L'Amour à rebours aux labours

- Par l'auteur HDS Briard -
Récit érotique écrit par Briard [→ Accès à sa fiche auteur]
Auteur homme.
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Récit libertin : L'Amour à rebours aux labours Histoire érotique Publiée sur HDS le 28-06-2023 dans la catégorie Entre-nous, hommes et femmes
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L'Amour à rebours aux labours
Partie 3

Quelques semaines plus tard, le chef du verger interpella Paul, un matin, sur le constat d’une cinquantaine d’arbres dont le bas du tronc présentait un champignon noircissant l’écorce.
Paul contacta un ami chimiste qui sévissait dans le domaine horticole et qu’il avait connu au lycée.
Accompagnés de Prune, du régisseur, du chef du verger et d’une demi-douzaine de salariés, ils se rendirent sur place afin d’examiner le phénomène.
Le chimiste préleva quelques échantillons dans des flacons, consulta sur place un livre très épais sur les maladies des arbres fruitiers et annonça qu’il rendrait ses conclusions sous huitaine.
Paul proposa de reconduire son ami dans sa voiture, les autres étant véhiculés par le régisseur et le chef du verger.

- Mais dis-moi, en attendant, que faisons-nous pour arrêter cette prolifération ?
- En tout état de cause, il s’agit d’une maladie cryptogamique sévère. Le meilleur remède est un traitement phytosanitaire. Je te conseille le propamocarbe. C’est un fongicide autorisé. Il faut en répandre sur les troncs et traiter les sols avec.
- Comment cela a-t-il pu arriver jusqu’ici ?
- Pour moi, il n’y a pas de doute que le champignon a été implanté par la main de l’homme.
- Tu veux dire que c’est un empoisonnement volontaire ?
- Pour moi, cela ne fait aucun doute.
- Dans ces conditions, tu n’enverras ton rapport qu’à moi.
Paul reconduisit le chimiste jusqu’à sa voiture puis retourna à son bureau où le régisseur et Prune l’attendaient.
Elle avait l’air inquiète.
Le régisseur ne tenait plus en place et lui sauta littéralement dessus dès son arrivée.
- Patron, il faut que je vous parle, c’est sérieux.
Il prit le temps de s’asseoir, tendit le bras désignant le fauteuil à côté de celui de son épouse pour que son interlocuteur en fasse autant.
- Je vous écoute.
- Il y a un gros problème dans l’entreprise. J’ai mis fin à plusieurs mouvements de révolte de la part de pas mal de salariés.
- Il y a de l’agitation me dites-vous ?
- De l’agitation ? Non, de la colère.
- Tiens ! Et à quel propos.
- Mais à propos de ce qui arrive de partout voyons. La volaille tout d’abord, les porcs ensuite et maintenant les arbres fruitiers. Les salariés se demandent ce que vous faites pour éradiquer ces phénomènes et punir le ou les coupables.
- Mais ne m’aviez-vous pas dit vous en charger vous-même ?
- C’est ce que j’ai fait. J’ai cueilli le coupable et vous l’ai livré. Et vous, au lieu de le renvoyer, vous l’avez laissé filer.
- Tout d’abord, je ne l’ai pas laissé filer, je lui ai dit de reprendre son travail.
- Oui, je ne m’en suis pas encore remis.
- Ensuite, vous croyez réellement que ce pauvre diable est à l’origine de ces délits ? Allons, intelligent comme vous l’êtes, vous devez bien vous être rendu compte que le garçon est incapable d’imaginer et encore moins de mettre en œuvre de tels agissements.
- Ah bon ? Alors qui est-ce selon vous ?
- Il s’agit d’un être pervers, qui a un plan bien arrêté et qui ira jusqu’au bout du but qu’il s’est fixé.
- Et qui est-ce ?
- Je n’en ai aucune idée.
- Ah, aucune idée. Vous voyez que vous ne faites rien et que les salariés ont raison de se plaindre.
- Je n’en ai aucune idée, mais pour le moment.
- Et vous comptez trouver le malfrat en restant dans votre bureau ?
- Ne vous occupez pas de moi. Continuez à chercher de votre côté. Viendra le moment de confronter nos investigations, et là, nous verrons bien ce que nous avons trouvé.
Le régisseur sortit du bureau en bougonnant.
Prune qui avait assisté à la conversation se leva, mais resta en face de son mari.
- Paul, il faut que tu agisses, et vite, si tu ne tiens pas à avoir tous les salariés sur le dos.
- Allons ma chérie, tu ne vas pas croire à ce qu’il raconte. Que le personnel soit inquiet de ce qu’il nous arrive, je le conçois. Mais, pour le moment, il n’est pas question de céder à la panique. Je leur parlerai demain. Je convoquerai les chefs de service et les apaiserai.
- Comment comptes-tu t’y prendre ?
- Je leur parlerai je te dis. J’attends les conclusions des analyses chimiques en premier lieu.
- Mais tu oublies que c’est la troisième attaque que nous subissons. Il faut que tu agisses, que tu montres que tu es le plus à même de trouver celui qui nous veut du mal.
- Je sais, mais j’attends le bon moment. Il est encore trop tôt pour que j’intervienne plus avant.
Il laissa Prune courroucée sortir du bureau, se saisit de son mobile et composa son numéro.
- - Allo Jiji ? …

Prune quitta Paul en colère. Elle avait tout fait pour l’alerter sur la situation et comprenait de moins en moins son attitude.
Elle sentait bien que cela prenait des proportions inquiétantes et n’acceptait plus l’absence de réaction de son mari.
Elle passait ses journées à se questionner à son propos.
Elle lui reprochait son apathie, sa frilosité, son manque de courage.
Courage, le mot était lâché.
Paul était-il un lâche ?
Il lui revint en mémoire la fameuse soirée où lui et ses frères s’étaient interposé face au fils du maire qui s’apprêtait à la frapper.
C’est son frère aîné qui avait arrêté le bras du jeune homme.
C’est lui qui l’avait soulevé à bout de bras et l’avait menacé.
C’est lui qui l’avait fait fuir.
Et Paul ? Qu’avait-il fait ?
Il l’avait entrainée à part et l’avait réconfortée, voilà tout.
Ce n’est pas lui qui avait été son sauveur finalement.
Beau parleur, c’est sûr, mais intrépide, rien ne l’est moins.
Il avait pourtant la carrure et l’apparence des forces de la nature.
Il était grand, large d’épaule, à l’allure sportive, c’est vrai.
Mais, cela cachait-il finalement un être plutôt chétif, craintif et pleutre ?
Le régisseur, lui, paraissait courageux, audacieux, déterminé.
Bien sûr il était un peu « brut de décoffrage », mais il était brave, inébranlable et résolu.
Rien ne semblait lui faire peur.
Les salariés, il allait les mater, les mettre au pas, les réduire au silence.
Elle allait se joindre à lui pour enquêter et trouver le coupable de tout ce tintouin, et Paul, elle le mettrait devant ses responsabilités.

Le lendemain Paul fut convié à rencontrer sa banquière. Elle l’avait appelé et demandé de venir la voir de toute urgence.
Il se rendit en ville et entra dans son bureau.
- Bonjour Monique.
- Bonjour Paul.
- C’est une invitation ou une convocation ?
- Un peu les deux, je dois bien te l’avouer. Assieds-toi.
Elle lui fit face, l’air sévère.
- Paul, on ne va pas se voiler la face, ton entreprise est en pleine crise. Tu as de sérieux ennuis et les frais pour te dépêtrer de cette situation vont être colossaux, je ne te le cacherai pas.
- Que me suggères-tu ?
- Malheureusement pas grand-chose. Je crains que si tu venais me demander un prêt pour sortir de cette léthargie dans laquelle ta société se trouve, nous te le refuserions.
- Pardon ?
- Oui, tu as bien entendu. Nous savons que tu es complétement empêtré dans des problèmes accablants, à tel point que l’entreprise Gentil aura du mal à s’en sortir. La confiance de ta banque est plus que chancelante. Si tes comptes venaient à virer au rouge, nous ne te soutiendrions plus.
Paul se recula dans son siège.
- Mais c’est très grave ce que tu me dis là. Tu veux dire que si j’étais en grande difficulté financière, vous ne me prêteriez pas un euro ?
- C’est exactement ça, tu as compris.
- Mais, ça veut dire que vous m’obligeriez à vendre, c’est bien ça ?
- Je crains malheureusement que ce ne soit la seule solution.
Paul s’essuya le front du revers de la main.
- La seule solution serait, dans un premier temps, de fusionner tous tes prêts et de les racheter.
- Oui, pourquoi pas.
- Notre banque peut te faire des propositions pour te les racheter.
- Mais, alors, vous deviendriez propriétaire de ma dette.
- Oui, et pour la supprimer, il ne te suffirait plus que vendre ton entreprise.
Paul se pencha sur le bureau.
- Tu peux mettre tout ça par écrit et me faire une proposition ?
Monique lui sourit.
- Oui, je te fais ça dans la semaine.
Paul sortit de la banque. Il grimpa dans sa voiture, saisit son mobile et composa son numéro.
- Allo Jiji ? …

Quelques jours plus tard, le chef d’équipe des bovins et ovins arriva affolé au bureau de Paul.
- Patron, j’ai une douzaine de bêtes malades.
- Que se passe-t-il ?
- Ça fait deux-trois jours que j’en ai vu commencer à boiter, puis commencer à avoir une raideur au niveau des trains arrière.

Prune qui était accouru interpela son mari.
- Il faut aller voir.
Paul se précipita hors de son bureau et alla jusqu’à sa voiture, accompagné de prune et du chef de service.
- Appelle le véto et dis-lui de nous rejoindre là-bas.
Prune appela le vétérinaire et le régisseur.
Ils étaient déjà sur place quand ils arrivèrent.
Une douzaine de bêtes avaient été isolées et le véto commença à les examiner.

Il prit son temps, dodelina souvent de la tête et marmonna quelque peu dans sa barbe.
Après un bon quart d’heure d’examen, il revint vers la petite troupe qui l’observait depuis la route.
- Paul, je ne te cacherai pas que je suis très inquiet.
Ce dernier lui prit le bras.
- Vient, je te ramène.
Il se tourna vers le groupe.
- Rentrez tous, je raccompagne le véto.
Prune sembla fort mécontente, mais il n’en fit pas cas et alla directement à sa voiture.
Ils montèrent et Paul démarra aussitôt.
- Qu’est-ce qu’elles ont,
- Je crains que ce soit la myosite des clostridies.
- Non de Dieu, mais qu’est-ce que c’est ?
- Ce sont des inflammations musculaires qui débouchent sur des paralysies des membres, beaucoup de fièvre et une boiterie sévère.
- C’est grave à quel point ?
- La mort peut survenir en moins de quarante-huit heures.
- Il y a un traitement ?
- Oui, à base d’antibiotique pour les bêtes atteintes du mal.
- Que faut-il faire pour les autres bêtes ?
- Il faut les vacciner, et vite.
- Tu penses que tu peux me trouver la quantité de vaccin nécessaire ?
- Oui, je pense les trouver très rapidement.
Le vétérinaire posa sa main sur l’avant-bras de Paul.
- Mais qu’est-ce qu’il nous arrive ?
Paul arrêta la voiture.
- Écoute, je n’en sais encore trop rien, mais je vais finir par le savoir.
- Il y a quelqu’un qui nous veut du mal, ce n’est pas possible autrement.
- Oui, j’en suis convaincu.
Le vétérinaire posa sa main sur son épaule ;
- Paul, il y a des rumeurs, dans l’entreprise, en ville, mais aussi dans la profession.
- Des bruits, de quel genre ?
- Du genre que tu n’es pas capable de gérer une telle entreprise, que tu n’as pas les épaules, que tu engendres ton propre malheur.
- C’est ce qu’on dit ?
- Oui, je t’assure. Et je ne dis pas cela pour te faire du mal, mais pour que tu aies conscience des conséquences que tous ces phénomènes entrainent.
Paul tapa amicalement la cuisse du véto.
- Je te remercie pour ta franchise et pour ta confiance. Le temps n’est pas encore venu, mais lorsqu’il viendra, crois-moi, je ferai la lumière sur tout ce merdier.
Il laissa le vétérinaire aux étables, repartit quelques centaines de mètres puis stoppa sa voiture.
Il prit son mobile et composa son numéro.
- Allo Jiji ? …

En arrivant à son bureau, il vit qu’il était attendu.
Prune et le régisseur le guettaient et bondirent à son arrivée.
L’homme parla le premier.
- Patron, il faut vous réveiller. Vous ne voyez pas que l’entreprise va droit dans le mur ?
- Je ne sais pas ce qu’il se passe, je ne comprends pas.
Il s’assit et regarda tour à tour le régisseur et Prune.
- Vous avez des nouvelles ? Vous avez trouvé quelque chose ?
Sa femme s’emporta.
- Non mais tu plaisantes ? Si on a des nouvelles ? On est les seuls à se bouger pour comprendre ce qu’il se passe. Tu ne vois pas qu’il y a quelqu’un qui nous en veut ? Quelqu’un qui nous veut du mal ?
Paul se rejeta en arrière sur le dossier.
- Tout est confus. Les salariés non plus ne comprennent pas.
Le régisseur s’avança et tapa du plat de la main sur le bureau.
- Écoutez, moi ça me daille. Si vous ne voulez pas vous bouger, je vous préviens que je vais le trouver, celui qui nous fou dans le pétrin et je vais le faire parler.
- Qu’est-ce que vous allez faire ?
- Ça commence à bien faire de rester là les bras ballants. Moi je vais vous montrer de quel bois je me chauffe quand on m’asticote.
Il tapa de nouveau sur le bureau.
- Je ne suis pas un poltron moi. Quand on me cherche on me trouve. Vous entendez ? J’en ai plus qu’assez qu’on se paye notre tête. Mais bon sang, réagissez, interrogez les employés, montrez que vous soupçonnez l’un d’entre eux, montrez que vous avez de l’estomac.
Paul le regarda fixement.
- Qu’est-ce que vous feriez à ma place ?
- À votre place, moi, j’interrogerais tous les chefs de service. Y en a bien un qui sait quelque chose. Je ne les lâcherais pas. Je ne passerais pas mes journées à tourner en rond dans ce bureau.
- Vous croyez ?
- Oui je le crois. Je prendrais les salariés entre quatre yeux et je les pousserais à bout, jusqu’à ce que l’un d’entre eux se dénonce.
- Vous êtes sûr que c’est l’un d’eux ?
- Mais c’est plus que certain. Vous avez quoi devant les yeux. C’est plus que sûr qu’il y en a un qui a une dent contre vous. Un qui veut se venger d’un reproche que vous lui avez fait. Ou un qui en veut à l’entreprise parce qu’il est persuadé que vous l’exploitez.
- Vous y allez fort, vous ne trouvez pas ?
- Bon, ça suffit comme ça. Je vais faire la lumière dans cette affaire, que mes méthodes vous plaisent ou pas. Tout le monde verra qui c’est qui a du cran ici.
Sur ce, il fit demi-tour et quitta la pièce.

Prune fit le tour du bureau et entoura le cou de son mari de son bras.
- Paul, mon amour, tu ne peux plus continuer comme ça.
- Comment ça comme ça ?
- Mais à te défiler pour un oui ou pour un non.
- Me défiler ?
- Oui, tu as démissionné trop vite. Tu laisses faire, tu fuis.
- Je fuis ?
- Mais oui bon sang. Tu ne vois pas qu’il ne veut que t’aider ?
- Lui, tu crois qu’il veut m’aider ?
- Mais bien sûr. Il te l’a dit à plusieurs reprises. Ça va mal et il faut trouver qui nous veut du mal. Il se bouge, il rumine, il fulmine et, surtout, il ne comprend pas ton manque de réaction.
Paul se redressa dans son fauteuil.
- Tu as raison. Il faut que je fasse quelque chose.
- Ah, tout de même.
- Je vais recevoir tous les chefs de service et organiser une grande réunion pour mettre tout à plat.
- Quoi ? … Mais c’est tout ?
- Comment ça, c’est tout ?
Prune se releva, fit le tour du bureau pour se retrouver en face de lui.
Ses yeux exprimaient une grande colère.
Elle tapa du poing sur la table.
- Mais bordel, tu vas le remuer ton cul ? Tu n’es qu’un mou ou quoi ? Tu es capable de prendre les choses en main ? Une fois dans ta vie, montre que tu es un homme, un patron.
- Mais qu’est-ce que tu me dis là ? Qu’est-ce que tu me reproches.
- Ce que je te reproche, c’est que tu répètes sans arrêt que le moment n’est pas venu, qu’il est trop tôt. Mais bon sang de bois, il est plus que temps, tu ne le vois donc pas ? Tout le monde attend que tu réagisses en patron, en homme.
- Tout le monde ?
- Oui à la fin. Tout le monde te prend pour un lâche. Voilà, je l’ai dit. Tout le monde te méprise, et moi la première, parce que tu n’es pas capable d’agir en homme, avec courage.
- Tu me prends pour un lâche ?
Elle tapa de nouveau sur le bureau.
- Oui, un lâche, et depuis un bon moment. Je me demande parfois ce que j’ai bien pu te trouver. Ah ça oui, pour faire le beau, le joli cœur, tu as su y faire et tu m’as séduite. Mais avec le temps, j’ai vu ta vraie face, celle que tu ne peux plus cacher désormais.
- Laisse-moi, j’ai besoin d’être seul.
- Tu ne vas rien faire, c’est ça ?
- Non, je t’ai dit qu’il est encore trop tôt. Ce n’est pas encore le bon moment.
- J’en ai plus qu’assez de toi et de ta couardise, salut.
Elle ouvrit la porte et la claqua fortement derrière elle.
Paul se saisit de son mobile et composa son numéro.
- Allo Jiji ? Il va falloir accélérer le mouvement …

Prune ne décolérait pas. Elle rentra chez elle, prit un grand sac, y rangea quelques affaires et ressortit de la maison.
Elle se dirigea vers son ancien logement, resté inoccupé, dans l’immeuble du personnel.
Elle entra, jeta son sac au milieu de la pièce et s’écroula sur le canapé.
Elle pleura doucement pendant quelques minutes.
On frappa à la porte et c’est en colère, pensant que c’était son mari, qu’elle ouvrit la porte et se retrouva devant le régisseur.
- S’cusez-moi, mais je vous ai vue revenir du bureau et vous aviez l’air furieuse.
Elle le regarda sans bouger et les larmes se remirent à couler sur ses joues.
L’homme entra, se saisit d’un mouchoir dans la poche de sa veste et le lui tendit.
Elle s’essuya les yeux, mais les pleurs redoublèrent.
Il la prit dans ses bras et posa sa main sur l’arrière de sa tête.
- Allons, ne vous mettez pas dans des états pareils.
Elle posa son front sur son torse.
- Pardon, je ne peux pas, j’ai trop mal.
Elle releva la tête et le regarda.
- J’ai épousé un lâche. Un homme qui manque de courage et qui me fait honte.
- C’est vrai que sur ce coup-là je ne peux pas vous donner tort.
- Ça fait dix fois que je l’exhorte à réagir, à se comporter comme un patron.
- C’est vrai, je vous ai entendu le lui dire plus d’une fois.
- Mais non, j’t’en fous, monsieur attend le bon moment.
- Oui, c’est ce qu’il dit toujours.
- Le bon moment ou la Saint Glinglin, c’est pareil. Il n’y en aura jamais de bon moment. C’est tout ce qu’il a trouvé pour fuir ses responsabilités. Mais je ne suis pas aveugle. Je sais qu’il est pleutre, qu’il ne fera jamais rien.
- C’est vrai que je me le demande aussi.
- Il a peur, voilà la vérité. J’ai épousé un poltron, une chiffe molle, qui en plus de s’humilier tout seul, me ridiculise auprès de tous.
- Ah là non, madame Gentil, voyez-vous, je ne suis pas d’accord avec vous.
Elle releva la tête.
- Que … quoi ?
- Je dis que vous n’êtes en rien ridicule. Vous vous voulez le trouver le salaud qui nous a fait ça. Je vous ai vue à l’œuvre. Vous vous avez des tripes, si vous me permettez.
Elle leva son regard vers lui.
- Vous n’êtes pas comme lui, vous. Vous, vous êtes un homme, courageux, fort, qui n’a pas peur de grand-chose. Vous, vous affrontez l’adversité, vous ne la fuyez pas. Vous, vous êtes impétueux, intrépide et vous ne reculez devant rien.
- J’ai toujours pris les problèmes à bras le corps.
Elle le saisit aux épaules.
- Vous êtes grand, fort, hardi et fier, c’est vous dont l’entreprise a besoin. Mon mari n’est qu’un poltron arrivé là grâce à papa et qui va pousser l’entreprise à la ruine.
Il la saisit à son tour aux épaules.
- N’ayez crainte, je ne le laisserai pas faire. Je vais vous dire le fond de ma pensée. Si les choses continuent ainsi, je ne donne pas deux mois au père Gentil pour éjecter son fils de son piédestal.
- Je serai bien contente quand ça arrivera. Ça prouvera que j’avais vu à quel trouillard on a affaire. J’irai lui parler au Fernand, il m’écoutera. Je lui dirai, moi, qui il faut à la tête de l’entreprise. Il vous nommera et vous reprendrez la situation en main. Vous referez tous ce qu’il a défait. Vous prendrez sa place, vous y avez droit.
Il approcha son visage du sien.
- Vous aurez tout ce qu’il a eu …
Il l’embrassa violemment et elle s’accrocha à son cou comme une noyée.
Il la renversa et la souleva dans ses bras et la déposa sur le lit.
Il défit les boutons de son corsage et le lui ôta.
Elle était toujours accrochée à son cou.
Il passa la main dans son dos et lui dégrafa son soutien-gorge.
Il ouvrit son jean et le lui retira.
Enfin, il lui retira sa culotte.
Elle lui retira sa veste, déboutonna fébrilement sa chemise et la lui enleva.
Elle apprécia ses larges épaules en les caressant des deux mains.
Celles-ci descendirent et lui déboutonnèrent son pantalon.
Elle le caressa à travers son caleçon et constata qu’il était déjà bien dur.
Elle lui enleva son dernier vêtement puis se laissa retomber sur le matelas.
Il lui caressa les seins, pinça les bouts ce qui la fit gémir.
De la main droite il vint vérifier qu’elle était prête et il s’installa entre ses cuisses largement ouvertes.
Il tâtonna un peu puis commença à la pénétrer la faisant gémir de nouveau.
- Oui, viens.
Il poussa et la pénétra entièrement.
Il attendit quelques instants en la regardant droit dans les yeux. Elle lui sourit.
- Vas-y, maintenant.
Il commença ses vas et viens, lentement mais puissamment.
Elle haleta sans discontinuer et, après quelques instants au même rythme, il accéléra soudainement lui arrachant un petit cri.
Il continua à une allure soutenue, puis entama un galop qui la fit gémir plus fort.
Elle sentit monter l’orgasme et se raidit, l’enserrant de ses bras, alors qu’il lâchait sa semence en grognant.
Il retomba sur le dos alors qu’elle se tourna sur le côté, fixant le mur en face du lit.
Elle vit le petit guéridon, la photo d’elle et Paul enlacés dans le cadre et se remit à pleurer.

Les avis des lecteurs

Histoire Erotique
Pauvre Prune !
coupable de rien sauf du manque de confiance de son mari qui lui a caché ses soupçons et ses recherches.
Si elle a craquée, à qui la faute ?

Oui c'est toujours aussi fort et ça devient tragique. L'apathie de Paul a conduit à la trahison de Prune.
@ Briard, nous attendons avec impatience le dénouement et la vérité.

Ça devient tragique!
Paul travail par en arrière. Personne ne le voit aller.
Les traîtres sont rapides sur la gâchette!
J’imagine que l’on saura tout lors de la prochaine publication.

Prune se perd... Bientôt le réveil du mari... Qui est jiji ?
Suspense !



Texte coquin : L'Amour à rebours aux labours
Histoire sexe : Une rose rouge
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