L'Amour à rebours aux labours
Récit érotique écrit par Briard [→ Accès à sa fiche auteur]
Auteur homme.
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Histoire érotique Publiée sur HDS le 22-06-2023 dans la catégorie Entre-nous, hommes et femmes
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L'Amour à rebours aux labours
Cette histoire est la quatrième nouvelle d’une série que j’ai intitulée « La lassitude du couple ».
Ce sont souvent les mêmes raisons qui vous ont attiré chez quelqu’un qui vous excèdent un jour et vous amènent à chercher autre chose ailleurs.
Cette histoire est une pure fiction, aucune ressemblance avec …
Partie 1
Paul referma la lourde porte de l’enclos des cochons.
Paul, c’était un Gentil. Dans tous les sens du terme.
Il était le benjamin d’une famille de trois enfants, les Gentil, paysans, éleveurs et agriculteurs.
Le père Gentil, Fernand, patriarche, était le second plus gros exploitant de la région et l’un des plus importants du pays.
Il régnait sur un cheptel impressionnant.
Deux montagnes et une vallée, dans la région du Salers.
La vallée était presque entièrement consacrée aux arbres fruitiers. Il possédait un gigantesque verger avec plus de mille cinq cents arbres.
Un peu plus loin, un immense espace était réservé à l’élevage des porcs et de la volaille.
Une centaine de truies avec cinq reproducteurs.
Une basse-cour gigantesque avec plus d’un demi-millier de poules et une cinquantaine de coqs ; plusieurs milliers de poulets ; trois cents canards ; deux cents oies ; une centaine de dindes et une vingtaine de dindons ; un élevage en volière de trois cents faisans.
L’une des montagnes était cultivée, avec quatre-vingts hectares de vignes au pied, puis six-cents hectares pour le blé, l’orge, le maïs, le tournesol, le colza et les lentilles.
L’autre montagne, de plus de huit cents hectares, était réservée à l’élevage.
Les Bovins avec plus de trois cents vaches Salers et une quinzaine de reproducteurs ; les ovins avec près de cinq cents moutons et environs trois cents chèvres.
Une superbe ferme avec de nombreuses dépendances, une quarantaine d’étables, une dizaine de granges pour la nourriture des bêtes, une cave d’affinage des fromages, une pour le travail du lait, des œufs, de la crème, un abattoir, trois laboratoires pour préparer les viandes et un magasin de vente de tous les produits aux particuliers.
Deux hangars avec huit poids lourds et une douzaine de fourgons qui transportaient qui les bêtes, qui la viande en gros, qui les céréales et autres graines pour alimenter une plateforme de distribution qui alimentait une chaîne de magasins agricoles.
Quatre autres hangars pour le matériel agricole.
Il dirigeait une flotte d’une douzaine de pick-up et une dizaine de 4X4 et, pour finir, une entreprise de plus de cent cinquante salariés, gérée depuis un pavillon trois étages comprenant les bureaux du personnel administratif et des dirigeants, ainsi qu’une grande salle de réunion.
Un seul de ses trois fils s’intéressait aux travaux agricoles, le plus jeune, Paul.
A l’âge de seize ans, en dehors du temps scolaire, il aidait à la ferme.
Son père lui fit découvrir tous les métiers afin qu’il s’aguerrisse et fasse ses preuves.
Dernier de la lignée, il avait quinze et douze ans d’écart avec ses aînés.
Ses deux frères avaient hérité, l’aîné de la plateforme de distribution et le second de la chaîne de magasins.
A l’âge de seize ans, ses parents le promirent à sa jeune cousine Lucie qui avait cinq ans de moins que lui.
Ce n’était encore qu’une gamine boutonneuse, à laquelle il n’avait prêté qu’une attention dédaigneuse lors de la cérémonie de promesse.
C’était comme ça chez les Gentil.
L’aîné avait épousé la grande sœur de Lucie et le second une cousine d’une autre branche.
Tout devait rester dans la famille.
Les parents de Lucie et Paul avaient d’ailleurs prérédigé un contrat de mariage, pour que les biens soient correctement identifiés, soupesés, comparés et qu’il n’y eut aucun vice caché.
Là aussi, c’était une vieille tradition familiale qui avait vu la dot de la fiancée se transformer en un capital de départ, restant à l’entière propriété de la future mariée.
Paul acheva ses études avec une licence de gestion des entreprises et, dans le même temps, une licence de droit. Il en resta là et vint naturellement seconder son père à la direction de l’entreprise agro-industrielle familiale.
Il aimait cette vie qui le voyait tour à tour, patron, gestionnaire, et ouvrier agricole, car, par-dessus tout, il aimait prêter la main à ses salariés.
Cette façon de faire lui avait attiré un respect et faisait l’admiration de son père qui voyait en lui son plus digne successeur.
Souvent, le samedi soir, il se rendait au bal du coin avec ses deux frères qui, bien que mariés et sérieux, avait pour consigne d’escorter et de protéger le petit dernier.
Petit était un euphémisme. En effet, avec son mètre quatre-vingt-dix et ses quatre-vingt-cinq kilos, il rendait quelques centimètres à ses aînés.
Tous les bals de campagne fonctionnaient sur le même mode. Les filles faisaient banquette et les garçons faisaient la queue pour les inviter à danser.
Un soir, il repéra une grande que les garçons n’osaient pas inviter. Elle toisait le mètre quatre-vingts et intimidait la gente masculine.
Discutant avec ses frères, il s’était placé de façon à avoir la jeune fille en point de mire.
Elle aussi l’avait remarqué et lui jetait de temps en temps des œillades interrogatives.
Un jeune homme plutôt petit s’approcha d’elle et tenta de la prendre dans ses bras.
Elle se débâtit et le repoussa.
Nullement découragé, il revint à la charge et lui saisit les poignets.
A ce moment, la musique venait de s’arrêter et le public fit silence, toutes et tous tournés vers le couple devenu l’attraction du moment.
Le jeune fit plusieurs fois le geste de gifler la jeune fille et Paul se précipita, bousculant ses deux frères qui lui emboitèrent le pas.
Au moment où, levant de nouveau la main, le garçon s’apprêtait visiblement à la frapper, l’aîné lui saisit l’avant-bras d’une main ferme.
L’autre se retourna en criant.
- Qui ose ?
Le frère de Paul le saisit par le col.
- Moi
- Lâche-moi connard ou tu auras à faire à mon père.
Il découvrit tour à tour les 3 gaillards qui l’encadraient et son regard changea, exprimant une crainte soudaine.
L’aîné le souleva du sol d’une seule main. Le visage de son adversaire exprima tout à coup une terreur viscérale.
- Je ne sais pas ce qui me retient d’aller t’empaler sur le premier pieu de la clôture du bal.
Il le lâcha soudain et l’autre s’écroula au sol.
Il se releva, brossa ses vêtements d’une main, puis leva la tête et le regarda dans les yeux.
- Mon père est le maire du village. Tu vas voir ce qu’il en coûte de s’en prendre à son fils.
Voyant que son adversaire faisait mine d’avancer sur lui, le petit homme recula d’un pas, trébucha et se retrouva sur les fesses.
- Et toi, tu vas voir ce qu’il en coûte de frapper une jeune fille.
Le grand se pencha, le reprit par le col et le resouleva de terre.
Il approcha son visage de sa bouche.
- Si je te revois, change de trottoir ou je t’envoie à l’hôpital. C’est clair ?
Il lâcha le garçon qui se retrouva à genou sur le sol.
Le frère aîné de Paul se pencha sur lui.
- Si tu tiens à tes dents, ne vas pas rapporter l’affaire à ton père, sans quoi, on te le fera regretter.
Le garçon, après avoir juré de se venger, prit ses jambes à son cou et disparu du bal.
Pendant ce temps, Paul avait entrainé la jeune fille à l’écart de l’échauffourée.
Ses frères vinrent près d’eux et lui tapèrent sur l’épaule puis s’en retournèrent au comptoir du stand de boisson.
Il se tourna vers la jeune fille.
- Ça va mademoiselle ? Vous n’avez rien ?
- Merci de m’avoir défendue, je crois bien qu’il allait recommencer à me frapper.
- Recommencer ?
- Oui, il a été mon petit ami pendant trois ans. Il ne supportait pas d’être plus petit que moi. Il disait que nous étions mal assortis. Il regardait de travers tous les garçons qui m’approchaient.
- Je peux comprendre sa jalousie.
- Un jour, j’ai eu le malheur de refuser une danse à un jeune homme en lui souriant. Il m’a fait toute une scène et à la fin, il m’a giflée. Depuis ce jour-là, à chaque dispute, ça finit toujours par une poignée de baffes. Alors, hier ce fut la goutte de trop et après trois ans de liaison j’ai rompu. Il m’a dit qu’on ne larguait pas le fils du Maire.
- Quel petit crétin prétentieux.
- Oui, sans son père, il n’est rien. Je savais qu’il allait revenir pour se venger. Mais vous avez été là pour me sauver, vous et vos deux copains. Vous avez bien fait de le frapper.
- Mais nous ne l’avons pas frappé. La violence ne doit pas répondre à la violence. Il y a de bien meilleures façons de régler les disputes.
Elle le regarda avec un air attendri.
- Vous semblez fort, et pourtant, vous n’usez pas de votre force, c’est admirable. Si tous les hommes étaient comme vous.
Il lui sourit pour toute réponse.
- Au fait, je m’appelle Paul.
- Merci Paul. Moi, c’est Prune.
Il la regarda l’air étonné.
- Oui, je sais, c’est un prénom ridicule.
- Non, ne vous méprenez pas. J’ai souri parce que je trouve votre prénom attendrissant.
- Attendrissant ?
- Oui, c’est le mot. En fait, il vous va à ravir, parce que vous êtes attendrissante. Vous venez de vous faire agresser et la première chose que vous faites, c’est de me parler de moi, alors que d’autres ne me parleraient que de leurs malheurs.
- Oh, vous savez, mes malheurs, normalement, je les garde pour moi. Je n’aime pas me faire plaindre. S’il a voulu passer sa rage et ses nerfs sur moi, après tout, c’est ma faute. Je n’avais qu’à pas sortir avec lui.
- Mais vous ne pouviez pas savoir qu’il était violent.
- Non, vous avez raison. Je suis sorti avec lui, justement parce qu’il ne m’inspirait pas de crainte. Il n’est pas bien grand, et je pensais être en sécurité avec lui.
- Tout le monde peut se tromper.
- Oui, mais moi, c’est tout le temps.
- Qu’est-ce que vous voulez dire ?
- Je suis la reine des gaffes et d’une naïveté maladive. Mes parents me disent toujours que je crois tout et n’importe quoi et qu’un jour je me laisserai berner par le premier beau parleur venu.
Il sourit de nouveau.
- Eh bien je crois que vos parents peuvent dormir tranquilles. Le beau parleur vous l’avez rencontré et je pense qu’il ne vous importunera plus.
Ils passèrent la soirée à danser et à discuter.
Il réussit à la faire parler d’elle.
Son père et sa mère étaient ouvriers agricoles chez les parents de sa promise.
Métayers, ils avaient migré dans la région, alors que leur fille unique avait trois ans, alléchés par une offre d’emploi, pour un couple, proposant la gestion de plusieurs hectares en jachère qu’il fallait remettre en semences.
A vingt-trois ans, elle avait terminé ses études de gestion et prenait son temps pour trouver un emploi stable. S’enhardissant, il passa au tutoiement.
- Tu as déjà travaillé dans le milieu agricole ?
- En dehors d’avoir aidé mes parents aux champs, jamais.
Il sembla réfléchir quelques instants, puis se tourna vers elle.
Ils avaient quitté le bal et s’étaient assis à une table de la terrasse d’un café depuis un bon moment et avaient oublié la musique et la danse.
- Écoute. Je viens de rejoindre mon père qui est à la tête de notre exploitation. Je découvre un peu la gestion d’une telle entreprise et je t’avoue ne pas avoir trop le temps de m’occuper de ce domaine.
Il lui décrit rapidement la ferme et le cheptel dont il partageait désormais la charge avec son père.
- C’est de quelqu’un comme toi dont j’ai besoin. Il me faut quelqu’un de confiance qui gère les salaires, les commandes, les ventes. Bref, il faut que tu viennes travailler avec nous.
Elle semblait impressionnée par sa proposition.
- Moi ? Mais je ne suis pas certaine d’être à la hauteur.
- Je serai là pour t’aider, te guider. Je ne te laisserai pas te débrouiller seule.
Il avait l’air tellement passionné qu’elle buvait ses paroles.
- Tu as l’air tellement engagé, une telle ferveur, c’est communicatif.
- Tu sais, l’argent n’est pas ma priorité. Je veux prendre ma place dans la société familiale et apporter toute ma contribution à sa réussite. Savoir que j’ai quelqu’un à mes côtés sur qui je peux compter, en qui je peux avoir confiance, qui me donnera des avis sincères et avec qui je pourrai échanger librement, c’est une aide précieuse et tu n’as pas idée de la valeur que cela peut représenter pour moi.
- Oui, je comprends. Mais la responsabilité m’effraie un peu.
Il lui sourit de toutes ses dents.
- Alors, si ça ne t’effraie qu’un peu, c’est gagné. Tu sais, quand j’ai rejoint mon père, je n’en menais pas large et, pendant pas mal de temps, je me suis contenté d’observer. Mais, aujourd’hui, Je me sens à ma place et, je te l’avoue, c’est passionnant.
Elle lui sourit à son tour.
- Ton enthousiasme est communicatif. C’est vrai que ta proposition me fait envie.
Il lui prit la main.
- Je te propose d’y réfléchir et de me donner ta réponse quand tu le décideras.
Trois jours plus tard elle lui rendit visite après l’avoir prévenu par texto.
Il était à son bureau dont les fenêtres donnaient sur la grande allée menant à l’entrée de la propriété.
Elle marchait d’un pas joyeux et alerte.
Il admira sa silhouette.
Grande, fine, avec des formes bien dessinées sous sa robe fleurie.
Il se disait que Prune était une bien belle jeune fille.
Une chevelure blond miel avec des ondulations et de jolies boucles, qui encadrait un visage ovale et en pointe. Un front haut légèrement bombé, des yeux chartreuses, avec de longs cils courbés, un nez droit et court, des lèvres un rien pulpeuses à l’arc de Cupidon bien souligné, des joues creuses mettant en valeur une fossette empourprée et un menton un peu pointu le tout sur un cou long et arqué.
Il pensa pour lui-même « Dieu qu’elle est belle » et se leva pour aller à sa rencontre.
Elle arborait un sourire radieux et prit le temps de l’observer pendant qu’il venait à elle.
Il était vraiment grand avec de larges épaules et des jambes aux cuisses puissantes.
Il arborait un port altier avec une chevelure brune, des sourcils bien dessinés qui encadraient des yeux verts pastel. Un nez fin et droit, un menton volontaire et une bouche aux lèvres plutôt minces s’ouvrant sur une belle dentition bien entretenue.
Elle se savait attirée par son sourire radieux et enjôleur.
Il lui fit la bise et la fit entrer.
Elle semblait quand même intimidée, mais faisait tout pour que ça ne se remarque pas.
- Eh bien me revoila.
- Tu as réfléchi ?
Elle lui prit la main.
- D’abord, je voulais te remercier de m’avoir proposé le poste. C’est très délicat de ta part, d’autant que tu ne sais pas ce que je vaux. Ensuite …
- Allons, ne faisons pas de manière entre-nous. Je t’ai offert de venir travailler à mes côtés car je suis persuadé que nous pouvons faire un bon tandem, et parce que cette ferme en a besoin.
Elle approcha sa bouche de son oreille.
- J’accepte ta proposition, mais je suis morte de trouille…
Il se recula et la regarda dans les yeux.
- Et moi, tu crois que je n’étais pas pétrifié quand j’ai rejoint mon père à la tête d’une telle entreprise ?
Elle n’avait pas lâché sa main.
- Crois-moi, ensemble, on va s’entraider et prendre en main les rennes de cette exploitation. Dans un an, tu me remercieras d’avoir cru en toi.
Elle s’approcha de lui, enroula son bras autour de son cou et lui fit une bise sur la joue.
Elle resta contre lui et lui murmura à l’oreille.
- C’est la première fois qu’on me donne ma chance et qu’on me fait confiance. Sois remercié pour ça. Je ferai tout pour ne jamais te décevoir, je t’en fais la promesse.
Il la serra dans ses bras et se recula.
- Bon, et si je te faisais visiter ton nouvel environnement professionnel et de vie ?
Il la précéda jusqu’à son pick-up, où il l’a fit monter près de lui.
Ils parcoururent la totalité de la propriété sans s’arrêter.
Ils firent une pause déjeuner, au beau milieu d’un pré occupé par des vaches salers paissant tranquillement, et profitèrent du panier pique-nique qu’il avait pris soin d’emporter.
Après avoir découvert l’étendue du domaine et été présentée au personnel présent, elle découvrit le « coin des salariés ».
Il y avait un corps de bâtiment, de trois étages, réservé pour le logement des employés.
Il comprenait deux montées : Celle de gauche pour les hommes et celle de droite pour les femmes.
Le régisseur, un homme d’âge mûr et un fidèle des Gentil en assurait la gestion et habitait au rez de chaussée gauche.
A chaque étage il y avait huit studios, tous équipés avec, chacun, une grande pièce de vie, un coin cuisine, ainsi qu’une salle de bain et un dressing.
Elle se vit attribuer un logement au rez de chaussée dans l’aile droite.
Elle le trouva très cosy et remercia de nouveau Paul, lui avouant qu’elle rêvait d’avoir son indépendance depuis quelques temps et avait de plus en plus de mal à supporter de vivre encore chez ses parents.
Elle s’installa dans la place et il ne lui fallut pas plus de six mois pour se faire respecter par le personnel.
Elle était très consciencieuse et, surtout, très méticuleuse.
Elle remit de l’ordre dans toute l’administration de l’entreprise et fut rapidement admise à « la réunion des chefs » comme l’appelait le père de Paul et qui se déroulait au rez de chaussée du pavillon administratif, dans la grande salle.
Le Boss comme l’appelaient affectueusement tous ses salariés était un homme rude, mais honnête. Il tenait la société d’une main ferme depuis de nombreuses années et, au fil du temps, s’était vu vieillir. Il avait cédé le fauteuil de président à Paul et s’asseyait désormais à sa droite.
Prune s’était vu offrir le siège à sa gauche.
La salle de réunion était tout en longueur et le centre était occupé par une gigantesque table.
Lors de ces réunions, outre Paul, son père et prune, dix-huit personnes siégeaient.
Il y avait les chefs de service : un pour le Verger, trois en porcherie et basse-cour, un en cultures, le maître de chais, un pour les bovins et ovins, un maître d’affinage pour le fromage, un chef pour l’abattoir, trois pour le laboratoire, un pour le magasin, deux pour les caristes et le transport, un chef mécanicien, le vétérinaire et le régisseur, ce dernier étant à l’autre bout de la table.
Généralement, Fernand, le père de Paul introduisait la réunion en donnant l’ordre du jour, puis, Paul prenait la main.
Régulièrement, il demandait un chiffre ou deux à Prune.
Quand il se tournait vers elle, son regard s’illuminait et il lui souriait.
Elle avait toujours les réponses et un climat de confiance s’était installé entre elle et lui. Il sentit assez rapidement qu’elle avait gagné le respect de tous les participants.
Leur complicité s’ancra petit à petit et ils prirent les rênes de l’entreprise.
Paul avait pris l’habitude de la raccompagner chez elle en sortant de la salle de réunion, et prenait plaisir à marcher avec elle jusqu’à son logement.
Un soir, elle le prit par le bras.
- Dis donc, tu sais que ça fait plus d’un an que nous travaillons ensemble et je ne sais même pas où tu loges ?
Il la regarda un peu incrédule puis compris ce qu’elle attendait de lui.
- C’est vrai. J’habite une maison d’amis que mes parents ont fait construire pour mes frères et moi à la majorité de mon frère aîné.
- Tu vis avec tes frères ?
- Non, ils sont partis depuis pas mal de temps déjà. Je vis seul et ai aménagé la maison.
Il lui tendit la main.
- Viens, je t’emmène dans mon chez-moi.
Elle le suivit et ils partirent en direction de la montagne aux vignes.
Il arrêta la voiture quelques kilomètres plus loin, devant un chalet encore récent recouvert de bardages de mélèze, de la couleur du miel.
C’était une maison à la structure en pierre, avec un étage et un toit à double pente assez prononcée.
Les fermes de la charpente étaient toutes visibles et légèrement sculptées donnant du caractère à la façade.
Il y avait un étage semi-enterré servant de remise.
Pour entrer, il fallait monter quelques marches et traverser un balcon-terrasse assez large faisant tout le tour de l’édifice.
Au rez de chaussée, la pièce de vie, salon, cuisine, salle à manger, épicerie, d’un même tenant.
À l’étage, trois chambres avec chacune un dressing et une salle de bain.
L’intérieur était chaleureux et entièrement couvert de bois de mélèze, ce qui lui donnait un aspect chaud et lumineux.
Tous les murs étaient percés de baies vitrées laissant entrer la lumière et permettant de jouir d’une vue remarquable quel que soit le côté de la maison où l’on se trouvait.
L’ameublement, moderne, était ravissant et accueillant.
- Installe-toi, tu es ici chez-toi.
Il servit deux verres et vint s’installer près d’elle dans un canapé en « U » encadrant une cheminée en pierre.
- C’est vraiment très beau, c’est une magnifique maison.
- Oui, mes parents ont été généreux avec moi, je dois le reconnaître.
Elle se sentait bien à ses côtés. Il savait la mettre en confiance et ils parlèrent chacun leur tour de leur enfance et de leur attachement à la famille.
Elle trempa ses lèvres et apprécia la liqueur sucrée qu’il lui avait servie.
- Hmmm, c’est bon. Qu’est-ce que c’est ?
- C’est du Génépi vert.
- Il y a de l’alcool dedans ?
- Oui, il ne faut pas en abuser, mais la quantité que je t’ai versée ne devrait pas te faire de mal.
- C’est très bon. Je ne connaissais pas.
- Normalement, en France, on n’en trouve que dans les Alpes. C’est une plante fragile qui ne pousse pas n’importe où. On fait macérer, pendant plusieurs semaines, un certain nombre de brins dans de l’alcool avec du sucre, il y a des quantités qu’il faut scrupuleusement respecter, et, au final, tu as une mixture pas désagréable à boire.
- Oui, c’est délicieux.
- Il y a deux sortes de Génépi courant, le jaune le plus répandu et le vert. J’en ai ramené quelques brins et les ai plantés dans un coin de nos montagnes où ils semblent se plaire puisqu’ils ont proliféré.
Ils parlèrent encore un peu de choses et d’autres, puis il se rapprocha d’elle et lui prit les mains.
- J’ai envie de t’embrasser.
Elle le regarda intensément alors que son visage se rapprochait du sien.
Leurs lèvres se joignirent et elle sentit aussitôt sa langue franchir le barrage de ses dents qui s’étaient écartées.
Leurs bouches se soudèrent et leur baiser se fit profond.
Elle cessa de l’embrasser mais resta ses lèvres soudées aux siennes.
- Tu me montres ta chambre ?
Il se leva lui prit la main et la mena vers l’escalier.
Tout en montant les marches il s’aperçut qu’elle restait derrière lui.
- Tu m’observes ?
- Non, je reluque ton cul.
- Oh …
- Il est très beau, bien proportionné. J’aime aussi ton dos, tout en « V », avec de belles épaules musclées et rassurantes.
Il s’arrêta et fit demi-tour, le regard étonné.
- Mais c’est très embarrassant ça !
- Tu vas apprendre à me connaître mon cher Paul, je suis une fille naturelle et je dis toujours ce que je pense.
Il descendit une marche, la prit dans ses bras puis se baissa et la porta.
- Allons voir si le reste de mon corps te plaira autant que ce que tu viens de voir.
Il entra dans la première chambre de l’étage et la déposa délicatement sur le lit.
Il lui ouvrit son corsage et lui baisa le cou, les épaules, puis le torse.
Il dégrafa son soutien-gorge, lui empauma les seins, les pressant pour faire gonfler les aréoles.
Elle noua ses doigts derrière sa nuque et l’attira à elle.
Il plongea entre ses deux obus et les embrassa tour à tour.
Il caressa et embrassa chaque parcelle de sa peau.
Elle garda les yeux fermés tout le temps qu’il découvrit son corps.
Ses mains étaient puissantes mais douces. Elles caressaient délicatement et elle suivait leur parcours les yeux clos, savourant ces effleurements.
Sa bouche se mit à suivre les mains, baisant, léchant aussi, l’épiderme de la jeune fille.
D’elle-même, elle écarta les cuisses sentant que les mains fureteuses allaient remonter entre elles pour atteindre son jardin secret.
Les doigts s’approchèrent, virevoltant autour de son clitoris lui arrachant son premier gémissement.
L’un d’entre eux insista en tournoyant légèrement et elle respira plus fort.
Il s’abaissa et sa bouche rejoignit son doigt.
Sa langue sépara les grandes lèvres et plongea dans un puits humide et chaud.
Elle haleta et ne mit pas longtemps pour ressentir un premier orgasme qui lui fit arquer son corps et lâcher un cri de délivrance.
Il la laissa récupérer quelques instants puis s’installa entre ses cuisses et approcha son sexe gonflé et droit comme un I.
Il la pénétra lentement, savourant la sensation de pénétrer un fourreau brulant.
Elle l’enserra de ses bras et de ses jambes.
Il la regarda intensément et se pencha pour l’embrasser.
Dans le même élan, il commença à aller et venir avec des gestes amples et réguliers.
Très vite elle ouvrit la bouche et haleta fortement.
Il accéléra et accentua ses pénétrations et elle crocheta ses ongles dans la chair de ses épaules.
Il prit un rythme effréné et elle se mit à crier, exultant son plaisir sans plus aucune retenue.
Ils explosèrent simultanément dans un même cri qui les transporta.
Il la serra fort contre lui pendant quelques secondes puis se retira et se laissa tomber sur le dos en lui prenant la main.
Ils restèrent longtemps silencieux, baignant dans une béatitude qui les combla et s’endormirent serrés l’un contre l’autre.
Ce sont souvent les mêmes raisons qui vous ont attiré chez quelqu’un qui vous excèdent un jour et vous amènent à chercher autre chose ailleurs.
Cette histoire est une pure fiction, aucune ressemblance avec …
Partie 1
Paul referma la lourde porte de l’enclos des cochons.
Paul, c’était un Gentil. Dans tous les sens du terme.
Il était le benjamin d’une famille de trois enfants, les Gentil, paysans, éleveurs et agriculteurs.
Le père Gentil, Fernand, patriarche, était le second plus gros exploitant de la région et l’un des plus importants du pays.
Il régnait sur un cheptel impressionnant.
Deux montagnes et une vallée, dans la région du Salers.
La vallée était presque entièrement consacrée aux arbres fruitiers. Il possédait un gigantesque verger avec plus de mille cinq cents arbres.
Un peu plus loin, un immense espace était réservé à l’élevage des porcs et de la volaille.
Une centaine de truies avec cinq reproducteurs.
Une basse-cour gigantesque avec plus d’un demi-millier de poules et une cinquantaine de coqs ; plusieurs milliers de poulets ; trois cents canards ; deux cents oies ; une centaine de dindes et une vingtaine de dindons ; un élevage en volière de trois cents faisans.
L’une des montagnes était cultivée, avec quatre-vingts hectares de vignes au pied, puis six-cents hectares pour le blé, l’orge, le maïs, le tournesol, le colza et les lentilles.
L’autre montagne, de plus de huit cents hectares, était réservée à l’élevage.
Les Bovins avec plus de trois cents vaches Salers et une quinzaine de reproducteurs ; les ovins avec près de cinq cents moutons et environs trois cents chèvres.
Une superbe ferme avec de nombreuses dépendances, une quarantaine d’étables, une dizaine de granges pour la nourriture des bêtes, une cave d’affinage des fromages, une pour le travail du lait, des œufs, de la crème, un abattoir, trois laboratoires pour préparer les viandes et un magasin de vente de tous les produits aux particuliers.
Deux hangars avec huit poids lourds et une douzaine de fourgons qui transportaient qui les bêtes, qui la viande en gros, qui les céréales et autres graines pour alimenter une plateforme de distribution qui alimentait une chaîne de magasins agricoles.
Quatre autres hangars pour le matériel agricole.
Il dirigeait une flotte d’une douzaine de pick-up et une dizaine de 4X4 et, pour finir, une entreprise de plus de cent cinquante salariés, gérée depuis un pavillon trois étages comprenant les bureaux du personnel administratif et des dirigeants, ainsi qu’une grande salle de réunion.
Un seul de ses trois fils s’intéressait aux travaux agricoles, le plus jeune, Paul.
A l’âge de seize ans, en dehors du temps scolaire, il aidait à la ferme.
Son père lui fit découvrir tous les métiers afin qu’il s’aguerrisse et fasse ses preuves.
Dernier de la lignée, il avait quinze et douze ans d’écart avec ses aînés.
Ses deux frères avaient hérité, l’aîné de la plateforme de distribution et le second de la chaîne de magasins.
A l’âge de seize ans, ses parents le promirent à sa jeune cousine Lucie qui avait cinq ans de moins que lui.
Ce n’était encore qu’une gamine boutonneuse, à laquelle il n’avait prêté qu’une attention dédaigneuse lors de la cérémonie de promesse.
C’était comme ça chez les Gentil.
L’aîné avait épousé la grande sœur de Lucie et le second une cousine d’une autre branche.
Tout devait rester dans la famille.
Les parents de Lucie et Paul avaient d’ailleurs prérédigé un contrat de mariage, pour que les biens soient correctement identifiés, soupesés, comparés et qu’il n’y eut aucun vice caché.
Là aussi, c’était une vieille tradition familiale qui avait vu la dot de la fiancée se transformer en un capital de départ, restant à l’entière propriété de la future mariée.
Paul acheva ses études avec une licence de gestion des entreprises et, dans le même temps, une licence de droit. Il en resta là et vint naturellement seconder son père à la direction de l’entreprise agro-industrielle familiale.
Il aimait cette vie qui le voyait tour à tour, patron, gestionnaire, et ouvrier agricole, car, par-dessus tout, il aimait prêter la main à ses salariés.
Cette façon de faire lui avait attiré un respect et faisait l’admiration de son père qui voyait en lui son plus digne successeur.
Souvent, le samedi soir, il se rendait au bal du coin avec ses deux frères qui, bien que mariés et sérieux, avait pour consigne d’escorter et de protéger le petit dernier.
Petit était un euphémisme. En effet, avec son mètre quatre-vingt-dix et ses quatre-vingt-cinq kilos, il rendait quelques centimètres à ses aînés.
Tous les bals de campagne fonctionnaient sur le même mode. Les filles faisaient banquette et les garçons faisaient la queue pour les inviter à danser.
Un soir, il repéra une grande que les garçons n’osaient pas inviter. Elle toisait le mètre quatre-vingts et intimidait la gente masculine.
Discutant avec ses frères, il s’était placé de façon à avoir la jeune fille en point de mire.
Elle aussi l’avait remarqué et lui jetait de temps en temps des œillades interrogatives.
Un jeune homme plutôt petit s’approcha d’elle et tenta de la prendre dans ses bras.
Elle se débâtit et le repoussa.
Nullement découragé, il revint à la charge et lui saisit les poignets.
A ce moment, la musique venait de s’arrêter et le public fit silence, toutes et tous tournés vers le couple devenu l’attraction du moment.
Le jeune fit plusieurs fois le geste de gifler la jeune fille et Paul se précipita, bousculant ses deux frères qui lui emboitèrent le pas.
Au moment où, levant de nouveau la main, le garçon s’apprêtait visiblement à la frapper, l’aîné lui saisit l’avant-bras d’une main ferme.
L’autre se retourna en criant.
- Qui ose ?
Le frère de Paul le saisit par le col.
- Moi
- Lâche-moi connard ou tu auras à faire à mon père.
Il découvrit tour à tour les 3 gaillards qui l’encadraient et son regard changea, exprimant une crainte soudaine.
L’aîné le souleva du sol d’une seule main. Le visage de son adversaire exprima tout à coup une terreur viscérale.
- Je ne sais pas ce qui me retient d’aller t’empaler sur le premier pieu de la clôture du bal.
Il le lâcha soudain et l’autre s’écroula au sol.
Il se releva, brossa ses vêtements d’une main, puis leva la tête et le regarda dans les yeux.
- Mon père est le maire du village. Tu vas voir ce qu’il en coûte de s’en prendre à son fils.
Voyant que son adversaire faisait mine d’avancer sur lui, le petit homme recula d’un pas, trébucha et se retrouva sur les fesses.
- Et toi, tu vas voir ce qu’il en coûte de frapper une jeune fille.
Le grand se pencha, le reprit par le col et le resouleva de terre.
Il approcha son visage de sa bouche.
- Si je te revois, change de trottoir ou je t’envoie à l’hôpital. C’est clair ?
Il lâcha le garçon qui se retrouva à genou sur le sol.
Le frère aîné de Paul se pencha sur lui.
- Si tu tiens à tes dents, ne vas pas rapporter l’affaire à ton père, sans quoi, on te le fera regretter.
Le garçon, après avoir juré de se venger, prit ses jambes à son cou et disparu du bal.
Pendant ce temps, Paul avait entrainé la jeune fille à l’écart de l’échauffourée.
Ses frères vinrent près d’eux et lui tapèrent sur l’épaule puis s’en retournèrent au comptoir du stand de boisson.
Il se tourna vers la jeune fille.
- Ça va mademoiselle ? Vous n’avez rien ?
- Merci de m’avoir défendue, je crois bien qu’il allait recommencer à me frapper.
- Recommencer ?
- Oui, il a été mon petit ami pendant trois ans. Il ne supportait pas d’être plus petit que moi. Il disait que nous étions mal assortis. Il regardait de travers tous les garçons qui m’approchaient.
- Je peux comprendre sa jalousie.
- Un jour, j’ai eu le malheur de refuser une danse à un jeune homme en lui souriant. Il m’a fait toute une scène et à la fin, il m’a giflée. Depuis ce jour-là, à chaque dispute, ça finit toujours par une poignée de baffes. Alors, hier ce fut la goutte de trop et après trois ans de liaison j’ai rompu. Il m’a dit qu’on ne larguait pas le fils du Maire.
- Quel petit crétin prétentieux.
- Oui, sans son père, il n’est rien. Je savais qu’il allait revenir pour se venger. Mais vous avez été là pour me sauver, vous et vos deux copains. Vous avez bien fait de le frapper.
- Mais nous ne l’avons pas frappé. La violence ne doit pas répondre à la violence. Il y a de bien meilleures façons de régler les disputes.
Elle le regarda avec un air attendri.
- Vous semblez fort, et pourtant, vous n’usez pas de votre force, c’est admirable. Si tous les hommes étaient comme vous.
Il lui sourit pour toute réponse.
- Au fait, je m’appelle Paul.
- Merci Paul. Moi, c’est Prune.
Il la regarda l’air étonné.
- Oui, je sais, c’est un prénom ridicule.
- Non, ne vous méprenez pas. J’ai souri parce que je trouve votre prénom attendrissant.
- Attendrissant ?
- Oui, c’est le mot. En fait, il vous va à ravir, parce que vous êtes attendrissante. Vous venez de vous faire agresser et la première chose que vous faites, c’est de me parler de moi, alors que d’autres ne me parleraient que de leurs malheurs.
- Oh, vous savez, mes malheurs, normalement, je les garde pour moi. Je n’aime pas me faire plaindre. S’il a voulu passer sa rage et ses nerfs sur moi, après tout, c’est ma faute. Je n’avais qu’à pas sortir avec lui.
- Mais vous ne pouviez pas savoir qu’il était violent.
- Non, vous avez raison. Je suis sorti avec lui, justement parce qu’il ne m’inspirait pas de crainte. Il n’est pas bien grand, et je pensais être en sécurité avec lui.
- Tout le monde peut se tromper.
- Oui, mais moi, c’est tout le temps.
- Qu’est-ce que vous voulez dire ?
- Je suis la reine des gaffes et d’une naïveté maladive. Mes parents me disent toujours que je crois tout et n’importe quoi et qu’un jour je me laisserai berner par le premier beau parleur venu.
Il sourit de nouveau.
- Eh bien je crois que vos parents peuvent dormir tranquilles. Le beau parleur vous l’avez rencontré et je pense qu’il ne vous importunera plus.
Ils passèrent la soirée à danser et à discuter.
Il réussit à la faire parler d’elle.
Son père et sa mère étaient ouvriers agricoles chez les parents de sa promise.
Métayers, ils avaient migré dans la région, alors que leur fille unique avait trois ans, alléchés par une offre d’emploi, pour un couple, proposant la gestion de plusieurs hectares en jachère qu’il fallait remettre en semences.
A vingt-trois ans, elle avait terminé ses études de gestion et prenait son temps pour trouver un emploi stable. S’enhardissant, il passa au tutoiement.
- Tu as déjà travaillé dans le milieu agricole ?
- En dehors d’avoir aidé mes parents aux champs, jamais.
Il sembla réfléchir quelques instants, puis se tourna vers elle.
Ils avaient quitté le bal et s’étaient assis à une table de la terrasse d’un café depuis un bon moment et avaient oublié la musique et la danse.
- Écoute. Je viens de rejoindre mon père qui est à la tête de notre exploitation. Je découvre un peu la gestion d’une telle entreprise et je t’avoue ne pas avoir trop le temps de m’occuper de ce domaine.
Il lui décrit rapidement la ferme et le cheptel dont il partageait désormais la charge avec son père.
- C’est de quelqu’un comme toi dont j’ai besoin. Il me faut quelqu’un de confiance qui gère les salaires, les commandes, les ventes. Bref, il faut que tu viennes travailler avec nous.
Elle semblait impressionnée par sa proposition.
- Moi ? Mais je ne suis pas certaine d’être à la hauteur.
- Je serai là pour t’aider, te guider. Je ne te laisserai pas te débrouiller seule.
Il avait l’air tellement passionné qu’elle buvait ses paroles.
- Tu as l’air tellement engagé, une telle ferveur, c’est communicatif.
- Tu sais, l’argent n’est pas ma priorité. Je veux prendre ma place dans la société familiale et apporter toute ma contribution à sa réussite. Savoir que j’ai quelqu’un à mes côtés sur qui je peux compter, en qui je peux avoir confiance, qui me donnera des avis sincères et avec qui je pourrai échanger librement, c’est une aide précieuse et tu n’as pas idée de la valeur que cela peut représenter pour moi.
- Oui, je comprends. Mais la responsabilité m’effraie un peu.
Il lui sourit de toutes ses dents.
- Alors, si ça ne t’effraie qu’un peu, c’est gagné. Tu sais, quand j’ai rejoint mon père, je n’en menais pas large et, pendant pas mal de temps, je me suis contenté d’observer. Mais, aujourd’hui, Je me sens à ma place et, je te l’avoue, c’est passionnant.
Elle lui sourit à son tour.
- Ton enthousiasme est communicatif. C’est vrai que ta proposition me fait envie.
Il lui prit la main.
- Je te propose d’y réfléchir et de me donner ta réponse quand tu le décideras.
Trois jours plus tard elle lui rendit visite après l’avoir prévenu par texto.
Il était à son bureau dont les fenêtres donnaient sur la grande allée menant à l’entrée de la propriété.
Elle marchait d’un pas joyeux et alerte.
Il admira sa silhouette.
Grande, fine, avec des formes bien dessinées sous sa robe fleurie.
Il se disait que Prune était une bien belle jeune fille.
Une chevelure blond miel avec des ondulations et de jolies boucles, qui encadrait un visage ovale et en pointe. Un front haut légèrement bombé, des yeux chartreuses, avec de longs cils courbés, un nez droit et court, des lèvres un rien pulpeuses à l’arc de Cupidon bien souligné, des joues creuses mettant en valeur une fossette empourprée et un menton un peu pointu le tout sur un cou long et arqué.
Il pensa pour lui-même « Dieu qu’elle est belle » et se leva pour aller à sa rencontre.
Elle arborait un sourire radieux et prit le temps de l’observer pendant qu’il venait à elle.
Il était vraiment grand avec de larges épaules et des jambes aux cuisses puissantes.
Il arborait un port altier avec une chevelure brune, des sourcils bien dessinés qui encadraient des yeux verts pastel. Un nez fin et droit, un menton volontaire et une bouche aux lèvres plutôt minces s’ouvrant sur une belle dentition bien entretenue.
Elle se savait attirée par son sourire radieux et enjôleur.
Il lui fit la bise et la fit entrer.
Elle semblait quand même intimidée, mais faisait tout pour que ça ne se remarque pas.
- Eh bien me revoila.
- Tu as réfléchi ?
Elle lui prit la main.
- D’abord, je voulais te remercier de m’avoir proposé le poste. C’est très délicat de ta part, d’autant que tu ne sais pas ce que je vaux. Ensuite …
- Allons, ne faisons pas de manière entre-nous. Je t’ai offert de venir travailler à mes côtés car je suis persuadé que nous pouvons faire un bon tandem, et parce que cette ferme en a besoin.
Elle approcha sa bouche de son oreille.
- J’accepte ta proposition, mais je suis morte de trouille…
Il se recula et la regarda dans les yeux.
- Et moi, tu crois que je n’étais pas pétrifié quand j’ai rejoint mon père à la tête d’une telle entreprise ?
Elle n’avait pas lâché sa main.
- Crois-moi, ensemble, on va s’entraider et prendre en main les rennes de cette exploitation. Dans un an, tu me remercieras d’avoir cru en toi.
Elle s’approcha de lui, enroula son bras autour de son cou et lui fit une bise sur la joue.
Elle resta contre lui et lui murmura à l’oreille.
- C’est la première fois qu’on me donne ma chance et qu’on me fait confiance. Sois remercié pour ça. Je ferai tout pour ne jamais te décevoir, je t’en fais la promesse.
Il la serra dans ses bras et se recula.
- Bon, et si je te faisais visiter ton nouvel environnement professionnel et de vie ?
Il la précéda jusqu’à son pick-up, où il l’a fit monter près de lui.
Ils parcoururent la totalité de la propriété sans s’arrêter.
Ils firent une pause déjeuner, au beau milieu d’un pré occupé par des vaches salers paissant tranquillement, et profitèrent du panier pique-nique qu’il avait pris soin d’emporter.
Après avoir découvert l’étendue du domaine et été présentée au personnel présent, elle découvrit le « coin des salariés ».
Il y avait un corps de bâtiment, de trois étages, réservé pour le logement des employés.
Il comprenait deux montées : Celle de gauche pour les hommes et celle de droite pour les femmes.
Le régisseur, un homme d’âge mûr et un fidèle des Gentil en assurait la gestion et habitait au rez de chaussée gauche.
A chaque étage il y avait huit studios, tous équipés avec, chacun, une grande pièce de vie, un coin cuisine, ainsi qu’une salle de bain et un dressing.
Elle se vit attribuer un logement au rez de chaussée dans l’aile droite.
Elle le trouva très cosy et remercia de nouveau Paul, lui avouant qu’elle rêvait d’avoir son indépendance depuis quelques temps et avait de plus en plus de mal à supporter de vivre encore chez ses parents.
Elle s’installa dans la place et il ne lui fallut pas plus de six mois pour se faire respecter par le personnel.
Elle était très consciencieuse et, surtout, très méticuleuse.
Elle remit de l’ordre dans toute l’administration de l’entreprise et fut rapidement admise à « la réunion des chefs » comme l’appelait le père de Paul et qui se déroulait au rez de chaussée du pavillon administratif, dans la grande salle.
Le Boss comme l’appelaient affectueusement tous ses salariés était un homme rude, mais honnête. Il tenait la société d’une main ferme depuis de nombreuses années et, au fil du temps, s’était vu vieillir. Il avait cédé le fauteuil de président à Paul et s’asseyait désormais à sa droite.
Prune s’était vu offrir le siège à sa gauche.
La salle de réunion était tout en longueur et le centre était occupé par une gigantesque table.
Lors de ces réunions, outre Paul, son père et prune, dix-huit personnes siégeaient.
Il y avait les chefs de service : un pour le Verger, trois en porcherie et basse-cour, un en cultures, le maître de chais, un pour les bovins et ovins, un maître d’affinage pour le fromage, un chef pour l’abattoir, trois pour le laboratoire, un pour le magasin, deux pour les caristes et le transport, un chef mécanicien, le vétérinaire et le régisseur, ce dernier étant à l’autre bout de la table.
Généralement, Fernand, le père de Paul introduisait la réunion en donnant l’ordre du jour, puis, Paul prenait la main.
Régulièrement, il demandait un chiffre ou deux à Prune.
Quand il se tournait vers elle, son regard s’illuminait et il lui souriait.
Elle avait toujours les réponses et un climat de confiance s’était installé entre elle et lui. Il sentit assez rapidement qu’elle avait gagné le respect de tous les participants.
Leur complicité s’ancra petit à petit et ils prirent les rênes de l’entreprise.
Paul avait pris l’habitude de la raccompagner chez elle en sortant de la salle de réunion, et prenait plaisir à marcher avec elle jusqu’à son logement.
Un soir, elle le prit par le bras.
- Dis donc, tu sais que ça fait plus d’un an que nous travaillons ensemble et je ne sais même pas où tu loges ?
Il la regarda un peu incrédule puis compris ce qu’elle attendait de lui.
- C’est vrai. J’habite une maison d’amis que mes parents ont fait construire pour mes frères et moi à la majorité de mon frère aîné.
- Tu vis avec tes frères ?
- Non, ils sont partis depuis pas mal de temps déjà. Je vis seul et ai aménagé la maison.
Il lui tendit la main.
- Viens, je t’emmène dans mon chez-moi.
Elle le suivit et ils partirent en direction de la montagne aux vignes.
Il arrêta la voiture quelques kilomètres plus loin, devant un chalet encore récent recouvert de bardages de mélèze, de la couleur du miel.
C’était une maison à la structure en pierre, avec un étage et un toit à double pente assez prononcée.
Les fermes de la charpente étaient toutes visibles et légèrement sculptées donnant du caractère à la façade.
Il y avait un étage semi-enterré servant de remise.
Pour entrer, il fallait monter quelques marches et traverser un balcon-terrasse assez large faisant tout le tour de l’édifice.
Au rez de chaussée, la pièce de vie, salon, cuisine, salle à manger, épicerie, d’un même tenant.
À l’étage, trois chambres avec chacune un dressing et une salle de bain.
L’intérieur était chaleureux et entièrement couvert de bois de mélèze, ce qui lui donnait un aspect chaud et lumineux.
Tous les murs étaient percés de baies vitrées laissant entrer la lumière et permettant de jouir d’une vue remarquable quel que soit le côté de la maison où l’on se trouvait.
L’ameublement, moderne, était ravissant et accueillant.
- Installe-toi, tu es ici chez-toi.
Il servit deux verres et vint s’installer près d’elle dans un canapé en « U » encadrant une cheminée en pierre.
- C’est vraiment très beau, c’est une magnifique maison.
- Oui, mes parents ont été généreux avec moi, je dois le reconnaître.
Elle se sentait bien à ses côtés. Il savait la mettre en confiance et ils parlèrent chacun leur tour de leur enfance et de leur attachement à la famille.
Elle trempa ses lèvres et apprécia la liqueur sucrée qu’il lui avait servie.
- Hmmm, c’est bon. Qu’est-ce que c’est ?
- C’est du Génépi vert.
- Il y a de l’alcool dedans ?
- Oui, il ne faut pas en abuser, mais la quantité que je t’ai versée ne devrait pas te faire de mal.
- C’est très bon. Je ne connaissais pas.
- Normalement, en France, on n’en trouve que dans les Alpes. C’est une plante fragile qui ne pousse pas n’importe où. On fait macérer, pendant plusieurs semaines, un certain nombre de brins dans de l’alcool avec du sucre, il y a des quantités qu’il faut scrupuleusement respecter, et, au final, tu as une mixture pas désagréable à boire.
- Oui, c’est délicieux.
- Il y a deux sortes de Génépi courant, le jaune le plus répandu et le vert. J’en ai ramené quelques brins et les ai plantés dans un coin de nos montagnes où ils semblent se plaire puisqu’ils ont proliféré.
Ils parlèrent encore un peu de choses et d’autres, puis il se rapprocha d’elle et lui prit les mains.
- J’ai envie de t’embrasser.
Elle le regarda intensément alors que son visage se rapprochait du sien.
Leurs lèvres se joignirent et elle sentit aussitôt sa langue franchir le barrage de ses dents qui s’étaient écartées.
Leurs bouches se soudèrent et leur baiser se fit profond.
Elle cessa de l’embrasser mais resta ses lèvres soudées aux siennes.
- Tu me montres ta chambre ?
Il se leva lui prit la main et la mena vers l’escalier.
Tout en montant les marches il s’aperçut qu’elle restait derrière lui.
- Tu m’observes ?
- Non, je reluque ton cul.
- Oh …
- Il est très beau, bien proportionné. J’aime aussi ton dos, tout en « V », avec de belles épaules musclées et rassurantes.
Il s’arrêta et fit demi-tour, le regard étonné.
- Mais c’est très embarrassant ça !
- Tu vas apprendre à me connaître mon cher Paul, je suis une fille naturelle et je dis toujours ce que je pense.
Il descendit une marche, la prit dans ses bras puis se baissa et la porta.
- Allons voir si le reste de mon corps te plaira autant que ce que tu viens de voir.
Il entra dans la première chambre de l’étage et la déposa délicatement sur le lit.
Il lui ouvrit son corsage et lui baisa le cou, les épaules, puis le torse.
Il dégrafa son soutien-gorge, lui empauma les seins, les pressant pour faire gonfler les aréoles.
Elle noua ses doigts derrière sa nuque et l’attira à elle.
Il plongea entre ses deux obus et les embrassa tour à tour.
Il caressa et embrassa chaque parcelle de sa peau.
Elle garda les yeux fermés tout le temps qu’il découvrit son corps.
Ses mains étaient puissantes mais douces. Elles caressaient délicatement et elle suivait leur parcours les yeux clos, savourant ces effleurements.
Sa bouche se mit à suivre les mains, baisant, léchant aussi, l’épiderme de la jeune fille.
D’elle-même, elle écarta les cuisses sentant que les mains fureteuses allaient remonter entre elles pour atteindre son jardin secret.
Les doigts s’approchèrent, virevoltant autour de son clitoris lui arrachant son premier gémissement.
L’un d’entre eux insista en tournoyant légèrement et elle respira plus fort.
Il s’abaissa et sa bouche rejoignit son doigt.
Sa langue sépara les grandes lèvres et plongea dans un puits humide et chaud.
Elle haleta et ne mit pas longtemps pour ressentir un premier orgasme qui lui fit arquer son corps et lâcher un cri de délivrance.
Il la laissa récupérer quelques instants puis s’installa entre ses cuisses et approcha son sexe gonflé et droit comme un I.
Il la pénétra lentement, savourant la sensation de pénétrer un fourreau brulant.
Elle l’enserra de ses bras et de ses jambes.
Il la regarda intensément et se pencha pour l’embrasser.
Dans le même élan, il commença à aller et venir avec des gestes amples et réguliers.
Très vite elle ouvrit la bouche et haleta fortement.
Il accéléra et accentua ses pénétrations et elle crocheta ses ongles dans la chair de ses épaules.
Il prit un rythme effréné et elle se mit à crier, exultant son plaisir sans plus aucune retenue.
Ils explosèrent simultanément dans un même cri qui les transporta.
Il la serra fort contre lui pendant quelques secondes puis se retira et se laissa tomber sur le dos en lui prenant la main.
Ils restèrent longtemps silencieux, baignant dans une béatitude qui les combla et s’endormirent serrés l’un contre l’autre.
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6 avis des lecteurs et lectrices après lecture : Les auteurs apprécient les commentaires de leurs lecteurs
Les avis des lecteurs
En tout cas tout nous est très bien décrit. Nous saurons exactement ou ce situe les événements.
Je lirai la suite tres prochainement.
Félicitation
Je lirai la suite tres prochainement.
Félicitation
Veau, vache, cochon, couvée…
Voyons voir ce que réserve la suite
Voyons voir ce que réserve la suite
Bon début... que nous réserve la suite ?
Notre ami Briard a plus d'une idée dans son sac.
Notre ami Briard a plus d'une idée dans son sac.
Un début de série passionnant, avec une description très précisé des personnages et de leur caractères. Bravo! Vivement la suite!
Et c'est reparti.... l'attente de la suite est déjà douloureuse ! Écriture fluide ,érotisme diffusé délicatement, on a peur pour eux, bravo et à très vite
belle histoire, très bien écrite !