Faux semblant_Partie 4 (fin)

- Par l'auteur HDS Briard -
Récit érotique écrit par Briard [→ Accès à sa fiche auteur]
Auteur homme.
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Récit libertin : Faux semblant_Partie 4 (fin) Histoire érotique Publiée sur HDS le 17-03-2021 dans la catégorie Entre-nous, hommes et femmes
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Faux semblant_Partie 4 (fin)
Cette histoire est une pure fiction. Toute ressemblance avec des personnes, des lieux et des phénomènes existants ne peut être que fortuite…
Partie 4
L’été fut consacré au passage du permis de conduire et à quelques régates en catamaran. Ils empruntèrent chacun de quoi s’offrir une première voiture, après avoir consacré le produit de la vente de leurs scooters comme apport. Lisa opta pour une e-208 vert menthe, Dylan préférant une e-Golf bicolore turquoise et noire. La rentrée arriva vite et ils s’installèrent rapidement dans leur chambre de pensionnat au Lycée Naval de Brest. La vie brestoise fut assez rapidement adoptée par les deux tourtereaux et le rythme scolaire également. Trente heures dont vingt de Maths et Physique-Chimie sur quatre jours, leur laissaient le mercredi et le samedi pour rejoindre Navale Composite et superviser l’avancement des travaux de construction des cinq voiliers. Le lycée avait validé les stages avec l’entreprise qui se réjouissait d’avoir ses deux futurs architectes aussi disponibles. Les vacances d’été entre la première et la seconde année de prépa furent consacrées aux révisions et à quelques régates qui leur permirent de consolider leur réputation de navigateurs redoutables.
La seconde année fut un peu plus chargée en horaires, puisque les trente-cinq heures de cours se répartissaient en trois jours de neuf heures et le vendredi de huit. Ils découvraient la vie de couple, et, avec elle, apprenaient à se connaitre un peu plus chaque jour. Elle s’aperçut qu’il s’impliquait totalement dans tout ce qu’il entreprenait, que ce soit les tâches ménagères, comme le travail lié au cours ou bien encore dans le suivi de la construction des voiliers. Elle décela chez lui un souci de l’achèvement de tout ce qu’il entreprenait. Il ne lâchait jamais rien en cours de route, il allait au bout des choses. Elle aimait qu’il soit précis, méticuleux, attentif aux moindres détails. De son côté Dylan compris rapidement à quel point elle était mûre pour la vie à deux, combien elle savait déjà gérer son quotidien, son « chez-nous » comme elle disait. Elle aimait que chaque chose soit bien à sa place, détestait le désordre, tout autant que l’imprévu. Il se rendit compte que sa vie était rythmée par un agenda d’occupation du tempsPermanent. Tout était « calendé », organisé, méticuleusement préparé. Pas de place pour le contretemps, l’imprévisible, l’incertain. Même le temps libre avait sa place dans l’organisation de son temps. Rien ne devait être dû au hasard, tout devait être programmé.
Elle admirait son sens de la répartie et son petit air de « je ne suis surpris en aucune façon » ; sa façon de rester maître de lui-même et des évènements en toutes circonstances. Elle aimait son aplomb, même quand elle savait à quel point il était en défaut. Elle adorait plus que tous les jeux de mots interminables dans lesquels il l’embarquait parfois quand il lui prenait l’envie de tourner les choses en dérision. Elle était aux anges quand il la taquinait et l’agaçait pour la ranger à son avis, qu’elle partageait déjà, mais dont elle soutenait le contraire juste pour le faire enrager.
De son côté, il avait vite compris qu’elle fonctionnait à l’affect, et que chaque situation conflictuelle la mettait dans tous ses états. Aussi, leurs différents se réglaient toujours après un petit instant de réflexion et de longs moments de réconciliation, souvent ponctués de séances de baisers plus enflammés les uns que les autres. Elle ne restait jamais longtemps fâchée, détestait bouder, et savait reconnaître ses torts. Les différences de point de vue devaient faire l’objet d’un débat, argumenté, passionnel, mais toujours loyal et honnête. Il appréciait qu’elle le consulte sur les vêtements qu’elle devait porter en telle ou telle occasion, et adorait les séances d’essayage, juste pour la voir évoluer tel un mannequin devant lui. Elle guettait, chaque matin, le moment où, rasé de près, il viendrait frotter sa joue contre la sienne, pour lui faire sentir l’eau de toilette qu’il avait choisi de porter. Elle adorait plus que tout le voir évoluer nu, juste après la douche, cherchant quels habits il allait prendre, et ne résistait pas au plaisir de lui claquer amoureusement les fesses à chaque fois qu’il passait à sa portée. Ils aimaient passer du temps à programmer leur semaine, que ce soit pour les repas du soir, le rares moments de temps libre, les quelques courses ou, simplement, pour les programmes télé qu’ils envisageaient de regarder ensemble. Ils leur arrivait de se promener dans le parc du lycée, à la tombée de la nuit ou de flâner main dans la main le long de la route de la corniche.
Leur couple devint la coqueluche du lycée et le point de mire de la quasi-totalité des élèves. Chaque trimestre faisait l’objet d’un classement des élèves de prépa qui était affiché sous le préau du bâtiment principal. Dès le premier trimestre, deux élèves se détachèrent, quant à leur moyenne, frisant les dix-huit sur vingt, alors que le gros du peloton flirtait plutôt avec les dix-douze. Lisa l’emporta en décembre la première année et Dylan lui offrit une paire de boucles d’oreilles celtiques arbre de vie argent. Le trimestre suivant, c’est lui qui trôna et elle lui offrit une coque de mobile personnalisée. Les trimestres se succédèrent et le classement vit une alternance régulière, sans que cela contrarie l’impressionnant écart de moyenne avec le reste des élèves du Lycée. Le passage en seconde année, en Prépa MP, fut une formalité pour le couple tant leurs résultats dépassaient, et de loin, les meilleurs moyennes de l’histoire de l’établissement. A la mi-février, ils constituèrent leur dossier de candidature pour l’ENSTA Brest, pour la formation des ingénieurs architectes Navale et Offshore en alternance. Une fois complété des documents nécessaires, ils prirent rendez-vous avec le directeur du Lycée pour lui remettre leur demande d’avis de poursuites d’études. Le CV et les résultats déjà obtenus lui permirent de valider la dernière pièce des dossiers et c’est, fiers et heureux, qu’ils consolidèrent leur inscription en ligne. A la fin des vacances d’avril, ils reçurent leur avis de sélection pour la prestigieuse école. Ils savaient qu’ils partaient pour trois ans de cours à l’université et de travail au bureau d’études de Naval Composites à l’étude d’un projet de création et de construction d’un trimaran de compétition et de plaisance. Cette formation permet aux apprentis de bénéficier d’un salaire et se déroule au sein d’un complexe de sept hectares avec des conditions de logement très confortables.
La seconde année de prépa se termina comme dans un rêve pour nos deux futurs élèves ingénieurs. Corenthin qui avait suivi un DUT de gestion partait rejoindre l’entreprise familial et c’est le cœur gros qu’il dit au-revoir à ses deux amis, leur jurant de garder le contact et de se revoir le plus souvent possible.
Les travaux de leur voilier avançaient et Hervé, le patron de l’entreprise leur annonça une bonne nouvelle. Le calendrier était respecté et la première mise à l’eau pourrait avoir lieu avant la fin de l’été. Ils passèrent celui-ci à cheval entre les sorties en mer, les cours au cercle nautique et l’atelier de construction.
Comme convenu, c’est sous les regards de toute une région qu’ils baptisèrent tous les deux leur voilier. Ils dévoilèrent son nom, « Unaniezh » (Union en breton), au public venu nombreux assister à cet événement et frappèrent sa coque avec une bouteille de champagne selon la tradition. Le bateau dévala la rampe et plongea bruyamment à l’eau. Ils prirent le zodiac d’Hervé et le rejoignirent rapidement, grimpèrent à l’échelle et prirent enfin les commandes. Lisa hissa les voiles pendant que Dylan les tendait. Ils posèrent chacun une main sur le gouvernail et saluèrent la foule amassée sur le port. Leur première virée les vit prendre le navire en main et partir joyeusement dans la direction de Belle Île en Mer. Ils atteignirent progressivement cinq nœuds et stabilisèrent la vitesse pour faire toutes les vérifications d’usage avant de pousser un peu le voilier pour voir ce qu’il avait dans le ventre. Une fois au large, Lisa prit seule les commandes et l’amena rapidement à la vitesse de dix nœuds. La journée avait été bien choisie car le vent soufflait à cinq Bf (échelle de Beaufort) et même à six par moments.
« Tu peux le laisser aller, on est en vent arrière, il va donner. »Elle lui fit tendre les voiles et l’allure augmenta rapidement pour atteindre trente-cinq nœuds.
« Étarque les aubans au vent et borde la grand-voile Dylan. »Il embraqua l’écoute à lui et la fixa. L’allure grimpa encore et atteignit quarante nœuds.
« Ça y est, il vole. »Il la rejoignit à la barre, se pencha et l’embrassa sous le vent. Elle le regarda dans les yeux.
« C’est notre baiser le plus rapide mon chéri. »
Les trois années de formation d’ingénieur affermirent leurs connaissances, leur savoir-faire professionnel et leur amour. Au début du mois de mars de leur troisième année Ils commencèrent à compléter leur dossier d’inscription pour le Master Spécialisé Ingénierie Marine et Offshore. Ils s’étaient préinscrits en ligne en octobre de l’année précédente. L’ENSTA était jumelée avec onze autres écoles dans le monde. Deux aux USA, Seattle et Providence, deux en Australie, Adélaïde et Brisbane, deux en Nouvelle Zélande, Auckland et Christchurch, deux au Royaume Uni, Aberdeen et Brighton, une en Suède à Göteborg, une en Norvège à Bergen, une en Finlande à Turku, une au Danemark à Malmö, et une aux Pays Bas à La Haye. Les dossiers d’inscription et les cursus étaient communs et un élève devait pour être admis, avoir priorisé trois sites. Le jury sélectionnait une première moitié d’élèves parmi les autochtones et une seconde moitié parmi les candidats du monde entier, suivant un classement très stricte des dossiers basés sur un barème de points complexe. Fin mai, chaque élève admis connais son lieu de destination et a deux mois pour faire appel et proposer une autre école.
A la mi-juin, les résultats de l’année tombèrent en même temps que le relevé d’avis du jury. Ex-aequo avec dix-huit virgule cinq de moyenne, ils étaient admis en Master 2 à Brest, mais étaient également pressentis admissibles pour leurs deux autres choix, Auckland et Adélaïde. Ils décidèrent d’organiser eux-mêmes leurs enterrements séparés de vie de célibataire, le trente juin au soir, et réservèrent pour cela la salle de fitness pour elle et le grand hall de l’hôtel Center de Brest pour lui.
La sœur de Lisa, Anaïs « babysitterait » Dylan et le grand frère de Corenthin, Ronan, petit copain d’Anaïs, « babysitterait » Lisa. L’objet du babysitting était de s’assurer que chacun des deux serait frais et dispo pour leur mariage le lendemain.
La plupart des copains et copines de classe et d’enfance participèrent aux réjouissances. L’après-midi fut consacré à des jeux potaches, au Capucin en premier, où quelques énigmes avec gages leur furent proposées, puis sur le sentier de randonnée menant à la Pointe du Petit Minou où ils participèrent à une course aux trésors et, enfin, à une course d’orientation aux cabanes de pêcheurs de Maison Blanche.
Le soir arriva très vite. Les deux salles avaient été aménagées avec une scène et un coin buffet. Les deux futurs mariés furent mis sur la sellette avec radio crochet, devinettes, mimes et autres jeux plus amusants les uns que les autres. Vers vingt-trois heures trente, Dylan se rendit compte que la plupart de ses invités avait forcé sur la bouteille et que l’ambiance était tombée à plat de son côté. Sans demander la permission à sa baby-sitter, partie se rafraîchir aux toilettes, il se rendit discrètement dans la salle de fitness pour voir comment se déroulait la soirée dans l’autre salle. Il pénétra à pas feutrés et se cacha derrière un petit monticule d’appareil de musculation, recouverts par une bâche, d’où il pouvait voir sans être vu. Il vit Lisa, debout derrière un pupitre, qui répondait aux questions de ses amies assises sur plusieurs rangs de chaises face à la scène. Tout le monde avait l’air un peu éméché, particulièrement Lisa qui semblait plutôt bien imprégnée par l’alcool. Il découvrit Corenthin, se promenant entre les rangées, faisant passer le micro à qui levait la main. Éloane prit le micro et interpella Lisa.
« Donne-nous deux défis personnels que tu ne pourrais relever qu’aujourd’hui. »Elle prit appui de la main gauche sur le pupitre et leva sa main droite dans laquelle elle tenait une bouteille de Jack Daniels déjà bien entamée. Elle but une longue rasade, et s’essuya la bouche d’u revers de la main.
« Hé les filles, vous savez que je hais l’alcool et que je ne bois jamais. Aujourd’hui est et sera sans doute la seule exception, car je vais me bourrer la gueule devant vous et, « hips », c’est pas loin d’être sur le point de s’accomplir. »La salle l’interpella.
« Et le deuxième ? »« Demain… Oh, doucement les filles… »Elle but encore une longue rasade.
« Demain, vous sa..hips..vez, vous savez que j’épouse Dylan, le seul homme de ma vie. Vous m’avez demandé tout à l’heure si je n’aurais jamais de regret de n’avoir connu, hips, intimement, qu’un seul garçon. Eh bien, ce soir, je vais faire l’a… Hips…mour avec un autre. »Corenthin était monté sur la scène pendant qu’elle parlait et se tenait juste derrière elle.
« Et cet… »Elle but encore une rasade de whiskey.
« Cet autre garçon… »Corenthin la retourna soudainement et la porta dans ses bras, puis se pencha vers le micro.
« Cet homme, c’est moi. »Il colla sa bouche à celle de Lisa et fit demi-tour puis descendit de scène par l’arrière et l’emporta vers les premières chambres. Tout le monde se leva si bien que Dylan fut obligé de sortir de sa cachette pour voir ce qu’il se passait. Il vit Corenthin de dos, ouvrir la porte de la première chambre et y pénétrer, tout en continuant d’embrasser Lisa qui semblait ne pas se débattre. Il sentit une terrible chaleur lui monter au visage et ses jambes trembler. Il allait tomber lorsqu’Anaïs, qui venait de le rejoindre, le retint et l’aida à s’assoir.
« J’ai tout vu, j’y vais, ne bouge pas, je reviens. »Elle s’élança en courant, slaloma entre les chaises et les filles qui semblaient pétrifiées sur place, gravit en deux sauts les six marches de l’escalier, traversa l’estrade, redescendit de l’autre côté et emprunta le couloir. Elle arriva devant la porte de la chambre où elle les avait vus entrer. Celle-ci était verrouillée de l’intérieur. Elle tambourina avec le poing.
« Lisa, Corenthin, ouvrez-moi. »Elle entendit du remue-ménage à l’intérieur. Elle frappa de nouveau à plusieurs reprises à la porte.
« Ouvrez-moi, je vous ai vus, je sais que vous êtes là. »Le silence se fit dans la chambre et, après un temps qui lui parut très long, la porte s’ouvrit sur une Lisa en pleure, le maquillage dégoulinant sur ses joues pleines de larmes noires.
« Je l’ai tué. »Elle bouscula sa sœur et entra. Elle découvrit Corenthin gisant face contre terre, l’arrière du crâne rouge de sang.
« Mais que s’est-il passé ? »« J’ai crié pour qu’il me pose par terre. Il ne voulait plus me lâcher. Il disait qu’il tenait sa revanche et que j’allais connaître ce que s’était un homme, un vrai. Il m’a poussé sur le lit et s’est retourné pour poser le micro sur la commode. Je me suis relevée et le l’ai frappé de toutes mes forces avec la bouteille. »Anaïs se pencha vers la tête du garçon. Elle tata son crâne et senti une énorme bosse sous ses doigts.
« Tu crois qu’il est mort ? »Elle posa son index sur sa carotide et senti le pouls battre.
« Non, tu l’as étendu pour le compte, mais il est bien vivant. »Elle se releva et alla dans la salle de bain. Elle ouvrit l’eau et trempa une des serviettes mises à disposition. Elle revint dans la chambre et nettoya consciencieusement l’entourage de la bosse. La serviette rougit rapidement et absorba tout le sang qui, heureusement ne s’était pas répandu sur la moquette. Elle fit plusieurs aller-retours vers la salle de bain pour remettre le jeune homme en état. Elle essaya de le réveiller mais ne réussit qu’à le mettre sur le dos.
Il se mit aussitôt à ronfler fortement.
« En fait, ce salopard dort, plus abruti par l’alcool que par ton coup de bouteille. »Elle lui donna quelques derniers coups d’essuie-mains et jugea qu’il était redevenu présentable. Elle remis la serviette dans l’autre pièce et aida sa petite sœur à se lever du lit où elle s’était allongée. Elle l’entraina à son tour dans la salle d’eau et lui mit le visage sous l’eau froide pour finir de la démaquiller et atténuer les effets de l’alcool. Au bout d’un bon quart d’heure, elle se releva d’elle-même et pris un drap de bain pour s’essuyer et finir d’enlever les restes de son maquillage. Anaïs l’aida quelques instants puis lui pris la serviette des mains.
« Viens, il est temps de rejoindre Dylan qui doit se faire un sang d’encre. »« Tu sais où il est ? »« Oui, il est dans la salle. Tu dois savoir qu’il a tout vu et qu’il a failli tomber dans les pommes en te voyant dans les bras de Corenthin, la bouche collée à la sienne, entrer dans cette chambre. »« Mon Dieu, mon Dieu, mais qu’est-ce que j’ai fait ? »Elles revinrent dans la salle où les attendaient leurs amies. Lisa se précipita vers elles.
« Où est Dylan ? »Éloane la prit dans ses bras.
« Je crois qu’il est parti. Il est resté pas mal de temps à pleurer sur sa chaise, puis on l’a vu se lever et partir en courant vers la sortie de l’hôtel. »Lisa attrapa la main de sa sœur et elles commencèrent à courir.
« Mon dieu, mon Dieu, Dylan, mon amour. »Elles arrivèrent sur le parking pour constater que sa voiture avait disparu. Lisa sorti son mobile et appela celui de son petit ami.
« Je tombe droit sur sa messagerie. Il ne veut plus me répondre. »Anaïs prit les clés de la voiture de sa sœur et la conduisit à l’ENSTA. La chambre était vide. Le garçon était passé et avait emporté toutes ses affaires.
« Rentrons. On va aller voir chez ses parents, il y sera surement. »Elle prirent la route et, arrivèrent environs deux heures plus tard au domicile chez les Nédélec. L’accueil fut glacial.
« Mais qu’est-ce que tu as bien pu lui faire pour qu’il se mette dans cet état ? »« Je vous en prie, dites-moi où il est, il faut absolument que je lui parle, que je lui explique tout.
« Nous ne savons absolument pas où il se trouve. Il est arrivé ici comme un fou. Il est monté dans sa chambre. Il en est redescendu avec deux valises et deux grands sacs et est parti quasiment sans un mot.
Anaïs pris la main de Lisa.
« A l’entreprise, vite. »Elles prirent la route pour Arzon et y arrivèrent une demi-heure plus tard. Lisa ouvrit le portail et elle se précipitèrent à l’intérieur des deux ateliers vides de toute présence.
« Au quai ! »Elles coururent jusqu’à l’embarcadère et le découvrir vide. Le voilier avait disparu.
« Mon Dieu, il a pris le bateau ! »De nouveau, Lisa appela le jeune homme et tomba sur sa messagerie une fois de plus.
Elle s’assit à même le sol et éclata en sanglots ininterrompus.
Anaïs s’accroupit auprès de sa sœur.
« Écoute, ça ne sert à rien de rester ici. Il vaut mieux rentrer à la maison dormir un peu. Nous aurons les idées plus claires demain. »Elles retournèrent à Lorient où elles se jetèrent dans leur lit.
Le lendemain elles se rendirent à la gendarmerie pour signaler la disparition du garçon. Elles apprirent qu’un voilier en difficulté avait été vu au large de Belle Île et avait disparu des radars aux alentours de cinq heures du matin. Lisa fit un malaise et fut transportée aux urgences du CHU du Groupe Hospitalier Bretagne Sud de Lorient. Elle rentra chez ses parents en fin de matinée pour apprendre que la disparition du jeune homme était devenue officielle.
Lisa passa son été à naviguer dans la zone de mer autour de Belle île, mais sans succès.
Plus le temps passait, plus elle s’assombrissait et se muait dans une lypémanie sévère contre laquelle il ne semblait exister aucun remède.
Les recherches se poursuivirent jusqu’en début septembre puis furent définitivement abandonnées.

L’année scolaire reprit et elle se réfugia dans le travail. Elle avait mis fin au contrat avec Naval Composite et partageait, sans enthousiasme, un projet de port à sec avec Éloane.
Elle croisa, un week-end où elle était chez ses parents à Lorient, un Corenthin à la mine défaite qui venait aux nouvelles. Elle se précipita sur lui.
« Tout ça c’est de ta faute. C’est toi qui l’a mis dans cet état. Tu voulais te venger, je m’en souviens. Et bien réjouis-toi, c’est fait. »« Je ne suis pas venu pour me battre Lisa. Crois bien que je suis sincèrement désolé de ce qu’il vous est arrivé. J’étais saoul. Je m’excuse. »« Tu t’excuses, à la bonne heure. Tu sais que tes excuses arrivent six mois trop tard ? »« Je sais. Je suis aussi venu te remettre cette clé. Elle contient tout ce que mon frère a filmé, dans la salle et dans la chambre. Elle montre bien que tu n’as rien fait de mal. »« A quoi ça sert maintenant ? »Elle la prit tout de même.
« Pars Corenthin. Pars et ne croise plus jamais ma route. Je maudit le jour où je t’ai connu. »Elle referma la porte et monta pleurer dans sa chambre.
L’année scolaire s’acheva ; Lisa termina brillamment première de sa promotion. Il était de tradition que la cérémonie de remise des diplômes d’architecte naval se déroule le même jour dans les douze écoles et que les douze directeurs affichent le montage des portraits du meilleur élève de chaque école.
« Nous attendons le résultat de l’ENSTA d’Auckland pour afficher les douze premiers et annoncer qui est le meilleur élève de la promotion de cette année. Une secrétaire s’approcha du directeur de l’école de Brest et lui glissa un mot à l’oreille.
« Et bien je crois que nous avons un vainqueur inédit cette année. En effet, pour la première fois de l’histoire de nos écoles, c’est la Nouvelle Zélande qui détient la meilleure moyenne et nous avons enfin pu ajouter le portrait de son champion au onze autres. Mais avant toute chose, j’aimerais que Lisa Jaouen vienne au pupitre et nous dise quelques mots. »La jeune fille s’avança. Elle allait arriver près du directeur lorsque qu’apparurent les douze portraits. Un murmure s’éleva de la salle et elle leva les yeux vers l’écran. Elle se figea sur place, le regard rivé sur l’image puis, soudainement, s’écroula de tout son long sur le sol.

L’avion se posa tout en douceur sur l’asphalte de la piste, puis s’immobilisa. Lisa se précipita, valise en main, et couru vers la sortie de l’aéroport. Elle courtcircuita la file d’attente aux taxis et monta dans le premier d’entre eux. Elle demanda au chauffeur de prendre la direction de la péninsule de Te Atatu.
Le trajet ne pris que vingt cinq minutes. Elle régla la course et se rua vers l’entrée de l’entreprise de construction navale Alloy Yachts, probablement la plus célèbre fabrique de bateau de plaisance et de course du monde. Elle s’adressa à l’hôtesse d’accueil qui lui indiqua où se rendre. Elle l’aperçut et eut un coup au cœur. Elle s’approcha du bureau et il leva les yeux. Il avait maigri, s’était laissé pousser une petite barbe, mais son regard, bien que triste, était toujours aussi beau.
« Bonjour Dylan. »« Mais qu’est-ce que tu fais là ? »« Ça fait un an que je te cherche. Je t’ai cherché partout et t’ai cru mort. »« Je suis mort Lisa. Je suis mort depuis le jour où tu as couché avec Corenthin. Tu m’as brisé le cœur. Je ne pouvais plus vivre là-bas ; Il fallait que je parte. »« Je n’ai jamais eu l’intention de te blesser. Quand Corenthin m’a embrassée, j’ai compris que ce n’était pas cela que je voulais. Qu’il ne s’agissait que d’un fantasme né de ma peur de m’engager et d’une bravade pour faire la courageuse devant mes copines. Que je doutais de moi-même. Que je doutais être capable de me faire aimer toute une vie par un homme tel que toi. Mais tout ça n’était qu’un faux-semblant. »Elle posa son PC portable devant lui. « Je suis venue depuis notre chère Bretagne pour te faire voir cette vidéo. En souvenir de tout ce que nous avons vécu ensemble, regarde-la. Après, tu décideras de ce que tu veux faire vis à vis de moi. »Il lui demanda de sortir et d’attendre en bas au salon de réception des clients.
Il regarda la vidéo en silence. Quand il eut terminé, il se mis à réfléchir quelques instants. Il se leva et alla voir son patron. Quand l’entretien fut terminé, il donna un coup de téléphone et alla sur le balcon de l’étage. Il appela Lisa et lui dit de rester dans le salon de réception et qu’elle l’attende car il devait s’absenter une petite heure.
Le temps parut interminable pour la jeune femme.
Une heure trente plus tard, elle le vit enfin revenir. Il n’était plus en jeans, mais en costume, cravaté, rasé de près et beau comme un dieu.
Il entra, lui fit signe de se lever de le suivre. Ils traversèrent la cour, franchir le portail. Elle vit leur voilier arrimé au quai. Il grimpa sur le pont, se retourna et lui tendit la main. Il lui fit face jusqu’à la toucher.
« J’ai vraiment cru t’avoir perdue. Pire même, j’ai cru que c’était toi qui m’avais perdu. Je suis persuadé avoir pris les bonnes décisions en fuyant la Bretagne, en fuyant cette vision d’horreur, toi embrassée par Corenthin et te laissant entrainer dans sa chambre et, pour finir, en venant m’installer ici, à l’autre bout du monde. Si j’ai pris les bonnes décisions, les raisons qui m’ont fait les prendre n’étaient pas bonnes. Cette vidéo m’en a apporté la preuve et je béni celui ou celle qui l’a prise. »Elle pleurait sans interruption. Lui aussi avait les yeux noyés de larmes. Il sortit deux mouchoirs de sa poche, lui en donna un et s’essuya avec l’autre.
« Tu sais, Je n’ai jamais cru un instant qu’une vie sans toi puisse avoir le moindre intérêt. Je n’ai jamais cru que je puisse être heureux une seconde loin de là où tu vis. Je n’ai jamais cru un instant que je pourrais refaire ma vie et oublier ce que nous avons été l’un pour l’autre. »Il lui prit les mains.
« Je veux oublier ces mois passés sans toi. Je veux que tu oublies ces mois de séparation, ou plutôt non ! Je veux qu’ils nous servent à comprendre le bonheur que nous avons de nous connaître et à quel point nous avons besoin l’un de l’autre.
Elle le regardait intensément et tremblait de tout son corps.
« Lisa, tu es ma meilleure amie, ma confidente, mon âme sœur. Grandir et devenir un homme près de toi a été la plus belle expérience que j’ai eu à vivre. Chaque jour a été un bonheur de te savoir avec moi. »Il sorti un document plié en quatre de sa poche révolver.
« Voici un contrat d’engagement que vient de me remettre Lance Williamson, pour travailler à mes côtés afin que nous puissions construire les plus beaux bateaux que nous allons imaginer ensemble. Il s’agenouilla, fouilla dans la poche de sa veste et en sorti un écrin en cuir bleu marine qu’il ouvrit pour laisser apparaître une bague de fiançailles sertie d’un superbe saphir taillé.
« Tu es la première personne que j’aime voir le matin et la dernière à qui j’ai envie de sourire le soir. Je veux grandir et vieillir auprès de toi, jusqu’à ce que la mer ou la mort nous sépare. Lisa, veux-tu m’épouser ? »Lisa se mit à genou et noua ses mains derrière sa nuque.
« C’est ce que je veux de tout mon cœur. »Ils s’embrassèrent et scellèrent, de nouveau, mais pour toujours cette fois, leur destin.

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