Les limites de la force 4

- Par l'auteur HDS Briard -
Récit érotique écrit par Briard [→ Accès à sa fiche auteur]
Auteur homme.
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Récit libertin : Les limites de la force 4 Histoire érotique Publiée sur HDS le 06-05-2023 dans la catégorie Entre-nous, hommes et femmes
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Les limites de la force 4
Partie 4

Lopo entra, posa ses clés dans la coupelle sur le guéridon de l’entrée et alla droit au salon.
Il alluma le lustre du plafond, retira sa veste de costume et la déposa sur le dossier d’une chaise.
Il entendit du remue-ménage dans une chambre et vit apparaître une Marjorie, hirsute, en slip et soutien-gorge, les vêtements sous le bras et les chaussures à la main.
Elle lui jeta un regard plein de fureur.
- Je quitte cette maison de dingue. Ta femme est une salope mon pauvre ami.
Il la regarda sortir, ébahi par cette apparition extravagante.
Il tourna la tête vers l’entrée du couloir et vit Sylvaine, terminant d’enfiler son peignoir.
- Mais … Mon chéri … Tu es rentré ?
Il allait répondre quand il vit derrière elle Darius, en caleçon et torse nu.
- Qu’est-ce qu’il fait là lui ?
Il réalisa soudain la situation.
- Mais, t’as couché avec ce connard ?
Sylvaine s’aperçut de la présence derrière elle de Darius. Elle se retourna vivement, l’air complétement affolé.
- Non … Mon chéri … Ça n’est pas …
Darius l’écarta du bras, l’interrompant, et se rapprocha pour lui faire face.
- Écoute Lopette, ta femme était malheureuse de votre dispute. Elle a picolé et on l’a ramenée. Elle avait besoin de réconfort et d’un homme, d’un vrai qui sache la réconforter.
Lopo ouvrit de grands yeux.
- C’est quoi ces conneries.
Darius lui caressa affectueusement la joue et se recula.
- Allez, je l’ai bien fait jouir, elle en avait besoin. Ne fais pas ta tarlou …
Il ne put terminer sa phrase. Lopo avait lancé sa jambe à l’horizontale et son coup de pied atteint le garçon au plexus solaire lui coupant la respiration, un Mae Geri foudroyant.
Il pivota sur sa jambe d’appui et fit un tour complet sur lui-même tout en lançant son autre jambe latéralement.
Son talon vint s’abattre sur le menton de Darius et le tranchant de son pied lui écrasa le nez, l’aplatissant sur sa joue. Un Mawashi geri fatal.
Le garçon terrassé s’effondra inconscient et heurta violemment le sol.

Sylvaine se recula d’effroi et mis ses deux mains devant sa bouche.
- Appel le Samu et dis-leur qu’il a une fracture de la mâchoire, le nez cassé et couché sur la joue et probablement deux côtes cassées.
La jeune femme restait sans réaction.
Il cria.
- Appelle le Samu je te dis.
Elle prit son mobile et composa le numéro.
Lopo se dirigea vers la chambre.
Il vit les traces de vomissure sur le tapis et, en se penchant, les traces de sperme sur le drap.
Il ouvrit un placard, en sortit une valise et la remplit de vêtements.
Il ressortit de la chambre et retourna au salon.
Sylvaine venait de raccrocher.

Il l’apostropha vivement.

- Tu fais tout, tu organises tout, tu t’occupes de tout, et surtout, tu décides de tout, ce sont tes mots.
- Non, attends …
- Tais-toi, laisse-moi parler. Tu en as plus qu’assez de tout régenter, de tout décider, d’être la responsable de tout. Je ne prends jamais de décision et, pour une fois que tu as besoin de moi, je me défile comme un lâche que je suis. Ce sont bien tes paroles ?
- Euh … oui … mais …
- Silence je t’ai dit !
Il avait crié. Sylvaine se recula et tomba dans le canapé.
- Tu ne régentes et ne décides que parce que je le veux bien. C’est par amour et pour aucune autre chose que je te laisse décider. C’est parce que je connais ton besoin irrépressif d’avoir la maîtrise des choses que je te laisse faire. Mais il y a plein de choses que tu ne sais pas.
Elle l’écoutait, les yeux grands ouverts.
- Tout d’abord sur ma vie. Tu ne sais pas que ça fait deux ans que je ne vais plus courir. Je fais du karaté Shotokan et vais bientôt passer ma ceinture noire. Ce connard vient de le découvrir à ses dépens.
- Ah …
- Pour ta carrière, comme tu dis, je ne t’ai jamais aidée ? Jamais ?
- Non, ce n’est pas …
- Qui t’as enseigné tout ce que tu ne comprenais pas à l’école, que ce soit au collège, au lycée ou encore à l’université ? Qui t’a préparée pour tes concours ? Qui t’a fait prendre la mesure des cinq postes où tu pouvais candidater ? Hein, qui ?
- C’est t …
- Ferme-la je t’ai dit.
Il avait crié si fort qu’elle se recula contre le dossier du canapé, l’air effrayé.
- Pour notre couple, c’est toi qui décides ? Eh bien plus maintenant. Tu vas te prendre un bon avocat, tu vas en avoir besoin dans pas longtemps, crois-moi. Je vais demander le divorce, tu entends, le divorce pour faute et adultère. Tu vois, il n'y a plus de couple, et c’est moi qui en prends l’initiative.
- Mais, non …
Il balaya l’air de la main.
- Et pour ma carrière, hein ? Eh bien tu n’as plus rien à décider, j’ai décidé tout seul. Hier, j’ai acheté mon cabinet et même un appartement à proximité. Et tu veux savoir la meilleure ?
- Hein ?
Il prit sa valise, se rendit dans l’entrée, prit ses clés et ouvrit la porte. Il se retourna et la regarda froidement.
- Je commence demain. Adieu.
Sylvaine se leva et partit vers l’entrée en courant.
- Non, mon amour, attends.
Elle ne réussit pas à ouvrir la porte et mit quelques secondes pour réaliser qu’il l’avait verrouillée de l’extérieur.
Elle saisit son trousseau dans la coupelle, s’y reprit à trois fois pour introduire la clé dans la serrure, tellement elle tremblait et, enfin, ouvrit la porte.
Elle se précipita à l’extérieur et arriva dans l’allée pour voir les phares arrière de la voiture de Lopo passer le portail.
Elle hurla en courant dans la même direction, mais elle la vit s’éloigner inexorablement et tourner au bout de la rue du lotissement pour enfin disparaître.


- Bonjour Maître, asseyez-vous. Alors, vous avez des nouvelles ?
Maître Leuhenbach prit tout son temps. Il était corpulent et aimait avoir ses aises.
- Elles ne sont pas bonnes, cher monsieur.
Il mit sa sacoche sur ses genoux, l’ouvrit et en sortit un dossier qu’il posa sur la table.
Il l’ouvrit et lut le contenu de la première page.
- Votre épouse rejette sa responsabilité et a obtenu une assignation du tribunal.
- Qu’est-ce que ça veut dire ?
- Cela veut dire que le divorce pour altération définitive du lien familial n’a pas eu l’assentiment du juge aux affaires familiales.
- Mais pourquoi bon sang ?
- Tout d’abord parce qu’il n’y a pas deux ans que vous vivez séparément.
- Ah bon, il faut attendre deux ans ?
- Oui, mais ce n’est pas tout. Votre épouse est embringuée dans une autre affaire de mœurs dont je n’ai pu avoir la moindre information et qui relève du tribunal correctionnel.
- Mais de quoi s’agit-il ?
- Comme je viens de vous le dire, le juge ne m’a donné aucune information. Tout ce que je sais c’est que cette procédure est en cours et devra être jugée au fond avant que votre assignation ne soit examinée.
- En clair ?
- En clair, comme vous dites, ça veut dire que tant que ce procès n’est pas définitivement clos, appels éventuels inclus, vous ne pourrez obtenir le divorce.
Lopo, incrédule, remercia son avocat et ce dernier quitta le cabinet ou le jeune chirurgien le recevait.
Cela faisait presque un an qu’il avait quitté la France et s’était installé à Genève, à la Clinique de Chirurgie Cardio-Vasculaire des Gentilés, route de Malagnou.
Cette clinique était, sans doute, la plus réputée d’Europe, et probablement du monde.
La patientèle venait des quatre coins du globe pour subir, qui une athérectomie (artères bouchées), qui une thérapie de resynchronisation cardiaque (stimulateur biventriculaire), qui une cardioversion (réduction des tachycardies), qui un pontage aortocoronarien, qui une transplantation cardiaque, ou encore une chirurgie valvulaire cardiaque, ou enfin l’implantation d’un défibrillateur cardioverteur.
Cinq chirurgiens et un professeur officiaient, organisés en société dont ils étaient tous actionnaires, et se répartissant, à parts égales pour les chirurgiens et avec un plus de vingt pour cent pour le professeur, un chiffre d’affaires littéralement indécent.
Lopo était assuré d’un revenu mensuel, salaire, primes et dépassements d’honoraires) voisinant les trente-cinq mille francs suisses, bien supérieur à ce que touchaient ses homologues officiant dans les hôpitaux.
En un an il avait gagné trois fois plus qu’en ses six années d’internat.
Il avait revu le montant des mensualités de son
Appartement et réduit la durée de remboursement de moitié.
Pour le cabinet, malheureusement, le remboursement de son prêt était prélevé à la source et il en aurait encore pour de nombreuses années.

Bien évidemment, il avait dû se construire une nouvelle vie.
Résident près du Jardin des Senteurs à Pregny-Chambésy, une commune du canton de Genève, encore peu peuplée, il appréciait chaque matin de prendre la route de lausanne longeant le Léman, d’emprunter ensuite le pont du Mont-Blanc d’où il voyait l’île Rousseau d’un côté et le jet d’eau sur la jetée des Eaux-Vives de l’autre, de longer le si reposant Jardin Anglais, de passer devant le Muséum d’histoire naturelle et de se garer au pieds de l’Ambassade Biologique de Recherche.
Sa clinique, jouxtant ce dernier, était un immeuble moderne, organisé par étage.
Au rez de chaussée, les urgences cardiologiques, au premier, les blocs opératoires, au second, la chirurgie cardio-thoracique et vasculaire, au troisième, la cardiologie, au quatrième, la nurserie, et, au cinquième et dernier étage, les services administratifs, les cabinets des chirurgiens, anesthésistes et médecins pour les visites externes, le laboratoire d’échocardiographie, et le secrétariat.

À chaque étage, des salles de service abritaient les internes, stagiaires et, bien entendu, les infirmières, aides-soignantes et internes des professions médicales.

En presque douze mois, Lopo s’était déjà constitué une patientèle plus que conséquente, ayant repris quasiment tous les patients de son prédécesseur, et l’avaitt fortement augmentée.
Venu à grand renfort de publicité faite par le milieu de la chirurgie cardio-vasculaire, tout le monde savait qu’il avait été formé par l’un des plus grands professeurs de chirurgie cardiaque au monde et les patients se bousculaient pour se faire opérer par cet éminent et jeune chirurgien.

Son recrutement avait coïncidé avec celui de sa secrétaire particulière, la précédente ayant pris sa retraite.
Efficace, jeune, jolie, elle s’était imposée dans tout le service et gérait l’emploi du temps de son patron et tout le personnel administratif avec une maestria qui le satisfaisait pleinement.
Il la trouvait tellement performante qu’il s’était rapproché d’elle au point d’en faire sa confidente.
Elle avait tout ce qu’il fallait pour être son oreille et son épaule.
Discrète, réservée, mature, réfléchie, il s’était vite rendu compte qu’il pouvait non seulement s’appuyer sur elle, mais également s’épancher sur sa vie privée.
Bien entendu, pour équilibrer le partage de confiance avec lui, elle s’était, à son tour, confiée sur son couple.
Jeune mariée, elle avait épousé un garçon énergique, dominateur, intransigeant et plutôt directif.
Il dirigeait son propre cabinet d’architecte d’une main de fer.
D’un caractère mesuré pour ne pas dire réservé, elle avait trouvé en lui son juste complément et avait même été séduite par le côté omnipotent du jeune homme.
Elle acceptait volontiers qu’il soit le décideur dans les choses du ménage et s’en accommodait, par amour, avec facilité.
Cette situation attira l’intérêt de Lopo car le couple de sa secrétaire était exactement l’opposé du sien.
S’il est de bon ton de prétendre que les contraires s’attirent, il arrive souvent que les semblables ne s’éconduisent pas.
Elle avait le doux prénom de Fleur et le portait bien.
Après cinq ans de mariage, son époux l’avait harcelée pour qu’elle accepte qu’il fût temps de faire un enfant.
Elle tomba rapidement enceinte et fut, pendant les premiers mois, absolument rayonnante.
Au huitième mois, elle commença à se plaindre auprès de Lopo du manque d’attention de son mari.
Elle le trouvait distant, moins empressé, et lui montrant peu d’intérêt dans l’intimité.
La grossesse commençait à lui peser et elle avait un matin sur deux l’air fatigué.
Un jour où il lui trouvât un visage de déterrée, il lui donna son après-midi.
Le lendemain il arriva au cabinet et la surprit en larme.
Elle avait trouvé son mari en galante compagnie, tranquillement installé au salon en train de batifoler avec une espèce de grande nunuche, certainement une Marie couche toi là.
Elle les avait à peine salués et avait fait comprendre à la jeune femme de quitter leur maison rapidement.
Elle avait demandé des explications à son époux qui, au lieu de se défendre, lui avait « balancé » tout un tas de reproche, comme quoi elle se laissait aller, qu’elle ne faisait plus attention à lui, qu’il n’y en avait plus que pour le futur bébé et qu’au lit elle se comportait comme un glaçon.
Cette femme serait sa plus proche collaboratrice et il ne ferait que faire comme elle et son chirurgien, c’est à dire se rapprocher pour mieux se connaître.
Elle s’était emportée, l’avait traité de traitre et de mari infidèle, avait fait sa valise et était venue dormir sur le divan de la salle de repos.
Consterné par ce qu’il apprenait, Lopo l’avait plainte et lui avait proposé de l’héberger le temps que « ça se tasse ».
Elle avait recruté elle-même une remplaçante pour gérer ses absences.
Depuis deux semaines, Ils conjuguaient leur mauvaise fortune et se soutenaient l’un l’autre.
Leurs malheurs conjugaux, le soutien qu’ils savaient s’apporter et, dans le même temps, trouver chez l’autre, avaient renforcé leur complicité et leur amitié.
Il était le grand frère qu’elle n’avait jamais eu, elle était la petite sœur qui lui avait manqué.


C’est dans ce contexte qu’un beau matin Sylvaine se trouva devant la porte de l’appartement de Lopo.
Elle avait intrigué auprès de la secrétaire du professeur de son mari qui avait fini par lui lâcher l’information sur le nouveau lui de vie de Lopo.
Elle était tombée des nues en découvrant qu’il vivait désormais en Suisse et officiait dans une clinique de Genève.
Elle appela le service de chirurgie cardiaque pour prendre un rendez-vous.
Elle donna son nom de jeune fille, pensant ainsi passer inaperçue.

Elle arriva à Genève en tout début d’après-midi plusieurs heures avant son rendez-vous.
C’est la secrétaire du professeur qui avait vendu la mèche et lui avait donné l’adresse personnelle de son mari.
Elle entra dans le hall du petit immeuble et monta au quatrième par l’ascenseur.
Il y avait deux appartements par pallier aussi trouva-t-elle facilement celui qu’elle cherchait.
Il lui sembla entendre de la musique à l’intérieur. Intriguée, elle sonna.
La musique s’arrêta et elle entendit tourner le verrou.
La porte s’ouvrit eu une splendide jeune femme, enceinte jusqu’au cou, apparut dans l’encadrement.
- Bonjour.
- Bonjour, est-ce bien l’appartement de Lopo ?
- Absolument.
La jeune femme enceinte ne bougeait pas attendant qu’elle se présente.
- Pourrais-je le voir ?
- Il n’est pas là. Il reviendra ce soir. Je peux lui laisser un message ?
Totalement estomaquée par cette apparition, Sylvaine se trouva bête.
- Heu, non, je … je repasserai. Aurevoir.
La porte se referma et elle resta quelques instants complétement hébétée.

La clinique à deux pas de l’appartement, c’est avec plus d’une heure d’avance qu’elle arriva à son rendez-vous.
Une jeune secrétaire la fit entrer dans la salle d’attente. Celle-ci était pleine à craquer et elle trouva une place au fond derrière une lampe sur pied qui la cachait de l’entrée de la pièce.
Silencieusement, elle se mit à observer les personnes autour d’elle.
Elle était abasourdie, sonnée, incapable de se ressaisir.
Les patients se levaient à tour de rôle et la salle se vida petit à petit.
Une fois la dernière personne partie, elle ne put empêcher les larmes de couler le long de ses joues.
La porte de la salle d’attente était restée ouverte et elle avait une vue directe sur celle du cabinet de Lopo.

Elle vit la secrétaire arriver et se diriger vers elle.
- Madame …
Elle se leva et resta immobile.
- C’est la première fois que vous venez ?
- Euh … oui.
- Pourriez-vous me suivre pour que j’enregistre vos coordonnées et vos informations médicales s’il vous plait.
Elle se pencha et saisit son sac à main.
- Ce ne sera pas nécessaire Fanny.
La secrétaire s’écarta et Sylvaine le vit.

Il avait coupé ses cheveux, son front était plissé et son regard lui sembla sévère.
Il portait une blouse blanche, mais elle remarqua qu’il était en costume dessous.
- Laissez-nous je vous prie …
- Mais, il faut que je …
Il se tourna vers elle et la découragea d’un regard.
Elle fit demi-tour et sortit. Il regarda Sylvaine.
- Suis-moi.
Il la précéda jusqu’à son cabinet.
Elle entra et resta sur le seuil.
Le cabinet était entièrement recouvert d’une épaisse moquette couleur sienne. Deux plantes vertes encadraient un large bureau de verre sur lequel un écran et un ordinateur semblaient les seuls occupant du lieu.
Elle vit une chemise ouverte avec une feuille de papier sur laquelle il n’y avait qu’une phrase, sans doute ses noms et prénoms.
- Assieds-toi.
Elle s’avança et prit l’un des deux fauteuils en cuir que lui désignait Lopo.
- Comment m’as-tu retrouvé ?
Elle ne pouvait détacher son regard de ses yeux.
Il avait muri, même si son visage restait fin et gracile, elle le trouva encore plus beau ainsi, le front dégagé, les cheveux coiffés en arrière.
- C’est la secrétaire du professeur qui a fini par avoir pitié de moi.
Il l’observait, immobile.
- Pourquoi es-tu venue.
- Parce que je veux que tu saches ce qu’il s’est passé.
Il se redressa et se recula contre le dossier de son fauteuil.
- Ça me semble simple à compr …
- Non !
Elle avait presque crié et il se tut.
Elle vit qu’elle avait haussé le ton.
- Excuse-moi, je ne voulais pas crier. Il faut que tu m’écoutes, jusqu’au bout. Après, je partirai et te laisserai vivre ta nouvelle vie. J’ai bien compris que je n’en ferai pas partie.
Elle sortit un mouchoir de sa poche et s’essuya les yeux.
- Je suis passé chez toi avant de venir au rendez-vous et j’ai vu ta compagne. Tu vas être papa …
Elle se moucha, s’essuya de nouveau les yeux.
- Je n’ai pas eu le courage de lui parler, elle te le dira probablement.
Un éclair de malice brilla dans les yeux de Lopo, mais elle ne s’en aperçut pas.
Elle renifla puis prit un air sévère.
- Je ne t’ai pas trompé. C’est ce que tu as cru en me voyant sortir de notre chambre avec Darius derrière moi.
- Effectivement, n’importe qui …
- Attend, ça ce sont les apparences. Mais elles sont affreusement trompeuses.
- Explique-toi.
- Marjorie voulait me sortir pour me changer les idées. Depuis une semaine je trainais mon ennui et ma tristesse. Elle m’a proposé d’aller au restaurant, au cinéma et au karaoké et là, j’ai bu, encouragée par elle et Darius qui lui, comme il conduisait la voiture, est resté sobre.
J’étais saoule quand on est rentré à la maison et je me suis écroulée sur le canapé avec Marjorie qui l’était encore plus que moi.
Il l’a couchée dans la chambre d’ami et moi dans notre lit.
- Oui, j’avais bien imaginé que ça s’était passé comme ça. Et alors ?
Elle s’essuya de nouveau les yeux, posa sa main sur le bureau, ferma un instant les yeux puis les rouvrit en le fixant intensément.
- Il m’a violée. Il m’a violée Lopo. J’ai cru au début que c’était toi qui étais rentré et qui me faisait l’amour, mais quand j’ai ouvert les yeux, j’ai eu la peur de ma vie.
J’ai essayé de le repousser, de toutes mes forces, mais il était trop lourd, et il m’a violée. Tu entends Lopo, il l’a fait contre ma volonté.
Elle attendit quelques secondes avant de poursuivre.
- Je n’ai eu aucun plaisir ; il m’a fait mal. J’ai été tellement dégoûtée par ce qu’il avait fait que j’ai vomi par terre et que je suis tombée inanimée. C’est quand j’ai entendu « c’est moi » que je me suis réveillée et que j’ai sauté du lit pour sortir de la chambre.
Il prit une profonde inspiration.
- Si ça s’est passé exactement comme tu le dis, tu avais de quoi aller porter plainte à la police.
- Quand j’ai vu ta voiture disparaître au coin de la rue, j’étais complétement désespérée. Je me suis ressaisie et suis allé m’habiller. Le SAMU est vite arrivé et a emporté Darius qui était inconscient.
Je suis allée au commissariat et j’ai déposé une plainte. J’ai appelé Marjorie et lui ai tout expliqué. Elle a compris ce qu’il s’était passé et est venue témoigner.
Ensuite, ça a été une longue bataille judiciaire. J’ai dû prendre un avocat qui m’a expliqué que tu avais demandé le divorce, mais depuis un pays étranger et que l’affaire n’irait devant le juge qu’une fois la plainte pour viol jugée. J’étais complétement désespérée ; tu avais disparu et je me retrouvais seule, sans toi pour me réconforter.
Darius a été condamné à sept ans de réclusion avec une peine de sureté de cinq ans. Comme il a fait appel, j’ai besoin de ton témoignage pour ajouter des éléments à charge contre lui.
Elle s’arrêta de parler et ses larmes coulèrent à nouveau.
Lopo se saisit d’une boîte de mouchoir en papier et la lui tendit.
Il la regarda avec un regard changé.
- Je te crois Sylvaine. Si tu savais comme j’ai été malheureux quand je vous ai vu sortir de la chambre, lui en caleçon ; tu te rends compte de ce que ça m’a fait ?
J’ai cru que tu avais fait ça pour te venger. J’étais déses …
- Non !
Elle avait de nouveau crié.
- Non, jamais je ne t’aurais trompé. On avait beau être fâché, je t’aimais profondément, et jamais, tu m’entends, jamais je ne t’aurais trahi.
Elle se moucha et poursuivit.
- D’ailleurs, je te dois des excuses. Oui, c’est vrai, j’ai été aveugle et n’ai pas voulu voir à quel point tu m’avais toujours aidée ; que sans toi je n’aurais pas réussi mes études et encore moins mes concours. Je te dois tout et je me suis refermée sur moi-même car je n’ai pas vu que c’était par amour que tu me laissais les rennes de nos vies et de notre amour.
J’ai bien compris que tu as refait ta vie, et je le comprends. Je t’ai blessé, même si je n’ai rien à me reprocher, et je réalise que je t’ai perdu.
Mais il faut que tu saches que je t’aime et que je t’aimerai toujours.
Je vais prendre le temps d’admettre que notre amour est mort, mais sache une chose, c’est que je ne veux que ton bonheur et que s’il doit être auprès de cette femme qui attend ton enfant, et bien je te souhaite d’être heureux à ses côtés.

Lopo se leva tout en faisant signe à Sylvaine de ne pas bouger.
- Je reviens.
Il s’absenta de longues minutes, pendant lesquelles les larmes coulèrent abondamment sur les joues de la jeune femme.
Il revint dans le bureau. Il avait quitté sa blouse et elle le trouva beau en costume.
Cette année l’avait vraiment transformé. Ses épaules s’étaient élargies, mais il restait mince et élancé. Il faisait plus mûr, plus mature.
Il resta dans l’encadrement de la porte du cabinet.
- Viens avec moi.
Elle le suivit et il la précéda jusqu’au sous-sol où il lui ouvrit la porte d’une grosse berline.
Ils sortirent des parkings souterrains. La lumière la surprit et elle cligna de l’œil.
Elle vit le lac et le grand jet d’eau. Elle ne voyait pas où il la conduisait.
Elle le comprit lorsqu’il se gara devant le petit immeuble où elle s’était rendue avant la clinique.
- Mais …
Il la poussa à l’intérieur et ils prirent l’ascenseur.
Il lui ouvrit la porte de l’appartement et s’effaça pour la laisser entrer.
La jeune femme qu’elle avait vu en début d’après-midi les attendait debout au centre du salon.
Lopo se précipita vers elle.
- Ma Fleur, comment ça va ?
Il la prit dans ses bras et lui déposa un baiser sur le front.
Il la serra quelques secondes, se détacha d’elle et se tourna vers Sylvaine.
Il lui fit signe d’approcher, lui prit la main et la posa sur le ventre de la jeune femme.
- Tu sens ?
Elle senti les mouvements du bébé dans le ventre de sa mère.
- Oui.
Il lui sourit, puis se tourna vers la future maman.
- Il sera remuant, comme son papa, hein ?
Elle lui rendit son sourire.
- Ça, y a des chances. Mais ce que j’espère, c’est qu’il sera moins buté, moins obtus, moins décideur, moins autocrate …
- Moins quoi finalement ?
La jeune femme éclata de rire.
- Moins con.
Lopo éclata de rire à son tour.
- Ah ah ah, ça, c’est pas gagné !
Le regard effaré de Sylvaine allait de l’un à l’autre sans comprendre pourquoi cela pouvait bien être si drôle.

Lopo cessa de rire et la regarda. Il n’avait plus ce regard dur et sévère.
Il caressa la joue de Fleur avec tendresse.
- Bon, on a assez rigolé.
Il se tourna vers sa femme.
- Sylvaine, je te présente Fleur. Comme tu as pu le constater, elle en a après son compagnon.
- Mais, pourquoi parles-tu de toi à la troisième personne.
Lopo eut encore un rictus de joie.
- Il est temps de te dire la vérité.
Fleur n’est pas ma copine. Elle a un mari avec qui elle est fâchée depuis quelques jours et, ayant fui leur foyer, je lui ai proposé de l’héberger jusqu’à ce qu’ils se réconcilient.
Fleur est ma secrétaire, mais aussi mon amie. Figure-toi que, par amour, elle a, depuis leur mariage, laissé les rennes du ménage, mais aussi de leurs carrières respectives, aux mains de son chéri.
Elle l’a fait parce qu’elle a compris que c’est un besoin viscéral chez lui d’être à la manoeuvre quasiment en toute circonstance.
Eh bien figure-toi qu’au lieu d’apprécier ce cadeau de l’amour, ce crétin, il n’y a pas d’autre mot, lui en a fait le reproche.
Il s’est plaint de tout gérer, d’avoir la responsabilité de tout et qu’elle ne l’avait jamais aidé, jamais secondé.
Là où il a complétement tort, c’est qu’elle est parfaitement capable de gérer elle aussi les affaires du ménage.
Alors, pour lui donner une leçon, en quelques sortes, elle a décidé de ne plus lui donner de nouvelles jusqu’à ce qu’il ait compris sa méprise.

Au fur et à mesure du récit de son mari, Sylvaine comprenait le lien avec sa situation personnelle et ses larmes se remirent à couler.

Lorsqu’il eut terminé, Lopo fit signe à Fleur qui quitta la pièce les laissant tous les deux.
Il vint vers sa femme et lui tendit la main.
Il la prit dans ses bras et l’embrassa tendrement.

Il sortit un mouchoir de sa poche et sécha ses yeux.
- Quand je t’ai laissée seule dans mon cabinet tout à l’heure, c’était pour appeler Fleur et lui demander de préparer un contrat pour toi.
- Un contrat … pour moi ?
- Oui, nous recherchons une infirmière-puéricultrice pour diriger la nurserie de la clinique.
- Tu sais, quand tu es parti, je n’ai pas donné suite à ma candidature pour une promotion.
- Oui, fleur s’est renseignée et me l’a appris. Tu n’en as plus besoin, je t’engage.
- Tu m’engages ?
- Oui, comme je te propose de reprendre le cours de notre vie et de notre amour.
- Mais c’est merveilleux, tu m’as pardonné alors ?
- Je n’avais rien à te pardonner. Tu as été la victime d’un drame affreux pour lequel je vais t’apporter mon témoignage et tout mon soutien. Mais avant ça, je veux que notre amour reprenne là où il en était. Je ne veux plus que l’un ou l’une de nous deux décide, mais qu’on le fasse ensemble. Et surtout …
- Surtout ?
- Et surtout, je veux que l’on s’aime comme avant, aussi fort, aussi intensément.
- Et pour longtemps ?
- Oui, comme ton emploi, ma chérie, à durée indéterminée.

Les avis des lecteurs

Histoire Erotique
Je ne connaissais pas cet auteur et bien je dois dire qu il est surprenant de réalisme dans ses récits tous ces détails quel travail de recherches c est surprenant quel intelligence bravo .Avec toutes ces qualités l auteur devrait écrire des nouvelles des livres et ne pas se contenter de faire paraître des histoires sur ce site pour notre plus grand bonheur.Merci à vous .

Histoire Libertine
Briard pareil ça fait 1 moment que rien n'est paru.

Histoire Erotique
Il faut souligner le travail remarquable de l’auteur pour détailler les situations professionnelles de ses personnages. Cela rajoute une plus value à l’histoire et au style de l’écriture.
De très belles histoires, on attend les suivantes avec impatience.

Hello amis lecteurs/lectrices. Les 3 histoires que j'ai publiées coup sur coup ont été écrites pendant la fermeture du site. Il faudra un peu patienter pour la prochaine. Cela dit, vos aimables commentaires m'ont redonné la niaque et l'envie d'écrire. Alors à bientôt pour de nouvelles aventures... Bien à vous, Briard

On n’arrête plus Briard !
Trois histoires à la suite.
Une autre à suivre ?

Histoire Erotique
Bravo et merci. Vous m'avez tenu en haleine et votre style est très plaisant. Continuez et écrivez nous d'autres belles histoires !

Histoire Erotique
Alors cette histoire là est vraiment bien!!!

Merci à vous pour ces messages bien sympathiques et encourageants. Bien à vous, Briard

Une très belle histoire d’amour.
Lopo a su aligner les neurones et les yeux de tous devant leurs trous respectifs.
Merci pour ce beau texte.

Histoire Coquine J A
Super histoire, j'adore la fin.
Sylvaine n'a jamais voulu tromper Lopo, elle a seulement eu le tort d'accorder sa confiance à quelqu'un qui ne la méritait pas. Qu'il pourrisse en prison !
J'espère que la série va continuer, un récit par jour j'apprécie beaucoup.

Histoire Erotique
Histoire et chute magnifique. L'amour malgré tout! Bravo, écriture toujours aussi belle, toute la collection est dans la même veine.

Ouah ! C'est beau... Ils ne divorcèrent pas et eurent beaucoup d'enfants.

C'est tout simplement magnifique!



Texte coquin : Les limites de la force 4
Histoire sexe : Une rose rouge
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