poitrine. Enveloppent ses seins. Les pétrissent avec une pression mesurée. Ses pouces frottent les tétons. Marion tire sur ses liens. Les sangles tiennent bon.
« Reste tranquille. »
Les mains descendent. Elles caressent son ventre. Ses hanches. Ses cuisses. Elles écartent ses jambes encore plus. Antoine se place entre elles. Ses doigts accrochent l'élastique de sa culotte. Il la fait glisser lentement. Marion lève les hanches autant que possible. Le tissu descend le long de ses jambes, passe ses chevilles attachées. Elle est nue maintenant.
Antoine la regarde. Son sexe est gonflé, luisant. Les lèvres légèrement ouvertes. Il pose une main sur son pubis. L'autre sur son bas-ventre. Appuie doucement. La pression fait monter une chaleur dans le ventre de Marion.
« Je vais travailler tes points de tension. Il y en a un là. »
Son pouce se pose sur son clitoris. Appuie. Masse par petits cercles. L'autre main reste sur son ventre, appliquant une pression constante. Marion gémit. Le plaisir monte vite, trop vite.
« Non, pas encore. Respire. »
Elle respire. Antoine relâche la pression. Puis recommence. Il alterne entre des caresses directes et des pressions à travers le mont de Vénus. Chaque variation crée une sensation différente. Marion perd la notion du temps. Elle ne sait plus si elle a joui ou si elle est au bord depuis des heures.
« Maintenant. »
Antoine se penche. Sa bouche remplace ses doigts. Sa langue s'écrase contre son clitoris. Large. Chaude. Humide. Il lèche avec de longs mouvements. Puis des coups rapides. Puis il aspire. Marion hurle. Ses hanches se soulèvent mais les sangles la maintiennent. Elle ne peut pas bouger. Ne peut pas échapper à la bouche qui la dévore.
Les doigts d'Antoine glissent en elle. Deux. Ils s'enfoncent profondément. Se recourbent. Cherchent. Trouvent. La pression à l'intérieur combinée à la langue sur son clitoris crée une explosion. Marion jouit violemment. Son corps se tend contre les sangles. Des spasmes la secouent. Antoine ne s'arrête pas. Il continue à lécher, à aspirer, à masser ce point à l'intérieur. Un deuxième orgasme la frappe avant que le premier ne soit terminé.
« Arrête... je ne peux pas... »
« Si tu peux. »
Il continue. Marion pleure maintenant. Pas de tristesse. De trop de sensations. D'abandon total. Antoine lèche chaque pli, chaque repli. Sa langue descend, remonte. Ses doigts bougent en elle avec un rythme régulier. Il appuie toujours sur ce point qui fait trembler ses jambes.
Quand il se redresse enfin, Marion est en sueur. Les cheveux collés au front. Le souffle court. Elle entend une fermeture éclair qu'on baisse. Antoine se libère. Son sexe est dur, épais. Il verse de l'huile dessus. La main qui vient de la faire jouir enveloppe maintenant sa queue. Il se branle lentement en la regardant.
« Tu es magnifique comme ça. »
Marion ne peut que le regarder. Antoine se positionne entre ses jambes. La tête de son sexe frotte contre son clitoris. Elle sursaute. Trop sensible. Il descend. Frotte ses lèvres. S'enfonce lentement. Marion a l'impression qu'il ne finira jamais d'entrer. Il remplit chaque centimètre d'elle.
Une fois au fond, il s'arrête. Ses mains se posent sur ses hanches. Ses pouces appuient sur des points précis de chaque côté de son pubis. La pression est intense. Puis il commence à bouger. Lentement. En maintenant la pression de ses pouces. Chaque va-et-vient fait frotter son sexe contre des zones que Marion ne savait pas exister. La combinaison des pressions et du mouvement crée quelque chose de nouveau.
« C'est quoi... ce que tu fais ? »
« Points de pression. Ils amplifient tout. »
Il a raison. Marion sent le plaisir monter différemment. Plus profond. Plus total. Antoine bouge toujours lentement. Ses mains changent de position. Elles appuient sur son bas-ventre. Sur ses cuisses. Sur les côtés de sa taille. Chaque pression change la sensation de son sexe en elle.
« Plus fort. »
« Non. »
Antoine garde le même rythme. Lent. Profond. Régulier. Ses mains continuent leur travail. Marion tire sur les sangles. Elle veut le toucher, se toucher, bouger. Elle ne peut rien faire. Juste subir. Recevoir. Abandonner.
L'orgasme arrive comme une vague. Il commence dans son ventre. Se propage dans ses jambes. Remonte dans sa poitrine. Marion jouit en criant. Son sexe se contracte autour de celui d'Antoine. Il grogne. Ses mains serrent ses hanches. Il accélère enfin. Quelques coups rapides et profonds. Puis il jouit en elle. Marion sent les pulsations. Sent le liquide chaud qui coule.
Antoine s'effondre sur elle. Son poids est rassurant. Ils restent ainsi, enlacés, liés. Puis il se redresse. Détache ses poignets. Ses chevilles. Masse doucement les marques rouges laissées par les sangles. Marion ne bouge pas. Elle flotte dans un état entre veille et sommeil.
« Tu vas bien ? »
« Je ne sais plus marcher. »
Antoine rit. Il la soulève dans ses bras. La porte jusqu'à son canapé. L'enveloppe dans un plaid. Va chercher de l'eau. Marion boit. Le liquide frais descend dans sa gorge.
« Tu as encore mal au dos ? »
« Quel dos ? »
Ils rient. Antoine s'assoit à côté d'elle. Sa main caresse ses cheveux. Marion ferme les yeux. Elle sait qu'elle ne retournera pas chez elle ce soir. Elle sait aussi qu'ils viennent de franchir une ligne qu'ils ne pourront plus retraverser.
Et elle s'en fout complètement.
***
Marion pousse la porte du cabinet à six heures du matin. Antoine l'attend, assis sur sa table de massage. Il porte un simple pantalon de coton. Torse nu. Pieds nus.
"Tu es en avance."
Elle s'approche. Leurs respirations se mêlent déjà. Pas de préliminaires. Elle saisit sa main et l'entraîne vers la cage d'escalier.
"Quelqu'un peut nous voir."
"Je sais."
Le jour se lève à peine. Lumière bleutée qui traverse la fenêtre palière. Marion se débarrasse de son chemisier. Soutien-gorge noir. Seins lourds. Mamelons tendus par le frisson du risque. Antoine la plaque contre le mur froid entre le deuxième et le troisième étage. La pierre rugueuse mord sa peau. Il glisse la main sous sa jupe. Culotte trempée.
"Tu veux vraiment ça ici ?"
"Oui. Maintenant."
Il arrache le tissu dans un petit claquement sec. Marion halète, jambes écartées, appui précaire sur les marches. Antoine descend le long de son corps et sa langue chaude trouve le chemin entre ses cuisses, léchant et aspirant avec application. Elle agrippe la rampe, tête renversée, consciente qu'un voisin pourrait surgir à tout instant. Madame Chen du quatrième. Monsieur Dubois et son chien. L'idée l'électrise et Antoine sent son sexe se contracter contre sa bouche en spasmes révélateurs. Un murmure rauque qu'elle tente d'étouffer lui échappe mais il est trop tard. Le plaisir explose et elle comprime un cri bref dans son poing serré.
Il se redresse, le visage luisant de son plaisir. Marion le regarde avec des yeux assombris de désir avant de glisser contre le mur pour descendre à genoux sur la marche inférieure. Ses mains tremblantes défont sa ceinture, puis le bouton, avant de baisser le pantalon et le boxer d'un seul geste fluide. Son sexe jaillit devant son visage, tendu et gorgé de sang, une veine pulsant le long de la hampe.
Elle saisit la base et sa langue parcourt toute la longueur avec lenteur, savourant chaque centimètre jusqu'à remonter au gland. Elle tourne autour, léchant la goutte salée qui perle au sommet, puis ferme les lèvres autour et aspire doucement. Antoine gémit en glissant une main dans ses cheveux, non pour la guider mais simplement pour se retenir de basculer. Marion prend plus, accueillant le gland dans sa bouche avant d'engloutir toute la hampe progressivement, jusqu'à sentir la pression au fond de sa gorge. Elle recule pour reprendre son souffle puis plonge à nouveau dans un mouvement régulier où ses lèvres glissent le long de son sexe avec l'aide de la salive qui facilite la course. Elle accélère, accompagnant sa bouche de sa main dans une alternance de pressions, d'aspirations et de relâchements qui arrachent un grognement sourd à Antoine malgré ses efforts pour rester silencieux.
En bas, un bruit de porte résonne mais Marion ne s'arrête pas. Elle continue, jouant avec le danger, sa langue explorant et descendant vers ses testicules qu'elle lèche avant de les prendre un à un dans sa bouche. Antoine retient sa respiration, la main crispée sur la rampe, tandis que les pas montent l'escalier. Premier étage. Deuxième. Marion remonte sur son sexe et l'engloutit entièrement en une gorge profonde, tenant la position alors que les pas arrivent à leur hauteur. Elle lève les yeux vers Antoine, défiant le risque, et il voit Madame Chen passer près d'eux, dos tourné, son sac de courses tintant contre sa hanche. La vieille femme ne regarde pas et disparaît au troisième étage où sa porte claque.
Marion se dégage pour aspirer fort, joues creusées, et Antoine sent la montée inexorable, la tension qui s'accumule dans ses reins. Elle le sent aussi et accélère encore, sa main massant ses testicules pendant que sa bouche pompe avec application. Il grogne en tentant de la prévenir mais elle reste, voulant tout recevoir. Il explose en jets successifs de sperme chaud et épais qui emplissent sa bouche. Elle avale en continuant ses mouvements jusqu'à la dernière goutte avant de se relever et de lécher ses lèvres avec un sourire satisfait.
"Debout."
Elle obéit sur des jambes tremblantes et il l'attire contre lui, glissant ses mains sous ses fesses pour la soulever. Elle s'enroule autour de lui et son sexe encore dur trouve son entrée pour une pénétration immédiate et profonde. Leurs gémissements rebondissent dans la cage d'escalier tandis qu'il la pilonne de coups de reins appuyés. Marion mord son épaule pour ne pas hurler, goûtant sa peau salée mêlée au souvenir de son sperme encore présent dans sa bouche.
En bas, une porte grince et des pas résonnent dans l'escalier. Ils se figent, cœurs cognant dans leurs poitrines, sexes toujours joints dans une immobilité électrique. Le voisin passe devant eux sans lever les yeux, prisonnier de sa routine matinale, et quand la porte de l'immeuble claque enfin, Antoine reprend ses mouvements avec une vigueur renouvelée. Plus vite. Plus fort. Marion jouit rapidement dans des contractions violentes qui compriment son sexe, et il la suit quelques secondes après dans une deuxième éjaculation moins abondante mais tout aussi intense qui se déverse au fond d'elle. Le liquide chaud coule sur ses cuisses alors qu'ils restent enlacés, haletants.
Ils ne se parlent pas en regagnant leurs appartements séparément, l'odeur de sexe imprégnée sur leur peau et le goût de lui encore présent dans la bouche de Marion.
***
Le soir même, Marion frappe chez lui. Minuit vient de sonner lorsque Antoine ouvre la porte. Elle tient une bouteille d'huile de massage entre ses mains. Aucun mot n'est échangé. Le silence qui les enveloppe porte en lui toutes les promesses de la nuit à venir.
"J'ai besoin que tu me montres quelque chose."
Il sait exactement ce qu'elle veut dire. Depuis des semaines qu'ils tournent autour de ce désir inavoué, explorant chaque parcelle de leurs corps mais évitant soigneusement ce territoire encore vierge entre eux. Il la prend par la main et l'emmène vers sa chambre. Le lit king size occupe le centre de la pièce. Les draps blancs semblent l'inviter à s'y abandonner. Elle pose la bouteille sur la table de nuit avec un geste lent, presque cérémoniel.
"Je veux que tu me prennes là."
Sa main désigne son dos, mais ils comprennent tous deux ce qu'elle demande vraiment. La sodomie. Ce dernier rempart qu'ils n'ont pas encore franchi. Elle tremble légèrement, mais ce n'est pas de peur. C'est l'attente qui fait vibrer son corps tout entier.
"Déshabille-toi. Couche-toi sur le ventre."
L'autorité douce dans sa voix la traverse comme une caresse. Marion retire ses vêtements un à un, révélant son corps nu sous la lumière tamisée de la lampe de chevet. Ses hanches dessinent des courbes rondes, ses fesses pleines appellent les mains d'Antoine. Elle s'allonge sur le lit, le visage enfoui dans l'oreiller. Antoine reste debout un instant, admirant la beauté de son corps offert. Puis il s'approche et commence.
Ses mains se posent d'abord sur ses épaules. Il connaît parfaitement les techniques de relaxation qu'il maîtrise dans son cabinet. Ses doigts exercent des pressions circulaires le long de sa colonne vertébrale, lentes et mesurées. Marion sent ses muscles se relâcher progressivement sous ce toucher professionnel et pourtant chargé de désir. Il descend vers le creux de ses reins, cette zone sensible où la peau frissonne au moindre contact. Ses mains pétrissent ses fesses avec lenteur, profondément, alternant fermeté et douceur. Un gémissement s'échappe de la gorge de Marion, étouffé par l'oreiller.
Antoine saisit la bouteille d'huile et en verse un filet. Le liquide tiède glisse entre ses fesses, coulant lentement vers son intimité. Ses doigts commencent leur exploration. Très lentement. Avec une patience infinie. Un premier doigt effleure son anus. Marion se contracte instinctivement, chaque muscle de son corps se raidissant.
"Respire. Laisse-toi aller."
Sa voix reste calme, presque professionnelle, mais elle porte en elle une tendresse qui apaise Marion. Il masse autour de son orifice en cercles concentriques, sans chercher à pénétrer, simplement pour familiariser son corps avec ce contact nouveau. Ses gestes sont doux, rassurants. Marion souffle profondément et se concentre sur sa respiration comme il le lui a appris lors de leurs séances précédentes.
Le doigt presse légèrement, testant sa résistance sans forcer. Marion inspire longuement, puis expire en essayant de relâcher toute tension. Le doigt glisse alors à l'intérieur, juste la première phalange. La sensation est étrange, nouvelle, ni agréable ni désagréable, simplement différente de tout ce qu'elle a connu. Antoine s'immobilise, lui laissant le temps de s'habituer à cette intrusion. Elle sent son cœur battre contre le matelas, son souffle qui s'accélère malgré elle.
Puis il bouge. Ses mouvements sont doux, des va-et-vient minimaux qui explorent ce passage étroit. Marion se surprend à ondoyer légèrement contre ce doigt, son corps acceptant progressivement la présence. Antoine ajoute plus d'huile, veillant à ce que chaque geste reste fluide et confortable. Quand il introduit un second doigt, elle retient son souffle malgré elle.
"N'oublie pas de respirer."
Elle expire longuement, sentant la tension s'évaporer de ses membres. Les deux doigts s'enfoncent ensemble maintenant, élargissant lentement son passage, préparant son corps pour ce qui va suivre. Antoine prend tout son temps. Rien ne presse. Sa main libre caresse ses fesses, descend le long de ses cuisses, remonte vers son sexe déjà trempé. Marion ondule contre ses doigts, partagée entre les deux sources de plaisir qui irradient dans son bassin.
"Tu es prête ?"
"Oui."
Le mot sort dans un souffle rauque. Antoine retire ses doigts et se déshabille. Il monte sur le lit et s'agenouille derrière elle, son sexe luisant d'huile, gonflé de désir contenu. Il positionne son gland contre son anus, exerçant une pression ferme mais jamais brutale. Marion se crispe malgré toutes ses tentatives de relaxation.
"Détends-toi. Pousse contre moi."
Elle obéit, contrôlant sa respiration comme il le lui a enseigné, inspirant profondément puis expirant en relâchant consciemment tous ses muscles. Le gland franchit la première résistance dans un mouvement fluide. Une brûlure brève la traverse, vive mais supportable. Puis vient une sensation de plénitude absolue, comme si son corps tout entier était rempli par cette présence. Antoine s'arrête immédiatement, lui laissant le temps de s'adapter à cette invasion. Marion halète, sa main agrippée aux draps froissés.
Il avance millimètre par millimètre, attentif à chacune de ses réactions. Son sexe disparaît progressivement en elle jusqu'à ce qu'il soit englouti complètement, jusqu'à la garde. Ils restent tous deux immobiles, soudés l'un à l'autre. Antoine se penche sur son dos et murmure à son oreille.
"Tu sens comme tu me prends bien ?"
Elle hoche la tête, incapable de formuler le moindre mot. Les sensations qui l'envahissent sont trop intenses, trop nouvelles pour être traduites en langage. Antoine commence à bouger. Ses retraits sont lents, mesurés, presque tendres. Chaque pénétration s'approfondit avec précaution. Il glisse sa main libre sous elle pour caresser son clitoris, créant une double stimulation qui fait exploser tous ses repères.
Marion crie. Ce plaisir est différent de tout ce qu'elle a connu auparavant. Plus profond, plus sauvage, presque animal. Il vient de quelque part au centre de son être et irradie dans tout son corps. Antoine accélère progressivement, ses coups de reins se faisant plus appuyés maintenant qu'il sent son corps s'ouvrir et l'accueillir. Elle pousse contre lui, réclamant plus, toujours plus. Sa main sur son sexe intensifie le rythme de ses caresses.
Le plaisir monte en elle par vagues successives, chacune plus puissante que la précédente. Quand l'orgasme la frappe, il la submerge brutalement, arrachant un cri rauque de sa gorge. Son corps tout entier se convulse, ses muscles intérieurs se contractant violemment autour du sexe d'Antoine, le comprimant dans un étau de chair pulsante. Il grogne, continuant ses va-et-vient malgré la pression intense. Encore trois coups, profonds et puissants. Puis il explose à son tour. Son sperme jaillit dans ses entrailles par jets brûlants, remplissant ce passage intime d'une chaleur liquide.
Ils s'effondrent ensemble sur le lit, leurs corps enlacés, couverts de sueur, leurs souffles mêlés. Marion sent le sexe d'Antoine se retirer lentement d'elle, laissant un vide étrange dans son sillage. Ils restent allongés sans parler, comblés, leurs cœurs battant encore à tout rompre contre leurs poitrines. Dans le silence de la chambre, leurs respirations finissent par retrouver un rythme normal. Une frontière vient de tomber entre eux. Une dernière barrière qu'ils ne relèveront jamais.
***
La semaine suivante, Marion retrouve Antoine sur son balcon en fin d'après-midi. Le soleil décline doucement sur les toits parisiens, nimbant les façades d'une lumière dorée qui adoucit les contours. Elle porte une robe légère en coton blanc qui flotte au gré de la brise tiède. Rien en dessous. Juste sa peau nue contre le tissu transparent. Ils s'installent côte à côte, chacun avec son verre de vin blanc, et bavardent de leur journée comme n'importe quel couple. Elle évoque un client difficile. Il raconte une séance compliquée avec un patient âgé. Conversation banale en apparence. Pourtant l'électricité circule entre eux, palpable comme l'orage qui menace à l'horizon.
Marion boit une gorgée, pose son verre sur la petite table en fer forgé, et se tourne vers Antoine. Son regard glisse vers les immeubles d'en face où les fenêtres commencent à s'allumer une à une. Des silhouettes se dessinent derrière les rideaux translucides. Gens qui rentrent du travail, se dévêtent, prennent leur douche, préparent le dîner dans l'intimité illusoire de leurs appartements. Combien d'entre eux ont déjà remarqué ce couple sur le balcon du troisième étage ? Combien les observent sans qu'ils le sachent ?
"Je veux te chevaucher ici."
La voix de Marion est ferme. Pas de timidité. Pas d'hésitation. Antoine sent son sexe durcir instantanément sous son jean. Il sourit, suit son regard vers les fenêtres d'en face. L'idée d'être vu, d'offrir leur intimité aux regards inconnus l'excite d'une manière qu'il n'aurait jamais imaginée avant de la rencontrer. Quelque chose en elle a libéré en lui des désirs qu'il ignorait posséder.
"Alors faisons-le."
Elle se lève avec grâce. La robe ondule autour de ses cuisses tandis qu'elle se place devant lui. Antoine reste assis sur la chaise longue, jambes légèrement écartées, les bras le long du corps. Spectateur et acteur à la fois. Marion relève lentement sa robe, exposant d'abord ses genoux, puis ses cuisses, jusqu'à révéler son sexe complètement glabre qui luit déjà d'humidité. Elle se tient là quelques secondes, offerte aux regards potentiels des voisins, et cette exposition volontaire envoie une vague de chaleur entre ses jambes. Être vue ainsi, vulnérable et désirante, ajoute une dimension enivrante à son excitation.
Elle s'agenouille devant lui, défait son jean avec des gestes mesurés. Le bouton. La fermeture éclair. Elle fait glisser le tissu juste assez pour libérer son sexe déjà tendu qui se dresse contre son ventre. Marion le saisit doucement, sent sa chaleur palpiter contre sa paume, puis se positionne au-dessus de lui. Elle lui tourne le dos, face aux immeubles qui se dressent de l'autre côté de la rue. Exposition maximale. Les fenêtres d'en face deviennent autant de petits théâtres où se jouent des vies ordinaires, ignorant ou peut-être observant le spectacle érotique qui se déroule sur ce balcon parisien.
Elle s'empale sur lui avec une lenteur calculée. Centimètre par centimètre, elle descend le long de son sexe, sentant chaque millimètre la remplir, l'étirer. Un soupir profond s'échappe de ses lèvres entrouvertes. Antoine saisit sa taille à deux mains, sent ses muscles se contracter autour de lui. Marion commence à bouger. Hanches qui ondulent dans un rythme lent et hypnotique. Montées. Descentes. Elle contrôle chaque mouvement, chaque angle de pénétration. La sensation d'être prise tout en étant celle qui prend le pouvoir la fait frissonner.
Dans l'immeuble d'en face, au quatrième étage, un homme s'arrête devant sa fenêtre. Il tient une tasse à la main. Regarde dans leur direction. S'immobilise. Marion soutient son regard même à cette distance. Elle ne détourne pas les yeux. Au contraire, elle accélère légèrement ses mouvements. Ses seins rebondissent sous la robe fine. Ses cuisses luisent de transpiration et d'humidité intime. L'homme d'en face ne bouge plus. Figé. Voyeur involontaire devenu témoin consentant de leur étreinte publique.
L'excitation de Marion monte d'un cran. Savoir qu'elle est observée, que cet inconnu la regarde se faire pénétrer, amplifie chaque sensation. Son clitoris palpite contre le bas-ventre d'Antoine à chaque descente. La honte qu'elle devrait ressentir ne vient pas. À la place, une fierté étrange, presque animale. Elle exhibe son plaisir comme une proclamation. Elle fait l'amour et elle veut qu'on le sache.
Antoine sent la montée de son excitation dans ses mouvements qui se font plus urgents. Il remonte le tissu de sa robe jusqu'à sa taille, exposant complètement ses fesses, son dos cambré, la jonction où leurs corps se rejoignent. Cadeau aux voyeurs. Marion gémit, la tête renversée en arrière. Ses cheveux cascadent dans son dos. Elle se penche en avant, s'appuie sur les cuisses d'Antoine, cambre davantage son dos, offrant son corps tout entier au regard de l'homme d'en face et à tous ceux qui voudraient bien regarder.
L'orgasme monte en elle comme une vague. Elle fixe toujours l'homme à la fenêtre. Leurs yeux ne se quittent pas malgré la distance. Elle jouit en le regardant. Contractions puissantes qui compriment le sexe d'Antoine. Ses jambes tremblent. Un cri s'échappe d'elle, porté par le vent tiède du soir. Orgasme ostentatoire qu'elle ne cherche pas à dissimuler. Au contraire, elle veut que l'inconnu sache qu'elle jouit, que ce moment de volupté absolue soit partagé même de loin.
Antoine la fait basculer sans se retirer. Elle se retrouve assise face à lui, jambes enroulées autour de sa taille. Pénétration renouvelée sous un autre angle. Plus profonde encore. Leurs visages sont proches maintenant. Respirations mêlées. Il la pilonne avec une énergie nouvelle. Coups de reins rapides et puissants. Marion s'agrippe à ses épaules, ongles qui s'enfoncent dans sa peau. Leurs gémissements se superposent, créent une mélodie obscène qui porte dans l'air du soir.
Dans l'immeuble d'en face, deux autres fenêtres s'éclairent. Des silhouettes apparaissent. S'arrêtent. Se figent en découvrant le spectacle. Marion rit entre deux halètements. Un rire libéré, presque sauvage. Ils ont un public maintenant. Plusieurs paires d'yeux rivées sur eux. Sur leurs corps qui bougent en cadence. Sur cette étreinte sans pudeur qui se déroule à la vue de tous. L'excitation d'Antoine atteint son paroxysme. Il plonge son visage dans le cou de Marion, mord sa peau moite. Éjaculation violente qui jaillit au fond d'elle par jets successifs. Elle tremble contre lui, épuisée, comblée, exhibée.
Ils restent soudés quelques instants, corps collés par la transpiration, sexes encore joints. Les fenêtres d'en face s'éteignent progressivement. Le spectacle est terminé. Marion relève la tête, cherche le regard de l'homme du quatrième étage. Il est toujours là. Immobile. Elle lui adresse un sourire avant de se lover contre Antoine. Ils ont brisé un nouveau mur ce soir. Celui qui séparait leur intimité du monde extérieur. Et cette transgression les a rendus plus vivants que jamais.
***
Cabinet de kinésithérapie. Porte verrouillée. Le silence de fin de journée enveloppe la pièce où ne subsistent que des ombres obliques. Marion entre avec un sac en toile qui pend lourdement contre sa hanche. Un sourire mystérieux effleure ses lèvres pendant qu'elle referme la porte derrière elle avec une lenteur calculée.
Antoine lève les yeux depuis son bureau où il rangeait des dossiers. Son regard glisse immédiatement vers le sac.
"Qu'est-ce que tu as préparé ?"
Sans répondre tout de suite, Marion s'avance jusqu'à la table de massage. Elle pose le sac sur le cuir noir et commence à en sortir le contenu. Des bandes élastiques thérapeutiques. Bleues, vertes, rouges. Celles-là mêmes qu'il utilise quotidiennement pour la rééducation de ses patients. Plusieurs couleurs qui correspondent à différentes résistances. Antoine reconnaît immédiatement le matériel et quelque chose se noue dans son ventre, un mélange d'anticipation et de compréhension de ce qui va suivre.
"Je veux que tu m'attaches sur ta table."
La phrase tombe entre eux comme une confidence partagée dans l'obscurité. Antoine la regarde longuement sans bouger, mesurant le poids de sa demande. Marion soutient son regard. Pas de provocation dans ses yeux. Juste une faim tranquille, une envie qu'elle ne cherche plus à masquer. Une invitation à franchir ensemble un territoire qu'ils n'ont pas encore exploré.
Il se lève. S'approche d'elle. Leurs corps se frôlent dans l'espace réduit entre le bureau et la table. Antoine sent la chaleur qui émane d'elle, perçoit l'accélération de sa respiration. Il prend une des bandes dans ses mains et la fait glisser entre ses doigts, testant sa résistance, jouant déjà mentalement avec les possibilités qu'offre la situation.
"Tu es sûre ?"
"Totalement."
Marion commence à se déshabiller sans attendre sa confirmation. Elle retire son chemisier avec des gestes lents, presque rituels, comme si elle se préparait pour une cérémonie dont elle serait à la fois l'officiant et le sacrifice. Le tissu glisse le long de ses bras et tombe au sol. Soutien-gorge noir qu'elle dégrafe ensuite. Seins qui se libèrent dans la lumière tamisée. Puis sa jupe. Sa culotte. Chaque vêtement abandonné creuse davantage l'écart entre ce qu'elle était en franchissant le seuil et ce qu'elle devient maintenant, nue et vulnérable devant lui.
Elle s'allonge sur la table sans qu'il ait besoin de le lui demander. Le cuir tiède contre sa peau. Bras le long du corps dans une position d'abandon complet. Jambes jointes. Respiration qui se fait plus profonde, comme pour se préparer à ce qui va suivre.
Antoine prend les bandes et s'approche lentement. Il commence par ses poignets. Enroule le tissu élastique autour de sa peau avec une précision professionnelle, attentif à ne pas trop serrer mais suffisamment pour qu'elle ne puisse pas se dégager. Chaque nœud qu'il forme est une promesse muette de ce qui va suivre. Marion tire légèrement sur ses liens une fois qu'il a terminé. Aucun jeu possible. Elle est vraiment attachée. Un frisson la parcourt quand elle réalise qu'elle ne contrôle plus rien, qu'elle s'en remet entièrement à lui.
Il poursuit avec ses chevilles. Écarte doucement ses jambes, révélant progressivement son intimité. La vulnérabilité de la position la frappe comme une vague. Elle qui est habituellement si maîtresse d'elle-même se retrouve exposée, offerte, incapable de se soustraire au regard ou aux mains d'Antoine. Ses cuisses tremblent légèrement pendant qu'il fixe chaque cheville aux coins inférieurs de la table. Exposition totale. Sexe ouvert sous son regard. Elle sent son cœur battre jusque dans sa gorge, une pulsation qui semble résonner dans tout son corps.
Antoine recule d'un pas pour la contempler. Ce n'est plus le regard du kinésithérapeute qui évalue une posture. C'est celui d'un homme qui savoure le pouvoir qui vient de lui être remis. Il prend son temps. Longtemps. Trop longtemps peut-être. Marion tourne légèrement la tête pour le chercher du regard et découvre qu'il l'observe avec une intensité nouvelle. Dans ses yeux, elle lit quelque chose qu'elle n'y avait jamais vu auparavant, une forme de possession tranquille qui l'électrise autant qu'elle l'effraie.
Il s'approche enfin et passe ses mains sur son corps. Gestes qui n'ont aucun but précis. Il effleure ses épaules, descend le long de ses bras attachés, remonte vers son cou. Ses doigts tracent des chemins imprévisibles qui évitent soigneusement toutes les zones où elle voudrait qu'il s'attarde. Ses seins. Son ventre. L'intérieur de ses cuisses. Il contourne chacune de ces régions comme s'il jouait à un jeu dont lui seul connaît les règles.
Marion se tord sur la table autant que ses liens le permettent. Son corps cherche instinctivement le contact, veut guider les mains d'Antoine vers les endroits qui réclament son attention. Mais les bandes la maintiennent fermement. La frustration qui monte en elle n'est pas seulement physique. C'est une privation de contrôle qui la déstabilise profondément, qui fait remonter à la surface un besoin qu'elle ne s'était jamais autorisé à explorer.
"Touche-moi."
Sa voix est rauque. Presque suppliante. Elle n'a jamais entendu ce ton dans sa propre bouche auparavant.
"Pas encore."
La réponse d'Antoine est calme. Posée. Il savoure manifestement la situation, conscient du pouvoir qu'il détient sur elle dans cet instant précis. Marion sent une chaleur monter en elle qui n'a rien à voir avec l'excitation physique. C'est plus profond. Plus troublant. La sensation de s'être remise volontairement entre les mains de quelqu'un qui peut choisir de la satisfaire ou de la faire languir selon son bon plaisir.
Il continue son exploration. Ses mains descendent entre ses cuisses mais sans toucher son sexe. Souffle chaud qui effleure sa peau humide. Marion retient sa respiration, certaine qu'il va enfin poser ses lèvres là où elle en a désespérément besoin. Mais non. Il remonte vers ses seins. Langue qui trace des cercles concentriques autour de ses mamelons tendus sans jamais les atteindre. Toujours ce jeu de proximité et d'évitement qui la rend folle.
"S'il te plaît..."
Elle supplie maintenant ouvertement. Son orgueil s'est dissous dans le désir qui la consume. Antoine sourit. Un sourire qui n'a rien de cruel mais qui contient une forme de sadisme tendre, la conscience tranquille de la tenir à sa merci et d'en tirer un plaisir autant qu'elle en souffre.
Puis, sans prévenir, il plonge. Bouche sur son sexe. La transition est si brutale après toute cette retenue que Marion crie. Un son qui lui échappe avant qu'elle ne puisse le retenir. Il lèche avec une application méthodique. Langue qui explore chaque repli. Aspire son clitoris entre ses lèvres. Le plaisir la submerge si violemment qu'elle tente instinctivement de refermer ses cuisses, mais les bandes l'en empêchent. Cette impossibilité de se soustraire à la stimulation, même quand elle devient presque insupportable, déclenche en elle une forme de panique délicieuse.
Antoine glisse deux doigts en elle. Puis trois. Mouvement de pompe régulier qui s'accorde au rythme de sa langue. Marion se cabre autant que ses liens le permettent. Les bandes élastiques retiennent ses mouvements, la maintiennent dans une immobilité qui amplifie chaque sensation. Elle ne peut ni se dérober ni guider ses gestes. Cette impuissance totale fait basculer quelque chose en elle. Elle n'est plus qu'un corps offert aux sensations qu'il choisit de lui infliger.
Il ajoute son pouce sur son clitoris. Pression circulaire qui s'ajoute aux va-et-vient de ses doigts et au travail de sa langue. Stimulation combinée qui la propulse vers l'orgasme avec une rapidité fulgurante. Elle jouit vite. Trop vite. Vague qui la traverse en la laissant pantelante.
Mais il ne s'arrête pas.
Ses doigts poursuivent leur mouvement. Sa langue continue son exploration. Marion secoue la tête. L'hypersensibilité qui suit l'orgasme transforme chaque caresse en une torture exquise. Elle voudrait lui dire d'arrêter, de lui laisser un instant pour reprendre son souffle, mais aucun son cohérent ne sort de sa bouche. Juste des gémissements entrecoupés qui pourraient signifier autant le plaisir que la supplication.
Le second orgasme arrive sans qu'elle ait eu le temps de le voir venir. Il suit le premier sans pause, s'empile sur les sensations encore vibrantes. Elle crie plus fort. Corps qui se tend contre les liens. Cette fois, elle tente vraiment de se dégager, par pur réflexe de survie face à l'intensité qui menace de la submerger. Mais les bandes tiennent bon. Antoine non plus ne cède pas. Il maintient le même rythme implacable comme s'il était sourd à ses protestations muettes.
"Trop... c'est trop..."
Les mots sortent hachés entre deux respirations. Antoine lève brièvement les yeux vers elle. Leurs regards se croisent. Dans les siens, elle lit une détermination tranquille qui lui fait comprendre qu'il n'a pas l'intention de s'arrêter. Il sait exactement ce qu'il fait. Il la pousse volontairement au-delà de ce qu'elle pensait pouvoir supporter.
Il persiste. La troisième vague qui déferle est d'une violence qui la fait basculer dans un espace mental qu'elle n'a jamais atteint auparavant. Ce n'est plus seulement physique. C'est un abandon total. Un renoncement à toute forme de contrôle. Elle pleure. Larmes chaudes qui roulent sur ses tempes et se perdent dans ses cheveux. Pas de tristesse. De libération. Quelque chose en elle s'est rompu, une barrière qu'elle maintenait depuis toujours s'est effondrée sous l'assaut du plaisir et de l'impuissance mêlés.
Antoine se redresse enfin. Il la regarde pendant qu'elle sanglote doucement, corps secoué de spasmes résiduels. Il défait son pantalon avec des gestes lents. Sexe dur qui pointe vers elle. Se positionne entre ses cuisses attachées et la pénètre d'un coup. Profondément.
Marion crie une fois encore. Elle ne peut ni bouger ni l'agripper. Juste subir. Recevoir. Être prise sans avoir la possibilité d'y participer autrement qu'en se laissant envahir. Cette passivité forcée déclenche en elle une forme d'excitation nouvelle qui se nourrit de l'abandon complet auquel elle consent.
Antoine la baise avec une énergie primale qui contraste avec la patience dont il a fait preuve jusque-là. Coups de reins violents qui font grincer la table sous leur poids. Il la pilonne sans retenue comme s'il récoltait enfin le fruit d'une attente trop longue. Marion sent monter un quatrième orgasme. Impossible. Son corps ne peut pas en supporter un de plus. Pourtant, il arrive quand même. Déferle en elle avec une puissance qui fait convulser tout son corps dans ses liens. Les bandes mordent sa peau. Elle ne sent même plus la douleur. Juste le plaisir qui la traverse par vagues successives.
Antoine grogne. Ses mouvements se font plus erratiques. Puis il jouit. Éjaculation puissante qui se déverse au fond d'elle. Décharge complète qui semble durer une éternité. Il s'affale ensuite sur son corps. Respiration hachée qui se mêle à la sienne. Poids réconfortant qui l'ancre dans la réalité après ce voyage aux confins de ses limites.
Ils restent ainsi pendant plusieurs minutes. Cœurs qui battent à l'unisson. Sueur qui colle leurs peaux. Puis Antoine se redresse lentement et commence à la détacher. Ses gestes sont doux maintenant. Tendres. Il masse doucement chaque poignet libéré, vérifie qu'aucune marque trop profonde ne subsiste. Quand il dénoue les liens de ses chevilles, Marion sent ses jambes retomber mollement. Elle ne peut pas les bouger.
Elle reste allongée sur la table même après qu'il l'a entièrement libérée. Incapable de se lever. Membres engourdis qui refusent de lui obéir. Mais ce n'est pas seulement physique. Son esprit aussi flotte quelque part entre deux eaux. Elle vient de découvrir quelque chose sur elle-même qu'elle ignorait. Ce besoin d'abandonner le contrôle. De se remettre entièrement entre les mains de quelqu'un d'autre. De laisser tomber le masque de la femme forte et indépendante pour explorer la vulnérabilité absolue de la soumission consentie.
Antoine s'assoit à côté d'elle sur la table. Caresse doucement ses cheveux trempés de sueur. Ne dit rien. Il n'y a rien à dire. Ils viennent tous les deux de franchir un seuil. De découvrir une dimension de leur relation où les rôles peuvent s'inverser, où la confiance permet d'explorer des territoires qui nécessitent plus que du désir. Marion ferme les yeux. Laisse la main d'Antoine la ramener progressivement à elle-même. Apaisée. Transformée.
***
La semaine suivante, Marion attend Antoine dans son appartement. Elle a tout préparé. Bougies qui diffusent une lumière tremblante sur les murs. Bouteille de vin entamée sur la table basse. Mais surtout, elle a réfléchi à ce qu'elle voulait vraiment. Être aux commandes. Tenir les rênes. Sentir le pouvoir circuler de son corps au sien.
Quand il frappe à sa porte, elle ouvre lentement. Porte une nuisette de soie noire qui glisse sur sa peau. Talons aiguilles qui la grandissent. Cheveux détachés qui tombent sur ses épaules nues. Antoine entre. Regard qui la parcourt. Respiration déjà plus profonde.
"Déshabille-toi."
Pas de préambule. Ordre direct. Antoine la regarde longuement. Dans ses yeux, quelque chose bascule. Acceptation. Il retire son t-shirt. Dévoile son torse. Défait sa ceinture. Fait glisser son jean. Caleçon. Reste nu devant elle. Sexe qui commence déjà à durcir sous son regard.
"À genoux."
Il s'exécute. Descend lentement. Pose les genoux sur le parquet. Mains le long du corps. Position de soumission parfaite. Marion sent une décharge électrique la traverser. Pouvoir pur qui pulse dans ses veines. Voir cet homme puissant, celui qui d'habitude la domine, maintenant vulnérable à ses pieds provoque en elle une excitation qu'elle n'avait jamais connue.
Elle tourne autour de lui. Lentement. Talons qui claquent sur le bois. Le regarde sous tous les angles. Antoine ne bouge pas. Tête légèrement baissée. Attente dans chaque fibre de son corps. Elle devine ce qu'il ressent. Abandon de tout contrôle. Confiance absolue qu'il place entre ses mains. Vertige de la soumission volontaire.
"Tu es à moi ce soir."
"Oui."
Voix plus grave qu'à l'ordinaire. Chargée de quelque chose de nouveau. Désir mêlé de vulnérabilité. Marion sent sa propre respiration s'accélérer. Elle s'installe sur le canapé. Croise les jambes. Tissu de la nuisette qui remonte sur ses cuisses. Sexe visible. Déjà humide de désir.
"Rampe jusqu'à moi."
Ordre qu'elle donne d'une voix posée. Ferme. Antoine lève les yeux vers elle. Pendant une seconde, elle y lit une hésitation. Puis quelque chose cède en lui. Il se penche. Appuie ses mains sur le sol. Commence à avancer. Progression lente. Chaque mouvement témoigne de son abandon. Marion ressent une vague de chaleur la submerger. Le voir ainsi, muscles qui jouent sous sa peau, avançant vers elle dans une posture de soumission totale, lui procure une puissance grisante.
Il arrive devant elle. Toujours à quatre pattes. Relève la tête. Attend ses instructions. Marion écarte lentement les cuisses. Offre la vue de son sexe nu sous la soie transparente. Antoine déglutit. Désir manifeste dans son regard.
"Lèche-moi. Mais tu n'as pas le droit de me toucher avec tes mains."
Contrainte supplémentaire qui intensifie le jeu de domination. Antoine approche son visage. Respiration chaude contre sa peau. Marion frissonne. Il écarte délicatement le tissu avec son nez. Trouve son sexe. Première lèche. Longue. Appliquée. Elle laisse échapper un soupir.
Il travaille méthodiquement. Langue qui explore chaque repli. Lape son humidité. Aspire son clitoris. Tout en gardant ses mains dans son dos. Parfait dans sa soumission. Marion glisse ses doigts dans ses cheveux. Dirige ses mouvements. Guide sa bouche là où elle veut. Plus haut. Plus profond. Plus insistant sur ce point précis. Il obéit à chacun de ses ordres muets.
Elle le sent s'abandonner complètement. Ne plus être qu'un instrument de son plaisir. Toute volonté propre dissoute dans son désir de la satisfaire. Marion ressent une jouissance qui va bien au-delà du physique. Pouvoir absolu sur cet homme. Capacité de prendre ce qu'elle veut quand elle le veut. Sentiment vertigineux de domination.
Le plaisir monte en elle. Vagues qui s'amplifient. Main qui resserre sa prise dans ses cheveux. Elle maintient son visage contre son sexe. Ondule contre sa bouche. Utilise sa langue pour son propre plaisir. Antoine gémit contre elle. Vibration qui intensifie ses sensations. Elle jouit brutalement. Spasmes qui secouent son corps. Cri qu'elle ne retient pas. L’ orgasme la traverse de part en part.
Avant qu'il ne puisse finir de la lécher, elle le repousse. Se lève. Lui tourne autour à nouveau. Sexe d'Antoine tendu. Douloureusement dur. Goutte de liquide pré-séminal qui perle au sommet. Elle ne le touche pas. Prolonge délibérément sa frustration. Regarde son membre palpiter. Tension visible dans tout son corps.
"Tu as envie que je te touche ?"
"Oui."
Voix rauque. Supplication contenue.
"Supplie-moi."
"S'il te plaît. J'ai besoin de toi."
Marion sourit. Savoure son pouvoir. Laisse passer quelques secondes de plus. Puis commande d'une voix sans appel.
"Couche-toi sur le dos."
Antoine s'allonge sur le tapis. Bras le long du corps. Sexe dressé vers le plafond. Attend ce qu'elle décidera de lui accorder. Marion reste debout au-dessus de lui. Le contemple. Homme puissant réduit à attendre son bon vouloir. Frisson de domination pure qui la parcourt.
Elle s'accroupit au-dessus de son visage. Cuisses de part et d'autre de sa tête. Sexe à quelques centimètres de sa bouche. Laisse planer l'attente. Puis s'abaisse lentement. Pose tout son poids sur lui. S'assoit complètement sur son visage.
Antoine lèche immédiatement. Avidité dans ses mouvements. Langue qui fouille son intimité. Marion ondule. Frotte son sexe contre sa bouche. Utilise son visage comme un objet de plaisir. Ne se préoccupe que de ses propres sensations. Descend encore plus. L'écrase presque. Il continue de la lécher. Malgré la difficulté à respirer. Soumission totale à son désir.
Second orgasme qui monte rapidement. Intensifié par le sentiment de contrôle absolu. Elle jouit sur sa bouche. Liquide qui coule sur son menton. Cri rauque qui résonne dans la pièce. Contractions qui compriment son visage entre ses cuisses.
Elle se relève. Respiration hachée. Regarde Antoine allongé sous elle. Visage luisant de sa jouissance. Sexe toujours désespérément tendu. Elle descend le long de son corps. Effleure sa poitrine. Son ventre. Évite soigneusement son sexe. Le laisse dans son attente frustrante.
Puis sans prévenir, elle s'empale sur lui. Pénétration profonde d'un seul coup. Antoine grogne. Mélange de soulagement et de plaisir. Marion reste immobile. Savoure la plénitude. Le sent palpiter en elle. Désir contenu qui menace d'exploser.
Elle commence à bouger. Rythme qu'elle impose. Lent d'abord. Descentes mesurées. Remontées qui ne le libèrent qu'à moitié. Antoine serre les poings. Tension visible dans ses bras. Envie manifeste d'agripper ses hanches. De prendre le contrôle. Mais il se retient. Accepte de ne rien faire d'autre que recevoir ce qu'elle lui donne.
Marion accélère brutalement. Chevauche avec force. Son bassin claque contre le sien. Seins qui rebondissent. Elle le sent au bord. Muscles qui se contractent. Respiration qui s'emballe. Elle ralentit aussitôt. Mouvements à peine perceptibles. Le maintient dans cette zone insoutenable entre plaisir et frustration.
"Tu veux jouir ?"
"Oui. S'il te plaît."
"Pas encore."
Torture exquise qu'elle lui inflige. Pouvoir de décider du moment de sa libération. Antoine gémit. Secoue la tête. Lutte contre son propre corps. Retient son éjaculation de toutes ses forces. Soumission à sa volonté qui le fait trembler.
Marion reprend son rythme. Rapide. Puis lent. Puis rapide à nouveau. Alterne sans logique apparente. Le garde dans un état de tension permanente. Elle sent son propre plaisir monter. Troisième vague qui approche. Cette fois, elle ne se retient pas. Accélère franchement. Cherche son propre orgasme sans se soucier de lui.
Elle jouit en le chevauchant. Cri sauvage. Ongles qui griffent son torse. Spasmes qui compriment son sexe en elle. Dans son extase, elle accélère encore. Mouvements brutaux. Incontrôlés. Antoine ne peut plus se retenir. Trop de stimulation. Trop de tension accumulée.
"Je vais... je ne peux plus..."
"Jouis. Maintenant."
Permission accordée. Ordre final. Antoine explose. Éjaculation violente qui jaillit au fond d'elle. Vagues successives qui n'en finissent pas. Gémissement rauque qui monte de sa gorge. Corps qui se cabre sous elle. Libération totale après la torture de l'attente.
Marion ne s'arrête pas. Continue à bouger sur son sexe hypersensible. Antoine gémit. Trop intense. Presque douloureux. Mais elle ne ralentit pas. Poursuit ses mouvements jusqu'à ce qu'un dernier orgasme la traverse. Puis elle s'effondre sur lui. Cœurs qui battent à l'unisson. Transpirations mêlées. Souffles qui se cherchent.
Longtemps après, allongés sur le tapis, Antoine murmure contre ses cheveux.
"Tu es incroyable."
Marion sourit dans l'obscurité. Satisfaite. Dominatrice comblée. Pour la première fois, elle a pris ce qu'elle voulait exactement comme elle le voulait. Sensation de puissance encore vibrante dans ses veines. Antoine, lui, flotte dans un abandon post-orgasmique. Libéré par la soumission. Apaisé d'avoir tout donné sans rien retenir.
Ils ont découvert une nouvelle facette de leur désir. Jeu de pouvoir qui alterne. Équilibre qui se cherche entre domination et soumission. Chacun trouvant dans le rôle inverse une liberté inattendue.
***
Les semaines qui suivent deviennent une succession de scènes sans limites. Ils se retrouvent dans tous les espaces de leurs vies. La cave humide de l'immeuble entre les cartons de stockage où Marion s'appuie contre les étagères métalliques pendant qu'Antoine la pénètre en silence, la main sur sa bouche pour étouffer ses gémissements. La douche d'Antoine sous l'eau brûlante qui ruisselle sur leurs corps enlacés, le carrelage froid contre le dos de Marion pendant qu'il s'agenouille devant elle. Son bureau professionnel pendant les heures creuses où elle s'assoit sur le rebord pendant qu'il la fait jouir entre deux rendez-vous. Le plan de travail de sa cuisine à trois heures du matin après une insomnie commune, la surface froide sous ses fesses pendant qu'elle l'attire en elle. Chaque surface devient prétexte. Chaque moment devient occasion. Leurs corps ne connaissent plus de frontières ni de conventions.
Un soir, après avoir fait l'amour dans le salon de Marion, ils restent allongés sur le parquet. Antoine regarde le mur qui sépare leurs deux appartements.
"On pourrait le faire tomber."
Marion se redresse sur un coude. Regarde le mur comme si elle le voyait pour la première fois.
"Tu veux vraiment ?"
"Nos corps ont déjà fusionné. Pourquoi pas nos espaces ?"
Elle sourit. Acquiesce. L'idée germe entre eux comme une évidence naturelle. Fusion physique de leurs territoires comme leurs chairs ont appris à se fondre l'une dans l'autre.
Les démarches administratives prennent quelques semaines. Puis les travaux commencent. L'immeuble résonne du bruit des marteaux-piqueurs. La poussière envahit tout. Les ouvriers arrivent à huit heures. Repartent à dix-sept heures. Laissent derrière eux un chantier qui ressemble aux ruines d'une vie ancienne.
Le cinquième jour, les ouvriers ont percé une large ouverture dans le mur. Pas encore terminé mais suffisamment béant pour permettre le passage entre les deux appartements. Marion et Antoine se tiennent chacun de leur côté de la brèche. Se regardent à travers la poussière qui flotte dans l'air comme une brume blanche. Le dernier ouvrier referme la porte derrière lui. Silence soudain après le vacarme des outils électriques.
Ils restent immobiles. Contemplent l'espace éventré. Odeur de plâtre qui imprègne leurs narines. Gravats qui jonchent le sol. Câbles électriques qui pendent du plafond. Marion porte un jean couvert de poussière blanche et un débardeur gris. Antoine un t-shirt déchiré et un pantalon de travail. Tous deux sales. Fatigués. Mais quelque chose brille dans leurs yeux.
"On devrait célébrer."
Marion franchit l'ouverture. Entre dans son territoire à lui par le passage qu'ils ont créé ensemble. Antoine ne bouge pas. La laisse venir. Elle s'arrête devant lui. Leurs respirations soulèvent des particules de poussière entre eux.
"Comment veux-tu célébrer ?"
Elle ne répond pas. Pose sa main sur son torse. Sent son cœur battre sous le tissu humide de transpiration. Antoine attrape son poignet. Le maintient contre sa poitrine un instant avant de l'attirer à lui. Leurs bouches se trouvent. Baiser lent. Goût de poussière sur leurs lèvres. Il recule jusqu'au mur encore debout. Celui qui sépare la zone des travaux de sa chambre. La plaque contre la surface rugueuse. Marion gémit doucement. Ses mains cherchent le bas de son t-shirt. Le remonte. Découvre son torse nu couvert d'une fine pellicule blanche. Elle trace des lignes avec ses doigts. Dessine sur sa peau à travers la poussière.
Antoine défait le bouton de son jean. Fait glisser la fermeture éclair. Le tissu descend sur ses hanches. Dévoile son ventre plat. La dentelle de sa culotte. Il glisse la main à l'intérieur. Trouve son sexe déjà humide malgré la saleté ambiante. Elle frissonne. S'appuie plus lourdement contre le mur. Il retire sa main. La porte à sa bouche. Lèche ses doigts lentement en la regardant.
"Enlève-le."
Marion retire son débardeur. Seins nus dans la lumière du soir qui filtre à travers les fenêtres. Poussière blanche sur sa peau qui brille légèrement de sueur. Antoine se penche. Prend un mamelon dans sa bouche. Suce. Mordille légèrement. Elle rejette la tête en arrière. Main dans ses cheveux. Il descend. Embrasse son ventre. S'agenouille devant elle. Fait glisser son jean et sa culotte ensemble. Elle les enjambe. Se retrouve nue au milieu du chantier. Vulnérable. Offerte.
Il lève les yeux vers elle. Écarte ses cuisses doucement. Pose sa bouche sur son sexe. Lèche lentement. Saveur salée mêlée au goût de la poussière. Marion tremble. Mains appuyées contre le mur derrière elle. Il intensifie ses mouvements. Langue qui explore. Aspire. Pénètre. Elle gémit plus fort. Sons qui résonnent dans l'espace vide. Personne pour les entendre maintenant. Juste eux et les ruines de leur ancienne séparation.
Son orgasme arrive vite. Violent. Jambes qui fléchissent. Il la retient. Continue jusqu'à ce qu'elle le repousse. Hypersensible. Elle le tire vers le haut. L'embrasse. Goûte sa propre saveur sur sa langue. Défait son pantalon avec des gestes précipités. Libère son sexe tendu. Dur. Gorgé de sang. Elle l'attrape. Le guide vers elle. Il la soulève. Mains sous ses fesses. Elle enroule ses jambes autour de sa taille. S'empale sur lui en un mouvement fluide.
Pénétration profonde. Pleine. Marion crie. Pas de retenue. Antoine grogne contre son cou. Commence à bouger. Coups de reins puissants. Réguliers. Le mur derrière elle résiste à leurs assauts. Surface dure qui mord sa peau. Contraste avec la douceur de leurs chairs jointes. Il accélère. Elle ondule contre lui. Cherche plus de friction. Plus de profondeur. Leurs corps couverts de sueur créent des traînées dans la poussière blanche qui les recouvre.
"Plus fort."
Il obéit. Coups plus violents. Plus rapides. Marion sent une seconde vague monter. Différente de la première. Plus vaste. Plus dévastatrice. Antoine sent son sexe se contracter autour de lui. Étau de chair qui le comprime. Il grogne. Tente de retarder sa propre jouissance. Veut la sentir jouir encore avant lui. Elle se cambre. Ongles qui griffent ses épaules. Marques rouges sur sa peau blanche. Son orgasme explose. Cri qui déchire le silence. Des spasmes violents secouent son corps entier. Antoine ne peut plus se retenir. Trois derniers coups profonds. Puis il jouit. Éjaculation longue au fond d'elle. Jet après jet qui la remplit. Liquide chaud qui déborde. Coule sur ses cuisses. Ses testicules.
Ils restent soudés un moment. Respirations haletantes. Cœurs qui cognent l'un contre l'autre. Puis ses jambes se relâchent. Il la repose doucement. Elle tient à peine debout. S'appuie contre lui. Contre le mur. Leurs corps glissent lentement vers le sol. S'assoient au milieu des gravats. Nus. Transpirants. Couverts de poussière blanche mêlée à leur sueur. On dirait deux statues de plâtre qui ont pris vie.
Marion regarde autour d'elle. L'ouverture béante dans le mur. Les débris éparpillés. Les câbles pendants. Puis elle éclate de rire. Rire franc. Libérateur. Antoine la regarde. Sourit. Puis rit à son tour. Leurs rires se mêlent. Résonnent dans l'appartement éventré. Deux êtres qui ont démoli bien plus qu'une cloison.
Elle se blottit contre lui. Peau contre peau. Poussière contre poussière. Il passe son bras autour de ses épaules. L'attire plus près. Ils observent ensemble le résultat de leur décision. L’espace nouveau qui les unit. La frontière abolie. Leurs corps ne connaissent plus de limites. Leurs vies non plus. Chaque pièce de leur nouvel appartement portera la mémoire de leurs étreintes. Chaque surface gardera l'empreinte de leur liberté.
Antoine embrasse ses cheveux blancs de plâtre. Marion ferme les yeux. Épuisée. Comblée. Heureuse. Le silence retombe sur eux. Doux. Apaisant. Juste le bruit de leurs respirations qui ralentissent progressivement. La nuit tombe sur Paris. Les lumières s'allument dans les immeubles voisins. Mais eux restent dans la pénombre de leur chantier. Assis au milieu des ruines de ce qui les séparait autrefois. Prêts à construire ensemble quelque chose de nouveau sur ces décombres.
« Besoin d'un coup de main ? »
La voix vient du palier, juste à côté. Elle se retourne. Un homme se tient dans l'encadrement de sa porte, grand, épaules larges sous un t-shirt gris. Il a le regard clair, direct. La quarantaine proche.
« Je ne voudrais pas abuser », répond Marion en repoussant sa mèche.
« Je suis votre voisin. Antoine. »
Il descend déjà les marches pour attraper le carton. Ses avant-bras se tendent, les muscles roulent sous la peau. Des mains de travailleur manuel. Ou de soignant. Marion remarque la façon dont ses doigts saisissent le carton, avec assurance.
« Marion. »
« Enchantée, Marion. Vous emménagez seule ? »
Le ton reste neutre mais elle perçoit la question sous-jacente.
« Divorce récent. »
« Ah. Désolé. »
« Ne le soyez pas. »
Ils grimpent les escaliers ensemble. Marion observe son dos, sa nuque où perlent quelques gouttes de sueur. L'espace exigu les rapproche. Elle sent son odeur, mélange de lessive propre et de peau chauffée par l'effort. Quelque chose se contracte dans son ventre.
Sur le palier du troisième étage, il dépose le carton devant sa porte.
« Vous avez beaucoup de cartons ? »
« Une dizaine encore. »
« Je vous aide. J'ai l'après-midi. »
Marion hésite. Elle n'a pas l'habitude qu'on lui propose de l'aide sans contrepartie. Son ex-mari ne portait jamais rien. Mais le regard d'Antoine ne demande rien. Juste une offre simple, de voisin à voisine.
« D'accord. Merci. »
Pendant deux heures, ils font des allers-retours. La conversation reste superficielle. Il est kinésithérapeute, son cabinet se trouve au rez-de-chaussée. Elle est architecte d'intérieur, en reconversion après dix ans dans un grand cabinet. Besoin de liberté. Besoin d'autre chose.
Quand le dernier carton monte, Marion transpire. Sa robe d'été colle à ses cuisses, à son dos. Elle attrape une bouteille d'eau dans son frigo encore vide, en propose à Antoine. Il boit à grandes gorgées, la pomme d'Adam monte et descend. Marion détourne le regard.
« Merci vraiment. Je vous dois quelque chose. »
« Un verre un de ces jours, si vous voulez. »
« Volontiers. »
Leurs yeux se croisent. Une fraction de seconde trop longue. Marion sent ses joues chauffer. Antoine sourit, un sourire en coin qui creuse une fossette.
« Bon emménagement. Si vous avez besoin de quoi que ce soit, je suis juste là. »
Il désigne sa porte, à deux mètres de la sienne. Si proche.
« Noté. »
Il repart. Marion referme sa porte, s'y adosse. Son cœur bat vite. Ridicule. Elle n'est même pas divorcée depuis trois mois.
Marion pose la main sur le mur de sa chambre. Du plâtre frais, un peu rugueux sous ses doigts. Le déménagement l'a épuisée. Elle se laisse tomber sur le lit défait, regarde le plafond où une fissure dessine une ligne sinueuse. Le silence de l'appartement l'enveloppe, différent du silence de son ancienne vie. Plus vide. Plus libre aussi.
Elle repense à Antoine, à ses bras musclés quand il soulevait les cartons sans effort. À la façon dont son t-shirt remontait sur ses hanches, dévoilant une bande de peau bronzée. À son sourire quand il lui a tendu une bouteille d'eau. "Bienvenue dans l'immeuble."
Marion se redresse, ouvre la fenêtre. L'air de la nuit entre dans la pièce, caresse sa nuque. Elle retire son jean, son chemisier. Se glisse entre les draps. Ferme les yeux. Mais le sommeil ne vient pas. Son corps vibre d'une énergie sourde, une tension qui s'est accumulée pendant les semaines de divorce, de déménagement, de recommencement.
Sa main glisse sur son ventre, remonte vers ses seins. Elle pense à Antoine malgré elle. À ses mains larges. À la ligne de sa mâchoire. Un soupir lui échappe. Ses doigts descendent entre ses cuisses, trouvent l'humidité qui s'est formée sans qu'elle s'en rende compte. Elle se caresse lentement, laisse la tension monter dans son bas-ventre. Son souffle s'accélère. Un gémissement sort de sa gorge, d'abord discret, puis plus prononcé à mesure que le plaisir l'envahit.
Elle jouit dans un râle qu'elle ne retient pas, le corps arqué, les cuisses tremblantes. Puis se laisse retomber sur l'oreiller, haletante, les yeux mi-clos.
De l'autre côté du mur, Antoine fixe le plafond. Il a tout entendu. Chaque soupir, chaque gémissement. Son sexe durcit contre son ventre. Il serre les dents, essaie de penser à autre chose. Mais le son de la jouissance de Marion résonne encore dans sa tête.
Le lendemain matin, ils se croisent dans l'escalier. Marion descend avec son sac de travail. Antoine monte avec ses courses. Leurs regards se rencontrent. Elle rougit instantanément, détourne les yeux.
"Bien dormi?" demande-t-il.
Le ton est neutre mais quelque chose dans sa voix la fait frissonner.
"Oui. Merci."
Elle passe à côté de lui, leurs épaules se frôlent. L'odeur d'Antoine l'enveloppe - savon et quelque chose de plus animal. Elle descend rapidement les marches, le cœur battant.
Le soir même, Antoine rentre tard. Il allume une lampe, se sert un verre de whisky. S'installe sur son canapé. Écoute les bruits de l'immeuble. Les pas de Marion dans l'appartement voisin. Le son de l'eau qui coule. La porte de la salle de bain qui se ferme.
Il attend. Ne sait pas exactement quoi. Mais il attend.
Puis, vers minuit, il entend le lit grincer. Un premier soupir. Son sexe durcit immédiatement. Il ouvre son pantalon, sort sa verge tendue. Commence à se masturber en rythme avec les gémissements qui filtrent à travers le mur.
Marion de son côté sent quelque chose de différent ce soir. Une présence. Comme si quelqu'un l'écoutait. L'idée l'excite au lieu de la gêner. Elle gémit plus fort, laisse échapper des mots.
"Oui... comme ça..."
De l'autre côté, Antoine grogne. Sa main accélère sur son sexe. Il imagine Marion nue, les jambes écartées, les doigts enfoncés dans sa chatte. Il jouit dans un râle étouffé, le sperme giclant sur son ventre.
Quelques secondes plus tard, Marion pousse un cri. Elle se cambre, les yeux révulsés, submergée par l'orgasme. Puis elle entend - distinctement - un gémissement masculin à travers le mur. Son souffle se coupe. Elle vient de comprendre.
Il l'écoutait. Et elle le savait.
Les jours suivants installent une routine étrange. Ils ne se parlent presque pas quand ils se croisent. Un bonjour poli. Un sourire gêné. Mais la nuit, tout change. Marion attend qu'il rentre. Guette le bruit de ses pas. Puis elle commence, allongée dans son lit, les cuisses ouvertes, les doigts occupés à caresser son clitoris gonflé.
Antoine s'installe contre le mur, le dos appuyé contre le plâtre. Il sort son sexe, crache dans sa paume. Écoute les gémissements de Marion qui montent en intensité. Imagine sa chatte mouillée, ses seins qui rebondissent quand elle bouge. Sa main va et vient sur sa verge durcie.
"Je te sens contre moi," murmure Marion assez fort pour qu'il entende. "Tes mains sur ma peau..."
Antoine grogne. Sa respiration devient rauque. Il accélère le rythme, sent les premières contractions dans ses couilles.
"Tu me remplis..." continue Marion. "Tu me baises fort..."
"Putain," lâche Antoine.
Elle l'entend. Sourit. Enfonce deux doigts dans son vagin, le pouce frottant son clitoris. L'orgasme monte, irrépressible.
"Je jouis," halète-t-elle. "Je jouis..."
Elle se cambre, crie. Antoine jouit en même temps, le sperme jaillissant en jets puissants. Leurs râles se mêlent à travers le mur, symphonie obscène dans la nuit silencieuse de l'immeuble.
Le silence qui suit vibre d'électricité. Marion reste allongée, la peau moite, le cœur tambourinant. Elle fixe le mur. De l'autre côté, Antoine fait de même. Quelques centimètres de plâtre les séparent. Autant dire rien.
Une semaine passe ainsi. Chaque nuit, le même rituel. Mais l'intensité augmente. Marion achète un vibromasseur, l'utilise en gémissant assez fort pour qu'Antoine entende le bourdonnement. Il éjacule si fort qu'il doit se mordre le poing pour ne pas hurler.
Puis un soir, Antoine enregistre sa voix sur son téléphone. Des mots crus, explicites. "Je veux te baiser. Te prendre contre ce mur. Sentir ta chatte se serrer autour de ma queue." Il sauvegarde le fichier sur une clé USB, la glisse sous la porte de Marion.
Elle la trouve le lendemain matin. Rentre dans son appartement. Branche la clé. Écoute.
La voix d'Antoine emplit sa chambre. Grave. Rauque. Obscène. Elle sent son sexe palpiter, l'humidité imbiber sa culotte. Elle enregistre sa propre réponse. "Je veux tes mains sur moi. Ta bouche sur mes seins. Ta queue en moi jusqu'à ce que je ne puisse plus parler."
La clé repasse sous sa porte vers midi.
Quand Antoine l'écoute, son sexe durcit instantanément. Il se masturbe là, debout dans l'entrée, en écoutant Marion décrire ce qu'elle veut qu'il lui fasse. Il jouit contre sa porte, les jambes tremblantes.
Le message suivant de Marion est plus audacieux. "Je veux te voir. Pas te toucher. Juste te regarder pendant que tu te touches. Et que tu me regardes."
Antoine fixe l'écran de son ordinateur. Relit le message. Son cœur cogne. Il répond : "Ce soir. 22h. Ma porte sera ouverte."
Marion passe l'après-midi dans un état second. Elle se douche, s'épile, enfile une robe légère sans rien dessous. L'attente la rend folle. Son sexe est déjà moite quand elle frappe à la porte d'Antoine.
Il ouvre. Leurs regards se croisent. Une décharge électrique traverse Marion de la tête aux pieds.
"Entre."
Elle pénètre dans l'appartement. Identique au sien mais en miroir. Antoine porte un jean et un t-shirt noir. Ses bras sont nus, musclés. Elle déglutit.
"Les règles?" demande-t-elle, la voix rauque.
"On ne se touche pas. Mais on se regarde."
Elle hoche la tête. Antoine s'installe sur le canapé. Marion reste debout, à deux mètres de lui. Le silence vibre entre eux.
"Déshabille-toi," dit-il doucement.
Marion attrape le bas de sa robe, la fait passer par-dessus sa tête. La laisse tomber au sol. Elle est nue devant lui. Ses seins se soulèvent au rythme de sa respiration accélérée. Ses tétons sont durs. Entre ses cuisses, sa chatte brille d'humidité.
Antoine la dévore du regard. Son sexe pulse dans son jean. Il ouvre le bouton, descend la fermeture éclair. Sort sa verge tendue. Marion retient un gémissement en la voyant. Longue. Épaisse. Une goutte de liquide perle au bout.
"Touche-toi," ordonne-t-il.
Elle obéit. Sa main glisse entre ses cuisses, trouve son clitoris gonflé. Elle commence à se caresser, les yeux rivés sur le sexe d'Antoine. Il se masturbe lentement, sa main montant et descendant sur toute la longueur de sa queue.
"Plus vite," murmure Marion.
Antoine accélère. Marion fait de même, son doigt frottant son clitoris en cercles rapides. Sa respiration devient saccadée. Elle enfonce deux doigts dans son vagin, continue de se frotter avec le pouce.
"Tu es tellement belle," grogne Antoine. "Je veux te lécher. Te goûter."
"Pas encore," halète Marion. "Pas encore le droit."
Elle s'approche du fauteuil face au canapé, s'y installe. Écarte les cuisses au maximum. Antoine a une vue parfaite sur sa chatte ouverte, rose et luisante. Il gémit, sa main accélérant sur son sexe.
Marion se masturbe frénétiquement maintenant. Ses doigts entrent et sortent de son vagin avec des bruits mouillés. Son pouce écrase son clitoris. Elle sent l'orgasme monter, une vague brûlante qui part de son bas-ventre.
"Je vais jouir," souffle-t-elle.
"Regarde-moi. Regarde-moi jouir."
Leurs yeux se verrouillent. Marion se cambre, crie. Son vagin se contracte autour de ses doigts, des spasmes violents qui la secouent tout entière. Au même moment, Antoine éjacule, le sperme jaillissant en jets blancs sur son ventre et son t-shirt.
Ils restent immobiles, haletants, se regardant dans les yeux. L'air de la pièce est chargé d'électricité et d'odeur sexuelle.
"On recommence?" demande Marion après quelques secondes, un sourire au coin des lèvres.
Antoine répond par un sourire carnassier.
Ils passent la nuit ainsi. À se regarder, se toucher eux-mêmes, jouir encore et encore. Antoine lui apprend à contrôler sa respiration, à retenir l'orgasme pour le faire exploser plus fort. Des techniques qu'il utilise avec ses patients, détournées à des fins érotiques. Marion découvre qu'en respirant profondément, en contractant et relâchant certains muscles, elle peut multiplier les orgasmes, les faire durer plus longtemps.
Vers l'aube, épuisés, ils restent simplement assis l'un en face de l'autre. Nus. Transpirants. Satisfaits.
"La prochaine fois," murmure Antoine, "je te touche."
Marion frissonne. Hoche la tête.
"Oui. La prochaine fois."
Elle se rhabille lentement sous son regard. Sort de l'appartement. Retourne chez elle. S'écroule dans son lit.
Dans l'escalier, le jour se lève. L'immeuble se réveille. Mais pour Marion et Antoine, quelque chose vient de basculer définitivement.
Les murs qui les séparaient n'existent plus vraiment. Ils ont trouvé un passage, invisible mais terriblement réel, qui les relie désormais dans une intimité brûlante et interdite.
***
Marion grimace en se massant le bas du dos. Elle est debout devant sa fenêtre, une tasse de café à la main. Trois jours qu'elle sent la contracture, trois jours qu'elle hésite. Maintenant elle sait qu'elle va le faire. Elle sait aussi qu'elle ne ment qu'à moitié.
Elle frappe à sa porte en fin d'après-midi. Antoine ouvre en jean et t-shirt blanc. Ses avant-bras sont nus. Des veines saillantes courent le long de muscles dessinés par des années à manipuler des corps.
« Marion ? »
« J'ai mal au dos. Une vraie douleur. Tu pourrais... »
Elle n'a pas besoin de finir sa phrase. Il sourit, un sourire qui dit qu'il sait, mais qu'il va jouer le jeu.
« Entre. »
L'appartement sent le bois et quelque chose de frais, comme du menthol. Il la guide vers une pièce transformée en cabinet. La table de massage trône au centre. Des sangles pendent sur les côtés. Du matériel médical s'aligne sur une étagère.
« Déshabille-toi. Garde ta culotte si tu préfères. Je reviens dans deux minutes. »
Marion se retrouve seule. Ses doigts tremblent légèrement en défaisant les boutons de son chemisier. Elle plie ses vêtements avec soin. Le soutien-gorge rejoint le tas. Elle garde sa culotte de dentelle noire. Pas celle qu'on met pour aller chez le kiné. Elle s'allonge sur le ventre, le visage dans l'ouverture prévue à cet effet.
Antoine revient. Ses pas sont silencieux sur le parquet. Elle l'entend qui se lave les mains, qui prépare quelque chose. Puis ses paumes se posent sur son dos nu. Chaudes. Sèches. Fermes.
« Où exactement ? »
« Bas du dos. À droite. »
Ses mains descendent. Elles palpent, cherchent, appuient. Quand il trouve le point sensible, Marion laisse échapper un gémissement.
« Là. »
« Je sens. Tu es vraiment contractée. »
Il commence à travailler. Ses doigts s'enfoncent dans la chair. La douleur est réelle mais il y a autre chose. Chaque pression envoie une vibration qui descend le long de sa colonne. Marion ferme les yeux. Les mains d'Antoine remontent vers ses omoplates. Elles pétrissent, malaxent, font rouler la peau et les muscles.
« Détends-toi. »
« Je suis détendue. »
« Non. Tu es tendue partout. »
Il a raison. Marion contracte ses fesses sans s'en rendre compte. Ses cuisses sont serrées. Antoine le remarque. Ses mains descendent vers ses lombaires, frôlent le bord de sa culotte. Elles remontent. Redescendent. S'attardent.
« J'ai besoin d'huile. Tu vas sentir que c'est froid. »
Le liquide coule sur sa peau. Antoine le répartit avec de longs mouvements. Ses paumes glissent maintenant. Elles couvrent tout son dos. Descendent sur ses flancs. Frôlent le galbe de ses seins écrasés contre la table. Marion retient son souffle. Les mains remontent. Elles tracent la ligne de sa colonne. S'arrêtent à la naissance de ses fesses.
« La tension vient de tes hanches. Je dois travailler là. »
« D'accord. »
Ses pouces s'enfoncent dans les fossettes au-dessus de ses fesses. La pression est intense. Marion gémit, un son qui n'a plus rien de clinique. Les mains d'Antoine pétrissent ses fesses à travers la dentelle. Officiellement, il travaille les muscles fessiers. Officieusement, il la caresse.
« Respire. Profondément. »
Marion obéit. L'air entre dans ses poumons. Sort. Entre encore. Les mains d'Antoine suivent le rythme. Elles descendent sur ses cuisses. Remontent. S'insinuent entre ses jambes. Pas encore là où elle veut, mais assez proche pour que la chaleur se propage.
« Écarte un peu les jambes. J'ai besoin d'accéder aux adducteurs. »
Elle écarte. Les mains remontent le long de ses cuisses intérieures. Les doigts frôlent le tissu humide de sa culotte. Marion se mord la lèvre. Antoine ne dit rien. Ses doigts continuent leur massage. Ils s'approchent. S'éloignent. Reviennent. Le jeu dure jusqu'à ce qu'elle n'en puisse plus.
« Antoine... »
« Oui ? »
« Tu ne fais plus semblant. »
« Toi non plus. »
Silence. Puis ses doigts glissent franchement sur sa culotte. Ils épousent la forme de son sexe à travers le tissu. Appuient. Frottent. Marion halète dans l'ouverture de la table.
« Retourne-toi. »
Elle obéit. Ses seins sont maintenant exposés. Les tétons durs pointent vers le plafond. Antoine la regarde. Ses yeux descendent sur son ventre, sur la culotte trempée. Il prend les sangles qui pendent de la table.
« Je vais t'attacher. Pour que tu restes immobile. Pour que tu te concentres uniquement sur les sensations. »
« Pourquoi ? »
« Parce que tu vas avoir envie de bouger. Et je ne veux pas. »
Marion tend les bras. Antoine fixe ses poignets aux sangles rembourrées. Puis ses chevilles. Elle est maintenant écartelée sur la table, offerte, incapable de se refermer. La vulnérabilité fait battre son cœur plus fort.
Antoine verse de l'huile sur son ventre. Ses mains étalent le liquide. Elles remontent vers sa poitrine. Enveloppent ses seins. Les pétrissent avec une pression mesurée. Ses pouces frottent les tétons. Marion tire sur ses liens. Les sangles tiennent bon.
« Reste tranquille. »
Les mains descendent. Elles caressent son ventre. Ses hanches. Ses cuisses. Elles écartent ses jambes encore plus. Antoine se place entre elles. Ses doigts accrochent l'élastique de sa culotte. Il la fait glisser lentement. Marion lève les hanches autant que possible. Le tissu descend le long de ses jambes, passe ses chevilles attachées. Elle est nue maintenant.
Antoine la regarde. Son sexe est gonflé, luisant. Les lèvres légèrement ouvertes. Il pose une main sur son pubis. L'autre sur son bas-ventre. Appuie doucement. La pression fait monter une chaleur dans le ventre de Marion.
« Je vais travailler tes points de tension. Il y en a un là. »
Son pouce se pose sur son clitoris. Appuie. Masse par petits cercles. L'autre main reste sur son ventre, appliquant une pression constante. Marion gémit. Le plaisir monte vite, trop vite.
« Non, pas encore. Respire. »
Elle respire. Antoine relâche la pression. Puis recommence. Il alterne entre des caresses directes et des pressions à travers le mont de Vénus. Chaque variation crée une sensation différente. Marion perd la notion du temps. Elle ne sait plus si elle a joui ou si elle est au bord depuis des heures.
« Maintenant. »
Antoine se penche. Sa bouche remplace ses doigts. Sa langue s'écrase contre son clitoris. Large. Chaude. Humide. Il lèche avec de longs mouvements. Puis des coups rapides. Puis il aspire. Marion hurle. Ses hanches se soulèvent mais les sangles la maintiennent. Elle ne peut pas bouger. Ne peut pas échapper à la bouche qui la dévore.
Les doigts d'Antoine glissent en elle. Deux. Ils s'enfoncent profondément. Se recourbent. Cherchent. Trouvent. La pression à l'intérieur combinée à la langue sur son clitoris crée une explosion. Marion jouit violemment. Son corps se tend contre les sangles. Des spasmes la secouent. Antoine ne s'arrête pas. Il continue à lécher, à aspirer, à masser ce point à l'intérieur. Un deuxième orgasme la frappe avant que le premier ne soit terminé.
« Arrête... je ne peux pas... »
« Si tu peux. »
Il continue. Marion pleure maintenant. Pas de tristesse. De trop de sensations. D'abandon total. Antoine lèche chaque pli, chaque repli. Sa langue descend, remonte. Ses doigts bougent en elle avec un rythme régulier. Il appuie toujours sur ce point qui fait trembler ses jambes.
Quand il se redresse enfin, Marion est en sueur. Les cheveux collés au front. Le souffle court. Elle entend une fermeture éclair qu'on baisse. Antoine se libère. Son sexe est dur, épais. Il verse de l'huile dessus. La main qui vient de la faire jouir enveloppe maintenant sa queue. Il se branle lentement en la regardant.
« Tu es magnifique comme ça. »
Marion ne peut que le regarder. Antoine se positionne entre ses jambes. La tête de son sexe frotte contre son clitoris. Elle sursaute. Trop sensible. Il descend. Frotte ses lèvres. S'enfonce lentement. Marion a l'impression qu'il ne finira jamais d'entrer. Il remplit chaque centimètre d'elle.
Une fois au fond, il s'arrête. Ses mains se posent sur ses hanches. Ses pouces appuient sur des points précis de chaque côté de son pubis. La pression est intense. Puis il commence à bouger. Lentement. En maintenant la pression de ses pouces. Chaque va-et-vient fait frotter son sexe contre des zones que Marion ne savait pas exister. La combinaison des pressions et du mouvement crée quelque chose de nouveau.
« C'est quoi... ce que tu fais ? »
« Points de pression. Ils amplifient tout. »
Il a raison. Marion sent le plaisir monter différemment. Plus profond. Plus total. Antoine bouge toujours lentement. Ses mains changent de position. Elles appuient sur son bas-ventre. Sur ses cuisses. Sur les côtés de sa taille. Chaque pression change la sensation de son sexe en elle.
« Plus fort. »
« Non. »
Antoine garde le même rythme. Lent. Profond. Régulier. Ses mains continuent leur travail. Marion tire sur les sangles. Elle veut le toucher, se toucher, bouger. Elle ne peut rien faire. Juste subir. Recevoir. Abandonner.
L'orgasme arrive comme une vague. Il commence dans son ventre. Se propage dans ses jambes. Remonte dans sa poitrine. Marion jouit en criant. Son sexe se contracte autour de celui d'Antoine. Il grogne. Ses mains serrent ses hanches. Il accélère enfin. Quelques coups rapides et profonds. Puis il jouit en elle. Marion sent les pulsations. Sent le liquide chaud qui coule.
Antoine s'effondre sur elle. Son poids est rassurant. Ils restent ainsi, enlacés, liés. Puis il se redresse. Détache ses poignets. Ses chevilles. Masse doucement les marques rouges laissées par les sangles. Marion ne bouge pas. Elle flotte dans un état entre veille et sommeil.
« Tu vas bien ? »
« Je ne sais plus marcher. »
Antoine rit. Il la soulève dans ses bras. La porte jusqu'à son canapé. L'enveloppe dans un plaid. Va chercher de l'eau. Marion boit. Le liquide frais descend dans sa gorge.
« Tu as encore mal au dos ? »
« Quel dos ? »
Ils rient. Antoine s'assoit à côté d'elle. Sa main caresse ses cheveux. Marion ferme les yeux. Elle sait qu'elle ne retournera pas chez elle ce soir. Elle sait aussi qu'ils viennent de franchir une ligne qu'ils ne pourront plus retraverser.
Et elle s'en fout complètement.
***
Marion pousse la porte du cabinet à six heures du matin. Antoine l'attend, assis sur sa table de massage. Il porte un simple pantalon de coton. Torse nu. Pieds nus.
"Tu es en avance."
Elle s'approche. Leurs respirations se mêlent déjà. Pas de préliminaires. Elle saisit sa main et l'entraîne vers la cage d'escalier.
"Quelqu'un peut nous voir."
"Je sais."
Le jour se lève à peine. Lumière bleutée qui traverse la fenêtre palière. Marion se débarrasse de son chemisier. Soutien-gorge noir. Seins lourds. Mamelons tendus par le frisson du risque. Antoine la plaque contre le mur froid entre le deuxième et le troisième étage. La pierre rugueuse mord sa peau. Il glisse la main sous sa jupe. Culotte trempée.
"Tu veux vraiment ça ici ?"
"Oui. Maintenant."
Il arrache le tissu dans un petit claquement sec. Marion halète, jambes écartées, appui précaire sur les marches. Antoine descend le long de son corps et sa langue chaude trouve le chemin entre ses cuisses, léchant et aspirant avec application. Elle agrippe la rampe, tête renversée, consciente qu'un voisin pourrait surgir à tout instant. Madame Chen du quatrième. Monsieur Dubois et son chien. L'idée l'électrise et Antoine sent son sexe se contracter contre sa bouche en spasmes révélateurs. Un murmure rauque qu'elle tente d'étouffer lui échappe mais il est trop tard. Le plaisir explose et elle comprime un cri bref dans son poing serré.
Il se redresse, le visage luisant de son plaisir. Marion le regarde avec des yeux assombris de désir avant de glisser contre le mur pour descendre à genoux sur la marche inférieure. Ses mains tremblantes défont sa ceinture, puis le bouton, avant de baisser le pantalon et le boxer d'un seul geste fluide. Son sexe jaillit devant son visage, tendu et gorgé de sang, une veine pulsant le long de la hampe.
Elle saisit la base et sa langue parcourt toute la longueur avec lenteur, savourant chaque centimètre jusqu'à remonter au gland. Elle tourne autour, léchant la goutte salée qui perle au sommet, puis ferme les lèvres autour et aspire doucement. Antoine gémit en glissant une main dans ses cheveux, non pour la guider mais simplement pour se retenir de basculer. Marion prend plus, accueillant le gland dans sa bouche avant d'engloutir toute la hampe progressivement, jusqu'à sentir la pression au fond de sa gorge. Elle recule pour reprendre son souffle puis plonge à nouveau dans un mouvement régulier où ses lèvres glissent le long de son sexe avec l'aide de la salive qui facilite la course. Elle accélère, accompagnant sa bouche de sa main dans une alternance de pressions, d'aspirations et de relâchements qui arrachent un grognement sourd à Antoine malgré ses efforts pour rester silencieux.
En bas, un bruit de porte résonne mais Marion ne s'arrête pas. Elle continue, jouant avec le danger, sa langue explorant et descendant vers ses testicules qu'elle lèche avant de les prendre un à un dans sa bouche. Antoine retient sa respiration, la main crispée sur la rampe, tandis que les pas montent l'escalier. Premier étage. Deuxième. Marion remonte sur son sexe et l'engloutit entièrement en une gorge profonde, tenant la position alors que les pas arrivent à leur hauteur. Elle lève les yeux vers Antoine, défiant le risque, et il voit Madame Chen passer près d'eux, dos tourné, son sac de courses tintant contre sa hanche. La vieille femme ne regarde pas et disparaît au troisième étage où sa porte claque.
Marion se dégage pour aspirer fort, joues creusées, et Antoine sent la montée inexorable, la tension qui s'accumule dans ses reins. Elle le sent aussi et accélère encore, sa main massant ses testicules pendant que sa bouche pompe avec application. Il grogne en tentant de la prévenir mais elle reste, voulant tout recevoir. Il explose en jets successifs de sperme chaud et épais qui emplissent sa bouche. Elle avale en continuant ses mouvements jusqu'à la dernière goutte avant de se relever et de lécher ses lèvres avec un sourire satisfait.
"Debout."
Elle obéit sur des jambes tremblantes et il l'attire contre lui, glissant ses mains sous ses fesses pour la soulever. Elle s'enroule autour de lui et son sexe encore dur trouve son entrée pour une pénétration immédiate et profonde. Leurs gémissements rebondissent dans la cage d'escalier tandis qu'il la pilonne de coups de reins appuyés. Marion mord son épaule pour ne pas hurler, goûtant sa peau salée mêlée au souvenir de son sperme encore présent dans sa bouche.
En bas, une porte grince et des pas résonnent dans l'escalier. Ils se figent, cœurs cognant dans leurs poitrines, sexes toujours joints dans une immobilité électrique. Le voisin passe devant eux sans lever les yeux, prisonnier de sa routine matinale, et quand la porte de l'immeuble claque enfin, Antoine reprend ses mouvements avec une vigueur renouvelée. Plus vite. Plus fort. Marion jouit rapidement dans des contractions violentes qui compriment son sexe, et il la suit quelques secondes après dans une deuxième éjaculation moins abondante mais tout aussi intense qui se déverse au fond d'elle. Le liquide chaud coule sur ses cuisses alors qu'ils restent enlacés, haletants.
Ils ne se parlent pas en regagnant leurs appartements séparément, l'odeur de sexe imprégnée sur leur peau et le goût de lui encore présent dans la bouche de Marion.
***
Le soir même, Marion frappe chez lui. Minuit vient de sonner lorsque Antoine ouvre la porte. Elle tient une bouteille d'huile de massage entre ses mains. Aucun mot n'est échangé. Le silence qui les enveloppe porte en lui toutes les promesses de la nuit à venir.
"J'ai besoin que tu me montres quelque chose."
Il sait exactement ce qu'elle veut dire. Depuis des semaines qu'ils tournent autour de ce désir inavoué, explorant chaque parcelle de leurs corps mais évitant soigneusement ce territoire encore vierge entre eux. Il la prend par la main et l'emmène vers sa chambre. Le lit king size occupe le centre de la pièce. Les draps blancs semblent l'inviter à s'y abandonner. Elle pose la bouteille sur la table de nuit avec un geste lent, presque cérémoniel.
"Je veux que tu me prennes là."
Sa main désigne son dos, mais ils comprennent tous deux ce qu'elle demande vraiment. La sodomie. Ce dernier rempart qu'ils n'ont pas encore franchi. Elle tremble légèrement, mais ce n'est pas de peur. C'est l'attente qui fait vibrer son corps tout entier.
"Déshabille-toi. Couche-toi sur le ventre."
L'autorité douce dans sa voix la traverse comme une caresse. Marion retire ses vêtements un à un, révélant son corps nu sous la lumière tamisée de la lampe de chevet. Ses hanches dessinent des courbes rondes, ses fesses pleines appellent les mains d'Antoine. Elle s'allonge sur le lit, le visage enfoui dans l'oreiller. Antoine reste debout un instant, admirant la beauté de son corps offert. Puis il s'approche et commence.
Ses mains se posent d'abord sur ses épaules. Il connaît parfaitement les techniques de relaxation qu'il maîtrise dans son cabinet. Ses doigts exercent des pressions circulaires le long de sa colonne vertébrale, lentes et mesurées. Marion sent ses muscles se relâcher progressivement sous ce toucher professionnel et pourtant chargé de désir. Il descend vers le creux de ses reins, cette zone sensible où la peau frissonne au moindre contact. Ses mains pétrissent ses fesses avec lenteur, profondément, alternant fermeté et douceur. Un gémissement s'échappe de la gorge de Marion, étouffé par l'oreiller.
Antoine saisit la bouteille d'huile et en verse un filet. Le liquide tiède glisse entre ses fesses, coulant lentement vers son intimité. Ses doigts commencent leur exploration. Très lentement. Avec une patience infinie. Un premier doigt effleure son anus. Marion se contracte instinctivement, chaque muscle de son corps se raidissant.
"Respire. Laisse-toi aller."
Sa voix reste calme, presque professionnelle, mais elle porte en elle une tendresse qui apaise Marion. Il masse autour de son orifice en cercles concentriques, sans chercher à pénétrer, simplement pour familiariser son corps avec ce contact nouveau. Ses gestes sont doux, rassurants. Marion souffle profondément et se concentre sur sa respiration comme il le lui a appris lors de leurs séances précédentes.
Le doigt presse légèrement, testant sa résistance sans forcer. Marion inspire longuement, puis expire en essayant de relâcher toute tension. Le doigt glisse alors à l'intérieur, juste la première phalange. La sensation est étrange, nouvelle, ni agréable ni désagréable, simplement différente de tout ce qu'elle a connu. Antoine s'immobilise, lui laissant le temps de s'habituer à cette intrusion. Elle sent son cœur battre contre le matelas, son souffle qui s'accélère malgré elle.
Puis il bouge. Ses mouvements sont doux, des va-et-vient minimaux qui explorent ce passage étroit. Marion se surprend à ondoyer légèrement contre ce doigt, son corps acceptant progressivement la présence. Antoine ajoute plus d'huile, veillant à ce que chaque geste reste fluide et confortable. Quand il introduit un second doigt, elle retient son souffle malgré elle.
"N'oublie pas de respirer."
Elle expire longuement, sentant la tension s'évaporer de ses membres. Les deux doigts s'enfoncent ensemble maintenant, élargissant lentement son passage, préparant son corps pour ce qui va suivre. Antoine prend tout son temps. Rien ne presse. Sa main libre caresse ses fesses, descend le long de ses cuisses, remonte vers son sexe déjà trempé. Marion ondule contre ses doigts, partagée entre les deux sources de plaisir qui irradient dans son bassin.
"Tu es prête ?"
"Oui."
Le mot sort dans un souffle rauque. Antoine retire ses doigts et se déshabille. Il monte sur le lit et s'agenouille derrière elle, son sexe luisant d'huile, gonflé de désir contenu. Il positionne son gland contre son anus, exerçant une pression ferme mais jamais brutale. Marion se crispe malgré toutes ses tentatives de relaxation.
"Détends-toi. Pousse contre moi."
Elle obéit, contrôlant sa respiration comme il le lui a enseigné, inspirant profondément puis expirant en relâchant consciemment tous ses muscles. Le gland franchit la première résistance dans un mouvement fluide. Une brûlure brève la traverse, vive mais supportable. Puis vient une sensation de plénitude absolue, comme si son corps tout entier était rempli par cette présence. Antoine s'arrête immédiatement, lui laissant le temps de s'adapter à cette invasion. Marion halète, sa main agrippée aux draps froissés.
Il avance millimètre par millimètre, attentif à chacune de ses réactions. Son sexe disparaît progressivement en elle jusqu'à ce qu'il soit englouti complètement, jusqu'à la garde. Ils restent tous deux immobiles, soudés l'un à l'autre. Antoine se penche sur son dos et murmure à son oreille.
"Tu sens comme tu me prends bien ?"
Elle hoche la tête, incapable de formuler le moindre mot. Les sensations qui l'envahissent sont trop intenses, trop nouvelles pour être traduites en langage. Antoine commence à bouger. Ses retraits sont lents, mesurés, presque tendres. Chaque pénétration s'approfondit avec précaution. Il glisse sa main libre sous elle pour caresser son clitoris, créant une double stimulation qui fait exploser tous ses repères.
Marion crie. Ce plaisir est différent de tout ce qu'elle a connu auparavant. Plus profond, plus sauvage, presque animal. Il vient de quelque part au centre de son être et irradie dans tout son corps. Antoine accélère progressivement, ses coups de reins se faisant plus appuyés maintenant qu'il sent son corps s'ouvrir et l'accueillir. Elle pousse contre lui, réclamant plus, toujours plus. Sa main sur son sexe intensifie le rythme de ses caresses.
Le plaisir monte en elle par vagues successives, chacune plus puissante que la précédente. Quand l'orgasme la frappe, il la submerge brutalement, arrachant un cri rauque de sa gorge. Son corps tout entier se convulse, ses muscles intérieurs se contractant violemment autour du sexe d'Antoine, le comprimant dans un étau de chair pulsante. Il grogne, continuant ses va-et-vient malgré la pression intense. Encore trois coups, profonds et puissants. Puis il explose à son tour. Son sperme jaillit dans ses entrailles par jets brûlants, remplissant ce passage intime d'une chaleur liquide.
Ils s'effondrent ensemble sur le lit, leurs corps enlacés, couverts de sueur, leurs souffles mêlés. Marion sent le sexe d'Antoine se retirer lentement d'elle, laissant un vide étrange dans son sillage. Ils restent allongés sans parler, comblés, leurs cœurs battant encore à tout rompre contre leurs poitrines. Dans le silence de la chambre, leurs respirations finissent par retrouver un rythme normal. Une frontière vient de tomber entre eux. Une dernière barrière qu'ils ne relèveront jamais.
***
La semaine suivante, Marion retrouve Antoine sur son balcon en fin d'après-midi. Le soleil décline doucement sur les toits parisiens, nimbant les façades d'une lumière dorée qui adoucit les contours. Elle porte une robe légère en coton blanc qui flotte au gré de la brise tiède. Rien en dessous. Juste sa peau nue contre le tissu transparent. Ils s'installent côte à côte, chacun avec son verre de vin blanc, et bavardent de leur journée comme n'importe quel couple. Elle évoque un client difficile. Il raconte une séance compliquée avec un patient âgé. Conversation banale en apparence. Pourtant l'électricité circule entre eux, palpable comme l'orage qui menace à l'horizon.
Marion boit une gorgée, pose son verre sur la petite table en fer forgé, et se tourne vers Antoine. Son regard glisse vers les immeubles d'en face où les fenêtres commencent à s'allumer une à une. Des silhouettes se dessinent derrière les rideaux translucides. Gens qui rentrent du travail, se dévêtent, prennent leur douche, préparent le dîner dans l'intimité illusoire de leurs appartements. Combien d'entre eux ont déjà remarqué ce couple sur le balcon du troisième étage ? Combien les observent sans qu'ils le sachent ?
"Je veux te chevaucher ici."
La voix de Marion est ferme. Pas de timidité. Pas d'hésitation. Antoine sent son sexe durcir instantanément sous son jean. Il sourit, suit son regard vers les fenêtres d'en face. L'idée d'être vu, d'offrir leur intimité aux regards inconnus l'excite d'une manière qu'il n'aurait jamais imaginée avant de la rencontrer. Quelque chose en elle a libéré en lui des désirs qu'il ignorait posséder.
"Alors faisons-le."
Elle se lève avec grâce. La robe ondule autour de ses cuisses tandis qu'elle se place devant lui. Antoine reste assis sur la chaise longue, jambes légèrement écartées, les bras le long du corps. Spectateur et acteur à la fois. Marion relève lentement sa robe, exposant d'abord ses genoux, puis ses cuisses, jusqu'à révéler son sexe complètement glabre qui luit déjà d'humidité. Elle se tient là quelques secondes, offerte aux regards potentiels des voisins, et cette exposition volontaire envoie une vague de chaleur entre ses jambes. Être vue ainsi, vulnérable et désirante, ajoute une dimension enivrante à son excitation.
Elle s'agenouille devant lui, défait son jean avec des gestes mesurés. Le bouton. La fermeture éclair. Elle fait glisser le tissu juste assez pour libérer son sexe déjà tendu qui se dresse contre son ventre. Marion le saisit doucement, sent sa chaleur palpiter contre sa paume, puis se positionne au-dessus de lui. Elle lui tourne le dos, face aux immeubles qui se dressent de l'autre côté de la rue. Exposition maximale. Les fenêtres d'en face deviennent autant de petits théâtres où se jouent des vies ordinaires, ignorant ou peut-être observant le spectacle érotique qui se déroule sur ce balcon parisien.
Elle s'empale sur lui avec une lenteur calculée. Centimètre par centimètre, elle descend le long de son sexe, sentant chaque millimètre la remplir, l'étirer. Un soupir profond s'échappe de ses lèvres entrouvertes. Antoine saisit sa taille à deux mains, sent ses muscles se contracter autour de lui. Marion commence à bouger. Hanches qui ondulent dans un rythme lent et hypnotique. Montées. Descentes. Elle contrôle chaque mouvement, chaque angle de pénétration. La sensation d'être prise tout en étant celle qui prend le pouvoir la fait frissonner.
Dans l'immeuble d'en face, au quatrième étage, un homme s'arrête devant sa fenêtre. Il tient une tasse à la main. Regarde dans leur direction. S'immobilise. Marion soutient son regard même à cette distance. Elle ne détourne pas les yeux. Au contraire, elle accélère légèrement ses mouvements. Ses seins rebondissent sous la robe fine. Ses cuisses luisent de transpiration et d'humidité intime. L'homme d'en face ne bouge plus. Figé. Voyeur involontaire devenu témoin consentant de leur étreinte publique.
L'excitation de Marion monte d'un cran. Savoir qu'elle est observée, que cet inconnu la regarde se faire pénétrer, amplifie chaque sensation. Son clitoris palpite contre le bas-ventre d'Antoine à chaque descente. La honte qu'elle devrait ressentir ne vient pas. À la place, une fierté étrange, presque animale. Elle exhibe son plaisir comme une proclamation. Elle fait l'amour et elle veut qu'on le sache.
Antoine sent la montée de son excitation dans ses mouvements qui se font plus urgents. Il remonte le tissu de sa robe jusqu'à sa taille, exposant complètement ses fesses, son dos cambré, la jonction où leurs corps se rejoignent. Cadeau aux voyeurs. Marion gémit, la tête renversée en arrière. Ses cheveux cascadent dans son dos. Elle se penche en avant, s'appuie sur les cuisses d'Antoine, cambre davantage son dos, offrant son corps tout entier au regard de l'homme d'en face et à tous ceux qui voudraient bien regarder.
L'orgasme monte en elle comme une vague. Elle fixe toujours l'homme à la fenêtre. Leurs yeux ne se quittent pas malgré la distance. Elle jouit en le regardant. Contractions puissantes qui compriment le sexe d'Antoine. Ses jambes tremblent. Un cri s'échappe d'elle, porté par le vent tiède du soir. Orgasme ostentatoire qu'elle ne cherche pas à dissimuler. Au contraire, elle veut que l'inconnu sache qu'elle jouit, que ce moment de volupté absolue soit partagé même de loin.
Antoine la fait basculer sans se retirer. Elle se retrouve assise face à lui, jambes enroulées autour de sa taille. Pénétration renouvelée sous un autre angle. Plus profonde encore. Leurs visages sont proches maintenant. Respirations mêlées. Il la pilonne avec une énergie nouvelle. Coups de reins rapides et puissants. Marion s'agrippe à ses épaules, ongles qui s'enfoncent dans sa peau. Leurs gémissements se superposent, créent une mélodie obscène qui porte dans l'air du soir.
Dans l'immeuble d'en face, deux autres fenêtres s'éclairent. Des silhouettes apparaissent. S'arrêtent. Se figent en découvrant le spectacle. Marion rit entre deux halètements. Un rire libéré, presque sauvage. Ils ont un public maintenant. Plusieurs paires d'yeux rivées sur eux. Sur leurs corps qui bougent en cadence. Sur cette étreinte sans pudeur qui se déroule à la vue de tous. L'excitation d'Antoine atteint son paroxysme. Il plonge son visage dans le cou de Marion, mord sa peau moite. Éjaculation violente qui jaillit au fond d'elle par jets successifs. Elle tremble contre lui, épuisée, comblée, exhibée.
Ils restent soudés quelques instants, corps collés par la transpiration, sexes encore joints. Les fenêtres d'en face s'éteignent progressivement. Le spectacle est terminé. Marion relève la tête, cherche le regard de l'homme du quatrième étage. Il est toujours là. Immobile. Elle lui adresse un sourire avant de se lover contre Antoine. Ils ont brisé un nouveau mur ce soir. Celui qui séparait leur intimité du monde extérieur. Et cette transgression les a rendus plus vivants que jamais.
***
Cabinet de kinésithérapie. Porte verrouillée. Le silence de fin de journée enveloppe la pièce où ne subsistent que des ombres obliques. Marion entre avec un sac en toile qui pend lourdement contre sa hanche. Un sourire mystérieux effleure ses lèvres pendant qu'elle referme la porte derrière elle avec une lenteur calculée.
Antoine lève les yeux depuis son bureau où il rangeait des dossiers. Son regard glisse immédiatement vers le sac.
"Qu'est-ce que tu as préparé ?"
Sans répondre tout de suite, Marion s'avance jusqu'à la table de massage. Elle pose le sac sur le cuir noir et commence à en sortir le contenu. Des bandes élastiques thérapeutiques. Bleues, vertes, rouges. Celles-là mêmes qu'il utilise quotidiennement pour la rééducation de ses patients. Plusieurs couleurs qui correspondent à différentes résistances. Antoine reconnaît immédiatement le matériel et quelque chose se noue dans son ventre, un mélange d'anticipation et de compréhension de ce qui va suivre.
"Je veux que tu m'attaches sur ta table."
La phrase tombe entre eux comme une confidence partagée dans l'obscurité. Antoine la regarde longuement sans bouger, mesurant le poids de sa demande. Marion soutient son regard. Pas de provocation dans ses yeux. Juste une faim tranquille, une envie qu'elle ne cherche plus à masquer. Une invitation à franchir ensemble un territoire qu'ils n'ont pas encore exploré.
Il se lève. S'approche d'elle. Leurs corps se frôlent dans l'espace réduit entre le bureau et la table. Antoine sent la chaleur qui émane d'elle, perçoit l'accélération de sa respiration. Il prend une des bandes dans ses mains et la fait glisser entre ses doigts, testant sa résistance, jouant déjà mentalement avec les possibilités qu'offre la situation.
"Tu es sûre ?"
"Totalement."
Marion commence à se déshabiller sans attendre sa confirmation. Elle retire son chemisier avec des gestes lents, presque rituels, comme si elle se préparait pour une cérémonie dont elle serait à la fois l'officiant et le sacrifice. Le tissu glisse le long de ses bras et tombe au sol. Soutien-gorge noir qu'elle dégrafe ensuite. Seins qui se libèrent dans la lumière tamisée. Puis sa jupe. Sa culotte. Chaque vêtement abandonné creuse davantage l'écart entre ce qu'elle était en franchissant le seuil et ce qu'elle devient maintenant, nue et vulnérable devant lui.
Elle s'allonge sur la table sans qu'il ait besoin de le lui demander. Le cuir tiède contre sa peau. Bras le long du corps dans une position d'abandon complet. Jambes jointes. Respiration qui se fait plus profonde, comme pour se préparer à ce qui va suivre.
Antoine prend les bandes et s'approche lentement. Il commence par ses poignets. Enroule le tissu élastique autour de sa peau avec une précision professionnelle, attentif à ne pas trop serrer mais suffisamment pour qu'elle ne puisse pas se dégager. Chaque nœud qu'il forme est une promesse muette de ce qui va suivre. Marion tire légèrement sur ses liens une fois qu'il a terminé. Aucun jeu possible. Elle est vraiment attachée. Un frisson la parcourt quand elle réalise qu'elle ne contrôle plus rien, qu'elle s'en remet entièrement à lui.
Il poursuit avec ses chevilles. Écarte doucement ses jambes, révélant progressivement son intimité. La vulnérabilité de la position la frappe comme une vague. Elle qui est habituellement si maîtresse d'elle-même se retrouve exposée, offerte, incapable de se soustraire au regard ou aux mains d'Antoine. Ses cuisses tremblent légèrement pendant qu'il fixe chaque cheville aux coins inférieurs de la table. Exposition totale. Sexe ouvert sous son regard. Elle sent son cœur battre jusque dans sa gorge, une pulsation qui semble résonner dans tout son corps.
Antoine recule d'un pas pour la contempler. Ce n'est plus le regard du kinésithérapeute qui évalue une posture. C'est celui d'un homme qui savoure le pouvoir qui vient de lui être remis. Il prend son temps. Longtemps. Trop longtemps peut-être. Marion tourne légèrement la tête pour le chercher du regard et découvre qu'il l'observe avec une intensité nouvelle. Dans ses yeux, elle lit quelque chose qu'elle n'y avait jamais vu auparavant, une forme de possession tranquille qui l'électrise autant qu'elle l'effraie.
Il s'approche enfin et passe ses mains sur son corps. Gestes qui n'ont aucun but précis. Il effleure ses épaules, descend le long de ses bras attachés, remonte vers son cou. Ses doigts tracent des chemins imprévisibles qui évitent soigneusement toutes les zones où elle voudrait qu'il s'attarde. Ses seins. Son ventre. L'intérieur de ses cuisses. Il contourne chacune de ces régions comme s'il jouait à un jeu dont lui seul connaît les règles.
Marion se tord sur la table autant que ses liens le permettent. Son corps cherche instinctivement le contact, veut guider les mains d'Antoine vers les endroits qui réclament son attention. Mais les bandes la maintiennent fermement. La frustration qui monte en elle n'est pas seulement physique. C'est une privation de contrôle qui la déstabilise profondément, qui fait remonter à la surface un besoin qu'elle ne s'était jamais autorisé à explorer.
"Touche-moi."
Sa voix est rauque. Presque suppliante. Elle n'a jamais entendu ce ton dans sa propre bouche auparavant.
"Pas encore."
La réponse d'Antoine est calme. Posée. Il savoure manifestement la situation, conscient du pouvoir qu'il détient sur elle dans cet instant précis. Marion sent une chaleur monter en elle qui n'a rien à voir avec l'excitation physique. C'est plus profond. Plus troublant. La sensation de s'être remise volontairement entre les mains de quelqu'un qui peut choisir de la satisfaire ou de la faire languir selon son bon plaisir.
Il continue son exploration. Ses mains descendent entre ses cuisses mais sans toucher son sexe. Souffle chaud qui effleure sa peau humide. Marion retient sa respiration, certaine qu'il va enfin poser ses lèvres là où elle en a désespérément besoin. Mais non. Il remonte vers ses seins. Langue qui trace des cercles concentriques autour de ses mamelons tendus sans jamais les atteindre. Toujours ce jeu de proximité et d'évitement qui la rend folle.
"S'il te plaît..."
Elle supplie maintenant ouvertement. Son orgueil s'est dissous dans le désir qui la consume. Antoine sourit. Un sourire qui n'a rien de cruel mais qui contient une forme de sadisme tendre, la conscience tranquille de la tenir à sa merci et d'en tirer un plaisir autant qu'elle en souffre.
Puis, sans prévenir, il plonge. Bouche sur son sexe. La transition est si brutale après toute cette retenue que Marion crie. Un son qui lui échappe avant qu'elle ne puisse le retenir. Il lèche avec une application méthodique. Langue qui explore chaque repli. Aspire son clitoris entre ses lèvres. Le plaisir la submerge si violemment qu'elle tente instinctivement de refermer ses cuisses, mais les bandes l'en empêchent. Cette impossibilité de se soustraire à la stimulation, même quand elle devient presque insupportable, déclenche en elle une forme de panique délicieuse.
Antoine glisse deux doigts en elle. Puis trois. Mouvement de pompe régulier qui s'accorde au rythme de sa langue. Marion se cabre autant que ses liens le permettent. Les bandes élastiques retiennent ses mouvements, la maintiennent dans une immobilité qui amplifie chaque sensation. Elle ne peut ni se dérober ni guider ses gestes. Cette impuissance totale fait basculer quelque chose en elle. Elle n'est plus qu'un corps offert aux sensations qu'il choisit de lui infliger.
Il ajoute son pouce sur son clitoris. Pression circulaire qui s'ajoute aux va-et-vient de ses doigts et au travail de sa langue. Stimulation combinée qui la propulse vers l'orgasme avec une rapidité fulgurante. Elle jouit vite. Trop vite. Vague qui la traverse en la laissant pantelante.
Mais il ne s'arrête pas.
Ses doigts poursuivent leur mouvement. Sa langue continue son exploration. Marion secoue la tête. L'hypersensibilité qui suit l'orgasme transforme chaque caresse en une torture exquise. Elle voudrait lui dire d'arrêter, de lui laisser un instant pour reprendre son souffle, mais aucun son cohérent ne sort de sa bouche. Juste des gémissements entrecoupés qui pourraient signifier autant le plaisir que la supplication.
Le second orgasme arrive sans qu'elle ait eu le temps de le voir venir. Il suit le premier sans pause, s'empile sur les sensations encore vibrantes. Elle crie plus fort. Corps qui se tend contre les liens. Cette fois, elle tente vraiment de se dégager, par pur réflexe de survie face à l'intensité qui menace de la submerger. Mais les bandes tiennent bon. Antoine non plus ne cède pas. Il maintient le même rythme implacable comme s'il était sourd à ses protestations muettes.
"Trop... c'est trop..."
Les mots sortent hachés entre deux respirations. Antoine lève brièvement les yeux vers elle. Leurs regards se croisent. Dans les siens, elle lit une détermination tranquille qui lui fait comprendre qu'il n'a pas l'intention de s'arrêter. Il sait exactement ce qu'il fait. Il la pousse volontairement au-delà de ce qu'elle pensait pouvoir supporter.
Il persiste. La troisième vague qui déferle est d'une violence qui la fait basculer dans un espace mental qu'elle n'a jamais atteint auparavant. Ce n'est plus seulement physique. C'est un abandon total. Un renoncement à toute forme de contrôle. Elle pleure. Larmes chaudes qui roulent sur ses tempes et se perdent dans ses cheveux. Pas de tristesse. De libération. Quelque chose en elle s'est rompu, une barrière qu'elle maintenait depuis toujours s'est effondrée sous l'assaut du plaisir et de l'impuissance mêlés.
Antoine se redresse enfin. Il la regarde pendant qu'elle sanglote doucement, corps secoué de spasmes résiduels. Il défait son pantalon avec des gestes lents. Sexe dur qui pointe vers elle. Se positionne entre ses cuisses attachées et la pénètre d'un coup. Profondément.
Marion crie une fois encore. Elle ne peut ni bouger ni l'agripper. Juste subir. Recevoir. Être prise sans avoir la possibilité d'y participer autrement qu'en se laissant envahir. Cette passivité forcée déclenche en elle une forme d'excitation nouvelle qui se nourrit de l'abandon complet auquel elle consent.
Antoine la baise avec une énergie primale qui contraste avec la patience dont il a fait preuve jusque-là. Coups de reins violents qui font grincer la table sous leur poids. Il la pilonne sans retenue comme s'il récoltait enfin le fruit d'une attente trop longue. Marion sent monter un quatrième orgasme. Impossible. Son corps ne peut pas en supporter un de plus. Pourtant, il arrive quand même. Déferle en elle avec une puissance qui fait convulser tout son corps dans ses liens. Les bandes mordent sa peau. Elle ne sent même plus la douleur. Juste le plaisir qui la traverse par vagues successives.
Antoine grogne. Ses mouvements se font plus erratiques. Puis il jouit. Éjaculation puissante qui se déverse au fond d'elle. Décharge complète qui semble durer une éternité. Il s'affale ensuite sur son corps. Respiration hachée qui se mêle à la sienne. Poids réconfortant qui l'ancre dans la réalité après ce voyage aux confins de ses limites.
Ils restent ainsi pendant plusieurs minutes. Cœurs qui battent à l'unisson. Sueur qui colle leurs peaux. Puis Antoine se redresse lentement et commence à la détacher. Ses gestes sont doux maintenant. Tendres. Il masse doucement chaque poignet libéré, vérifie qu'aucune marque trop profonde ne subsiste. Quand il dénoue les liens de ses chevilles, Marion sent ses jambes retomber mollement. Elle ne peut pas les bouger.
Elle reste allongée sur la table même après qu'il l'a entièrement libérée. Incapable de se lever. Membres engourdis qui refusent de lui obéir. Mais ce n'est pas seulement physique. Son esprit aussi flotte quelque part entre deux eaux. Elle vient de découvrir quelque chose sur elle-même qu'elle ignorait. Ce besoin d'abandonner le contrôle. De se remettre entièrement entre les mains de quelqu'un d'autre. De laisser tomber le masque de la femme forte et indépendante pour explorer la vulnérabilité absolue de la soumission consentie.
Antoine s'assoit à côté d'elle sur la table. Caresse doucement ses cheveux trempés de sueur. Ne dit rien. Il n'y a rien à dire. Ils viennent tous les deux de franchir un seuil. De découvrir une dimension de leur relation où les rôles peuvent s'inverser, où la confiance permet d'explorer des territoires qui nécessitent plus que du désir. Marion ferme les yeux. Laisse la main d'Antoine la ramener progressivement à elle-même. Apaisée. Transformée.
***
La semaine suivante, Marion attend Antoine dans son appartement. Elle a tout préparé. Bougies qui diffusent une lumière tremblante sur les murs. Bouteille de vin entamée sur la table basse. Mais surtout, elle a réfléchi à ce qu'elle voulait vraiment. Être aux commandes. Tenir les rênes. Sentir le pouvoir circuler de son corps au sien.
Quand il frappe à sa porte, elle ouvre lentement. Porte une nuisette de soie noire qui glisse sur sa peau. Talons aiguilles qui la grandissent. Cheveux détachés qui tombent sur ses épaules nues. Antoine entre. Regard qui la parcourt. Respiration déjà plus profonde.
"Déshabille-toi."
Pas de préambule. Ordre direct. Antoine la regarde longuement. Dans ses yeux, quelque chose bascule. Acceptation. Il retire son t-shirt. Dévoile son torse. Défait sa ceinture. Fait glisser son jean. Caleçon. Reste nu devant elle. Sexe qui commence déjà à durcir sous son regard.
"À genoux."
Il s'exécute. Descend lentement. Pose les genoux sur le parquet. Mains le long du corps. Position de soumission parfaite. Marion sent une décharge électrique la traverser. Pouvoir pur qui pulse dans ses veines. Voir cet homme puissant, celui qui d'habitude la domine, maintenant vulnérable à ses pieds provoque en elle une excitation qu'elle n'avait jamais connue.
Elle tourne autour de lui. Lentement. Talons qui claquent sur le bois. Le regarde sous tous les angles. Antoine ne bouge pas. Tête légèrement baissée. Attente dans chaque fibre de son corps. Elle devine ce qu'il ressent. Abandon de tout contrôle. Confiance absolue qu'il place entre ses mains. Vertige de la soumission volontaire.
"Tu es à moi ce soir."
"Oui."
Voix plus grave qu'à l'ordinaire. Chargée de quelque chose de nouveau. Désir mêlé de vulnérabilité. Marion sent sa propre respiration s'accélérer. Elle s'installe sur le canapé. Croise les jambes. Tissu de la nuisette qui remonte sur ses cuisses. Sexe visible. Déjà humide de désir.
"Rampe jusqu'à moi."
Ordre qu'elle donne d'une voix posée. Ferme. Antoine lève les yeux vers elle. Pendant une seconde, elle y lit une hésitation. Puis quelque chose cède en lui. Il se penche. Appuie ses mains sur le sol. Commence à avancer. Progression lente. Chaque mouvement témoigne de son abandon. Marion ressent une vague de chaleur la submerger. Le voir ainsi, muscles qui jouent sous sa peau, avançant vers elle dans une posture de soumission totale, lui procure une puissance grisante.
Il arrive devant elle. Toujours à quatre pattes. Relève la tête. Attend ses instructions. Marion écarte lentement les cuisses. Offre la vue de son sexe nu sous la soie transparente. Antoine déglutit. Désir manifeste dans son regard.
"Lèche-moi. Mais tu n'as pas le droit de me toucher avec tes mains."
Contrainte supplémentaire qui intensifie le jeu de domination. Antoine approche son visage. Respiration chaude contre sa peau. Marion frissonne. Il écarte délicatement le tissu avec son nez. Trouve son sexe. Première lèche. Longue. Appliquée. Elle laisse échapper un soupir.
Il travaille méthodiquement. Langue qui explore chaque repli. Lape son humidité. Aspire son clitoris. Tout en gardant ses mains dans son dos. Parfait dans sa soumission. Marion glisse ses doigts dans ses cheveux. Dirige ses mouvements. Guide sa bouche là où elle veut. Plus haut. Plus profond. Plus insistant sur ce point précis. Il obéit à chacun de ses ordres muets.
Elle le sent s'abandonner complètement. Ne plus être qu'un instrument de son plaisir. Toute volonté propre dissoute dans son désir de la satisfaire. Marion ressent une jouissance qui va bien au-delà du physique. Pouvoir absolu sur cet homme. Capacité de prendre ce qu'elle veut quand elle le veut. Sentiment vertigineux de domination.
Le plaisir monte en elle. Vagues qui s'amplifient. Main qui resserre sa prise dans ses cheveux. Elle maintient son visage contre son sexe. Ondule contre sa bouche. Utilise sa langue pour son propre plaisir. Antoine gémit contre elle. Vibration qui intensifie ses sensations. Elle jouit brutalement. Spasmes qui secouent son corps. Cri qu'elle ne retient pas. L’ orgasme la traverse de part en part.
Avant qu'il ne puisse finir de la lécher, elle le repousse. Se lève. Lui tourne autour à nouveau. Sexe d'Antoine tendu. Douloureusement dur. Goutte de liquide pré-séminal qui perle au sommet. Elle ne le touche pas. Prolonge délibérément sa frustration. Regarde son membre palpiter. Tension visible dans tout son corps.
"Tu as envie que je te touche ?"
"Oui."
Voix rauque. Supplication contenue.
"Supplie-moi."
"S'il te plaît. J'ai besoin de toi."
Marion sourit. Savoure son pouvoir. Laisse passer quelques secondes de plus. Puis commande d'une voix sans appel.
"Couche-toi sur le dos."
Antoine s'allonge sur le tapis. Bras le long du corps. Sexe dressé vers le plafond. Attend ce qu'elle décidera de lui accorder. Marion reste debout au-dessus de lui. Le contemple. Homme puissant réduit à attendre son bon vouloir. Frisson de domination pure qui la parcourt.
Elle s'accroupit au-dessus de son visage. Cuisses de part et d'autre de sa tête. Sexe à quelques centimètres de sa bouche. Laisse planer l'attente. Puis s'abaisse lentement. Pose tout son poids sur lui. S'assoit complètement sur son visage.
Antoine lèche immédiatement. Avidité dans ses mouvements. Langue qui fouille son intimité. Marion ondule. Frotte son sexe contre sa bouche. Utilise son visage comme un objet de plaisir. Ne se préoccupe que de ses propres sensations. Descend encore plus. L'écrase presque. Il continue de la lécher. Malgré la difficulté à respirer. Soumission totale à son désir.
Second orgasme qui monte rapidement. Intensifié par le sentiment de contrôle absolu. Elle jouit sur sa bouche. Liquide qui coule sur son menton. Cri rauque qui résonne dans la pièce. Contractions qui compriment son visage entre ses cuisses.
Elle se relève. Respiration hachée. Regarde Antoine allongé sous elle. Visage luisant de sa jouissance. Sexe toujours désespérément tendu. Elle descend le long de son corps. Effleure sa poitrine. Son ventre. Évite soigneusement son sexe. Le laisse dans son attente frustrante.
Puis sans prévenir, elle s'empale sur lui. Pénétration profonde d'un seul coup. Antoine grogne. Mélange de soulagement et de plaisir. Marion reste immobile. Savoure la plénitude. Le sent palpiter en elle. Désir contenu qui menace d'exploser.
Elle commence à bouger. Rythme qu'elle impose. Lent d'abord. Descentes mesurées. Remontées qui ne le libèrent qu'à moitié. Antoine serre les poings. Tension visible dans ses bras. Envie manifeste d'agripper ses hanches. De prendre le contrôle. Mais il se retient. Accepte de ne rien faire d'autre que recevoir ce qu'elle lui donne.
Marion accélère brutalement. Chevauche avec force. Son bassin claque contre le sien. Seins qui rebondissent. Elle le sent au bord. Muscles qui se contractent. Respiration qui s'emballe. Elle ralentit aussitôt. Mouvements à peine perceptibles. Le maintient dans cette zone insoutenable entre plaisir et frustration.
"Tu veux jouir ?"
"Oui. S'il te plaît."
"Pas encore."
Torture exquise qu'elle lui inflige. Pouvoir de décider du moment de sa libération. Antoine gémit. Secoue la tête. Lutte contre son propre corps. Retient son éjaculation de toutes ses forces. Soumission à sa volonté qui le fait trembler.
Marion reprend son rythme. Rapide. Puis lent. Puis rapide à nouveau. Alterne sans logique apparente. Le garde dans un état de tension permanente. Elle sent son propre plaisir monter. Troisième vague qui approche. Cette fois, elle ne se retient pas. Accélère franchement. Cherche son propre orgasme sans se soucier de lui.
Elle jouit en le chevauchant. Cri sauvage. Ongles qui griffent son torse. Spasmes qui compriment son sexe en elle. Dans son extase, elle accélère encore. Mouvements brutaux. Incontrôlés. Antoine ne peut plus se retenir. Trop de stimulation. Trop de tension accumulée.
"Je vais... je ne peux plus..."
"Jouis. Maintenant."
Permission accordée. Ordre final. Antoine explose. Éjaculation violente qui jaillit au fond d'elle. Vagues successives qui n'en finissent pas. Gémissement rauque qui monte de sa gorge. Corps qui se cabre sous elle. Libération totale après la torture de l'attente.
Marion ne s'arrête pas. Continue à bouger sur son sexe hypersensible. Antoine gémit. Trop intense. Presque douloureux. Mais elle ne ralentit pas. Poursuit ses mouvements jusqu'à ce qu'un dernier orgasme la traverse. Puis elle s'effondre sur lui. Cœurs qui battent à l'unisson. Transpirations mêlées. Souffles qui se cherchent.
Longtemps après, allongés sur le tapis, Antoine murmure contre ses cheveux.
"Tu es incroyable."
Marion sourit dans l'obscurité. Satisfaite. Dominatrice comblée. Pour la première fois, elle a pris ce qu'elle voulait exactement comme elle le voulait. Sensation de puissance encore vibrante dans ses veines. Antoine, lui, flotte dans un abandon post-orgasmique. Libéré par la soumission. Apaisé d'avoir tout donné sans rien retenir.
Ils ont découvert une nouvelle facette de leur désir. Jeu de pouvoir qui alterne. Équilibre qui se cherche entre domination et soumission. Chacun trouvant dans le rôle inverse une liberté inattendue.
***
Les semaines qui suivent deviennent une succession de scènes sans limites. Ils se retrouvent dans tous les espaces de leurs vies. La cave humide de l'immeuble entre les cartons de stockage où Marion s'appuie contre les étagères métalliques pendant qu'Antoine la pénètre en silence, la main sur sa bouche pour étouffer ses gémissements. La douche d'Antoine sous l'eau brûlante qui ruisselle sur leurs corps enlacés, le carrelage froid contre le dos de Marion pendant qu'il s'agenouille devant elle. Son bureau professionnel pendant les heures creuses où elle s'assoit sur le rebord pendant qu'il la fait jouir entre deux rendez-vous. Le plan de travail de sa cuisine à trois heures du matin après une insomnie commune, la surface froide sous ses fesses pendant qu'elle l'attire en elle. Chaque surface devient prétexte. Chaque moment devient occasion. Leurs corps ne connaissent plus de frontières ni de conventions.
Un soir, après avoir fait l'amour dans le salon de Marion, ils restent allongés sur le parquet. Antoine regarde le mur qui sépare leurs deux appartements.
"On pourrait le faire tomber."
Marion se redresse sur un coude. Regarde le mur comme si elle le voyait pour la première fois.
"Tu veux vraiment ?"
"Nos corps ont déjà fusionné. Pourquoi pas nos espaces ?"
Elle sourit. Acquiesce. L'idée germe entre eux comme une évidence naturelle. Fusion physique de leurs territoires comme leurs chairs ont appris à se fondre l'une dans l'autre.
Les démarches administratives prennent quelques semaines. Puis les travaux commencent. L'immeuble résonne du bruit des marteaux-piqueurs. La poussière envahit tout. Les ouvriers arrivent à huit heures. Repartent à dix-sept heures. Laissent derrière eux un chantier qui ressemble aux ruines d'une vie ancienne.
Le cinquième jour, les ouvriers ont percé une large ouverture dans le mur. Pas encore terminé mais suffisamment béant pour permettre le passage entre les deux appartements. Marion et Antoine se tiennent chacun de leur côté de la brèche. Se regardent à travers la poussière qui flotte dans l'air comme une brume blanche. Le dernier ouvrier referme la porte derrière lui. Silence soudain après le vacarme des outils électriques.
Ils restent immobiles. Contemplent l'espace éventré. Odeur de plâtre qui imprègne leurs narines. Gravats qui jonchent le sol. Câbles électriques qui pendent du plafond. Marion porte un jean couvert de poussière blanche et un débardeur gris. Antoine un t-shirt déchiré et un pantalon de travail. Tous deux sales. Fatigués. Mais quelque chose brille dans leurs yeux.
"On devrait célébrer."
Marion franchit l'ouverture. Entre dans son territoire à lui par le passage qu'ils ont créé ensemble. Antoine ne bouge pas. La laisse venir. Elle s'arrête devant lui. Leurs respirations soulèvent des particules de poussière entre eux.
"Comment veux-tu célébrer ?"
Elle ne répond pas. Pose sa main sur son torse. Sent son cœur battre sous le tissu humide de transpiration. Antoine attrape son poignet. Le maintient contre sa poitrine un instant avant de l'attirer à lui. Leurs bouches se trouvent. Baiser lent. Goût de poussière sur leurs lèvres. Il recule jusqu'au mur encore debout. Celui qui sépare la zone des travaux de sa chambre. La plaque contre la surface rugueuse. Marion gémit doucement. Ses mains cherchent le bas de son t-shirt. Le remonte. Découvre son torse nu couvert d'une fine pellicule blanche. Elle trace des lignes avec ses doigts. Dessine sur sa peau à travers la poussière.
Antoine défait le bouton de son jean. Fait glisser la fermeture éclair. Le tissu descend sur ses hanches. Dévoile son ventre plat. La dentelle de sa culotte. Il glisse la main à l'intérieur. Trouve son sexe déjà humide malgré la saleté ambiante. Elle frissonne. S'appuie plus lourdement contre le mur. Il retire sa main. La porte à sa bouche. Lèche ses doigts lentement en la regardant.
"Enlève-le."
Marion retire son débardeur. Seins nus dans la lumière du soir qui filtre à travers les fenêtres. Poussière blanche sur sa peau qui brille légèrement de sueur. Antoine se penche. Prend un mamelon dans sa bouche. Suce. Mordille légèrement. Elle rejette la tête en arrière. Main dans ses cheveux. Il descend. Embrasse son ventre. S'agenouille devant elle. Fait glisser son jean et sa culotte ensemble. Elle les enjambe. Se retrouve nue au milieu du chantier. Vulnérable. Offerte.
Il lève les yeux vers elle. Écarte ses cuisses doucement. Pose sa bouche sur son sexe. Lèche lentement. Saveur salée mêlée au goût de la poussière. Marion tremble. Mains appuyées contre le mur derrière elle. Il intensifie ses mouvements. Langue qui explore. Aspire. Pénètre. Elle gémit plus fort. Sons qui résonnent dans l'espace vide. Personne pour les entendre maintenant. Juste eux et les ruines de leur ancienne séparation.
Son orgasme arrive vite. Violent. Jambes qui fléchissent. Il la retient. Continue jusqu'à ce qu'elle le repousse. Hypersensible. Elle le tire vers le haut. L'embrasse. Goûte sa propre saveur sur sa langue. Défait son pantalon avec des gestes précipités. Libère son sexe tendu. Dur. Gorgé de sang. Elle l'attrape. Le guide vers elle. Il la soulève. Mains sous ses fesses. Elle enroule ses jambes autour de sa taille. S'empale sur lui en un mouvement fluide.
Pénétration profonde. Pleine. Marion crie. Pas de retenue. Antoine grogne contre son cou. Commence à bouger. Coups de reins puissants. Réguliers. Le mur derrière elle résiste à leurs assauts. Surface dure qui mord sa peau. Contraste avec la douceur de leurs chairs jointes. Il accélère. Elle ondule contre lui. Cherche plus de friction. Plus de profondeur. Leurs corps couverts de sueur créent des traînées dans la poussière blanche qui les recouvre.
"Plus fort."
Il obéit. Coups plus violents. Plus rapides. Marion sent une seconde vague monter. Différente de la première. Plus vaste. Plus dévastatrice. Antoine sent son sexe se contracter autour de lui. Étau de chair qui le comprime. Il grogne. Tente de retarder sa propre jouissance. Veut la sentir jouir encore avant lui. Elle se cambre. Ongles qui griffent ses épaules. Marques rouges sur sa peau blanche. Son orgasme explose. Cri qui déchire le silence. Des spasmes violents secouent son corps entier. Antoine ne peut plus se retenir. Trois derniers coups profonds. Puis il jouit. Éjaculation longue au fond d'elle. Jet après jet qui la remplit. Liquide chaud qui déborde. Coule sur ses cuisses. Ses testicules.
Ils restent soudés un moment. Respirations haletantes. Cœurs qui cognent l'un contre l'autre. Puis ses jambes se relâchent. Il la repose doucement. Elle tient à peine debout. S'appuie contre lui. Contre le mur. Leurs corps glissent lentement vers le sol. S'assoient au milieu des gravats. Nus. Transpirants. Couverts de poussière blanche mêlée à leur sueur. On dirait deux statues de plâtre qui ont pris vie.
Marion regarde autour d'elle. L'ouverture béante dans le mur. Les débris éparpillés. Les câbles pendants. Puis elle éclate de rire. Rire franc. Libérateur. Antoine la regarde. Sourit. Puis rit à son tour. Leurs rires se mêlent. Résonnent dans l'appartement éventré. Deux êtres qui ont démoli bien plus qu'une cloison.
Elle se blottit contre lui. Peau contre peau. Poussière contre poussière. Il passe son bras autour de ses épaules. L'attire plus près. Ils observent ensemble le résultat de leur décision. L’espace nouveau qui les unit. La frontière abolie. Leurs corps ne connaissent plus de limites. Leurs vies non plus. Chaque pièce de leur nouvel appartement portera la mémoire de leurs étreintes. Chaque surface gardera l'empreinte de leur liberté.
Antoine embrasse ses cheveux blancs de plâtre. Marion ferme les yeux. Épuisée. Comblée. Heureuse. Le silence retombe sur eux. Doux. Apaisant. Juste le bruit de leurs respirations qui ralentissent progressivement. La nuit tombe sur Paris. Les lumières s'allument dans les immeubles voisins. Mais eux restent dans la pénombre de leur chantier. Assis au milieu des ruines de ce qui les séparait autrefois. Prêts à construire ensemble quelque chose de nouveau sur ces décombres.
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